M. PRUD’HON,R. CORDESSE,
S. de ROUVILLE, J. THIMONIER, INRA-ENSA, Unité de Zootechnie Méditerranéenne, 2 Place Viala,
34060
Montpellier
CedexLes Camélidés sud-américains :
Le point des
connaissances
Depuis l’époque de Buffon où ils ont été introduits
enFrance, les
camélidés sud-américains sont restés cantonnés, le plus souvent, dans les
parcs zoologiques. Toutefois, depuis dix ans, des éleveurs, d’abord isolés
puis groupés pour la plupart dans l’association Alpagas et Lamas de
France qui compte
unecinquantaine de membres, ont mis
enplace des élevages de camélidés sud-américains. Les effectifs sont modestes (moins de 1 000 têtes réparties de façon égale entre alpagas et lamas) mais
l’intérêt suscité par cet élevage est important. Nombreux sont les éleveurs souhaitant acquérir des alpagas si les conditions d’importation le
permettent. Les demandes d’information
semultiplient ;
unepremière journée technique, organisée par l’association Alpagas et Lamas de
France, s’est tenue à Lyon
enseptembre 1992. L’Unité INRA de
Zootechnie méditerranéenne de Montpellier
acherché dès 1988 à mieux connaître les caractéristiques de
cescamélidés
enprenant pour modèle le Lama. Cet article fait le point des connaissances principales actuelles.
Résumé ,
L’élevage
de camélidés sud-américains a pu êtreenvisagé
dans le cadre d’unepolitique
d’entretien del’espace
et de diversification desproduc-
tions. Cette étude
bibliographique
permet de mieux évaluer lespossibilités
et les limites de cesespèces.
Il existe quatre
espèces
de camélidéssud-américains,
deux sauvages, le Guanaco et laVigogne,
et deuxdomestiques, l’Alpaga
et le Lama. Ellesvivent sur les hauts
plateaux
andins.Alpagas
et lamas peuvent sereproduire
en toutes saisons. Lareproduction présente
des traitsoriginaux :
les mâles,pubères
à un an, sont handi-capés jusqu’à
deux ans par des adhérencespréputiales
et sont rarementexploités
avant trois ans. Chez la femelle, l’ovulation,simple
leplus
sou- vent, estprovoquée
parl’accouplement.
Un seul foetus sedéveloppe, toujours
dans la cornegauche
de l’utérus. Lagestation
dure 345jours
envi-ron. Le
réaccouplement
estpossible
peuaprès
laparturition.
Lesjeunes pèsent
7-8kg (alpagas)
à 10-11kg
(lamas) à la naissance. Le sevrage a lieuvers 7 à 9 mois.
Alpagas
et lamas sont desruminants,
caractérisés par un estomac à 3compartiments,
sanshomologie
avec les quatrecompartiments
de l’estomac desovins,
bovins etcaprins.
Leur contenu, très sec, est riche en bactéries.Les
alpagas
consomment essentiellement del’herbe,
même en touffes hautes etgrossières ;
ce sont des"pâtureurs".
Leslamas,
normalement"pâtu-
reurs", consomment aussi, defaçon
minoritaire, desespèces
arbustives si l’herbe se fait rare.Alpagas
et lamas mangentgénéralement
moins que les ovins etcaprins
(30 à 55 gMS/kg
pO,75selon lesfourrages,
soit 20 à 40 % de moins àrégime comparable).
L’utilisationdigestive
des matières orga-niques
et azotées estégale (fourrages
de bonnequalité)
ousupérieure (fourrages grossiers,
pauvres enprotéines)
à celle de ces deuxespèces.
Les camélidés sud-américains coexistent sans
problème
avec lespetits
ruminants ; leurorganisation
sociale(hiérarchie, protection
dutroupeau)
nécessite un minimum de
précautions
dans la conduite des animaux.La
principale production
desalpagas
est leur toison formée de fibres fines (25 à30 ! )
et médullées, d’un rendement élevé (80 %) mais d’unpoids
modeste (1,7 et 2,8
kg
chez les femelles et les mâles). Les lamas ont des toisonsplus grossières
comportantégalement
despoils.
Elles sont utili-sables en artisanat.
En France, il n’existe encore aucune étude économique sérieuse qui permette d’inciter les éleveurs à investir dans l’élevage de camélidés sud- américains.
Les 2
espèces domestiques
decamélidés sud- américains sont
l’alpaga,
vivant àtrès haute altitude (4200-4800 m) et le
lama,
vivant à desaltitudes
plus faibles
(2300-4000m).Dans un contexte de
productions
animalesexcédentaires,
il est deplus
enplus
difficiled’assurer la survie des
élevages
dans lesrégions
à fortes contraintesclimatiques,
notamment dans les
régions
méditerranéennes et demontagne.
Un certain nombred’éleveurs,
isolés ou
associés, explorent
lespossibilités
offertes par des
espèces
peuexploitées jusqu’alors : cerfs,
bisonsd’Europe
oud’Amérique, autruches,
chèvresmohair,
camé-lidés
sud-américains,
etc...Face à ces
initiatives,
isolées mais souventspectaculaires,
lagrande
presse et les médias fontchorus,
avant même que ne soientconnues les
caractéristiques
et lesaptitudes
deces &dquo;nouvelles
espèces&dquo;.
Il a donc semblé intéressant de faire le
point
sur les camélidés sud-américains dont l’éleva- ge démarre à
peine
enFrance,
mais suscite desespérances
tant pour laproduction
de fibrestextiles de
qualité
que pour l’entretien del’espace
et le tourisme vert.1 / Principales espèces,
caractéristiques et distribution
Il existe
quatre espèces
de camélidés sud-américains,
deuxespèces
sauvages, le Guanaco et laVigogne,
et deuxespèces domestiques,
leLama et
l’Alpaga
(tableau 1). Trèsproches
lesunes des autres sur le
plan génétique
(2n = 74chromosomes),
cesespèces
sontinter-fertiles ;
leshybrides
lesplus fréquents
sont le Huarizo (Lama xAlpaga),
sans intérêtzootechnique,
etle Paco-Vicuna
(Alpaga
xVigogne),
intéressant pour sa laine.L’hypothèse
selonlaquelle
leLama et
l’Alpaga
seraient les formes domesti-quées respectivement
du Guanaco et de laVigogne
estpartiellement
infirmée par les études debiologie
moléculaire(Vidal-Rioja
etal 1991)
qui
montrent la très netteoriginalité
de la
Vigogne,
l’existence d’ungroupement monophylétique composé
du Guanaco et duLama ; l’Alpaga
se différencie de ceux-ci uni- quement au niveau descaractéristiques
desADN satellites isolés par les enzymes de res-
triction.
La famille des camélidés est apparue en
Amérique
du Nord à l’Eocènesupérieur puis
amigré
vers l’Asie etl’Amérique
du Sud.D’abord
chassés,
les camélidés sud-américains ont étédomestiqués
6 000 à 3 000 ans avant J.C.. Ils ontjoué
etjouent
encore un rôleessentiel dans l’économie des hauts
plateaux
andins
(vêtements, viande, transport). L’espè-
ce
domestique
laplus
intéressante en raison de laqualité
de ses fibres estl’Alpaga
dont ilexiste deux races se
distinguant
par la nature de leurtoison,
lesHuacaya
et les Suri. Lesalpagas
vivent dans les zones d’altitudeélevée,
4 200 à 4 800
mètres,
dans les Andespéru-
viennes et boliviennes et, à un moindre
degré,
sur les
plateaux
chilien etargentin.
Les
lamas,
dont il existeégalement
deuxraces, les
Tapada
et les CcaraSullo,
sont desanimaux de bât. Plus lourds et
réputés plus rustiques
que lesalpagas,
ils colonisent cepen- dant les zones d’altitudeplus
faible (2 300 à4 000 m) de ces mêmes pays, coexistant avec de
grands troupeaux
ovins. Leurélevage
décli-ne avec la mécanisation des
transports.
La
Vigogne
habite lesrégions
de très hautealtitude (4 800 à 5 000 m) des Andes
péru- viennes,
avecquelques
îlots enArgentine,
enBolivie et au Chili. Elle est le
plus
souventcantonnée dans des réserves.
La
Vigogne
estlégère, parfaitement adaptée
à la vie à très haute altitude et à la raréfaction de
l’oxygène.
Elle est d’unegrande
vivacité etporte
la laine laplus
fine de tous les animaux (Fowler 1989).Le
Guanaco, plus lourd,
estplus ubiquiste ;
il est
présent
du niveau de la merjusqu’à
desaltitudes élevées et de
l’équateur
à la Terre de Feu. Leplus
gros noyau se situe enPatagonie.
Il est
capable
de vivre en forêt.La diffusion des camélidés sud-américains hors de
l’Amérique
du Sud est restée très limi- tée en raison d’une interdictiond’exporter
mise en
place
vers le milieu du dix-neuvième siècle (Fowler 1989). Des essais d’introductiond’alpagas
en France et enEspagne
(l8ème siècle)puis
en Australie (milieu du 19èmesiècle)
semblent avoir été des échecs (Calle Escobar 1982).Depuis 1980,
un certain nombred’exportations d’alpagas
et de lamasont été
pratiquées,
via leChili,
vers les Etats Unis où l’effectif est d’environ 15 000alpagas, l’Australie,
laNouvelle-Zélande,
etc. EnFrance,
les introductions sont restées très limitées et lamajeure partie
des études ontporté
sur des animauxprovenant
de parcs zoo-logiques.
La
plupart
des donnéesscientifiques
concer-nant les camélidés sud-américains
proviennent
de centres de recherches
sud-américains,
notamment l’IVITA (Instituto Veterinario de
Investigaciones Tropicales
y deAltura) qui dépend
de l’Université NationaleMajeure
deSan Marcos à
Lima,
et l’Université NationaleTechnique
de Puno. Plus de la moitié des tra-vaux concernent les
alpagas.
Récemment
toutefois,
des études ont étépubliées
aux USA (universités du Texas et deCalifornie),
enNouvelle-Zélande,
enEcosse,
etc. En
France, plusieurs
documents de syn- thèse (Avila Cazorla1986, Segrétain 1987, Brunschwig 1988,
Giudicelli1991,
Bravo 1992) et despremiers
résultatsexpérimentaux,
obte-nus notamment à l’Unité de Zootechnie Méditerranéenne (INRA-ENSA) de
Montpel- lier,
constituent desrepères
utiles.2 / Reproduction
Dans les conditions
d’élevage
des hautspla-
teaux
andins,
lapériode
dereproduction
sesitue en
été,
de décembre à mars, à la saison despluies qui
est aussi celle desdisponibilités fourragères maximales, mais,
selon Sumar et Garcia(1986),
lareproduction
estpossible
toutau
long
de l’année chez les animaux bien nour-ris. En
fait,
il semblequ’il
existemalgré
toutune certaine saisonnalité. En
effet,
desalpagas
transférés en Nouvelle-Zélande (45° de latitu- de
sud),
élevés surprairies irriguées,
ont eudes taux de fertilité de 22 % et 66 %
respecti-
vement au
printemps
et à l’automne (Davis etal 1991). Au
Pérou,
lepourcentage
de femelles ovulant et le taux de fécondation ont un maxi-mum en
jours
courts chez lesalpagas primi-
pares et
multipares. Toutefois,
la sécheresse et le déficit alimentaire abaissent ces taux aumois d’aôut. Dans la
pratique,
la durée de ges- tationsupérieure
à 11 mois et leréaccouple-
ment peu
après
laparturition
aboutissent àune
grande
stabilité del’époque
dereproduc-
tion.
Comme dans la
plupart
desespèces,
lapuberté dépend
dudéveloppement corporel.
Selon Sumar et Garcia
(1986),
unalpaga
mâled’un an pesant 35
kg
manifestedéjà
de l’inté-rêt pour les femelles.
Toutefois,
92 % desmâles d’un an et 30 % des mâles de deux ans
sont
handicapés
par des adhérencesprépu- tiales, caractéristiques
de l’immaturité sexuel-le, qui disparaissent
avec la secrétion de testo-stérone (Fernandez-Baca 1970). Au
Pérou, l’âge classique
de mise à lareproduction
desmâles
alpagas
est de trois ans ; ilspèsent
alors65
kg,
ont des testicules d’environ 20 g et n’ontplus
d’adhérences cequi
permet l’érection dupénis
(les camélidés ont un Spénien
commeles taureaux).
Chez les
femelles,
lapuberté
est atteintelorsque
leurpoids
est d’environ 35 à 40kg,
soit50 % à 60 % du
poids
adulte. Cepoids
estatteint dès
l’âge
de six mois si les conditions sont très favorables (Davis et al1991,
enNouvelle-Zélande),
mais leplus
souvent verstreize mois et
jusqu’à
deux ans dans les Andes où 55 à 60 % despremières
mise bas survien-nent à 3 ans.
A la
puberté,
les ovaires ont une surfaced’aspect granuleux
avec des follicules deplus
de 5 mm de diamètre. Plusieurs follicules se
développent simultanément,
par&dquo;vagues&dquo;
suc-cessives, indépendamment,
le caséchéant,
dela
présence
de corpsjaunes
sur l’ovaire du côtéopposé
(Bravo et al1990,
Adam et al 1992).L’ovulation est normalement induite par
l’accouplement
effectif ou parinjection
intra-veineuse d’hCG mais non par de
simples
che-vauchements sans intromission du
pénis.
Ellesurvient environ 26 heures
après
le coït, par- fois avec retard et au delà de 30 heures dans 38 % des cas selon Sumar et Garcia (1986). Les ovulationsmultiples
sont rares : 2 à 8 % selonles auteurs (San Martin et al
1968,
Sumar et Garcia 1986).Classiquement,
chez les camélidés sud-amé-ricains,
les mâles sont élevésséparément
desfemelles. A la mise en
lutte,
l’activité sexuelle des mâles et des femelles est intense au coursdes
premiers jours.
Poursuites etaccouple-
ments se
multiplient ;
les femellesréceptives,
c’est-à-dire celles
qui acceptent l’accouplement, adoptent plus
ou moins vite laposition
assise(baraquée) ;
certaines femelles s’installent même dans cetteposition
àproximité
immé-diate d’un mâle en cours
d’accouplement.
Le coït,parfois interrompu
etrepris,
dure de 5 à50 minutes. La durée moyenne est
plus longue lorsqu’un
seul mâle est avec un lot de femelles (20 minutes pour un mâle avec 20 femelles contre 8 minutes pour 5 mâles avec 100 femelles selon Calle Escobar 1982). Pollard et al(1991),
avec desalpagas
luttant en boxesdeux
jours consécutifs, enregistrent
une duréemoyenne de 15,5
minutes ;
la durée estsupé-
rieure de 2 minutes le
premier jour
de luttecomparé
au second. En dehors des records (18accouplements
en 24heures),
l’activité sexuel- le des mâles est très intense les deuxpremiers jours
de lutte :6,3 poursuites
et5,5 accouple-
ments
(Pollard
et al 1991). Environ 70 à 80 % des femellesréceptives
sont effectivementLamas et
alpagas
peuvent sereproduire
toute l’année.
Le poids
à la naissance est de 7 à 8kg
pourl’alpaga
et de 10 à11
kg
pour le lama.La
gestation
estsimple
et dureenviron 11 mois.
Les jeunes
sontsevrés vers
l’âge
de7 à 9 mois.
saillies en une semaine. Cette activité retombe vite mais elle retrouve son niveau initial
lorsque
lespartenaires
sont renouvelés ouintervertis.
Environ 80 % des femelles saillies
ovulent,
ce
poucentage
variant avec la saison. L’ovula-tion a lieu avec la même
fréquence
sur lesovaires droit ou
gauche
(tableau 2). Le corpsjaune
sedéveloppe
pour atteindre un diamètremaximum,
d’environ 12 mm, 6jours après l’ovulation, puis régresser
les 6jours
suivantssi la fécondation n’a pas eu
lieu ;
iln’y
auraitpas de
pseudo-gestation
(Adams et al 1991). Sila fécondation a
lieu,
le corpsjaune poursuit
son
développement,
atteint son diamètre maxi-mum 21
jours
environaprès
l’ovulationpuis persiste jusqu’à
laparturition ;
il estindispen-
sable tout au
long
de lagestation.
Le taux deprogestérone plasmatique
est étroitement cor-rélé avec le diamètre du corps
jaune
(r =0,83,
Adams et al 1991).Les données sur le
volume,
la concentration et laqualité
du spermed’Alpaga
et de Lamasont rares car la collecte en est difficile en rai-
son de la durée et de la
position
lors de l’accou-plement.
Parélectro-éjaculation,
Fernandez-Baca et Calderon
(1966),
cités par Sumar et Garcia(1986),
recueillent deséjaculats
conte- nant, aumieux,
255 x 10&dquo;spz/ml.
Auvagin artificiel,
Sumar etLeyva (1981),
cités par Sumar et Garcia(1986),
collectent deséjacu-
lats de
12,5
ml et 600 x 10’spz/ml.
Ce sperme est trèsvisqueux
et seraitéjaculé
defaçon
continue au cours du coït.
La fertilité
dépend probablement beaucoup
de la
qualité
deséjaculats.
Lapratique
durenouvellement
fréquent
des mâles apermis
de l’améliorer sensiblement (81 % vs 53 à 61 %) dans les conditions
d’élevage
du Pérou.La nidation est
tardive,
30jours,
et le déve-loppement
foetal a presquetoujours
lieu dansla corne utérine
gauche, quel
que soit le côté d’ovulation (tableau 2). Ceci suppose un méca- nisme demigration
mal connu.Le
diagnostic
degravidité peut
être réalisépar
dosage radio-immunologique
de la proges- téronesanguine
ou de stéroïdes urinaires (Bravo et al1991),
parprésentation
à desmâles
vasectomisés,
ou, au delà de 45jours,
par
palpation
rectale ou paréchographie
(Alarcon et al 1990).Dans les conditions
d’élevage
duPérou,
la mortalitéembryonnaire paraît importante :
Fernandez-Baca et al (1970) ont
trouvé,
parabattages,
deux fois moins de femelles gra- vides à 30jours
que 3jours après accouple-
ment (35 % de
gravides
vs 70 %).Le
placenta
est diffus et detype épithélio-
chorial.
La durée de
gestation
est d’environ 335jours
chez leslamas,
342 à 345jours
chez lesalpagas.
Al’approche
de la misebas,
lesfemelles s’isolent du
troupeau
etprésentent
des
signes
de nervosité(posture
desoreilles,
alternance des
positions
debout et couchée...). ).La
parturition
a lieu dejour,
par beautemps,
et dure peu (5 à 90 minutes). Environ 67 % (Davis et al 1991) à
93,5
% (Sumar et Garcia 1986) des naissances surviennent entre 7 et 13 heures.Après
laparturition,
l’involution de l’utérus est trèsrapide,
environ 5jours.
Après
la mise bas les mères flairent leurspetits
mais ne les lèchent pas. Ellespratiquent
facilement
l’adoption.
Trèsrapidement
lesnouveau-nés se lèvent et se mettent à téter. La
production
de laitd’alpaga
et de lama est malconnue car les tétines sont très courtes et diffi- ciles à
traire ;
elle serait de l’ordre de 200 à 500 ml parjour
(Moro1956,
cité par Avila Cazorla 1986). Selon Fowler(1989),
les laitsd’alpaga
et de lama sont trèscomparables
- eau :
86,2 % ;
matières grasses :5,66 % ;
pro- téines :4,25 % ;
lactose :3,34
% - decomposi-
tion intermédiaire entre celles du lait de vache et de brebis. Le sevrage des
jeunes
a lieu versl’âge
de 7 à 9 mois.Enfin,
lestechniques
modernes dereproduc- tion,
insémination artificielle et transfertd’embryons,
ont été mises aupoint.
L’IA est demise en oeuvre difficile : collecte de semence
longue
etdélicate,
induction de l’ovulation par des mâles vasectomisés ou des traitements hormonaux (750 UId’hCG),
utilisation de sperme frais par voie intra-cervicale 35 à 45 heuresaprès
cetteinduction ;
de cefait,
elledemeure du domaine du
laboratoire,
éventuel-lement pour réaliser des
hybridations
inter-spécifiques.
La
superovulation
et le transfertd’embryons
ont été mis aupoint
récemment (Palomino et al1985,
Bourke et al1992) ;
cecirequiert
lasynchronisation
et l’induction des ovulations chez les donneuses et les rece-veuses, la
superovulation
(1000 UI de PMSG)et la fécondation des
donneuses,
la collecte desembryons
par voietrans-cervicale,
8 à 14jours plus tard,
et leur mise enplace
chez les rece-veuses
synchrones.
C’estégalement
une tech-nique
de laboratoire.3 / Comportement alimentaire et nutrition
Les camélidés sont des
ruminants ;
ils ont la faculté derégurgiter
des bols alimentaires et de lesmastiquer
à nouveau.Comparés
auxruminants
&dquo;classiques&dquo; (bovins, ovins, caprins),
ils se
distinguent,
sur leplan anatomique,
par :
- des lèvres
supérieures fendues, chaque
moitié étant mobile et
indépendante, permet-
tant une
palpation sélective ;
- un estomac à 3
compartiments appelés
Ci (80 % du volumetotal),
Czet C:3. Les deux pre- miers ont un rôle essentiellement fermentairegrâce
à laprésence
d’une flore et d’une faune anaérobies. C, et C2ont une muqueuse riche ennodules de cellules sécrétrices (mucus)
qui
recouvrent les
parties
ventrale et latérales ducompartiment ;
latunique
musculaire est ani- mée depuissantes
ondes de contraction allant du sac caudal au saccrânial ;
le contenu de Ciet C2est
beaucoup plus
sec que celui du rumendes ovins (Fowler 1989). En
dépit
d’une certai-ne
analogie fonctionnelle,
il n’existe pasd’homologie
structurelle entre lescomparti-
ments
C,,
Czet Çaet l’un desquatre comparti-
ments (rumen,
réseau, feuillet,
caillette) de l’estomac des ruminantsclassiques.
Par safonction, C : , joue
un rôleanalogue
à la caillette.- une
gouttière oesophagienne
très peu mar-quée.
Les études concernant les
rythmes
d’activi-té,
la naturequantitative
etqualitative
desrégimes ingérés,
leurdigestibilité
et leurdégradabilité,
sont assez nombreuses mais souvent peu diffusées(mémoires, thèses,
col-loques)
et difficilementcomparables compte
tenu des sites
expérimentaux,
des méthodolo-gies
utilisées et desespèces comparées.
Uncertain nombre de
points peuvent, malgré
tout, êtresoulignés.
Rythme
d’activitéLamas et
alpagas
ont une activitéd’inges-
tion diurne d’une durée moyenne d’environ 8-9
heures,
variant en fonction des ressources dis-ponibles :
7 h 30 pour des lamas surprairie irriguée
de Crau(Segrétain
et al1989),
12 h 30sur des parcours de
garrigue
en find’exploita-
tion (de Rouville et al 1991). Dumont (1991) n’a pas constaté
d’interruption marquée
depâturage
au cours des heures chaudes de l’étécomme c’était le cas chez des chèvres du
Rove,
ni de
synchronisation
despériodes d’ingestion
au sein du troupeau.
La rumination est essentiellement nocturne ; elle durerait environ 6
heures ;
ellen’excède pas 3 % de la
période
diurne contre73 % pour
l’ingestion
et 24 % pour le repos et lesdéplacements
(de Rouville et al 1991). Larumination a lieu normalement en
position
couchée.
Choix alimentaires
Divers modes d’étude ont été utilisés pour
apprécier,
à diversessaisons,
les choix alimen- taires des lamas ou desalpagas :
observations visuelles (de Rouville et al1991),
coups de dents stratifiés (Dumont 1991, Villca et al1992), analyse micro-histologique
des fèces(Bryant
et Farfan1984), prélèvements
de bolspar des canules
oesophagiennes
(Reiner etBryant
1986).Outre des indications
botaniques
sur lesespèces ingérées
dont l’intérêt est limité ausite
expérimental,
ces études montrent que lesalpagas
sont essentiellement des&dquo;pâtureurs&dquo;,
c’est-à-dire des mangeurs
d’herbe,
consom-mant presque exclusivement des
graminées
etautres
herbacées,
notamment des carex dansdes zones
humides,
alors que les lamas sontégalement capables
de consommer desligneux.
Avila Cazorla
(1986),
citantCasamitjana (1976), souligne
toutefois que,parmi
lesgrami- nées,
lesalpagas
ont uneprédilection
pour les touffes d’herbe haute et dure : Festuca dolico-phylla,
Dristichiamuscoides, Scirpus rigidus,
Junco
ondeyanus,
etc.Sur
garrigues
méditerranéennes riches enchênes
kermès, genévriers
etgenêts scorpions,
le
temps
consacré àl’ingestion
deligneux
etles
proportions
consomméesaugmentent
avec letemps
deséjour
sur lesparcelles
(deRouville et al
1991,
Dumont1991) ; cependant, comparés
auxchèvres,
les lamas sont depiètres
&dquo;débroussailleurs&dquo; : selon Dumont(1991),
les chèvresn’ont jamais
consomméplus
de 35 % de MS d’herbacées alors que c’est le seuil minimum observé pour des lamas sur des parcours
déjà
trèsexploités.
Le choix alimentaire varie avec la saison en
fonction notamment de facteurs
phéno- logiques :
consommation degenêt scorpion
aumoment de la floraison (de Rouville et al
1991),
degraines
au cours de lapériode
sèche(Bryant
et Farfan1984) ; cependant
l’effet sai-sonnier
joue
surtout au travers des effets de la sécheresse sur lacomposition
desvégétaux disponibles
(San Martin 1991).Les camélidés sont des ruminants mais
avec un estomac à 3
compartiments
dont les 2
premiers
ont un contenu
beaucoup plus
secque celui du rumen
des ovins.
Rapportés
aupoids métabolique,
lesniveaux
d’ingestion
sont
plus faibles
chez les camélidés que chez les ovins et
caprins,
de 20 à 40 %selon le
régime.
La
comparaison
des indices de similarité entre lacomposition botanique
desvégétations disponibles
etingérées
par desalpagas,
lamaset moutons met en évidence la moindre sélecti- vité des lamas par
rapport
auxalpagas
et sur-tout aux moutons, en saison sèche comme en
saison humide (San Martin 1991).
Niveau
d’ingestion
Le niveau
d’ingestion
de matière sèche de la ration est évidemment très variable selon lesressources
disponibles
(tableau 3). Il évoluepar
exemple
de 36,5 à 58,9 gMS/kg
p075 pour des lamas recevant de lapaille
de blé ou dufoin de luzerne
(Cordesse
et al1992),
de 26 à53
g/kg
PO,75pour des lamas utilisant en été desparcelles
degarrigue respectivement
&dquo;usées&dquo;ou nouvelles (Dumont 1991).
Dans toutes les études
comparatives,
lescamélidés sud-américains ont des niveaux de
consommation, rapportés
aupoids
métabo-lique,
sensiblement inférieurs à ceux des ovins et descaprins.
San Martin (1991) relève des écarts de 20 à 26 % entrealpagas
etovins,
de30 à 39 % entre ovins et lamas au Pérou. En
France,
Dumont (1991) note une différence de 28 % entre lamas et chèvres engarrigue.
Soulignons
toutefois que certainsfourrages
très
grossiers
et très pauvres enprotéines
sontconsommés par les lamas mais non par les ovins (Cordesse et al 1992).
Digestibilité
etdégradabilité
des rations Les étudescomparatives
dedigestibilité
desfourrages
par les camélidés sud-américains et les ovins (San Martin1991,
Cordesse et al1992,
Villca et al 1992)permettent
de penserqu’il
n’existe pas de différences dedigestibilité
des matières
organique
et azotéelorsque
lesfourrages
sont de bonnequalité.
Enrevanche,
la
digestibilité
desfourrages grossiers
etpauvres serait nettement
supérieure
chez lescamélidés. Dans une même
espèce,
ladigesti-
bilité est fonction de la
qualité
dufourrage
(tableau 4). Dans une
comparaison
entrealpa-
gas et ovins recevant des
régimes
de différents niveauxprotéiques
ou decellulose,
San Martin (1991) relève desdigestibilités
de la matière sèche allant de 51 à 73 % (lamas) et 41 à 75 % (moutons) avec desrégimes
variant de 7 à11 % de matières azotées totales. La
digestibi-
lité est peu différente entre
espèces
pour desrégimes
dont les teneurs en NDF (neutraldetergent
fiber) varient de 68 à 42% ;
ladiges-
tibilité de la matière sèche varie
respective-
ment de 58 à 67 % chez les lamas et de 52 à 65 % chez les moutons.
Les études concernant la
dégradabilité
com-parée
d’un mêmefourrage (paille
traitée à l’ammoniac) par des lamas et des chèvres éle- vés sur parcours degarrigue
à différentes sai-sons (Cordesse 1992) montrent que l’activité
cellulolytique
est très voisine chez les deuxespèces.
La concentration des acides gras vola- tils(AGV),
témoin de ladégradation
de lamatière
organique
donc del’importance
del’activité
bactérienne,
semblelégèrement plus
élevée chez le lama.
Les besoins
énergétiques,
azotés et miné-raux d’entretien et de
production
sont très malconnus. Selon Carmean et al
( 1992),
les besoinsénergétiques
de lamas àjeun
ou àl’entretien seraient
respectivement 59,3
et84,5 kcal/kg
p075d’énergie
métabolisable.Engelhardt
et Schneider(1977),
étudiant troislots de lamas à
l’entretien,
recevantrespective-
ment une alimentation ad
libitum,
à 80 % ou à60 % de ce
niveau, enregistrent
des consomma-tions
d’énergie
métabolisable de66,7, 60,8
et56,1 kcal/kg
PO,75. Pour les besoinsazotés,
les données sont encore moins nombreuses. Les besoins des camélidés sud-américains seraientplus
faibles que ceux des ovins en raison deleur
aptitude
àrecycler
l’urée et à l’utiliserpour la
synthèse protéique
(San Martin 1991).Enfin,
les besoins en eau,rapportés
à lamatière sèche
ingérée,
seraientplus
réduitschez les lamas que chez les
alpagas
et les ovins(1,6 kg/kg
MS chez les lamas vs2,2
chez les ovins).4 / Production et pathologie
Traditionnellement,
les camélidés sud-amé- ricains sontexploités
pour letransport,
la pro- duction de viande et de fibres textiles. Seuls les lamas sont bâtés. Selon Calle Escobar(1982),
un lamaadulte, qui pèse
environ100
kg, peut porter
unecharge
de 40kg
pen- dant un voyage de 20jours
enparcourant
35 kilomètres par
jour.
La
production
de viande résulte de l’abatta- ge desalpagas
et des lamas.Alpagas
et lamas ont unpoids
élevé à lanaissance,
semblable dans les deux sexes,dépendant
de la nutrition desmères,
maiséga-
lement assez héritable
(0,34
±0,23
selon Bradford et al 1989). Dans les conditions andinesd’élevage,
Diaz et al (1991) relèventdes
poids
moyens à la naissance et àl’âge
adulte de
6,2
et 47kg (alpagas), 10,5
et 101kg
(lamas). En
Nouvelle-Zélande,
selon Davis et al(1991),
desalpagas originaires
duChili,
éle-vés sur
prairies irriguées, pèsent 7,7
à8,4 kg
àla
naissance,
25 à 28kg
à 4 mois -poids
atteint entre 9 mois et un an dans les Andes selon Cruz et al (1991) et Calle Escobar (1982)
- et environ 70
kg
àl’âge
adulte.Le rendement en carcasse des lamas est res-
pectivement
de 55 et 52 % pour des mâles et femelles abattus à 108 et 101kg
(Medina etBustinza 1991). La viande de
lama, qu’elle
soitfraîche ou séchée au soleil
(charqui)
est peu grasse (eau :69,2 % ; protéines : 24,8 % ; grais-
se :
3,7
%) et d’une saveurproche
de celle du porc selon Calle Escobar (1982). La vianded’alpaga
serait un peuplus
grasse (7 %) et moins riche enprotéines
(19%),
mais les don-nées
comparatives
font défaut.La
production
de fibres textiles dequalité
est, bienentendu,
la ressourceéconomique-
ment la
plus
intéressante pour les éleveurs de camélidés sud-américains. Comme dans toutes lesespèces exploitées
pour leurtoison,
les qua- lités recherchées sont lalongueur,
lafinesse,
la résistance et l’élasticité des
fibres,
leurapti-
tude au
feutrage,
l’absence depoils grossiers,
la couleur et
l’homogénéité
destoisons,
leurpropreté
et leur rendement aulavage.
En cedomaine il existe de très
grandes
différences entreespèces
(tableau 1), de laVigogne
auGuanaco,
del’Alpaga
au Lama. C’est essentiel- lementl’Alpaga qui
estl’objet
de nombreuses études. AuPérou,
en1980,
laproduction
defibres commercialisées était de 2 456 tonnes pour un effectif de 2 385 000 têtes
représen-
tant 46 % de la
population
mondialed’alpagas.
Le
poids
des toisons varie avec le sexe, res-pectivement 1,5-1,7
et2,5-2,8 kg
pour les femelles et les mâles (Calle Escobar1982,
Davis et al
1991),
et l’alimentation(+0,4
à+0,7 kg
en conditions favorables).La toison des
alpagas
est constituée presqueuniquement
de fibres deprotection,
fines (16 à40
p), le plus
souvent médullées cequi
les rendcomparable
aujarre
des ovins. Elles sontlégères, isolantes,
et résistantes. La coloration naturelle est extrêmement variéepuisque,
selon Calle Escobar
(1982), quinze
classes decoloration sont officiellement définies. Le ren-
dement
(lavé
àfond)
est de 80%, supérieur
àcelui des moutons (50 à 75 % selon les condi- tions
d’élevage).
Les fibres des animaux derace Suri sont
longues
mais peufrisées,
cequi
nuit à leur
élasticité ;
en raceHuacaya,
lesfibres sont
plus
courtes maisplus
frisées. La nature des écailles cuticulaires confère auxfibres de camélidés une moins bonne
aptitude
au
feutrage
que chez les ovins.La finesse des fibres varie avec
l’âge
desalpagas
et leurrégime
alimentaire.Ainsi,
Calle Escobar
(1982),
dans un essaicomparatif
trouve des diamètres de
27,3
et32,4
g(adultes), 21,6
et27,8 fl
(tuis ouantenais), 20,9
et
27,7 p
(cria oujeunes) respectivement
chezles témoins et les animaux mieux nourris. En
Nouvelle-Zélande,
Davis et al (1991) obtien- nent des fibres de28,8 ! (femelles), 30,6 fl (mâles)
et23,6 ! (tuis)
chez desalpagas
élevésdans des conditions favorables.
Chez le
Lama,
il existe deuxtypes
de fibres : despoils
degarde,
relativement gros- siers (40 à 150fl )
et unpelage
deprotection
formé de fibres
plus
fines (10 à 40!),
leplus
souvent médullées. L’utilisation des toisons pour la
production
artisanale detapis
ou tis-sages nécessite une
séparation
des deuxtypes
de fibres.Comme dans toutes les
espèces,
lesproduc-
tions
dépendent
de l’état de santé(morbidité,
mortalité). Fowler (1989) apassé
en revue lesdonnées
disponibles qui correspondent
essen-La
digestibilité
desfourrages grossiers
pauvres est meilleure chez les camélidés que chez les ovins et
caprins
maisidentique lorsque
lesfourrages
sont de bonne
qualité.
tiellement aux conditions
d’exploitation
desAndes
péruviennes.
Dans ce contexte, lamas etalpagas
semblent trèscomparables
aux autresherbivores
domestiques,
avec, enparticulier,
une sensibilité élevée aux
parasites
que leuraptitude
à brouter très ras ne fait que renfor-cer. Les atteintes de maladies à virus semblent
rares sans
qu’il
soitpossible
de dire si c’est dûà une
aptitude
naturelle ou à une absence devirus dans des milieux isolés. En
France,
l’étude desrisques
sanitaires de cesespèces
reste à réaliser.
Passant en revue les
problèmes
depatholo- gie
de lareproduction,
Avila Cazorla (1986)souligne
l’existence de nombreux cas de stérili- tépermanente
outemporaire
dans les deuxsexes. Ils ont pour
origine
lacryptorchidie
etl’hypoplasie
testiculaire chez lemâle, l’hypo- plasie
de l’ovaire et leskystes
ovariens chez lafemelle.
5 / Comportement social
Les camélidés sud-américains sauvages ont
une structure sociale très
organisée
(Franklin 1983). Lesvigognes
vivent par groupes fami- liauxcomposés
d’unmâle,
deplusieurs
femelles et de leurs
petits. Chaque
groupe familial occupe un territoire. A côté des groupes familiauxexistent,
hors saison sexuel-le,
des groupes de mâles ou des mâlesisolés,
ceux-ci
ayant
ou non un territoire. Les guana- cos,plus souples,
sédentaires oumigrants,
ontégalement
une structure socialeplus
variée.Elle
comprend,
à côté des groupesfamiliaux,
des groupes de femelles et des groupes mixtes
(groupes
souventtemporaires).
L’effectif des groupes estplus
variable. Lesjeunes
restentdans le groupe
familial jusqu’à l’âge
de un an.Lamas et
alpagas
ontégalement, malgré
ladomestication,
une structure sociale forte et hiérarchisée. Le troupeau aupâturage possède
un ou
plusieurs guetteurs postés
à lapériphé-
rie en
posture
d’éveil oud’agression
àl’approche
d’un intrus. Toutefois le groupe n’est pas fermé aux autresespèces
domes-tiques :
lamas et moutonspâturent ensemble,
chacun
gardant
sonrythme
propre d’activité(Segrétain
1988). Dumont(1991),
étudiant les relations deproximité
entre individus au seind’un troupeau sur parcours de
garrigue,
constate, chez leslamas,
la constitution depetits
groupes de 2 à 5individus,
cequi
n’estpas le cas chez les chèvres. La communication entre
individus,
notamment dans le cadre de l’établissement derapports hiérarchiques (dominance-subordination),
de la surveillance et la défense du groupe, met enjeu
des pos- tures de la tête, des oreilles et de la queue(figure 1),
maiségalement
desparades
agres- sives dont laplus
connue est lejet
de salive oude contenu