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227Les princes roumains Corina IFTIMIA

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Academic year: 2022

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Comptes rendus / Book Reviews

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Les princes roumains Corina IFTIMIA iftimiacorina@yahoo.fr

Université “Ştefan cel Mare” Suceava (Roumanie)

La Collection «Intellectuels roumains d’expression française» inaugurée au cadre du projet culturel intitulé «Francofonia românească. Restitutio» («La francophonie rou- maine. Restitutio») propose, en 2004, un nouveau titre intéressant, paru chez Casa Edi- torială Demiurg. Il s’agit de l’ouvrage Les princes roumains d’après des portraits et de fresques contemporains réunis et publiés par le Président de la Commission N. Iorga.

Cet ouvrage, paru initialement en français, a été traduit en roumain par Madame Sanda-Maria Ardeleanu, coordonnatrice du projet et directrice du Centre de Recherche Analyse du Discours (CADISS) qui préside à la réalisation de ce projet.

Le livre est imprimé dans des conditions graphiques exceptionnelles: il attire l’at- tention par son grand format, sa couverture bleue feutrée sur laquelle le titre s’inscrit en caractères qui rappellent l’écriture cyrillique ancienne.

Les soixante-dix-neuf reproductions des portraits des princes roumains sont pré- cédées d’une préface de Nicolae Iorga et d’un index pour le texte en roumain, réalisé par Mme Alexandra Ioniţă, éditrice chez Demiurg. La préface est constituée sous la forme d’un descriptif de chaque portrait de prince roumain, à partir du plus ancien – Basarab voïvode décédé en 1352 – jusqu’au portrait de Grigore Alexandru Ghica, prince de la Moldavie entre 1849-1853.

En réalité, ce texte d’ouverture peut être considéré comme une leçon d’histoire sortant de l’ordinaire. Car l’apprentissage de l’histoire nationale ne devrait jamais se li- miter à une simple énumération de dates, de noms, de lieux et d’événements. Avec ces fresques, l’auteur nous fait traverser cinq siècles d’histoire mouvementée vécue par les deux principautés, la Moldavie et la Valachie. Chaque description, quelque réduite qu’

elle soit comme dimensions, rend compte de l’époque du prince régnant.

Le lecteur comprend tout de suite que cet ouvrage est le résultat d’une recherche minutieuse menée par l’historien. Il ne s’est pas limité à reproduire les fresques des mo- nastères et des églises fondés par les princes, mais il a étudié les chasubles, les sceaux, les monnaies, les tapisseries, les gravures, jusqu’au timbre qui décore le Dictionnaire de Varinus, dans lequel se trouve un portrait de Constantin Brâncoveanu jeune. Souvent, l’auteur rassemble plusieurs reproductions d’un et même prince, surpris à des âges dif- férents, comme c’est le cas de Ştefan cel Mare ou de Constantin Brâncoveanu, ou bien, à des époques différentes de leurs règnes. Quelques-unes de leurs postures dévoilent l’a- pogée de leur pouvoir ou bien, les revers de fortune: batailles, exils, mort de l’un de leurs enfants, comme l’icône de la Piéta représentant le prince Théodose, mort dans les bras de sa mère. Parmi les princes qui ont donné le plus d’éclat à leur règne, soit par leur bra- voure, soit par leur penchant pour l’art et la science, on retrouve les figures de Ştefan cel Mare, Mircea cel Bătrân, Vlad Ţepeş, Petru Rareş, Mihai Viteazul, Dimitrie Cantemir, la série de portraits de Constantin Brâncoveanu, les Ghica, les Mavrocordat et tant d’autres.

Un autre aspect intéressant qui se présente aux yeux du lecteur, c’est la mode des temps. Comment et de quoi étaient faits les vêtements d’apparat des princes? Comment portaient-ils les cheveux? Quels étaient les marques de leur pouvoir? Ainsi, manteaux lourds de brocart ou tuniques courtes, les habits de soldats, les bonnets, le panache, la

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couronne sertie de pierreries, le sceptre, l’épée sont-ils autant de signes distinctifs qui permettent de reconnaître les princes suivant la représentation canonique de l’époque. Ce sont les mêmes signes qui ont permis à l’historien de dévoiler les tromperies commer- ciales, les confusions et les contrefaçons. Un exemple est l’un des portraits de Mihai Vi- teazul que l’on avait fait passer pour celui de George Ştefan qui, à son tour, apparaissait comme Istrate Dabija.

Jusqu’à la première moitié du XVIIe siècle, la plupart des représentations des princes moldaves et valaques ont été réalisées au cadre de la croyance orthodoxe qu’ils ont défendue avec leur épée. Les croix, les postures de prière, les églises qu’ils offrent au Saint Patron du lieu de culte parent les fresques de nos monastères à travers tout le pays.

La composante spirituelle se fait de plus en plus rare pour disparaître complètement à l’époque moderne du XIXe siècle.

Nous considérons que le livre Les princes roumains représente un document à va- leur historique et culturelle à la fois, qui s’adresse à un public spécialiste, mais aussi à un public plus large, passionné de l’histoire de notre pays et de l’art pictural. Longtemps privé des ouvrages valeureux de N. Iorga qui ont circulé seulement en français, le public roumain a enfin l’occasion de (re)découvrir son histoire et cela grâce au projet «La fran- cophonie roumaine. Restitutio».

(Nicolae IORGA, Les princes roumains d’après des portraits et de fresques contemporains réunis et publiés par le Président de la Commission N. Iorga, traduction en roumain par Sanda-Maria Ardeleanu, Casa Editorială Demiurg, Iaşi, 2014)

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