• Aucun résultat trouvé

Évaluation des potentialités pastorales d'une forêt classée soudanienne du Burkina Faso: cas de la forêt classée de Tiogo

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2021

Partager "Évaluation des potentialités pastorales d'une forêt classée soudanienne du Burkina Faso: cas de la forêt classée de Tiogo"

Copied!
151
0
0

Texte intégral

(1)

Faculté

des

Sdenoes et Techniques Laboratoire de Botanique

et Biologie Végétal·e

THESE

Présentée pour obtenir le titre de DOCTEUR DE TROISIEME CYCLE

Spécialité : SCIENCES motOGIQUES APPLIQUEES Option : BIOLOGIE ET ECOLOGIE VEGETALES

Par : Louis SAWADOGO

EVALUATION DES POTENTIALITES PASTORALES

D'UNE FORET CLASSEE SOUDANIENNE

DU BURKINA FASO

(Cas de la forêt classée de Tiogo)

\

Soutenue le 8 Janvier 1996 devant la Commission d'Examen :

Président : Mahamane SAADOU, Professeur, Université ABDOU Moumouni, Niamey Examinateurs : Sita GUINKO, Professeur, Université de Ouagadougou

Jacques POISSONET, Directeur de Recherches, INERA/CNRST, Ouagadougou Jean louis DEVINEAU, Docteur d'Etat Es Sciences, ORSTOM Bobo-Dioulasso Jeanne MILLOGO RASOLODIMBY, Maître Assistant, Université de Ouagadougou

(2)

RESUME

AVANT PROPOS

INTRODUCTION ... . 1

IERE PARTIE : LES HOMMES ET LEUR MILIEU Il 2.1. 2.2. 2.2.1. 2.2.2. 2.2.3. 2.2.4. 2.2.5. 2.2.6. 111 3.1. 3.1.1 3.1.2. 3.1.3. 3.2. 3.2.1. 3.2.2. 3.3. 3.4. 3.4.1. 3.4.2. 3.4.3. 3.5. LOCALISATION GEOGRAPHIQUE DE LA REGION D'ETUDE ... 4

CARACTERISTIQUES DE LA POPULATION ... .. Composition de la population ... . Activités ... . L'agriculture ... . L'élevage ... . 7 7 8 8 9 L' exploitation des produits forestiers... .. .. .. . . . ... . . .. . . .. .... .. .. 11

La pêche ... . L'apiculture ... . 14 15 Le reboisement... . . .. . . .. . .. .. . . . .. . 15 MILIEU NATUREL.. ... . 16 Climat... ... ... 16

Les facteurs hydriques... 17

Les facteurs thermiques... 20

Les Bilans hydriques et période active de végétation... 20

Support édaphique... 21 Les sols... ... 21 Le relief... . . . .. ... . . .. . . .. . . .. . . .. . . ... 23 Hydrographie... 23 Faune... 23 La pédofaune... 23

Oiseaux, batraciens, reptiles, rongeurs... 23

Les mammifères... 24

Végétation... 24

llEME PARTIE : METHODOLOGIE LOCALISATION ET DESCRIPTION DES STATIONS D'ETUDE ... 27

Il ANALYSES FLORISTIQUES... ... .. .. ... . . .. .. ... .. . . .. .. . . .... ... . . ... .. .. ... .. . . . .. ... .. . . 34

2.1. Inventaire des ligneux ... 34

2.2. Inventaire des herbacées... 34

2.3. Effe\s du feu précoce sur l'installation et le développement de la strate herbacée... · 36

Ill EVALUATION DE LA BIOMASSE, SUIVI PHENOLOGIQUE ET EFFETS DU FEU PRECOCE SUR LA PHYTOMASSE HERBACEE... ... ... 37

3.1. Mesure de la phytomasse épigée herbacée... 37

3.2. Phénologie... 39

3.3. Effet du feu précoce sur sur la phytomasse herbacée... 40

IV APPETIBILITE ET VALEUR BROMATOLOGIQUE DES FOURRAGES ... 41

4 .1. Valeur bromatologique... .. .. .. ... .. . . . .. .. .. .. .. .. . .. . . . .. .... . .. .. .. .. .. 41

4.2. Appétibilité des espèces ... 41

(3)

1 COMPOSITION FLORISTIQUE... ... .. .... ... .... ... ... .. .. . ... ... . . 44

1.1. Strate herbacée... 44

1 .1.1. La liste des espèces... 44

1.1.2. La structure de la strate herbacée ... 49

1.1.3. La dynamique de la végétation herbacée ... 54

1.1.4. Les effets du feu précoce sur l'installation et le développement de la strate herbacée... 57

1.2. Strate ligneuse... 61

Il SUIVI PHENOLOGIQUE, EVALUATION DE LA PHYTOMASSE HERBACEE ET DE LA CAPACITE DE CHARGE DES STATIONS DE LA FORET ... 65

2.1. Phénologie... 65

2.1.1. La strate herbacée... 65

2.1.2. La strate ligneuse... 68

2.2. Phytomasse et capacité de charge ... 74

2.2.1. La phytomasse ... 74

2.2.2. Les effets du feu précoce sur la phytomasse herbacée ... 83

2.2.3. La Capacité de charge des différentes formations végétales ... 85

Ill APPETIBILITE ET VALEUR BROMATOLOGIQUE DES ESPECES ... 90

3.1. Appétibilité.. ... .. ... ... ... .... ... ... ... ... ... 90 3.2. Valeur bromatologique.. ... ... ... ... ... ... ... .... .... . ... ... . .... ... 98 IV PHARMACOPEE VETERINAIRE. ... 105 CONCLUSION... 109 REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES... 113 ANNEXES

(4)

La présente étude porte sur la forêt classée de Tiogo située dans la limite sud de la zone nord-soudanienne.

L'objectif de l'étude est l'évaluation des potentialités pastorales de cette forêt soumise à diverses pressions anthropiques en vue d'orienter son aménagement.

Après une présentation sommaire des conditions du milieu de la zone, l'étude a porté sur la caractérisation des différentes unités paysagères. Onze unités paysagères ont été ainsi définies dont la majorité est constituée de savanes arborées et arbustives sous forme de mosaïque.

La flore a été étudiée par un inventaire. La méthode phytosociologique a été employée pour l'inventaire de la strate ligneuse La strate herbacée a été inventoriée par la méthode du relevé linéaire dite des "points contacts" de DAGET et POISSONET. 234 espèces ligneuses et herbacées ont été ainsi recensées sur l'ensemble des sites. Une nette dominance des graminées annuelles a été observée au niveau de la strate herbacée tandis que la strate . ligneuse est dominée par les Combretacées et les Mimosacées.

Une étude de l'évolution de la phytomasse herbacée a été effectuée sur trois années par la méthode de la récolte intégrale sur carrés de 1 m2. Les phytomasses enregistrées varient de 0,97 à 5,92 TMS/ha en fonction du site et de l'année induisant des capacités de charge variant de 0,22 à 1,20 UBT/ha/an.

La disponibilité fourragère des ligneux a été évaluée qualitativement par une étude de la phénologie des principaux ligneux fourragers de la forêt.

Une étude sur l'effet du feu précoce sur la strate herbacée a été menée et tend à démontrer que la protection contre le feu entraîne une réduction de la production herbacée. Une étude du comportement alimentaire des bovins par suivi de troupeau ainsi qu'une évaluation de la valeur bromatologique des fourrages au laboratoire montrent que l'appétibilité et la valeur nutritive des espèces végétales vari.:mt èn fonction de la période de l'année.

Enfin, une enquête sur l'utilisation des plantes dans les soins des animaux montre un intérêt croissant pour la pharmacopée vétérinaire.

A l'issue des analyses et constats, des axes de recherches pluridisciplinaires ont été identifiés en vue d'affiner au mieux les actions d'aménagement de la forêt.

Mots clés : Burkina Faso, Zone nonl-soudanienne, Forêt classée de Tiogo, Richesse spécifique, flore, Capacité de charge, Appétibilité, Valeur bromatologiquc, Pharmacopée vété1inai1l'.

(5)

Cette thèse est le fruit de la collaboration de plusieurs personnes_ Je saisis donc l'opportunité pour manifester ma gratitude à tous ceux qui d'une manière ou d'une autre ont concouru à son aboutissement.

Mes remerciements vont à :

- Monsieur le Professeur Sita GUINKO qui a accepté de diriger ce travail. Malgré ses nombreuses occupations, il s'est toujours montré bien veillant à mon égard, en mettant à ma disposition toute son expérience. C'est un agréable devoir, de rendre hommage à l'immense étendue de ses connaissances dont j'ai eu la chance de pouvoir profiter, ainsi qu'aux qualités profondément humaines de ce grand maître.

- Monsieur lssiaka ZOUNGRANA et Madame Yvette Chantal ZOUNGRANA qui ont été pour moi des éducateurs sur le plan scientifique et social. Je leur doit toutes mes connaissances en matière de pastoralisme.

- Messieurs le professeur Mahamane SA.ADOU de l'université de Niamey, Jean Louis DEVINEAU, Directeur de !'Antenne ORSTOM de Bobo-Dioulasso, Madame Jeanne MILLOGO RASOLODIMBY, Maître Assistant à la Faculté des Sciences et Techniques de l'Université de Ouagadougou. Qu'ils trouvent ici l'expression de ma profonde gratitude pour la correction du document provisoire, pour leurs conseils et pour leur disponibilité pour juger ce travail malgré leurs nombreuses occupations.

- Monsieur Jacques POISSONET, Directeur de Recherche. J'ai profité énormément de ses immenses connaissances et expérience. Sa disponibilité totale et ses multiples conseils m'ont permis de réaliser ce travail. Je le remercie également pour l'honneur qu'il me fait de faire partie du jury.

- Monsieur François ACHARD , pour les corrections et suggestions sur le document provisoire même si je n'ai pas eu le temps de les intégrer toutes dans la version définitive.

Monsieur Pierre H. Y. HIERNAUX, Ecologiste à ILRI Niger, pour ses conseils fort pertinents.

(6)

terrains et la réalisation du document.

- Je remercie alors Monsieur Jean-Marie OUADBA, directeur de l'IRBET et ses collaborateurs pour m'avoir accepté

à

l'IRBET et pour leurs nombreux conseils.

- Je remercie plus particulièrement Monsieur Yves NOUVELLET, Chercheur CIRAD-Forêt, Chef du programme Formations Naturelles de l'IRBET pour sa disponibilité totale à mon égard en toute circonstance et pour la confiance qu'il me porte.

- Mes remerciements vont de même à nos collaborateurs de l'Université Suédoise des Sciences Agricoles (SUAS) et à !'Agence Suédoise de Développement International (ASDI). Il s'agit plus particulièrement du Professeur Jôran FRIES, Kenneth SAHLÉN, Bert-Ake NASLUND, Robert NYGARD pour la confiance et l'amitié qui règne entre nous.

- Je remercie tous mes collaborateurs du projet IRBET/SUAS, Paul BAMA, Lambin BAKO , N. Anatole TIENDREBEOGO pour les efforts consentis pour l'exécution du projet et de mes travaux.

- Mes remerciements vont

à

ma mère,

à

mes nombreux amis,

à

mes frères et soeurs ; c'est dans l'ambiance de leurs soutiens multiformes que j'ai pu réaliser ce travail.

A mon épouse Eugénie SAWADOGO et

à

nos enfants Anicet et Amandine, je témoigne ma gratitude pour les sacrifices qu'ils ont consenti, pour mes longues absences de la maison. Ce travail leur doit beaucoup.

(7)

INTRODUCTION

Le Burkina Faso est un pays de l'Afrique de l'Ouest. Enclavé entre le Mali le

'

Niger, le Bénin, le Togo, le Ghana et la Côte d'ivoire, il a une· superficie de 27 4 200 km2

.

L'agriculture et l'élevage constituent les secteurs clés de l'économie de ce pays. Ces deux activités exercent une pression acharnée sur les réserves naturelles encore existantes dans l'Ouest, le Sud-Ouest, le Sud et l'Est du pays. La végétation dans le nord a atteint une phase de dégradation très avancée qui se poursuit vers le centre. Les données de l'étude FAO-PNUE (1981) permettent d'estimer en 1984 à 1,2 % la régression annuelle des surf aces de savanes boisées et des forêts claires d'Afrique de l'Ouest. Les causes de cette dégradation sont multiples :

Elle a pour corollaire l'extension des surfaces cultivées, les prélèvements anarchiques de bois de feu, de services et d'artisanat ainsi que la fréquence des feux de brousse ;

- les améliorations sanitaires rendent les troupeaux pléthoriques provoquant ainsi la rupture de l'équilibre existant entre les parcours et les animaux.

Les hommes et leurs troupeaux fuient alors le Sahel dont les terrains et les parcours sont dégradés pour se diriger de préférence vers les zones soudaniennes encore pourvues de ressources fourragères et de terrains fertiles. Ils amènent avec eux leurs techniques archaïques de pâture et d'agriculture si bien que les nouvelles zones d'accueil sont entrain de se dégrader à leur tour. Cette situation est encore aggravée par une péjoration des conditions climatiques (pluies aléatoires et torrentielles générant l'érosion, chaleurs torrides ... ).

Les résErve~ de végétation (forêts classées, parcs nationaux) protégées par l'administration coloniale depuis les années trente s'amenuisent sous cette pression. Dans le but de les sauver de la dégradation et à terme de la disparition, est né le concept de l'aménagement des formations naturelles qui propose une approche consistant en une utilisation rationnelle et durable des ressources végétales disponibles.

Cette tentative serait vouée à l'échec si les plans d'aménagement n'intègraient pas toutes les aspirations des populations riveraines à savoir l'agriculture, l'élevage, le besoin d_e bois-énergie et de bois de service, etc

(8)

Il est alors indispensable de connaître toutes les potentialités de ces formations naturelles.

C'est dans ce cadre que s'inscrit notre étude de la forêt classée de Tiogo qui sera abordée sous l'angle de ses potentialités pastorales. La végétation est un indicateur précis des transformations et des tendances évolutives du milieu ; c'est pourquoi elle constitue l'élément central de notre travail. Cette étude se justifie dans la mesure ou le bétail dans la zone soudanienne est confronté à une insuffisance de fourrage surtout pendant la saison sèche et

à

une dégradation des parcours. Cette dégradation comme le souligne HOFFMANN (1985) est encore relativement mal connue: les botanistes ont tendance à privilégier l'étude des milieux non perturbés, les agronomes s'occupent de l'évolution des sols après la mise en culture mais peu de l'influence du pâturage, les forestiers s'intéressent à la production de bois, les pastoralistes enfin le plus souvent ont travaillé pour l'installation de ranchs et la création de pâturages artificiels ou améliorés.

Cette étude s'inscrit dans le cadre d'une orientation nouvelle des plans d'aménagement des forêts en particulier celle de Tiogo.

L'étude concerne la composition floristique de la végétation, la phytomasse aérienne produite par la strate herbacée, les effets du feu précoce sur la strate herbacée, la phénologie des espèces herbacées et ligneuses, l'appétibilité des espèces ainsi que leur valeur bromatologique et la pharmacopée vétérinaire. C'est la suite logique d'une ébauche d'étude réalisée par GUINKO et al., (1990) et par ZOUNGRANA, (1991). Les observations se sont poursuivies au cours des années 1992, 1993 et 1994.

(9)
(10)

1 - LOCALISATION GEOGRAPHIQUE DE LA REGION o•ETUDE

La forêt classée de TIOGO est située administrativement dans les départements de KYON et de TENADO, province du SANGUIE.

Elle est sur l'axe routier KOUDOUGOU - DEDOUGOU à 40 Km de Koudougou. Ses coordonnées géographiques sont 2" 39' et 2° 52' longitude ouest ; 12°11' et 12"

24' latitude nord.

Elle a une superficie de 30 000 ha et est bordée par les villages de Ténado, Tio, Tiogo, Tiogo-Mouhoun, Tialgo, Kyon, Négarpoulou, Poa, Esapoun, Po, Dassa et Ziliwèlè.

(Fig. 1 et 2).

(11)

les niveaux de dégradation (d'après Grouzis, 1988 in Zoungrana, 1991) et la pluviométrie (hysohyètes moyennes 1961-1970). :t ·~ 0 <( a: I.!) w 0 .., 0

1

.

.,

·~ 0 E

(12)

i ! \ / '

"\·

j ·:,: (Tant I ·.•li• / (

/.

aux villages .environnants. Echelle 1 200 000 Îll.' ...

·

"' "'·. ~,,

..

'" ,

...

l(.ft"n 9•H • • • •. z ... ~~•·. M.n•• ' , /

I

(13)

Il - CARACTERISTIQUES DE LA POPULATION

2.1- Composition de la population

La population riveraine de la forêt classée de Tiogo est constituée de plusieurs groupes ethniques. Ce sont :

- les autochtones qui sont les Gourounsi (Lélé) ; ils constituent le groupe majoritaire ;

- et les migrants composés de Mossi, de Samo, de Peuls, et même de Maliens. Cette migration s'est faite en deux étapes :

- le premier courant migratoire a eu lieu dans les années trente ;

Tiogo constituait à cette époque un grand centre sous-régional de traitement de la trypanosomiase ; dans les années cinquante Raoul Follerau y installa un centre de soin de la lèpre , on peut voir aujourd'hui, sur les lieux, les ruines d'un imposant bâtiment qui abritait ce centre. Les malades et leurs accompagnateurs affluaient de toutes les régions du pays et même des pays voisins tels que le Mali, Togo, Niger, etc. Ils s'installaient pour les soins et, généralement après guérison, ils restaient et étaient quelquefois rejoints par le reste de la famille ;

- le second courant migratoire, le plus commun, se situe après les sécheresses des années soixante - dix. Les migrants viennent essentiellement du nord et du plateau central à la recherche. de terres cultivables, de pâturages et de points d'eau. Cette migration se poursuit encore de nos jours.

La prédominance des familles polygames et la précocité des mariages caractérisent les populations de la zone de Tiogo.

Selon le recensement de 1985, la population totale est de 32840 habitants.

Cette dynamique humaine traduit la pression qui s'exerce sur les ressources naturelles de la zone notamment la forêt classée de Tiogo.

Le nombre des habitants par village de la zone de la forêt de Tiogo est présenté dans le tableau 1.

(14)

TABLEAU 1- Répartition de la population riveraine de la forêt de Tiogo par département et village. (Source DRET/CO 1994).

Départements Villages Nombre

d'habitants Ténado Ténado 5722 Tio 1996 Tiogo et Tiogo-Mouhoun 2656 Tialgo 5713 Ky on Kyon 10105 Négarpoulou 1201 Poa 1922 Esapoum et Nebielpoun 1340 Po 1125 Ziliwèlè 1015 Total 32840 2 .2 - Activités 2.2.1- L'agriculture

La population riveraine de la forêt classée de Tiogo est

à

95 % agricole. L'agriculture est du type extensif ; elle n'utilise pas de fertilisants pour l'amélioration des rendements ; les cultures sur brûlis sont encore pratiquées.

Les cultures principales sont : le sorgho, le mil, le maïs, l'arachide et le niébé. La production est surtout destinée à l'autoconsommation.

Le coton constituait autrefois la principale culture de rente mais la baisse du prix d'achat a limité sa production ces dernières années.

La production céréalière moyenne annuelle est de 12 255 tonnes selon les données du CRPA du Centre-Ouest (1993).

(15)

2.2.2- L'élevage

Il s'agit d'un élevage de type extensif ; les animaux sont gardés pendant la saison pluvieuse pour éviter les dégâts aux champs de cultures mais ils divaguent pendant la saison sèche, sauf les bovins qui font l'objet d'un gardiennage en toute saison. Le cheptel est composé de taurins en majorité, de zébus, de caprins, d' ovins, d' asins, etc ..

Bien qu'il existe des communautés qui ne pratiquent que l'élevage (les Peuls en général), il est rare d'observer une famille sans troupeau. En effet, les animaux servent à l'occasion d'événements familiaux tels que les funérailles, les sacrifices, les mariages. Ils constituent de même un stock de sécurité : ils sont vendus en période difficile (famine surtout) pour subvenir aux besoins de la famille. La plupart des éleveurs pratiquent également un élevage de prestige · c'est à dire que le rang social occupé par un individu est fonction du nombre de têtes de bovins qu'il possède. Comme le dit si bien LEDIN et al (1990), les petits ruminants représentent le compte courant dans l'économie familiale tandis que le troupeau bovin constitue un capital familial dont on se sépare plus difficilement.

La forêt est fréquentée par les troupeaux des villages riverains et par des transhumants venant de villages plus éloignés.

Le nombre de têtes de bovins des villages riverains de la forêt et des transhumants est donné dans le tàbleau 2.

(16)

TABLEAU 2- Effectifs du cheptel bovin des villages riverains de la forêt classée de Tiogo en 1994. (Source CRPA, 1994).

Localités Fréquentation Permanente Transhumante Négarpoulou 1730 1500 Poa 1075 900 Tiogo 1445 1400 Markio 865 800 Tiogo-Mouhoun 1975 600 Nebielpoum ~ Essapoun 5890 1600 Total 12980 6800

Au total on enregistre 19 780 bovins qui fréquentent la forêt classée de Tiogo. Le chiffre est sans doute sous-estimé car la forêt classée de Tiogo constitue la plus importante zone de pâturage de la province du Sanguié. En effet, LEDIN (1990) estime, en 1988 - 1989, à 70 000 têtes de bovins, 115 000 ovins, 11 O 000 caprins, 9000 asins et 1 OO équins pour l'ensemble de la province du Sanguié.

Nous ne disposons pas de chiffre concernant les petits ruminants qui fréquentent la forêt

(17)

2.2.3- L'exploitation des produits forestiers

* Le bois-énergie, le bois d'oeuvre et de service

Le principal produit forestier est le bois d' énergie. Les populations se sont constituées en groupements pour le ramassage de bois mort. La satisfaction des besoins familiaux revient aux femmes par contre la coupe de bois pour la commercialisation revient principalement aux hommes.

Notons que la forêt classée de Tiogo contribue au ravitaillement de la ville de Koudougou en bois de feu et en charbon de bois. En 1989, les besoins de cette ville en bois et charbon de bois étaient estimés à 25000 tonnes ; 61 % de ces besoins provenait de la province du Sanguié, notamment de la forêt classée de Tiogo. (BONZI DAMBRE, 1989).

La coupe de bois vert a débuté seulement en 1993. Elle s'effectue sur des parcelles délimitées par le service forestier. La coupe se fait selon des critères d'espèces, de diamètre de l'espèce, de la situation topographique et des potentialités en bois de la parcelle.

Il existe de même une activité de coupe de bois d'oeuvre et de service effectuée par les artisans pour la confection d'objets d'art (statuettes, instruments de musique), domestiques (mortiers), de service (chaises, toitures, hangars, etc.).

Les estimations de bois-énergie sont présentées dans le tableau 3.

TABLEAU 3 : Volumes de bois mort à terre et sur pieds dans la forêt classée de Tiogo. Source: KOLOGO (1987)

Bois mort à terre (m3) Bois mort et demi-mort sur

Formations végétales pied (m3)

Forêt ripicole 19 \ 110 Savane boisée 22 1620 Savane arborée 124 3408 Savane arbustive

-

115 Champs et jachères 26 106 Total 191 5359 * La cueillette

Elle concerne surtout des produits non ligneux de la forêt à usage alimentaire et médicinal. Des enquêtes sommaires ont été menées dans les villages et dans les marchés sur les espèces de la forêt utilisées à cet effet.

(18)

Les résultats sont consignés dans les tableaux 4, 5 et 6.

TABLEAU 4 : Espèces à usage alimentaire de la forêt classée de Tiogo. Espèces Organes utilisés et mode d'utilisation

Acacia macrostachya Graines utilisées dans la préparation de la sauce et consommées comme légumes.

Adansonia digitata Feuilles utilisées dans la préparation de la sauce de to; Pulpe du fruit pour la préparation de boissons et de bouillie. Balanites aegyptiaca Jeunes feuilles consommés comme légume.

Pulpe du fruit mur commestible.

Bombax costatum Calice et base du pétiole utilisés pour la préparation de la sauce de to. Butyrospermum paradoxum Pulpe du fruit commestible ; noix pour la fabrication de beurre à usages

très variés dont la cuisine. Capparis corymbosa Fruits utilisés comme légume

Cissus populnea Feuilles utilisées pour la préparation de la sauce de to.

Crataeva religiosa Jeunes feuilles utilisées pour la préparation de la sauce de to et consommées comme légumes.

Detarium microcarpum Pulpe de fruit sec commestible. Diospyros mespiliformis Fruit frais comestible.

Gardenia erubescens Fruit frais comestible.

Lannea microcarpa Fruit directement comestible ; sert également à préparer du jus de fruit Parkia biglobosa Pulpe du fruit comestible.

Graine pour la préparation du "soumbala" (condiment pour la sauce). Saba senegalensis Fruit comestible. Fruit sert à préparer du jus.

Sclerocarya birrea Fruit sert à préparer du jus.

Tamarindus indica Jeunes feuilles et fruits servent dans la préparation du to ; la pulpe de fruit sert à préparer des jus divers.

Xirnenia americana Fruit frais comestible. Ziziphus mauritiana Fruit sec comestible.

(19)

TABLEAU 5 : Espèces à usage médicinal de la forêt classée de Tiogo.

Espèces Usage et mode opératoire.

Ampelocissus grantii Décoction des racines bue soignerait les furoncles

Annona senegalensis Racines séchées à l'ombre et mâchées pour arrêter de fumer

Boswelia dalzielii Poudre de l'écorce utilisée comme antiseptique pour les plaies; infusion

de l'écorce est bue comme remontant. 1

1

Cassia sieberiana Racines macérées dans l'eau pour les soins de la jaunisse et du paludisme.

1 Cochlospermum planchoni Racines macérées dans l'eau ou en décoction pour les soins de la

1

jaunisse et du paludisme. 1

1 1

Combretum micranthum Décoction des feuilles bue comme antipaludéen et comme remontant. 1

Crataeva religiosa Décoction des feuilles en boisson et bain pour les soins de la jaunisse. 1

1

Entada africana Ecorce mâchée soigne l'angine et les maux de gorge ; 1 i

1

Guiera senegalensis Fruits incinérés et bus dans la bouillie pour les soins de la toux. Lippia chevalieri Décoction des feuilles utilisée comme diurétique

Moghania faginea Décoction des tiges feuillées avec du miel comme régulateur de tension.

lsoberlinia doka Décoction de l'écorce en boisson pour soigner l'ictère.

Pteleopsis suberosa. Décoction de l'écorce pour traiter les diarrhées des enfants en lavement

Paullinia pinnata Liane en décoction en bain et boisson donne de la vigueur au nouveau- \

né ; Racine mâchée avec du sel comme aphrodisiaque. 1

Saba senegalensis décoction des vrilles en lavement pour les soins de maux de nombril ; i des enfants.

(20)

TABLEAU 6 : Autres usages des espèces de la forêt classée de Tiogo.

Espèces Usages (artisanat, service).

Andropogon gayanus Artisanat ; confection de secco pour clôtures et toitures. Andropogon ascinodis Confection de toitures

Anogeissus leiocarpus Feuilles utilisées pour la teinture des habits. Cassia nigricans Utilisé comme pesticide dans la construction. Combretum micranthum Confection de chaises ; brochettes ...

G rewia bicolor Ecorce comme cordage

Hyptis spicigera Utilisé comme insecticide dans les récoltes. Saba senegalensis Lianes utilisées comme cordage.

Terminalia spp. Utilisées comme bois de charpente pour les toits et hangars. Vetiveria nigritana Confection de paniers, chapeaux.

Nous enregistrons une quarantaine d'espèces utilisées dans les besoins quotidiens des populations. Notre but est de mettre de nouveau en exergue la pression qui s'applique sur la forêt classée de Tiogo.

La liste est certainement plus longue, elle mériterait d'être complétée par des investigations plus poussées en quantifiant les prélèvements.

2.2.4- La pêche

Elle s'organise autour du fleuve Mouhoun. A cet effet il existe un village de pêcheurs au bord du fleuve. Ce sont surtout des pêcheurs professionnels (Bozos) originaires du Mali qui peuplent ce village. On

y

pêche des carpes, des silures, des capitaines et d'autres espèces de poissons. La production peut atteindre 3 tonnes de poissons par an selon les estimations de DRET/CO (1993).

La pêche constitue également un élément de pression sur la forêt car nécessitant du bois pour fumer le poisson, pour soutenir les filets et pour la confection des pirogues. 1 1 1 1 1 1 1 ;

(21)

2.2.5- L'apiculture

La forêt classée de Tiogo possède d'énormes potentialités apicales eu égard à la variété spécifique très importante en son sein (265 espèces végétales selon KOLOGO, 1987). Les principales espèces mellifères sont constituées par

Butyrospemum paradoxum, Acacia spp. , Combretum spp. ; ces espèces sont

largement représentées dans la forêt classée de Tiogo. Il existe des groupements d'apiculteurs dans les différents villages qui exploitent leurs ruches placées dans la forêt avec l'appui technique des services de !'Environnement et du Tourisme.

2.2.6- Le reboisement

Cette activité est réalisée par les populations avec l'encadrement technique des services des Eaux et Forêts. Il s'agit de revégétaliser les nombreux espaces nus de la forêt par un reboisement avec des espèces locales telles que Detarium

microcarpum, Diospyros mespiliformis, Prosopis africana, etc. D'autres types de

régénération des zones dégradées par scarification et par la méthode zaï sont appliqués.

Nous relaterons, à titre d'exemple, une tentative de récupération d'une surface dénudée le long du fleuve MOUHOUN par plusieurs méthodes en 1988.

- la première méthode est le semis direct avec des graines de Detarium

microcarpum sans préparation préalable du sol.

- la deuxième méthode est constituée par une scarification préalable du sol par une lame de tracteur suivie d'une recouverture de l'espace par de la paille de

Andropogon pseudapricus.

Dans la première expérience, les graines ont germé mais les plantules n'ont pas résisté aux conditions de la saison sèche.

Dans la deuxième expérience on a constaté, dès la deuxième année, une colonisation des sillons par des espèces herbacées telles que Andropogon

ascinodis, Schizachyrium exile, Loudetia togoensis ainsi que des termites qui

s'attaquent à la paille . En 1994, soit six ans après, on enregistre, outre les espèces sus-citées, des vivaces telles que Cymbopogon schoenanthus et

Andropogon gayanus ; des plantules d'espèces ligneuses telles que Acacia macrostachya et Balanites aegyptiaca font leur apparition. Le recouvrement de la

(22)

Cette revégétalisation est freinée par la pâture et le piétinement des troupeaux qui parcourent la zone surtout après que les feux aient détruit toute la strate herbacée dans le reste de la forêt.

La conclusion évidente de ces expériences est qu'il faudrait commencer une récupération des zones nues en favorisant l'installation de la strate herbacée qui est moins exigeante du point de vue nutritionnelle que les ligneux. Cette strate herbacée améliore le sol par un apport d' éléments nutritifs ; Elle crée progressivement les conditions de l'installation de la végétation ligneuse. Une mise en défens est nécessaire à la réussite de l'opération, le reboisement étant une opération de longue haleine.

Ill - MILIEU NATUREL

3.1- Le climat

Le climat est comme partout au Burkina caractérisé par deux saisons bien distinctes(une saison sèche et une saison pluvieuse). Il est déterminé par les déplacements du Front Intertropical (FIT). Le FIT représente la zone de contact de la masse d'air sec continental du nord-est (harmattan) et de la masse d'air humide du sud-est (mousson). C'est au niveau de cette zone de front que se constituent les nuages qui engendrent les pluies (RODIER 1975 in GROUZIS 1987). Au cours de l'année le FIT se déplace suivant la position zénithale du soleil.

La saison sèche se subdivise en deux périodes :

\

- une période sèche et fraîche de novembre à février, période durant laquelle souffle l'harmattan ;

-une période sèche et chaude à partir de mars et qui précède l'installation des pluies en mai-juin.

(23)

\

3.1.1- Les facteurs hydriques

- La pluviosité

Elle est le principal facteur déterminant la production des pâturages. Trois facteurs interviennent à ce niveau :

il s'agît de :

- la quantité totale d'eau tombée,

- la durée de la saison pluvieuse et en particulier sa précocité, - et enfin la distribution des pluies au cours de

l'hivernage (LE HOUEROU, 1982).

La figure 3 présente les précipitations annuelles de Tiogo de 1980 à 1994.

Les figures 4,5,6 présentent les précipitations mensuelles de 1992, 1993 et de 1994.

La pluviosité varie d'une année à l'autre par rapport à la moyenne de la région. On enregistre des années déficitaires telles que 1980, 1990, 1991, 1993. Les années excédentaires sont peu nombreuses : à ce titre l'année 1994 constitue un cas exceptionnel avec une pluviosité annuelle de 1130 mm.

Le mois d'août est le plus pluvieux de l'année. La figure 7 empruntée à ZOUNGRANA (1991) montre que la saison pluvieuse démarre en avril et finit en novembre. La période active de la végétation s' étend de mai à octobre.

- L'humidité relative

L'humidité relative de l'air est un paramètre important dans la répartition des végétaux. ZOUNGRANA (1991) souligne que si au Burkina aucun groupement végétal ne semble devoir son existence à la seule tension en vapeur d'eau atmosphérique, il n'en demeure pas moins vrai que cette vapeur d'eau contribue au maintien d'une certaine turgescence de la végétation au sortir de la saison des pluies et pendant la période qui précède son installation. Au cours de cette dernière période, le niveau relativement élevé de l'humidité relative de l'air semble déterminant dans le débourrement des bourgeons et la floraison de nombreuses espèces ligneuses. L'allure de la courbe d'humidité relative est semblable à celle de la pluviosité avec un maximum en août. Les valeurs minimales sont enregistrées au cours de la saison sèche. D'une façon générale les moyennes annuelles sont peu élevées et se situent aux alentours de 50%.

(24)

E E 1200 T i 1000

t

/

8001==7~.b.

.-:::::--~

~

i

600

l

~

'\l.i----~•

Moyctmcl~aus

7Hmtn !; ii: 400

i

-

E § a.

-

E E

-200 4 1 () i 1 1980 1981 1982 1983 1984 1985 1986 1987 1988 1989 1990 1991 Années

Figure 4: Pluviosité mensuelle de Tiogo en 1992

Mois

Figure 5: Pluviosité mensuelle de Tiogo en 1993 400 300 200 100 0 -1---+-c: > .._ '-('Cl •(l) ('Cl > -, LL ::::? <.( Mois

Figure 6: Pluviosité mensuelle de Tiogo en 1994

400 300 200 1992 1993 1994

r

re>t.11;;-s9;f

mlll

!Nb jours= 52 ~---"··~-~-iTotal = 748 mm 1 Nb jours = 45 L 1 'l"otaî=-113rirI1in Nb jours= 60 " - - · - - - - -~----a. 100 0 --t

-+-+-+

+

--

1·1--1

C" > .._ ('O •Q) ro -, IL ::::? ... > <.( (ii 2 c :::i -, Mois

-

a

t) > (_) :::i •:::l 0 -(!)

.,

0 (l) 0 z 0 <.( (/)

(25)

FIG. 7 Pmrn i· de pluie 25 Go1om.Gorom 562 Born 45 716 47 958 78 %4 JO~ ~-j_~~-l-.~~~~~~~~~~~~~~~-f-~~~~-\-"'f--:;;;re~:;';;g'~~ n 90 M A 0 N

A: Début des pluies utiles (P>20 mm)

B: Début àe la période ac ve de végétation (P>ETP/2)

G: Fin de la période active de végétation (P < ETP/2)

0: Fin de la saison àes pluies (P < 20 mm)

\

Relations entre la pluviométrie, la latitude et les

caractéristques de la saison des pluies au Burkina Faso (1979 -1988

(26)

!OU I' : !Ili!! 1 ,1 1 f\ Ll l ~I J P : Pluviométrie

ETP : Evapotranspiration potentielle E : début des pluies.

s

!'

ETP

ETP

0 N D Mois

A : début de la période intermédiaire. date à laquelle

la pluviosité est égale à la moitié de l'évapotranspiration potentielle, B : fin de fa période intermédiaire, début de la période humide.

C : fin de la période humide, F : fin des pluies.

(27)

3.1.2- Les facteurs thermiques

Ces facteurs sont importants dans la vie des plantes et des animaux mais non lîmitants sous nos tropiques. Ils seraient responsables du déclenchement des différentes phases végétatives des ligneux (GUINKO, 1984).

- Les températures

Les températures minimales absolues s'observent en décembre-janvier et les maximales absolues en avril-mai avec des valeurs pouvant atteindre respectivement 12°C et 42°C. Durant le reste de l'année, les températures moyennes mensuelles tournent autour de 27°C. Le tableau 7 présente les températures moyennes mensuelles sur les trois années d'étude.

TABLEAU 7: Températures moyennes mensuelles maximales et minimales à Tiogo de 1992 à 1994 Mois Déc Jan Fév Mar Avr Mai Juin Juil Août Sept Oct Nov

Max 35 33 37 40 42 38 36 33 31 32 35 36

Min 12 16 20 23 26 26 24 23 22 23 23 22

- L' insolation

L'insolation exprimée en heures reste élevée tout au long de l'année, avec un fléchissement notable au mois d'août. Ce paramètre joue un rôle important sur la dessiccation du sol et le bilan hydrique global. En période sèche, survenant au cours de la période de croissance des végétaux, il provoque le brunissemè:nt des jeunes pousses par déshydratation des cellules et caramélisation des glucides qu'elles contiennent. (ZOUNGRANA, 1991 ).

3.1.3- Les bilans hydriques et période active de végétation

" L'apparition de l'état de sécheresse est liée au résultat d'un bilan entre une certaine demande climatique en eau traduite par l'évapotranspiration potentielle (ETP) et une certaine offre traduite par la pluviométrie (P)." AVENARD (1971 ).

(28)

Pour déterminer les mois édaphiquement secs, THORNWHAITE (1948) in PAPADAKIS (1966) avait préconisé une méthode graphique qui superpose les courbes de précipitation et ETP : un mois est dit édaphiquement sec lorsque la quantité d'eau reçue, incrémentée de 100 mm (réserve conventionnelle en eau d'un type moyen de sol { RU) ), est inférieure à la valeur de l'ETP.

PAPADAKIS (1966) définit :

- un mois humide lorsque P + RU > ETP - un mois sec lorsque P + RU < ETP/2

- un mois de transition lorsque ETP/2 < P + RU < ETP

Les mois de transition ou période subhumide encadrent dans nos régions la période humide.

L'ensemble des périodes humide et subhumide au cours de l'année constitue la période active de végétation. Le diagramme de bilan hydrique de Tiogo est présenté sur la figure 8.

3.2 - Le support édaphique

3.2.1- Les sols

Il n'existe pas jusqu'à présent d'étude pédologique détaillée de la forêt classée de Tiogo.

On y distingue les différents sols suivants :

- les sols peu évolués : sols sabla-argileux ou gravillonnaires en surface, gravillonnaires en profondeur reposant le plus souvent sur cuirasse eUou carapace ; c'est le type de sol dominant dans la forêt.

- les sols hydromorphes : le long du fleuve Mouhoun et de ses affluents ; les sols sont constitués d'argile et de sable. Ils sont assez profonds ;

- les sols à sesquioxydes de fer dont la profondeur est variable.

Les sols de la forêt classée de Tiogo se présentent sous forme de

mosaïque; on peut observer des variations sur moins de deux mètres de distance. Ceci rend difficile un échantillonnage fiable pour l'étude de la végétation.

(29)

3.2.2- Le relief

Le relief de la forêt classée de Tiogo est monotone dans son ensemble. L'altitude moyenne est de 300 m. On observe des buttes cuirassées dans la partie nord-ouest de la forêt.

3.3- Hydrographie

Le réseau hydrographique de la forêt se limite au fleuve Mouhoun et à ses affluents. Notons que c'est le seul fleuve à régime permanent du pays.

3.4- Faune

3.4.1- La pédofaune

Elle est très abondante. Elle comprend les insectes, les termites, les vers de terre. Une étude en cours, effectuée par l'IRBET en collaboration avec l'Université Suédoise des Sciences Agricoles (SUAS) sur seulement 45 ha de la forêt, montre que l1

entomofaune compte plus de 107 familles; la forêt constituerait un refuge pour eux. Elle joue un rôle très important dans l'évolution de la végétation : les termites et les vers de terre contribuent à l'amélioration de la structure et de la fertilité du sol par la décomposition de la matière végétale morte et par la création de tunnels qui aèrent le sol.

\

3.4.2- Oiseaux. batraciens, reptiles, rongeurs

Les perdrix, les pintades sauvages, les calaos à bec rouge sont très fréquemment rencontrés dans la forêt.

Les crapauds, les varans du Nil et de savane, différentes espèces de serpents, des écureuils, des lièvres sont également communs dans la forêt de Tiogo .

(30)

3.4.3- Les Mammifères

Les animaux dont la présence ne passe pas inaperçue dans la forêt classée de Tiogo sont les éléphants (Loxodonta africana) en raison des ·dégâts causés aux arbres et au sol. Leur nombre est estimé à une cinquantaine par les services forestiers. On y trouve également de nombreux singes rouges (Cercopithecus

patas) qui se déplacent en colonies en parcourant la chaîne des forêts le long du fleuve Mouhoun.

Le Cab, les antilopes, les phacochères (phacochoerus aethiopicus) sont plus rares, eu égard à la pression anthropique élevée ; leurs crottes et empreintes sont occasionnellement rencontrées.

3.5- Végétation

La végétation nord-soudannienne se présente sous forme de mosaïque à l'image des sols ; celle de Tiogo n'échappe pas à cette règle générale. Néanmoins, on rencontre dans la forêt classée de Tiogo les principaux types physionomiques suivants :

- une savane arborée très largement représentée alternant par endroits avec une savane arbustive. Les principales espèces sont Burkea africana, Butyrospermum

paradoxum, Detarium microcarpum, Combretum nigricans, Combretum glutinosum, Combretum ghasalense, Terminalia avicennioides, Terminalia macroptera ;

- une formation ripicole constituée de groupements à Mitragyna inermis, Pterocarpus santalinoides, Vetiveria nigritana, le long du Mouhoun et de ses affluents ;

- une végétation de jachères récentes et anciennes à Piliostigma thonningii, Piliostigma reticulatum et Butyrospermum paradoxum ;

- une végétation inféodée aux termitières cathédrales dégradées constituant des îlots de végétation dans l'ensemble de la forêt. Les espèces principales sont

Tamarindus indica, Combretum micranthum, Combretum nigricans, Grewia mollis, Anogeissus leiocarpus, Capparis corymbosa ; sur les arbres, on rencontre des lianes telles que Cissus quadrangularis et Sarcostemma viminale. ;

- une savane boisée prériveraine à lsoberlinia doka, Brachiaria lata et Setaria

(31)

\

Le tableau 8 donne les superficies occupées par les différentes formations végétales

TABLEAU 8 : - Situation de l'occupation des sols dans la forêt classée de Tiogo. (Source: DRET/C0, 1994).

Superficies

Types de formations Stations d'étude Ha %

Formation ripîcole 10 1105 4 Savanes boisées 4, 11 3070 10 Savanes arborées 2, 3, 5, 6, 7, 8 18740 62 Savanes arbustives 1 2470 8 Jachères 9 3545 12 Sols nus 1070 4 TOTAL 30000 100 conclusion

La forêt classée de Tiogo se situe dans le secteur phytogéographique nord-soudanien.

ZOUNGRANA ( 1991) la considère comme étant une zone de transition entre le secteur nord-soudanien et le secteur sud-soudanien.

Elle est soumise

à

une pression anthropique importante vue ses aptitudes socio-économiques indéniables.

(32)
(33)

\

1- LOCALISATION ET DESCRIPTION DES STATIONS D'ETUDE

La station d'étude est une surface où les conditions écologiques sont homogènes ; elle est caractérisée par une végétation uniforme. C'est à ce niveau que les relations milieu I végétation sont les plus significatives et les actions de l'homme sur le milieu les mieux perçues. (GODRON et a/., 1977). C'est au niveau des stations que se font les observations (analyses floristiques, mesure de la phytomasse, phénologie ... ). Leur choix n'est pas aisé du fait de l'aspect mosaïque que présente la végétation. Il s'est fait à l'aide d'un travail d'interprétation de photographies aériennes, d'images satellites, de cartes et d'une prospection sur le terrain ;

ce

travail a été fait avec GUINKO et al (1990) et ZOUNGRANA (1991) ;

Au total onze stations représentatives des différents types de formations végétales dans la forêt classée de Tiogo ont été retenues. Ce sont :

Station 1 (S1) : savanes arborée et arbustive claire à Burkea africana, Andropogon pseudapricus et Andropogon fastigiatus.

Cette formation occupe le sommet applani des plateaux cuirassés ainsi que les buttes et les collines cuirassées. Elle est localisée dans la partie nord-est de la forêt sur la route menant au village de Négarpoulou. Le sol est gravillonnaire en surface, avec un épandage de blocs rocheux résultant du démantèlement de la cuirasse résiduelle. La fraction de terre fine à une texture variée, à prédominance argilo-sableuse, avec des croûtes de battance qui donne au sol un aspect compact avec des zones nues. Le recouvrement des ligneux avoisine 20 %.

La strate arborée, clairsemée, est dominée par Burkea africana. On note

également la présence de Bombax costatum, Butyrospermum paradoxum, Lannea

microcarpa, Ostryderris stuhlmanii et Boswelia dalzielii.

La strate arbustive, plus dense, est dominée par Combretum glutinosum, Entada africana, Detarium microcarpum et Acacia macrostachya.

La strate herbacée est peu élevée (1 à 1,2 m de haut).

Elle est discontinue avec un recouvrement au sol estimé à 70 % du fait de l'abondance des petites espèces telles que Microchloa indica, Tripogon minimus et

Sporobolus festivus qui assurent une part importante de cette couverture. Cette strate est dominée par Andropogon pseudapricus, Andropogon fastigiatus,

Loudetia togoensis, Pandiaka heudelotii, Borreria radiata et Coch/ospermum planchonii .

(34)

La plupart de ces espèces caractérisent les jachères nord-soudaniennes ce qui indique une exploitation agricole passée de ces terres et laisse augurer d'une certaine pauvreté chimique du sol.

Outre le pâturage intensif que subit la zone, les population y ·exploitent du bois-énergie, du bois de service, des produits médicinaux : Burkea africana, Terminalia

macroptera, Terminalia avicennioides, Detarium microcarpum sont les espèces les plus exploitées.

Des feux, en général tardifs, parcourent annuellement la zone.

Station 2 {S2) : savane arborée claire à Sterculia setigera, Andropogon pseudapricus et Loudetia togoensis.

Cette station fait suite à la précédente avec laquelle elle est très peu discernable physionomiquement. Les conditions édaphiques sont assez semblables exceptée la position topographique de versant médian

à

pente faible.

La différence entre les deux stations se situe plus sur un plan floristique où

Stercu/ia setigera prend le pas sur Burkea africana dans la strate arborée.

La pression pastorale et les autres types d'utilisation sont les mêmes que pour la station précédente.

Station 3 {S3) : savane arborée claire

à

Butyrospermum paradoxum, Setaria pa/lide-fusca et Loudetia togoensis.

Cette station prolonge les deux premières et se trouve en position de versant inférieur.

Le sol est de texture limona-argileuse, compact ; les épandages gravillonnaires de surface ainsi que les blocs de cuirasse qui existaient en amont sont absents ici. Le sol est localement submersible en pleine saison des pluies, mais cette inondation est temporaire.

La strate arborée se compose d'espèces variées, peu abondantes en général. Elle est surtout représentée par Butyrospermum paradoxum, Burkea

africana, Danniella oliveri, Lannea acida, Pterocarpus erinaceus.

La strate arbustive est également variée. Les espèces les plus abondantes sont Detarium microcarpum, Cassia sieberiana, Piliostigma thonningii, Acacia

(35)

La strate herbacée est une mosaïque de plages avec des faciès à

Andropogon pseudapricus et Andropogon ascinodis, des faciès à Loudetia togoensis et Microchloa indica, des faciès hydromorphes à Setaria pallide-fusca, Schizachyrium platiphyllum et occasionnellement Sorghastrum· bipennatum.

Comme dans les précédents groupements, de nombreux indices révèlent une exploitation agricole antérieure de la station : présence de souches avec des traces profondes de calcination trahissant un défrichement cultural, abondance d'espèces typiques de jachères telles que Borreria radiata, Schizachyrium exile, Sida alba. L'exploitation de bois-énergie est l'activité principale dans ce groupement et l'espèce la plus recherchée est Detarium microcarpum. La station est de même parcourue par les troupeaux en toute saison.

Station 4 (S4) : une savane boisée prériveraine à lsoberlinia doka, Andropogon pseudapricus et Brachiaria tata.

Elle se développe sur une terrasse basse alluviale. Le sol est compact de texture limono-argileuse ;

La strate arborescente est très développée, avec une hauteur moyenne supérieure à 15 mètres. Le recouvrement global des couronnes dépasse 60%. Cette strate est dominée par lsoberlinia doka, associée à lsoberlinia dalzielii peu abondante, Anogeissus leiocarpus, Butyrospermum paradoxum, Prosopis africana,

Lannea acida, Pferocarpus erinaceus, Daniellia oliveri et Diospyros mespiliformis. La strate arbustive est caractérisée par Crossopteryx febrifuga, Entada

africana, PUiostigma thonningii, Combretum glutinosum, Ximenia americana et

Securinega virosa.

\

La strate herbacée est dense et dominée par Andropogon pseudapricus,

Setaria pallide-fusca, Brachiaria lata, Digitaria horizontalis, Cassia mimosoides, Pennisetum pedicellatum, Rottboe//ia exaltata.

De nombreux pieds d'lsoberlinia doka sont morts par suite des prélèvements sévères de leur écorce à des fins médicinales.

La station est fortement pâturée car Brachiaria lata, Setaria pallide-fusca et

(36)

Station 5 (S5) : savane arborée claire à Burkea africana et Loudetia togoensis.

Elle se distingue de la station 1 par sa position topographique plus basse et son sol plus profond.

Dans cette station, les arbres sont épars et dominés par Burkea africana. On note

également d'autres espèces peu fréquentes telles Bombax costatum, Sclerocarya

birrea, Boswelia dalzielii et plus rarement Pferocarpus erinaceus.

La strate arbustive est peu dense et peu variée ; elle est dominée par

Detarium microcarpum, Acacia macrostachya, Combretum nigricans, Strychnos spinosa, Combrletum glutinosum, Gardenia erubescens.

La strate herbacée est dense et largement dominée par Loudetia togoensis.

On y rencontre fréquemment également Andropogon pseudapricus, Schizachyrium

exile, Elionurus elegans, Euclasta condylotricha, Sporobolus festivus.

L'abondance de Schizachyrium exile associée a de nombreuses autres espèces de

jachères, la présence d'espèces messicoles telle Hibiscus asper trahissent ici encore une exploitation agricole assez récente de la station. La coupe de bois y est de même remarquable à cause de la dominance de Detarium microcarpum.

Station 6 (86) : savane arborée claire à Lannea acida, Andropogon pseudapricus

et Loudetia togoensis (S6) ;

Ce type de formation est relativement bien représenté dans l'aire de la forêt classée de Tiogo et dans les autres forêts classées avoisinantes. Elle est assez proche de la formation précédente.

Le peuplement arboré est

à

Lannea acida dominant, avec quelques autres

espèces peu fréquentes telles Butyrospermum paradoxum, Bombax costatum,

Lannea microcarpum, Sclerocarya birrea ; dans les parties les plus basses du versant, on rencontre Pferocarpus erinaceus, Prosopis africana et Anogeissus leiocarpus.

La strate arbustive est dominée par Acacia macrostachya, Combretum

nigricans, Securinega virosa, Acacia dudgeoni, Balanites aegyptiaca, Combretum glutinosum.

La strate herbacée est dense et continue. On y note une nette dominance

d'Andropogon pseudapricus et de Loudetia togoensis. Ces espèces sont associées

à plusieurs autres dont les plus fréquentes sont Microchloa indica, Andropogon fastigiatus, Tripogon minimus, Brachiaria distichophylla et Pennisetum pedicel/atum.

(37)

Station 7 ($7) : savane arborée dense à Butyrospemum paradoxum, Andropogon pseudapricus, et Loudetia togoensis ;

C'est une formation intermédiaire entre les savanes arborées claires des versants médians et les savanes boisées prériveraines des terrasses alluviales. Le sol est de texture limona-argileuse. Cette formation est plus représentée au Sud de la forêt classée de Tiogo.

La strate arborée est assez dense avec un recouvrement avoisinant 25 %.

Les arbres dominants sont Butyrospermum paradoxum, Lannea acida et Combretum nigricans, Anogeissus leiocarpus, Prosopis africana et Bombax costatum.

La strate arbustive est dominée par Detarium microcarpum, Acacia

macrostachya, Annona senega/ensis, Entada africana et Combretum glutinosum.

La strate herbacée est dense et continue. Elle est largement dominée par

Andropogon pseudapricus et Loudetia togoensis. On note également des espèces

abondantes telles Microchloa indica, Diheteropogon hagerupii, Andropogon ascinodis, Pandiaka heudelotii et Lepidaghatis anobrya.

La station est fortement pâturée et on

y

exploite du bois-énergie et du bois de service.

Station 8 (58) : savane arborée dense à Pferocarpus erinaceus, Pennisetum pedicellatum et Andropogon gayanus ;

Cette formation se caractérise par un sol relativement profond à texture limono-argileuse.

La strate arborée est dominée par Pferocarpus erinac~us. Cette strate compte de nombreuses autres espèces telles Terminafia avicennioides, Terminalia

macroptera, Lannea acida, Parkia bigfobosa ...

Les principales composantes de la strate arbustive sont Acacia macrostachya, Entada africana, Combretum nigricans,

C.

glutinosum,

C.

ghasa/ense, Gardenia aqualla.

La strate herbacée est dominée par des graminées vivaces telles

Andropogon gayanus, Andropogon ascinodis et Diheteropogon amplectens. D'autres

espèces sont également bien représentées ; ce sont : Andropogon pseudapricus,

(38)

\

Par endroit on note des micro-dépressions formant des mares temporaires où on enregistre des espèces telles Oryza barthii, Oryza longistaminata, Aeschynomene

indica, Cyperus digitatus et Meliniella micrantha.

C'est la station la plus fréquentée par le bétail à cause des espèces de grande valeur pastorale telles Plerocarpus erinaceus, Andropogon gayanus et

Andropogon ascinodis. L'exploitation de bois à des fins diverses et les feux de brousse tardifs y sont pratiqués.

Station 9 (S9) : groupements de jachères à Butyrospemum paradoxum, Brachiaria tata et Setaria pa!lide-fusca;

Ces groupements de jachères sont dominants sur les parties périphériques de la forêt Elles ont moins de 1 O ans.

Le peuplement ligneux est pauvre et très ouvert avec un taux de recouvrement inférieur

à 1 O

%. Les arbres sont surtout représentés par

Butyrospermum paradoxum.

La strate arbustive est dominée par Piliostigma thonningii, Piliostigma

reticulatum et Combretum glutinosum.

La strate herbacée est dense et continue, plutôt basse dans l'ensemble. Elle est composée d'une multitude d'espèces. Les principales espèces sont Brachiaria

tata, Setaria pallide-fusca, Digitaria horizontalis, Borreria radia ta, Borreria stachydea, Andropogon pseudapricus, Schizachyrium exile et Pennisetum pedicellatum.

L'activité principale dans les jachères est la pâture. Les femmes y ramassent également des noix de karité et du bois mort pour la cuisine.

Station 10 (510): Savane boisée ripicole à Mytragina inermis, Vetiveria nigritana.

Elle se développe sur les berges du fleuve Mouhoun.

La strate arborée est représentée par Mitragyna inermis, Vitex chrysocarpa,

Cola laurifolia, Plerocarpus santalinoides. Par endroit se développent des peuplements denses d'Acacia seyal.

La strate arbustive est composée principalement de Mimosa pigra, Phyllanthus

nivosus, Paullinia pinnata, Moghania faginea, Securinega virosa et Piliostigma

(39)

La strate herbacée est composée de Vetiveria nigritana, Paspa/um

orbiculare, Panicum anabaptistum, Panicum fluvicola, Andropogon africanus, Andropogon gayanus var. gayanus et Merremia sp.

La pression animale

y

est maximale en début de saison pluvieuse et durant toute la saison sèche.

Station 11 (S11) : Savane boisée des anciennes termitières cathédrales à

Tamarindus indica et Wissadula amplissima.

On observe d'inombrables îlots de végétation d'anciennes termitières cathédrales.

La strate arborée est caractérisée par des espèces telles que Tamarindus

indica, Anogeissus leiocarpus, Diospyros mespiliformis.

Sous ces arbres se développe une strate arbustive composée principalement de

Cappa ris corymbosa, Grewia mollis, Combretum micranthum, Balanites aegyptiaca

et Feretia apodanthera.

Le recouvrement des ligneux est supérieur

à

80 %.

La strate herbacée est très clairsemée ; elle se compose d'espèces telles

Wissadula amplissima, Hoslundia opposita, Brachiaria deflexa, Sanseveria senegambica et Blepharis maderaspatensis.

Les population y exploite clandestinement des perches d'Anogeissus

/eiocarpus pour la confection des hangars. Son intérêt fourrager est négligeable mais les animaux s'y rassemblent aux heures chaudes de la journée pour se reposer.

Certains de ces bosquets servent de logis pour les pasteurs clandestins qui font uQ pacage de leur bétail en forêt.

(40)

li-ANALYSES FLORISTIQUES ET EFFETS DU FEU PRECOCE SUR LA STRATE HERBACEE

2.1- Inventaire des ligneux

L' inventaire des ligneux a été fait en 1992, c'est à dire une seule fois au cours de notre étude. Sur la plupart des stations, 4 carrés de 1 /4 d'hectare chacun ont été inventoriés. L'inventaire de la station ripicole (S10) a été faite sur 8 rectangles de

20 m de long et 10 m de large. Pour la station des anciennes termitières cathédrales (S 11 ), 12 îlots ont été inventoriés sur toute la forêt.

La méthode du relevé phytosociologique a été employée. Ainsi, une cotation des espèces en abondance-dominance selon une échelle à quatre niveaux a été utilisée :

+ = espèce occasionnelle à recouvrement très faible < 5 %

1

=

espèce peu abondante,

à

recouvrement faible 5 < r s; 25 %

2 = espèce plus ou moins abondante, recouvrement faible à moyen 25 < r s; 50 %,

3

=

Espèce plus ou moins abondante, recouvrement moyen à fort > 50 %

Tous les ligneux sont rangés selon leurs formes biologiques en - Nanophanérophytes (nP) : ~ 2 m de hauteur,

- Microphanérophytes (mP) : 2 <hauteur~ 8 m. - Mésophanérophytes (MP) : 8< hauteurs; 32 m.

\

2.2- Inventaire des herbacées

L'inventaire de la strate herbacée s'est fait sur trois années consécutives. Des nombreuses méthodes existantes, celle linéaire de DAGET et POISSONET (1971) a été appliquée pour cette étude. Elle a été largement utilisée avec succès par beaucoup d'auteurs (FOURNIER, 1991 ; GUINKO et a/. 1985, 1987, 1990 ; ZOUNGRANA, 1991 ; GROUZIS, 1985; ACHARD, 1993; etc.).

(41)

La méthode utilisée a été mise au point en Nouvelle-Zélande. Elle a été adaptée à l'étude des pâturages sahéliens par POISSON ET et al. (1971 ). Son principe permet de caractériser l'importance de chacune des espèces dans le tapis végétal en mesurant son recouvrement par l'observation de fréquences sous des points. Elle est utilisée également pour l'estimation et l'évolution de la composition floristique d'un pâturage. C'est une méthode non destructive.

Sur chaque station deux cent (200) mesures sont effectuées te long d'un ruban de 20m tendu au-dessus du tapis herbacé ou en son sein; une lecture verticale est réalisée tous tes 20 cm le long d'une aiguille qui est légèrement plantée dans te sol. Ainsi, chaque année, quatre lignes de lecture disposées au hasard sur la station ont été inventoriées. La précision des mesures est obtenue par le calcul de l'intervalle de confiance.

IC

=

f (

n(N-n)!N\

n

=

effectif cumulé des contacts de l'ensemble des espèces N

=

effectif cumulé des contacts de l'espèce dominante.

L'effet du hasard est considéré comme éliminé quand l'intervalle de confiance est inférieur ou égal

à

5 %.

A chaque point de lecture sont relevés les paramètres structuraux suivants : - présence : observation d'une espèce sous un point,

- contact : intersection d'un organe aérien (chaume, feuille, fleur, fruit...) avec l'aiguille.

Ceci permettra de calculer la Fréquence Spécifique (F.S.), la Contribution Spécifique (C.S.) et beaucoup d'autres valeurs pouvant caractériser le milieu.

La fréquence spécifique d'une espèce FS1

=

le nombre de fois où l'espèce a été rencontrée lors du recensement.

La contribution spécifique d'une espèce,

i = espèce considérée

(42)

2.3. Effet du feu précoce sur l'installation et le développement de la strate herbacée.

La savane arborée à Pferocarpus erinaceus, Pennisetùm pedicellatum et

Andropogon gayanus (Station 8) a été retenue pour cette expérimentation. Cette station a l'avantage d'abriter les principales espèces herbacées vivaces et annuelles.

L'expérimentation s'est déroulée au cours de l'hivernage 1994 sur des parcelles de 1/4 d'ha intégralement protégées du pâturage par du fil barbelé depuis 1992.

2.3.1. Les herbacées annuelles

L'expérience se mène sur quatre parcelles homogènes à dominance d'espèces annuelles dont deux sont soumises annuellement au feu précoce depuis 1992, les deux autres étant protégées des feux depuis la même année.

10 placettes de 1/4 de m2 sont matérialisées sur chaque parcelle.

Sur chaque placette les individus herbacés vivants sont comptés dès le début des pluies à une périodicité de 10 jours.

Les espèces dominantes sur ces placettes sont Andropogon pseudapricus,

Andropogon fastigiatus, Loudetia togoensis, Diheteropogon hagerupii.

2.3.2. Les herbacées vivaces

Les espèces vivaces retenues pour l'étude sont Andropogon gayanus,

Andropogon ascinodis, Diheteropogon amplectens eu égard à leur importance dans

la forêt. \

Vingt touffes de chaque espèce sont respectivement choisies sur six (6) parcelles dont la moitié de chacune est brûlée et l'autre protégée. Le nombre de talles sur chaque touffe est compté depuis le début de la phase de tallage avec une périodicité 15 jours.

(43)

Ill- EVALUATION DE LA PHYTOMASSE, SUIVI PHENOLOGIQUE ET EFFET DU FEU PRECOCE SUR LA PHYTOMASSE HERBACEE

3. 1. Mesure de la phytomasse épigée herbacée

* Définition

La biomasse végétale ou phytomasse, est le poids par unité de surface, exprimé en matière sèche, du total de la matière vivante et morte des végétaux. On peut y distinguer la biomasse proprement dite, qui ne comprend que les parties vivantes, et la nécromasse qui correspond aux parties mortes (DUVIGNEAUD, 1974).

La biomasse, ici, est égale au poids de matière sèche de l'ensemble des organes aériens vivants des espèces herbacées par unité de surface. La nécromasse est égale au poids de matière sèche de l'ensemble des individus ou des organes aériens morts des espèces herbacées, générés pendant le cycle végétatif étudié, encore érigés ou présents sur la plante, ou tombé au sol (litière).

Le terme de phytomasse sera retenu pour désigner la somme de ces deux composantes.

C'est cette fraction épigée de la strate herbacée qui constitue l'essentiel du fourrage pour le bétail.

Il existe deux catégories de méthodes d'étude de la phytomasse herbacée : une méthode indirecte et une méthode directe.

a) Les méthodes indirectes

Elles ont l'avantage d'être non destructives. Rapides, elles permettent l'évaluation de la phytomasse sur de grandes zones. Par contre leur emploi est plus complexe et leurs précisions peu grandes.

Il s'agit de :

- la méthode des "points-contacts" ou "points-quadrats" qui est d'emploi courant parce que simple et performante (FOURNIER, 1991 ). Il s'agit de la même méthode que pour l'analyse floristique de la végétation herbacée ;

- les méthodes de télédétection ne permettent actuellement encore q'une évaluation grossière des réserves fourragères sur de grande superficie (Suivi des ressources pastorales, 1993) ;

Figure

TABLEAU  1- Répartition  de  la  population  riveraine  de  la  forêt  de  Tiogo  par  département et  village
TABLEAU  2- Effectifs  du  cheptel  bovin  des  villages  riverains  de  la  forêt  classée  de  Tiogo  en  1994
TABLEAU  3  :  Volumes  de  bois  mort  à  terre  et  sur  pieds  dans  la  forêt  classée  de  Tiogo
TABLEAU  4  : Espèces  à usage  alimentaire  de  la  forêt  classée  de Tiogo.
+7

Références

Documents relatifs

Dans les exploitations à équipement multiple, plus aisées, le coton Bt a procuré le gain de rendement le plus élevé (différence de 33 %, significative avec valeur de p &lt; 0,01

C’est dans cette perspective que le projet « protection et utilisation durable de la diversité biologique de la forêt de Bangassou par une approche hautement décentralisée » a

Ici, les villageois des alentours de la FCHS percevaient la forêt comme un lieu à forte concentration de ressources non-ligneuses et la perçoivent aujourd’hui comme

Cette étude permet d’estimer la biomasse aérienne et le carbone de Lophira lanceolata dans la forêt classée de l’Ouémé Supérieur en comparaison avec quatre

Les résultats obtenus ont révélé que la biomasse totale produite par les arbres dans la forêt classée de l’Ouémé supérieur, avoisine 13 035 694 tonnes avec une quantité totale

Le tableau 11montre les résultats de la richesse totale et moyenne des espèces d€arthropodes capturées à l€aide des assiettes jaunes durant la saison hivernale dans la

Cette phase à mobiliser cinq fournisseurs : la FAO pour le financement de programme GIPD, l’appui technique est assuré par la direction de ressources

L’intensité admissible du courant de sortie du régulateur doit être supérieure à la valeur maximale appelée par les récepteurs. En appliquant la formule P = U x I, on