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Dieu fait des manières. Musiques d’appareil et d’apparat

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Academic year: 2022

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Cahiers d’ethnomusicologie

Anciennement Cahiers de musiques traditionnelles

3 | 1990

Musique et pouvoirs

Dieu fait des manières

Musiques d’appareil et d’apparat Jacques Cheyronnaud

Édition électronique

URL : http://journals.openedition.org/ethnomusicologie/2375 ISSN : 2235-7688

Éditeur

ADEM - Ateliers d’ethnomusicologie Édition imprimée

Date de publication : 1 janvier 1990 Pagination : 23-33

ISBN : 2-8257-0423-7 ISSN : 1662-372X

Référence électronique

Jacques Cheyronnaud, « Dieu fait des manières », Cahiers d’ethnomusicologie [En ligne], 3 | 1990, mis en ligne le 15 octobre 2011, consulté le 20 avril 2019. URL : http://journals.openedition.org/

ethnomusicologie/2375

Article L.111-1 du Code de la propriété intellectuelle.

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D I E U FAIT DES MANIÈRES Musiques d'appareil et d'apparat

Jacques Cheyronnaud

« P o u r celle-là qui n ' a v a i t j a m a i s q u i t t é son village, la m e s s e avec les c h a n t r e s à c h a p e d o r é e , avec l ' e n c e n s b r û l é au p i e d d e l ' a u t e l , avec la musique de serpent était la seule fête des yeux et des oreilles qu'elle ver- rait jamais.»

(Hector Malot, Un curé de province: 67-68).

« P o u r ça, j'en avais, là-dedans, du coffre. Ici, l'église [...] est b o n n e , et [...]

r é p o n d . Q u a n d elle est pleine, on d o n n e pas trop. Mais des fois, je mettais la g o m m e . Q u a n d on c h a n t a i t le D i e s irae et q u e les cloches s o n n a i e n t , c'était beau. Là, je mettais la g o m m e , croyez-moi. Les gens aimaient ça.»

(N.S., ancien chantre d'église, O r n e , mai 1982).

Terribilis est locus iste... *

D e ce lieu terrible - mais p a s s a b l e m e n t v u l n é r a b l e - , r e t e n o n s ici les p r o - g r a m m e s cérémoniels auxquels il offre lieu. Soit, plus précisément e n c o r e , ce côté esthétique, «récréatif» (au sens durkheimien de l'art et de la religion) du culte; un m o n t a g e organisé de gestes, de voix, de sons, de couleurs, de formes, de rôles, de t â c h e s différenciées, d ' a t t r i b u t s , qui vient faire spectacle et q u e souligne la p r e m i è r e citation en e x e r g u e , e m p r u n t é e au r o m a n c i e r H e c t o r Malot. Ce m o n t a g e , de la m ê m e m a n i è r e qu'il en appelle ( n o t a m m e n t ) à une d y n a m i q u e du voir - m o n t r e r , c a c h e r ; se r a p p r o c h e r , s'éloigner; se déplacer, s'immobiliser - , recourt à une dynamique de l'entendre. E t par là, aimerait-on ajouter, à des modes ostentatoires ou dissimulatoires de profération du formu- laire liturgique: en somme, une dynamique de la profération vocale sacrée.

* Terribilis est locus iste: hic domus Dei est, et porta caeli: Terrible est ce lieu: c'est ici la maison d e D i e u et la p o r t e d u ciel ( G e n . X X V I I I , 7). D é b u t d e l ' I n t r o ï t d e la m e s s e d e la D é d i c a c e des églises.

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L a seconde citation d'exergue est e m p r u n t é e à l ' e n q u ê t e e t h n o g r a p h i q u e . Elle prolonge la citation précédente, précise le projet: entrer dans les coulisses de ce spectacle que constitue tout rite en tant qu'il est offert à voir, et en parti- culier de sa p r o g r a m m a t i o n profératoire. A cet effet, l'on suivra quelques-uns des cheminements concrets, au cours de la première moitié de ce siècle et prin- c i p a l e m e n t en milieu r u r a l , d ' a g e n t s qualifiés de c e t t e p r o g r a m m a t i o n : des chantres d'église, qui constituent le « l u t r i n »1.

Q u e l q u e s r e m a r q u e s préalables, cependant, sur l'intérêt d'un tel projet qui revendique son inscription dans un cadre ethnologique.

L'ethnologie, dans nos propres sociétés, n'aurait-elle donc pas mieux à faire q u e de s'intéresser à un « r e l i g i e u x » officiel ou i n s t i t u t i o n n e l , à un corps de type Église, groupe à haute orthodoxie et dont on connaît depuis longtemps le fignolage du système d ' e m p r i s e ? Soit e n c o r e , à un « a p p a r e i l » de pouvoir, ré- gulé et régulant par l'écrit? A u d e m e u r a n t , les r é p e r t o i r e s musicaux de cette p r o g r a m m a t i o n profératoire (plains-chants), ne sont-ils pas déjà aux mains de la musicologie ?

Situons brièvement notre problématique.

Des réalités culturelles de base ?

O n suggérera ici qu'entre une grand-messe de cathédrale et celle de quelque

« modeste-église-de-campagne », il n'est de différence que de degré : deux réali- sations d'un m ê m e modèle, lui-même préalablement défini et à application r é - gulée. Le dispositif de régulation est écrit; il constitue - ou figure - en des livres spécialisés, tels Rituale, Cérémoniale, Missale, etc. D a n s ce dispositif, ce q u ' o n appellera la rubrique détermine avec précision ce qu'il faut faire et c o m m e n t le faire : elle prescrit, permet, tolère ; recommande, interdit.

Le t e r m e réalisation est e n t e n d u ici c o m m e la mise en application concrète et n é c e s s a i r e m e n t locale d ' u n m o d è l e qui, c o m m e tel, n ' a d ' a u t r e forme q u e celle, i d é a l e et c o n d e n s é e , d ' u n e définition a u t o r i s é e , p r o t é g é e et r é s e r v é e , fixée et diffusée par le livre. O n c o m p r e n d alors, dans cette o p t i q u e , l'impor- tance de ce q u ' o n aimerait appeler la réalisation in vivo, concrétisation toujours locale et singulière de ce modèle « u n i v e r s e l » en son p r i n c i p e . C'est elle qui viendra alimenter l'expérience cultuelle offerte par l'institution en ses relais lo-

1 Les descriptions ethnographiques sont extraites de mes enquêtes de terrain (de 1977 à 1983), consacrées aux chantres d'église et effectuées auprès de dix anciens chantres de paroisses ru- rales, notamment dans les départements de l'Orne, de Mayenne, de Loire-Atlantique, de Haute-Vienne et de Corrèze. Ces paroisses comprenaient environ 600 à 1500 habitants au mo- ment d'activité des chantres. Certains de mes interlocuteurs ayant manifesté le désir de garder l'anonymat dans toute exploitation de documents ainsi recueillis, j'ai adopté le principe de dé- signation par initiales fictives, lorsqu'il s'avérait nécessaire de le faire apparaître pour la com- modité de l'écriture.

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DOSSIER/CHEYRONNAUD 25 eaux (églises paroissiales). Et, par là m ê m e , qui fournira la réserve musicale dans laquelle p o u r r o n t éventuellement puiser des exploitations hors cadre cul- tuel de répertoires ou de formes vocales liturgiques.

U n e telle perspective nous paraît particulièrement i m p o r t a n t e n o t a m m e n t dans ce cas de parodies de formes vocales liturgiques à base de cantillation ou de psalmodie. U n e a p p r o c h e formelle qui, après analyse interne, se satisferait de la seule référence érudite à une « v e r s i o n - t y p e »2 p a r r a p p o r t à laquelle de- vrait s'aligner la forme p a r o d i q u e é t u d i é e , p r é s e n t e r a i t d ' é v i d e n t e s limites si elle ne s'accompagnait pas d ' u n e a p p r o c h e p r a g m a t i q u e . L'enquête ethnogra- p h i q u e nous a m o n t r é à plusieurs reprises q u e , p r é c i s é m e n t , l'exercice p a r o - dique ne renvoyait pas tant à quelque version type du livre de chant qu'à la réa- lisation officielle, concrète et familière qui était p r o c u r é e localement - parfois, fort éloignée de cette version type - et qui en appelait fondamentalement à une relation de p a r t e n a r i a t et à la complicité d'un savoir sciemment partagé (Sper- ber 1975: 392) pour trouver achèvement et se faire facétieuse3.

P o u r la période considérée ici et c o m m e le signalait H e c t o r Malot à sa ma- nière, l'accès au corpus musical rituel (Propre, Ordinaire, etc.) s'effectue p o u r maints fidèles à travers la singularité des réalisations c o n c r è t e s et régulières q u ' e n p r o p o s e n t n o t a m m e n t leurs a g e n t s qualifiés (cf. infra). E n d ' a u t r e s t e r m e s , l'expérience musicale cultuelle serait indissociable des figures locales a p p l i q u é e s à ces réalisations institutionnelles : aspect n o n négligeable p o u r l'étude de faits musicaux en sociétés dites parfois d'inter-connaissance.

Q u e sait-on, alors, de ces réalisations musicales cultuelles d'églises rurales, en France, tant au siècle dernier que dans la première moitié de ce siècle ?

Peu de choses assurément, du moins hors du filtre de la musicologie qui ins- truit, au siècle dernier, un procès de «dénonciation» du lutrin, aboutissant à l'en- tour de ce siècle à la diffusion progressive du « m o d è l e solesmien», voire (bien que celle-ci n ' e n soit pas le seul facteur) à la rupture de conduites musicales ri- tuelles et à l'effacement, du moins progressif, du lutrin comme instance soliste de voix d'hommes monopolisant" les répertoires musicaux du formulaire latin.

Ces réalisations n'étaient pas non plus au programme des folkloristes musico- logues qui ont sillonné p e n d a n t plus d'un siècle et demi les c a m p a g n e s , en

2 Version écrite et bloquée, proposée par les livres liturgiques officiels.

3 Par achèvement, j'entends - globalement et lors de situations ponctuelles - ce travail de décryp- tage, obligé pour l'auditoire, des éléments requisitionnés par la forme et la performance d'un exécutant et empruntés au savoir (sciemment) partagé du groupe; travail par lequel l'auditoire peut ou sait re-connaître les références latentes empruntées à la réserve culturelle constituée localement, et, du coup fera aboutir la parodie. La dimension facétieuse ne sera pas tant de l'ordre de la qualité explicite contenue dans la forme qu'une virtualité que vient actualiser la complicité de partenariat entre exécutant et auditoire en situation de connivence ou de coïnci- dence ; cf. J. Cheyronnaud, «Vous beuglez dans le chœur comme des bœufs dans un pré. Ma- nières de voix et de chant ou les horreurs du lutrin», cahiers du C.R.O., 1990 (sous presse).

4 Selon la formule maintes fois utilisée dans ce procès et qui entendait signifier par là que le lu- trin confisquait le chant aux fidèles.

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q u ê t e de « m u s i q u e s p o p u l a i r e s » ou de conduites musicales c o u t u m i è r e s5. Silence d'autant plus paradoxal, lorsque ces mêmes collecteurs signalent, au dé- tour d'un avant-propos ou d'un commentaire - et volontiers sur un m o d e pitto- resque - , que plus d'un de leurs «bons» informateurs-chanteurs figuraient égale- ment ou par ailleurs au lutrin local. En d'autres termes, qu'ils étaient localement, les agents qualifiés des réalisations cultuelles. E n somme, de mêmes prestataires musicaux vocaux (un m ê m e individu, chanteur et chantre d'église) au sein d'un m ê m e g r o u p e , mais chez qui l'on c o m p a r t i m e n t e r a i t des a p t i t u d e s , des tech- niques, des conduites, des répertoires, comme s'il devait nécessairement s'agir de zones foncièrement étanches, autarciques : conception plus idéologique qu'heu- ristique, prônant la double vie d'un praticien, l'autonomie ou l'indépendance de manières de voix ou de chant, blindées contre toute extériorité.

Lutrins, chorales, hymnes, proses, plains-chants diocésains ; r é p e r t o i r e s de m o t e t s , de c a n t i q u e s ; littérature musicale originale ou a r r a n g é e p o u r h a r m o - n i u m : suffirait-il de les rejeter a u t o r i t a i r e m e n t p o u r délits de m é d i o c r i t é ou parce qu'ils recourent à la notation musicale, ou encore parce qu'ils se caracté- risent par quelque écriture « moyenne » ou « distinguée », pour pouvoir évacuer d'emblée toute interrogation sur leur prégnance dans l'environnement familier de groupes, de populations ?

O n se p r o p o s e d ' e x a m i n e r b r i è v e m e n t l'une de ces «réalités culturelles de base»6 inscrite tout à la fois dans les propositions institutionnelles d'Eglise et les a t t e n t e s de p o p u l a t i o n s l o c a l e s : le lutrin, ici d a n s q u e l q u e s t y p e s de son f o n c t i o n n e m e n t , en particulier d u r a n t la p é r i o d e de l ' e n t r e - d e u x - g u e r r e s , en France, en milieu rural.

«Montrer à faire»

L'expression agent qualifié localement, déjà rencontrée, renverra, du moins en p r e m i è r e approximation, à l'exécutant officiel et public de répertoires spé- cialisés tels ceux, dans le cas présent, vocaux, d'Église et de langue latine, no- t a m m e n t pièces de l'Ordinaire et du Propre, à quoi s'ajoutent p s a l m o d i e des vêpres, hymnes, proses diocésaines. Le profil de lutrin dont il est question doit ê t r e distingué de la chorale. Il peut c o m p r e n d r e un ou plusieurs individus, de sexe masculin. D é p o s i t a i r e s p e r m a n e n t s de la fonction c a n t o r a l e n é c e s s a i r e

5 Non que folklore ou ethnomusicologie ne se soient jamais intéressés à certaines pratiques mu- sicales cultuelles, comme dans le cas de polyphonies « traditionnelles », dont le culte et le calen- drier liturgique restaient l'une des niches occasionnelles ou familières. Dans notre optique, le

«religieux» ciblé par ces collectes et leurs remarquables analyses, reste celui d'une probléma- tique folkloriste de la religion populaire.

6 Selon une formule de Maurice Agulhon visant, par exemple, l'imagerie civique et les décors ur- bains (1975: 40) qui viennent s'inscrire dans le paysage de «l'intimité villageoise» (et aboutis- sant parfois à une véritable concurrence entre communes).

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DOSSIER/CHEYRONNAUD 27 à l'accomplissement des offices, à leur m a r q u e de solennisation, ils sont recon- nus par l'autorité religieuse locale, les fidèles, voire l'ensemble des m e m b r e s de la collectivité.

Comment, ici ou là, devient-on cet agent qualifié ?

«Moi, ça me plaisait bien [...] Et puis, il fallait bien quelqu'un pour le faire [...] Dans ces petites communes, pas beaucoup voulaient [...] il fallait pou- voir; ça demande à savoir des trucs, quoi, le plain-chant et tout le bazar.

Parce que le plain-chant, attention, c'est pas de la musique. C'est spécial»

( O r n e , enquête mai 1982: N.S., 76 ans. C h a n t r e d'Église de 1923 à 1981); et celui-ci d'ajouter peu après : « Les chantres, vous en aviez qui chantaient par routine. Même moi [...], j'ai jamais su le plain-chant vraiment. Je savais mes grosses notes, quoi. Mais y avait ce qui allait entre».

Tout à fait conventionnel dans son cursus religieux initiatif (catéchisme, fré- q u e n t a t i o n obligée des offices p r é a l a b l e au rite de c o m m u n i o n s o l e n n e l l e ) , évoluant m ê m e dans les «trucs d'église» c o m m e enfant de chœur, d o t é d ' u n e

«belle-voix» et aimant «chanter les cantiques, mais pas que ça», N.S. avait été ainsi familiarisé t a n t à u n e m a n i p u l a t i o n p h o n é t i q u e des r é p o n s latins usuels des offices, qu'aux coulisses de la p o m p e cérémonielle; familiarité de coulisses qu'il partageait n o t a m m e n t avec les trois chantres du lutrin.

Le plus âgé de ceux-ci - «maître-chantre» -, e n t r e p r e n d en 1923 de former N.S. aux tâches précises de lutrin. La formation vise une efficacité i m m é d i a t e ; elle porte sur les hymnes et proses du calendrier liturgique avec, p o u r objectif, d ' a b o u t i r à une p r e s t a t i o n p u b l i q u e lors de la p r o c h a i n e grand-messe et des vêpres au cours desquelles figureront quelques unes des pièces. Ici, le program- me usuel du lutrin est relativement limité, constituant un ensemble clos depuis une ou deux générations de chantres : « Messe des anges » en temps ordinaires,

«Messe royale de Dumont» les jours de grandes fêtes, Messe des morts (exécutée l e n t e m e n t p o u r les e n t e r r e m e n t s de «première classe», plus r a p i d e m e n t p o u r ceux de «deuxième classe»), quelques hymnes et proses, psalmodie de l'office des vêpres en constituent l'essentiel. Cantiques et motets sont le fait d'une cho- rale formée, pour N.S., «des bigotes du bourg, des sœurs de l'école et des enfants de Marie ». Bref, quasiment quelque affaire de femmes que semblait regarder de haut le lutrin, chacun coexistant à peu près pacifiquement lors des offices.

N.S. avait effectué son apprentissage à partir d'une ancienne édition diocé- saine de p l a i n - c h a n t (diocèse de Sées). Les «grosses notes» et «ce qui allait entre»: la formule renvoie à u n e g r a p h i e grasse, a p p u y é e , en usage au siècle d e r n i e r7 et qui pouvait é v e n t u e l l e m e n t p e r m e t t r e u n e lecture pictographique de la ligne m é l o d i q u e . «On a lu le grégorien dans le livre du sagien [...], c'était plus facile dans l'ancien livre», dira-t-il.

7 Ce lutrin de l'Orne n'est pas le seul où les livres diocésains publiés au cours du XIXe siècle sont encore utilisés, parfois des décennies après l'édition solesmienne. Dans ces livres, générale- ment, la graphie est relativement simple, à base de la double carrée, la longue, la commune («la grosse», dira N.S.) et la brève («ce qui allait entre»; cf. infra).

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L'outillage pratique dont il disposait avait été formé à partir de ce type de no- tation. L'intervalle de seconde renvoyait ainsi à cette graphie dans laquelle «les notes se touchent presqu'à coin», une difficulté résidant éventuellement dans «la grandeur du passage [...] entre deux notes» qui obligeait parfois «à viser juste», graphie sur laquelle «on voyait bien la ligne, quand ça montait et descendait». Le recours à la lecture pictographique, lors de l'apprentissage, venait i m m é d i a t e - m e n t après une m é m o r i s a t i o n de ce q u e lui avait c o m m u n i q u é o r a l e m e n t le m a î t r e - c h a n t r e : l'œil venait confirmer en u n e ligne m é l o d i q u e ce qui venait d'être mémorisé. D e cette confrontation, à partir d'un livre désormais tout à la fois outil d'exercice et de fonction, surgira une exécution qui, à force d'habitude, se jouera dans la familiarité, voire la désinvolture (cf. infra).

In labore requies, In aestu temperies, In fletu solatium : de ce passage de la prose Veni sancte spiritus, chant avec lequel il fit son e n t r é e publique au lutrin le j o u r de P e n t e c ô t e 1923, N.S. avait r e t e n u , devant la difficulté à mémoriser, c e t t e c o r r e s p o n d a n c e p h o n é t i q u e e n s e i g n é e , p a r m i d ' a u t r e s , p a r le m a î t r e - chantre : «A Labourer qui qui-y est, y es-tu ton père y est, il fait la collation ». Le p r o c é d é n ' é t a i t ni bien neuf, ni isolé. R o m a n c i e r s et b i o g r a p h e s , de G e o r g e Sand à H e c t o r Malot, ont r a r e m e n t m a n q u é de p r ê t e r c a l e m b o u r s ou c o n t r e - pétries aux lutrins de campagne. P o u r plaisant qu'il puisse être, un tel p r o c é d é apparaît bien ici c o m m e une technique de mémorisation, un savoir-faire (régi- m e d ' o r a l i t é ) a t t a c h é à u n e m a n i p u l a t i o n d ' u n e langue réservée: le c a r a c t è r e

« e s o t é r i q u e » et p r o t é g é du latin, langue de base des actes rituels et du lutrin, se résoud alors dans la familiarité.

Ici, le lutrin local « tournait » sur un stock relativement limité de répertoires auxquels était associé un savoir-faire lié à l'exécution publique, et forgé in vivo et per usum, il constituait ainsi une sorte d'enclave d'oralité - sur laquelle l'auto- rité religieuse locale n'avait pas nécessairement prise8 - , au beau milieu d'un do- maine, la liturgie, abondamment géré par le livre, outil d'autorité, de diffusion et de contrôle.

A l o r s , d a n s ce c o n t e x t e , q u ' u n e modification i n t e r v i e n n e c o m m e d a n s le cas, en ce siècle, de la nouvelle prononciation du latin dite à la romaine9 et ce n'est plus s e u l e m e n t le savoir-faire mais plus g l o b a l e m e n t t o u t e la fonction à laquelle il était i n e x t r i c a b l e m e n t associé qui en serait déstabilisée. D ' o ù , en certains lieux, la violence des réactions de lutrins qui voyaient ainsi devenir su- b i t e m e n t c a d u q u e t o u t un p a n de c e t t e technicité f o n d é e sur un m o n n a y a g e phonétique du latin dans le parler usuel, la correspondance assonantique, etc.

P o u r N.S., ce passage à la nouvelle prononciation s'était effectué quelques a n n é e s a p r è s son arrivée au lutrin (vers 1925?): «On était prévenu [...] qu'on

8 Ce que décrivent maintes méthodes de plain-chant du siècle dernier. Selon N.S., le curé qui n'y connaissait goutte, n'avait pas à se mêler du lutrin et de ses agents: «Moi, je suis au service des gens, pas du curé. Il aurait pas fallu qu'il vienne commander chez moi... sinon, ça aurait bardé.

Moi, je lui aurais dit: « dis-donc, tu sais combien tu me payes ?»

9 Adoptée progressivement en France selon les diocèses, elle est adoptée par le diocèse de Sées, selon N.S., vers 1925 (sous réserve). Le changement de prononciation porte notamment sur les /U/ = /ou/, /J/ = /i/, la suppression des nasales, etc.

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Extrait de: Achille Mir. Lou Lutrin de Ladèr, 1906, p. 58. (illustrations de Narcisse Salières), Cliché MNATP. Photo: D. Adam.

chantait le grégorien. Plus ou moins, des fois, on tombait sur le vieux principe [...] vous en aviez, les uns qui faisaient «om» et les autres «oum». Fallait s'y ha- bituer [...] mais [...] les vieux chantres, ils avaient toujours fait avec». P o u r ce chantre qui avait «lu le grégorien dans le sagien», le grégorien devait-il consis- ter principalement en un changement de prononciation ?

La prononciation défectueuse du latin occupait u n e place non négligeable dans le procès de dénonciation du lutrin instruit par liturgistes et musicologues au siècle dernier. Bon n o m b r e des m é t h o d e s faciles, élémentaires, pratiques de plain-chant d e s t i n é e s n o t a m m e n t aux « l u t r i n s d e village» ne se font g u è r e d'illusion sur ce régime d'oralité qui domine au lutrin. Expliquant aux chantres c o m m e n t p r o n o n c e r , à p a r t i r de ce qu'ils font (et qu'il n e faut p a s ou plus faire), elles constituent d'étonnants documents ethnographiques.

Cette prononciation stigmatisée par de tels documents sous des épithètes du type rustique, grossière - l ' e n q u ê t e e t h n o g r a p h i q u e nous a p e r m i s de relever maints des exemples signalés par ces m é t h o d e s - devrait ê t r e replacée dans le contexte plus global de manières de la voix et de chants liés au fonctionnement m ê m e du lutrin dans la «société traditionnelle». Le «cantus», ici, n'est pas sans rapport avec la structure sémiotique du Masque.

Les chantres, souvent employés ou artisans du bourg, ne visaient pas néces- sairement ou prioritairement la conformité ou l'exactitude musicale « é c r i t e » . La prestation cantorale procédait peut-être bien davantage d'une conduite blo- quée, ou plutôt, d'un objet-conduite à exécuter, à reproduire comme tel - « ap- pris depuis toujours» - déclenché par intangibilité calendaire.

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Plus p r o c h e de nous, N.S. voyait dans sa fonction un «service» q u a s i m e n t public, s'agissant n o t a m m e n t des c é r é m o n i e s d ' o b s è q u e s , qui d r a i n a i e n t

«même ceux qui n'étaient pas trop de la religion». Ce service, dira-t-il, «il fallait bien le faire»; «que quelqu'un le fasse».

«Baragouiner»?

L'enquête ethnographique sur une dizaine d'anciens lutrins (dont l'exemple p r é c é d e n t constituait p o u r n o u s un i n t é r e s s a n t t é m o i g n a g e en raison de la d u r é e d'activité de N.S. et de sa loquacité) nous a conduit à profiler, p o u r nos besoins, la notion de qualification locale c o m m e ajustement de traits c o m m o - d é m e n t répertoriables p o u r l'analyse le long de deux axes.

U n p r e m i e r axe r e g r o u p e r a i t ainsi critères de sélection et d ' a p t i t u d e . La sélection, p r é c o n i s é e ou a p p u y é e p a r l ' a u t o r i t é religieuse locale, s'effectuait ici et là sur la base d ' a p t i t u d e s n o t a m m e n t (mais non exclusivement) vocales («savoir chanter», «avoir une belle voix», p a r e x e m p l e ) . Les dispositions pu- bliques à l'égard de l'église, l'accomplissement régulier du cursus initiatif r e - ligieux et des passages constituent, dans nos exemples, une a u t r e série de cri- tères d o n t le poids précis reste à évaluer. L'ensemble de ces critères p o u r un m ê m e individu autorise l'accès à un contact privilégié et suivi avec un déposi- taire légitime de la fonction qui p r é p a r e ainsi, officiellement, un suppléant ou un successeur.

U n autre axe serait formé de critères tributaires des précédents et plus spé- cifiquement liés à la reconnaissance publique d'un individu dans cette fonction, par les m e m b r e s de la collectivité locale, pratiquants assidus, réguliers ou occa- sionnels (en ce d e r n i e r c a s : participants aux c é r é m o n i e s liturgiques liées aux grands passages de la vie humaine, aux obits).

C e t t e r e c o n n a i s s a n c e p u b l i q u e s'actualisait à c h a q u e fois n o t a m m e n t p a r une d é m a r c h e de sollicitation auprès du chantre, d é m a r c h e tacitement obligée de la part de la proche famille de futurs mariés ou des défunts et qui venait dou- bler celle, officielle et organisationnelle de l'autorité religieuse ou de son man- dataire (personnel d'église ou de cure). La participation du lutrin, comme dans le cas de funérailles ou d'obits, était de toute façon incluse dès la « c o m m a n d e » de l'office à l'autorité religieuse, et inscrite au casuel. Chez N.S., la démarche fa- miliale constituait une forme de rétribution symbolique, honorifique. La recon- naissance publique passait également par une forme de convention tacite entre le c h a n t r e , s'il était salarié, et son employeur. Ce d e r n i e r l'autorisait dans son travail quotidien à quitter son lieu de travail le temps nécessaire de l'acquitte- m e n t de la fonction cantorale, sans p o u r autant p r o c é d e r à une a m p u t a t i o n de salaire. A charge, pour le chantre de « r a t t r a p e r » le retard occasionné par l'ac- complissement de la fonction d'église durant son activité salariée.

Faut-il c o n s i d é r e r p o u r a u t a n t q u e , d a n s c e t t e r e c o n n a i s s a n c e p u b l i q u e , tout «se j o u e sur du velours» en q u e l q u e s o r t e ? Q u e p e n s e la collectivité de

(10)

DOSSIER/CHEYRONNAUD 31 l'acquittement de la fonction cantorale, dans une société d'interconnaissance, où chacun connaît quasiment tout de l'autre, de sa famille, de son passé, de ses aptitudes?

«Il faisait le sabotier et le vigneron [...] il l'aimait la bouteille [...] quand arrivaient les après-midi, il était défoncé. Heureusement [...] il y avait pas d'offices [...] son vin, c'était pas du vin de messe. Pour les services, le matin au chœur, il allait chercher son journal avant d'aller à l'église [...]. Il se met- tait dans la stalle quand il avait pas à chanter, et il lisait son journal; ça se voyait. Mais le curé lui disait trop rien, il faisait semblant de rien voir, sans doute» ( E n q u ê t e 1981, L o i r e - A t l a n t i q u e ) ; «Il baragouinait le latin [...] on est de la même classe, il sait le latin comme moi je sais la musique». «Ils étaient tous bénévoles [...] pas un seul qui avait fait [...] du plain-chant. Ils chantaient tout ça par routine. Ils avaient tellement la routine qu'ils articu- laient même plus [...]» ( E n q u ê t e 1982, Loire-Atlantique).

Ainsi, chacun avait-il son idée sur ces individus, issus d'ici, retranchés dans la fonction cérémonielle le temps de l'office ; individus et fonction dont chacun s'accordait à reconnaître le caractère indispensable pour l'accomplissement so- cial de telle ou telle cérémonie, et n o t a m m e n t pour en faire une « belle cérémo- nie»: « Un enterrement sans musique, c'est pas un enterrement».

C h a c u n savait bien, alors, que la «belle voix» - un don, disait-on parfois - était une chose. D'ailleurs, ici ou là, tel chantre était bien connu p o u r son apti- tude à « a i m e r c h a n t e r » , à «en savoir des chansons», des unes et «les autres», ajoutait-on d'un air e n t e n d u p o u r désigner q u e l q u e répertoire grivois. Mais le plain-chant et son l a t i n ? C o m m e n t pouvait-il é m a r g e r à ce savoir spécialisé, partager avec le curé les prérogatives de sa manipulation, lui qui n'avait pas fait plus de latin que les autres, de ce latin pratique, délibérément bricolé depuis des lustres et si volontiers taquiné à la moindre occasion ? A qui ferait-on croire que d'un coup, il maîtrisait les arcanes de la fonction ? Avait-il pu recevoir plus que n'avait pu lui transmettre son prédécesseur, issu lui aussi d'ici et qui n'avait pas toujours été le dernier à rire de ses connaissances et prérogatives ?

E n somme, l'on admettait volontiers sa sélection, cautionnée de toute façon par l'autorité religieuse locale. Preuve que la manière dont il s'acquittait de sa fonction ne pouvait nuire à l'accomplissement institutionnel de la chose, dont était premier juge cette m ê m e autorité.

P o u r le groupe, il n'y avait aucun d o u t e sur l'aptitude du chantre à exercer la fonction, du moins au regard de la validité rituelle inscrite dans les attentes du groupe. Le tout relevait plutôt d'une sorte de complicité entre les uns et les autres, ou d'un j e u : j o u e r à y croire, en quelque sorte. O n voyait, on savait. Et l'on en savait bien d'autres sans d o u t e , sur cet individu retranché parfois avec superbe, là-haut, dans le sanctuaire et dans l ' a p p a r e n t e gravité de sa fonction.

Sans songer à m e t t r e en cause cette réalisation locale de la fonction (couverte par le curé) on entendait c e p e n d a n t faire savoir que l'on pouvait se p r ê t e r vo- lontiers à ce jeu d'y croire. E t m a l h e u r au chantre qui en oublierait les règles:

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«Une belle arsouille, oui [...] remarquez, y avait que ça, par ici, des arsouilles [,..]. Quand il était là-haut, fier comme Artaban [,..] il se prenait pas pour n'im- porte qui [...] comme si les gens le connaissaient pas [...] quel latin vouliez-vous qu'il sache !» ( E n q u ê t e 1981, Loire-Atlantique).

La description technique que nous faisaient certains de nos informateurs - p e u assidus, il est vrai, à la fréquentation des offices hormis ceux, spécialisés, d'obsèques - de leur chantre virait volontiers, et parfois rapidement, à la p a r o - die facétieuse de c o n d u i t e s vocales, de m a n i è r e s de chant et de voix. E n c o r e que des fidèles assidus ne dédaignaient pas ce type de description: «Le père B.

[...] aux vêpres, avec Monsieur le curé [...]; on comprenait pas ce qu'ils chan- taient [...] quelques fois, on aurait dit qu'(ils) s'engueulaient en latin. Ils en- voyaient de ces bramées ! Nous, on disait que c'était à propos de la Suzon, la bonne du curé, qu'ils s'engueulaient, [...] et couillous et cu tuo ( E n q u ê t e 1979, Haute-Vienne).

« B a r a g o u i n e r » semblerait, ici, un t e r m e a p p r o p r i é p o u r é v o q u e r ce débit syllabique bousculé ou précipité, parlando-rubato, sur u n e corde récitative ex- tensible qui s'achèverait du moins par quelque courte incise mélodique descen- d a n t e , chargée de p r o v o q u e r un effet cadentiel, le tout bien allant, e n t r e t e n a n t quelque résonances latines qui, au passage et avec l'apparence de la meilleure foi du m o n d e , recherchaient négligemment une équivalence p h o n é t i q u e dans la zone stercoraire du parler usuel : la chose visant à faire plus vrai que n a t u r e , devant un auditoire esclaffé.

S'agissait-il plus précisément d'un ton de p s a u m e ? d'un extrait de cantilla- tion d'oraison ou de préface? Ici, pas plus l'exécutant que l'auditoire n'avaient jamais eu accès à la version type n o t é e dans les livres (ce dont, à vrai dire, on n'avait cure). Tout se passait comme si corde récitative et dispositif approxima- tif de ponctuation constituaient un é q u i p e m e n t pratique 10 p e r m e t t a n t de faire m o u c h e à t o u t c o u p , et a p p u y é p a r q u e l q u e s indices c o m p o r t e m e n t a u x , de jouer à la réalité. A s'y m é p r e n d r e , à en croire l'auditoire.

Ce « m a s q u e récitatif» n'entendait a u c u n e m e n t faire la nique au Tout-Puis- sant. Pas davantage, en découdre avec la religion.

Il renvoyait, non à des versions types mais à leurs réalisations locales préconi- sées par le lutrin: réalisations devant lesquelles peu se voulaient dupes et n'es- comptaient point se faire gruger. L'exercice parodique permettait de régler entre soi la situation et s'offrait c o m m e u n e m a r q u e locale de reconnaissance de la qualification en appelant à la plaisanterie familière et à la complicité du groupe.

1 0 Cet équipement dessinant, dans le cas présent et de notre point de vue, une aire familière d'au- dibilité (cultuelle) indissociable du latin et de la saisie auditive de sa surface phonétique qui renvoyaient globalement aux «choses de la religion». Au demeurant, cantillation et psalmodie

«cautionnent», en raison de leur architecture récitative, des formes verbales - vocales dispo- nibles en permanence, souples, familières et se prêtant d'autant plus facilement à la parodie qu'elles peuvent être immédiatement exportées du culte sans exigences techniques particu- lières. On sait la fréquence des parodies facétieuses de préfaces, lectures, oraisons, de formules de psaumes dans la tradition populaire (Cheyronnaud, 1988).

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DOSSIER/CHEYRONNAUD 33 E n définitive, l'exercice p a r o d i q u e mettait en scène ce q u e l'on percevait déjà, en plein chœur, comme quelque p e u burlesque et dont on s'accommodait par ailleurs1 1.

Lieu « t e r r i b l e » q u e celui-ci? Mais qui n'excluerait p o u r a u t a n t ni la fami- liarité (chez les fidèles), ni la désinvolture (chez ses fonctionnaires): de cette d é s i n v o l t u r e q u e s e m b l e parfois offrir l ' a c q u i t t e m e n t régulier, paisible et comme mécanique de la tâche. Ce que d'aucuns nommeraient la routine ?

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V: 33-56.

CHEYRONNAUD Jacques

1988 «Jean, mon ami Jean, comment la coucheras-tu? Notes pour servir à l'exploration d'un discours horizontal ». Le Monde Alpin et Rhodanien, 3° et 4° trimestres : 63-75.

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1979 «L'hymnodie religieuse d'usage dans l'Eglise catholique», in Religions et Traditions popu- laires, Paris, Réunion des Musées nationaux: 239-247.

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1972 Dire et ne pas dire. Principes de sémantique linguistique. Paris : Hermann.

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1989 Le savant et le populaire. Misérabilisme et populisme en sociologie et en littérature. Paris:

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1977 «Le son de l'Histoire. Chant et musique dans la restauration catholique». La Maison-Dieu.

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1975 «Rudiments de rhétorique cognitive». Poétique. 23: 389-415.

VEYNE Paul

1988 «Conduites sans croyance et œuvres d'art sans spectateurs». Diogène. 143: 3-22.

1 1 L'exercice parodique ciblant ostensiblement une réalisation locale s'effectuant généralement de manière précipitée, mécanique ou automatique, comme dans le cas de la psalmodie des vêpres, et que, par là, l'on stigmatisait en s'appuyant sur certains traits.

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