PHASE ASCENDANTE DE LA COURBE DE LACTATION
CHEZ LA VACHE LAITIÈRE
ÉTUDE PRÉLIMINAIRE
C. DECAEN M. POUTOUS D. POMMIER
Station de Recherches sur
l’Élevage
des Ruminants,Station centrale de
Génétique
animale,Centre saational de Recherches
ûootechniques, Jouy-en-Josas (Seine-et-Oise)
SOMMAIRE
Nous étudions la
phase
ascendante de la courbe de lactation de71 vaches
laitières, suivies surune ou
plusieurs
lactations, appartenant à un troupeau de race Brune desAlpes,
soit 141 lactationsau total. La durée de la
phase
ascendante et laproduction
maximum varient en fonction des facteurs suivants : numéro de lactation, saison de vêlage, année de lactation, facteurs individuels. La pro- duction maximum étant fortement liée à laproduction
totale par lactation, nous discutons sonutilisation comme critère de valeur laitière dans la sélection des vaches.
La
phase
descendante de la courbe de lactation a été étudiée par de nombreux auteurs, àpartir
des données mensuelles recueillies par lesSyndicats
de ContrôleLaitier (cf.
DELAGE etal., ig 53 ).
Enrevanche,
les étudesportant
sur laphase
ascen-dante sont
beaucoup plus
rares, sans doute parcequ’elles
réclament un contrôlequotidien
de laproduction
laitière. Lespublications
lesplus
récentes sur cesujet
sont celles de RAx!s et al.
( I959 )
auxÉtats-Unis,
MAYMONE et MALOSSINI( 1959 - 19
6 1
)
en Italie et MAKELA( 19 6 2 ,
a,b)
enFinlande, qui complètent
cellesdéjà
an-ciennes de TURNER et al.
( 1923 )
aux.États-Unis
et de DRAx!r,!y et WHITE( 1927 )
en
Grande-Bretagne.
Pour notrepart,
nous allonsanalyser
les deuxparamètres principaux qui
définissent enpartie
laphase
ascendante : laproduction
maximumet la durée de la
phase
ascendante.MATÉRIEL
ETMÉTHODES
Cette étude a été
entreprise
àpartir
des relevésquotidiens
deproduction
du troupeau laitier del’Abbaye
de laPierre-qui-Vire
(Vonne).Après
élimination des lactationsinterrompues
accidentellement, nous avons conservé les résul- tats de 141 lactations réalisées par qr vaches. Comme le montre le tableau i, ces données ne sont pas trop inégalementréparties
par rapport au numéro de lactation et à la saison devêlage.
Nousavons considéré les lactations d’ordre
supérieur
ouégal
à 3 comme des performances d’adultes etnous les avons regroupées en une seule classe. Les
vêlages
deprintemps
sont lesplus
nombreux,bien que l’éleveur, au cours de ces dernières années, ait
essayé
d’augmenter le nombre devêlages
d’automne afin de
profiter
de la meilleurepersistance
des vaches mettant bas à cetteépoque.
Le troupeau est constitué de vaches Brune des
Alpes,
racerustique,
bienadaptée
aux condi-tions de climat et de sol du Morvan. D’octobre à mai,
pendant
lapériode
hivernale froide et humide, les animauxreçoivent,
à l’étable, une ration à base de foin dequalité
souvent médiocre. Durantl’été, ils
exploitent,
enpâturage
rotatif, desprairies
naturellesplus
ou moinsdégradées
etdepuis
1952
des
prairies temporaires
à base deDactyle
essentiellement. Lechangement
de directeur tech-nique
en xg5x a favorisé une intensificationfourragère
et une amélioration de la conduite du trou- peau, résultat d’une meilleure utilisation des pâturages et d’une distribution plusimportante
d’ensi-lage
et d’aliments concentrés.Lors de chacune des deux traites
quotidiennes,
on a estimé laquantité
de lait par pesée, de x9,I8à 1952,
puis
par mesurevolumétrique
de 1957 à xgGo; les contrôles ont étéinterrompus
de x95,!à 1956 en raison d’une
pénurie
de main-d’œuvre ; toutes lesproductions
ont étéexprimées
en litres.Chaque
lactation a été divisée en périodes consécutivesde 5 jours
pourlesquelles
on a calculéla
production
moyenne parjour.
Laplus
élevée de cesquantités
pour une lactation, a étéappelée production
maximum. D’autre part, on a défini la durée de laphase
ascendante comme l’intervalleen
jours séparant
levêlage
de la date moyenne despremier
et dernierjours
de lapériode
deproduc-
tion maximum. La normalité de distribution des deux
paramètres
ayant été testée parajustement graphique
à la droite de Henri, lesanalyses
etdécomposition
de la variance ont été faitesd’après
la méthode des moindres carrés.
RÉSULTATS
ET DISCUSSIONI. Durée de la
Phase
ascendanteLes
caractéristiques statistiques
de la distribution de la variable étudiée sont résumées dans le tableau z.D’après
le test de la droite deHenri,
la durée de laphase
ascendante ne suit pas une loi de
.L,aplace-Gauss ;
la distribution est trèsdissymé-
trique, puisque
lafréquence
maximum se situe entre le ioe et le15 e jour,
alors que la moyenne est de 32,3jours.
Cette dernière valeur est en accord avec les résultatsprésentés
antérieurement par DRAKELEY et WHITB( 1927 ),
MAYMONB et MALOSSINI(1959
et1961),
RAKE!S et at.(rg 5 g),
MAKELA( 19 6 2 b).
Ladispersion
de nos donnéesest d’ailleurs
grande,
commel’indique
le coefficient de variation très élevé( 7 j
p.100 ).
Cette forte
dispersion tient,
enpartie,
à l’existence de lactations à durée dephase
ascendante très
longue,
lactations sans douteperturbées
par des causes acciden- telles. Alors que MAYMONE et MALOSSINI( 19 6 1 )
avaient réussi à rendre normale la distribution de la variable enappliquant
à celle-ci une transformationlogarithmique,
nous n’avons pu
reproduire
ce résultat àpartir
de nos propres données.En ce
qui
concerne l’influence du numéro delactation,
on remarque que la durée de laphase
ascendante estplus
courte pour les vaches en deuxième lactation que pour les autres(tabl. 2 ) ; cependant
cette différence n’est passtatistiquement significative.
Uneanalyse
de variance nous apermis
de mettre en évidence des différencessignificatives
entre lesquatre
saisons devêlage :
laproduction
maximumétant atteinte
plus
tard avec lesvêlages
d’hiver.Cependant
le résultat est à inter-préter
avecprudence, puisque
la distribution n’est pas normale et que les variances calculées intra-saison ne sont pashomogènes,
conditionsindispensables
à la validité du teststatistique
utilisé.Il
semble, malgré
tout, raisonnable d’admettre que la durée de laphase
ascen-dante varie avec le numéro de lactation et la saison de
vêlage,
conclusion àlaquelle
sont d’ailleurs arrivés MAYMONE et MALOSSINI
(ig 5 g
etig6i),
RAKES el al( 1959 ),
M
AKELA
( 19 6 2 b).
-En ce
qui
concerne l’influence de l’année delactation,
nous n’avons pas pu mettre en évidence de différencessignificatives.
Il est intéressant de remarquer que d’une lactation àl’autre,
chez un mêmeanimal,
la durée de laphase
ascendantereste relativement constante ; en
effet,
le coefficient derépétabilité,
calculé par décom-position
de la variance sur l’ensemble des données classées paranimal,
est de o,30.II. Production mzvimzam
La
production maximum,
pour notreéchantillon,
est distribuéesymétriquement
autour d’une moyenne de
1 8,6 litres,
suivant une loiqui
ne diffère passtatistiquement
de celle de
Laplace-Gauss.
Ce critère estbeaucoup
moins variable que la durée de laphase ascendante,
son coefficient de variation( 25
p.100 )
estcomparable
auxvaleurs
généralement
admises pour laproduction
totale par lactation.Une
analyse
de variance à trois voies apermis
de tester l’influence sur la pro- duction maximum de la saison devêlage,
du numéro de lactation et de l’année de lactation. Ces trois facteurs ont tous une influencesignificative,
maisn’agissent
pas
uniquement
defaçon additive ;
enparticulier
l’effet de la saison devêlage
varied’une année à
l’autre,
cequi
semble normal car laproduction
laitièredépend
desconditions saisonnières d’alimentation et de
climat, qui
varient elles-mêmes d’une année à l’autre. Nous avonsregroupé
dans le tableau 3 les effets dechaque facteur,
estimés par la méthode des moindres carrés.l,a
production
maximum évolue avec la saison devêlage :
minimum enété,
elle croît en automne et hiver pour atteindre une valeur maximum auprintemps.
Ce
phénomène
que de nombreux auteurs ont mis en évidence dans le monde entier est souventexpliqué
par des différences de niveau d’alimentation. Auprintemps,
l’herbe est abondante et sa
digestibilité
estmaximale,
l’animal en consomme degrandes quantités
et ce haut niveau d’alimentation lui permet de réaliser desproduc-
tions laitières élevées. En
revanche, l’été,
l’herbe étant moins abondante et leplus
souvent de valeur nutritive
moindre,
la vache en consomme moins et son niveau d’alimentation est nettement inférieur. Les rations hivernales surtout à base de foin dequalité médiocre,
nepermettent
pas à la vache d’atteindre un niveau deproduc-
tion
comparable
à ceux réalisés aupâturage
auprintemps ;
deplus,
certains auteursaccordent à l’herbe de
printemps
desqualités spécifiques
favorables à laproduction
laitière. Par ailleurs des facteurs saisonniers
peuvent agir
directement sur laproduc-
tion
laitière,
enplus
de leur action sur laquantité
et laqualité
des aliments : parexemple,
baisse de consommationprovoquée
par de fortes chaleurs estivales ou bien modifications del’équilibre
hormonal sous l’influence dechangements
detempérature
ou de durée
du jour.
I,a
production
maximum des lactations d’ordre 2 et d’ordresupérieur
ouégal
à 3 est
respectivement supérieure
de 30 et 5r p. 100à celle despremières
lactations.Ces chiffres
paraissent élevés, comparés
à ceux de SAKDERS( 192 8)
et Slxxa( 1930 ),
mais ces auteurs ont calculé leur taux d’accroissement en éliminant l’influence de la sélection
génétique,
cequi
n’est pas le cas dans cette étude. A laPierre-qui-Vire, pendant
lapériode considérée,
les vaches adultes ont été choisies par l’éleveurd’après
leur
production maximum,
aussi les animaux lesplus âgés
ont-ils uneproduction supérieure,
non seulement parcequ’ils
sontplus vieux,
mais aussi parcequ’ils
sontgénétiquement
meilleurs que les autres. Nos estimations de l’influence du numéro de lactation sont donctrop
fortes car elles confondent l’effetspécifique
du numérode lactation avec celui de la sélection. D’autre
part, ayant regroupé
dans la classe des lactations d’adulte des résultats de lactations d’ordresupérieur
ouégal
à 3, nousavons accentué la surestimation de l’effet du numéro de lactation 3,
puisque
laproduction
maximum croît en faitjusqu’à
la4!
ou 5e lactation. Pour ce mêmetroupeau
de laPierre-qui-Vire,
laproduction
totale des lactations d’ordre 2et d’ordresupérieur
ouégal
à 3dépasse
celle despremières
lactationsrespectivement
de 26et 35 p. ioo ;
l’augmentation
de laproduction
laitière avecl’âge
semble donc nette- ment moins fortequand
on l’estime sur la lactation totale et non sur laproduction maximum,
ceci tient vraisemblablement à ce que les vaches en Ire lactation com-pensent,
enpartie,
lehandicap
d’une faibleproduction
en début de lactation parune meilleure
persistance (J OHANSSON
etHA--!ÇSSO-,!, 1940 ).
Durant les 9 années de
contrôle,
laproduction
maximum a fortementaugmenté
au cours des années ig5i-ig52 ; ce
changement
est laconséquence
d’une amélioration très nette del’exploitation
desprairies (fertilisation plus forte,
passage à laprairie temporaire)
et des autres conditions d’alimentation(distribution plus
abondanted’aliments
concentrés).
Bien
qu’influencée,
comme nous venons de levoir,
par des facteurs nongéné- tiques,
laproduction
maximum est unecaractéristique
relativement stable dechaque
vache. En
effet,
on trouve des coefficients derépétabilité
de o,52 pour les données brutes et deo,62
pour les donnéescorrigées
pour l’effet du numéro de lactation.La
production
maximum serait donc aussirépétable
que le tauxbutyreux
moyen,et nettement
plus
que laquantité
totale de laitproduit
au cours de lalactation,
critères pourlesquels
le coefficient derépétabilité
estvoisin, respectivement
de0 ,6 0
et 0,45
(J OHANSSON , ig6i).
Ainsid’après
nosrésultats, peut-on
penserqu’il
seraitaussi
efficace,
à laPierre-qui-Vire,
de sélectionner les animauxd’après
laproduction
maximum que
d’après
le tauxbutyreux.
III. Relations entre les
caractéristiques
deproduction
Le coefficient de corrélation entre la
production
maximum et laproduction
totaleou de référence
dépasse 0 ,8 0 (tabl. 4 ) ;
ce résultatqui
confirme ceux de BLAu( 19 6 2 ),
B RAN T
ON et MIUER
( 1959 ),
I,!xxo:v et MIXNER( 195 8),
RAKES et al.(zg59),
SIKKA(1950),
MAYMONE et MALOSSINI( 1959 )
traduit une forte liaison entre ces deuxvariables. Donc une estimation
précoce
de laproduction
par lactationpeut
être obtenue àpartir
de laproduction
maximum. Les coefficients de corrélation sont assezfaibles entre la
production
maximum d’unepart
et la durée de la lactation( 0 , 22 )
ou le taux
butyreux
moyen(— 0 , 2 6)
d’autrepart ;
cette dernière valeur est du même ordre degrandeur
quecelle, généralement citée,
entre tauxbutyreux
etproduction
totale. La
production
maximum varie en sens inverse de lapersistance ;
pour les indicesP 2 ’ 1 > P 3 * et P3’1 de JoHnrrsso!r
et HANSSON( 1940 ),
les coefficients de corrélation avec laproduction
maximum sontrespectivement
de - o,3r, - 0,20 et - o,io. Enpratique,
cette liaison n’estcependant
pas assez forte pourqu’une
sélection des vaches
d’après
leurproduction
maximum diminuegravement
lapersis-
tance.
Entre la durée de la
phase
ascendante et les différentescaractéristiques
deproduction précédemment envisagées,
les coefficients de corrélation sont très faibles(tabl. 4 ).
Enparticulier,
la corrélation avec laproduction
maximum n’est que de -- 0,07et ne diffère passignificativement
dezéro ;
les vaches à forteproduc-
tion laitière atteindraient leur
production
maximumplus
tôt que les faibles pro- ductrices. Bien que ce résultat vienne confirmer celui de MA YMONB et MALOSSI.NI(ig6i),
il convient d’êtreprudent
dans soninterprétation,
vu la très faible valeur du coefficient decorrélation ;
deplus
l’on doitsignaler
que TriRNER et al.( 1923 )
et
Jou R NE ’ r
etJ ARRI GE (ig6o) proposent l’hypothèse
inverse.IV. Méthodes d’estimation
L’estimation
de la durée de laphase
ascendante et de laproduction
maximumpose des
problèmes
différents selon les données de base dont ondispose.
S’ils’agit
de résultats
quotidiens
deproduction,
la variabilitéjournalière
des données incite à travailler sur des moyennes mobiles comme l’a fait MAKI!1,A(ig6z a)
ou à regrouper les résultats parpériodes
comme nous l’avons réalisé. Dans notre cas, entre les esti- mées àpartir
des donnéesquotidiennes
et les estimées àpartir
des résultatsgroupés
par
périodes,
nous avons trouvé une corrélation deo,88
pour la durée de laphase
ascendante et o,gg pour la
production maximum ;
la méthode desregroupements n’apporterait
donc unsupplément
deprécision
que dans l’estimation de la durée de laphase
ascendante. La cause de cette différence entre ces deux variables semble résider dans la forme des courbes de lactation. Comme l’ont montré MAYlVIO:’Œ etM AI , O SS
INI
( 1959 )
et] OURNBT
etJ!RRiG! (ig6o),
laproduction
laitièrejournalière, après
avoir fortementaugmenté
durant les deuxpremières
semaines delactation,
atteint unpalier
maximum. Les fluctuationsjournalières
de laproduction
sur cepalier
étant d’assez faibleamplitude,
il est facile d’obtenir une estimationprécise
de la valeur de la
production maximum ;
enrevanche,
cepalier
maximum s’étendantsur
plusieurs jours,
voire mêmeplusieurs semaines,
laposition
du maximum estsujette
à des variations aléatoiresd’amplitude beaucoup plus forte,
cequi explique
la
grande
variabilité de la durée de laphase
ascendante et les difficultés que soulèveson estimation. Ce fait est
particulièrement
net chez les vaches de la race Brune desAlpes,
dont la courbe de lactationprésente
une forme souventaplatie.
Enconclusion,
le travailsupplémentaire qu’entraîne
le calcul des moyennes mobiles ou le regrou-pement
parpériodes
semble bien lourd pour lesupplément
deprécision qu’il apporte,
surtout en ce
qui
concerne l’estimation de laproduction
maximum.En
pratique,
lamajeure partie
des vaches soumises au contrôle laitier le sont uneseule fois par
mois ;
il nous a donc paru utile de rechercher dansquelle
mesure laproduction
maximumpouvait
être estimée àpartir
des résultats de ces contrôles mensuels. Pourcela,
nous avons calculé les coefficients de corrélation entre la pro duction maximum et laproduction
moyenne des différentespériodes
de 5jours ;
ces coefficients sont tous
supérieurs
ào,88,
lapériode
offrant la valeur laplus
élevéese situe autour du 30e
jour,
cequi
estlogique puisqu’il s’agit
de lapériode
corres-pondant,
en moyenne, à laproduction
maximum.La liaison est
également
bonnelorsque
l’onutilise,
nonplus
desproductions périodiques
moyennes, mais des donnéesjournalières :
en effet le coefficient de corré- lation entre lesproductions quotidiennes
de deuxjours espacés
d’un mois n’estjamais
inférieur ào,8o
pour notre échantillon. Ces résultatspermettent d’envisager
une estimation
acceptable
de laproduction
maximum àpartir
des contrôles des 1er
et 2e mois de lactation.
CONCLUSION
Cette étude montre que l’évolution de la
production
laitière en début delactation,
bien queprésentant
un caractère individuel trèsmarqué,
est fortement influencée par des facteurs tels quel’âge
et la saison devêlage ;
enparticulier
les variationssaisonnières de la
production
maximum sont loin d’êtrenégligeables,
mais restentencore difficiles à
interpréter
D’autre
part
ces résultatspermettent
de penser que des contrôles mensuelspeuvent
suffire pourestimer,
avec uneprécision satisfaisante,
laproduction
maxi-mum ; par ailleurs ils confirment que cette
variable,
fortement liée à laproduction
totale par
lactation, peut
être considérée comme une bonne estimation de la valeur laitière d’une vache. Deplus,
vu son coefficient derépétabilité élevé,
onpeut
penserqu’une
sélection sur laproduction
maximum seraitplus
efficace que sur la pro- duction totale. L’utilisation de laproduction
maximum pour estimer la valeur lai- tière des filles de taureaux entestage simplifierait
les calculs etpermettrait
ungain
de
temps
d’au moins 10 mois.Cependant,
avantd’envisager
la mise aupoint
deméthodes
pratiques,
il sera nécessaire de vérifier si les corrélationsgénétiques
sontaussi élevées que les corrélations
phénotypiques
obtenues ici.Au cours de cette
étude,
nous avons délaissé certainspoints :
il s’avère que les deuxparamètres envisagés
sont insuffisants pour traduire l’évolution de laproduction
laitière
après vêlage,
il est nécessaire de décrire avecplus
deprécision
la forme dela courbe de lactation en son début. Le
physiologiste,
s’intéressant aux mécanismes.de déclenchement de la sécrétion lactée a besoin de données
quantitatives précises
Le
nutritioniste,
pour définir les besoins de la vacheaprès
la misebas,
réclame unedescription
détaillée de l’évolution de laproduction ;
TURVEx et al.(ig2 3 )
etJ OURN ET
et
J ARRIGE (ig6o)
ont mis en évidence leproblème
nutritionnel existant en début de lactation.Après
la misebas, l’appétit
de la vache laitièreaugmente beaucoup
moins
rapidement
que ses besoinsnutritifs ;
or, si la vache subit une sous-alimentationmarquée
durant lesquelques
semainesqui
suivent levêlage,
la diminution de pro- duction est très nette non seulement durant lapériode
desous-alimentation,
maisaussi au cours du reste de la lactation. Les deux
premiers
mois de lactationrepré-
sentent donc une
phase
cruciale dans lecycle
deproduction
de la vache laitière.Dans une étude
ultérieure,
àpartir
des résultatsquotidiens
deproduction
destroupeaux
laitiers de la Station de Recherches surl’Ëlevage
desRuminants,
nous essaierons d’aborderquelques-unes
de cesquestions
laissées en suspens.Reçu pour
publication enF1’rier 19 6 5 .
REMERCIEMENTS
Nous tenons à remercier vivement le R. P. A&dquo;SCHAIRE, directeur de la ferme de
l’Abbaye
de la
Pierre-qui-Vire,
et lepersonnel
del’exploitation, qui
ont recueilli les données utilisées dans cette étude.SUMMARY
THE ASCENDING PHASE OF THE LACTATION CURVE
’I’he
ascending phase
of the lactation curve was studied in a total of r!r lactations of rdairy
cows (table
i)
in a herd of Brown Swiss. Some of the cows were studied for several lactations. Maxi-mum
production
and the duration of theascending phase
wereanalysed.
Alone, maximumproduc-
tion
presented
a statistical distribution which did not differsignificantly
from that of a normallaw. On average the cows reached a maximum
production
of 18.6 litres of milk about 32days
afterparturition. By
athree-way analysis
of variance the effects on maximumproduction
of thefollowing
3factors was estimated : number of lactation, season of
calving
and year of the lactation(tables
2and 3). The coefficients of
repeatability
were 0.32 for duration of theascending phase
and 0.62 formaximum
production,
after correction for the effect of number of lactation. Maximumproduction,
which was
closely
related to totalproduction
in the lactation(table
4), variedinversely
withpersis-
tency. The use of maximumproduction
as a criterion of value for milkproduction
in the selection ofdairy
cows is discussed.RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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