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Snes Co-psy
Info Rapide N°18 Juin 2010
Des avancées mais des aspects encore très inquiétants !
Le Ministère a communiqué vendredi 25 Juin en fin d’après midi, une 3
èmeversion du texte ministériel sur les missions des conseillers d’orientation-psychologues.
Ce texte tient compte manifestement de la pression exercée lors des actions du 4 Juin, lors du groupe de travail du 18 Juin en séance mais aussi dans la rue ! Il concrétise une avancée par rapport à la première version du texte. Toutefois, malgré nos demandes réitérées, certaines modifications sont toujours refusées et laissent entières toutes nos craintes sur l’évolution du métier des conseillers comme des directeurs et des conditions d’exercice.
Les évolutions du texte
Lors du dernier GT le Snes avait présenté les points majeurs de désaccord avec la version du 10 Juin.
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Une organisation du service d’orientation tout au long de la vie visant à la conformité avec le modèle européen et la loi de novembre 2009. Le Snes dénonce en effet une vision non différenciée des besoins spécifiques des différents publics et le recours au processus de labellisation, qui permet l’introduction d’organismes privés dans le champ de la formation Initiale. Le texte n’apporte de ce point de vue aucune correction, puisque ces principes sont au fondement de la loi mais il désigne bien le public des jeunes en formation initiale et leur famille comme étant le public prioritaire des co-psy (partie C3).
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La référence à l’article 2 et au décret statutaire était présentée comme devant évoluer. Nous avions en particulier demandé la suppression de l’adverbe « actuellement » dans la phrase « les missions des conseillers d’orientation-psychologues et des directeurs de CIO sont ACTUELLEMENT définies par l’article 2 du décret du 20 Mars 1991. » La persistance du MEN à ne pas accepter cette modification confirme la volonté de retoucher au décret statutaire pour réécrire au moins cet article et peut être plus ! (domaine d’activités page 2)
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Dans la deuxième version nous avions également contesté l’emploi du terme compétence en
psychologie de l’orientation et demandé fermement le recours au terme « qualification de
psychologue ». Nous avions également exigé que nos activités soient déclinées et non réduites
au terme de « conseil approfondi » qui aujourd’hui est loin d’être une garantie, car confié à
beaucoup de monde. Il semble que nous ayons été en partie entendus sur ce point. Le texte
précise en effet en C1 : « De par leur qualification de psychologue, conférée par le diplôme
d’état de conseiller d’orientation-psychologue, les conseillers d’orientation-psychologues
interviennent en tout premier lieu auprès des publics nécessitant des entretiens approfondis
et la passation de tests psychologiques pour éclairer la décision d’orientation et contribuer à la
2 construction des parcours de formation » Si l’on peut se féliciter de l’introduction de la notion de qualification, la déclinaison de nos activités en termes de « passation de tests psychologiques » et uniquement pour éclairer la décision d’orientation est très réductrice.
Nous avions proposé « bilans psychologiques, entretiens et suivis individualisés d’élèves , interventions auprès de groupes ». Le travail de psychologue ne se réduit pas à la passation de « test » Dans un bilan celui prend d’autres éléments en compte, notamment des approches plus cliniques.
L’ajout de la dernière phrase du paragraphe C1 « cette priorité accordée à certains publics n’est cependant pas exclusive des demandes que, plus généralement, d’autres élèves et leurs familles peuvent formuler directement auprès des conseillers d’orientation-psychologues » constitue une ouverture par rapport aux rédactions antérieures qui subordonnaient l’intervention des co-psy à la sollicitation des enseignants.
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La limitation de notre intervention dans les établissements à la mise en musique du PDMF et des dispositifs prévus dans la réforme des lycées. Même si l’exposé des motifs prend en compte cette demande (dans le B conséquences « il revient notamment au chef d’établissement de solliciter le conseil pédagogique en tant qu’expert pour la définition d’une programmation pluriannuelle des activités liées à l’information et à l’orientation et notamment du PDMF. »), le texte proprement dit n’est en rien modifié
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La volonté d’étendre l’activité des co-psy aux deux niveaux du service d’orientation tout au long de la vie ( accueil dématérialisé de tous les publics et accueil physique et conseil personnalisé) est confirmée. Nous avions proposé des modifications qui limitent l’intervention pour l’accueil dématérialisé à la plateforme de l’ONISEP et fasse appel au volontariat. Cette proposition n’a pas été reprise.
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La contrainte imposée par la loi d’une labellisation des services qui assureraient l’accueil et le conseil personnalisé comporte l’obligation de prendre en charge tous les publics. Le Snes avait proposé de préciser que la réponse au public adulte ne concerne que le premier accueil. Cette proposition a été reprise : « les conseillers d’orientation-psychologues sont aussi appelés à intervenir auprès d’un public adulte pour un premier accueil, ce qui exige une coordination avec les structures du pôle emploi et des missions locales. » (C3)
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Le rôle des CIO qui n’apparaissaient qu’au détour d’une phrase dans la première version apparaît plus consolidé. Toutefois les conseillers d’orientation-psychologues sont toujours d‘après le texte « associés » aux réseaux locaux de la formation, de l’emploi et de l’insertion tout au long de la vie, même si cette association passe aujourd’hui par « le cadre du CIO », ce qui peut constituer un point d’appui pour éviter les dérives.
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Le renvoi au niveau académique de la définition des objectifs de la politique d’orientation présentait le risque d’une grande variabilité dans l’exercice du métier en fonction des priorités académiques. Le Snes avait demandé que soient rappelés les objectifs nationaux et que les personnels soient bien situés dans l’Education nationale et non « en apesanteur », coupés de tous liens avec leurs autorités de tutelle. Le texte rappelle effectivement l’existence des objectifs nationaux, la ligne hiérarchique. Mais l’importance des partenariats rectorats/
Régions/ fonds de la formation professionnelle prévus par la loi et présentés dans la note
interministérielle communiquée par l’AEF ainsi que les instances retenues pour la concertation
3 qui ignorent les représentants des personnels font craindre des déclinaisons très différenciées des missions selon les objectifs qui seront assignés à l’Education nationale dans la prise en charge des publics adultes, demandeurs d’emploi et jeunes décrocheurs.
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