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Conseil de sécurité. Nations Unies S/2020/1333

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Nations Unies S

/2020/1333

Conseil de sécurité

Distr. générale 3 décembre 2020 Original : français

Lettre datée du 3 décembre 2020, adressée au Président du Conseil de sécurité par le Représentant permanent du Niger

auprès de l’Organisation des Nations Unies

Veuillez trouver, ci-joint, le bilan des activités menées par le Conseil de sécurité en septembre 2020 (voir annexe) sous la présidence du Niger. Ce do cument, dont la version anglaise a été préparée à la suite des consultations avec les autres membres du Conseil, a également été traduit en français.

Je vous saurais gré de bien vouloir faire distribuer la présente lettre et ses annexes, comme document du Conseil de sécurité.

(Signé) Abdou Abarry

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Annexe à la lettre datée du 3 décembre 2020 adressée au Président du Conseil de sécurité par le Représentant permanent du Niger auprès de l’Organisation des Nations Unies

[Original : anglais et français]

Rapport mensuel des activités du conseil de sécurité sous la présidence de la république du niger

I. Introduction

Sous la présidence du Niger en septembre 2020, le Conseil de sécurité a tenu 18 visioconférences (VTC), dont 14 publiques et 4 en format privé.

Le Conseil de sécurité a également tenu sept séances publiques (trois pour adoption, trois pour information et une pour discussion) et deux séances de consultations plénières informelles, qui ont toutes eu lieu dans la salle du Conseil économique et social. Le Conseil de sécurité a adopté quatre résolutions publié une déclaration présidentielle sur les enfants et les conflits armés (S/PRST/2020/8) et fait une déclaration à la presse sur l’Afghanistan. Le Président du Conseil a également fait lecture d’éléments de presse sur la situation au Haut-Karabakh. Les zones géographiques couvertes par les points de l’ordre du jour sont l’Afrique, le Moyen- Orient, l’Amérique, l’Asie ainsi que des questions thématiques. Le Niger a organisé 4 événements parallèles pendant sa présidence.

Compte tenu des circonstances sans précédent créées par la pandémie COVID-19, le Conseil de sécurité a adopté des méthodes de travail provisoires, lui permettant de poursuivre ses travaux par visioconférence.

Le programme de travail de la présidence du Niger pour le mois de septembre a été présenté et adopté le mardi 2 septembre par vidéoconférence.

II. Afrique

1. Libye

Le 2 septembre 2020, Mme Stephanie Williams, Représentante spéciale par intérim du Secrétaire général et Chef de la Mission d’appui des Nations Unies en Libye (UNSMIL), a informé le Conseil, lors d’une réunion en visioconférence publique, de l’appel lancé le 21 août par les principaux dirigeants des deux parties en conflit en Libye en faveur d’un cessez-le-feu, de la levée du blocus pétrolier et de la reprise des discussions politiques sous les auspices des Nations Unies. Elle a appelé le Conseil de sécurité à soutenir pleinement cette dynamique positive afin d’éviter une nouvelle escalade du conflit.

Les membres du Conseil ont unanimement salué l’engagement politique des parties libyennes et ont appelé à un cessez-le-feu national permanent et à une reprise imminente des discussions intra-libyennes sur les questions politiques et de sécurité.

La grande majorité des intervenants au débat ont également appelé les acteurs internationaux impliqués dans le conflit à respecter strictement les engagements pris lors de la conférence de Berlin et les dispositions des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité, notamment la résolution 1970 (2011).

En tant que pays voisin de la Libye, le Niger, s’exprimant à titre national, a exprimé son engagement en faveur d’une résolution rapide de la crise libyenne par le biais d’un processus inclusif mené par les Libyens eux-mêmes, avec le soutien de la

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communauté internationale. Il a également souligné le lien entre la situation sécuritaire dans la région du Sahel et la crise libyenne.

Le 15 septembre 2020, le Conseil de sécurité, lors d’une réunion (en personne), a adopté la résolution 2542 (2020) par 13 voix pour et 2 abstentions, qui prolonge d’un an le mandat de la Mission d’appui des Nations Unies en Libye (UNSMIL), énumère une série de tâches de médiation et de bons offices, et charge le Secrétaire général de procéder à un examen stratégique indépendant de l’UNSMIL et de le présenter au Conseil d’ici juillet 2021.

2. Soudan

Comité du Conseil de sécurité en application de la résolution 1591 (2005) concernant le Soudan

Le 15 septembre 2020, le Représentant permanent de l’Estonie, S.E. Sven Jürgenson, en sa qualité de président du Comité 1591, a présenté au Conseil le rapport du Comité des sanctions sur 90 jours. À cet égard, il a félicité le Soudan d ’être parvenu à un accord de paix historique, a salué l’engagement des autorités de transition à Khartoum de donner la priorité à la paix et a exhorté les parties qui n ’ont pas encore adhéré à l’accord de paix à le faire de toute urgence. Il a présenté des éléments du rapport intérimaire que le groupe d’experts a soumis au Comité (S/2020/907). M. Jürgenson a également informé les membres que le Comité examine actuellement une proposition d’un État membre visant à retirer quatre (4) personnes de la liste des sanctions. Il a poursuivi en soulignant que le régime de sanctions avait été mis en place dans le seul but d’apporter une paix durable au Darfour, et non de punir le Soudan.

Prenant la parole, le Représentant du Soudan a déclaré qu’il y avait eu des développements positifs majeurs depuis sa dernière déclaration au Conseil en juin, y compris l’accord de paix du 31 août pour mettre fin à 17 ans de conflit. Il a assuré les membres que Khartoum continuerait à rechercher une paix durable, inclusive et viable, et a appelé le Conseil à répondre positivement aux récents développements en levant le régime de sanctions prévu par la résolution 1591 (2005).

Mission intégrée d’assistance à la transition des Nations Unies au Soudan (UNITAMS) et Mission de l’Union africaine et des Nations Unies au Darfour (MINUAD)

Le 25 septembre 2020, le Conseil a tenu une réunion d’information trimestrielle sur la Mission intégrée d’assistance à la transition des Nations Unies au Soudan (UNITAMS) et la Mission de l’Union africaine et des Nations Unies au Darfour (MINUAD). Mme Rosemary Di Carlo, Secrétaire générale adjointe aux affaires politiques et à la consolidation de la paix, a informé le Conseil de sécurité des préparatifs en vue de la création de cette nouvelle mission civile destinée à soutenir la transition politique au Soudan. M. Jean Pierre Lacroix, Secrétaire général adjoint aux opérations de paix, a fait un exposé sur les opérations en cours de la MINUAD.

Le Secrétaire général adjoint Di Carlo a salué les progrès politiques, notamment le paraphe de l’accord de Juba entre le Gouvernement du Soudan et la plupart des groupes armés. Des défis importants demeurent, en particulier la crise économique, et l’UNITAMS est en train d’être configurée pour soutenir les efforts du gouvernement. Il a averti que les attentes des Soudanais en matière de financement international pour la mise en œuvre de l’accord sont trop élevées, bien que l’ONU apporte son soutien dans le cadre de son mandat.

Le Secrétaire général adjoint Lacroix a salué le plan d’action national du gouvernement soudanais sur la protection des civils et a noté que la MINUAD

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soutenait sa mise en œuvre. Les membres du Conseil ont demandé que l’UNITAMS soit rapidement déployée et dotée de ressources suffisantes.

3. Le Sud-Soudan

Lors d’une réunion par visioconférence tenue le 16 septembre 2020, les Chefs de mission et les agences des Nations Unies travaillant dans le pays, ainsi qu ’un représentant de la société civile ont fait des présentations au Conseil. Il est ressorti de ces présentations que malgré l’accord de cessez-le-feu au Sud-Soudan, les conflits intercommunautaires se multiplient, entraînant une augmentation de facto des besoins humanitaires.

M. David Shearer, Représentant spécial du Secrétaire général et chef de la mission des Nations Unies pour le Sud-Soudan, a déclaré que le Gouvernement d’unité nationale de transition continue de fonctionner et que les activités progressent bien au sein des groupes de ministères dirigés par les cinq Vice-présidents.

Les membres du Conseil ont réaffirmé leur soutien au gouvernement d’unité nationale et ont appelé les acteurs à redoubler d’efforts pour accélérer la mise en œuvre intégrale de toutes les dispositions de l’accord de paix de 2018. Certains membres ont souligné la nécessité d’une plus grande participation politique des femmes dans le processus de paix.

4. Soudan et Sud-Soudan

Rapports du Secrétaire Général sur le Soudan et le Sud-Soudan

Le 25 septembre 2020, lors d’une séance d’information, le Conseil a été informé par le Secrétaire général adjoint aux affaires politiques et à la consolidation de la paix et le Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix de l ’évolution politique et humanitaire au Soudan et au Sud-Soudan.

Plusieurs membres du Conseil, en prenant la parole, ont salué les accords de paix de Juba conclus entre les parties soudanaises, certains les qualifiant d’historiques et de conformes au principe de « solutions africaines aux problèmes africains ».

III. Moyen-Orient

1. République arabe syrienne

Le Conseil de sécurité a examiné les trois dimensions de la crise syrienne sur une base mensuelle.

Volet armes chimiques

Dans sa présentation du 10 septembre 2020, lors de l’examen du 83ème rapport mensuel de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) sur le programme d’armes chimiques et les incidents présumés d’utilisation de ces armes dans le conflit syrien, le Secrétaire général adjoint au désarmement a déclaré au Conseil de sécurité que « Tant que les questions en suspens liées à la déclaration initiale de la Syrie concernant son stock et son programme d’armes chimiques ne seront pas résolues, la communauté internationale ne pourra pas être certaine que ses activités ont pris fin ». La Haute représentante pour les affaires de désarmement, Izumi Nakamitsu, a également déclaré que, conformément à la pratique établie, son bureau a maintenu des contacts réguliers au cours du mois dernier avec ses homologues de l’OIAC. Le Secrétariat technique de l’OIAC prévoit toujours de mener deux séries d’inspections des installations des centres de Barzah et de

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Jamrayah, a-t-elle ajouté, en notant toutefois que les visites sont soumises à l’évolution de la situation de COVID-19.

Au cours des discussions qui ont suivi, les membres du Conseil ont fermement condamné l’utilisation d’armes chimiques comme étant injustifiable sous quelque prétexte que ce soit. Certains membres ont demandé qu’il soit mis fin à la division du Conseil sur cette question, afin qu’un résultat final puisse enfin être atteint sur toutes les questions en suspens concernant la déclaration initiale de la Syrie sur ses stocks et son programme et la détermination des responsabilités pour les incidents d’utilisation d’armes chimiques dans le conflit.

Volet humanitaire et politique

Le nombre de cas confirmés de COVID-19 en Syrie augmente régulièrement, et les rapports provenant de l’intérieur du pays indiquent une propagation accrue de la maladie, mais il serait difficile d’évaluer l’étendue de l’épidémie avec certitude sans davantage de tests de laboratoire dans tout le pays, a déclaré M. Mark Lowcock, Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et coordinateur des secours d’urgence, lors d’un briefing du Conseil de sécurité par visioconférence le 16 septembre 2020. Il a poursuivi en soulignant que la transmission communautaire est très répandue, car près de 90 % des cas nouvellement confirmés ne peuvent être attribués à une source connue. Au cours du débat qui a suivi, le délégué de la Belgique, s’exprimant au nom des correspondants sur le dossier humanitaire syrien, a souligné la nécessité de poursuivre la mise en œuvre de l’accord de cessez-le-feu turco-russe dans le nord-ouest de la Syrie. Appelant toutes les parties à permettre à l’aide humanitaire de parvenir sans entrave aux populations dans le besoin, il a souligné que les obstacles administratifs à l’acheminement de l’aide sont inacceptables.

Le 18 septembre 2020, l’Envoyé spécial du Secrétaire général pour la Syrie a informé le Conseil de sécurité, lors d’une réunion par visioconférence publique, qu’avec le calme relatif en Syrie et la nécessité d’alléger les souffrances de la population, le temps est venu d’avancer vers un règlement politique durable de la crise. Dans son exposé, M. Geir O. Pedersen a présenté les résultats de la troisième session du Comité constitutionnel et a souligné la nécessité de réaliser des progrès tangibles dans le processus, conformément à la résolution 2254 (2015).

Les membres du Conseil ont salué la convocation de la Commission constitutionnelle dans une « atmosphère constructive », mais ont déploré l’absence de résultats concrets à l’issue des discussions. Plusieurs intervenants ont également souligné l’obligation de respecter le droit international humanitaire, ainsi que l’importance des mesures de confiance entre le gouvernement et les groupe s d’opposition, notamment en ce qui concerne la libération des prisonniers et la clarification des cas de personnes disparues.

2. Yémen

Le 15 septembre 2020, lors d’une réunion d’information, le Conseil a été informé de la poursuite et de l’intensification des combats au Yémen. Déjà décrite comme la pire crise humanitaire au monde, et avec la menace de famine qui se profile à l’horizon, la situation dans le pays reste très préoccupante. Les pays donateurs, en particulier ceux de la région, n’ont pas tenu leurs promesses de financer l’action humanitaire.

M. Mark Lowcock, Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et coordinateur des secours d’urgence, s’exprimant par visioconférence, a déclaré que

« le spectre de la famine est revenu » au Yémen, tout comme il y a deux ans, lorsque

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l’action internationale rapide a sauvé des milliers de vies. Cette fois, cependant, ceux qui sont en mesure d’aider – et qui ont une responsabilité particulière pour le faire – choisissent pour la plupart de ne pas le faire.

Martin Griffiths, l’Envoyé spécial du secrétaire général pour le Yémen, a déclaré que les parties au conflit n’ont pas encore adhéré à sa feuille de route pour un cessez-le-feu national et la reprise des pourparlers de paix. Ainsi, avec l’intensification des combats, l’augmentation des besoins humanitaires et la persistance de la pandémie dévastatrice de COVID-19, le Yémen semble s’éloigner de plus en plus de la paix.

Dans leurs déclarations, les délégués ont exprimé leur inquiétud e quant à l’évolution de la situation dans le pays et ont exhorté les parties au conflit à signer la déclaration commune. Ils ont également encouragé les autorités Houthies à accorder, sans délai, l’accès aux experts de l’ONU au pétrolier Safer abandonné au large des côtes du Yémen.

En outre, les membres du Conseil ont réitéré leur soutien aux efforts de l’Envoyé spécial.

3. La situation au Moyen-Orient, y compris la question palestinienne

Le Conseil de sécurité a tenu une réunion le 29 septembre 2020, suivie de consultations, pour recevoir un briefing du coordinateur spécial pour le processus de paix au Moyen-Orient, M. Nickolay Mladenov. Dans son exposé, ce dernier a exprimé sa préoccupation concernant un certain nombre de facteurs déstabilisants, tel s que la pandémie COVID-19, qui pourraient éloigner encore davantage les Israéliens et les Palestiniens d’une solution négociée à leur conflit. Il a exprimé sa détermination à soutenir les deux peuples dans la résolution du conflit et la fin de l’occupation.

En outre, il a déclaré que la récente normalisation des relations entre Israël et deux pays arabes offre une opportunité de réengager la Palestine et Israël dans les négociations pour une solution à deux États de leur conflit de longue date. Au cours de la discussion qui a suivi, les membres du Conseil ont échangé leurs points de vue sur les accords d’Abraham parrainés par les États-Unis.

4. Équipe d’enquête des Nations Unies pour promouvoir la responsabilité des crimes commis par Da’esh/ISIL (UNITAD)

Le Conseil de sécurité, lors d’une réunion par visioconférence publique le 18 septembre, a annoncé sa décision de renouveler les mandats de l’équipe d’enquête des Nations Unies pour promouvoir la responsabilité des crimes commis par Da’esh/ISIL (UNITAD) - et du conseiller spécial qui la dirige - jusqu’au 21 septembre 2021.

En adoptant à l’unanimité la résolution 2544 (2020), le Conseil a pris note de la demande de l’Irak, contenue dans sa lettre du 16 septembre (document S/2020/909).

Il a également décidé que toute nouvelle prolongation serait déterminée à la demande du gouvernement iraquien, ou de tout autre gouvernement ayant demandé à l’Équipe de recueillir des preuves d’actes pouvant constituer des crimes de guerre, des crimes contre l’humanité ou un génocide commis par l’État islamique en Iraq et au Levant (ISIL/Da’esh) sur son territoire, conformément à la résolution 2379 (2017).

IV. Amérique

Colombie

25 septembre 2020. Le Conseil de sécurité a adopté à l’unanimité la résolution 2545 (2020), par laquelle il a prorogé le mandat de la Mission de vérification des

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Nations Unies en Colombie et les obligations de déclaration y afférentes jusqu ’au 25 septembre 2021.

En prolongeant ce mandat, sur la base de l’accord de paix conclu en 2016 entre le gouvernement et les Forces armées révolutionnaires de Colombie-Armée du peuple (FARC-EP), le Conseil s’est également déclaré prêt à examiner en temps voulu l’extension du mandat de la mission de vérification pour y inclure la surveillance du respect des sentences de la juridiction spéciale pour la paix.

V. Asie

1. Afghanistan

Mission d’assistance des Nations Unies en Afghanistan (MANUA)

Le 3 septembre 2020, alors que le lancement officiel des négociations de paix intra-afghanes était attendu, le Conseil de sécurité a tenu un débat sur la situation en Afghanistan.

Le Chef de la mission de l’ONU en Afghanistan a averti le Conseil que la violence générale persistante dans le pays a créé une atmosphère de méfiance, qui menace de faire dérailler des pourparlers tant attendus entre le gouvernement et les talibans.

Les enjeux pour les personnes les plus vulnérables du pays « ne pourraient pas être plus élevés », a déclaré Deborah Lyons, Représentante spéciale du Secrétaire général et Chef de la Mission d’assistance des Nations Unies en Afghanistan (MANUA). Dans sa présentation, elle a qualifié d’historiques les prochains pourparlers intra-afghans.

Saad Mohseni, Président et Directeur Général du groupe MOBY, a également informé le Conseil et a appelé à plus de cohérence dans la position de la communauté internationale envers les talibans ainsi qu’à la protection de la constitution afghane et des droits de l’homme qui y sont garantis.

Au cours des échanges qui ont suivi la réunion, les membres du Conseil ont déploré les actes de violence et le nombre de victimes parmi la population civile, y compris les femmes et les enfants. Ils ont exprimé la crainte que ces violences n’aient un impact sur les pourparlers de paix tant attendus entre le gouvernement et les Talibans.

Le 15 septembre 2020, le Conseil a adopté à l’unanimité la résolution 2543 (2020), prolongeant d’un an le mandat de la Mission d’assistance des Nations Unies en Afghanistan (MANUA), jusqu’au 17 septembre 2021. Se félicitant du début des négociations intra-afghanes à Doha le 12 septembre 2020, les membres du Conseil, par un communiqué de presse, ont vivement encouragé les parties à poursuivre les mesures de confiance – y compris de nouvelles réductions de la violence – et les ont exhortées à s’engager de bonne foi et à œuvrer en faveur d’un cessez-le-feu permanent et complet et d’un règlement politique inclusif.

2. Myanmar

Le Conseil a tenu une réunion par visioconférence privée le 11 septembre 2020 sur la situation humanitaire au Myanmar, alors que le pays se prépare à tenir des élections dans le cadre de la pandémie COVID-19. Les membres du Conseil ont appelé les autorités birmanes à créer les conditions d’un retour sûr, volontaire et digne des réfugiés rohingyas dans leurs lieux d’origine. Ils ont également souligné l’importance de la responsabilité.

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3. La situation dans le Haut-Karabakh

Le 29 septembre 2020, au titre des « Autres questions examinées par le Conseil de sécurité » et dans le cadre de consultations plénières à huis clos, le Conseil a examiné la situation résultant du déclenchement de violents combats entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan dans le Haut-Karabakh, au cours desquelles les membres du Conseil ont été unis dans leur évaluation de la situation sur le terrain. Le Conseil de sécurité a publié des éléments de presse à l’issue des consultations, dans lesquels les membres du Conseil condamnent fermement l’usage de la force dans la région, expriment leur soutien à l’appel du Secrétaire général en faveur d’un cessez-le-feu immédiat, d’une désescalade des tensions et d’un retour immédiat à des négociations constructives sous les auspices des coprésidents du Groupe de Minsk de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE).

VI. Questions thématiques et autres

En septembre, le Conseil a abordé un certain nombre de questions liées à la paix et à la sécurité internationales.

1. Le maintien de la paix et de la sécurité internationales Mise en œuvre de la résolution 2532 (2020)

Dans sa résolution 2532 (2030), adoptée suite à l’appel du Secrétaire général à un cessez-le-feu mondial, le Conseil de sécurité a demandé au Secrétaire général de faire le point sur les efforts déployés par l’ONU pour faire face à la pandémie COVID-19 dans les situations de conflit armé ou de crise humanitaire, ainsi que sur les mesures prises par les entités et missions de l’ONU pour appliquer ses dispositions sur le terrain.

Trois hauts fonctionnaires du Secrétariat, dont les Secrétaires généraux aux opérations de paix, aux affaires humanitaires et aux affaires politiques et à la consolidation de la paix, ont informé le Conseil de sécurité, lors d ’une réunion par visioconférence publique tenue le 9 septembre 2020, sur les grandes implications de la pandémie COVID-19 pour les efforts de résolution des conflits et de consolidation de la paix dans le monde.

Les membres du Conseil ont salué les efforts des soldats de la paix et des partenaires impliqués dans les plans d’intervention COVID-19 et ont appelé à la mise en œuvre intégrale de la résolution 2532 (2020). Ils ont exhorté toutes les parties au conflit à mettre en œuvre un cessez-le-feu mondial, comme l’a demandé le Secrétaire général. Certains membres ont exprimé leur inquiétude face à l’escalade de la violence et à la fragilité de certains États, qui exigent en même temps d’énormes efforts pour lutter contre cette pandémie.

Maintien de la paix et de la sécurité internationales : effets humanitaires de la dégradation de l’environnement et de la paix et de la sécurité

Ce débat ouvert de haut niveau par visioconférence publique, a été présidé par le Ministre des Affaires étrangères, de la Coopération, de l’Intégration africaine et des Nigériens à l’Extérieur S.E.M. Kalla Ankourao, le 17 septembre 2020.

Le Président du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), M. Peter Maurer, a déclaré au Conseil que les personnes touchées par les conflits sont également touchées de manière disproportionnée par les chocs climatiques, appelant à une réflexion politique plus approfondie sur les liens entre la dégradation de

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l’environnement, les risques climatiques, les besoins humanitaires, et la paix et la sécurité.

Face aux pressions cumulées des conflits, du changement climatique et de la dégradation de l’environnement, les communautés de la région du Sahel et du lac Tchad « marchent désormais sur la corde raide de la survie », a-t-il ajouté.

M. Ibrahim Thiaw, Secrétaire exécutif de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification (UNCCD), a fait le lien entre les conflits et les questions environnementales. Dans la région du Sahel, par exemple, où trois facteurs aggravants se combinent, à savoir une forte dépendance aux ressources naturelles, les conséquences du changement climatique et une augmentation constante de la population, la concurrence dans l’accès ou l’utilisation des ressources, qui sont devenues de plus en plus rares, est souvent la source de violence entre les communautés.

Dans sa déclaration, S.E. Kalla Ankourao, Ministre des Affaires Étrangères, de la Coopération, de l’Intégration Africaine et des Nigériens à l’Extérieur, a déclaré que bien que toutes les régions du monde subissent les effets du changement climatique à des degrés divers, l’Afrique a été durement touchée et les réponses ont été timides.

Plusieurs participants ont noté que dans la région sahélienne et le bassin du lac Tchad, qui sont marqués par une grande fragilité et une croissance démographique exponentielle, les chocs climatiques ont une influence certaine sur la situation sécuritaire dans la région.

Maintien de la paix et de la sécurité internationales : Gouvernance mondiale post-COVID-19

Le 24 septembre 2020, un débat de haut niveau du Conseil de sécurité s’est tenu par visioconférence, sous la présidence de S.E.M. Issoufou Mahamadou, Président de la République du Niger, sur « la gouvernance mondiale dans l’ère post-Covid-19 », en présence des Chefs d’État d’Afrique du Sud, de Tunisie et d’Estonie, des Premiers ministres et des ministres des Affaires étrangères des autres membres du Conseil.

Dans sa présentation au cours du débat, le Secrétaire général des Nations Unies a noté l’échec de la coopération internationale pour faire face efficacement à la pandémie de Covid-19. Pour Antonio Guterres, les pays ont largement échoué à coopérer pour prévenir et contrôler la propagation mondiale du coronavirus, et il a appelé à repenser la gouvernance mondiale et le multilatéralisme.

S’adressant au Conseil, le Président de la Commission de l’Union africaine, S.E. Moussa Faki Mahamat, a déclaré que la brève expérience de l’humanité avec COVID-19 a remis en question sa capacité intuitive à répondre à une tell e menace.

La plupart des intervenants ont exprimé leur soutien à l’appel du Secrétaire général à un cessez-le-feu mondial pour mieux faire face à la pandémie, réaffirmant leur engagement en faveur du multilatéralisme et des valeurs et principes de la Char te des Nations Unies.

2. Coopération entre les Nations Unies et les organisations régionales et sous-régionales : Rôle de l’Organisation internationale

de la Francophonie (OIF)

Ce débat, le premier du genre, axé sur le rôle de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), s’est tenu le 8 septembre 2020. La Secrétaire générale adjointe pour l’Afrique, Mme Bintou Keita, et la Secrétaire générale de l’OIF, Mme Louise Mushikiwabo, ont fait un exposé au Conseil de sécurité.

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Dans sa déclaration, Mme Keita a déclaré que l’OIF, qui célèbre son 50e anniversaire, est particulièrement bien placée pour renforcer les efforts des Nations Unies en matière de prévention des conflits, de maintien et de consolidation de la paix.

Mme Keita a décrit la coopération entre la Francophonie et les Nations Unies comme étant riche et variée, notamment dans les domaines de l’alerte précoce et de la prévention des conflits.

Pour sa part, la Secrétaire générale de l’Organisation internationale de la Francophonie a noté que si l’OIF peut être considérée comme une organisation régionale en vertu du chapitre VIII de la Charte des Nations Unies, elle est en réalité un regroupement transnational de 88 États et gouvernements membres, dont 54 membres à part entière sur les cinq continents.

M. Zohrab Mnatsakanyan, Ministre des Affaires Étrangères de l’Arménie, s’exprimant en sa qualité de président de la Conférence ministérielle de la Francophonie, a déclaré que la pandémie COVID-19 nous a montré que la coopération internationale et un multilatéralisme efficace sont plus importants que jamais. Il a ajouté que les Nations Unies et la Francophonie doivent renforcer leur coopération pour promouvoir la paix, la coopération, la solidarité et les valeurs communes a ux deux institutions.

3. Les enfants et les conflits armés : L’attaque des écoles comme une violation grave des droits des enfants

Le 10 septembre 2020, la question des attaques contre les écoles en situation de conflit, qui devient un phénomène récurrent, a fait l’objet d’un débat ouvert au Conseil de sécurité.

Mme Virginia Gamba, Représentante spéciale du Secrétaire général pour les enfants et les conflits armés, Henrietta Fore, Directrice générale du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) et le Dr Marika Tsolakis de la Coalition mondiale pour la protection de l’éducation contre les attaques ont fait des présentations au Conseil.

Le Conseil a également entendu les témoignages de deux jeunes filles nigériennes sur leurs expériences à la suite des attaques de leurs écoles par des groupes armés et sur leur lutte pour protéger la jouissance par les enfants de leurs droits à l’éducation.

Les intervenants ont exhorté les États membres à élaborer des mesures efficaces pour prévenir les attaques et les menaces contre les écoles, notamment en mettant en place des cadres juridiques nationaux pour y faire face.

Dans la déclaration présidentielle (S/PRST/2020/8), proposée par le Niger et la Belgique, le Conseil a réaffirmé le droit à l’éducation, sa contribution à la réalisation de la paix et de la sécurité. Dans cette déclaration, les membres ont également exprimé leur préoccupation face à l’augmentation significative des attaques contre les écoles ces dernières années et au nombre élevé d’enfants qui se voient refuser l’accès à une éducation de qualité et à l’impact disproportionné sur les filles des attaques contre les écoles.

Le Conseil s’est également déclaré profondément préoccupé par l’utilisation des écoles à des fins militaires, en violation du droit humanitaire international applicable, et a encouragé les États membres à prendre des mesures concrètes pour remédier à ce problème, en prenant note de la déclaration sur la sécurité dans les écoles à cet égard.

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Enfin, le Conseil a demandé au Secrétaire général de continuer à suivre la tendance des attaques contre les écoles, des enlèvements d’enfants, des meurtres d’enseignants et de l’utilisation des écoles à des fins militaires en violation du droit humanitaire international, et de lui faire rapport à ce sujet.

4. Opérations de maintien de la paix des Nations Unies

Le 14 septembre 2020, s’est tenu le débat annuel du Conseil de sécurité sur les opérations de maintien de la paix. Dans sa présentation au Conseil, le Chef des opérations de paix de l’ONU a déclaré que « L’initiative phare des Nations Unies visant à susciter un engagement collectif en faveur du maintien de la paix entrera bientôt dans sa deuxième phase de mise en œuvre, afin de préparer les missions aux défis futurs. M. Jean-Pierre Lacroix l’a rappelé : « L’initiative Action pour le maintien de la paix » du Secrétaire général a été lancée en mars 2018, dans le but de raviver l’engagement politique en faveur des opérations de paix. À ce jour, 154 États membres et quatre organisations régionales ont signé la « Déclaration d’engagements communs concernant les opérations de maintien de la paix des Nations Unies ».

Deux ans après son lancement, des progrès tangibles ont été réalisés dans le renforcement des opérations de maintien de la paix, a-t-il déclaré, ajoutant que le Secrétariat a commencé à définir les priorités générales pour la prochaine phase en 2021 et au-delà, avec un effort pour achever les tâches en suspens de la première phase.

Plusieurs membres du Conseil ont salué les initiatives de réforme du Secrétaire général, notamment l’Action pour le maintien de la paix, qui a guidé l’adoption de plusieurs résolutions du Conseil et a contribué à établir des mécanismes de planification et d’évaluation des résultats de ces opérations.

5. Protection des civils dans les conflits armés

Lors d’une réunion par visioconférence publique sur la faim induite par les conflits, qui s’est tenue le 17 septembre 2020, le Directeur exécutif du Programme alimentaire mondial, le Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et Coordonnateur des secours d’urgence et le Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) ont fait des exposés au Conseil. Leurs présentations ont indiqué que le nombre de personnes souffrant d’insécurité alimentaire devrait doubler en 2020 avec la pandémie COVID -19. Les personnes vivant dans les zones de conflit continuent à être confrontées aux me naces les plus graves de faim et même de famine, d’où l’appel lancé aux donateurs pour qu’ils renforcent leur soutien aux opérations humanitaires en faveur de ces populations.

Les membres du Conseil ont exprimé leur soutien aux appels lancés par ces experts en faveur d’un accroissement de l’aide humanitaire aux pays confrontés à des conflits et à COVID-19. Certains membres ont attiré l’attention sur les violations du droit humanitaire international par les parties belligérantes – comme le blocage de la livraison de l’aide alimentaire ou l’interdiction de l’agriculture dans les zones de conflit – et ont souligné que la faim ne devrait jamais être utilisée comme une arme de guerre. D’autres membres ont insisté sur la nécessité d’un développement durable pour s’attaquer aux causes profondes de la faim et des conflits.

6. 5e et 14e séminaire et consultations conjointes entre le Conseil de sécurité des Nations Unies et le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine

À la demande de l’Union africaine, qui a souhaité que les consultations annuelles conjointes entre les membres du Conseil de sécurité et ceux du Conseil de

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