EFFETS DES LÉSIONS DES NOYAUX
VENTRO-MÉDIANS HYPOTHALAMIQUES
SUR LA PRISE D’ALIMENT CHEZ LE PORC
P. AUFFRAY
J.-C.
MARCILLOUX C. DAULOUDET Station de Recherches surl’Élevage
desPorcs,
Centre national de Recherches
zootechniques,
78 -Jouy-en-Josas
Institut national de la Recherche
agronomique
SOMMAIRE
Sur des
porcs
de raceLarge White, pesant de
80 à 90kg,
unelésion électrolytique bilatérale
des noyaux ventro-médians del’hypothalamus
a été effectuée afin de déterminer dans cetteespèce
le
rôle
de ces noyaux dans le mécanisme derégulation alimentaire.
Dans ce but un
appareil stéréotaxique,
dérivé de celuid’Horsley-Clarke
etadapté
à la mor-phologie
del’animal,
a été réalisé.L’absence
d’atlasstéréotaxique
du cerveau du Porc et la diversitéanatomique
de ces animauxnon sélectionnés et en cours de
croissance,
ontobligé
decompléter
latechnique stéréotaxique classique
par unrepérage radiologique. Après iodo-ventriculographie,
la structure à léser aété
localisée parrapport
à unpoint
de référence(récessus
tubérien du troisièmeventricule).
La lésion
bilatérale
du noyau ventro-médian a déclenché unehyperphagie
modérée mais nette,avec un accroissement de
consommation atteignant
70 p. 100. Cettehyperphagie
atoujours induit
une obésité
qui, après
deux moisd’observation
surcertains sujets
était considérable ettoujours
croissante. Une différence entre sexes a été
observée.
Ce résultat a été
interprété
comme une preuve de l’existence d’un mécanisme derégulation physiologique
de laprise
d’aliments chez le porcd’élevage
et del’intervention
dans ce mécanisme des noyaux ventro-médians del’hypothalamus.
INTRODUCTION
Depuis
unetrentaine d’années
onconnaît l’intervention des centres
nerveuxhypothalamiques
surla consommation des animaux. K!r,!,!x et al. ( 1935 ) ont
montré la possibilité de produire
unehyperphagie et de l’obésité
enréalisant des destructions localisées
auniveau de l’hypothalamus chez le Chien.
HET H
>~
RIN G T O
N
etRA NSON ( 1940 ) ont constaté, chez le Rat, que les lésions les
plus efficaces sont bilatérales et intéressent la région des noyaux ventro-médians.
Ces résultats confirmés par plusieurs auteurs (BROB!>;Cx et al., i 943 ; 1 TE I TE LB A UM ,
I957
) ont également été obtenus chez la Souris (M AY E R et al., i 955 ), le Chat (W HEAT -
L E Y
, I944 t ANAND et al., i 955 ; K A Ei<BE R et al., r 9 6 5 ), le Singe (BROOKS et al., r 94 2 ; § A
NAND 8
t al., 1955 ),
etle Chien (Hi!irrs!cx!R et al., i 944 ) ; chez le Cobaye selon JOSEPH et al. ( 19 68) de telles lésions
nedonnent pas lieu à
unehyperphagie.
I,e Porc n’a fait l’objet d’aucune étude. Il
nous aparu intéressant de pallier
cette lacune compte tenu du comportement alimentaire particulier de cet animal qui l’a fait considérer
commenaturellement boulimique. En raison du poids élevé des animaux adultes,
nous avonsréalisé
cetravail chez des porcs dont la croissance n’était pas terminée (8o-go kg).
MATÉRIELS ET MÉTHODES
Toute intervention stéréotaxique
suppose la réalisation d’unappareillage mécanique.
Il n’existe pas d’atlas
stéréotaxique
du cerveau du Porc. En raison des variations indivi-duelles importantes
liées aufait
queles
animaux utilisés étaient en croissance et non sélectionnéssur des critères
morphologiques,
nous avons dûprocéder
aurepérage
des structures désirées parrapport
à unsystème
de référence.i.
Appareillage stéréotaxique (fig. i)
Pour atteindre les
structures hypothalamiques impliquées
dans laprise alimentaire,
nous avons réalisé un cadrestéréotaxique
dérivé de celui deHorsley
et Clarke pour chat.Description.
- Lespièces permettant
la fixation des barres d’oreilles sont degrande
dimen-sion,
cequi permet
l’abaissement de la tête de l’animal et ainsi l’utilisation del’appareillage stéréotaxique
standard.Chez le
Porc,
les conduits auditifs sontobliques
et d’un accès difficile. Pourpallier
cet incon-vénient nous avons mis au
point
des barres d’oreilles dont l’extrémité est formée d’un cône faisantun
angle
déterminé avec lapièce qui
lui est solidaire.2
.
Procédé
derepérage anatomique
A
l’exemple
desneuro-chirurgiens,
nous choisissons despoints
de référence cérébraux auvoisinage des formations anatomiques
à localiser.Nous situons les noyaux ventro-médians par
rapport
au récessus tubérienqui
devient visibleradiologiquement après
introduction d’unesubstance
de contraste(ici
lelipiodol)
dans le troi-sième ventricule (fig. 3 ),
L’appareil
deradiologie utilisé,
detype
courant(puissance
80kV-28mA)
est muni d’un dis-positif
de viséepermettant
lecentrage
desrayons
X sur larégion qui
nousintéresse.
En substi- tuant un faisceau lumineux à la source derayons
X(dispositif A, fig. 2 )
onprojette l’image
d’unréticule
sur unsystème
derepérage.
Cedernier
est monté sur undispositif porte-drapeau
à cré-maillère
qui peut glisser
sur une des barresgraduées
du cadre.Il
comporte
deux lamesparallèles,
l’une enplexiglass
tournée vers la source de rayonsX,
l’autremétallique
àproximité
de la zone àradiographier (dispositif B, fig. 2 ).
Les rayons X sontparfaitement
centréslorsqu’il
y a coïncidence entrel’image
de lafigure géométrique
donnée par la lame deplexiglass
et celle tracée sur la lamemétallique.
Les coordonnées
stéréotaxiques
despoints
0 ont été établies aupréalable par rapport
àl’axe
des barres d’oreilles.Un
support
cassettes monté sur unporte-électrode peut
sedéplacer
sur l’autre barre du cadrestéréotaxique perpendiculairement
à la direction des rayons X(dimension
du film9/ i2 cm).
Sur une lame de
plexiglass
montée sur undispositif porte-électrode
est tracé unquadrillage
dont les rainures
remplies d’oxyde
deplomb
forment des carreaux de 2mmj’1,
mm. Le centre de cettelame, percé
d’un orifice contenantégalement de l’oxyde
deplomb permet
de faire lepoint
zéro par
rapport
à l’extrémité despointes
d’oreilles.Ce
quadrillage placé
entre lapréparation
et lesupport
cassettespermet
sur le film radio-graphique
lerepérage
de la structure cherchée en verticalité et en antériorité.3
.
Teclcnique chiruvgicate
et conduite de l’intevventionEn raison du
poids
élevé des animaux(8o-go kg),
del’épaisseur
de la voûte crânienne(envi-
ron 20
mm),
la peau est incisée et l’os aminci avant d’introduire dans le cadre la tête de l’animal.La craniectomie effectuée à l’aide d’un
trépan
de De Martel ne laisse subsister quequelques
mmd’os au-dessus du cerveau.
Toute
hémorragie
osseuse est colmatée à l’aide de la cire àtrépanation.
Pour des raisons
anatomiques,
la fixation de l’animal dans le cadrestéréotaxique
se révèlegénéralement
délicate :poids élevé,
cou très court etpuissant,
conduits auditifsobliques
et d’unaccès difficile.
La
première
vérification d’unmontage
correct se fait à l’aide de l’extrémité des barresd’yeux, lesquelles
doivent appuyer simultanément surl’apophyse zygomatique.
Pour réaliser
l’exploration radiologique,
on descend l’extrémité d’un trocart de Clovis Vincent monté sur unporte-électrode,
dans un des ventriculeslatéraux, quelques
mm en avant du foramende Monro à l’intersection de la
perpendiculaire
menée du sommet du trouoptique
avec l’os frontal.Ce
point
derepère
est valablequels
que soient lepoids
et la race de l’animal. Il est déterminé parune
radiographie préalable,
le trocart étantplacé
à l’extérieur de la tête du porc. Ensuite un orifice dequelques
mm de diamètre à une latéralité de L = 3mm estpratiqué
dans l’os à l’aide d’une fraise de dentiste. La dure-mère est alorspercée
à l’aide du biseau d’uneaiguille hypoder- mique.
Puis elle est incisée en croix au moyen de ciseaux finsaprès
avoirpris
soin de décoller lesvaisseaux
qui
y adhèrent.Après
descente du trocart dans le ventricule choisi on réalise uneradiographie
de contrôleen incidence latérale.
L’apparition
deliquide céphalo-rachidien
dans le trocart traduit un tonmontage
de lapréparation.
Celiquide
se déverse à l’extérieur aurythme
des mouvementsrespi-
ratoires. En cas
d’insuccès,
de l’os est enlevé afin de découvrir le sinuslongitudinal supérieur lequel permettra
decorriger
une erreur de latéralité.Après
extraction de un à deux ml deliquide céphalo-rachidien,
un ml delipiodol (substance
de
contraste)
estinjecté
lentement( 4
à 5secondes)
dans la corne antérieure du ventricule latéral.Cette substance passe alors dans le troisième ventricule et réalise ainsi son
opacification. Quelques
minutes
après l’injection
du contraste, on réalise uneradiographie.
Le
lipiodol quitte rapidement
le troisième ventricule pours’engager
dansl’aqueduc
deSylvius.
Néanmoins, pendant
la durée desmanipulations,
il enpersiste
suffisamment dans laportion
dutroisième ventricule
sous-jacente
au niveau del’aqueduc
pouropacifier
cette zone.Pour localiser les noyaux ventro-médians
hypothalamiques
nous avons effectué chez 8 porcs de nombreuses coupeshistologiques
en cherchant à déterminer les traces laissées par les élec- trodes au niveau du tissu nerveux(dans
lafig.
3 lapointe
de l’électrode verticale se trouve an niveau del’infundibulum tubérien).
Ces noyaux sont faciles à identifi r en raison de leur
aspect
ovale avec une concentration cellulaireplus
dense à lapériphérie.
PROTOCOLE EXPÉRIMENTAL
L’ensemble des recherches qui sont exposées ici ont été effectuées
surdes porcs de
raceLa y ge-White d’un poids compris
entre8 0
et90 kg.
Après
unjeûne de 3 6 heures les animaux
sontsoumis à
uneanesthésie très pro- fonde. Celle-ci consiste
en uneinjection intraveineuse d’un mélange de Nembutal,
de Penthiobarbital
etd’atropine, dans les proportions qui suivent :
Après intubation trachéale, l’anesthésie
estentretenue à l’aide d’un mélange
gazeux (oxygène-protoxyde d’azote),
cemélange pouvant
ou nonbarboter dans du
méthoxyfluorane (penthrane) suivant le degré d’anesthésie souhaitée.
Les lésions
ontété réalisées à l’aide d’électrodes d’acier de diamètre 0 , 7
mmet recouvertes d’un vernis sauf
auniveau de la partie affinée qui
a unelongueur de
i mm.
On fait passer dans
cesélectrodes
uncourant de 5 mA pendant 30
s.L’élec-
trode indifférente est fixée
auniveau de la commissure des lèvres. La descente de l’électrode de coagulation
sefait selon les techniques classiques ; dans notre
casà
une
latéralité I,
= 2 mm, auniveau de l’encoche tubérienne.
Chez les animaux témoins
nous neréalisons que la ventriculographie.
Les animaux nourris ad Libitum reçoivent
unrégime dont la composition est la
suivante :
Nous
mesuronsla consommation journalière et les animaux sont pesés
unefois
par semaine.
Après
unepériode d’observation de huit semaines, les animaux sont sacrifiés.
Quelques animaux
ontété conservés pendant trois mois. Après abattage de l’animal,
le
cerveau estperfusé
enintroduisant dans les carotides
unesolution de ferrocyanure
de potassium à
ip.
100(mise
enévidence du dépôt métallique réalisé lors de l’élec-
trolyse) suivie d’une solution de formol à
10p.
100.Le
cerveau estlaissé
enplace
trois jours dans la boîte crânienne plongée dans le formol pour éviter les déformations.
Puis la fixation complète du
cerveauextirpé est poursuivie dans le formol pendant
une
quinzaine de jours.
Les coupes histologiques sont réalisées à congélation (épaisseur
100( i ) et colorées
à la thionine (NISSI,).
RÉSULTATS
Les résultats suivants sont tirés de l’observation de
22porcs de
raceLarge White.
Ils concernent à la fois des mâles castrés
etdes femelles d’un poids compris
entre8
0
etgo kg. Les différentes données
sontreproduites dans les figures 5 à 8 et les
tableaux
ià 4.
i.
Influence des lésions médio-ventrales hypothalamiques
sur
la consommation
etle gain de poids
Comparés
auxanimaux témoins, les mâles castrés coagulés consomment davan- tage. Cela
semanifeste dès la première semaine post-opératoire. Les semaines sui- vantes
cetaccroissement de l’ingestion s’accentue. Cependant la consommation
rapportée
aupoids de l’animal diminue généralement
unmois après l’opération
sansatteindre celle des témoins (fig. 8). Cette prise d’aliment peut être dans les
casfavo- rables assimilée à
unevéritable hyperphagie (elle peut
eneffet dépasser de 70 p.
100celle des témoins).
Les femelles ayant subi des lésions ventro-médianes mangent également davan- tage, toutefois dans des proportions moindres que les mâles castrés. De plus,
cetaccroissement de l’ingestion revêt un aspect irrégulier.
Les différences dans les réponses sont liées à l’importance des lésions
età leur localisation. Les réponses les plus efficaces proviennent des lésions des noyaux ventro-
médians. Des destructions immédiatement latérales à
cesnoyaux et, dans le même
plan rostro-caudal, donnent lieu à
uneaugmentation de la consommation (porc
n°
8i 5 8 3 ). Les lésions les plus efficaces
sontbilatérales intéressant les deux centres, mais
nousobtenons
uneréponse très nette après coagulation d’un seul noyau ventro- médian (porc
n°!2io2).
A
uneaugmentation de consommation chez les mâles castrés correspond
unaccroissement pondéral proportionnel. Par contre, le gain de poids des femelles ayant des lésions ventro-médianes
nesemble pas présenter de différence significative
aveccelui des témoins.
Ajoutons que le porc mâle n° 1 86 7 , conservé pendant trois mois,
adoublé
sonpoids
au coursdes sept semaines post-opératoires et triplé celui-ci
aubout de trois mois
tout
enmaintenant
sonniveau d’ingestion constant (8-8, 5 kg par jour).
Chez
unporc (n O 1951 )
nous avonsobservé simultanément de l’hyperphagie
et de la polydipsie : 45 - 47 litres d’eau consommés par jour (normalement io-i 5 litres).
Les destructions intéressent à la fois les noyaux ventro-médians et la base du
cerveau.Cette surconsommation quand elle existe, entraîne de l’obésité. Il
y aenvahisse-
mentde tout l’organisme par les graisses. Apparemment la croissance musculaire
ne
semble pas altérée. Cependant les muscles présentent
uneinfiltration graisseuse
nette (fi g . 9).
.
2
.
Comportement des animaux opérés
Les porcs ayant subi des lésions électrolytiques des noyaux ventro-médians deviennent apathiques.
Nous
ne savonspas si les animaux traités et nourris ad libitum modifient leur
rythme d’alimentation
au coursdu nycthémère. En effet les porcs
enexpérience
étaient placés à proximité d’autres animaux recevant trois repas par jour.
Nous n’avons jamais observé
uneexcitation
au coursde la phase post-opéra- toire, excitation qui
aété souvent décrite chez les autres espèces étudiées.
DISCUSSION
A la suite des expériences de KE NN E DY ( 1950 ) ; de H AN et al. (1965) ; de BER-
NARDI
5 et al. (ig56),
onsait que les très jeunes
ratsn’augmentent pas leur
consom-mation après des lésions médio-ventrales. L’ingestion, rapportée
aupoids corporel
les fait considérer
commedes hyperphagiques physiologiques. L’effet de
cesdestruc-
tions hypothalamiques devient net lorsque l’animal
serapproche de l’état adulte.
Quand la croissance est achevée la réponse est maximum. En
cequi
concernele Porc,
on constate unaccroissement important de la prise d’aliment qui dans les
casfavorables peut être assimilé à
unehyperphagie. Cela
seproduit bien que la croissance de cet animal soit loin d’être terminée. On
nepeut
enraison de leur poids, utiliser
des animaux adultes (quelques centaines de kg). Une telle expérience serait possible
avec
des porcs miniatures (cent kg
aumaximum
enfin de croissance).
L’évolution de l’hyperphagie chez le Rat
sefait selon deux phases :
- une
phase dynamique pendant laquelle l’animal double
saconsommation
et
devient obèse ;
- une
phase statique
au coursde laquelle l’ingestion de nourriture par les ani-
maux
coagulés devient similaire à celle des témoins.
En
cequi
concerneles porcs ayant des lésions médio-ventrales
nousconstatons
une
diminution dans la consommation
aufur et à
mesuredu déroulement de l’expé-
rience mais, elle reste toujours supérieure à celle des témoins. Peut-être cela est-il dû à
unepériode expérimentale trop courte (8 semaines)
ouà l’utilisation d’animaux
en
croissance ?
L’intensité de la réponse
estliée à l’importance de la destruction des noyaux ventro-médians hypothalamiques. Mais
unelésion unilatérale peut donner lieu à
unaccroissement d’ingestion. Cela avait déjà été signalé par MA Y E R etBARNETT ( 1955 ).
Des réponses peuvent être obtenues après destructions des structures immédia- tement adjacentes
auxstructures médio-ventrales. Selon A NAND et B R O B EC K ( 1951 )
il y aurait interruption des voies
nerveuses entrel’aire hypothalamique latérale
considérée
comme « un centrede la faim
»( feeding center) et le
noyauventro-médian défini
comme un «centre de la satiété
»(satiety center)
oucentre inhibiteur de cette aire latérale.
Des auteurs détruisant les structures ventro-médianes, surtout chez le Rat et
le Chat
onttransformé des animaux bien apprivoisés
enanimaux sauvages. Ce chan-
gement comportemental
vasouvent de pair
avecl’hyperphagie et l’obésité. De telles réactions, observées même chez de jeunes animaux, n’ont jamais été constatées par
nous
chez le Porc.
En résumé, il est possible d’utiliser
unappareil stéréotaxique dérivé de celui de Horlsey et Clarke pour Chat chez le Porc jusqu’à
unpoids d’une centaine de kg.
La variabilité de la forme du crâne qui résulte de l’absence de sélection de
cecaractère, ainsi que l’utilisation d’animaux
encroissance
nousont conduit à situer les structures ventro-médianes par rapport à
unpoint de référence cérébral : l’infun-
dibulum tubérien après opacification du troisième ventricule. Ce mode de repérage indispensable permet d’atteindre les structures
nerveusesdésirées dans environ 8
0 p.
ioodes
cas.Après destruction des noyaux ventro-médians, les animaux mangent davantage et, dans les
casfavorables ils peuvent être considérés
commehyperphagiques. Les
effets dépendent
nonseulement du lieu, mais aussi de l’importance des destructions.
Toute surconsommation conduit à de l’obésité.
A la suite de
ceslésions les porcs deviennent apathiques.
On n’observe jamais
unephase d’excitation consécutive à
ceslésions.
Reçu pour publication
en avril1969.
REMERCIEMENTS
Nous remercions MM. BARBREL et FOUCHÉ pour la réalisation du cadre
stéréotaxique
etMM. 73o!rrrEr et VERGÉ pour la mise au
point
del’appareillage
destiné aucentrage
des rayons X.SUMMARY
EFFECT OF VENTROMEDIAL HYPOTHALAMIC LESIONS ON FOOD INTAKE IN THE PIG
The effect of ventromedial
hypothalamic
lesions on food intake was studied onLarge
Whitepigs
of 80 to gokg
ofweight.
Female and castrated male animals received bilateralelectrolytic
lesions
placed
with a modified HORSLEYand CLARKE’s stereotaxic instrumentadapted
to the confor- mation of thepig (fig. I ).
The lack of stereotaxic atlas for thepig
brain and the variations of ana-tomical characteristics between
pigs (growing,
non-selectedanimals), compelled
us touseX-ray
localization under ventriclelipiodol injection
in addition to the stereotaxictechnique.
Theposition
of the VMH nuclei wasdetermined using
the tuberal recess of the third ventricle as apoint
of reference(fig.
2 et3 ).
The bilateral lesion of VMH nuclei induced a 70 per cent increase in food intake. This
a
hyperphagia
&dquo; reached its maximum one week after the lesion. It was more marked in the male(fig.
5 et6)
than in the female in which itappeared
moreirregular (fig. 6).
No
dynamic
followedby
a staticphase
wasobserved ;
food intake remained at ahigh
rateduring
the 8 weeks of theexperiment, possibly
due to the fact thatgrowing
animals were usedfor a
comparatively
shortperiod.
Considerable and still
increasing obesity
was observed after 2 months(fig. 9 ),
with a diffe-rence between sexes.
After
lesion,
thepigs
became listless and nosubsequent
excitationphase
was noticed.Our results
give
evidence for the presence of aphysiological
mechanismregulating
foodintake in the
pig,
and for thepart played
in itby
the VMH nuclei.RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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