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Le public et la politique des arts au siècle des Lumières

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Academic year: 2022

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Texte intégral

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Le Public et la politique des arts au Siècle des Lumières

A l’occasion de la célébration du 250e anniversaire du premier Salon de Diderot-1759

Colloque international d’histoire de l’art

Paris, 4-7 décembre 2009.

Organisé par

L’Association GHAMU (Groupe Histoire Architecture Mentalités Urbaines) et

Le Centre Ledoux (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne)

Avec le concours (en attente) de :

La délégation aux Célébrations nationales (Ministère de la Culture et de la Communication) La Ville de Paris

L’INHA (Institut national d’histoire de l’art)

APPEL A COMMUNICATIONS

Cet appel est surtout destiné à de jeunes chercheurs, docteurs ou doctorants de l’enseignement supérieur. Trois thèmes sont proposés à la fin de la présentation générale du colloque (p. 3).

Les communications dureront 30/35 minutes maximum et seront accompagnées de projections. Les actes du colloque seront publiés. Indiquez dans quel thème vous vous situez (ci-dessous, p. 3)

Les propositions, comportant les titres ou l’affectation de l’auteur, un titre de communication et un résumé de 30 lignes (maximum), sont à adresser à un des membres du conseil scientifique (ci- dessous, p. 2) ou directement à Daniel Rabreau :

-par courrier postal au Centre Ledoux Université Paris 1 – INHA, 2 rue Vivienne, 75002 Paris -par mail à darabrea@club-internet.fr

Avant le 1er décembre / le comité scientifique vous répondra dans le mois qui suit.

Avec l’invention du Public, le rôle de la critique et des médias, la culture encyclopédiste, la réévaluation des valeurs du passé et la politique réformatrice qui facilite l’émergence d’un nouvel art urbain face à l’art de cour, ce sont autant de questions apparues en Europe au XVIIIe siècle que l’histoire stylistique des œuvres et des artistes, traditionnelle, ne traite guère. Du moins, les études qui se consacrent à la production artistique du siècle des Lumières, dans le champ des sciences humaines à l’université, par exemple, ne touchent que trop peu le public d’aujourd’hui, largement sous-informé de l’extrême diversité des arts au XVIIIe siècle et des mécanismes qui les réunit dans l’idée même de progrès.

Agissant parmi le public, comme amateur très averti, certes, et donneur de leçons imaginatives et morales, Diderot, critique d’art, témoigne pour ce public autant qu’il l’incite à réagir. La diffusion restreinte, par une correspondance manuscrite qu’étaient ses Salons, n’oblitère en rien – au moins au plan symbolique – ce rôle de témoin et d’incitateur du philosophe qui peut être comparé à celui des meilleurs chroniqueurs, vulgarisateurs ou théoriciens de l’esthétique de son temps. En souhaitant instrumentaliser l’histoire de l’art selon une large perspective culturelle, on peut chercher quel trait d’union favoriserait le rapprochement des sensibilités de deux périodes séparées par deux siècles et demi d’histoire : solliciter la mémoire de Diderot garantit l’ouverture qui s’impose dans un domaine qui nécessite ce faisceau des connaissances que lie la

« réunion des arts ».

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Il apparaît que la célébration du 250e anniversaire du premier Salon de Diderot (1759-2009) pourrait être l’occasion d’illustrer cette valeur patrimoniale de l’histoire de l’art revisitée. Afin de préparer cette célébration et lui donner une suite, il nous a semblé utile de programmer différentes activités et publications touchant à des thèmes nouveaux liés à la réception des œuvres et des idées, à l’époque considérée, mais également du XIXe jusqu’au XXIe siècle. Séminaires universitaires, voyages d’études, publications et universités d’été, entre 2007 et 2010, témoignent ou témoigneront de la volonté et de l’organisation d’un groupe de jeunes chercheurs attachés à diffuser largement leurs travaux dans ce domaine. Le colloque international de 2009 est le point culminant de cette activité de recherche et de sensibilisation, notamment du public parisien et des responsables des instances culturelles et patrimoniales de la Ville et de la Région.

Le Centre Ledoux en partenariat avec l’association GHAMU, souhaite donc ouvrir ses activités à la sensibilisation du public à l’art du XVIIIe siècle, dans ce qu’il partage de plus nouveau avec la pensée progressiste des Lumières. Des villes françaises, au passé prestigieux du XVIIIe siècle bien tangible, comme Nancy ou Bordeaux, ont su favoriser une image historique, culturellement assimilée aujourd’hui. Ce n’est pas le cas de dizaines d’autres centres urbains dont la perception demande éveil et éducation du regard.

Par exemple, malgré sa structure haussmannienne, Paris demeure l’une des plus riches villes du monde en patrimoine datant du XVIIIe siècle (monuments civils et religieux, habitat, places et promenades, sculpture, collections d’art, etc.) ; le public n’a que trop peu conscience de la globalité du phénomène, notamment dans les rapprochements qui peuvent être faits entre les différentes formes d’art et leurs rapports à la culture de l’époque (spectacles, fêtes, musique, presse, institutions). Ce colloque universitaire sera donc largement ouvert aux amateurs et professionnels de la culture.

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Comité d’honneur (à constituer) __________________

Comité scientifique et d’organisation

Basile Baudez (Université Paris 4 Sorbonne)

Jean-François Cabestan (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne)

Christophe Frank (Académie d’architecture, Université de la Suisse italienne, Mendrisio) Sophie Descat (Université de Quimper)

Christophe Henry (Centre Ledoux, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne) Frédéric Jiméno (Comité d’histoire de la Ville de Paris)

Laëtitia Pierre (Centre Ledoux, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne).

Carlo Mambriani (Université de Parme)

Dominique Massounie (Université de Paris 10 Nanterre)

Monique Mosser (Centre André Chastel CNRS-Université Paris 4 Sorbonne & Ecole d’architecture de Versailles)

Edoardo Piccoli (Ecole Polytechnique d’Architecture de Turin)

Antoine Picon (Ecole nationale des Ponts et chaussées & Université Harvard) Daniel Rabreau (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne)

Carlos Sambricio (Université de Madrid)

Letizia Tedeschi (Archivio del Moderno, Mendrisio) Pierre Wachenheim (Université de Nancy-2)

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Programme prévisionnel : 3-6 décembre 2009 / Thèmes proposés :

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thème

Autour de 1759 : micro-chronologie politico-artistique (1744-1765)

Dans le cadre de ses travaux sur l’imaginaire artistique et l’évolution du goût aux Temps modernes, le Centre Ledoux avait organisé en juin 2005 une journée d’étude intitulée « Bête – ou créative – comme la Paix ? La situation des arts en France en 1748 ». Il s’agissait d’une sorte d’état des lieux de la commande et de la réception autour de 1748, année qui voyait s’achever la Guerre de succession d’Autriche par la Paix d’Aix-la-Chapelle, bien mal reçue par le public. Les résultats de la Paix de Paris qui, en 1763, mirent fin à la Guerre de Sept ans, ne furent pas mieux appréciés… Dans cette micro-chronologie, volontairement élargie aux vingt années centrales du règne personnel de Louis XV, la période est choisie pour exploiter un faisceau de faits, d’actions, d’expressions et d’œuvres dessinant les contours d’une époque, où arts, politique, économie et philosophie sont intimement liés. La commande d’une statue équestre à l’effigie du « Bien Aimé », le concours pour la Place Louis XV et la multiplication des panégyriques du Roi, la célébration du centenaire de l’Académie royale de Peinture et de Sculpture, le développement de la critique au Salon comme dans la ville des Lumières, l’échos des fouilles archéologiques en Italie et la publication de nombreux recueils gravés, le renouveau théâtral apporté par la Sémiramis de Voltaire, le triomphe du grand genre de la tragédie lyrique et singulièrement de Rameau, avant Gluck, l’affirmation du projet encyclopédique de Diderot et d’Alembert, etc. sont, parmi un ensemble fécond, autant d’événements qui pourront être pris en compte. Les relations diplomatiques, qui illustrent les rapports entre la politique des arts en France et la migration des artistes, éclairent l’art de cour ou la création d’institutions artistiques en Europe. Le mythe d’une « République des Arts et des Lettres » touchée par les Lumières sera au cœur de la réflexion, avec les résistances ou les accélérations dont témoignent les projets avortés, comme les réalisations innovantes. A travers la presse, les pamphlets, les mémoires, les correspondances, comme supports du phénomène de réception, l’idée d’un « progrès des arts » sera exposée dans ses rapports avec l’évolution de la société, relativement au goût et à la volonté de réforme. L’émergence de la ville des loisirs et des programmes d’architecture, de communication ou d’expression – jusqu’à l’utopie – seront également pris en compte.

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e

thème

Formation et stratégies de carrière des artistes

Dans le même esprit d’une contextualisation large de toutes formes d’art soumises aux volontés de commanditaires ou à la pression de la critique, ce thème poursuit le précédent en approfondissant la question du rapport individuel des créateurs à la commande. Il est donc consacré aux carrières d’artistes, depuis leur formation et distinction à l’Académie (mais pas exclusivement), jusqu’à leurs premières commandes officielles. Pour les Premiers Grands Prix, le séjour à Rome et les relations internationales seront évidemment réévalués et comparés. L’évolution du goût, durant les règnes de Louis XV et de Louis XVI, jusqu’à la fin du directorat du comte d’Angiviller, correspond à la formation et à l’émergence d’un renouveau de modélisation à l’antique – de plus en plus épuré ou concurrencé par une idéologie historiciste nationale. Les carrières de jeunes artistes, favorisées par la Direction des Bâtiments du roi ou mises au service du mécénat politico-économique d’amateurs éclairés, selon une approche monographique liée à l’étude des sphères du pouvoir, sont au cœur du sujet. Le rôle des personnalités agissantes, comme celui des réseaux d’influence, seront mis au premier plan de la recherche.

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e

thème

L’imaginaire « à l’antique » et le « progrès des arts »

« L'architecture, depuis vingt années seulement, a repris un très bon style, surtout quant aux ornements. » […] « Le comte de Caylus a suscité parmi nous le goût grec, et nous avons enfin renoncé à nos formes gothiques […] ». « On a régénéré deux arts presque en même temps, la musique et l'architecture. » (Louis-Sébastien Mercier, Tableau de Paris, 1783).

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Depuis plusieurs années les chercheurs du Centre Ledoux tentent d’approfondir la connaissance et la signification du changement stylistique radical intervenu en France, dans tous les domaines de l'art, durant les années 1750-1765. En amont, le couple Bouchardon-Caylus, certains traits de l'art de Boffrand ou de Soufflot, ainsi que des positions théoriques (notamment dans le milieu romain), permettent de renouveler la question des origines d'un mouvement de renouveau de l'inspiration antique lié à la pensée des Lumières et d'affiner ses étapes chronologiques. Depuis l'exposition-phare du Conseil de l'Europe sur le Néo-classicisme (Londres, 1971), les synthèses de H. Honour, R. Rosenblum, F.-G. Pariset, A. Braham, S. Eriksen (spécifiquement sur le "goût à la grecque" dans les arts décoratifs et la mode), d'innombrables aperçus de la culture antiquisante ou de l'art moderne en phase d'émulation avec l'antique, ont fait perdre à l'appellation néo-classicisme toute vraisemblance normative (études sur les antiquaires, le Grand Tour, les piranésiens, les institutions, les collections, la critique et l'esthétique, etc.). Sur plan de l’esthétique et du style, on recherchera les attendus idéologiques d’une forme d’antique moderne qu’il s’agit d’interpréter en fonction des progrès espérés d’une société qui se régénère – ou qui aspire au bien-être du civisme et à la maîtrise d’une vie urbaine décrite comme dénaturée.

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Renseignez-vous sur les activités de l’association Ghamu et du Centre Ledoux en consultant :

http://www.ghamu.org

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