NOTE
TECHNIQUE
NOUVELLE MÉTHODE DE DÉTECTION
DE L’ŒSTRUS CHEZ LES BOVINS
J.
P. SIGNORETM. Y. de FONTAUBERT
J.
THIBAUD Station dePhysiologie
de la7?!fO!MC<tOM,
Centre de Recherches de
Tours,
1. N. R.A., Nouzilly,
37380 MonnaieRÉSUMÉ
Un traitement hormonal
comportant
une séried’injections
depropionate
de testostérone suivid’androgènes
à effet retardproduit
chez la vache un niveau élevé d’activité sexuelle detype
mâle. Il est
possible
d’utiliser une femelle ainsipréparée
etéquipée
d’un licol marqueur pour la détection des chaleurs dans untroupeau.
Trois vaches ont été utilisées dans ces conditions. Sur 49 vaches enchaleur,
47, soit 95,9 p. 100ont été identifiées par des marquescaractéristiques
auniveau du
dos,
tandis que les marquages de femelles nonréceptives
s’élevaient à6,
soit 12p. 100. Cette méthodepermet
dedisposer
d’un animal détecteur deschaleurs, efficace, économique
et d’une utilisation facile.
INTRODUCTION
La méthode de détection de l’oestrus la
plus précise
consiste enl’emploi
d’un taureau rendu stérile par vasectomie ou déviation dupénis.
Pour éviter d’avoir à effectuer des observations delongue durée,
dessystèmes
de marquage ont été mis aupoint
et sontproposés
aux éleveurs(licols
« chin bail o et « sire sine
o).
Cesdispositifs
sont efficaces etprésentent
une marge d’erreurs faible ; toutefois l’utilisation de mâlesopérés
n’est pas sans poser deproblèmes.
Sil’opération
de vasec-tomie n’est pas
trop onéreuse,
le mâle ainsi traité continue à,s’accoupler
etrisque
de favoriser la dissémination des maladies vénériennes dans letroupeau.
La déviation dupénis
est uneopéra-
tion
chirurgicale
délicatequi
nepeut
être réalisée facilement dans unélevage. Or,
l’étude des mécanismes endocriniens ducomportement
sexuel a montré que l’onpouvait
provoquer chez la femellel’apparition
de réactions detype
mâle par un traitement d’hormonesandrogènes :
la brebisovariectomisée recevant des
injections journalières
de testostéroneprésente
des éléments decomportement
sexuel mâle(flairages, approches, montes)
avec unefréquence comparable
à ceque l’on
peut
observer chez le bélier(S IGNORET , 1972 ).
Nous avons donc cherché à réaliser ce
comportement
chez la vache par un traitement appro-prié
et nous avons déterminé la valeur de l’animal ainsipréparé
comme détecteur de l’oestrus.MATÉRIEL ET MÉTHODES
Le traitement que nous avons mis à l’essai
comporte
deuxphases :
- une induction
comprenant
10injections,
effectuées unjour
surdeux,
de 200mg de pro-pionate
de testostérone diluédans 4 ml
d’huilestérile ;
- un entretien consistant en une
injection
toutes les deux semaines de 10ml d’unmélange d’androgènes
retard(o
Interteston» Intervet).
Trois vaches de réforme de race
Française
Frisonne Pie Noire ont étéutilisées ;
l’une avait été ovariectomisée et tarie. Parmi les deux autres, nonopérées, l’une
était encore en lactation et l’autretarie. Dès le début du
traitement,
elles ont étéplacées
en permanence dans des lots d’uneving-
taine de femelles
après
avoir étééquipées
d’un licol « chin bail ». Lesenregistrements
ont débutéà la fin de la
phase
d’induction : les marquages ont été notéschaque jour,
matin etsoir,
tandis que la détection del’oestrus,
effectuée parprésentation bi-quotidienne
à un taureau vasectomisé servait de contrôle.RÉSULTATS ET DISCUSSION
Les résultats
présentés
dans le tableau i montrent que laquasi-totalité
des vaches en chaleuront été
marquées
lors de leurs constacts avec les femellesandrogénisées.
Il faut remarquer cepen- dant quel’emplacement
du marquage(fig. r)
est d’unegrande importance
pour la fiabilité del’identification des femelles en oestrus : de nombreuses marques situées sur la croupe
(zone I)
ne reflètent que des essais infructueux de chevauchement et de ce fait sont effectués aussi sur des vaches non en chaleur. Par contre, les traces localisées en avant des hanches
(zone II)
traduisentl’existence d’un chevauchement sur un animal immobile. L’observation des animaux a
permis
en effet de constater
qu’elles
ne seproduisent qu’après
un chevauchementaccepté
etlorsque
l’animal redescend. En ne tenant
compte
que de ces dernières marques et sans autreobservation,
il estpossible
d’identifier les vaches en chaleur avec une marge d’erreur voisine de 5 p. 100 par défaut et de 10p. 100par excès.Cette
technique
semble doncsimple
et efficace. En utilisant des vaches deréforme,
onpeut
éviter l’introduction d’un animal
étranger
àl’élevage,
ou lesdépenses
queprésente
l’entretien d’unjeune
mâle. En outre, on élimine ainsi lesrisques
queprésente
auplan
sanitairel’emploi
d’un mâle vasectomisé.
Reçu pou y publication
enjuillet
1974.SUMMARY
NEW METHOD OF PREPARATION OF A TEASER ANIMAL FOR OESTRUS DETECTION IN CATTLE
Injections
of 200mg of testosteronepropionate
each secondday
for 20days
followedby
twomonthly injections
oflong lasting androgen,
induce ahigh
level of male sexual behaviour in thecow. An
androgenized
femaleequipped
with amarking
harness can be successfully
used as ateaser for oestrus detection in a herd :
I!/49
cows in heat were identifiedby
characteristic markson the back
( 95 .
9 p.ioo),
6 nonreceptive
cows were marked( 12
p.100 ).
This method is
simpler
and as efficient as the use of a vasectomized bull for heat detection in cattle.RÉFÉRENCE BIBLIOGRAPHIQUE
Sic:vonE J. P., 1972. Effet de la nature de l’hormone - oestrog8ne ou androgène - et du
rythme
d’in-jection
surl’apparition
d’éléments de comportement sexuel mâle ou femelle chez la brebis ovariectomisée.VIl
o