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(1)

LAUSANNE (Suisse)

SAMEDI 12 DÉCEMBRE 1891.

É D I T I ON Q U O T I D I E N N E ABONNEMENTS Un u Trot* m is Suisse... fr. 1 2 . — fr. 8 . 5 0 Union postale. » 2 8 . — » 7 . 5 0 F r a i s d 'e n c a is s e m e n t e n Boa.

L’abonnement court du d*r du mois dans lequel il est demandé et continue jusqu'à révocation formelle.

Tout abonné reçoit gratuitem ent le supplém ent littéraire hebdom adaire: la R e v u e du D im a n c h e — On peut : s'abonner séparém ent à la Revue i d u D im a n c h e : Un an, 3 fr, 5 0 .

ORGANE DU PARU DÉMOCRATIQUE

FÉDÉRALISTE VAUDOIS

XXIIIe ANNEE. - N : 294,

Rédaction et Administration IABSAHB 26, Cité-Derrière, 26 LAD8AM1

nUWUMKRIE ADRIEN BOUGEAÜO

T É L É PH O N E

A N N O N C E S

I a 1 1 8 0 0 o u « o n e s p a c e :

Pour le C anton... 1 5 cent. Suisse e t E tra n g e r 2 0 » Réclames (3“ e p ag e) 5 0 *

F r a i d’e n c a is se m e n t e n soa.

P rix d u num éro dans les dépôts

5 c e n t i m e s .

f a m le (large pai de readre iei BaaBaeritf.

LA BETÜ E est en voyée gratu item en t jusqu’à la fin de l ’an n ée à to n s le s n o u v ea u x abonnés ponr 1891.

S o m m a i r e d u s u p p l é m e n t d ’a u j o u r d ’h u i : En Famille (fragment du journal d’un employé), par j

André Theuriet. — Maître Corbeau, par G. de Cher- j ville. — Ici-Bas, p ar Snlly-Prudhom m e. — Dors, j p a r Philippe Gille. — Feuilletons : Les cahiers de

Jeannine (suite et fin), par Jacques Normand. — Les dix-huit ans de Cendrinette, par Pierre Sales.

P etits conseils. — Annonces.

Ce num éro sera distribué gratuittm ent à tous les ; acheteurs au numéro de la Revue d’aujourd’hui, dans tous les kiosques et dépôts. Il ne pourra être vendu séparément.

Un certain g ro u p e d e B ernois a u n e peine in ­ croyable à acc e p ter le vote du 6 décem b re. Dé­ çu s du v o te de le u r p ro p re canton, sen tan t q u ’ils o n t to u t fa it p o u r s’a ttire r cette m ortifian­ te leçon du peuple su isse, ils c h e rc h e n t su r qui d éch arg er le u r colère, et n a tu rellem en t c’est aux V audois q u ’on s’en p rend. Com m e on l’é­ crit d e B ern e à YO stschweiz, « on ch erch ait ■j> un b on e ém issaire : ce son t le s Van- 9 d ois «j î j’o ï i a pris. »

N ous com prenons q ue les 38,000 Vaudois qui se so n t aidés d im anche à m ettre la g o u r­ m e tte à l’o u rs de B ern e ont q u elq u e chose de ; trè s dép laisan t p o u r ceux qui n o u s avaient p ro ­

m is u n e fou ettée. Mais s’im agine-t-on que c’est p ar de tels procédés, p a r des in ju re s, des calom nies q u ’on o b tien d ra n o tre soum ission ? C roit-on q ue no u s no u s laissero n s effrayer p a r de g ro sses m enaces e t les in san ités de ces jo u r­ n au x qui in su lte n t le peuple vaudois en style d e cro c h e te u rs.

La B e r n e r Z e itu n g , n e sach an t com m ent ra ­ b aisse r le corp3 électo ral vaudois, le traite de x m asse in e rte b avard an t à la su ite des j> id o les q ui lu i se rv en t de chefs. »

Vous vous souvenez, électeu rs, q u e c’e s t ce m êm e jo u rn al qui, l ’an n ée passée calom niait nos braves tro u p es de la p re m iè re division

Feuilleton de L A R E V U E

F e r n a s i c l o ] a ; u e .

CHAPITRE III

TEMPÊTE

Depuis deux jours le Roanoke faisait voile vers le Sud. Bien qu’il n’y eût rien de changé dans l’exis­ tence des passagers et qu’ils fussent traités avec les mêmes égards que par le capitaine Longway, on sen­ tait qu’une vague inquiétude régnait à bord. Le pont était souvent désert. Les dames, revenues de leur premier enthousiasme, y montaient rarement ; beau­ coup, atteintes du mal de mer, restaient dans leurs cabines ; les autres se réunissaient au salon. Les hommes, quand ils se hasardaient sur la dunette, s’entretenaient à voix basse, toujours du même sujet : quand rencontrerait-on un navire ? Du regard, ils fouillaient l’horizon, cherchant au loin une voile, un panache de fumée, annonçant la présence d’un bâti­ ment; mais, quoique l’on fût dans les parages fré­ quentés d’ordinaire par les paquebots, pas un n’ap­ paraissait au large.

Au reste, le temps devenait mauvais : la mer était très houleuse ; un vent violent, soufflant par rafales du sud-ouest, balayait la crête blanche des vagues, chassant les embruns qui tombaient sur le pont et 1 inondaient comme une pluie fine. De gros nuages gris couraient au ciel, rapides et bas ; des bandas de mouettes et de pétrels, précurseurs des tempêtes, tournoyaient autour du navire en poussant des cris aigus.

Contrarié dans sa marche par le vent et la’ mer, le

ap rès u n ra ssem b lem en t où elles av aien t riv a­ lisé de zèle, dans des te rm e s qui soulevèrent u ne profonde indignation.

Mais ces in ju res n e suffisaient pas. On avait p ro jeté d ’aller p lu s loin encore, d’in su lte r le can­ to n de Vaud dans la p erso n n e d’un de ses d ép u ­ tés. U ne tro u p e de je u n e s ép h èb es, g é n é ra ­ lem en t d ép o u rv u s de b arb e au m en to n , a voulu faire u n e m anifestation tap ag eu se à Berne m êm e. C’est là le côté ridicule de c e tte pitoyav b le cam pagne de re sse n tim e n ts e t de ran cu n es.

L ’au to ritarism e b ru tal q u i v e u t to u t faire plier devant lui s’e st révélé avant le 6 d écem b re dans les pro céd és de m ise en œ u v re du ra c h a t du Central. Il continue à s’e x p rim er dans le couroux qui se d éch aîn e co n tre ceux qui ont organisé la résista n c e et q u i, com m e M. Ruffy, ont le plus co u rag eu sem en t travaillé à la faire trio m p h er.

Ces p u ériles colères, ces m anifestations im­ p u issan tes, nous les avons déjà v u e s en 1872. Alors au ssi on a ch erch é p a r to u s les m oyens à nous faire ex p ier n o tre refu s d ’a ccep ter des décisions p rises sans no u s e t co n tre no u s. Alors au ssi on nous a prodigué l’in ju re et la m enace, on n o u s a m is au ban. Le p eu p le vaudois voit avec calm e ces provocations e t ces ag ressio n s. Il s’en sou v ien d ra, sa n s doute plus longtem ps q u ’autrefois, san s jam ais ou b lier ce q u ’il doit à la p atrie com m une, convaincu com m e il l ’e st e t plu s q u e jam ais, q u e le salu t de celle-ci ne se tro u v e pas dans l’om nipotence que. v o u d rait s ’a rro g e r le plus insatiable des cantons.

La com édie.

Qu’e u sse n t fait les com édiens qui je tte n t la p ie rre à M. Ruffy si celu i-ci e û t dit au x T rois- S u isses des choses ap p ro ch an t de celles que n o u s trouvons dans u ne corresp o n d an ce a d re s­ sée de Zurich, le 10 décem bre, à la T rib u n e de

G enève, jo u rn al au ssi peu radical que possible,

et dont no u s extrayons, en tre beaucoup d’au tres non m oins pim entés, les p assages su iv an ts :

J’avoue franchement que je ne comptais point, pour ma part, sur 50,000 votes négatifs dans le canton de Zurich, Mais il faut bien dire que ce résultat est dû, en grande partie, aux deux auteurs principaux du malencontreux projet : MM. Welti et Marti... le nom

Roanoke faisait peu de chemin. Battu par les lames

qui venaient se briser contre son étrave, le navire roulait et tanguait d’une façon effrayante. Parfois, il donnait de la bande avec tant de violence qu’une de ses roues tournait dans le vide, tandis que l’autre, trop engagée sous l’eau, demeurait immobile. Cela imprimait au bâtiment une trépidation fatigante et des plus désagréables.

Avec la nuit, la tempête augmenta de violense. Des lames monstrueuses battaient les flancs du Roa­

noke, l’arrêtant, faisant craquer sa coque jusque

dans ses membrures, rejaillissant sur le pont qu’élles balayaient sans cesse.

Vers minuit, comme le baromètre baissait toujours et que l’ouragan semblait redoubler de force, le lieu­ tenant Parr, qui depuis la veille n’avait pas quitté la passerelle, jugeant que, sous peine d’avaries graves, le Roanoke ne pouvait lutter plus longtemps contre les attaques de la mer, se décida à fuir devant le temps, c’est-à-dire à virer de bord et à s’éloigner à toute vapeur dans la direction suivie par le vent. Cette manœuvre répugnait au commandant ; elle l’éloignait du but de son voyage, le golfe du Mexique, où il devait rejoindre la flotte sudiste, et le forçait à remonter dans le Nord-Ouest, où il pouvait rencon­ trer des vaisseaux de guerre nordistes. Néanmoins, il s’y résigna.

Après avoir accompli son virage, le Roanoke s’é­ lança rapide sur les flots, poursuivi par les grandes lames qui semblaient lutter de vitesse avec lui et lui donner la chasse.

Parfois, l’une d’elles, courant plus vite que les au­ tres, paraissait prête à l’atteindre ; mais elle se bri­ sait soudain contre son arrière, et d’un choc violent,le lançait en avant. D’autre fois, c’est une vague gigan­ tesque qui s’élevait au-dessus du navire, le surplom­ bant, menaçant de s’abattre sur lui, de le briser, de l’engloutir; mais, tout à coup, elle s’écroulait, dispa­ raissait, passait sous sa quille, le soulevait à une hau­ teur vertigineuse pour le laisser retomber lourde­ ment, piquant de son avant dans le gouffre qui

s’ou-seul de W elti a certainement engagé plus de 10,000 électeurs à voter non.

Son discours de Bâle a aussi beaucoup déplu. Il a paru confus, mal ordonné, trop plaidoyer pro domo, évitant de toucher au point principal, la question de prix. Ajoutez-y encore un certain nombre d'erreurs, qu’on appellerait des mensonges si elles n’étaient pas sorties de la bouche d’un de nos principaux magis­ trats.

La votation du 6 décembre et la démission de M. Welti me délivrent du cauchemar sous lequel se dé­ battait vainement mon patriotisme. Comme citoyee suisse, j ’assume le droit de chanter un double Te

Deum !

L e procès de L ncerne et l ’am nistie. Voici en quels termes le Conseil fédéral préavise en faveur de la demande d’amnistie des accusés du pro­ cès de Lucerne :

« L’assem blée fédérale p e u t aisément, p re s ­ se n tir le se n s dans leq u el no u s allons d o n n er ce p ré a v is q ue la C onstitution n o u s dem ande. Il e st favorable à la re q u ê te du g o u v ern em en t du T essin .

» Les co n sid ératio n s qui in sp ire n t le Conseil fédéral o n t é té exposées déjà dans son m essage du 15 ju in d e rn ie r. N ous n e cro y o n s pas q u ’il soit n écessaire de les d évelopper ici de n o u ­ v eau . Fidèles au m an d at qui no u s avait été d o n n é, no u s avons ch e rc h é la pacification du T essin p ar to u s les m oyens qui étaien t en n o ­ tre pouvoir. Au n o m b re de ces m o y en s, l’am ­ nistie, d estinée à étein d re à la fois le pro cès de Zurich et celui de L u cern e, nous p araissait fi­ g u re r au p re m ie r rang. N ous l’avons proposée et recom m andée en son tem p s à l’A ssem blée fédérale ; m ais no u s n ’avons pas été écoutés alors.

» L’initiative du g o u v ern em en t du canton in ­ té re s s é ra m è n e la q u estio n à l’o rd re du jo u r de l’A ssem blée fédérale. A ujourd’h u i, com m e en ju in d e rn ie r, no u s croyons q u e l’am nistie, bien q u ’elle n e puisse p lu s s ’é te n d re q u ’à l ’u n des deux p ro cès, se ra favorable à l’ap aisem en t des e sp rits d an s le T essin.

» Q uelque h ostilité s ’était fait jo u r, il est v rai, de divers côtés, dans la p re sse , avant la dém arch e du Conseil d’E tat, co n tre cette am n is­ tie, à laquelle on re p ro ch ait de ferm er la bouche au parti q ue n ’a pas satisfait le v erd ic t de Z u ­ rich. L’in itiativ e du g o u v e rn e m e n t tessinois sem ble avoir fait év anouir ces objections ; nous n e nous y a rrê te ro n s donc pas ; elles avaient

vrait, béant, devant lui.

Cramponné à la balustrade de la passerelle, le lieu­ tenant Parr suivait d’un œil anxieux cette course, dont le salut du navire et la vie de son équipage et des passagers étalent le prix. Haletants, ruisselants sous la pluie qui tombait à torrents, les matelots s’ac­ crochaient aux haubans et aux manœuvres dormantes pour ne pas être brisés dans les mouvements désor­ donnés du steamer ou entraînés par les énormes pa­ quets de mer qui passaient sur le pont sans inter­ ruption.

À l’intérieur du bâtiment, les passagers ne se dou­ taient pas du danger qui les menaçait ; horriblement secoués, ils restaient couchés dans leurs cadres. Ils n’auraient pu, du reste, se tenir debout.

Terrassé par un accès de fièvre d’une violence inu­ sitée, M. Gérard gisait dans sa couchette, inanimé, insensible à tout ce qui se passait autour de lui. Au début de la tempête, le petit Henry avàit pris un cer­ tain plaisir à regarder par le hublot les vagues qui venaient se briser contre les flancs du Roanolce-, mais la force du vent augmentant, il avait dû quitter son poste d’observation, et son père, pour le protéger contre les chocs, l’avait pris avec lui dans son cadre. Rassuré, l’enfant n’avait pas tardé à s’endormir.

Quand le jour se leva sur l’Océan démonté, l’oura­ gan sévissait avec la même furie ; le vent soufflait avec la même rage, et, plus que jamais, la mer me­ naçait d’engloutir le Roanoke. j

— Avec la vitesse à laquelle nous marchons, nous ne devons pas être très loin de la terre, dit le lieute­ nant Parr à son second qui l’avait rejoint sur la pas­ serelle.

— Et dans un mauvais voisinage, répondit l’ensei­ gne.

— Les croiseurs nordistes ne sont guère à craindre par le temps qu’il fait : j ’ai bien plus peur de m’é- chouer, si nous continuons à courir vers la terre, que de rencontrer un vaisseau fédéré.

— Il me semble, monsieur, que ces grosses lames qui nous donnent la chasse sont plus dangereuses

sa n s doute le u r p a rt de v é rité , m ais u n e consi­ d ératio n su p é rie u re dom ine à nos yeux le d é b a t actuel, c’e s t le d é sir de la population su isse to u te e n tiè re de voir le canton d u T e ssin e n ­ tr e r définitivem ent dans la voie de la paix e t re n o n c e r aux violences d es lu tte s d’a u tre ­ fois.

» D ans cette d irectio n , il a déjà fait d e g ra n d s pas. B ien que ci ou là les passions p o litiques fassent parfois encore de reg re tta b les explo­ sio n s, on p e u t constater q ue, p a r l’effort co n ti­

n u d ’u n g ra n d n om bre d 'h o m m es d e bonne volonté et p a r tic u liè r e m e n t p a r celui d u n o u ­ vea u g o u vern em en t tessinois, il s’est fait u n

ch em in considérable v ers l ’ap aisem en t -des e s ­ p rits e t q ue c’e st m ain ten an t dans ce can to n le vœ u de la m ajorité des citoyens de l’u n e t de l’a u tre p a rti d e voir enfin les lu tte s p o litiques y p re n d re le ca ra c tère paisible q u ’elles o n t dans les a u tre s cantons.

s C’est avant to u t dans l ’in té rê t de l’apaise­ m e n t des e sp rits q ue le g o u v ern em en t d u T es- sin no u s dem ande l’am nistie p o u r les faits de 1889. C’e s t dans cet in té rê t supérieur, q ue nous vous reco m m an d o n s de p re n d re sa dem ande en considération, en ado p tan t le p ro jet d’a rrê té ci-joint.. »

CONSEIL NATIONAL

Séance du H décembre.

P ré s id e n c e d e M. Là c h e n a l, p ré s id e n t.

Abatage Israélite. — A près des disco u rs de MM. M erkle, S u te r, T h é ra u la z, Joos, M üller,

de S te ig e r, le re c o u rs des g o u v ern em en ts de

B ern e et d’A rgovie est é c arté p ar 80 voix co n tre 43 conform ém ent aux propositions de la co m ­ m ission.

L es ad v ersaires an n o n cen t q u ’ils vont r e ­ p re n d re l’affaire p a r voie de l'initiative.

CONSEIL DES ETATS

Séance du i l décembre

P ré s id e n c e d e M. Gô t t is h e im.

Loi snr la chasse. — L’article 9, ré g la n t l’o u v ertu re de la ch asse e st en d iscussion.

Les u n s v e u len t q u e l’o u v e rtu re de la c h a s s e soit uniform ém ent fixée au 45 sep tem b re.

M. R a isin la veut, le l or sep tem b re p a rc e q ue, dit-il, les am is de la Diana se so u v ie n n e n t d’a­ voir vu des cailles s u r te rrito ire genevois avant la m i se p tem b re, jam ais ap rès.

M. Eggli dit que la com m ission s’est opposée à la chasse d u p rin te m p s p o u r u n m otif d ’h u ­ m anité. N ’est il pas c ru e l de tu e r les b écasses

que tout le reste.

— Je vais faire forcer de vapeur, dit M. Parr en se penchant sur le porte-voix communiquant avec la chambre des machines.

Au moment où il allait transmettre ses ordred au mécanicien, une vague, plus forte et plus rapide que les autres, s’abattit sur l’arrière du Roanoke, arra­ chant les pavois, ruisselant sur le pont.

En se retirant, la masse d’eau défonça les bastinga­ ges et entraîna cinq matelots, parmi lesquels le timo­ nier qui tenait la barre. Les malheureux apparurent un instant au sommet d’une lame, roulèrent dans le gouffre et disparurent.

Heurté par le remous, le gouvernail, que personne ne maintenait plus, tourna, et sous la pression, le

Yoanoke évolua dans une effrayante embardée, pré­

sentant le flanc à la lame.

Le second, devinant le danger, sauta sur le pont et courut à la roue pour la redresser; mais il était trop tard : une vague venait de briser le tambour de tri­ bord, les palettes de la roue et une embarcation sus­ pendue «aux portemanteaux du même côté.

Aidé d’un matelot, le second parvint à ramener le navire dans sa position première ; mais était désor­ mais incapable de continuer à fuir devant la tem­ pête.

Outre sa machine, le Roanoke portait un gréement de brice-goëlette. Le lieutenant fit établir un hunier au bas ris, et un foc, puis il mit en cap. Dans cette position, le navire dérivait lentement, présentant le flanc à la lame qui venait se briser dans le remous formé par la marche de côté du steamer. Mais le va­ peur fatiguait horriblement ; il donnait de la bande d’une façon inquiétante.

-- Mieux vaut reprendre la route, dit le lieutenant. Cette détermination devait être fatale au Roanoke. Pendant un coup de mer, la haussière de l’ancre de bâbord se brisa. Libre et horriblement secoué, le lourd morceau de fer se mit à battre à coups redou­ blés la muraille du navire.

(2)

LA REVUE - SAMEDI 12 DÉCEMBRE 1891.

ju s te au m o m en t où elles s’aim en t le m ieux? I | | Enfin la d iscussion co n tin u e ainsi tro is h e u res d u ra n t s u r la date d’o u v e rtu re e t de ferm etu re e n tre MM. J o rd a n -M a rtin , R a is in , S u sse r, R o m e d i, D eu ch er, d e T o rren té.

| {P ourtant u n e votation in te rv ie n t. La chasse s’o u v rira le 15 se p te m b re , d e m êm e la c h asse à la plu m e ; toutefois les cantons., p o u rro n t avan­ c e r cette date si l’état d es ré c o lte s le p e rm e t et en p re n a n t les m e su re s de police n é c e ssa ire s.

;■ tic'eiL v ‘..

N ou velles diverses.

G U E R R E D E T A R IF S A VEC L A F R A N C E

H ier a eu lieu u n e ré u n io n du com ité de la « Société in te rc a n to n a le des in d u strie s du Jura», d e M. Droz e t de d é p u té s de N euchâtel et de G enève.

M. Droz a donné des re n se ig n e m e n ts s u r la qu estio n d es tra ité s de co m m ercer II r é s u lte d e c e tte co m m u n icatio n q u ’il faut s ’a tte n d re à voir ap p liq u er d e p a rt e t d ’a u tre s u r la fro n tière française, à p a rtir du l®r février, les d ro its les plu s élevés des tarifs g én érau x .

La « Société des in d u strie ls du Ju ra » d e ­ m ande q ue, conform ém ent aux ré se rv e s faites au pro cès-v erb al du Conseil national lo rs de la d iscu ssio n du tarif g é n é ra l des d o u an es, les droits à l’im p o rtatio n s u r les b o îtes de m o n tres so ien t co n sid érab lem en t re le v é s. U ne com m is­ sion a é té nom m ée p o u r l’exam en de la q u e s ­ tion.

U N E D É M O N STRA TIO N P U É R IL E

U ne b a n d e d’é tu d ian ts b e rn o is avait p ro jeté de faire u ne d ém o n stratio n h o stile d ev an t l’h ô ­ te l où loge M. le co n seiller natio n al Ruffy. U n certain n o m b re de d é p u té s d es C ham bres (en tre a u tre s les Soleurois) o n t fait-savoir q u ’ils in te rp e lle raien t im m éd iatem en t le Conseil féd é­ ra l e t d em an d eraien t des m e su re s g ra v e s s’il était donné su ite à cette in co n v en an ce. L à-d es­ su s le C onseil d’E tat e t la police b e rn o ise ont in te rd it la m anifestation.

D É C ISIO N D E L A D R O IT E CATH O LIQ U E

Le g ro u p e d e la d ro ite cath o liq u e a décidé de vo ter c o n tre l’e n tré e en m atière d e la lo i s u r les tax es de p a te n te des v o yageurs de co m ­ m erce.

E lle a ég alem en t décidé de re v e n d iq u e r le siège d ev en u vacant au Conseil fédéral e t de confier à u n e com m ission choisie d an s son sein la tâch e d’étu d ie r la q u estio n d es ch em in s de fer et les p ro jets q u i s ’y ra tta c h e n t.

/

LAUSANNE

P ro p o s du sam edi.

M ercredi, é ta n t d e lo isir, j ’en ai profité p o u r aller à B ern e re n d re v isite à m on vieil am i Mani.

Mes relatio n s avec Mani n e so n t pas to u jo u rs trè s cordiales, m ais, com m e no u s avons lo n g ­ te m p s vécu en sem b le, n o u s fin isso n s p re sq u e to u jo u rs p ar no u s racco m m o d er e t n o u s e n te n ­ d re. Je m e dis q ue la jo u rn é e d e dim anche avait dû ê tre p én ib le p o u r ce p a u v re Mani et q ue les consolations d’u n vieil am i p o u rra ie n t lui faire u n peu d e b ien .

Quand j’arriv ai chez lu i, la b o n n e fit quelq u es difficultés p o u r m e la isse r e n tre r. Mani e st m a­ lade, m e dit-elle, il a re ç u d im anche u n énorm e coup de co rn e du ta u re a u de Zurich ; p o u r le g u é rir on lui applique force co m p re sse s e t ca­ tap lasm es. M alheureusem ent, il p e rsiste à lire chaque so ir la B e rn e r Z e itu n g . Com m e sa v ue e s t affaiblie, il doit m e ttre des lu n e tte s ; cette le c tu re lui u s e les yeux, lu i d o n n e la fièvre, des tra n sp o rts au cerveau et, la n u it, des cau­ ch em ars te rrib le s. Il croit voir d es légions de Jé su ite s e t de d ire c te u rs de ch em in s d e fer. A lors p e rso n n e n e p e u t d o rm ir, ta n t cela l ’a­ gite. C ependant, com m e vous êtes u n de se s vieux am is, je co n sen s à vous in tro d u ire .

E n v érité, ce pau v re Mani faisait m al à voir. Il é ta it couché s u r un m onceau de paille fraî­ ch e, se to u rn a it e t se re to u rn a it san s pouvoir tro u v e r le re p o s. Q uand il m e v it, il fit u n e a s­ sez laide grim ace. Je n e m ’en form alisai pas et lu i d em andai d es nouvelles de sa san té.

— M auvaise, m e rép o n d it-il d’un to n b o u rru . — C’e st sans doute la faute de to n m édecin. Que te p re sc rit-il ?

— Des cataplasm es de farine de lin envelop­ p és dans la B e rn e r Z e itu n g .

— Bon ! Cela n e m ’éto n n e p lu s q u e tu sois d a n s u n pareil état. P ren d s-m o i cette p u rg a ­ tio n , m on vieux. T u m ’en diras des nouvelles. E t avec ces m o ts, je lui te n d is u n e bouteille d e V illeneuve des H ospices, de 1887, de celui q u ’on a fait b o ire aux fêtes u n iv e rsita ire s de L au san n e aux re c te u rs de Leipzig e t de B erlin.

L’œ il de Mani s’illum ina. Il é ten d it les deux p a tte s v e rs la bouteille, fit sa u te r le bouch o n et avala le co n ten u d’une seule lam pée. A près quoi, il fit claq u er sa lan g u e, u n e b elle langue d’o u rs (un p eu m oins ro se p o u rta n t q ue d’ha­ bitude) se d re ssa s u r son sé an t e t m e fit p ro ­ m e ttre , au no m de n o tre vieille am itié, d e lui en v o y er le p lu s tô t possible u n p e tit caisson de

ce s m êm es b outeilles p o u r ach ev er sa g u é riso n , i J ’a p e rç u s se u le m e n t alo rs u ne m agnifique couronne de fleurs flétries q u i gisait à te rre ..; Mani m ’ex p liq u a q u e c’était celle qui devait ê tr e p o sée le 6 d écem b re sttr la politique fe rru ­ g in e u se b e rn o ise . On l’a v ait ac h e té e d’avance e t elle flétrissait sans em ploie ■

A ce m o m en t, la b o n n e e n tra et d onna à Mani u n p a q u e t q u e v e n a it d ’a p p o rte r le facteu r.

C’e st tro p lé g e r p o u r q u e ce soit des b o u te il­ les, d it il a p rè s l’avoir so u p esé. Qu’e s t-c e que ça p e u t b ie n ê tre ?

Ce q ue c’é ta it ? — U ne m agnifique v erg e de bo u leau , ou si v o u s p référez d e biolles cueillies dans les fo rêts vaudoises, ' e n to u ré e d ’u n beau ru b a n v e rt et blanc.

Mani p o u ssa u n ru g is s e m e n t. H e u re u se m e n t, je veillais au g ra in . J ’avais en ré s e rv e u n e s e ­ con d e b o u teille, du Calam in des frères Corboz, e t u n sau cisso n venant, to u t d ro it de P ayerne.

La colère de m on vieil am i to m b a n et. Quand il e u t b u et m angé, n o n se u le m e n t il se d re ssa s u r son sé a n t, m ais s u r ses p attes de d e rriè re e t essaya de d a n se r u n p e tit rig o d o n , ce qui lui ré u s s it assez m al.

P u is il p rit la v erg e e t la cacha sous sa paille. Je lui d em andai ce q u ’il en voulait faire. — E n d o n n er au bon en d ro it à m on m édecin e t à to u s ceux qui m ’ont si m al conseillé.

Tu feras bien, lui dis-je, m ais tap e fort : ils on t la peau d u re . X. Y. Z.

ÛÂNTQN DE

m m

Bo n v illa rs, 11 d écem b re. — L e jeu n e hom m e, qui avait é té g riè v e m e n t a tte in t p a r la d éch arg e d ’un m o rtie r, le 28 no v em b re d e rn ie r, à l’occasion d ’u n e no ce, e st m o rt je u d i m atin à l’in firm erie d’Y verdon.

Bussigny, 11 décem b re. — Un incendie s ’e s t d éclaré trè s su b ite m e n t à B rem blens vers 6 h. du so ir. Un b âtim e n t a p p a rte n a n t à l’hoirie C onstantin a été co m p lètem en t d é tru it p ar le feu. Le m obilier et le b étail o n t été sau v és. Il n ’y a h e u re u se m e n t pas d’accid en t de p erso n n e. L es seco u rs o n t été trè s p ro m p tem en t o rg a­ n isé s. G râce à cela, d eux g ra n d s b â tim e n ts à proxim ité de celui qui a é té b rû lé, ont. pu ê tre é p arg n és.

Le Po nt, 10 d écem b re. — A ujourd’hui est décédé, à l’âge de 42 ans, L éon R ochat, in sp e c te u r du b étail e t ancien m unicipal. Or­ p h elin de b o n n e h e u re et l’aîné d’u ne n o m ­ b re u s e fam ille, il d u t se rv ir de p è re à ses frères et sœ u rs. D ans la vie civile, on voit L éon R o ­ ch at à la tê te de to u tes les sociétés — chant, tir de cam pagne, société m ilitaire — avec le d év o u em en t e t la p e rsé v é ra n ce do n t il était c a ­ pable. N ous le voyons de b o n n e h e u re dans les affaires p u b liq u es ; il fit p artie p e n d an t dix a n ­ n ées con sécu tiv es d e la m unicipalité de l’A b­ baye do n t il était u n des m em b res les plu s d é ­ vo u és. Au re n o u v ellem en t des au to rités com ­ m u n ales, en d écem b re 1889, il déclina u n e réé- léctio n , au re g re t du Conseil com m unal tout en tie r, p o u r se v o u er aux soins de sa je u n e f a ­ m ille. La m o rt v ien t de l’en lev er à la fleu r de l’âge aux siens et a. ses n o m b reu x am is. Que la te rre lui soit lég ère ! S.

Pa y er n e, 9 d écem bre. — U n nouveau jo u rn a l b i-hebdom adaire p a raît d an s n o tre ville,

sous le titre de Jo u rn a l de P a y e rn e . Ce se ra l’organe des c o n serv ateu rs et d es « in d é p e n ­ d an ts. » De son côté, le D ém ocrate ag ran d ira co n sid érab lem en t sou form at, à p a rtir du 1er ja n v ie r ou si possible avant cette date.

Pully, 11 décem b re. — Voici les n om s d es p e rso n n e s qui ont p ris p a rt au sauvetage de M orel le 10 d écem b re au. P o rt de Pully :

F lorian D u p o rt, éq u ip ier de la Société de sauvetage du lac L ém an, Alois D upoat, son frè re , o n t sauvé M orel.

L es m êm es p e rso n n e s, accom pagnées de C harles D uport e t aidées de l’équipe du « Chil- lon », o n t ren flo u é la cochère e t l ’ont ram en ée au P o rt de Pully.

Vevey, 11 d é c em b re. — L’in cendie qui a éclaté au -d e ssu s de B ren t, à la P aco resse, a co n su m é u ne m aison e t u n e g ra n g e . La m aison était in h ab itée.

douane, à la connaissance du public. Il e st à n o te r q u e ces d ispositions e n tre ro n t en v ig u eu r le 1er fév rier p ro ch ain p o u r u n e d u ré e de 12 an s.

Le ta rif co n v en tio n n el p o u r l’im portation en S uisse e s t le m êm e p o u r l’A llem agne e t pour l’A utriche H ongrie. Il y a en re v an ch e d eux ta ­ rifs d istin cts pour l’exportation.

Voici q u e lq u es-u n s des d ro its Iss plu s im p o r­ ta n ts à l'im p o rta tio n : E n g rais, ex e m p ts. Eaux m in érales, 1 fr. 50 ; allu m ettes ch im iques en bois 2 5 ; charb o n de bois 0,10 ; m eu b les b ru ts 1 0 ; m eubles p e in ts 16; m eu b les polis 25; m e u ­ b les sc u lp té s 38 ; v an n erie g ro ssiè re 5 e t 12 ; b ro sse rie g ro ssiè re 25 ; c h a u ssu re s gro ssières 40 ; ch au ssu res fines 60 ; gants de p eau 150; li­ v re s 1 ; pianos 30 ; horloges 20 ; vélocipèdes 70; plom b lam iné, tôle 1,50 ; coutellerie 40; cu iv re 3 ; o r et a rg en t en feuilles, faux 30 ; n ick el 7 ; orfèvrerie 200 ; b e u rre frais 7 ; b e u rre fondu, salé, m arg ariu e 10 ; œ ufs 1 ; viande de b o u ch e­ rie fraîche 4,50 ; viande salée 6 ; volaille v i­ vante 6 ; c h a rc u te rie 20 ; fru its exem p ts ; ra i­ sins de table 3,50 ; fru its secs 2,50 ; céréales non p e rlé e s 0,30 ; céréales p erlées 2; su ccéd a­ n é s du café 6; from ages 4 ; soupes condensées 20 ; v in s en fûts 3,50 ; lin g erie, p ap ier 40. C o­

ton : tissu s u n is 10 e t 20 ; tissu s blanchis,

te in ts, im p rim és 40 et 45 ; b rillan tés 30 e t 45 ; feu trés 40 ; c o u v ertu res 40 e t 60. L a in e : tissu s écru s 25 e t 40 ; b lan ch is 2 5 ,4 0 e t 55 ; c o u v e rtu ­ re s 25 et 60. Confection coton 65 ; confection laine e t m i-laine 105 ; b o n n eterie coton 60 ; bon­ n e te rie laine 75. B œ ufs 15 ; vach es 18 ; je u n e s b ê les 12 ; veaux ju sq u ’à 60 kilos 5 ; porcs ju s - cru’à 60 kilos, 6 ; m ou to n s 0,50. P o teries com ­ m u n es 3.

E x p o rta tio n en A llem agne. Des ab aissem en ts

im p o rtan ts so n t acco rd és s u r les cotonnades. O uvrages en fer com m uns 2,50 et 3 m arcs. Alu­ m in iu m p u r, e x e m p t. Or lam in é, 100 fr. Mon­ tre s de poche, la pièce, avec b o îtes or, 0,80 ; avec boîtes a rg en t, 0,60; avec boîtes d’a u tre s m étau x , 0,40; boîtes san s m o u v em en ts, 9,40. L ivres et im p rim és , ex e m p ts. B eu rre 16 fr.; from ages, 15 e t 20 fr. ; farine lactée, 50 fr. ; chocolat, 80 fr. ; lait, e x e m p t. T au reau x , 9 fr. ; b œ u fs, 25 fr. 5 0 ; je u n e bétail, 5 ; v eaux, 3.

E x p o r ta tio n en A u trich e-H o n g rie, en florins :

F ro m ag e pâte d u re , 5. Cacao et chocolat, 45. Lait condensé, 20. T re sse s de paille, 2. Mon­ tre s d e p o che, boîte or 1, boîte a rg e n t 0 ,5 0 , boîtes sa n s m ouvem ent, o r, 0,70, boîtes a rg en t, 0,20, m ouvem ents 0,30.

CONFÉDÉRATION SUISSE

T raités de com m erce.

Un su p p lém en t à la F eu ille officielle suisse

d u com m erce du 11 d écem b re anno n ce qu e les

n ouveaux tra ité s de com m erce de la S uisse avec l’E m p ire allem and e t l’A utriche-H ongrie o n t été sig n és, à V ienne, le 10 co urant.

Ces nouveaux tra ité s se ro n t publiés in • extenso dans la F e u ille officielle suisse d u co m m erce, s u r la b ase des tra ité s originaux.

P ro v iso irem en t et sous ré se rv e de cette p u ­ blication u lté rie u re ainsi q u e des rectifications év en tu ellem en t à faire, la F eu ille d u com m erce p o rte les dispositions re lativ es aux d roits de

qui, em p riso n n é dans la cellule du Collège de* Cortaillod, y a m is le feu, ainsi que no u s l’a­ vons raco n té, a su ccom bé à se s b le ssu re s.

Chaux d e-Fonds, 11 d écem b re. — Le b u d g et de la C haux-de-Fonds, pour 1892, que v ien t d’ado p ter le conseil g én éral unan im e, se ré su m e com m e suit : re c e tte s 1,131,573 fr. ; d ép en ses 1,136,411 fr.; déficit p ré su m é 4838 fr.

La C haux-de-Fonds com pte a c tu e lle m e n t e n ­ viron 28,000 habitants.

R E V U E D E L ’ É T R A N G E R

T rains in te r n a tio n a u x . — U ne d ép ê­

che annonce que la com pagnie de l’E st français a co n sen ti à ré ta b lir, au ssitô t q ue le p o n t de M ônchenstein se ra re m is en état, les deux tra in s de n u it L ondres-C alais et P aris-O rien t. Ces tra in s re p re n d ro n t p a r Delle, tan d is q ue les tra in s de jo u r co n tin u e ro n t p a r M ulhouse.

L e re c ru te m e n t de 1 8 9 1 . — Le ré su lta t

du re c ru te m e n t d e l’au to m n e 1891 e st le s u i­ vant pour l'en sem b le de la S u isse : in fa n te rie , •11.665 re c ru e s (11,460 en 1890) ; cavalerie, 433 (378) ; a rtillerie, 2325 (2323) ; génie, 743 (714) ; tro u p es sa n ita ire s, 457 (451) ; tro u p e s d ’adm i­ n istra tio n , 140 (138); to tal, 15,763 re c ru e s (15,466).

Places au concours. — Chargeur postal à T ravers (Neuchâtel). S’adresser, d’ici au 22 dé­ cembre, à la direction des postes à Neuchâtel.

Télégraphiste à Vevey. T raitem ent annuel dans les limites de la loi fédérale du 2 août 1873. S’adres­ ser, d’ici au 21 décembre, à l’inspection des télé­ graphes à Lausanne.

Be r n e, 12 d écem b re. — L es étu d ian ts b e rn o is ont donné h ie r u n e sé rén ad e aux flam ­ beaux à M. W elti.

L’au to rité bern o ise, av ertie des co n séquencee graves q u ’au rait la chose, avait in te rd it la d é ­ m on stratio n p ro jetée c o n tre M. le conseiller national Ruffy su r u n e proposition de q u elq u es m em b res de la Société de Zofingue.

On rappelle à ce propos q u ’en 1872, certain s B ernois avaient, d an s le u r d ép it du vote du canton de V aud, je té dans la fosse aux o u rs u n veau décoré aux co u leu rs v e rte et blanche.

T oujours les m êm es !

Po rrentruy, 11 décem b re. — A vant-h ie r, u n em ployé d u cvant-h em in de fer, C vant-harles M ühlm atter, qui faisait, com m e d’h ab itu d e, son service de su rveillance avec u n e m achine a p ­ pelée d raisin e (sorte de bicycle) a été si affreu­ sem en t m utilé p ar u n e locom otive q u ’il a s u c ­ com bé p e n d an t qu’on le tra n sp o rta it à l’hôpital de P o rre n tru y . Ce m alh eu reu x avait la jam be e t le b ra s g au ch es p re sq u e d étach és du corps. M ü h lm atter était p ère de deux enfants en bas âge.

Zoug, 11 d écem b re. — L e G rand Con­ seil a accordé u n e sub v en tio n de fr. 600,000 en faveur de la ligne Thalw eil-Zoug e t a voté la g ra tu ité du m atériel scolaire dans les écoles p rim aires, secondaires e t com plém entaires.

Neu c h â tel, 11 décem b re. — L’individu

La C ham bre française a com m encé la d iscu s­ sion de l’in te r p e lla tio n H ubbard s u r les m an œ u v re s cléricales. Le débat au ra p lu s d’am ­ p leu r e t d ’in té rê t q ue celui du S énat. H ier la foule était én o rm e au Palais-B ourbon e t la c u ­ rio sité n ’a pas été déçue. M. H ubbard a attaq u é dans son in terp èllatio n to u te la politique suivie p a r le g o u v ern em en t v is-à-v is du h a u t clergé. L’o ra te u r s’e st élevé co n tre l ’organisation du parti clérical, parti qui feint d’a ccep ter du b o u t des lèv res la R épublique e t com bat sa n s re lâ ­ che ses lois. Dans to u tes les églises, les p réd i­ cateu rs a tta q u e n t la R ép u b liq u e. Les lois e x is­ ta n te s n e suffisent, pas p o u r ré p rim e r ces exci­ tatio n s p erp étu elles. L’appel com m e d’abus, les su sp e n sio n s d e tra ite m e n ts, le s condam nations à l’am en d e, s ’ém o u ssen t co n tre le clergé. Il faut en re v e n ir à la politique des d é c re ts et fe r­ m e r encore u n e fois les congrégations q u ’on a laissé ro u v rir. Il n ’y a au tre m e n t q u ’un m oyen d’en finir, c’e st de p lacer le clergé dans le d ro it | com m un. La sép aratio n des E glises e t de l’E tat ; doit ê tre p ré p a ré e dans le p lu s b ref délai. La i lib erté d’association existe p o u r l’Eglise, elle a j la protection de l’E tat et elle s ’en se rt c o n tre ; l’Etat. L’o ra te u r a dem andé en su ite à la Cham ­

b re de faire d isp araître l’équivoque qui r é ­ su lte du C oncordat et. des lois o rg an iq u es in ap p liq u ées. Il a term in é en dép o san t l’o rd re du jo u r su iv an t :

« La C ham bre, réso lu e à faire re s p e c te r p ar » le clergé les d ro its du pouvoir civil et les lois » de la R ép u b liq u e, invite le g o u v ern em en t à » p ré s e n te r à b ref délai, les lois p ré p a ra to ires » de la sép aratio n des E glises et de l’E tat. »

Si cet o rd re du jo u r était voté, M. P ichon e t ses am is p ré se n te ra ien t le p ro jet de loi su i­ vant :

PR O JET DE LOI

Article premier. Le gouvernement delà République est invité à dénoncer la convention passée entre le gouvernement français et le pape Pie VII, à la date du 26 messidor an IX. (15 juillet 1801).

Art. 1. Il est invité en outre à déposer, dans le plus bref délai possible, en vue du nouveau régime à in­ tervenir pour la réglementation des rapports entre les; Eglises et l’Etat, un projet reposant sur les bases suir vantes :

Suppression du budget des cultes, liberté d’asso­ ciation avec garanties contre la propriété de main­ morte ; dissolution des congrégations constituées en dehors des principes du code et des stipulations des, lois.

La discussion qui s ’est engagée à la su ite du d isco u rs de M. H ubbard a été ex trê m e m e n t vive e t p ar in sta n ts tu m u ltu e u se . N ous d é ta ­ chons du co m pte-rendu du Tem ps u n passage qui donne la note de la séance.

M. F allières, g a rd e-d es-sceau x , expliquait q u ’il avait écrit à l’arch ev êq u e de B ordeaux, au su jet de l’association politique que ce d e rn ie r se proposait de cré e r. Le m in istre avait engagé l’arch ev êq u e à ne pas so rtir de son rôle.

C’e st au m om ent où M. F allières dom iait ces explications q ue les in te rru p tio n s ont com.: m en cé :

M. le com te de ICergolay. — Avez-vous a d re s­ sé u n e le ttre pareille aux francs-m açons?

M. le g ard e des sceaux. — Il ne s ’agit pas de la fran c-m aço n n erie, je ne su is pas franc-maçon e t je n e puis vous rép o n d re.

M. le p ré sid e n t F loquet. — Moi je le suis, et je puis rép o n d re q ue la franc-m açonnerie est depuis longtem ps autorisée.

M. le com te de B ernis. — A utorisée p a r vous 1

M. le p résid en t. — A utorisée n otam m ent p ar le pape P ie IX q u i en faisait partie. (E xclam a­ tions à d ro ite ! Yifs applaudissem ents à gau ch e ! B ru its prolongés 1)

M. de B ernis, debout. — C’est u n e infam ie ! M. de B audry d’A sson, debout ég alem en t. — C’e st u n abom inable m ensonge !

On applaudit ironiquem ent à gau ch e. MM. de B ernis et de B audry d’A sson, q ue M. Dugué de la F au co n n erie cherche en vain à calm er, con­ tin u a n t, l’un à côté de l’a u tre , le u rs vociféra- io n s en gesticulant.

M. le président. — Il n ’y a pas de rem ède, au m oins dans le règ lem en t, p o u r d es accès de cette nature. (A pplaudissem ents e t rire s.)

M. F rep p el. — V ous avez p roféré u n e calo m ­ nie.

(3)

LA REVUE - SAMEDI 12 DÉCEMBRE 1891.

ra p p e lle à l’o rd re , avec in scrip tio n au procès- v e rb a l.

M. de Mun. — Oui, c’est u n e indigne calo m ­ n ie . '(A g itatio n . Voix à d ro ite : il faut q ue le p ré s id e n t s ’explique.)

M. P au l de C assagnac se lèv e e t se croise les b ra s en m enaçant le p ré sid e n t du re g a rd . (Tu­ m u lte.)

M. le p résid en t. — C royez-vous q ue vous me faites p eu r ?

M. de Cassagnac. — Vous avez proféré une accusation m en so n g ère, je vous défie de m ’a p ­ p liq u er le règ le m e n t, parce q ue vous m e d o n ­ n eriez ainsi le d ro it de le ré p é te r à la trib u n e. (A pplaudissem ents à droite. E xclam ations. Tu­ m u lte.)

M. le p ré s id e n t.— Vous ra e p e rm e ttre z ... M. de C assagnac. — Non 1 Je n e vous p e r­ m e ts p as, vous êtes un calom niateur et un m e n ­ te u r. (Le tu m u lte redouble).

Au bout de quelques m in u te s, le p ré sid e n t p e u t enfin p arler. Il déclare q u e ce qui lui est perso n n el se rég lera u lté rie u re m e n t. Q uant à ce qui est des trav au x d e la C ham bre, ils d o i­ vent se ré g le r pacifiquem ent. Il invite donc la C ham bre à re p re n d re la d iscussion.

M. F allières a pu alors ach ev er son d is c o u rs ,' au m ilieu d ’un e profonde agitation.

La d is c u s s io a co n tin u era au jo u rd ’hui.

Le b ru it c o u rt q ue M. F allières se rait réso lu , à l’issu e du d éb at à la C ham bre, à re m e ttre son p ortefeuille. C ette d ém ission re ste ra it indivi­ duelle.

NOUVELLES DU JOUR

a Le M a tin donne u n e v ersio n des p lu s c u ­ rie u s e s des fiançailles du fils du p rin ce de Galles.

« D equis deux ans environ, le duc de Gla- re n c e aim ait la fille du com te de P aris, la p rin ­ cesse H élène, qui est d’une b ea u té in co m p ara­ b le et d ’u n e élégance m erv eilleu se. On a ssu re m êm e que cette affection é ta it partagée.

» La p rin c e sse de Galles voyait ce p ro jet de m ariage avec u n vif plaisir, e t le prin ce de Galles l’a u ra it bien volontiers laissé s ’accom ­ plir. Mais, il y avait là .une q u estio n de religion avec laquelle il n e pouvait ê tre question de tra n sig e r. Suivant, l’o rd re de la loi n atu relle, le d u c de C larence se ra u n jo u r ro i d ’A ngle­ te rre . Il fallait donc q ue la p rin cesse H élène em b ra ssâ t le p ro te stan tism e.

» D ans la fam ille du com te de P a ris, on avait vu n a ître le se n tim e n t te n d re des je u n e s gens avec u n e satisfaction, to u te politique d’ailleurs, qui n ’était n u lle m e n t dissim ulée. M ais, ch an ­ g e r de religion, c’était u ne au tre affaire ! Que de com binaisons, q u e d 'e sp o irs b ie n tô t déçus se su c c é d è ren t san s am en er u n e solution ! C’est alors quo la p rin cesse H élène fit à R om e ce voyage do n t il fut beaucoup question à l’épo­ q ue, p o u r aller se je te r aux p ied s du pape et lui d em an d er cette solution si ard e m m e n t d é ­ sirée.

» Elle re v in t d’Italie sa n s l’avoir o btenue. Dès lors, le p ro jet de m ariage sem blait im p o s­ sible ; e t cep en d an t, il tin t en co re. Du côté de la fam ille d’O rléans, on dit q u e p lu sie u rs de ses m em b res s’étaien t catég o riq u em en t d éclarés p o u r le changem ent de religion. »

La m aladie du prin ce G eorges, frère du p rin ­ ce h é ritie r, est ven u e b ru sq u e r les ch o ses. Le m in istère a p re ssé le prin ce A lbert de se m a­ rie r e t celui-ci s’est vu dans l’obligation de r e ­ non cer à ses je u n e s am o u rs p o u r faire l’h a b i­ tu el m ariage de raiso n .

NOUVELLES DIVERSES

£ On annonce la m o rt du célèb re d essin ateu r

B ayard, d o n t les œ u v re s étaien t si re c h e rch é e s d es co n n aisseu rs. Bayard n ’avait q ue cinquante- q u a tre ans.

L’influenza sévit avec la p lu s g ran d e vio­ lence à D ublin, où elle fait beaucoup de victi­ m es. La p roportion des d écès a été la sem aine d e rn iè re de 35,06 pour m ille, la p lu s élevée du royaum e, plu s élevée de m oitié q ue la m oyenne ordinaire.

£ La liste civile du ro i de W u rte m b e rg n e se

paye pas u n iq u e m e n t en a rg en t. Le nouveau souverain re c e v ra an n u ellem en t u n m illion h u it cent mille m arks en a rg e n t, plus 225,000 kilos d’épeautre, 62,500 kilos d e seigle, 38,400 kilos d’orge, 560,000 kilos d ’avoine, 4740 s tè re s de bois de hêtre et 2,700 s tè re s de bois de sap in . ‘

t On a arrêté p o u r d é to u rn e m e n ts le b an ­

q u ier Th. Knolle, à H ildesheim (H anovre).

£ Une servante de B erlin , d u no m de W il-

h elm in e Loa, âgée de vingt an s à p ein e, a e m ­ poisonné, avec de l’arsen ic q u ’elle a v ait volé à ses m aîtres, l’enfant de ceux-ci e t so n p ro p re enfant âgé de deux mois.

$ L’influenza se rép an d dans to u te la Silésie;

p lu sie u rs m alades sont tom bés e n d ém en ce.

ï D epuis plusieurs jo u rs a rriv e n t jo u rn e lle ­

m en t à A licante tren te-cin q tra in s c h a rg és de v ins. P lus de cinquante m ille b a rriq u e s a tte n ­ d e n t s u r le p o rt des bateaux p o u r ê tre tr a n s ­

p o rté e s en F ra n c e . L es v ap eu rs m an q u en t pour le tra n sp o rt. La com pagnie des ch em in s de fer a été obligée d ’em ployer d es w agons d e 3e clas­ se p o u r le tra n s p o rt du vin.

£ Les avis de Y okoham a en date du 10 n o ­

v em b re an n o n cen t q u e les tre m b le m e n ts de te rre co n tin u en t ; 730 seco u sses ont été re s s e n ­ ties dans l’espace de 20 h e u re s . Il y a assez de v iv res d an s les ré g io n s ép ro u v ées p o u r éviter la fam ine, m ais plu s de 400,000 p e rso n n e s sont san s asile et p re sq u e san s v êtem en ts.

A R T

E T

L I T T É R A T U R E

E x p o s i t i o n i n d é p e n d a n t e . II

Ge n è v e, 5 décem bre. L’exposition co m p ren d en m ajeu re p artie des jeu n es a rtiste s, en co re ne faut-il pas p ren d re jeu n es com m e synonym e d ’enfants. Ces jeu n es o n t de tre n te à q u a ra n te an s. Us o n t quelques invités su isse s, q u elq u es am is, p arce q u ’ils ont su rto u t invité des é tra n g e rs. P arm i ces invités locaux, M. C harles G iron, qui expose d eux pay­ sages au p astel, deux im p ressio n s des b o rd s du lac, en lev ées, rap id es, v ivantes, to u t à fait c h a r­ m an tes, e t bien im p rév u es, parce q u ’elles sont u n e note to u t à fait nouvelle du brillan t a r­ tiste .

J ’ai u n faible p o u r le ta le n t de Mlle Pauline d e B eaum ont, q ue je tro u v e beaucoup p lu s haut q ue sa rép u ta tio n ; ses g ra n d s paysages d ’a u ­ tom ne, g ran d s su rto u t p a r l’effet, d’u n accent p erso n n el si p u issan t, font u ne profonde im ­ p ressio n et l’on aim e à y b e rc e r sa m élanco- j

lie. |

M. F. Dufaux à envoyé u n e série d ’étu d es de | su jets trè s v ariés e t d’u n en sem b le trè s sédui- j

san t. C’e s t u n artiste aux sen satio n s m ultiples, j p é n é tra n te s, ayant le se n s de l ’élégance et dans ! l ’e sp rit on n e sait quel parfum du dix-huitièm e siècle.

Mme Massip expose d eux p ay sag es et deux figures ; les paysages so n t trè s habiles, trè s h e u re u x d’a rra n g e m e n t, quoique p eu t-être j

d’une convention lég è re m e n t vieillie. Les figu- j r e s so n t v ig o u reu ses, larges p a r quelque» points 1 et bien en place. Mme Massip e st p a re n te de ; Mlle B reslau, de ta le n t n a tu re lle m e n t. ■

N ous arriv o n s m ain ten an t aux je u n e s :

M. H odler n ’a exposé que des p etites toiles, j figures et paysages d ’u ne perfection ra re . Il y a ; là, e n tr’a u tre s, un Salève, so lid em en t c o n stru it, j d’une gran d e sa v e u r e t q u ’au cu n de nos p e in tres j ne nous avait encore d it e t un p etit platane qui ! s’élève to u t seul au m ilieu d’u n g ran d paysage j dont je sui3 p o u r m on com pte en ch an té et j am oureux. Mais M. H odler s ’est lui m êm e rais j de côté en n ’ex p o san t q ue de p e tites toiles, d es : toiles qui suffiraient à la rép u tatio n de to u t au - ! tre , m ais qui p o u r lui ne so n t q ue de la p etite j m onnaie; il no u s p a ra ît que le g r a n d . su ccès de 1 l’exposition est partag é e n tre M. Louis R h ein er

J

e t M. David E stoppey. j

M. Louis R h ein er s ’est m is au p rem ier ran g

j

do nos p aysagistes en quelq u es années, et il a j u n e g ran d e influence su r ses cam arad es e t to u s : les nouveaux qui se ra n g e n t au to u r du g ro u p e. ï M. R h ein er a u n e vision d ’une g ran d e sen si- j

b ilité et d’u ne g ran d e sû re té , ce qui lui p e rm e t ! d ’avoir des choses une im p ressio n p récise, ! d’ê tre un ex q u is im p ressio n n iste sans d o n n e r ! dans la cacophonie de3 taches de p lu sie u rs. Ses paysages o n t u n e fluidité m erv eilleu se, so n t ■ d’u ne su b tilité sa n s pareille e t cep en d an t c’est j u n e p ein tu re trè s savante, d ’u n an aly ste aigu, i si l ’on p e u t dire, qui fait re n d re tous les effets j q u ’il v e u t à la co uleur. On croyait M. R h ein er j

confiné dans les p e tits cadres. Cet a rt c o n c .n - i tré , ré su m é , figurait m al dans des g ran d s ca- j d res. M. R h e in e r n o u s a p rouvé que ceu x -ci ! n ’av aient rie n p o u r l’effrayer. Son paysage du j B ujet, u n tableau d ’un haut effet, où les m ouve- j m e n ts les plu s su b tils de la lu m ière so n t trè s j rig o u re u se m e n t saisis p a r un œ il im peccable a j ra v i e t éto n n é ceux qui ne le p en saien t pas -;

capable d’u n tel effet. !

M. David E stoppey o btient au ssi un g ran d ! su ccès où la su rp rise a ses d ro its. On doutait ju s q u ’à p ré s e n t, n o n pas de son ta le n t, m ais de son activité, de sa p e rsé v éran ce, en u n m ot on j

ten ait q u ’il n e savait pas em ployer ses m oyens, j Il expose u n E ta n g et un D ans les ch a m p s qui I ré su m e n t com m e les R h ein er les ten d an ces les j p lu s avancées, les re c h e rc h e s les p lu s ré c e n te s j de la p e in tu re actuelle. M. E stoppey relèv e de j Claude M onet, c’est un lu m in iste, com m e d i- j se n t les p e in tre s, m ais p e u t-ê tre à l’é tu d e du j m aître im p ressio n n iste ab an d o n n e-t-il u n p eu de sa p erso n n alité. Dans les cham ps e st u n paysage su g g estif : u n g ran d cham p v e rt q ue l ’autom ne va ro u ssir sous u n ciel d’a m éth y ste, q u i dégage u n e longue im p ressio n d’espace et de solitude. L ouis D u c h o s a l.

GAZETTE DU VILLAGE

Co n f é r e n c e.

St-Livres, 8 décembre. — Les samedis 28 novem­

bre et 5 décembre derniers, un nombreux public de St-Livres et ses alentours assistait à deux conférences données à St-Livres par M. Bieler sur le vêlage des vaches et les suites.

L’honorable conférencier a traité son sujet au con­ tentement de chacun, aussi tous ceux qui "l’ont en­ tendu sont unanimes pour lui en témoigner leur re­ connaissance et justes remerciements.

S P E C T A C L E S & C O N C E R T S

Après avoir interprété jeudi, à la satisfaction gé­ nérale, les deux amusantes comédies le Klephte et les

Femmes nerveuses, l’excellente troupe Scheler nous

donnera dimanche 13 courant son premier drame à costumes.

La direction a choisi pour cette nouvelle série une pièce des plus émouvantes et dont l’éloge n’est plus à faire auprès des amateurs de spectacle à grand effet.

Les Deux orphelines est un drame vécu et qui nous

transporte en pleines mœurs du 18e siècle. Joué pour la première fois en 1874 à la Porte St-Martin, la nou­ velle direction de ce théâtre est en train de le re­ monter avec un luxe tout nouveau. M. Scheler s’est inspiré des mêmes principes en montant les Deux

Orphelines à Lausanne et nous ne doutons pas

qu’une salle comble vienne dimanche le récompenser de ses persévérants effort à satisfaire son public.

r e v u e f i n a k c i è r e

Chronique suisse. — L ’action ordinaire Jura-Sim-

plon s’e.st traitée par grosses parties de 105 à 108 75 pour finir plus faible à 103 75, sur des ventes suivies de la Suisse allemande. Le bon de jouissance a varié de 16 50 à 15 50. L’action Central que nous laissions à 700 il y a 8 jours est tombée lundi à 680 ; elle finit en meilleure tendance à 690. Les actions Nord-Est et Union, très recherchées, ont progressé d’une dizaine de francs aux cours de 557 50 et 361 25.

A part l’Union financière qui a reperdu le cours de 500, les valeurs de crédit ont été soutenues ; la Ban­ que fédéiaie s’est avancée de 365 à 375 ; le Crédit Lyonnais de 780 à 790.

A la bourse de Lausanne, l’action Banque canto­ nale a regagné le cours de 700.

Sur les valeurs minières, les variations ont été sen­ sibles ; l’action Rio a varié de 470 à 450 pour finir à 455; l’Alpine clôture à 148 75 après avoir coté 155 au plus haut et 138 75 au plus bas.

Le marché des obligations a été particulièrement animé avec des cours en reprise.

Prix faits :

Actions Gothard 689 — Crédit-Suisse 694 — Zür- cher Bankverein 312 — Basler Bankverein 625 — Gaz Marseille 1190 - Industrie viennoise du Gaz 370 — Anglo-Swiss Milk Cy 475. .

Obligations Rente 3 % des chemins de fer 89 87 ‘/a — 6 7» Billets hyp. de Cuba 475 — 5 °/o Etat Serbe (Obrt) 411 — 4 °/~ Ville Rome 402 — Gaz Naples G°/o 620 — Gaz Rio-Janeiro 6 °/o 480.

Chronique parisienne. Malgré l’abaissement du

taux d’escompte de la Banque d’Angleterre de 4 à 3 Va °/°j c’est la faiblesse qui a.dom iné sur notre marché. La mauvaise tenue du 3 °/o Portugais a en­ traîné le reste do la cote et la clôture s’est effectuée en recul sensible.

Les renies françaises se sont bien maintenues et n’ont perdu que peu de terrain ; le 3 °/o ancien a flé­ chi de 5 centimes à 95 92 et le 4 */> de 10 à 104 70.

Sauf les emprunts russes et la rente italienne, qui ont été très soutenus, tous les autres fonds d’Etats étrangers ont réactionné.

Parmi les valeurs de crédit, le Crédit foncier a perdu 10 fr. à 1235, la Banque de France 15 à 4585 ; le Crédit Lyonnais 5 à 785 ; la Banque d’Escompte, par contre, s’est relevée de 370 à 385.

Dans le compartiment des chemins de fer étran­ gers, le Lombard a été ramené de 205 à 196 ; l’Autri­ chien de 625 à 617 50. Derniers cours. 95 92 Act. bq. d. France Rente 3 °/o Rente 4 J/« /Amortissable 5 7# Italien Consolidés angl. 4 7o Hongrois 4 7» Espagnol 6 °/o Egyptien 5 7° T an: Lot? rares As-1. gaz parisien

» gaz belge > télégr. Nord s Ch. Nord » Ch. P.-L.-M. Ch. Orléans b 104 701 96 20 i 91 35|j 95 90 ' 91 —! 66 50, 480 65 18 05, 65 —| 1400 fi 660 —j| 475 —ji 1780 1455 ! ! Crédit foncier b Crédit lyonn. » Banq.d, Paris » Banq. ottom. > Lænderbank » Soc. générale » Ch. autrich. » Ch. lombards » Ch.NordEsp » Ch. Saragosse b Panama » Suez Parts fond. Suez

civiles Suez 25 1400 ! Délégations Suez 4585 1230 785 - 715 - 541 445 — 475 — 615 — 196 — 235 — 232 — 24 — 2710 1100 1870 810 —

N O S D É P Ê C H E S

ÆiOSïiDRES, 113 décem bre. La re in e a approuvé la nom ination de lord Dufferin com m e a m b assad eu r à P aris.

PA R IS, 12 décem bre Au co u rs de la séan ce d ’h ier, M. de Cassa­ gnac ayant tra ité de m en so n g ère l’assertio n de M. F lo q u et qu e Pie IX avait é té franc m açon, MM. F lo q u et et de C assagnac ont co n stitu é des tém o in s ; toutefois M. C lém enceau é tan t in te r­ v en u , l’in c id e n t n ’au ra pas de su ite au jo u rd ’hui.

L’im p ressio n g én érale est q ue la séance d’h ier n ’a pas m odifié les se n tim e n ts de la m ajorité.

L e su ccès du g o u v ern em en t ne p a raît pas dou­ teux.

LO NDBE8, 12 décem bre. L es trib u s H anza N agar (Indes) se so n t rév o l­ tées. Un ag en t b rita n n iq u e a m arch é c o n tre elles ; se p t Cipayes o n t été tu é s, vingt-six b le s­ sé s, ain si q u e tro is officiers anglais. L es H anza o n t subi de g ran d es p e rte s.

RORSCHACH, 12 décem bre. Des q u an tités im m en ses de blé co n tin u en t à a rriv er. On en expédie jo u rn e lle m e n t s u r la S uisse occidentale, m ais les convois de l’expé­ dition ne suffisant pas, on l’en tasse en plein air, faute do h an g are suffisants.

B E R I E , 12 décem bre. Le Conseil national n ’a pas de séance aujour­ d’hui.

BELLINZOHrE, 12 décem bre. H ier soir a eu lieu à l’hôtel du Cerf u n e soi­ ré e trè s cordiale et trè s ré u ssie donnée p ar les libéraux en l’h o n n e n r de le u r d éfenseur au pro-. cès de Zurich, M. le co n seiller national F o rre r.

Il est in exact q u ’il y ait ru p tu re dans le p a rti libéral à propos de la loi s u r les tram w ay s. L es lib érau x des localités in té re ssé e s les s o u tie n ­ n e n t, les a u tre s les co m battent. La m êm e chose se voit dans le p arti c o n serv ateu r, m ais u n peu m oins o u v ertem en t.

APPENZELL, 12 décem bre. Comme com pensation à la déconfiture de la Société su isse de b ro d erie, il nous arriv e d ’A l­ lem agne e t d’A utriche prin cip alem en t, d e for­ te s com m andes de b ro d erie, au point q ue dans n o tre co n trée, p resq u e to u tes les m aisons tr a ­ vaillen t a u jo u rd ’hui activem ent.

ZURICH, 12 décem bre. La confiance re p re n d s u r la place de Zurich. L es positions difficiles causées p ar le k rach de la ICrédit B ank et l’effondrem ent du B ankverein so n t liquidées e t la nouvelle q üe la m aison W alk er est à la h a u te u r de ses affaires a re n d u de l’anim ation à la B ourse.

On nous : 'inonce la m ort de l’ancien co n seil­ le r d ’E tat zuricois e t p a ste u r M üller, u n bienfai­ te u r des pauvres. D é c

18 I

9 10 11 12 D é c , 730 ~ 720 M. 710 700 j - - . -1 =

.

690 716 720 M. 7JO 700 690 TJrftrr'ïOHaèSire. Moy. Déc j- 0.9 D é e 6 7 8 9 1 0 1 1 7 b. math. 2 3 i 3 4 7 — i 8 3 3 7 5 1 h. soir. 4 5 2 6 8 i 4 3 5 9 10 9 9 h. soir. 1 7 7 9 1 S 3 8 4 5 4 9 Maximum. 6 0 8 5 9 n 6 5 9 0 11 « Minimum. 1 i 0 6 1 5 — 0 5 l 5 2 3 3 9 3 2 Ü R a n tio n jrAnôra!©

Centre de bourrasque marche vers NE. le baro­ m ètre remonte sur l’Occident. Temps probable: ciel variable, quelques averses ; léger abaissem ent de la tem pérature.

BOURSE DE GENÈVE (Dépêche f'iégrn^hiqtuh A C T I O N S Jura-Simplon, Ordinaires . . . . b Bons de Jouissance. » Privilégiées . . . . Central-Suisse . . . . . Nord-Est Suisse . . . . . . . Union-Suisse . . . . Lombards . . . . Union Financière do Genève , . . Banque de Fonds d’Etats . . . . Banque de Paris et des Pays-Bas . Crédit Lyonnais... Mines do R io - T in to ... Mines des Alpes Autrichiennes . .

O B L I G A T I O N S 3 7* 7» Vau dois 1888 * 3 7* 7" Fédéral 1887*. . . . . 8 7° Genevois avec l o t s ... 5 °/o Italien . . . . Ouest-Suisse 1856, 1857, 1861 Suisse-Occidentale 1878 4 7» - • Central Suisso 4 7 » ... Nord-Est Suisse 1886, 1887 4 */* . Lombardes anciennes... Méridionales . . . .

L ’intérêt couru est compris dans les prix de toul les valeurs se traitan t à la Bourse de Genève.__

À. B o r g e a u d , éditeur. 4 °/o il Déc 12 Déc. 103 12 •105

_

16 — •15 25 692 50 690

_

557 50 555

--360

--198 75 197 50 550

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712 50 717 50 785

787 50 457 50 447 50 147 50 148 12 101 50 101 50 103 12 103 25 91 50 91 75 513 50 513 50 513

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515 50 516

510 50 510 50 316 75 316

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