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Sur la rupture explosive des noyaux U et Th sous l'action des neutrons

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(1)

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Submitted on 1 Jan 1939

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Sur la rupture explosive des noyaux U et Th sous

l’action des neutrons

Frédéric Joliot

To cite this version:

(2)

SUR LA RUPTURE EXPLOSIVE DES NOYAUX U ET Th SOUS L’ACTION DES NEUTRONS

Par FRÉDÉRIC JOLIOT.

Laboratoire de Chimie nucléaire.

Collège

de France.

Sommaire. 2014 L’auteur rappelle les diverses recherches qui furent entreprises sur la formation des radio-éléments dans U irradié par les neutrons. Les expériences confirmant le processus de rupture de U et Th sont

décrites et l’auteur arrive à la conclusion que les modes de partition dépendent de l’énergie des neutrons inci-dents. On donne la photographie de la trajectoire de brouillard d’un atome projeté.

Les

premières expériences

sur ce

sujet

sont dues à Fermi et ses collaborateurs

qui

montrèrent

qu’il

se

forme dans U irradié par neutrons des radioéléments différents de U et voisins de Po et

Th ;

ils conclurent que ces éléments étaient des transuraniens.

Hahn,

Meitner et Strassmann ont fait ensuite une série de travaux établissant la formation dans U irradié de nombreux radioéléments. Ils en ont classé trois comme

isotopes

de U et les autres

qui

sont

précipitables

par H2S en solution acide comme transuraniens

homo-logues supérieurs

du

Re, Os, Ir,

Pt avec les nombres

atomiques

93, 94, 95,

96. Tous ces résultats

parais-saient assez cohérents tout en

présentant

des

singula-rités, principalement

le

grand

nombre d’isomères

qu’il

était nécessaire

d’invoquer.

En

1938,

1. Curie et Savitch

(1)

ont

signalé

une anomalie

plus frappante

encore. Ces auteurs ont

établi

qu’il

se forme un radioélément

ayant

les

pro-priétés chimiques

d’une terre rare et très nettement ils ont montré que ce corps n’est pas un

isotope

de

Ac (Z

=

89).

Aucune

hypothèse

satisfaisante ne

pouvait

être faite sur le nombre

atomique

de cet

élément.

Récemment,

Hahn et Strassmann

(2)

ont vérifié ce résultat et ont trouvé de

plus

des radio-éléments alcalinoterreux. Ils ont tout d’abord

pris

ceux-ci pour des

isotopes

de Ac et Ra.

Puis,

ayant

fait à leur tour des fractionnements d’oxalates sur les

terres rares et de chlorures sur les

alcalinoterreux,

ils

ont constaté que les

propriétés chimiques

de ces corps

sont tout à fait

analogues

à celles de La et Ba. De

plus,

ils ont fait remarquer que les corps dits «

trans-uraniens » avaient été reconnus différents de

Re, Os,

Ir, Pt,

mais

qu’aucune expérience

n’avait été faite pour s’assurer

qu’ils

sont différents des

homologues

inférieurs

Ma, Ru, Rh,

Pd. Ces

auteurs,

tout en

conti-nuant à

envisager

les réactions nucléaires correspon-dantes suivant des

types

de filiation faisant intervenir des

isotopes

de Ac et

Ra, suggérèrent

l’éventualité d’une

rupture

en gros noyaux de U sous l’action des neutrons. La

bipartition

de U en atomes

plus légers

est

possible théoriquement,

l’énergie

pouvant

être libérée est de l’ordre de 200 MeV

(3) (4).

La

rupture

(1) 1. CURIE et P. SA VITCH. J. de Physique, 1938,9, p. 355.

(2) 0. HAHN et F. STRASSMANN. Naturwiss., 1939, 27, 11.

(3) BOHR. Nature, 1939, 143, 330.

(4) FaNO, inédit, paraîtra dans un prochain numéro du Journal

de Physique.

conduit à des noyaux

possédant

un excès

anormale-ment

grand

de neutrons. Ceux-ci

peuvent

se trans-former successivement en

protons

en donnant lieu à une succession de radioéléments

négatogènes.

Il est

cependant possible,

si

l’énergie

d’excitation des noyaux formés est

suffisante,

que

quelques

neutrons

s’éva-porent.

Ce dernier

point

est des

plus importants

et

nous avons

entrepris

des

expériences

à ce

suj Jt.

L’éner-gie

ci*n’t

que

d;s atomes

projetés

est

suffisante

pour que

ceux-ci trave,-sent une m nce couche et

puissent

être recueillis sur un

support.

La

présence

des atJmes

recueillig se-a décelé,, par leur C’est par

cette m thode

simple

que

j’ai

pu donner

(1)

u-te preuve

expérimntale

de la

ruptîre

de U sous l’act ’on d?s

neu-trons. Frisch à

Copenhague (2),

Fermi et ses

collabora-teurs en

Amérique indépendamment

par une méthode différente ont mis en évidence par

l’amplificateur

pro-portionnel

des

phénomènes

d’ionisation considérables

correspondant

raisonnablement à la

projection

des

produits

de

l’explosion.

On

peut

toutefois penser que la méthode

permettant

de recueillir les atomes

projetés

semble

plus

démonstrative et se

prête

à des

dévelop-pements nombreux;

elle ne nécessite pas

l’emploi

de fortes sources de neutrons. Le

dispositif expérimental

que

j’ai employé

consiste en une source de 700 mC

(Rn

+

Be)

placée

à l’intérieur d’un

cylindre

de laiton de 2 cm de diamètre et 5 cm de hauteur couvert extérieurement d’une couche U02. A 3 mm de la sur-face

d’U02,

on

place

un

cylindre concentrique

de bakélite.

Celui-ci, après

une durée D

d’irradiation,

est

placé

autour d’u3

compteur

G. M. à

parois A11 /10

mm. Le tableau ci-dessous donne les

premiers

résultats

correspondant

à diverses

conditions,

les

expériences

ayant

été faites avec

U,

Th.

Ces résultats

permettent

de faire les considérations suivantes :

L’aspect

des courbes de décroissance de l’activité

déposée

sur le

support

est très semblable à celle des radioéléments formés dans U. On

distingue

un

mélange

de

périodes

courtes d’un

mélange

de

périodes

longues

(grossièrement

8 + 2

min et 60 min suivi d’une

période

de 3 à 4

h).

L’effet

parafline

est voisin de 2 pour les

périodes

courtes,

mais est notablement

plus

grand

pour les

périodes longues, 1

à 6. Les

périodes

(1) F. JOLIOT. C. R. Ac. des Sciences, 1939, 208~ 3f1.

(’) FRiscH. 1939, 143, 276.

(3)

1 60

longues

ne dérivent pas toutes des corps à

pér,.odes

courtes. De

même,

l’irradiation par les

photoneutrons

avantage

considérablement les

périodes longues;

nous n’avons pas observé de

périodes

courtes dans ce cas. Il en résulte que l’on peut

affirlner

que les modes de rupture

dépendent

de

l’énergie

des neutrons

incidents;

les

neutrons lents

f avorzsent,

dans le cas

présent,

les ruptures avec

for¡nation

des corps à

périodes

longues.

Le parcours moyen des rayons

atomiques

est voisin de 3 cm d’air. Avec le thorium on met en évidence

grossièrement

deux

périodes,

l’une de 12

min +

3 min et une

période longue

de

3,5

h ~

0,5

h. L’effet

paraf-fine est

négligeable.

Il semble que dans les cas U et Th on retrouve une même

période

longue,

3,5 h,

qui

peut être attribuée au même corps. I. Curie et P. Saviteh

(1)

ont d’ailleurs montré que dans les deux cas, les corps de

3,j

h

qu’ils

ont trouvé ont les inêmes

propriétés chimiques.

Les rayons

projetés

ont un parcours dans U02 au

plus

de

10 u, ;

la section efficace

d’explosion

serait de l’ordre de 10-25 cm2.

J’avais

proposé parmi

les nombreuses

bipartitions

possibles

une

qui

semble

probable

d’après

les

ren-. .

d l h.. 39

14tC

.

98Rb

seignements

de la chimie :

92° -+ 55 e

+

37

.

I. Curie et P. Savitch

(1)

ont mis en évidence

eflecti-vement la formation d’alcalins. Des

bipartitions

voi-sines, avec formation

d’halogènes

et de gaz rares

Xe,

Kr,

sont aussi

probables (2)

(3).

Enfin,

on trouvera

(fig.

1)

la

reproduction

d’une

trajectoire

de brouillard d’un atome

projeté

de U.

Fig. 1.

Les conditions

expérimentales

ont été

publiées

aux C. R. de l’Académie des Sciences

(4).

Ce rayon a un

parcours dans l’air à la

pression atmosphérique

de 9 mm, et sa

charge

moyenne est

comprise-entre

3 et 4e.

L’énergie cinétique

d’un atome de masse 100

ayant

cette

charge

moyenne de parcours 3 m est de l’ordre de 35 1B1e V. Il est peu

probable

que ces rayons

atomiques

possèdent

des

charges

moyennes aussi élevées que celles

qui

furent

envisagées,

20e par

exemple,

la méthode Wilson semble d’ailleurs

indiquer

des valeurs

beaucoup

plus

faibles.

Il conviendrait

d’essayer

de provoquer la

rupture

avec d’autre

rayonnement

que les

neutrons,

avec les

photons

par

exemple.

Il est très

probable

que ce

phénomène

de

rupture

doit se

produire

avec d’autres éléments. Parmi les

éléments, j’ai essayé

par la méthode

précédente

avec des sources Rn +

Be,

700 mC

environ, Tl, Pb, Hg,

Au,

Pt.

Seul,

Tl semble donner un

petit

eFfet avec forma-tion de corps à

période

longue.

(1) I. CURIE et P. C. R. Ac. Sciences, 1939, 208, 343.

e) C. des Sciences, 1939, 208.

(3) SA VITCH. C. R. Ac. des 1939, 208.

(4) F. JOLIOT. C. R. Ac. des Sciences, 1939, 208.

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