J. L. C HANDON J. L EMAIRE
J. P OUGET
Dénombrement des quasi-ordres sur un ensemble fini
Mathématiques et sciences humaines, tome 62 (1978), p. 61-80
<http://www.numdam.org/item?id=MSH_1978__62__61_0>
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DENOMBREMENT DES
QUASI-ORDRES
SUR UN ENSEMBLE FINI
J.L. CHANDON * J. LEMAIRE * * J. POUGET * *
1 . INTRODUCTION
L’ analyse
desdonnées
depréférences révèle fréquemment l’intransitivité
desjugements d’indifférence.
Parexemple,
unenseignant
pourra, dupoint
de vuede la
charge
eneffectifs,
ne pas remarquer unedifférence
entre un groupe de12
étudiants
et un groupe de 15étudiants
ou entre un groupe de 15étudiants
et un
groupe
de 18étudiants.
Parcontre,
ilrisque
deprotester énergique-
ment si les groupes
d’étudiants passent
directement de 12à
18étudiants,
aban-donnant ainsi un
jugement d’indifférence
auprofit
d’unjugement
depréférence
stricte. Dans cet
exemple,
ce dernierjugement résulte
du franchissement d’un seuilcompris
entre 3 et 6. On retrouve une situationanalogue
dans lecomportement
d’un consommateurqui,
bienqu’indifférent à
une hausse deprix
de 180
à
185Francs,
suivie d’unehausse
de 185à
190Francs,
n’admettrait pasune hausse brutale de 180
à
190 Francs.Le
modèle
dequasi-ordre1, introduit
par LUCER.D.(1956), représente
biencette situation. SCOTT D. et SUPPES
P.(1958)
ledéfinissent
ainsi: ’*
Université
deNice,
UER Droit et SciencesEconomiques,
Bd EmileHenriot,
Nice.**
Université
deNice, LASSY-IMAN,
41 BdNapoléon III, 06041
Nice.1. Le
modèle
dequasi-ordre (semiorder
enanglais)
doit êtredistingué
du mo-dèle
depréordre (quasiorder
enanglais).
DEFINITION 1: Un
quasi-ordre sur
un ensemble X fini estdéfini
par uneappli-
cation u: X -~ R et un nombre
réel
G > 0 . x estpréféré strictement à
y si:u(x) > u(y)
+cr
. x et y sontindifférents
si:lu(x) - u( ) 1
cr .L’ensemble des
quasi-ordres
sur X estévidement beaucoup plus
riche que celui des ordres oumême
despréordres
totaux sur X couramentutilisés
en ana-lyse
desdonnéees
depréférences.
Parexemple,
onpeut dénombrer lorsque card(X) = 7:
5 040 ordres totaux47 293
préordres
totaux763 099
quasi-ordres.
Même
pour de faibles valeurs decard(X), l’énumération
desquasi-ordres
devient
rapidement
fastidieuse. Nous proposons ici uneméthode
dedénombrement basée
sur deuxrésultats
connus:- La notion de
préordre
totalassocié à
unquasi-ordre:
LUCER.D.(1956).
- La forme standard d’un
quasi-ordre :
MENUETJ.(1974), JACQUET-LAGREZE E.(1975).
L’utilisation
de ces deux résultats ramène le dénombrement desquasi-ordres
sur un ensemble fini à n éléments à celui des
"escaliers"
sousdiagonaux
oustrictement sous
diagonaux, complets, d’ordre
n. Les cardinaux de ces deuxensembles,
,c
ouc*,
sont reliés aux nombres de Catalan:b - {2n} /n!.
Pourn n n
remédier au caractère alterné de la liaison
trouvée,
nous proposons un calcul par ’ récurrence des nombres c n ouc*.
n Celui-ci fournit une nouvelleinterpréta-
tion des
"Ballot numbers" généralisés
introduit par CARLITZL.(1969)
en ter-mes
d’escaliers,
strictement sousdiagonaux, complets, d’ordre (n,k).
Avant de
développer
cesrésultats,
nous tenons àexprimer
ici toutenotre reconnaissance envers
Monsieur
G. KREIdERAS pour les nombreuses sugges-tions qu’il
a faites à propos de la version initiale de cet article. Nous lesavons
développées
trèslargement
dans cette nouvelle version.II . NOTATIONS ET RAPPELS 1. Relations sur un ensemble X
X
désigne
un ensemble fini.Card(X)
= n. D ={(x,x); désigne
ladiago-
nale de XxX. Soit R une relation sur X.
(x,y) e
R sera aussinoté xRy.
S’agissant
depréférences,
on dira que xest préféré largement à
y.R est
réflexive
si De R etirréflexive
si DiÎR
R t ={ (x,y) ;
9yRx }
est latransposée
de R.R est
symétrique
si R =R .
Dans le cascontraire,
onconsidère
lapartie symétrique
de R:I R = Rn Rt.
C’est unerelation symétrique.
Elleest
réflexive
si et seulement si R estréflexive.
R estantisymétrique
siIR =
D etasymétrique
siIR = ~ .
Si x1 y,
on dira que x et y sontindiffé-
rents.
PR
= R -IR est
lapartie asymétrique
de R. C’est une relationasymé- trique
etirréflexive.
Si xPRy ,
on dira que x estpréféré
strictementà
y.p R " I ,
K KPRt
K =Pt
Ksont des
relationsdeux
àdeux disjointes.
R est diteDans ce cas, pour tout
couple (x,y) d’éléments
de X: ,x est
préféré
strictementà
you x et y sont
indifférents ("ou" exclusif)
ou y est
préféré
strictementà
x.De
plus,
toute relation totale estréflexive. Considérons
maintenant deux relations R et S sur X.xRySz signifie: xRy
etySz.
RS est la rela-2
Une relation est
transitive
siR2= RR c R.
2. Relation
d’équivalence
sur XUne relation
d’équivalence
est une relationréflexive symétrique
et transitive.Pour une telle relation
E,
l’ensemble des classesd’équivalence
estdésigné
par:
X/E.
x cX/E
=>3x c X: ~ = X; xEy}.
Leséléments
deX/E
con-stituent une
partition
de X.R
étant
une relationréflexive
surX, lorsque I R
n’est pastransitive,
on
considère
la relationER
telle que: xERy
=> ’~ z e X:(x IRz
=> yIRz).
C’est une relation
d’équivalence
contenue dansIR.
SixERy
on dira que xet y sont
équivalents.
3. Relation d’ordre ou de
préordre
total sur XUn
préordre
total sur X est une relationtotale, réflexive
et transitive.Un ordre total est un
préordre
totalantisymétrique.
Un ordre total sur Xpeut
êtrenoté: x1R x2R
... Rxn-1R xn .
Cequi signifie
que:Si R est un
préordre
total surX, IR
est une relationd’équivalence
et Rinduit un ordre total
R
surX
=X/IR défini
par:Ainsi,unlpréordre
total pourraêtre noté:x 1 R x 2 R
... Rx q_1 R Xq ce qui signifie
De
plus, l’application
R -(X, R)
est unebijection
de l’ensemble despré-
ordres totaux sur X sur l’ensemble des
couples formés
d’unepartition
de Xet d’un ordre total sur ses classes : BARBUT M. et MONJARDET
B.(1970).
4. Relation de
quasi-ordre
sur XDEFINITION 2: Un
quasi-ordre
sur X est une relation R sur X totale ettelle que:
Cette nouvelle
définition équivaut à
celledonnée
dans l’introduction.S’il
estfacile
de montrer que ladéfinition
1implique
ladéfinition 2, l’
implication inverse
estbeaucoup
moins évidente. A cesujet,
on pourra con- sulter les articles de: SCOTT D. et SUPPES P.(1958),
SCOTT D.(1964),
FISHBURN P.C.
(1970)
et lamonographie
de MENUET J.(1974)
pour une axioma-tique équivalente.
Parmi lespropriétés d’un quasi-ordre
R surX,
citons laréflexivité et la
transitivité
dePR
due au fait que:PRPR PRD PRc PRIRPR
et que cette dernière
relation
est contenue dansPR
pardéfinition.
Par contre la relationIR n’est
pas forcémenttransitive.
Les
préordres
totaux sont desquasi-ordres
à seuil nul. Il est en effetfacile de montrer que la
relation
R est unpréordre
total sur X si et seule-ment si il existe une fonction
numérique
u définie sur X telle que:5. Introduction au dénombrement
Soient:
QX l’ensemble
desquasi-ordres
surX,
P~ l’ensemble
despréordres
totaux surX,
PX k l’ensemble
despréordres
totaux surX,
à kclasses,
0 l’ensemble
des ordres totaux sur X.Il est facile
d’établir
que les cardinaux de ces ensembles nedépendent
que den=card(X).
Nous les noteronsrespectivement:
q , n p , p n n,k, o .
n Le but de cetravail est
l’évaluation
de q . Pour le reste, il est bien connu que:n
(1) 0 = n n!
La
caractérisation d’un préordre
total sur X par uncouple
forméd’une partition
de X etd’un
ordre total sur ses classespermet d’affirmer
que:où
S(n,k),
nombre deStirling
de deuxièmeespèce,
estaussi
le nombre de par- titions en k classesd’un
ensemble à n éléments. Ces nombrespeuvent être
cal- culés par récurrence àl’aide
de la relation:S(n,k) = S(n-],k-1)
+kS(n-l,k)
valable pour
n > 1 et k >
1 et desconditions
initiales:S(0,0) = 1, S(n,0)=0
pour tout n > 0
(BERGE C.(1968)
parexemple).
La relation de récurrenceprécé-
dente
implique,
- pour lespn k
la relation suivante:n, .
valable là encore pour
n >
1 etk >
1. Jointe aux conditionsinitiales:
PO 0
1et
p n, 0=
0 pour tout n > 0ainsi qu’à
laconvention:
pn k=
0 si k > n, ellepermet
le calcul despn k
par récurrence. Enparticulier:
Enfin:
Par
exemple jusqu’à
n =7,
onobtient:
La relation suivante sera utilisée
plus
loin:PROPOSITION 1
(RIORDAN J.(1968)
p208)
pour tout n > 1 et tout k tel
que
1 k n.§
Elle se réduit pour n = 1. Pour n >1,
si elle est vraie pourn-1,
onpeut
écrire:Si k =
1,
la relationéquivaut
à:ou: o
qui
résulte de ladécomposition:
(par exemple
BERGEC.(1968)
p36).
6.
Codage
binaired’une
relationAyant choisi
un ordre total:x1T x2T
... Txn-1 T x sur X,
touterelation
Rsur X
peut être
caractérisée par unematrice
booléenne(n,n): r ~ définie
sinon. Par
exemple,
onpeut ainsi repré-
senter les 19
quasi-ordres
sur un ensemble X à 3 éléments. On pourra remarquer que seuls lesquasi-ordres n’13, 14, 15, 16, 17,
18 ne sont pas despréordres.
III. PREORDRE TOTAL ASSOCIE A UN
QUASI-ORDRE
.Nous
utiliserons plus
loin laproposition
suivanteprésentée
par LUCE R.D.(1956)
sous une formelégèrement différente:
PROPOSITION 2
Si R est un
quasi-ordre,
la relation S définie par:est un
préordre
total etIS= ER’
§
La relation S est réflexive ettransitive;
on le prouve sans difficulté àpartir
de la définition ci-dessus. Pour montrer que S esttotale,
on utiliserale lemme suivant:
LEMME 1
Si R est un
quasi-ordre,
les 3relations:
RP R R, R2PR’ PR
sont contenues dans R.§§
Poursimplifier,
on posera: I -IR,
P =pR*
R étanttotale,
non x R yéqui-
vaut à y P x. On va
d’abord
prouver que: R P R c R. Comme R = P UI, l’inclu-
sionprécédente
seraacquise
sil’on
prouve que les 4 relations: I PI,
P PI,
I P
P,
P P P sont contenues dans R. Ceci est bien vrai car, sixIyPzIt
et nonxRt - ce
qui équivaut
à tPx -, en utilisant lapremière
relation de la défini-tion
d’un quasi-ordre,
on en déduirait que:yPx,
cequi
contrediraitxly.
Demême, xPyPzIt
et non xRt - soit: tPx -conduirait,
en utilisant enplus
latransitivité de P à la contradiction: xPx.
Même raisonnement
sixIyPzPt
et nonxRt.
Enfin, puisque
P esttransitive,
P P P c P C R. Passonsmaintenant
à la deuxième inclusion du lemme. Commeprécédemment,
il suffitd’établir
que les 4 relations suivantes:I I P, P I P, I P P, P P P
sont contenues dans R.C’est
clair pour les deux dernièresd’après
cequi précède.
Pour laseconde,
cela ré-sulte de la
première
relation intervenant dans la définitiond’un quasi-ordre.
I I P C P : : si
xl 2 ypz
et non xRz - soit: zPx -,impliquerait xI2 Y
etyP2x.
Comme
1 2
estsymétrique,
ceci contredirait la deuxième relationintervenant
dans la définitiond’un quasi-ordre. Quant
à la dernièreinclusion
dulemme,
elle résulte de
l’inclusion
desquatre
relations:p I I, P I P, P P I, P P P
dansR,
cequi
est uneconséquence
des résultatsprécédents
ou sedémontre
demanière analogue.
,§§
Le lemme
établi,
onpeut
maintenant montreraisément
que larelation
S est totale. Ceciéquivaut
à dire que: nonxSy *> ySx. Supposons
donc: nonxSy.
Il
existerait
un élément z tel que: zRx et nonzRy
ouyRz
et non xRz. Enutilisant
la relationP,
cecipeut aussi s’écrire: yPzRx
ouyRzPx.
Soit alorsun élément t tel que
tRy. D’après
lelemme,
on aurait aussi: tRx. Demême, si xRt,
on aurait:yRt.
On vient de prouver que pour tout élémentt, tRy implique
tRx et xRt
implique yRt. C’est dire
exactement que:ySx.
S est doncbien
tota-le. Le reste de la
proposition: 1 - ER
résulte immédiatement desdéfinitions
de
IR, ER
et S.§
Dans toute la
suite,
cepréordre
total seranoté SR.
L’application qui
à toutquasi-ordre
R sur Xassocie
lepréordre
totalSR déf ini précédemment induit
unepartition
deque:
Qx= S S}. Ainsi
onpeut écrire:
Cette formule ramène le
dénombrement
de sQ
X àcelui
des ensemblesQS.
X Lesdeux
propositions suivantes limitent
ceproblème
au cas où S est un ordre to-tal sur X.
PROPOSITION 3
Si S est un
préordre
total sur X etS l’ordre
totalinduit
par S surl’ensemble
desclasses d’équivalences
de S: X =X/IS9
alorspour tout quasi-
ordre
R tel queS-
S(id
toutélément
deQ),
onpeut définir
unerelation
R2013...20132013201320132013-2013’2013 K2013....2013’2013201320132013 x 2013"2013’2013201320132013201320132013201320132013.2013201320132013201320132013
sur X par la formule:
xRy
z=>xRy
etl’application qui
à R asso-cie
R est unebijection
deQs
surQ5
-20132013201320132013-201320132013201320132013201320132013201320132013201320132013201320132013201320132013201320132013 x 2013’2013
X.
& Cette
proposition
repose sur le lemmesuivant:
LEMME1: Si
R est unquasi-ordre
sur X:§§
Dans celemme,
lapremière inclusion
résulte de ladéfinition
deE~:
x
ERy IRz implique
x1 z
et xIRy ERz implique
xIRz.
Pourétablir
laseconde,
on remarque que
si
xERy PRz,
xIRz
estimpossible
car on endéduirait
yIRz.
z
PRx
estégalement impossible
car latransitivité
dePR assurerait
alors que yPRx
cequi contredirait
xERy.
Comme R esttotale,
on a donc xPRz.
Onvient
de prouver que
E P c PR
et on démontrerait demême
quePRERc PR-
Latroisième
résulte alors des deux
premières puisque
R =PU IR. Quant
à ladernière, c’
1est une
conséquence immédiate
de latransitivité
deER.
K.§§
Démontrons maintenant
laproposition.
Si R est unquasi-ordre
sur X telque
SR= S, d’après
laproposition 1, 1 S = ER.
Le lemme 9. assure alors que lesquatre
relationsIR, pR9 R , ER "passent
auquotient"
relativement àIS.
Si Adésigne l’une quelconque
de cesquatre relations,
xISy
et zISt impliquent
que x A z
équivaut
à y A t. Onpeut
doncdéfinir
Arelation
sur X =X/IS
par:x A y
si
et seulementsi
ilexiste
un élément x de x et un élément y de y telsque x A
y. Il est alorsfacile
de montrer queI PR = R " E- = ER
- -
-
R R-
R Ret S- = S - S
puis
devérifier
que R est unquasi-ordre
sur X. Onpeut
doncR R
s
s
bien définir
uneapplication
pp deS A
dansQ-.
A Cetteapplication PP
estinjective
car
si
Ret R 2
sont deuxquasi-ordres distincts
deQS X, il existe
uncouple
(x,y) d’éléments
de X tels que xRjY
et non xRY.
Notant x et y les classesd’équivalence respectives
de x et y pour larelation IS,
commeR2 est
une re-lation totale,
on a yPR
x donc yPR x soit
yP x
cequi implique non xR2y.
2 2 --- 2 .
Comme par
ailleurs, pour un raison analogue
xR1y,
on vient de prouver queR1
1R2’
2Enfin,
cetteapplication
estsurjective
carsi
U est unquasi-ordre
deS ,
l’ensemble QX,
ondéfinit
unquasi-ordre
R sur X enposant: xRy si
et seulementx- -
si xUy
avec x,y classesd’équivalence
de x et yrelativement
àI . Grâce
aufait
que xPy
K.équivaut
2013 à xP U y
U et x1 y
iB. à xIUY,
U on montreaisément
que R est un élément deQ x Enfin
R = U parconstruction.
PROPOSITION 4: Soient Y et Z deux ensembles
finis
tels quecard(Y)=card(Z),
Sun ordre total sur Y et T un ordre total sur Z. Alors
card( S) - card(QT). QY
z§
Onétablit
sanspeine
cetteproposition
enconsidérant
labijection
b deY sur Z telle que:
xSy
=>b(x)
Tb(y)
et en montrant quel’application qui
associe
à toutquasi-ordre
R sur Z larelation R
sur Ydéfinie
par:xRy si
etT s
seulement
si b(x)
Rb(y) induit
parrestriction
unebijection
deQ T Z
surQY §
La
proposition précédente légitime
ladéfinition
suivante:DEFINITION 3:
q* désigne
le nombre dequasi-ordres R sur
un ensemble fini Xn
à n éléments tels que
SR soit
un ordre total sur X.PROPOSITION 5
Pour tout
entier n >
1:§
Elle résulte de la formuleprécédant
laproposition
3. Ellepeut s’écrire:
--
7 --
.. s s ., ..
D’après
laproposition 3,
les deuxensembles Q S X
x etQ S X
x ontmême
cardinal:q*
kEnfin
card(
Le
paragraphe
suivantdéveloppe
une notionqui permettra d’évaluer
les nombresq’ .
nIV. FORME STANDARD
D’IJN QUASI-ORDRE
DEFINITION 4
Si n > k >
1,
un escalier sousdiagonal (respectivement strictement
sous dia-gonal) d’ordre (n,k)
est une double suited’entiers:
(a., bi)1
J J. J _ J _ q
q 2013201320132013telleque:
J J
Lorsque
n =k,
poursimplifier l’écriture, l’ordre
sera noté n au lieu de(n,n).
Dans
ltlxltl,
en orientantl’axe
vertical vers lebas,
onpeut représenter
un
escalier
sousdiagonal -
enabrégé:
ESD -d’ordre (n,k)
par un chemin"en
escalier", situé
au-dessous de ladiagonale principale,
et dont lesparties
saillantes
desmarches sont
lespoints
de coordonnées:(0,0), (a1,b1),...,
Exemple:
Dans cette
représentation,
lesescaliers strictement
sousdiagonaux -
enabrégé:
ESSD -, sontsitués strictement
en dessous de ladiagonale
sauf audépart
avec lepoint (0,0).
Cesconcepts
diffèrent de ceux duparagraphe
2-2de la
publication
de G.KREWERAS(1970):
chemins dansIN 2
> enescalier,
sousdiagonaux joignant (0,0)
à(x,y)
par le caractèrenécessairement horizontal
de ladernière étape.
NotantBn k l’ensemble
des ESDd’ordre (n,k)
etbn k
le cardinal de cet
ensemble,
on adonc,
avec les notations de lapublication précédente :
(nombre
de Ballotd’ordre (n,k-1)).
I
ième
nombre de Catalan dénombre les ESDd’ordre
n.1
n ième
nombre deCatalan,
dénombre les ESDd’ordre
n.De
même,
notantB* , l’ensemble
des ESSDd’ordre (n,k)
etb*
k’ sonn,k n,k
cardinal,
on a:Pour
établir
cepremier résultat concernant b *n
,3 il suffit de remarquer que(a.,b.)
20132013(a.-l,b.) définit
unebijection
deB*@ n k
surB
si n > k.J J J J
n,k n-,
Sous cette
condition, Pour
le restek,
entronquant
la dernièreétape horizontale, c’est
à dire enremplaçant
bq par
b
-1 dans la fonc-q q
, .
tion
précédente,
on définit unebijection
de B n surB-
n ,.Ainsi:
La encore,
le(n-I)ième
nombre de Catalan:b n-1
1 dénombre les ESSDd’ordre
n.Nous allons maintenant nous
intéresser
à des ESD ou des ESSDpossédant
»
une
propriété
decomplétude.
DEFINITION 5 Un ESD ou ESSD:
(a.,b.) .
J Jd’ordre (n,k)
estcomplet
si:A. Il
En
abrégé,
nous lequalifierons d’ESDC
ou ESSDC.’
Cn k
etc k (respectivement
etdésignerons l’ensemble
des ESDCn,k n,k
n,k
n,d’ordre (n,k)
et son cardinal. Là encore, poursimplifier,
on poserac - n c n,n
L’intérêt
de cetteDropriété apparaît
dans laproposition
suivantepréci
sant un résultat de MENUET
J.(1974)
etJACQUET-LAGREZE E.(1975)
concernantla
caratérisation
d’unquasi-ordre
par une matrice binaireoù
les 1 et les 0 sontséparés
par unefrontière
en escalier sousdiagonale,
les .1étant situés
au-dessus. Dans toute lasuite,
Sdésignera
un ordre total sur X indexé de tel-PROPOSITION 6
L’application qui à
tout ESDC d’ordre n:(au.) b i)1]*q
J J associe la relation Rdont la matrice binaire r =
r’
estdéfinie par:
(on
convient quea 0 = 0)
est unebijection
deExemple:
§
Montrons d’abord que R est unélément
deQS.
Xs La relation R est totale carr..=
1J 1dès
que i *"j. x. i P R j x I R x k P R x 1 implique : J r -
1Kr.i=
J 1 0. On endéduit
quer =
0 pour tout m > 1 etr= 0
pour tout m=_ j.
CommexiIRxk’5rjk= 1;
comptemk - mi - J J
tenu de ce
qui précède,
on endéduit que j 1, puis
que:rli=
0. Cettederniè-
assertion
équivaut
-à: x.P -1 R x 1*
On vient de prouver que:P 1 P-C PR.
Montrons°
1
K 1 K K K Kmaintenant que
P K
etizsont disjointes.
Si l’on avait:R R
on en
déduirait
que r .=0 pour tout m > k et r. = 0 pour tout m k. Commemi - Jm -
rii= rjl = 1,
on aboutiraità
la contradiction: 1 k et 1 > k. R est donc bieni j
un
quasi-ordre
sur X. Il resteà établir
queSR=
S.D’abord,
il est clair que:i
j implique:
- °.=
l 1rk.= ]
1 etr.k=
J. . 1r.k=
ik1).
C’est dire que S est contenu dansSR.
Pour montrer queSR
estégal à S,
il suffit donc demontrer que
SR
est un ordre total surX, soit, compte-tenu
de laproposition 2,
que
ER=
D. C’est bien le cas car, ainsi que le remarque MENUETJ.(1974),
onobtient les bornes des classes
d’équivalences
deER
enprolongeant jusqu’à
ladiagonale,
les marches de lafrontière
en escalier(ceci résulte immédiatement
de ladéfinition
deER donnée
auparagraphe II.2.).
Exemple
Or la
propriété de complétude équivaut à
direqu’on
atteint ainsi tous lespoints
de ladiagonale.
Les classesd’équivalences
deER
sont donc toutesré-
duites à un
élément. Ainsi, ER=
D.L’application
de laproposition
estbijective.
Elle estinjective
car, Sétant fixé,
R estcaractérisé
par r et la matrice r est elle mêmedéterminée
injectivement
par la connaissance de l’ESDC d’ordre n dont elle est issue.Cette
application
est enfinstrjective.
Eneffet, considérons
pour le prou-ver un
élément
deQy.
On vad’abord
montrer que lamatrice
booléenner=r R,S
présente
unedisposition
de 1 et de 0séparés
par unefrontière
enescalier
sous
diagonal; plus précisément,
il faut prouver que siri.=
J 0 alors: ..Raisonnons
parl’absurde
ensupposant l’existence d’un entier
k c[1,jJ
tel. que 1. On a donc
XjPRXiR Comme R=IRUPR’
on asoit x.I x.,
cequi
entraine
x.P 1 x, donc puisque SR= S, soit x.P x..
cequi entraine XjPRXk puisque PR
esttransitive.
Dans cedernier
cas, vu queD C I R9
ona
aussi
x PRI Rxkdonc
j R R k J S k Dans les deux cas larelation
obtenueconduit
à lacontradiction j
k.Ceci
démontre lapremière implication;
la secondeimplication
sedémontre
demanière analogue.
Comme parailleurs,
Rétant
une relation
totale,
r..=
0implique
i >j,
lafrontière
est bien sous1J
diagonale.
Lescouples (a., b.)
de l’ESDC d’ordre n dont elle est issue sont alors obtenus enrepérant
les indices:(il’ j),
...>(iq-l’ jq-l)
desélément:
de r tels que:
Exemple :
Il suffit alors de poser:
COROLLAIRE 1
q* ,
n le nombre dequasi-ordres
R sur un ensembleà
néléments
tels queSR
Rsoit un ordre total est
égal à c ,
le nombre d’ESDC d’ordre n.n -
V. DENOMBREMENT DES ESDC D’ORDRE n
PROPOSITION 7 Pour tout i
est le n
ième
nombre de Catalan.§
Ces deux relationséquivalent
aux relations inverses(BERGE C.(1968) chap.3):
- -
pour tout
n >
1:tent du
dénombrement
des ESD ou ESSD d’ordre n suivant leursupport.
Onappel-
LEMME 3
Le
nombre
d’ESD ou ESSD d’ordre n dont lesupport
est un sous.-ensemblefixé S,
contenu dans{1,..., n}
et contenant n, estégal
au nombre d’ESDC,ou ESSDC d’ordrecard(S).
§§
Eneffet, soit ~
labijection
strictementcroissante
de(1,..., card(S)}sur
S.Atout ESDC ou ESSDC d’ordre
card(S):
e =(a.,
Jb.)1. ,
J 1Jq on associe l’ESD oul’ESSD d’ordre n:
- -
_-_-
. Cette
application
estbijective. §§
En utilisant le
lemme,
onpeut écrire:
--
card{e;
e ESD d’ordre n etsupport
de e =S}
,
en classant ces ensembles S suivant leur cardinal. De
même:
card{e;
e ESSD d’ordre n etsupport
dee=S}
l
Bien que peu commodes
parcequ’alternées,
ces relationspermettent
de calcu- ler lespremières
valeurs des c et desc* :
n n
Le reste de ce
paragraphe précise quelques relations
entre ces nombresqui
vontpermettre
un calcul parrécurrence
desc .
nCOROLLAIRE 2 Pour tout
Il suffit
donc
dedénombrer
les ESSDC d’ordre n pour obtenir lesc .
nPROPOSITION 8 Pour tout
n >
1:§
Cette formulecorrespond
audénombrement
des ESDC d’ordre n:(a.,
’ ’
j j Jq suivant la valeur k de la
première égalité
a.= b. =k, d’indice j
k.§
1 3
COROLLAIRE 3
Les
fonctions génératrices:
convient: sont telles que:
§ D’après
le corollaire2,
Avec la convention de
l’énoncé
du corollaire n3,
la relation dela proposition
8peut s’écrire:
pour tout n Ec k cn-k .
Comme pour n = 0:co
1 etk=0 .
"
c 0Co 0,
on endéduit
au niveaudes fonctions génératrices
que:Des deux relations
obtenues,
on tire:Ainsi:
Le
signe
devant le radical estdéterminé
en observant que:obtient ainsi les deux relations
annoncées.
REMARQUE
1Les
identités:
conduisent aux relations de laproposition
7.Pour clore ce
paragraphe,
nous allons montrer comment le calcul descn k
n k(nombre
d’ESSDC d’ordre(n,k)) permet d’obtenir, très
facilement parrécur-
rence, les nombrescherchés.
Enparticulier,
tout en leur donnant une inter-prétation
combinatoirenouvelle,
nous allons relier ces nombres auxn k
"Ballot numbers" généralisés
introduit par CARLITZL.(1969).
PROPOSITION 9 Pour tout 1
§
A tout ESSDC d’ordre(n,k): ( a 1 .,
l l , on va associer:où:
La formule en
résulte. Evidemment,
il faut convenir ici queou n
0 ouk
0.COROLLAIRE 4
§ D’après
laproposition
9:d’où
la formulepuisque:
Là
encore, il faut convenir que:c-0sinkoun0.
Corme il est faci-- - n, n k
le de vérifier que pour tout
n > 3,
cettedernière
- 7
relation
permet
de calculer les parrécurrence.
Parexemple:
n,
’
PROPOSITION 10 Pour tout k >
1,
§ D’abord,
si n >2k,
pour tout ESSD d’ordre(n,k): (a.,
J Jqui véri-
fie donc: b
= k,
il y a donc aumaximum
2k termesa.
oub.. Ainsi,
lesupport
q J J
de cet ESSD ne saurait
n,k être égal à {l,..., n}.
Ceciimplique: c* =
0. Simaintenant,
n =2k,
il est facile de constater que le seul ESSDC d’ordre(n,k)
est tel que: pour
tout ;
Ceciimplique:
En
décalant
d’une colonne vers lagauche
lapremière ligne
du tableauprécé-
dent, puis
de deux colonnes vers lagauche
parrapport à
cellequi
laprécède
chacune des
lignes
suivantes de cetableau,
ontpeut présenter sous
la formesuivante le tableau des
c ~
. Les nombres suivants:d ~ vérifient
donc:~
n,k n,k
--
7 - -
Ce sont exactement les
"Ballot numbers" généralisés
introduits par CARLITZL.(1969).
Ils sontreliés
avec lesc *
par la formule suivante:n,k
Par
exemple,
on obtient:PROPOSITION 11 Pour tout
n
est un ESSDC d’ordre n,
forcément,
J J 1- J -‘i li- li -
Il suffit
donc,
pour obtenir la formulecherchée,
dedénombrer
ces ESSDC sui-vant la valeur de
b q -1. §
On obtient donc les
c*
en calculant les sommes des colonnes du tableau n+1précédant
laproposition
10. Parexemple: c~= 0, cW 1, 1, c~~
3...En
fait,
il n’est pasnécessaire
de calculer ces sommes pour obtenir lesc .
Ilsfigurent
en effet dans ce tableau :COROLLAIRE 5
§ D’après
lecorollaire 2 , c = c* + c* 1.
En utilisant laproposition pré-
’
n n n+1 " " "
cédente,
onpeut
doncécrire:
Ensuite,
en utilisant laproposition 9,
il vient:Enfin, grâce
au corollaire 4 età
la convention on ohtient:Ce dernier corollaire
légitime
la lecture des nombrescherchés:
lescn5
enbordure de la
diagonale
du tableauprécédant
laproposition
10. Ilsapparais-
sent aussi sur la
diagonale
du tableauprécédant
laproposition
11.VI. RETOUR A
qn,
NOMBRE DEQUASI-ORDRE
SUR UN ENSEMBLE A n ELEMENTSPROPOSITION 12
-
Pour tout
où
lesS(n,k)
sont les--
k n t 1
nombres de
Stirling de deuxième espèce
et{a}- a(a-1)...(a-b+1).
§ D’après
laproposition
5:puis
le corollaire 1:et la
proposition
7:Pour
conclure,
il suffit alors d’utiliser laproposition
1 et les relations:n,k S(n,k) bk= {2k}k-l/ §
Bien que
concise,
la relationprécédente présente l’inconvénient d’être
alter-née.
Pourévaluer
lesq ,
n il vaut mieux utiliser la relation suivantequi
estune
conséquence
de laproposition
5 et du corollaire 1:et les
méthodes permettant
de calculer parrécurrence
lespn k (1.5.)
et lesc k (V.,
corollaire 5notamment).
On obtient ainsiaisément
lespremières
va-leurs des nombres
cherchés
dans cettepublication:
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