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Perception paysanne de l'ampleur du Striga et de sa répartition sur le terroir villageois

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(1)

Perception paysanne

l'ampleur du Striga,

répartition sur le terroir

L'importance de la lutte contre le

Striga

nécessite de

prendre en compte l'analyse des états du milieu et

des pratiques paysannes pour l'ensemble du terroir,

ainsi que pour les exploitations et la parcelle.

Il est clair que la recherche de solutions au problème

de lutte contre le

Striga

doit s'appuyer

sur la participation effective des paysans.

Les partenaires,

la méthode

Une recherche-action de lutte contre le

Striga a démarré au Mali avec l'Espgrn (Equipe systèmes de production et ges­ tio n des ressources naturelles de l'institut d'économie rurale, Sikasso, Mali), en collaboration avec l'Icrisat (BENGALY et DEFOER, 1 995). La recherche-action est fondée sur les outils de « méthode active de recherche p a rtic ip a tiv e » ( P a r t ic ip a to r y r u r a l

appraisal). Ainsi, les paysans avec les chercheurs peuvent analyser et comprendre l'intensité et la diversité du problème de Striga ; ils identifient et planifient des méthodes de lutte adap­ tées aux c o n d itio n s spécifiques de l'agriculture.

On se réfère à deux outils : la carte du terroir et le transect, dans deux zones distinctes de la région de Sikasso au Mali.

M'PIE BENGALY, T. DEFOER Espgrn, 1er, BP 1 8 6 , Sikasso, M a li

La phase

analytique

La phase analytique com prend cinq étapes et nécessite environ trois jours (figure 1). Les trois premières étapes o n t lie u au v i l l a g e : é l a b o r a t i o n d 'u n e carte de te rr o ir ; transect et analyse de la diversité de pratiques p a y s a n n e s de lu t te . E n s u ite , des e xploitations sont choisies pour des analyses in d iv id u e lle s , n o ta m m e nt une enquête à l'aide d'u ne carte des champs. L'étape suivante comprend une restitution et une évaluation des résultats au niveau du villa g e , une p r o g r a m m a tio n est é la b o ré e . Les chercheurs et les agents de dévelop­ pement fournissent aux paysans des connaissances complémentaires.

Les outils

La carte de terroir

Dans le cas du Striga, la carte de ter­ roir perm et de visualiser la réparti­ tion et l'im po rta n ce des infestations de S triga. Elle sert de s u p p o rt aux p a y s a n s p o u r a n a ly s e r et c o m ­ prendre les relations entre la v a ria ­

b ilit é du degré d 'in f e s ta tio n et les éléments caractéristiques du terroir. Les différents utilisateurs confrontent leurs avis et leurs co nn a is s a n c e s . L 'objectif est d 'id e n tifie r des actions communales de lutte contre le Striga. Un g u id e d 'e n tr e tie n s p é c ifiq u e a pour but d 'in d iq u e r sur la carte les caractéristiques du te rro ir p o u v a n t être en relation avec le degré d'infes­ tation du Striga.

Réalisation

La carte de terroir est réalisée par un petit groupe de villageois associant un ou deux chercheurs. Trois étapes essentielles ont été suivies.

E ta p e 1

C a rto g ra p h ie p a y s a n n e d u te rro ir villageois

f

E ta p e 2

T ransect du te rro ir villageois

f

E ta p e 3 A n a ly s e d e la diversité d e s p r a tiq u e s p a y s a n n e s E ta p e 4 A naly se d e s p ra tiq u e s e t d e s c o n n a issa n c e s a u n iv e a u e x p lo ita tio n

f

E tap e 5 Restitution sy n th è se p o u rsu ite

Figure 1. La phase analytique.

(2)

En premier lieu sont localisés le v illa ­ ge, les pistes rejoignant les villages v o is in s , les passages d 'e a u et les éléments m arquants du te rro ir. Les s o u s -te rro irs so nt m e n tio n n é s . La deuxiè me étape permet de marquer les caractéristiques du milieu : types de sol ; pente ; toposéquence ; évo­ lution de l'installation des différents sous-terroirs ; emplacements érodés ; passages d'anim aux. Ensuite, la troi­ sième étape sert à apprécier la répar­ t i t i o n du S trig a sur le t e r r o ir . Les infestations de Striga sont relativisées en fo n c t io n du ty p e de sol et des différents sous-terroirs (figure 2).

Analyse

L'analyse des infestations de Striga porte sur les relations avec le type de sol, la durée d 'e x p lo ita tio n , le taux d'occupation des sols, l'érosion et le ru is s e lle m e n t, le passage des a n i­ m aux. L 'a n im a te u r-c h e rc h e u r d o it surtout aider les paysans à analyser les relations et insister sur l'e x p lic a ­ tion des faits. Ces discussions abouti­ ront à des propositions spécifiques et a d a p té e s p o u r l i m i t e r le S tr ig a - l'im plicatio n des paysans donnant plus de garanties dans l'engagement des actions à entreprendre.

Le transect

Le transect traverse les p rin c ip a le s unités du te r r o ir afin d 'e n re g is tre r l'am pleur des infestations. Les infor­ mations obtenues à partir de la carte de terroir sont vérifiées et complétées en prenant en co m p te la va ria b ilité de ce dernier. Il s'agit de dégager les caractéristiques de chaque unité et ses liens avec le Striga ; d 'id e n tifie r les contraintes et les potentialités afin d 'a p p ré c ie r l'a m p le u r du Striga en fo nctio n de ces unités et de connaître les te c h n iq u e s paysannes de lutte contre le Striga éventuellement c o r­ respondant à chaque unité.

La ligne de transect est choisie à par­ tir de la carte de terroir, afin de tra­ verser toutes les unités du terroir. Le tran sect est réalisé s im u lta n é m e n t avec le guide d'e ntretien. Les ques­ tions concernent :

- les caractéristiques du sol ; - le p o u r c e n t a g e de s u rfa c e s 3 Ordre d'occupation du terroir * Exploitation > Sens du ruissellement Ligne de pâture □ Terre noire 3 °o CollineO ° Gravillons Terre + gravillons + argile - hydromorphe D e u x iè m e é ta p e :

cartographie des sols, de l'érosion, des exploitations.

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1

o o ' Sr> i o * • ; “ o ¿3u¡gérétama * c o ' Ç , ; o ? o ° ° o o "s ' ' — ° . o - - o o V , o ©enaha o> ; n o o „ ; o o n / c ° n ' > ° r, O O x I . lP _ < ‘l____ Cl____ ° O O s- > ° O O . 1 < Ou L X. %

Figure 2. Les différentes étapes de l'élaboration des cartes de terroir.

^ Présence de Striga \ N \ I , . » . V Guiqérétama i " o a : ! ■:■■■' o 0 > » , V> o ' a . „ - o o o I " Çf /0 î . C ' - î l . O , o o o s , \ O O O S . f-' ° C s O O J o o V / l . s S ir iy r f ò t a in a o <?>. , -- - c- --- -°-°l > o. 1 Tro isièm e é ta p e :

cartographie des infestations de Striga.

Marigot --- -- Limite sous terroir --- Route

B -

Village voisin Dongorotama ( N golopéné N N Guigérétama s s _ -P re m iè re é ta p e :

cartographie des terroirs et des voies de communications.

(3)

Caractéristiques de la

zone d'étude

L'étude a été effectuée sur deux zones du Mali-sud (figure 3) : zone sud-soudanienne (village de Try II, près de Koutiala, pluviométrie de 800 à 900 m illim è tre s par an) et zone nord-guinéenne (village de N'Golopéné près de Kadiolo, pluviométrie de 1 200 millimètres par an). Suivant les toposéquences, les terres peu fertiles et peu profondes sont localisées sur les plateaux et les versants et les terres fertiles et humides se trouvent sur les bas-glacis et les bas-fonds.

Zone nord-guinéenne

Dans la zone nord-guinéenne, la croissance d é m o g ra ph iqu e est re la tiv e m e n t fa ib le , influencée par les possibilités d'émigration vers la Côte d'ivoire. Les rotations sont à dominante céréalière, avec de longues périodes de jachère grâce à une grande d is p o n ib ilit é de terres cultivables. Le coton a été introduit depuis 10-15 ans. L'agriculture est peu intensifiée et la production de fumure organique est faible.

Zone sud-soudanienne

Dans la zone sud-soudanienne, la cu lture cotonnière et la traction animale — en relation avec une croissance démographique élevée — ont engendré une extension rapide des surfaces cultivées se traduisant par une occupation quasi permanente des terres et l'installation progressive des cultures sur des terres marginales. Le recours aux jachères est devenu exceptionnel. La productivité des cultures est assez élevée par rapport à la zone nord-guinéenne et la p ro d u c tio n de matière organique est trois fois plus importante que dans la zone nord-guinéenne. Koutiala Try I I . Zone sud-soudaniennE 1 0 0 0 mm Sikasso •

.N'golopéné

,

200mm

Kadiolo . . , Zone nora-guineenne Zone d'étude

Figure 3. Situation géographique de la zone d'étude au Mali.

cultivées par rapport aux surfaces en jachère ;

- l'existence de marques d'érosion ; - la présence d'actions de lutte anti- érosive ;

- les cultures pratiquées et les raisons de leur choix ;

- le degré d'infestation par le Striga (importance, espèces, répartition) ; - les méthodes de lutte utilisées et actions possibles.

Résultats des cartes

et des transects

Les cartes de terroir

Cas de Try II

Dans le cas de Try II (en zone sud- soudanienne), selon les agriculteurs, le S trig a est présent p a rto u t, mais a v e c des d e g ré s d 'i n f e s t a t i o n v a ria b le s . Sur les terres g r a v il l o n ­ nages abandonnées dans les zones p é r ip h é r iq u e s du t e r r o ir (zone de pâturage), les paysans n 'o b s e rv e n t pas de Striga.

Dans les terroirs les plus infestés, les agricu lteu rs m e n tio n n e n t une rela­ tion entre le degré d'infestation et le typ e de sol, le ta ux d 'h u m id i t é du sol. D 'u n e fa çon générale, les sols légers (sols s a bleu x) re te n a n t peu l'eau sont les plus sensibles à la pro­ lif é r a t io n de S trig a . En re v a n c h e , l'infestation des « terres noires » est en général très fa ib le . Les cham ps loca lisé s aux abords des m arigots ( b a s - f o n d s ) s o n t aussi très peu infestés.

Les p a y s a n s s o n t c o n s c i e n t s du risque de prolifération de Striga, à la suite de l'e x p lo it a t io n récente des terres g ra v illo n n a ire s localisées en amont des terres noires actuellement c u l t i v é e s . C e p e n d a n t , les a g r i ­ c u lt e u r s ne re c o n n a is s e n t pas de relation entre le taux d 'o c c u p a tio n des sols, ainsi que le faible taux de jachère et le degré d 'infe s ta tio n de

S trig a . Sur les terres sableuses, on p eut r e n c o n tre r ce parasite dès la première année de culture. Selon les paysans, la dégradation de la texture - m êm e sur les te rre s n o ire s — , c ausée par un d é fa u t d 'a p p o r t de

m a tiè re o r g a n iq u e , est une cause importante de prolifération de Striga. A T ry II, on n 'o b s e rv e pas d 'in f e s ­ ta tion en bas de pente à la suite de

l'érosion, peut-être en relation avec la relative bonne maîtrise de l'eau, g râ c e a u x a c tio n s de lu t t e a n tiè - rosive, menées dans les parties de versant du terroir.

Cas de N 'golo péné

A N'golopéné, le Striga est rencontré dans to u t le te rr o ir , m ais le degré d 'in fe s ta tio n varie. Les agriculteurs r e l i e n t c e tte v a r i a b i l i t é p r i n c i p a ­ le m e n t au ty p e de sol. La te x tu re gravillonnage est perçue com m e un f a c t e u r q u i i n f l u e b e a u c o u p sur l'infestation. L'histoire joue aussi un r ô le i m p o r t a n t . Par e x e m p le , un sous-terroir, essentiellem ent g ra v il­ lo n n a g e et c u lt iv é d e p u is l'i n s t a l ­ lation du village, concentre a c tu e l­ le m e n t la plus fo rte in fe s ta tio n de

Striga. En revanche, l'infestation est f a i b l e sur un t e r r o i r c u l t i v é d e p u i s p eu s u r un sol a r g i l e u x (exploitations récentes).

Plusieurs autres facteurs influencent le degré d'infestation. Les parties de terroir localisées en aval d'u ne zone de Striga sont fa c ile m e n t infestées. L'infestation récente des terres lirnono- sableuses en bas de pente est causée par les eaux de ruissellement venant des terres g ra v illo n n a ire s d 'a m o n t, f o r t e m e n t in fe s té e s . Les v e n ts d'H armattan de l'est apportent aussi les g r a in e s m in u s c u l e s d a n s les champs. Une concentration de Striga est aussi observée dans les zones de pâturage et de passage d 'a n im a u x , les graines sont d istribuées par les bouses conte na nt du Striga, surtout durant la vaine pâture.

Les transects

Cas de Try II

C o n fo rm é m e n t aux résultats de la carte, le Striga s'observe dans tous les types de terre, avec une présence plus marquée sur les sols sableux et g ra v illon na ire s (tableau 1). Le long de la toposéquence, quatre espèces d e S t r i g a o n t été r e n c o n tr é e s : 5. h e r m o n t h i c a , S. a s p e r a , S. gesnerioides, S. asiatica var. coccinea.

(4)

Tableau 1. Résultats du transect du te rro ir de Try II. Unité de terre de la

toposéquence

Versant Bas-glacis Plateau Bas-glacis

Caractéristiques du sol gravillons + sable terre noire moins sableuse

gravillons + rares blocs

sable rouge

Contraintes faible profondeur

et faible fertilité engorgement en année pluvieuse très faible profondeur faible fertilité

Erosion non érodé par endroits non érosion

hors champs

Lutte anti-érosive non oui non oui

Mise en culture champs et jachère champs

jachère rare

pas cultivé champs

jachère rare

Cultures sorgho, mil, niébé sorgho, m il, maïs,

coton, arachide, niébé

sorgho, m il, maïs, coton, arachide, niébé

Importance du Striga très important rare rare peu important

Espèces

Méthodes de lutte (classées

par ordre d'efficacité)

S. hermonthica S. aspera

S. asiatica var. coccinea S. gesnerioides

fumure organique urée

rotation buttage

sarclage des Striga travail m inim um du sol variétés de sorgho tolérantes

S. hermonthica S. asiatica

var. coccinea

S. hermonthica S. aspera

Tableau 2. Résultats du transect du te rro ir de N 'C o lo p é n é .

Unité de terre Plateau Versant Versant sableux Bas-glacis Bas-fond

de la toposéquence gravillonnaire

Caractéristiques du sol gravillons + gravillons gravillons + terre terre sableuse sable noir

blocs de cuirasse sur pente forte fine sablo-argileuse sablo-limoneux

à limonosableux en partie carapacé

Contraintes cuirasse pente, adhésivité et engorgement engorgement

sub-affleurante forte érosion assèchement rapide temporaire

nombreux blocs en année pluvieuse

Erosion non oui oui en ravin oui non

Lutte anti-érosive non non non non non

Champs et jachères non exploité non exploité peu exploité avec beaucoup de jachères

quelques champs pas assez de jachère

assez de champs pas assez de jachère

Cultures et sorgho, m il, arachide sorgho, m il, maïs, maïs, riz

systèmes de culture igname, arachide,

fonio, coton

Importance du Striga peu important néant assez important très important peu important

Espèces S. asiatica var.coccinea S. hermonthica

effet grave sur terre érodée S. hermonthica S. aspera 5. hermonthica (partie amont) pas de Striga dans la zone inondable

Méthodes de lutte semis précoces semis précoces semis précoces

(classées fumure organique fumure organique fumure organique

par ordre d'efficacité) sarclage

rotation buttage sarclage rotation buttage sarclage rotation buttage

(5)

S. h e r m o n t h ic a est présent sur tous les types de terre, S. asiatica var. c o c ­

cine a est présent uniquem ent sur des terres non cultivées du versant gra- villonnaire et du plateau. S. aspera se trouve exclusivem ent sur des unités de terre sableuses des champs ou sur les jach ères. La présence de cette e s p è c e sur les j a c h è r e s est une source d'infestation pour les champs cultivés.

Les paysans n 'ont pas de méthode de lutte par type de terre. Les épandages de fu m u re o rg a n iq u e et d 'u ré e, les rotations culturales, le buttage et le sarclage des parcelles de Striga, le travail m in im u m du sol et les variétés de s o r g h o t o l é r a n t e s s o n t des méthodes de lutte citées pour toutes les unités de terre.

Cas de N 'G o lo p é n é

A N ' G o l o p é n é , s e u l e m e n t t r o i s espèces de Striga ont été retrouvées : S. h e rm o n th ic a , S. aspera, S. asiatica.

S. h e r m o n t h ic a est présent sur tous les ty p e s de so ls , m a is de f a ç o n moins marquée sur les terres de bas- fond. S. asiatica est observée à faible densité sur le plateau (tableau 2). Le bas-glacis sableux semble être le lieu privilégié de S. aspera. L'absence de 5. g e s nerioides est sans doute liée à la faible im portance de son hôte, le niébé.

Les semis précoces, la fu mure orga­ nique, le sarclage, les rotations c u ltu ­ rales et le buttage sont les principales m é t h o d e s de l u t t e c ité e s p a r les agriculteurs.

Identification

et planification

des actions

L ' i m p l i c a t i o n des p a y s a n s d a n s l'a n a ly s e et dans la rec h e rc h e des s o lu tio n s o n t a b o u ti à des p r o p o ­ sitions spécifiques et adaptées pour lim iter la prolifération de Striga. Dans la zo ne su d-s o u d a n ie n n e , le problème n'est pas très grave dans le v i l l a g e é t u d i é et de n o m b r e u s e s a c t i o n s c o m m u n a l e s s o n t d é jà

engagées, n o ta m m e n t p ou r la lutte anti-érosive. Les actions envisagées sont lim ité e s à des mesures a p p li ­ cables sur l'exploitation. Dans le v i l ­ lage de N 'G o lo p é n é , on rem arque un s o u s - t e r r o i r très é ro d é et très infesté . Des a c tio n s a n ti-é ro s iv e s débuteront à cet endroit.

Les pratiques culturales

Dans la z o n e n o rd -g u in é e n n e , les paysans o n t d é c id é d 'in t e r d ir e les pratiques favorisant la p ro lifé ratio n du Striga, n o ta m m e n t dans les sols g ra v illo n n a ire s localisés en a m o n t des bonnes terres agricoles. Ils sou­ haitent favoriser les solutions comm e le semis précoce de maïs, l'u tilis a ­ tion de variétés tolérantes... Les pay­ sans préfèrent les techniques de lutte préventive plutôt que l'arra-chage les plants de Striga.

Cependant, les risques liés aux pas­ sages des a n im a u x ne peuvent être minimisés facilem ent. Les parcelles suffisam m ent infestées d o iv e n t être n e t t o y é e s a v a n t le passage des bovins pour la pâture des résidus de récolte. Il est reccomm andé que les fu m ie rs p ro d u its p e n da nt la même période (octobre à janvier) soient suf­ fisamment décomposés pour que les g r a in e s de S t r i g a p o u r r i s s e n t au m aximum . Pour lim iter les dégâts sur les premières cultures de parcelles défrichées dans des zones à risques, il a été jugé intéressant de conseiller des cultures de « faux hôtes », pour piéger les graines de Striga.

Les paysans o nt pu apprécier l'effica­ cité de la fumure organique ; ils ont proposé que la production et l 'u t ili­ sation de fum ier soient augmentées, n o ta m m e n t en in s ta lla n t des c o m - postières à côté des champs.

Comité de réflexion

Un c o m ité perm a ne nt de réfle xio n s'est constitué pour évaluer l'é v o lu ­ tio n de l'a m p le u r du Striga dans le v i l l a g e : o b s e r v e r e t e s t im e r l'a m pleur du Striga en cours et en fin de campagne, proposer des conseils pour la furure campagne, organiser

des jo u rn é e s d 'i n f o r m a t i o n sur le

Striga, gérer les tests effectués sur le

Striga dans le village.

Carte de terroir et

transect : premiers

outils pour décider

des méthodes

de lutte

L'utilisation de la carte de terroir et du transect permet d'appréhender et de c o m p r e n d r e la r é p a r t i t i o n et l'a m p le u r du pro blèm e en fo nc tio n de la z o n e a g r ic o l e et du t e r r o i r villageois.

Le problème du Striga semble moins grave dans les localités où le système a g ric o le est plus in te n s if avec une bonne utilisation de la fumure orga­ nique et des pratiques de rotations cu lturales variées. Une a g ric u ltu re itin é ra n te , peu in te n s iv e et m oins mécanisée, est p lu tô t favorable à la prolifération du Striga. La faible p lu ­ vio m é trie et la pression foncière ne s e m b le n t pas être des fa c te u rs de prolifération du Striga.

A u n iv e a u d 'u n t e r r o i r , le ta u x d'infestation est fortem ent influencé par le type de sol. Les sols à texture légère (gravillonnaire, sableuse) sont les plus propices à la prolifération du parasite, alors que les bas-fonds sont les m o in s in fe s té s . B e a u c o u p d'autres éléments du m ilieu sont en r e l a t io n a v e c les in f e s t a t io n s de

Striga. Les graines peuvent être trans­ portées au cours de l'érosion, du pas­ sage des animaux. Une longue durée d 'e x p lo it a t io n est aussi un fa c te u r favorable, en particulier sur des sols qui ne reçoivent pas de fumure orga­ nique. La mise en jachère n'est pas une solution durable au problème de

Striga, même dans les zones d'a gri­ culture itinérante.

Les outils participatifs comm e la car­ te de terroir et le transect aident les paysans à co n c e v o ir des actions de lutte contre le Striga, en fonction du t e r r o i r . A i n s i , les a c t i v it é s de rech erche et de v u lg a ris a tio n sont mieux ciblées.

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B ib lio g ra p h ie

BENGALY M., DEMBELE I., DEFOER T., 1993. Etat actuel des connaissances sur le

Striga : note synthétique d'information.

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S trig a : une v o ie p o u r a m é lio re r le niveau d'autosuffisance alimentaire dans la zone sud- saharienne du Mali. Atelier régional « Options et systèmes de transfert de technologies en Afrique sub-saharienne », Safgrad 26-28 avril

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Résumé... Abstract... Resumen

M 'PIE BENGALY, T. DEFOER — Perception paysanne de l'ampleur du Striga et de sa répartition sur le terroir villageois.

Afin de m ie u x a p p ré h e n d e r la diversité du p ro b lè m e de

S trig a a u n i v e a u d u t e r r o i r v i l l a g e o i s , l 'E s p g r n a

d éveloppé une recherche-action p e rm e tta n t d'analyser les états du m ilieu et les p ratiques paysannes sur plusieurs plans : le terroir, l'exploitation agricole et la parcelle. La carte de terroir villageois et le transect sont les d eu x outils utilisés p o u r c o m p re n d re l 'a m p l e u r et la ré p a rtitio n du

Striga. E tudié d an s d e u x zo n e s du s u d -M a li, le d e g r é

d 'i n f e s t a t io n v a r i e f o r t e m e n t . Le p r o b lè m e de Striga semble moins grave en système agricole plus intensif avec u n e b o n n e u tilis a tio n de la f u m u r e o r g a n i q u e e t des r o t a t i o n s c u l t u r a l e s v a r i é e s . Le S tr ig a e s t r é p a r t i in é g a le m e n t sur le terro ir en fonction de l'historique des parc e lle s , du sol, de la to p o s é q u e n c e , du pas s a g e des a n i m a u x , de l'é ro s io n . Les v illa g e o is se sont m obilisés p o u r p ro p o s e r des m é th o d e s de lu tte c o n tre le Striga. C e t t e a p p r o c h e p a r t i c i p a t i v e a p e r m i s d ' o r i e n t e r efficacem ent les recherches et la vulgarisation. M ots-clés : Slriga, te r r o ir , c a rte , transect, m é t h o d e de lutte, pratique culturóle, sol, Mali.

M 'P IE BENGALY, T. DEFOER — Smallholder perception of the importance of problems caused by Striga and its distribution on village hinterlands.

In order to ev a lu a te the e x te n t of the problem o f Slriga o n l a n d n e a r v i l l a g e s , E s p g r n s e t u p a r e s e a r c h p r o g ra m m e fo r e n viro n m en tal assessments and analysis o f s m a llh o ld e r practices a t r e g io n a l, f a r m , a n d plot levels. M a p s o f v illa g e land an d transects a re used to e v a lu a te the scale and distribution o f Striga infestations. Studies carried out in two oreas of southern M a li show t h a t th e d e g r e e o f in fe s ta tio n v a r ie s g r e a t l y . S lriga a p pears to be less o f a problem w hen intensive fa rm in g practices a re used, including m a n u r e applications and crop r o ta tio n s . S lriga is u n e v e n ly d is trib u te d a n d its distribution is a function of previous land use, soil type, to p o s e q u e n c e , g ra z in g , a n d ero sio n . V illa g e rs r e a d ily p r o p o s e d m e t h o d s f o r c o n t r o l l i n g S trig a . T h is p a r t i c i p a t o r y a p p r o a c h h a s e n a b l e d r e s e a r c h a n d extension to be tailored to local needs.

Key Words: Slriga, land, m ap , transect, control m ethod, cropping practices, soil, Mali.

M 'PIE BENGALY, T. DEFOER — Percepción campesina de la amplitud de Striga y su repartición en el terruño aldeano.

Para com p ren d er la diversidad del problem a de Slriga a nivel del terruño aldeano, el Spgrn ha desarrollado una acción de investigación que perm ite an a liz a r los estados d e l m e d i o y las p r á c t ic a s c a m p e s i n a s e n d iv e r s o s ámbitos: el terruño, la explotación agricola y la parcela. El m a p a del terruño aldeano y el transecto son las dos h erram ien tas utilizadas para com prender la am plitud y la r e p a r t i c i ó n d e S lrig a . El g r a d o d e i n f e s t a c i ó n , e s t u d i a d o e n d o s z o n a s d e l s u r d e M a l í , v a r í a considerablem ente. El problem a de Slriga parece menos gra v e en los sistemas agrícolas m ás intensivos con una buena utilización del abono orgánico y de rotaciones de cultivo v a ria d a s . El Slriga se re p a rte en el te rru ñ o de fo rm a desigual, en función de la historia de las parcelas, el suelo, la toposecuencia, el paso de los aním ales y la erosión. Los aldeanos se han m ovilizado para proponer métodos de lucho contra Slriga y esta acción participativa ha perm itido orie n ta r e ficazm en te las investigaciones y la vulgarización.

Palabras clave: Slriga, terruño, m a p a , transecto, m étodo de lucha, práctica de cultivo, suelo, Malí.

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