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Stèle de Gegi (PPI) avec une invocation d’offrandes au “furieux” dans les magasins de Louxor

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Academic year: 2021

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(1)

HAL Id: hal-01895047

https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-01895047

Submitted on 15 Oct 2018

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“furieux” dans les magasins de Louxor

Luc Gabolde, Mansur El-Nubi

To cite this version:

Luc Gabolde, Mansur El-Nubi. Stèle de Gegi (PPI) avec une invocation d’offrandes au “furieux” dans

les magasins de Louxor. Revue d’egyptologie, Peeters Publishers, 2001. �hal-01895047�

(2)

262 BRÈVES COMMUNICATIONS

S

TELE DE

G

EGI

(PPI)

AVEC UNE INVOCATION D

OFFRANDE AU

«F

URIEUX

» (?)

DANS LES MAGASINS DE

L

OUXOR

La stèle présentée ici faisait primitivement partie des objets en possession de la famille de l’anti- quaire Zaki Moharreb, dont l’activité est attestée à Louxor au moins en 1886 (d’après une lettre de G. Maspero à son épouse, renseignement que nous a aimablement communiqué É. David). Elle inté- gra ensuite les magasins du Service des Antiquités à Louxor (un n

o

«45» en arabe, en partie estompé, est encore discernable au centre de l’objet). Il s’agit d’une dalle de calcaire de 65 cm de haut et de 51 cm de large dont l’origine et la date de découverte sont perdues. Le style, maladroit malgré une certaine recherche dans le détail, est caractéristique des productions de la Première Période Intermédiaire. Quelques éléments particulièrement significatifs trouvent leur parallèle dans d’autres documents de cette époque: yeux et lèvres en relief très saillant (CGC 1634, L. Borchard, Denkmäler des Alten Reich II, 1964, pl. 85; Berlin 37/66, W. Kaiser, Ägyptisches Museum Berlin, 1967, n

o

296), épaules exagérément larges et taille filiforme (J. Vandier, Mo’alla (BdE 18), 1950, pl. 6; stèle de Rehou, Munich, D. Wildung, L’âge d’or de l’Égypte, 1984, fig. 17), pagne allongé, collier en fort relief et assez détaillé (CGC 1666 et 1670, L. Borchard, op. cit., pl. 88).

Le dédicant (→) tenait un bâton ou une tige papyrus qui avait dû être simplement peint et qui n’est plus visible. Il est suivi de son épouse ( → ) dont la partie supérieure du buste et la tête manquent.

Le texte, réparti entre un vestige de ligne horizontale (sur au moins deux à l’origine) et quatre colonnes verticales écrites de droite à gauche, s’établit comme suit:

[1]

(→)

[Îtp-d í -nswt … n]

[2]

(→)

Îr (?) Nsn(y) nb Îwt-n†r (?) [n]t (?) [N]sn(y) (?) … [d í .sn]

[3]

( ↓→ )

prt-Ìrw <n> n∂s í Èr tp t, r Ì mnÌ m Ìrt-n†r

[4]

(↓→)

ssp(w)-¨ m nsmt ín n†r ¨ nb-pt, ímÌ(w), Ggí

[5]

(↓→)

íÈr, ∂d : ínk mry n ít.f, Ìsy n mwt.f.

[6]

(↓→)

Îmt.f, mryt.f, ÌÈrt-nswt, Nfr(t)- í mntt.

«

[1]

[Offrande-que-donne-le-roi

a

… à

[2]

Ho]rus (?)

b

le (ou bien au) [Fu]rieux (?)

c

, maître du temple

(?) [du Fu]rieux (?)

d

[… consistant en]

[3]

une offrande invocable pour l’excellent jeune homme

e

sur

la terre, et au bénéfice du parfait glorifié

f

dans la nécropole,

[4]

celui qui est saisi par la main

g

dans la

(3)

Les figures (au trait et photo) n’appellent pas de légende. Si un celle-ci est vraiment indispensable, on peut insérer: «La stèle de Gegi (PPI), Magasin du Service des Antiquités, Luxor, no45».

(4)

264 BRÈVES COMMUNICATIONS

barque-Nechmet (d’Osiris)

h

par le grand dieu maître du ciel

i

, celui qui a été gratifié (d’une tombe)

j

, l’excellent Gegi

k

,

[5]

qui déclare: «je suis (quelqu’un) qu’aime son père et que loue sa mère»

l

.

[6]

Son épouse, sa<bien> aimée, la royale dame d’atours, Nefer(t)imentet

m

».

a — L’invocation d’offrande de la col. [3] implique la présence d’une formule d’Ìtp-dí-nswt en tête (W. Barta, Aufbau und Bedeutung der altägyptischen Opferformel (ÄgForsch 24), 1968, p. 298-300) et donc la restitution d’au moins une ligne horizontale de texte supplémentaire.

b — Le signe endommagé au début de la ligne ne semble pas être la chouette-m si on le compare aux trois autres occurrences de celle-ci dans le texte qui montrent une queue plus nettement séparée de l’extrémité des ailes. La restitution d’un Horus est évidemment conjecturale, elle ne repose que sur l’attente d’une énuméra- tion de divinités dans ce genre de formule d’offrande.

c — Là encore, l’état de conservation du texte ne permet que des hypothèses. La présence d’un mot de la famille de nsn(y) «furie/furieux, tempête/tempétueux» est des plus vraisemblable au vu du déterminatif et des signes encore visibles. Nous examinerons plus bas les implication d’une telle acception.

d — Si le signe-nb est clair, le Ìwt-n†r qui suit est, en revanche, hautement conjectural. Quant au second nsn(y), il n’est restitué qu’à cause du déterminatif , en tous points identique à celui rencontré auparavant, mais d’autres mots comme Èrí «orage», (Wb V, 58, 6-7) etc. auraient pu convenir. Le problème majeur réside dans le fait qu’aucun sanctuaire * n’est connu; le seul toponyme approchant étant ˆIw-nsn, une appellation tardive du domaine d’Edfou (H. Gauthier, DicGeog I, 1925, p. 46 et P. Wilson, A Ptolemaïc Lexicon (OLA 78), 1997, p. 550) qui a bien peu de chances d’être en rapport avec notre éventuel toponyme.

e — N∂s- í Èr. À la PPI et au Moyen Empire, l’expression désigne un jeune homme dans la force de l’âge (ALex. II, 78.2333).

f — Ì-mnÌ employé ici à peu près comme Ì seul (G. Englund, Akh, une notion religieuse dans l’Égypte pha- raonique (Boreas 11), 1978, p. 170). On rencontre ce tour au LdM, chap. 136A. 20-23, où il est précisément question que le défunt soit Ì-mnÌ dans l’Occident où il ne meurt pas à nouveau.

g — Graphie particulière de ssp qui se rencontre au Moyen Empire pour des mots dérivés de la même racine (Wb IV, 530 et 537, cf. Cairo CGC 28055, P. Lacau, Sarcophages antérieurs au Nouvel Empire, 1904, p. 150).

h — ssp(w)-¨ m Nsmt ín n†r-¨ nb pt: être invité à prendre place dans la barque-nechmet (Wb II, 339) est un sou- hait exprimé dans une autre formule de la PPI (stèle d’Antef, CGC 1622, L. Borchard, op. cit., p. 99). Cette aspi- ration est encore recensée aux XI

e

et XII

e

dynasties (W. Barta, op. cit., p. 50, vœu n

o

50 et p. 63-64, vœux 59b- 73b) et est toujours en usage à la XXVI

e

dynastie (TT 34 de Montouemhat, Wb II, Belegst., 339, 17). Voir encore le vœu d’être «pris par la main par le dieu grand» dans les formules d’offrande (W. Barta, op. cit., p. 31-32).

i — N†r ¨ nb pt: Osiris, qui s’identifie à Rê pendant sa traversée nocturne du ciel (W. Barta, op. cit., p. 291);

l’appellation est très en vogue à l’époque de notre stèle (CGC 1610, 1622, 1642 etc.)

j — La graphie de ímÌ est embarrassante: les traces s’accorderaient plutôt avec le signe , mais celui-ci n’apparaît, semble-t-il, dans le mot í mÌ qu’à une époque bien plus tardive (Wb I, 81, 15, 24; 82), en contra- diction ouverte avec la date de notre stèle. Il est donc préférable d’y reconnaître un particulièrement mal- adroit. Pour la signification «gratifié d’une tombe», voir J. Assmann, Maât, l’Égypte pharaonique et l’idée de justice sociale, 1989, p. 65.

k — Le nom Gegi remonte à la VIe dynastie (PN I, p. 352, 22 = L. Borchard, Statuen und Statuetten I, 1911, CGC 70 à 75) avec justement la même ambiguïté de graphie, le signe-g étant là aussi plus proche de que de . L’épithète í kr qui accompagne le nom est une addition très courante à la PPI dont l’emploi (mais non le sens) est comparable à celui de l’expression m¨-Ìrw (Wb I, 137, 3).

l — La formule connaît une grande faveur à la PPI (H.M. Stewart, Egyptian Reliefs Stelae and Paintings in the Petrie Collection II, 1979, pl. X/1; L. Borchard, Denkmäler des Alten Reich II, 1964, p. 106 et 109, CGC 1642 et 1648; Berlin 37/66, W. Kaiser, op. cit., n

o

296, parmi beaucoup d’autres).

m — Le nom Nefer(t)imentet «Belle-de-l’Occident» n’est pas enregistré au PN (ni recensé dans les additions

de M. Thirion parues dans les RdE 31, 33, 34, 36, 37, 39, 42, 43, 45, 46), mais une princesse de l’Ancien

(5)

Empire avec un nom de construction similaire, Nefertiabet (PN I, 201, 11), est connue par une célèbre stèle funéraire du Louvre (E 15591).

«Le Furieux»

La mention, en partie restituée, de nsny vers le début de la partie préservée du texte est probléma- tique, mais elle constitue l’intérêt du document. Nous rattachons volontiers ce mot à la racine qui signi- fie «furie/furieux, tempête/tempétueux», mais des allusions aux éléments déchaînés n’ont pas vraiment leur place dans des formules d’Ìtp-dí-nswt: en général, ces textes ne donnent, nous l’avons déjà évo- qué, que des noms et épithètes de divinités. Ceci oriente tout naturellement les investigations du côté du dieu Seth qui est parfois appelé «le Furieux» (Wb II, 342, 1; J. Zandee, «Seth als Sturmgott», ZÄS 90 (1963), p. 147-48), ce qui ne va pas sans soulever d’autres difficultés: d’une part, ces mentions apparaissent dans des textes beaucoup plus tardifs que le nôtre (P. Wilson, op. cit., p. 550) et nous en aurions là, de très loin, la plus ancienne mention; d’autre part, le dieu Seth n’aurait pas été mentionné dans le texte autrement que par une simple épithète ce qui est étrange. Certes, on relève qu’Horus et Seth peuvent être associés dans des formules d’Ìtp-dí-nswt des Textes des Pyramides (Pyr. 770 a-b) et que Seth est parfois la divinité à laquelle cette formule est adressée, au moins aux IX

e

-X

e

dynasties (Qau, tombe de Ouahka II, H. Steckeweh, Die Fürstengräber von Qâu, 1936, p. 49; W. Barta, op. cit., p. 228). Mais rien de cela ne suffit à garantir que c’est de Seth dont il est question ici. En dernier res- sort, il faut peut-être envisager ici l’existence d’un Horus rare, Îr-nsny, «Horus le Furieux». Le dieu Horus a en effet cette particulière faculté de revêtir, à la faveur de l’adjonction de telle ou telle épithète, des formes variées et bien individualisées (Hardendotes, Harsomtous, Harpocrate pour ne citer que les plus courantes). Îr-nsny, qui se rattacherait à la tradition des Horus combattants (harponneur, maître du coup au but, qui tue les étrangers, etc.), serait, si notre hypothèse est valide, un de ces multiples, aspects; il est vrai qu’aucune autre mention n’en est à notre connaissance répertoriée.

Résumé / Abstract

La petite stèle de Gegi (Première Période Intermédiaire) conservée dans les magasins du Service des Antiquités à Louxor présente une formule d’offrande adressée à une divinité qui revêt appa- remment quelques aspects séthiens à travers l’épithète probable de necheny, «le furieux». La pos- sibilité qu’il s’agisse d’une forme rare d’un «Horus le furieux» est examinée.

The small stela of Gegi (Ist Intermediate Period) stored in the Luxor magazine of the Egyptian Antiquities Organisation shows an offering formula addressed to a deity who has some sethian aspects through its probable epitheta of nesheny, «the stormy». The possibility that it could be a rare form of an «Horus, the stormy», is examined.

Luc GABOLDE

Mansour el-NOUBI

C/o Mission du CNRS à Kainak,

Ambassade de France au Caire

128,bis rue de l’Université

F-75351 PARIS Cédex 07

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