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Sentiment d’injustice, volonté d’évoluer

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Academic year: 2021

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Supplément au no567 du 20 avril 2002

Sentiment d’injustice, volonté d’évoluer

Le SNES poursuit son investigation des évolutions du métier d’enseignant du second degré, avec les collègues. Après les grèves du 10 décembre et du 24 janvier, après le colloque national des 11 et 12 janvier, le SNES a engagé une nouvelle campagne à partir d’un sondage copiloté avec la SOFRES et d’un questionnaire ouvert auquel ont répondu plus de 2 000 collègues. Le SNES en a rendu publics les résultats lors d’une conférence de presse nationale le 11 avril. Il publie ici intégrale- ment les résultats, accompagnés de commentaires.

La volonté est toujours la même : faire que les professeurs du second degré définissent eux-mêmes ce qui doit encore évoluer dans la conception de leur métier, sans se laisser dicter les pratiques profession- nelles par des experts et des réformes pensées en dehors d’eux.

Car il est certain aussi qu’un des leviers qui actionnerait un regain de démocratisation du système éducatif et qui lui ferait gagner en efficacité, est bien une amélioration de la condition enseignante.

D’abord parce que cette amélioration est seule capable d’enrayer une pénurie réelle des candidats. Ensuite parce que l’opinion publique, sensible à la détérioration des

conditions d’exercice de nombreux métiers confrontés aux problèmes de la désagré- gation sociale, continue d’ignorer les diffi- cultés que vivent au quotidien les profes- seurs et les autres personnels de l’éducation.

Chacun croit connaître ce métier alors qu’une grande partie de l’activité dans et hors de la classe reste invisible. Comme tous les métiers tournés vers la prise en compte des personnes, c’est un métier d’une extrême complexité. Complexité accrue par l’évolution des demandes sociales de savoir et d’éducation et par l’évolution même des savoirs, des compé- tences, des repères culturels et des comportements individuels et collectifs.

C’est aussi un métier où la souffrance professionnelle finit par dominer les satis- factions que l’on en tire parce qu’une partie des missions se révèle impossible à réaliser au moment où la pression se fait plus forte pour que tous les jeunes « réussissent ».

C’est enfin un métier qui se recompose, qui ne peut plus se référer aux modèles du passé et qui doit inventer de nouvelles pratiques dans un contexte scolaire en forte évolution.

Le sondage apporte ainsi de nouveaux éclairages. Il est une incitation à mener une vraie campagne d’opinion pour faire connaître notre métier.

Denis Paget S O N D A G E S O F R E S - S N E S

(2)

Question 5 :Pouvez-vous m’indiquer le nombre de classes que vous prenez en charge toutes les semaines ?

MOYENNE... 5,6

• Une ... 1

• Deux ... 6

• Trois ... 12

• Quatre ... 22

• Cinq ... 22

• Six ... 18

• Sept ... 5

• Huit et plus ... 14

100 % Question 1 :Quand vous pensez à votre rythme de travail, avez- vous le sentiment de travailler plus, autant ou moins que les autres catégories de salariés de même niveau de qualification ? Question 2 : Pensez-vous que le stress quotidien chez les ensei- gnants est : Conditions d’exercice du métier Question 3 :Diriez-vous qu’être enseignant est un métier où la fron- tière entre vie privée et vie professionnelle est : Majoritairement, les professeurs estiment que le métier a tendance à mordre sur la vie privée. C’est particulièrement le cas des enseignants de lycée d’enseignement général et des professeurs de lettres. C’est sans doute l’effet du poids des préparations et corrections. • Plus difficile à maintenir que dans d’autres métiers ... 51

• Plus facile à maintenir... 5

• Ni plus ni moins ... 43

• Sans opinion ... 1

100 % • Plus... 20

• Autant ... 69

• Moins ... 8

• Sans opinion... 3

100 % • Plus important que dans d’autres métiers... 67

• Moins important ... 2

• Aussi important ... 28

• Sans opinion... 3 100 % Les enseignants du second degré estiment très massivement qu’ils tra- vaillent au moins autant que les autres salariés de même niveau et que le stress professionnel est plus important que dans d’autres métiers. Le dépouillement fait apparaître que ce sont les enseignants de moins de 30 ans et ceux de 50 ans et plus qui estiment travailler davantage. C’est également le cas des enseignants de lettres et des enseignants de lycée.

S’agissant de la tension professionnelle, les pourcentages montrent qu’elle est perçue avec d’autant plus d’acuité qu’on est plus âgé. Elle semble plus forte chez les professeurs de collège et chez les enseignants des disciplines scientifiques (71 %) que chez les enseignants des disci- plines littéraires (65 %).

Question 4 :Vous arrive-t-il de travailler le soir chez vous pendant les semaines de cours ?

Et en période de congés scolaires ? Et les week-ends ?

L’évaluation du temps de travail pendant les congés scolaires et les week-ends a toujours été négligée par les enquêtes officielles. Une des grandes leçons du sondage, c’est que, non seulement 96 % des profes- seurs travaillent le soir – ce qui n’est guère une surprise – mais qu’ils sont 90 % à travailler le week-end et 85 % pendant les congés scolaires. Ces chiffres sont plus élevés encore chez les jeunes enseignants, chez ceux qui travaillent en ZEP, et chez les professeurs de lettres.

Les agrégés déclarent plus souvent que les certifiés travailler pendant les congés scolaires. Ces résultats rendent fortement contestables les chiffrages du temps de travail auxquels procède le ministère, décomptant systé- matiquement les semaines de congés scolaires.

Le soir pendant les En période de Les semaines de cours congés scolaires week-ends

• Très souvent 69 28 46

• Souvent 27 57 44

• Rarement 3 14 9

• Jamais 1 1 1

• Sans réponse 0 0 0

100 % 100 % 100 %

Charge de travail

©THIERRY NECTOUXY NECTOUX

(3)

Si la moyenne du nombre de classes à prendre en charge est de 5,6, 37 % des enseignants déclarent plus de dix classes. Ce sont surtout des cer- tifiés de collège et des professeurs de langue vivante qui ont vu leur nombre de classes augmenter sensiblement avec les dernières réformes.

Il faut noter que les enseignants à temps partiel sont inclus dans ces résul- tats. La question 7 fait apparaître que le nombre d’heures avec des groupes inférieurs à la classe reste limité (3 h). Ce sont les professeurs d’histoire et géographie qui font le plus cours en classe entière, notam- ment ceux des collèges. La moyenne des heures en effectifs réduits est un peu plus élevée dans les lycées (4 h).

Question 9 :Pouvez-vous évaluer le temps réel passé dans l’éta- blissement chaque semaine ?

MOYENNE ... 27 h 22

• Moins de 25 heures ... 24

• 25 heures ... 21

• De 26 à 29 heures ... 17

• 30 heures ... 19

• Plus de 30 heures ... 18

• Sans réponse ... 1

100 % Question 6 :Au total, combien d’élèves voyez-vous chaque semaine ? MOYENNE... 146

• 60 et moins ... 10

• De 61 à 90 ... 10

• De 91 à 120 ... 31

• De 121 à 150 ... 23

• De 151 à 180 ... 8

• De 181 à 200 ... 5

• Plus de 200 ... 13

100 % Image du travail des enseignants Question 10 :Avez-vous le sentiment que le grand public a une image plutôt juste ou plutôt injuste : Les enseignants s’estiment massivement victimes d’injustice au plan de la perception qu’a l’opinion de leur charge de travail et de leurs condi- tions d’exercice. Cette perception est sans doute amplifiée mais elle reflète cependant la réalité d’une profession dont on ne reconnaît pas les difficultés. Ce résultat devrait conduire à communiquer davantage avec les parents et l’opinion sur les difficultés de notre métier. Plutôt Plutôt Sans juste injuste opinion • De la charge de travail des enseignants... 100 % 5 94 1 • Des conditions d’exercice du métier aujourd’hui... 100 % 25 73 2 Question 11 :Diriez-vous que les médias donnent une image plu- tôt juste ou plutôt injuste : Le jugement est moins sévère sur les médias qui centrent souvent leurs interventions sur les problèmes de violence (d’où 43 % d’opinions favo- rables à la restitution des conditions d’exercice). Mais il est aussi sans appel sur la restitution de la charge de travail. Logiquement, ce sont les professeurs de ZEP qui s’estiment moins maltraités par les médias au plan de la charge de travail. Plutôt Plutôt Sans juste injuste opinion • De la charge de travail des enseignants... 100 % 19 77 4 • Des conditions d’exercice du métier aujourd’hui... 100 % 43 55 2 Question 7 :Combien d’heures par semaine faites-vous cours à des classes entières ? MOYENNE ... 15 h 27 • Moins de 18 heures ... 51

• 18 heures ... 25

• 19 heures ... 7

• 20 heures ... 12

• 21 heures ... 3

• Plus de 21 heures ... 2

100 % Question 8 :Combien d’heures par semaine faites-vous cours en effectifs réduits ? MOYENNE... 3 heures • 0 heure ... 38

• 1 heure ... 8

• 2 heures ... 16

• 3 heures ... 9

• 4 heures ... 7

• Plus de 4 heures ... 2 100 %

L’évaluation du temps passé dans l’établissement constitue également un démenti de l’image qu’on renvoie souvent du professeur qui rentre chez lui après ses cours. La moyenne du temps passé est de 27 h 22 mn avec 37 % qui déclarent 30 heures et plus. Ce sont les jeunes enseignants, les MA et les enseignants de ZEP qui passent le plus de temps dans l’éta- blissement. Ce sont les plus de 50 ans, agrégés de lycée d’enseignement général qui déclarent le plus souvent passer moins de 25 h.

©THIERRY NECTOUX

(4)

Question 12 :Qu’est-ce qui est le plus difficile, pour vous, dans la relation avec les élèves ? En premier ? Et ensuite ?

(Réponses lues par l’enquêteur)

(1) Le total des pourcentages est supérieur à 100, les personnes interrogées ayant pu donner plusieurs réponses

Viennent assez nettement en tête, comme source d’insatisfaction, voire de souffrance, le manque de motivation des élèves, l’hétérogénéité des classes, l’écart entre les programmes et les performances des élèves et l’échec scolaire. Le manque de motivation est plus souvent cité par les professeurs de LV et par ceux de ZEP. Les différences de niveau au sein de la classe par les professeurs les plus âgés et ceux des lycées généraux. L’écart entre programmes et niveau réel des élèves est plus souvent cité par les pro- fesseurs de 30 à 39 ans, par ceux de lettres et par ceux de ZEP. L’échec scolaire est davantage cité par les moins de 30 ans et les agrégés.

Réponse citée Réponses citées en en premier premier et ensuite

Rang Rang

• Le manque de motivation 33 1 69 1

• Les différences de niveau

au sein de votre classe 18 2 53 2

• L’écart entre les programmes et le niveau

des élèves 15 3 49 3

• L’échec scolaire de

certains élèves 12 4 48 4

• La violence verbale ou physique de certains

élèves 8 5 26 6

• L’inattention des élèves 6 6 37 5

• La distance culturelle

avec les élèves 4 7 20 7

• La difficulté à maintenir

l’ordre dans la classe 2 8 12 9

• L’incompréhension sur le rôle de chacun au sein de l’établissement

(élèves/enseignants) 2 8 14 8

• Sans opinion 0

% (1) % (1)

Question 13 :Concernant la vie dans l’établissement, qu’est-ce qui est le plus difficile pour vous ? En premier ? Et ensuite ?

(Réponses lues par l’enquêteur)

(1) Le total des pourcentages est supérieur à 100, les personnes interrogées ayant pu donner plusieurs réponses

Dans l’établissement, ce qui pose le plus souvent problème c’est l’absence de matériel, le bruit et l’agressivité et les relations avec les parents d’élèves. Ce sont les jeunes enseignants qui se plaignent le plus de l’ab- sence de matériel performant, les enseignants de ZEP, et les plus de 50 ans qui se plaignent du bruit et de l’agressivité. C’est sans surprise.

Réponse citée Réponses citées en en premier premier et ensuite

Rang Rang

• L’absence de matériel

performant ou adéquat 21 1 39 1

• Le bruit,

l’agressivité ambiante 16 2 32 2

• Les relations avec

les parents d’élèves 10 3 21 3

• L’état des locaux,

le cadre de travail 9 4 20 4

• La qualité des emplois

du temps 9 4 18 5

• L’isolement 8 6 16 6

• Les relations avec le chef

d’établissement 7 7 12 7

• Les relations avec

les collègues en général 4 8 8 8

• Les conseils de classe 2 9 6 9

• Le moment des repas 0 10 4 10

• Sans opinion 14

% (1) % (1)

Difficultés et satisfactions du métier d’enseignant

©DANIEL MAUNOURY

(5)

Question 14 :Qu’est-ce qui est, pour vous, le plus satisfaisant dans votre métier ?

(Réponses lues par l’enquêteur)

(1) Le total des pourcentages est supérieur à 100, les personnes interrogées ayant pu donner plusieurs réponses

Rang

• Les relations avec les élèves, le contact avec

des jeunes 90 1

• Le fait de transmettre des connaissances 68 2

• Le contact permanent avec une discipline

qu’on aime 62 3

• Le sentiment d’être utile pour les jeunes 60 4

• Le succès aux examens des élèves 50 5

• Les avantages (vacances, sécurité de l’emploi) 47 6

• Le travail en classe 45 7

• Les relations avec les collègues, la convivialité 45 7

• La recherche de nouvelles démarches

pédagogiques 43 9

• L’investissement dans des projets pédagogiques

particuliers 42 10

• Le travail en équipe,

l’esprit d’équipe dans l’établissement 40 11

• Sans opinion 0

% (1)

Question 15 :Quand vous entendez cer- tains dire que les enseignants n’ont pas à demander de réduction du temps de travail, trouvez-vous cette opinion :

Les réponses reflètent bien la perception qu’ont les enseignants de l’opinion vis-à-vis de leur profession. S’estimant injustement traités ils trouvent logique que l’opinion ne plébiscite pas une réduction de leur temps de travail. Cette opinion est plus forte chez les jeunes enseignants.

• Plutôt compréhensible ... 43

• Plutôt injuste... 55

• Sans opinion ... 2 100 %

Négociations sur le temps de travail

Cette question confirme que la vraie sanction du métier, son intérêt, ses souffrances passent avant tout par les élèves. C’est la première fois dans un sondage de ce type que la relation et le contact passent devant l’intérêt pour la discipline et la transmission des connaissances. Pas de différence sensible entre collège et lycée. Les femmes renforcent le pre- mier item par rapport aux hommes. Le contact avec la discipline est plus souvent cité par les professeurs de lettres et moins souvent cité par les pro- fesseurs enseignant en ZEP.

Plutôt

compréhensible 2

59 39

53

67 57

45

32 41

2

2 2

Plutôt injuste

Sans opinion

- 30 ans 30 - 39 ans

40 - 49 ans 50 ans et plus

L’OPINION DES ENSEIGNANTS

SUR LA DIFFICULTÉ À REVENDIQUER UNE RÉDUCTION DU TEMPS DE TRAVAIL

©THIERRY NECTOUX

©THIERRY NECTOUX

(6)

Question 16 : L’ouverture de négociations sur la réduction du temps de travail des enseignants vous paraît-elle une revendica- tion tout à fait prioritaire, assez prioritaire, une priorité parmi d’autres ou pas une priorité ?

Ces réponses montrent une véritable inhibition par rapport à la réduc- tion du temps de travail si l’on compare ces réponses au sentiment pro- fond d’injustice que ressentent massivement les professeurs. Elles reflè- tent aussi le fait, que l’on avait perçu pendant les grèves de décembre et janvier, que les enseignants ne se reconnaissent pas dans un processus de RTT identique à celui d’autres catégories de salariés. La perception est assez nettement différente au fur et à mesure qu’on a affaire à une population d’enseignants plus âgés.

• Tout à fait prioritaire... 14 37

• Assez prioritaire ... 23

• Une priorité parmi d’autres... 43

• Pas une priorité... 20 63

• Sans opinion ... 0

100 %

Question 17 :Est-ce qu’une réduction du temps de travail des ensei- gnants doit s’entendre selon vous :

Cette question donne la clé de la précédente : très majoritairement, les enseignants ne perçoivent pas la réduction de leur temps de travail comme une simple réduction du nombre d’heures de cours même si beaucoup ne l’excluent pas.

• Comme uniquement une réduction

des heures de cours... 7

• Comme la prise en compte de tâches nouvelles dans

le service des enseignants ... 54

• Les deux ... 37

• Sans opinion ... 2 100 %

}

}

27 35

44 39

55 73 65

- 30 ans

Prioritaire Pas prioritaire

30 - 39 ans

50 ans et plus 40 - 49 ans

61

Question 18 :Est-ce que la prise en compte de tâches nouvelles dans le service, comme la concertation, serait pour vous une remise en cause de votre liberté pédagogique ?

• Oui... 12

• Non... 87

• Sans opinion ... 1 100 %

Question 19 :Est-ce que la prise en compte de tâches nouvelles autres que d’enseignement serait pour vous une remise en cause des missions de l’enseignant ?

Les temps de concertation en déduction du service sont très largement plébiscités et ne sont pas considérés comme une atteinte à la liberté péda- gogique individuelle. Par contre, on voit bien qu’un débat interne tra- verse la profession sur la nature des missions dévolues à l’enseignant du second degré. Intégrer des tâches nouvelles modifierait les missions pour une partie importante de la profession. Le sondage ne permet pas de dire si c’est en positif ou en négatif. Cette perception est plus vive chez les 30-39 ans, chez les plus âgés, chez les agrégés, chez les professeurs de langue vivante.

• Oui... 42

• Non... 56

• Sans opinion ... 2 100 %

©THIERRY NECTOUX

LA PRIORITÉ DONNÉE À L’OUVERTURE DE NÉGOCIATIONS SUR LA RÉDUCTION DU TEMPS DE TRAVAIL

(7)

Question 20 :Parmi ces quatre facteurs d’allègement de la charge de travail, quel est celui qui vous paraît prioritaire ?

Contrairement aux affirmations de nombreux experts, le facteur principal d’allègement de la charge de travail prioritaire pour les professeurs réside bien dans la réduction du nombre d’élèves par classe.

Cette demande reste d’année en année une constante. Elle est plus forte en lycée général et en LV, moins forte en ZEP où les effectifs sont en général moins chargés.

• La réduction du nombre d’élèves par classe... 54

• L’intégration de la concertation dans le service ... 20

• La multiplication des travaux en petits groupes ... 18

• L’intégration de la formation continue dans le service ... 7

• Sans opinion ... 1

100 % Question 21 :Estimez-vous souhaitable ou non qu’à l’avenir on aille davantage vers l’attribution de décharges de service en fonction de situations particulières ? • C’est souhaitable ... 76

• Ce n’est pas souhaitable ... 17

• Sans opinion ... 7 100 %

Question 22 :Quels sont les critères qui devraient être pris en compte pour des décharges de service ?

(Liste lue par l’enquêteur)

(1) Le total des pourcentages est supérieur à 100, les personnes interrogées ayant pu donner plusieurs réponses

L’idée d’une relative prise en compte des sujétions particulières pour attri- buer des décharges est largement partagée. La hiérarchie établie confirme le bien-fondé des demandes du SNES : prendre en compte l’enseignement avec des élèves difficiles, prendre en compte les besoins de concertation et le nombre d’heures avec des classes chargées, décharger les professeurs qui assument les séquences de vie de classe. Les autres demandes sui- vant de très près. A noter que le fait d’enseigner dans un lycée arrive assez loin, y compris chez les professeurs des lycées.

Rang

• Le travail avec des élèves en situation difficile 79 1

• La concertation avec les autres enseignants,

le travail en équipe 74 2

• Le nombre d’heures passées

avec des classes chargées 58 3

• Le suivi des élèves,

les séquences de vie de classe 53 4

• La formation continue 49 5

• La présence d’enfants handicapés

dans les classes 44 6

• Le travail de conseiller pédagogique 43 7

• Le travail induit par les évaluations nationales

et les examens blancs 41 8

• La préparation des examens 33 9

• Les corrections de copies 32 10

• La participation aux instances de l’établissement 32 10

• La gestion du matériel 31 12

• Le fait d’enseigner dans un lycée 22 13

• Autres 3 14

• Sans opinion 1

% (1)

©THIERRY NECTOUX

(8)

A côté du sondage, une enquête a été adressée à l’ensemble des syndiqués par l’intermédiaire de l’US.

Il s’agissait de questions ouvertes permettant des réactions spontanées sur des sujets

qui recoupent ceux du sondage, l’image des enseignants, les moyens de la redresser, ce qui a évolué dans le métier, la charge de travail et ce qu’il faut faire pour la réduire.

Ce qui frappe dans les réponses, c’est d’abord leur nombre ; nous en sommes à 2 500. C’est ensuite leur nature : toujours très développées et presque toujours marquées par la contradiction entre la passion pour le métier et la sensibilité aiguë à cette image négative que nous renvoie si souvent l’opinion publique.

Les réponses ont été si riches que la SOFRES que nous avions chargée de les analyser a dû embaucher du personnel supplémentaire et n’a pu, pour l’instant, en dépouiller qu’un quart. Pour autant, que chacun sache bien que l’ensemble des réponses seront bien lues et utilisées par l’ensemble des secteurs du SNES.

Si les citations des réponses des collègues, souvent spectaculaires, sont d’une lecture facile, ce n’est pas toujours le cas des tableaux. Nous donnerons, notamment à l’occasion du premier, quelques indications.

BERNARD BOISSEAU, cosecrétaire général

Charge de travail

et conditions d’exercice du métier d’enseignant

D.R.

(9)

L’image des enseignants dans le grand public

Comment lire le premier tableau

94 % des réponses font référence à une image négative des enseignants dans l’opinion. 20 % a une image positive. Si la somme de 94 et de 20 est nettement supérieure à 100, c’est que la réponse d’une partie des collègues à la question posée comprend à la fois des références au positif et au négatif.

Par ailleurs 19 % ont répondu en apportant des témoignages sur les conditions d’exercice du métier. Ces 19 % recoupent, au moins pour partie les 94 % et les 20 % mentionnés ci-dessus.

Parmi les 94 % qui font référence à une image négative, 56 % évoquent

« les privilèges », 28 % la « méconnaissance du travail enseignant », 15 % l’influence d’Allègre, etc.. La somme des items correspondant à l’image négative dépassent largement les 94 % : c’est évidemment la conséquence des réponses qui évoquent simultanément plusieurs items.

A signaler que pour ne pas alourdir la présentation, nous n’avons pas repris les items qui font des scores plus faibles : par exemple nous ne faisons pas figurer « les enseignants sont immobilistes et conservateurs » qui figurent dans 2 % des réponses, ni « les profs sont tenus pour res- ponsable de l’échec scolaire » que l’on retrouve dans 4 % des réponses.

Cet exemple particulier met en évidence qu’en terme de nombre de réponses la somme des sous items d’un item général peut être supé- rieur ou inférieur à l’item général.

Question 1 :A propos de l’image du métier d’enseignant dans le grand public, dans les médias, quelle est votre opinion ? Qu’auriez- vous à dire à ce sujet ?

LES ENSEIGNANTS ONT UNE IMAGE NÉGATIVE 94 dont :

• Nous passons pour des privilégiés, des nantis

(vacances, grèves, absentéisme, travaillant peu...) ... 56

• Négative mauvaise/dégradée ... 32

• Méconnaissance du travail des enseignants/

de la lourdeur de la tâche/des difficultés (horaires,

salaires réels, travail en dehors des cours...) ... 28

• Rôle néfaste des médias/véhicule des idées fausses/

une image caricaturale ... 26

• Une image dégradée depuis les propos

de Claude Allègre ... 15

• Absence de reconnaissance du mérite des profs/

de la difficulté de leur travail/sentiment d’inutilité/plus

de mission éducative/ce métier n’attire plus ... 10

• Contradictoire/mitigée/oui pour les profs des écoles,

non pour les collèges et lycées/floue... 10 TÉMOIGNAGES SUR LES CONDITIONS D’EXERCICE

DU MÉTIER D’ENSEIGNANT 19

• dont : témoignages portant sur les élèves

(comportement, effectifs, hétérogénéité)... 5

• dont témoignages sur les rapports avec les autorités

de tutelle/la hiérarchie/les parents... 5

• dont témoignages sur la politique de l’éducation

(réformes, salaires, etc.) ... 5

• dont témoignages sur le contenu (charge de travail)... 5 LES ENSEIGNANTS ONT UNE IMAGE POSITIVE 20 dont :

• Les enseignants bénéficient d’une reconnaissance des difficultés grandissantes de l’exercice de leur métier/

inspirent le respect en raison des difficultés

qu’ils rencontrent ... 16

« Hélas toujours considérés comme des gens qui ne font pas grand chose, trop de vacances et de temps libre, financièrement privilégiés avec des tas de primes (lesquelles ?). Le grand public n’a aucune conscience de la pénibilité due au contact avec « l’humain » et ses innombrables pro- blèmes psychologiques, devant résoudre ce que les parents ne peuvent résoudre chez eux avec deux ou trois enfants, nous c’est par trente ! »

(45 ans, physique-chimie, lycée)

« L’image qui me dérange est celle qui fait des enseignants des « planqués », alors que nous sommes peu payés, que nous ne nous arrêtons pas de tra- vailler en sortant de l’établissement ni pendant les vacances et que nous sommes tous les jours face à une violence grandissante. »

(24 ans, lettres modernes, lycée)

« Les enseignants ont beaucoup de vacances, sont souvent en grève et sont bien payés pour assurer moins de 20 heures de travail hebdomadaire. C’est ce que pensent beaucoup de gens, même certains de mes copains, sans oublier notre précédent ministre ! On veut aussi qu’ils suppléent les parents “démis- sionnaires”».

(54 ans, lettres classiques, lycée)

« L’image me paraît dévalori- sée, toujours en vacances, tou- jours absent (maladie, stage) c’est la faute de l’enseignant.

Les études ne garantissent plus l’emploi. »

(50 ans, langues vivantes, lycée)

« L’image est mitigée, d’un côté l’enseignant est souvent assimilé à un tire-au-flanc “un fonctionnaire inamovible” toujours en vacances, d’un autre côté peu de gens seraient prêts à devenir enseignants (malgré ces fameux «avantages») car les incidents survenus dans certains établissements leur font peur et ils se rendent compte que ce n’est pas tout rose. » (26 ans, histoire-géographie, collège)

« Cette image est mauvaise, on nous envie toujours nos vacances et «on»

ne veut voir que le nombre d’heures de cours devant les élèves. Le ministre Allègre a beaucoup contribué à salir notre image et il sera dif- ficile de renverser les choses. » (55 ans, langues vivantes, collège)

« Elle est inexacte : “les enseignants ne travaillent que 18 heures par semaine, ils sont toujours absents, ils n’ont choisi leur métier que pour les vacances, le salaire net de base est de 1 500 euros...”. Faux, faux et archi-faux. Assez de clichés ! » (28 ans, langues vivantes, collège)

« Les parents d’élèves que j’ai rencontrés m’ont toujours semblé solidaires de nos difficultés (gestion de l’indiscipline, de l’hétérogénéité...), voire m’ont signifié leur soutien. Les médias me paraissent souvent ignorants de la réalité du métier (les réformes sont présentées sans distance cri- tique, sans enquête réelle – même au Monde...) et véhiculent du coup l’idée que les profs boudent systématiquement le progrès ! La présenta- tion des conditions de travail est réduite au problème de la violence (tout le monde ignore dans quelles conditions s’effectuent parfois les cor- rections du bac...). Enfin, nous restons de grands fainéants, toujours en vacances, aux yeux de beaucoup ! » (30 ans, lettres modernes, lycée)

©THIERRY NECTOUX

(10)

« Une perte de crédibilité alimentée par les propos d’Allègre mais aussi par la frilosité et le corporatisme d’une partie des collègues et des syn- dicats. Des positions syndicales notamment dans le SNES qui sem- blent incohérentes, colloque sur le métier et refus de certains nou- veaux types d’enseignement ou de remettre à plat statut et service. »

(44 ans, histoire-géographie, lycée)

«Un métier où l’on a beaucoup de temps libre et de vacances. Un métier reconnu difficile “surtout avec les jeunes de maintenant !” (sic). Je m’occupe d’une association de football, militant SNES, depuis presque trente ans. Dans les repas familiaux, entre amis, c’est toujours le même discours, alors à quand le changement d’opinion ! ».

(48 ans, mécanique, lycée technique)

«L’image du métier d’enseignant a été dévalorisée. Pour une grande par- tie des gens, nous sommes des privilégiés, avec nos 18 heures de cours, des profs souvent absents ! Pour une partie de nos élèves, nous ne valons par grand-chose, car nous sommes bien payés ».

(46 ans, sciences de la vie et de la Terre, collège)

« Une image plus positive du professeur. Ce qui est négatif, toujours en vacances, 18 heures de cours. Conclusion valoriser le rôle de professeur, communiquer « c’est quoi un professeur ? »

(53 ans, cuisine-hôtellerie, lycée technique)

« L’offensive d’Allègre a laissé des traces. Elle a libéré une parole anti- enseignante et a installé l’idée que les intérêts des élèves et des familles ne coïncidaient pas voire étaient opposés à ceux des enseignants. Le contenu culturel et intellectuel des activités scolaires est systématique-

ment ignoré. » (histoire-géographie, collège)

« L’image transmise par les médias est très réductrice. On y voit le pro- fesseur assurant ses 18 heures de cours, c’est tout ! La réalité du métier est rarement montrée et expliquée. Sans parler des erreurs grossières faites au sujet de la rémunération. Les médias ne rendent guère compte de la disparité des situations. » (38 ans, langues vivantes, collège et lycée)

« Je ne suis pas une privilégiée, surpayée par rapport aux heures de tra- vail devant les élèves et ayant beaucoup de vacances. J’ai passé le CAPES il y a trois ans, et depuis deux ans je vis séparée de mon mari, à 600 kilomètres de la maison la première année et à 300 kilomètres cette année. Cela fait, qu’avec les doubles frais, je gagne moins du SMIC par mois, sans compter la fatigue des déplacements et la vie de famille sacrifiée. De plus, mon travail réel dépasse les 40 heures par semaine. »

(44 ans, histoire-géographie, collège)

« Je ne me sens pas concernée par le terme du “fonctionnaire” qui n’est pas une profession mais un statut. Il faudrait dont redéfinir haut et clair les implications de ce statut et différencier spécifiquement les différentes professions qu’il recouvre. » (59 ans, lettres classiques, collège, IUFM)

« L’image du métier d’enseignant paraît – surtout depuis le passage de Claude Allègre – peu reluisante dans le grand public. L’enseignant est systématiquement associé à vacances. De plus, est devenu enseignant celui qui, de par des études médiocres, n’a pu faire mieux – c’est quand même un docteur en sciences qui écrit ! Mais, depuis peu, j’ai l’im- pression que les médias tendent à véhiculer toutes les difficultés du métier et cela peut nous aider à être mieux compris et enfin reconnus.

(30 ans, physique-chimie, collège)

« Nous passons à tort pour des privilégiés, des nantis, la radio, la télé- vision nous ignorent de plus en plus. »

(41 ans, sciences et technologie du tertiaire, lycée)

©THIERRY NECTOUX

©THIERRY NECTOUX

(11)

Ce qu’il faut faire pour améliorer l’image des enseignants dans le grand public

Question 2 :Pour que l’image des enseignants soit meilleure, que faudrait-il davantage dire ou faire sur le métier

d’enseignant vis-à-vis du grand public, des parents ?

• Communiquer pour mieux faire connaître et comprendre la réalité du métier d’enseignant/expliquer/faire un film/

une campagne d’affichage/expliquer que les enseignants doivent bénéficier de la RTT/meilleure reconnaissance de l’enseignant/revaloriser le métier ... 66

• Améliorer les relations des enseignants avec les parents/

avec les élèves/moins d’incivilités/de violence ... 16

• Enrayer la médiatisation exclusive des aspects négatifs/

mettre fin au parti pris des médias ... 10

• Redéfinir le rôle de l’enseignant/rédéfinition du métier d’enseignant/ne plus avoir à assumer un rôle d’assistante sociale, d’infirmière, de psychologue/recentrer

l’enseignement sur la transmission des savoirs... 9

• L’augmentation des salaires/revalorisation des grilles

de salaires ... 7

• Que le ministère de l’Éducation nationale soutienne les enseignants/reconnaissance des enseignants par

l’administration/amélioration des relations ... 6

• Rétablir l’autorité de l’enseignant dans le système éducatif/

plus d’autorité/de répression/moins de laxisme... 5

« Présenter ce qui marche, même dans les ZEP. Faire de la publicité aux projets, faire qu’ils soient appuyés par l’opinion, quand ils vont dans le sens de l’aide aux élèves, sans pour autant être coûteux. »

(45 ans, sciences de la vie et de la Terre)

« Il faudrait parler davantage des heures que nous passons à préparer les cours, à corriger les copies. Pour ma part, j’en ai marre de me payer des semaines de 50 heures minimum, de travailler souvent même le dimanche et surtout pendant les petites vacances, sans la moindre reconnaissance du grand public. Il faudrait leur faire savoir également les difficultés que nous rencontrons : problèmes de discipline, admi- nistration obtuse, emplois du temps incohérents, réformes absurdes (3 heures-2 heures), coefficients trop faibles pour motiver les élèves, manque de temps pour les élèves... » (50 ans, langues vivantes, lycée)

« Il faudrait ne laisser passer aucune contrevérité, donner des chiffres, montrer des évolutions concrètes (ce qu’il y avait avant, ce qu’il y a après et pas seulement la nouveauté, toujours séduisante, parce que

«moderne»). S’associer davantage avec les parents, sur le terrain, et pas seulement avec les fédérations de parents. »

(30 ans, lettres modernes, lycée)

« Insister sur des revendications unificatrices, dont la principale me semble être le nombre d’élèves par classe. Cette revendication devrait être la

“rengaine” de toute la FSU. Il faut faire éclater la contradiction entre l’évo- lution de la société, le nécessaire renouvellement pédagogique, les

méthodes actives qu’on nous recommande d’intégrer et le maintien des effectifs surchargés. Ce n’est pas une stricte question de résultats scolaires.

C’est un choix de société. On peut gagner l’opinion à un abaissement important progressif et systématique des effectifs du type “pas plus de 25 élèves par classe en 2010, 20 en 2020”. » (Histoire-géographie, collège)

« Il faudrait d’abord faire comprendre aux parents que les enseignants ne sont rien, si eux, les parents, ne jouent pas leur rôle d’adulte devant éduquer un jeune. Il faudrait que les parents comprennent que l’école ne peut jouer son rôle que s’ils vont dans son sens et qu’ils croient en elle et en ses profs. Il faudrait que les médias fassent la lumière sur le fait que le système éducatif est la voie qui donne la chance à un enfant ou à un adolescent de trouver sa place dans la société. Ce sont d’abord et parfois seulement les équipes pédagogiques qui se préoccu- pent de l’avenir des élèves et de leur orientation. »

(28 ans, lettres modernes, collège)

« J’aimerais être plus souvent en contact avec les parents, auxquels je dirais : “nous travaillons ensemble. Moi, je vais travailler de cette façon, dans telle direction, et vous, que feriez-vous pour que votre enfant vive une scolarité épanouissante ?”. Bref, j’attends qu’on établisse une relation différente entre enseignants et parents et qu’on ose abor- der la question des dites “incivilités”. Il serait bon que les parents (ou leurs représentants) participent à la prérentrée (présentation des pro- grammes, des attentes de l’enseignant...). »(45 ans, lettres modernes, lycée)

Série de reportages à la télévision. Communication sur la réalité de nos classes. Ouverture sur le monde extérieur à l’école. »

(39 ans, technologie, collège)

« D’abord expliquer, que si nous n’avions pas 15 jours de répit, nous ne pourrions continuer à assumer nos tâches, et ensuite dire que l’on tra- vaille autant sinon plus ! » (53 ans, langues vivantes, collège)

« Je vais paraître défaitiste, mais je crains qu’il n’y ait pas grand chose à faire. Mise en avant des diplômes (des tas de gens croient qu’un prof de Troisième n’a pas dépassé la Troisième). Mise en lumière des contraintes : correction des copies, réunions de travail systématiquement après 18 heures, travail le samedi matin, conseils de classe après 18 heures, horaires qui changent chaque année, problèmes disciplinaires,

fatigue. » (36 ans, physique-chimie, lycée)

« L’image des enseignants serait meilleure si notre situation était enviable ! Mal payés et peu respectés... Quels parents souhaitent aujour- d’hui voir leur enfant devenir prof ? Ce n’est pas l’image qu’il faut chan- ger, c’est la réalité du métier. » (45 ans, mathématiques, collège)

« Mieux faire connaître la profession, les tâches et les responsabilités qui lui incombent, le temps réel de travail effectué (préparation des cours, correction des devoirs, etc.), les difficultés rencontrées sur le terrain, les diverses pressions à gérer au quotidien. » (26 ans, documentaliste, collège)

©THIERRY NECTOUX

(12)

Ce qui a changé en positif dans le métier

Question 3 :Qu’est-ce qui a changé en positif dans le métier, selon vous, depuis dix ou quinze ans ?

CITENT DES CHANGEMENTS POSITIFS 54 dont :

• La pédagogie : expression orale/façon d’enseigner/

interdisciplinarité/prise en compte des problèmes pédagogiques/la cohérence des programmes/la qualité des programmes/nouveau bac/reconnaissance

de l’enseignement technologique ... 19

• L’amélioration des moyens matériels : matériel plus performant, mieux renouvelé/informatisation/usage

des photocopieurs/entretien des locaux/les locaux... 12

• Le travail collectif/concertation/approche collective du suivi des élèves/mixité du personnel... 11

• Les rapports avec les élèves/moindre formalisme/respect des enseignants vis-à-vis des jeunes/baisse de la violence/

l’accent mis sur l’éducation à la citoyenneté... 8

• La formation des enseignants/profs plus qualifiés/

formation rapide et compétente des jeunes collègues/

le CAPES/la mise en place de la formation continue... 7

• La diminution des effectifs en ZEP/la diminution du nombre d’élèves par classe/le développement des modules en demi-classes/la création de classes spécifiques

pour les élèves en difficulté ... 6

RIEN / AUCUNE AMÉLIORATION 29

• Sans réponse... 13

« Je ne travaille que depuis 5 ans, mais à entendre mes collègues : rien. »

(50 ans, langues vivantes, lycée)

« Je n’ai pas assez de recul, mais peu de choses, me semble-t-il ? »

(30 ans, lettres modernes, lycée)

«J’ai beau chercher, je ne trouve pas ! »

(46 ans, sciences de la vie et de la Terre, collège)

«Sur le fond, la qualité de l’enseignement se maintient et progresse. Dans ma matière, sans céder à la passion de l’actualité pour l’actualité, nous rendons compte chaque année de l’évolution du monde. L’école n’est pas du tout coupée du monde. Elle “enseigne” à sa façon le rock et l’in-

formatique. » (Histoire-géographie, collège)

« Même si cela reste timide, une certaine ouverture sur le monde exté-

rieur. » (39 ans, technologie, collège)

« Les programmes, en langues surtout : davantage de conversation courante et plus de liberté pour aborder n’importe quel thème, en collège. » (53 ans, histoire-géographie, collège)

«Pour moi qui enseigne les mathématiques, c’est le regard de l’inspec- tion qui a changé. Leurs critiques sont davantage positives et représentent une aide. Je trouve rassurant que les inspecteurs tiennent compte des difficultés des programmes et cherchent des solutions pour les “faire

passer”. » (45 ans, mathématiques, collège)

« Plus de travail d’équipe, de partenariat inter et pluridisciplinaire entre les enseignants. Moins de cloisonnement entre les disciplines et plus d’ouverture sur l’extérieur et le monde extrascolaire. »

(26 ans, documentaliste, collège)

« Dans ma discipline, les programmes sont plus interactifs, plus vivants.

Sinon, d’une manière générale, je ne vois pas. »

(36 ans, physique-chimie, lycée)

©THIERRY NECTOUX

(13)

Ce qui a changé en négatif

Question 3 bis :Qu’est-ce qui a changé en négatif ?

LES CONDITIONS D’EXERCICE DU MÉTIER D’ENSEIGNANT 90 dont :

• Stress/fatigue/épuisement/manque de punch ... 5

Dont les élèves 63

dont :

• Le comportement des élèves/la relation avec les élèves

(violence verbale, physique, incivilités) ... 28

• Les effectifs surchargés/nombre d’élèves par classe... 23

• La démotivation/le manque d’intérêt/l’absentéisme/

l’absence de travail des élèves... 18

• Hétérogénéité des classes ... 12

• La baisse du niveau des élèves (perte des valeurs de base, niveau général...) ... 11

Dont le contenu 49

dont :

• La charge de travail en dehors des heures de cours/

pendant les vacances/le temps libre (correction copies,

projets, conseils, réunions, préparations...) ... 28

• Les programmes/Les programmes plus lourds/

trop lourds/mal conçus/généralisation des pseudos expérimentations/itinéraires de découverte/dévalorisation du travail disciplinaire/des disciplines de base/

au profit d’actions parallèles ... 18

• Diminution des horaires élèves/horaires faibles en langue vivante/en français... 14 Dont la politique de l’Education nationale 36 dont :

• Les réformes successives/incessantes/incohérentes

de l’Education nationale... 12

• La précarisation des jeunes professeurs/les mutations/

les évolutions de carrière ... 8

• La baisse des salaires/du pouvoir d’achat/déréglementation des grilles de salaires ... 7

• La formation continue/sur le temps libre/obligation de

rattraper des temps de formation... 6 Dont les rapports avec les autorités de tutelle/

la hiérarchie/les parents 33

dont :

• Les rapports avec la hiérarchie/l’administration/l’inspection/

les chefs d’établissement/pressions/intimidations/

autoritarisme/mise en concurrence des profs au sein

d’un même établissement... 18

• Les rapports avec les parents/les parents sont plus exigeants avec les profs qu’avec leurs enfants/critiquent les profs/donnent systématiquement tort aux profs ... 13

• La démission de l’autorité parentale/les enseignants doivent remplacer l’autorité parentale/le laxisme de l’administration/des chefs d’établissement envers

les parents et les élèves... 11

L’IMAGE DES ENSEIGNANTS 13

dont :

• Absence de reconnaissance du mérite des profs/

de la difficulté de leur travail/sentiment d’inutilité/

plus de mission éducative/ce métier n’attire plus... 6

« Les programmes trop ambitieux et la réduction des heures d’ensei- gnement par classe. La violence des élèves. Les salaires ne sont pas rééva- lués, alors que la plupart des enseignants ont au moins bac + 4. »

(24 ans, lettres modernes)

« Les réformes successives qui se sont abattues sur le secondaire ces der- nières décennies ont eu les conséquences suivantes : surcharge de tra- vail, stages de formation, nouveaux programmes et nouvelles méthodes, donc nouvelles préparations et corrections alourdies, voilà pour les ensei- gnants. Pour les élèves : nivellement par le bas à force de privilégier les prétendus savoir-faire au détriment des savoirs, de plus en plus d’illet- trés nous arrivent en Seconde ! Moins de 10 % d’entre eux maîtrisent la lecture, l’orthographe et la syntaxe. » (54 ans, lettres classiques)

« Avec les nouveaux enseignements, pas assez de formation, pas assez de temps de concertation, des effectifs toujours aussi lourds. Un poids de l’administratif accru, des sollicitations toujours plus nombreuses.

Personnellement, je fais passer trois types d’épreuves de bac : histoire-géographie / TPE / histoire des arts. »

(44 ans, histoire-géographie, lycée)

« Le nombre excessif de réunions, les stages, l’élaboration des sujets d’exa- men, les visites d’entreprises, le suivi de thèmes, les projets d’établissement...

tout cela, pris sur le temps libre, nuit au travail d’enseignement. Bilan : moins de

devoirs donnés, moins de contrôles et beaucoup de fatigue. La dévalo- risation salariale par rapport aux entreprises pour un même niveau d’études, surtout passé 35 ans. J’ai évalué à 43 heures par semaine ma moyenne horaire de travail (30 heures de présence au lycée plus 13 heures à la maison). » (48 ans, mécanique, lycée technique

« De plus en plus de réunions, de projets, de processus d’aide aux élèves, de négociations avec les élèves. Tout cela est usant. Aucune contrepar- tie, pas d’heures payées en plus, les élèves font de moins en moins d’ef- forts. Pour quels résultats, tout ça ? Des classes de plus en plus hétérogènes et difficiles à gérer. » (46 ans, sciences de la vie et de la Terre, collège)

« On assiste à un effritement des tâches, à une dégradation des condi- tions de travail, à une réduction des horaires qui entraîne un nombre plus important de classes. On ne peut plus faire de travail approfondi, ce qui entraîne un sentiment de frustration. Le travail reste superficiel et décevant. » (38 ans, langues vivantes, collège et lycée)

« Les élèves sont de plus en plus difficiles. La diminution des horaires de classe (en particulier en langues vivantes) d’où une augmentation de la charge de travail. » (32 ans, langues vivantes, lycée)

« Je crois que pour une bonne part de la population, l’enseignant a perdu toute considération et toute marque de respect. » (28 ans, lettres modernes, collège)

«L’autorité de l’enseignant en a pris un coup. Les élèves sont moins atten- tifs. Il y a trop de dérapages comportementaux dans certains établis- sements. Il est, dans certains cas, impossible d’enseigner. Je déplore éga- lement la dévalorisation du savoir au profit du savoir-faire. »

(45 ans, lettres modernes, lycée)

« Les relations avec les parents. Les enfants de plus en plus difficiles.

Aucune évaluation de terrain sur les différentes réformes. La suppres- sion des voies diversifiées en collège (Quatrième AES, Quatrième et Troi- sième techno, CPA...). » (39 ans, technologie, collège)

©THIERRY NECTOUX

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