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La lutte contre les adventices sera-t-elle plus difficile cette année ?

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Janvier 2019 - N°462 PERSPECTIVES AGRICOLES

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L’OBSERVATOIRE

QUESTION D’A CTU

Avis de Damien Boucheron d’ARVALIS - Institut du végétal

LA LUTTE CONTRE LES ADVENTICES sera-t-elle plus diffi cile cette année ?

Pour Damien Boucheron, technicien de la région Est chez Arvalis, il faut, plus particulièrement cette campagne, profiter de chaque fenêtre climatique pour intervenir contre les adventices. Attendre les reprises de végétation risque d’augmenter la nuisi-

bilité des mauvaises herbes.

Perspectives Agricoles :Comment se présente la situa- tion dans les champs ?

Damien Boucheron : Un fort salissement des parcelles de céréales est constaté du fait de l’absence d’effi cacité des faux-semis de septembre et d’octobre. Les conditions sèches ont également pénalisé les désherbages de prése- mis et de postlevée. Certaines parcelles d’orge ou de blé atteignent 200 à 400 vulpins/m². Dans ces cas extrêmes, il risque même d’être nécessaire de retourner la culture plutôt que d’investir dans un désherbage qui semble perdu d’avance. À cause des repousses de blés, la probabilité de déclassement en fourrage est importante dans certaines parcelles d’orge brassicole. Il est ainsi opportun d’antici- per et d’intervenir le plus tôt possible en janvier ou février.

P. A. : Quelles sont les conditions de l’efficacité des produits ?

D. B. : Afi n de pénétrer rapidement à travers la cuticule des feuilles, les herbicides systémiques foliaires, comme les inhibiteurs de l’ACCase ou les produits auxiniques, ont besoin d’une hygrométrie supérieure à 70 % au moment du traitement et de températures douces, entre

5 et 20°C, les jours suivants. Certains herbicides sys- témiques foliaires peuvent être en partie racinaires, notamment les inhibiteurs de l’ALS tels que les sul- fonylurées. Dans ce cas, l’humidité du sol est pri- mordiale. Pour les produits de contact, qui agissent là où les gouttelettes tombent, la priorité sera la qualité de la pulvérisation et une bonne hygrométrie.

Quel que soit le mode d’action, la nature et le stade des adventices sont des facteurs importants, les produits étant plus effi caces sur des stades jeunes.

P. A. : Est-il préférable de traiter avant le premier apport d’azote ?

D. B. : Intervenir avant le premier apport d’azote est bénéfi que pour plusieurs raisons. Tout d’abord, éli- miner la concurrence le plus tôt possible sécurise le potentiel de rendement. Il faut également prendre en compte le fait que des adventices « fertilisées » sont plus diffi ciles à contrôler. Un essai réalisé en 2012 sur la station expérimentale d’Arvalis de Boigneville en blé tendre, avec 90 ray-grass/m², montre une perte de 13 q/ha lors d’un désherbage après le premier apport d’azote, par rapport à un désherbage effectué avant cet apport. De plus, l’azote absorbé par les adventices est perdu pour la culture. Un décalage du premier apport d’azote, entre fi n février et mi-mars, est rare- ment préjudiciable, sauf en sols superfi ciels ayant des reliquats de sortie d’hiver souvent très faibles.

P. A. : D’autres moyens de lutte contre les adven- tices sont-ils à mettre en œuvre ?

D. B. : Dans l’est de la France en particulier, le dés- herbage mécanique a une effi cacité très variable en fonction du nombre de passages, des outils utilisés et des conditions qui suivent les semis ; l’absence de pluie un à quatre jours après l’intervention est primordiale. La herse étrille et la houe rotative, plus effi caces sur les plantules, sont généralement utilisées à l’automne. La bineuse, dont l’usage est plus souple, fait preuve d’une bonne efficacité en sortie d’hiver. De meilleurs résultats sont obtenus en alliant interventions mécaniques et chimiques.

Dans les situations de résistance des vulpins, un désherbage chimique est préconisé à l’automne associé à un ou deux passages de herse étrille pour ensuite utiliser la bineuse en sortie d’hiver.

La gestion des adventices doit également se raison- ner à l’échelle de la rotation, en l’allongeant et/ ou en alternant les cultures d’hiver et de printemps.

Propos recueillis par Benoît Moureaux b.moureaux@perspectives-agricoles.com Damien Boucheron : « Utiliser les conditions agro-

climatiques favorables, à tout moment de l’hiver - forte hygrométrie, sol frais et amplitudes thermiques limitées - même si elles sont ultra-précoces».

© D. Chavassieux - ARVALIS-Institut du végétal

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