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Potentiels critiques de l’oxyde de carbone
J. Savard, M. de Hemptinne
To cite this version:
POTENTIELS
CRITIQUES
DE L’OXYDE DE CARBONE Par MM. J. SAVARD et M. DE HEMPTINNE.Institut de
Physique
de l’Université de Louvain. Sommaire. 2014 On a déterminé lespotentiels critiques de CO de 4 à 34 V. Le potentiel d’ionisation : 13,5 V
fut mis en évidence par l’observation d’un courant d’ions positifs. Les énergies d’activation par bombardement électronique de la molécule ont été déterminées. Leurs combinaisons additives deux à deux sont observées en
très grand nombre.
L’étude de la molécule CO par bombardement
élec-tronique
(méthode
directe)
permet
de mesurer untrès
grand
nombre depotentiels critiques qui
n’avaient pas été observés par nosprédécesseurs (1),
résultatqu’il
est vraisemblable d’attribuer à la sensibilité de notreappareil
et à une définition suffisammentpré-cise de la vitesse des électrons. Nous croyons
pouvoir
conclure que deuxpotentiels critiques
distants de de0,2
V(parfois
même de0,1
quand
ilsapparaissent
tous les deux aux cours de la mêmeexpérience)
sont bien distincts.Quand
nous avionsentrepris
cesétudes,
nouspen-sions que seuls seraient nettement
marqués
lespoten-tiels d’ionisation
(ion
CO+ normal ouactivé),
et de formation d’ionsatomiques
normaux ou activés. Maisle très
grand
nombre depotentiels critiques
observés rendaujourd’hui
leurinterprétation
d’autantplus
malaisée. Il serait doncimprudent
de donnerdéjà,
de certains de cespotentiels,
uneinterprétation
défi-nitive, particulièrement
en cequi
concerne lespoten-tiels
supérieurs.
Nous avions
primitivement
étudié l’intervalle12,5-34
Vqui
devaitcomprendre
lespotentiels
d’ioni-sation et de formation des ionsatomiques
normaux et activés. Mais lespotentiels critiques
déterminés dans cet intervalle furent au nombre de 58. Laplupart
coïncident
remarquablement
avec les combinaisonsadditives des
énergies
d’activation des différents états de la molécule. Mais avant de proposer cetteinterpré-tation,
nous avonsjugé
nécessaire de déterminerexpérimentalement
les valeurs desénergies
d’activa-tion par bombardementélectronique
de lamolécule ;
ceci,
afin d’utiliser non des valeurs déduites de laspectroscopie, sujettes
à uneapplication
difficile duprincipe
de Franck et Condon(parce
que basée sur des valeursplus
ou moins exactes des distances despositions d’équilibre
desnoyaux),
mais des valeursindépendantes
de toute autre considération que celle de la réalitéexpérimentale.
Potentiels
critiques
inférieurs aupotentiel
d’ionisation de la molécule. - Les
potentiels
observés sont les suivants :
4,75 ; 5,95 ; 7,1 ; 9,5 ; 9,8 ;
10 ;
10,35 : -,10,8 ;
10,95 ;
11,35 ; 11,45 ;
12,3 ; 12,65 ;
13 et13,2
V.Le
potentiel
5,95
estpeut-être
suivi d’unpotentiel
très voisin observé une fois seulement à 6 V. La limite deprécision
de nos mesures nousoblige
à confondreces deux
potentiels.
Demême,
lespotentiels
7,95
et10,35
sontpeut-être
doubles(7,9
et10,4).
Lespoten-tiels
précédemment
observés(2)
par activationélec-tronique
sont 6 et8,2,
vraisemblablementidentiques
à nospotentiels
5,95
et7,9
V.On constate que tous les minima
d’énergie
d’acti-vationspectralement
connus sontreprésentés
dans la liste ci-dessus de nospotentiels
expérimentaux.
Ona, en effet :
États
électro-niques :
.K a3lt a’~~ d3H 4111 b3s Minimaspec-traux :
4,78
5,95 7,12 7,88
9,98
10,34
États
électro-niques :
e C’E El FIn 6’inMinima
spec-traux :
10,72 10,96
11,34 11,45
12,30
12,98
Devant cesremarquables concordances,
on seraittenté d’admettre que les
potentiels critiques
observés sont lesénergies
minima d’activation des différentsétats
de la molécule. Lepotentiel 9,5
serait alorsl’énergie
d’activation d’un état nouveau, ou bienreprésenterait
le double dupotentiel 4,75.
Par combi-naison avec lepotentiel
4,75,
lespotentiels 9,8
et 10permettent
d’expliquer
lespotentiels
14,6
et14,7
qui
serontsignalés
ci-dessous.Nous nous bornerons
simplement
à la constatationexpérimentale,
mais pensons être autorisés à utiliserces
potentiels
inférieurs pourl’interprétation
despotentiels supérieurs.
Potentiel d’ionisation :
13,55 ~
0,05
V. -- Le choix de cepotentiel
a été rendupossible
enenregis-trant l’arrivée d-s ions au
collecteur,
alorsqu’une
différence de
potentiel
convenable arrêtait la totalité des électrons(3).
L’ionisation commence à13,5 V,
et les ions formés nepeuvent
être que normaux :CO+
2~g .
Il a été effectué un essai à blancqui
amontré que
l’appareil
est vide de tout gazétranger.
La valeur13,5
estprobablement
une valeur mini-mum, car il est nécessaire dedépasser légèrement
ce31
potentiel
pour constater une formation très nette d’ionspositifs ; 13,6
serait d’autrepart
une limitesupérieure
certaine.Les
positions
d’équilibre
des noyaux sonttrop
voi-sines dans la molécule normale et dans l’ionnormal
pour
qu’il
y ait lieu de chercher àdistinguer
entre unpotentiel
« vertical » d’ionisation et une différence deniveaux minima. L’écart n’est que
0,016
À.Si la
pression
dansl’appareil
estfaible,
l’intensité du courantionique
augmente
lentement etrégulière-ment.
Seule,
est donc visible la formation des ionsnormaux.
Si,
aucontraire,
lapression
estforte,
la courbe s’élève àpartir
de13,5
pour passer entre 14 et14,2
V par unlarge
maximumqui
nepeut
s’expliquer
que par l’intervention de processus diminuant le rendement de l’ionisation. L’addition des
potentiels
5,95
et7,95,
le double dupotentiel
7,2
peuvent
expli-quer ces
potentiels critiques
voisins de 14qui
ne sont pas despotentiels
d’ionisation. Il est vraisemblable d’admettre l’existence depotentiels critiques
dûs à l’addition de deuxpotentiels
inférieurs,
car l’accordentre les valeurs calculées et trouvées
est,
comme onle verra
plus
loin,
extrêmementfréquent
pour ne pasdire
géhéral.
La valeur
proposée
pour lepotentiel
d’ionisation estlégèrement
inférieure à celle desexpérimentateurs
américains :13,9-14,1
V. Onpeut
se demander si lespectrographe
à massepermet
de saisir avec unesen-sibilité suffisante le
potentiel
minimum de formation desions,
et si lepotentiel
voisin de 14précédemment
observé necorrespondrait
pas au maximum que nous avonsenregistré.
Potentiels
critiques
compris
entre13,5
et 20 V.- Ces
potentiels
sont les suivants :13,9 ; 14,2 ; 14,6 ; 14,7 ; 15 ; 15,2 ; 15,5 ; 15,75 ;
16 ;
16,1;
16,2 ; 16,7 ; 16,9 ; 17,1 ; 17,3 ;
17,75 ;
18,1 ;
18,7 ; 18,9 ; 19,1 ; 19,2 ; 19,45
et19,8
V.Parmi ces
potentiels
peuvent
figurer
ceux defor-mation des ions moléculaires activés. Il
importe
de reconnaître sipossible
au moins l’un des deux dont la valeur contrôlera celle dupotentiel
d’ionisation.Or
la courbe du courantionique,
enpalier depuis
15,3
V,
se redressebrusquement
et presque verticalement àpartir
de 16 V. Il estplausible d’interpréter
cette par-ticularité par une formation d’ions activés 2H.Certains
potentiels
déterminés par l’étude ducou-rant
électronique apparaissent
sous forme de eourtspaliers
de la courbe du courantionique.
Ce sont lespotentiels 14,6, 14,7, 16,2, 18,7, 19,2.
L’ionisationcesse alors de croître en même
temps
que lepotentiel
accélérateur. Cespotentiels
sont doncinterprétés
par des combinaisons additives despotentiels
critiques
inférieurs. On constate deplus
que cetteinterpréta-tion convient
numériquement
à tous lespotentiels
mesurés, sauf aupotentiel
16qui présente,
comme onl’a vu
ci-dessus,
un caractèreparticulier.
Potentiels
critiques
supérieurs
à 20 V. - Cespotentiels
sont les suivants :20 ; 20,1 ; 20,4 ; 20,9 ; 21,1 ;
21,2 ; 21,4 ;
21,8 ;
22 ;
22,3 ; 22,45 ;
22,6 ; 22,8 ;
22,9 ;
23 ; 23,3 ; 23,5 ;
23,7 ;
23,8 ;
24,2 ;
24,6 ;
25 ; 25,3 ; 25,6 ; 26 ; 26,3 ;
26,8 ;
28,3 ; 29,1 ;
33,65 ~ 0,2
V.On remarque aussitôt
qu’un grand
nombre de cespotentiels
sontnumériquement
égaux
auxcombinai-sons additives deux à deux des
potentiels
inférieursexpérimentaux.
Cespotentiels
sont lessuivants :
20,1 ; 20,4 ; 20,9 ; 21,1 ; 21,2 ; 21,4 ; 21,8 ;
22(mais
avec un écart de
0,1) ; 22,3 ;
22,45 ;
22,6 ; 22,8 ; 22,9 ;
23 ; 23,3 ; 23,7 ; 23,8 ; 24,6 ;
25,3
et 26.Le
potentiel
critique
20 Vprésente
lesparticula-rités suivantes :
a)
il estmarqué
par unebrusque
et considérable arrivée d’ionspositifs
et par le maximum leplus
marqué
du courantélectronique ;
b)
si oncherche
quelle
addition despotentiels critiques
infé-rieurs serait voisine de20,
on trouve19,85
et20,1.
Ces deuxpotentiels
ont été observés à19,8, 20,1
V.On
pourrait
donc supposer que 20 Vcorrespond
auniveau de la dissociation en C+ et 0 normaux.
L’énergie
de dissociation de la molécule normale CO serait alors
8,8
V. On constaterait deplus
que tous lespoten-tiels non classés
pourraient correspondre
numérique-ment à des dissociations en atome et ion
atomique
dans leurs différents états d’activation.Malheureusement le très
grand
nombre depotentiels
critiques
observés enlève à ces coïncidences unegrande
partie
de leursignification.
On sait que6,8
V ont été récemmentproposés
pourl’énergie
de dissociation de la molécule CO normale(4).
Il sera doncnécessaire,
pour tirer une conclusion
définitive,
de reconnaître auspectrographe
à masse la nature des ions formés. La construction et l’utilisation de cetappareil
feral’objet
de notreprochain
travail.Nous remercions la fondation Van t’Hoff
qui
a aidél’un de nous à
poursuivre
ces recherches.BIBLIOGRAPHIE
(1) FRIEDLANDER, KALLMANN, LAZAREFF et ROSEN. Z. Physik,
1932, 76, p. 70.
(2) W. DE GNOOT et F. M. PENNING. Anregung von
Quanten-sprungen durch Stosz. Handbuch der Physik, 1933, t. 23 /I, p. 23. (Bibliographie d’ensemble.)
(3) M. DE HEMPTINNE et J. SAVARD. J. Physique, 1935, t. 6,
p. 499.
(4) R. SCHMID et L. GERO. Z. f. Physik. Chem., 1937, 36 (B),
p. 105.