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LES HYDRAIRES DES FORMATIONS CORALLIGÈNES DES COTES FRANÇAISES DE LA MÉDITERRANÉE

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Academic year: 2021

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Texte intégral

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HAL Id: hal-02529439

https://hal.sorbonne-universite.fr/hal-02529439

Submitted on 2 Apr 2020

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LES HYDRAIRES DES FORMATIONS

CORALLIGÈNES DES COTES FRANÇAISES DE LA

MÉDITERRANÉE

J Picard

To cite this version:

J Picard. LES HYDRAIRES DES FORMATIONS CORALLIGÈNES DES COTES FRANÇAISES DE LA MÉDITERRANÉE. Vie et Milieu , Observatoire Océanologique - Laboratoire Arago, 1951, pp.255-261. �hal-02529439�

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DES FORMATIONS CORALLIGÈNES

DES COTES FRANÇAISES DE LA MÉDITERRANÉE

par J. PICARD

Dans une note contemporaine du présent travail, J.-M. PÉ-RÈS et moi-même tentons de définir ce qu'il faut entendre par

formations coralligènes en Méditerranée. Après avoir remar-qué qu'une faune de type coralligène était susceptible de s'éta-blir partout où un substratum solide présentait des conditions d'éclairement diffus dans des eaux pures et à l'abri d'une trop forte agitation de cette eau, nous avons pu établir que ces condi-tions sont réalisées principalement dans trois cas :

1° Dans les graviers sans relation directe avec la roche lit-torale et plus ou moins consolidés par des algues calcaires, for-mations que nous appelons forfor-mations de plateau ;

2° Sur l'horizon inférieur de la roche littorale ;

3° Dans les grottes sous-marines et dans certaines anfrac-tuosités de la roche littorale superficielle.

Il va sans dire que, tant dans l'herbier que dans la vase cô-tière, ces mêmes conditions peuvent déterminer, lorsqu'elles se rencontrent réunies, la formation de petits îlots coralligènes, par exemple sur un bloc de rocher ; d'autre part, une plongée effectuée dans l'épave du cargo « Tozïeur », coulé dans la baie de Marseille, a fourni une faune très voisine de celle que l'on rencontre dans les grottes. Dans une précédente note, publiée dans les Comptes Rendus de la Société de Biogéographie (1949), nous avions déjà signalé que le peuplement des grottes comporte nombre d'éléments que l'on ne récolte habituellement que par

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dragages : nous pouvons maintenant préciser que cette faune des grottes présente des affinités coralligènes indiscutables. D'autre part, il faut tenir compte du fait qu'il existe des pe-tites enclaves vaseuses dans pratiquement tous les coralligènes de plateau et parfois dans les formations coralligènes de l'hori-zon inférieur de la roche littorale, d'où la remontée, dans ces fonds, de nombreuses espèces de la vase côtière. En outre, dans la baie de Marseille, il semble bien, si l'on compare l'étendue actuelle des formations coralligènes à celle qui leur a été assi-gnée par MARION, que les agrandissements portuaires récents aient indirectement abouti à une tendance à l'envasement des formations coralligènes accessibles par dragage, envasement qui correspond également à l'envahissement par l'herbier de

Posi-donia des zones les moins profondes du coralligène de plateau

(à Carry par exemple). C'est dans de telles conditions que l'on peut voir un Hydraire typiquement coralligène, le Synthecium

evansi (Ellis et Solander), fixé sur de grosses souches de Posi-donia.

J'ai donc été amené à faire un recensement complet des es-pèces d'Hydraires récoltées dans les diverses formations coralli-gènes. L'exposé détaillé des résultats ainsi obtenus dépasse le cadre que nous avons fixé à notre étude générale du coralligène méditerranéen et c'est pourquoi je le présente ici séparément. Afin d'alléger le texte de cette note, je donne, sous forme de tableau, la liste détaillée des 70 espèces rencontrées dans les formations coralligènes en indiquant pour chacune d'elle la ou les stations de récolte. On retrouvera ainsi facilement la liste détaillée des 45 espèces récoltées dans les grottes et anfractuosi-tés littorales coralligènes de la baie de Marseille (à noter que la seule grotte de Molon, au Nord-Ouest de Marseille, a fourni 29 espèces distinguées par la lettre K dans le tableau général), les 40 espèces de l'horizon inférieur de la roche littorale (19 es-pèces au Cap Ferrât près de Villefranche-sur-Mer, 24 eses-pèces au Cap l'Abeille, près de Banyuls, et 20 espèces dans la baie de Marseille), ainsi que les 37 espèces récoltées dans les formations de plateau (30 espèces à Carry près de Marseille et 10 espèces à La Ciotat). Enfin, une dernière colonne indique, par abbrévia-tions, le type de répartition écologique de chaque espèce.

Je dois, dès maintenant, mentionner que, à l'échelle de l'ensemble des formations coralligènes, il n'y a pas, à propre-ment parler, d'Hydraires dominants par l'abondance de leurs colonies (si ce n'est sur un espace très restreint), quel que soit

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le type de répartition écologique considéré. Tout au contraire, les Hydraires caractéristiques de l'herbier, aussi faibles par le nombre d'espèces que ne le sont les éléments caractéristiques du coralligène, prédominent cependant par leur abondance.

Cette liste permet de constater dès l'abord que la majorité des espèces rencontrées dans les formations coralligènes est constituée par des éléments qui ne sont pas propres à de telles formations, mais qui y prospèrent cependant car les conditions de milieu qui y régnent leur sont favorables. Une faune aussi peu homogène peut cependant se classer en plusieurs types de répartition écologique que je vais passer successivement en re-vue tout en précisant le sens des abbréviations employées dans le tableau général :

RLS (i4 espèces). — Espèces ayant leur maximum de développement sur la roche littorale superficielle.

RHS (5 espèces). — Espèces ayant leur maximum de développement aussi bien sur la roche littorale superficielle que dans les her-biers peu profonds. A remarquer qu'il n'y a, dans les formations coralligènes, aucun des éléments qui caractérisent l'herbier, à l'exception bien entendu des espèces épiphytes des Posidonia que la drague remonte quelquefois des fonds coralligènes (à Carry par exemple) et qui ont été exclues du tableau général.

CRL (6 espèces). -— Espèces essentiellement coralligènes, mais qui peuvent se trouver accessoirement ailleurs que dans ces trois for-mations, mais seulement si les conditions du milieu coralligène

se trouvent remplies sur un espace plus ou moins faible, par exemple blocs de pierre dans la vase côtière portant Eudendrium

armatwn Tichomiroff, Nemertesia tetrasticha (Meneghini) ou Campanularia alta Stechow, ou encore grosses souches de

Posi-donia des herbiers profonds envahissant le coralligène suivant le processus exposé ci-dessus et portant Synthecium evansi (El-lis et Solander).

VCT (9 espèces). — Espèces ayant le maximum de leur expansion dans la vase côtière et ne se trouvant ailleurs que si les condi-tions s'y rapprochent, sur un espace restreint, de celles de leur biotope normal.

TLR (i3 espèces). —■ Espèces se rencontrant dans tous les faciès mé-diterranéens, de la roche littorale superficielle à la vase côtière inclusivement.

LRS (4 espèces). — Espèces à large répartition écologique, mais ce-pendant jamais encore rencontrées dans la vase côtière.

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LRI (5 espèces). — Espèces à large répartition écologique, mais ce-pendant jamais encore rencontrées sur la roche littorale super-ficielle.

CMM (9 espèces). — Espèces Gymnoblastiques commensales d'autres invertébrés marins sans localisation écologique et qui, de ce fait, ne donnent elles-mêmes aucun renseignement utile sur l'origine de la faune coralligène.

MC (5 espèces). — Espèces insuffisamment connues et ne pouvant donc pas être prises en considération.

Pour simplifier l'interprétation des résultats, on peut grou-per les 19 espèces rangées sous les abbréviations ELS et BSH en les considérant comme représentant des éléments superficiels, et les 36 espèces rangées sous les abbréviations TLE, LES, LEI, CMM et MC comme correspondant à des éléments auxquels on ne peut assigner d'exigences écologiques en rapport avec un ou des biotopes caractérisés.

Les 45 espèces des grottes peuvent alors être subdivisées en : 17 espèces à répartition superficielle,

6 espèces essentiellement coralligènes, 1 espèce de la vase côtière,

21 espèces sans localisation écologique.

Les 40 espèces de l'horizon inférieur de la roche littorale se décomposent en :

5 espèces à répartition superficielle, 5 espèces essentiellement coralligènes, 5 espèces de la vase côtière,

25 espèces sans localisation écologique.

Enfin, les 37 espèces des formations de plateau correspon-dent à :

3 espèces à répartition superficielle, 5 espèces essentiellement coralligène, 7 espèces de la vase côtière,

22 espèces sans localisation écologique. De tout ceci, on peut donc conclure :

1° Que, dans chacune des trois formations coralligènes, la moitié environ du peuplement en nombre d'espèces est représen-té par des ubiquistes qui ont trouvé là des conditions de milieu qui leur sont favorables;

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2° Que le nombre des espèces originaires des eaux superfi-cielles, très élevé dans les grottes, est faible sur l'horizon infé-rieur de la roche littorale et encore plus réduit dans le coralli-gène du plateau;

3° Que le nombre des espèces essentiellement coralligènes, relativement très faible (6 espèces sur 70), est à peu près cons-tant dans les trois cas, mais ces espèces présentent toutes la particularité d'être originaires de la Méditerranée et d'y être cantonnées ou, du moins, de ne s'en être que fort peu écarté

(Aglaophenia septifera Broch. trouvée sur le faciès rocheux de

l'Atlantique oriental tempéré) ; ce sont :

Eudendrium armaturri Tichomiroff. Nemertesia tetrasticha (Meneghirii). Aglaophenia septifera Broch.

Campanularia alta Stechow.

Hebella brochi Hadzi (espèce vivant d'ailleurs en épibiose sur la

suivante), et

Synthecium evansi (Ellis et Solander).

La proportion très faible des espèces typiquement coralligènes par rapport à l'ensemble des espèces récoltées dans les forma-tions coralligènes ne peut d'ailleurs aller qu'en s'accentuant, car on retrouve toujours les mêmes espèces essentiellement co-ralligènes alors que chaque nouvelle station explorée livre de nouvelles espèces non typiquement coralligènes;

4° Enfin, que les espèces originaires de la vase côtière, as-sez nombreuses dans le coralligène de plateau, encore asas-sez bien représentées sur l'horizon inférieur de la roche littorale, n'exis-tent plus dans les grottes sous-marines à l'exception de VObelia

cuspidata (Clarke) récoltée à Molon. Toutes ces espèces de la

vase côtière présentent une très large répartition géographique en dehors de la Méditerranée.

Je tiens à mentionner ici l'aide précieuse que j'ai reçue des Laboratoires de Banyuls et de Villefranche-sur-Mer, aide me permettant ainsi d'examiner un riche matériel et d'accroître le champ de cette étude. Mes vifs remerciements vont également à R. BERNARD, plongeur émérite à qui je suis redevable de nom-breuses et très intéressantes récoltes, ainsi qu'à la Direction et au Personnel des Services garde-pêche qui se sont toujours très aimablement prêtés à de nombreux dragages.

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— 260 —

HYDRAIRES DES FORMATIONS CORALLIGENES DES COTES FRANÇAISES DE LA MEDITERRANEE

? « o 1 3 " T3 0 f < ï * 0 73 13 Horizon Infér. de to Roche Littorale Formations de Plateau

LISTE DES ESPÈCES Cap Fsrrat

-D < a D O Golfe de Marseille s* a U O U TJ -J + N

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EUDENDRIUM GLOMERATUM Picard, (i) ....

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EUDENDRIUM CALCEOLATUM Motz-KoSSOWSka

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PACHYCORDYLE NEAPOLITANA Weismann. .

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■f N.

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AMPHINEMA DINEMA Pérori et Lesueur ...

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HYDRANTHEA BILLIARDI (Motz-Rossowska).

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HALECIUM BANYULENSE Motz-Kossowska..

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_e ô « O = 3 ï -o 0 S* Î4 o Horizon infer. de la Roche Littorale :ormatlons de Plateaau

LISTES DES ESPÈCES

e o n 0. ■* _o -X} « o. t-"a c u_ a o O Cap i'AbeilU Golfe de Marseille Carry La Ciotat

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NEMERTESIA TETRASTICHA (Meneghini) ... CRL

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PoLYPLUMARIA SECUNDARIA (Gmelin) .... LRI

POLYPLUMARIA LIECHTENSTERNI

(Marktan-+ N RLS

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CRL + N

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TlAROPSIDIUM MEDITERRANEUM

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SYNTHECIUM EVANSI (Ellis et Solander) .. CRL

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SERTULARELLA GAYI (Lamouroux) VCT

+

SERTULARIA DISTANS (Lamouroux) LRS

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