Proceedings Chapter
Reference
Un problème d'Eugénique: les premiers-nés représentent-ils un état intellectuel privilégié ?
PITTARD, Eugène
PITTARD, Eugène. Un problème d'Eugénique: les premiers-nés représentent-ils un état
intellectuel privilégié ? In: Gini, Corrado. Actes du Congrès international des études sur la population . Roma : Istituto poligrafico dello Stato, 1932. p. 3-6
Available at:
http://archive-ouverte.unige.ch/unige:111824
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COMITÀTO ITATIANO PER TO STUDIO DEI PROBI,EMI
D[[tA
P()POTAZIONI ROMA- Vn
DELLE Tnnmrnt
DrcctnzlANo,ro -
ROMACONCRESSO INTERNAZIONALE PER CLI STUDI SULLA P(]POLAZIONE
CONCRÈS INTERNATIONAL PÛUH LES ÉTUDTS SUR LA POPULATION
INTERNATIONAL CONCRESS FOR STUDIES RECARD.
INC POPULATION PFOBLEMS
INTEFNATIONALER KONCRESS FÛR BEVôLKERUNCS.
FORSCHUNC
CONCBESO INTERNACIONAL PARA LOS ESTUDIOS SOBHE LOS PROBLEMAS OE LA POBLACION
EUGÈNtr PITTARD
UN PROBTÈME D'EUGÉNIQUE: LES PREMIIRS.NÉS REPRÉSENTENT.IIS UN ÉTAT INTEILICTUEI PRIYIÉGIÉ
?ROMA
ISTITUTO POLIGMFICO DELLO STATO Llsnrntl
1932
-
AHNo XLe CsmtttÉ Organisateur,du Congrès Internatlonal de ta populaiion nrcs- aurne a,ucttne responsaôilltd, potrr tes rappatts et les cornmunl catlona présentée , soit pour èe qui concerne la forme. solt.pour les.fdées qul y sont exprimées.
U,rcz4g7) Roma, r93a - Auno X - Istitu-to Poligraûco clello Stato - G, C.
Hi-t.
BÈ', -l ,
EUGÈNE PITTARD
Un problème d'Eugénigue: les premiers=nés
représentent;ils un état intellectuel privilégié
?On a dêjà étudiê, en divers
lieux,
la valeur biologique compara-tive
cles aînéset
des caclets. - O11a dit, par
exemple, quclcs
aînés héritaient, bien plus facilcmcnt quc lcs autres enfants, les affections héréditaires ou pseudo-hétéditaires:la
tuberculose,la
folie,la
myo-t*' Ë:ÏÏiiïiii;.
affirment que lorsqu'il existe dans une ramille,une
affection ouune
malformation congénitale,|'aînê
des enfantsest toujouts atteint.
Ona
mêmeété jusqu'à
proclamet, dans ce sens, une < loi cl'aînesse;.
D'auttes, au contraire, pensent qu'au pointc1e vue clu patrimoine héréditaire, l'aîné n'est pas
un
être ayant un caractère particulier.8n voit
combien, sur ce point, les avis sont partagés' C'est que les enquêtàs, pour apprécier c1e tels faits, sont encore bien insuffisan- tes.Ira
question, cepenclant, est d'importance,à une
époque où l'Bugénique essaie defaire triornpher sa
cloctrine,à
une époque oùrle
nombre cles naissances diminue çlans tous lespays,
où beau- coup cle {amilles se contentent d'avoirun
seul enfant.Si
1'on venaità
démontrer quele
premierenfant
possède en puissanceplus
c1equalités
-
ou plus rle cléfauts-
que les auttes,le fait serait
d''unevaleur
sociale particulière.Je
crois bien que nous n'en bommes pas encore'là. I,'hérédité humaineest
encore très ma1 connueet
1'être humain estun tel
complexequ'il est
singulièrementdifficile
d'iso-ler
chaque facteur composant pour l'étudierir part,
en fonction detous
les autres.4
{<rF*
11
y a
quelques années, Conneoo Grr.Tr a eu f iiiée d'instaurer une enquêtesur ce qu'on pourrait
appeler, grosso-modo,la
valeur intellectuelle des aînés(r). Il a
cherché quelavait été l'ordre
des naissances chezles
professeurs cles Universités italiennes. 11 est arrivé à. cette conclusionque
(le
nombreeffectif des
profcsseurs c1'Université est, pour les premiers nés, supérieurau
chiffre théo- riclue;il
est, au contraire, inférieur pour 1es cadetset
d'autant plus bas quel'ordre
tle naissance est plus élevé r (z).I"a réponse à une telle e,rrquête ne peut pas être envisagée seule- ment du point c1e vue d'une statistique brute. I1 entre, dans le choix c1'une carrière, d.es élétnents clivers, économiques, sociaux, moraux,
familiaux, oir les
parentset les
enfantspeuvent être
également intéressés. Gini lui même le signalait. 11 est possible que des cailets mieux favorisés intellectuellement que l'aîné, n'aientpu
être appelés à une chaire universitaire justement parce que 1'aîné se préparait lui-même à l'occuper.Au
surplus, les nominations universitaires ne rnarquent pas toujoursla
valeur réelle de f indivicl"u consacré.Et tant
cl'autres raisons encore pourraient être invoquées ! Nous reviendrons d.'âiileurs sur tous ces d"étails dans une publication prochaine oùr nous auronsle loisir
d'exposer tous les faits statistiques et sociaux et moraux qui, au corlrs d'nne encluêtc clue no11s avons lnenée, sont pa.lverrus à notre connaissance.Pour aujonrcl'hrri,
je vcux
simplement mettre en"parallèle avec l'enquête de GrNr celle que nous avonsfaite
en Suisse, sur le même type c1tre celle cle l'autenr italien, eny
ajoutant ccpeuclaut cluelqrres qnestions subsicliaires.Notre
questionnairea
été envoyé à tous les profcsseurset
pri-vat-clocents (ces clerniers sont souvent les professeurs cle clernain) clcs
Universités suisses.
I,a pltçart
c1e nos formulaires sont rentrés avec presquetoujours
cles réponses suffi.santes. Quelquefois, cepenclant, notls avonsclû
reposerles
questions sotlsnne autre formc
pour être nricnx compris..
(t) C. C-)tNJ, Nr.torc,osscyunrioni su,i .ltroblcni lell'Iltrgcnicn. Ltt tlistribu- zione dei, pt'ole ssot'i d,clle llniuersi,tà itcitiane sccontlo lY ortlinedi
nascila.<Riv.
it., rli
5ociologiar, r9r4.. .
(z)9 n.
nn D. ArDRT, rl,atrs Engëni.r1?ta, orgaue rle la Soc. Irarrç. cl'Eu.geruquc, I,aris, rgeo, p, 189.
:..-: t:- -: f -. a
) Des
réponses utilisablessont
arrivéescle
357 professeurs et privat-docents.Nous
avonséliminé 7
femmesqui
seront considéréesà
part, leurs conditionsn'étant
pas évidemment cotnparablesà
celles des hommes.Nous avons encore éliminé 17
fils
uniques,qui, n'ayant
pas de frères, ne seprêtent
pasà faire
ressortirl'influence de l'ordre
de génération.Il
ieste 333 professeurset
privat-d.ocents,dont la
tablearr ci-clessous indique
la
répartition'DNQUÊTD PITTARD ENQUÊTE GINI
ORDRi]
DD GÛNûRATION
DES PROFESSEURS
observé calculé
NoMBRE DEs Rapport
rm a (ô)
I{apport observé calculé IOO A
87,4 87,4 69,9 54,2 s8,7
44,9
33'2 rz6
64 34
1\4
92,8 92,8 68,8 39,8 20,3
8,r 5,o
215
à,9
t6r
8o 8S 83 8J
69
8r
141 Bz 5B
45 .t1
3I r36
87
Bo
77
r50 6
4 3 5
To:rlux
A
côtéde la répartition
observée (col,r),
nous mettonsIa
ré-partition théorique (col. 2), qui se serait
vérifiée,si I'ordre
de génération.n'ayait exercé aucune jnfluencesur la
probabilité cl'ap-partenit à
1'Université.332,9
-').1 -) 4r5,7
l I
l
'6
11
faut ajouter
que,soit
dansla numération du
nombre des enfants,soit
clans celle de l'orclre c1e génération, nous n'avons pas compté les enfants mort-nés, ou morts enbas
âge.La
colonne3
montre, pour cbaque ordre de génération, le rap-port
entrele
chiffre observéet le
chiffre théorique des professeurs.11 en résulte que les ainés présentent un nombre de professeurs c1e 36 o/o plus éler'é clue celui qu'on
aurait dû attendre, si
l'ordrecle génération
n'avait
exercé aucune influence.Pour
les
rangs suivants,le
nombre observé est toujours pluspetit
quele
nombre thé<-rriqueet 1a
clifférence augmentepour
les ordres de générationplus
élevés, saufpour le huitième rang
et audessus, 1-rour lesquelsle
nombre observéest clu
5o/o
supérieurau nombre calculé. Les cas observés sont
pourtant trop peu
nom- bretrxpour
regarder cette exception comme significative.Nous avons
mis
en regard denos
chifiresles
chiffres obtenus par GrNi. Les résultats des deux enquêtes cadrent aussi bien ponr cequi
concernela
plus forte proportion des aînés, quepour
ce qui concernela
proportion des cadets, décroissant, d'une façon générale, avec I'ordre de naissance.Les chiffres de GINI aussi montrent une interruption dans cet-
'te
djcrois ance pour ce qui concerne les rangstrès
élevés (huitième et' au-dessus), sans toutefois que le ,nombre observé dépasse, clansson enquête,
le
nornbre théoric1ue.Nous ne vonlons, pas,
au
sujct cle cette communication, entrer clans plus cle détails. Nous I'avons cléjaclit,
ceux-ciseront
exposés clansun
mémoire que nous publierons prbchainement.J'ai
simplement vouluici,
pour cè qui concerne les premiers-nés, faire une cornparaison avec l'enquête de GrNr.Et,
de même que celui- ci,j'ajoute
c1u'il ue faut pas inférer cles résultats ci-dessus à 1a'valeur intellectuelle certaine cles premiers-nés. D'autres facteurs que le hasarcl de la naissance doivent être envisagés, en particulier celui c1u'indicluait d.éjà Connepo GrNr : à savoir le c1ésir qu'ont certaines familles de voir l'aîné occuper uneposition
socialeclui
honqrela famille
entière.'loutefois, dans notre propre enquête,