Correctif de l’analyse des textes sur l’évolution de la conception de l’amour en couple
Evolution de la conception de l’amour en couple
Les motivations des couples à se marier
- Volonté de rendre la relation de couple publique et donc de l’officialiser. Le mariage reste une étape importante pour certains couples afin de fonder une famille même si celui-ci n’est actuellement plus nécessaire.
- Le mariage conserve une dimension symbolique très forte. Les couples se marient afin de se distinguer des autres formes d’union et s’engagent dans une relation qu’il souhaite durable. Le mariage donne du crédit, de la reconnaissance et de la valeur au couple.
- Evocation de raisons administratives et financières
- Retour aux motivations religieuses même si celles-ci sont minoritaires
Motivations nouvelles ou similaires à celles des années 70 ?
- Dans les années 70, il fallait se marier pour fonder une famille. La reconnaissance d’un couple impliquait de se marier. Par contre, à l’heure actuelle, il y a différentes unions possibles. Il n’est plus obligatoire de se marier pour fonder une famille, cohabiter,…
- Alors que l’institution matrimoniale a été remis en question dans les années 80-90 par la génération des Baby-boomers, les jeunes redonnent une dimension symbolique forte à celle-ci. Ils souhaitent réussir leur mariage dans la durée et éviter les écueils vécus par leurs propres parents (divorces). Le mariage est donc à nouveau perçu de manière plus positive et les jeunes souhaitent marquer leur union par une belle fête.
Importance de faire couple aujourd’hui alors que le mariage n’a plus la cote
- Statistiquement, les jeunes se mettent pour la première fois en couple vers l’âge de 23-26 ans (chiffres assez similaire dans les années 70).
- Phénomène nouveau : le nomadisme conjugal. Les individus ne s’engagent plus nécessairement durant toute une vie avec la même personne. Il y a une augmentation significative du divorce.
- Cette augmentation démontre que pour les individus, il est plus important d’être heureux dans une relation de couple que d’assurer la pérennité d’une relation. Ainsi, si un membre du couple ne se sent plus heureux dans la relation, il aura aujourd’hui tendance à souhaiter la séparation plutôt que d’assurer la continuité du couple. Le bonheur, l’épanouissement individuel, la liberté sont devenus des valeurs centrales.
- Les femmes ne sont plus dépendantes du mari au sein de la famille puisqu’elles ont fait des études, ont un travail et savent donc s’assumer financièrement. Dès lors, elles osent franchir le pas vers le divorce
lorsqu’elles ne sont plus satisfaites de leur relation au sein du couple.
D’ailleurs, ¾ des divorces sont demandés par les femmes.
- Il est donc toujours aussi important de faire couple mais pas à n’importe quelle condition. Chaque couple souhaite personnaliser sa relation et chaque membre tente de conserver une partie de sa liberté et de son autonomie.
Les conditions ayant amené l’autonomie au sein des couples
- Révolution des mœurs et des mentalités grâce à la révolution de mai 68.
La loi a embrayé le pas en promouvant l’égalité des sexes (acquisition de droits similaires entre l’homme et la femme)
- Scolarisation de la femme et accès au monde professionnel accordant à celle-ci une plus grande indépendance financière
- Contraception permettant le contrôle des naissances. La femme décide davantage des relations et du type de relations qu’elle souhaite avoir.
Le couple fissionnel
- Aujourd’hui, dans la relation, les individus ne souhaitent plus se confondre.
Chacun a sa vie, son autonomie et ces deux vies réunies par l’amour donneront naissance à un troisième espace, celui du couple.
Il est donc important de pouvoir exister « ensemble et séparément » (« Etre libres ensemble selon F. de Singly).
Pour que l’amour puisse survivre au temps, il semble dès lors important de se ressourcer ailleurs que dans le couple.
Il n’est plus question que le couple fasse tout ensemble comme le couple des années 50 (modèle qui a longtemps perduré).
La femme a pris son autonomie d’abord au travail et elle a désiré la prendre aussi au niveau du couple en développant son réseau d’amies, en investissant dans des activités personnelles.
Ce type de relation est aujourd’hui nommé par les sociologues l’amour fissionnel. Amour dans lequel on se lie sans se nouer à l’autre, sans s’enfermer.
- Ce couple va devoir gérer l’éloignement et la distance avec le rapprochement pour que le couple puisse sans cesse se regénérer. Le contrat est à régulièrement rediscuté pour que chaque partenaire puisse se sentir bien dans la relation.
- Ce nouveau modèle bouleverse la question de la sexualité et de la fidélité.
La fidélité n’est plus liée au corps (les aventures extra-conjugales peuvent être dédramatisées au sein de certains couples si celles-ci sont acceptées par les partenaires qui peuvent malgré tout se sentir reconnus et aimés par l’autre).
- Ce modèle questionne également la répartition des rôles au sein du couple. Les femmes ne souhaitent plus se contenter aux rôles féminins que la société leur a attribués pendant des décennies. Les hommes l’ont
accepté. Toutefois ceux-ci n’ont pas encore eux-mêmes redéfini leur rôle et leur identité masculine.
- L’identité, grâce au modèle de l’amour fissionnel n’est plus figée par le partenaire. Elle est en construction permanente et en fonction de toutes les expériences vécues et par les rencontres.
Dans l’amour fissionnel, la relation peut-être d’autant plus remise en question si l’amour n’est plus aussi fort. Il paraît peu soutenable de poursuivre la relation si l’on se perd dans la relation. Mais, si le couple arrive à se construire de nouveaux principes et abandonner complètement l’idéal de fusion romantique et à se détacher des représentations sociales, peut-être y aura-t-il moins de séparations.
