association
with other
conditions: anoemia, cardiachypertrophy, hepatomegaly,
splenomegaly, convulsions andbacterial
infections.The
death rate
is 7.4 0/0.Travail
de la Chaire de Clinique Médicale et Tropicale del'E.
A. C. I. R. S. S. T. D. M.(Professeur : Médecin en Chef de Ire Classe
MAFART) et de
l'Hôpital Militaire
de Cam- pagne de Libreville (Républiquedu Gabon).ÉTATS DE MALNUTRITION PROTIDIQUE
ET DE DÉNUTRITION
DESENFANTS
BIAFRAISÉTUDE ANATOMO-PATHOLOGIQUE
Par C. CHASTEL, H. BROTTES, J. GOASGUEN, G. LE MAO,
C. FAVRE, J. THOMAS, Il. SAGNET (*)
(avec la collaboration technique de Mlle P. ROBERT)
A
partir
du moisd'octobre
1968, desenfants
Biafraisont
été évacués vers le Gabon ettraités
àl'Hôpital
MilitaireFrançais
de Campagne de Libreville. Ilsétaient atteints
demalnutrition protidique
ou dedénutrition.
Les aspects cliniquesont
été examinésprécédemment
dans différentespublications
de SAGNET et coll. (1, 2, 3, 4).Dans ce
travail,
nous analysons lesrésultats
des 272 premiers examens biopsiques ou nécropsiques adressés de Libreville au Labo-ratoire d'Anatomie Pathologique
del'E.
A. C. I. R. S. S. T. M., àMarseille.
D'autres prélèvements
sont en coursd'étude
etviendront compléter
cetravail.
MATÉRIEL ET MÉTHODES 1° Les malades
Les
prélèvements
quiont
étéretenus proviennent
de 251enfants, pour
laplupart
de race Ibo. Leur âge est comprisentre
2 et 16 ans.Il y a une discrète prédominance de garçons.
Les aspects cliniques se
répartissent
de la façonsuivante
:— Kwashiorkor 140 (55,9 0/0)
—
Kwashiorkor-marasme
38 (15,1 0/0)—
Malnutrition protidique débutante ....
55 (21,9 0/0)—
Dénutrition ...
18 ( 7,1 0/0)2 S I (*) Séance du 8 octobre 1969.
2° Les techniques histologiques
Les ponctions-biopsies du foie (P. B. F.)
ont
été réalisées avec une aiguille de Cazal de18/io
demillimètre sur
150 mm.Tous les
prélèvements ont
été fixés dans le liquide de Bouinet
expédiés, dans cefixateur, par
voie aérienne. Ilsont été
inclus en paraffine, coupés et colorés à Marseille.Nous avons employé les colorations
suivantes
:hémalun-érythro- sine-safran, pour toutes
les coupes, et, à lademande, Hotchkiss-
MacManus, bleu deTurnbull, pour
la mise en évidence du fer, Ziehlsur
coupe.RÉSULTATS
Sur 272
prélèvements,
21 P. B. F.n'étaient
pasutilisables pour
différentes raisons.Par contre,
241 P. B. F.et
différentstissus
recueillis au cours de 10 autopsies
ont
été analysés.Nous exposerons
d'abord
les lésionsrencontrées
auniveau
du foie, puis celles desautres
organes.1° Lésions histologiques du foie.
Rappelons tout d'abord qu'une hépatomégalie était
décelablechez
environ
610/0
de cesenfants
(4).Histologiquement, nous avons observé un
grand nombre
de lésions, denature
etd'intensité très variables,
ce qui nous aconduit
à dis-tinguer, d'une part,
des lésions de fond,résultant
de modesréaction-
nels
généraux,
aspécifiques, dutissu hépatique
(fibrose, sidérose,stéatose,
nécrose, etc.) et,d'autre part,
des lésions surajoutées àcaractère
plus ou moins spécifique (surcharge hémozoïnique, lésionstuberculeuses,
granulomes, etc.).A. — Lésions histologiques de fond
l
) Nature
des lésions. — Ilpeut s'agir
de fibrose, destéatose,
de sidérose, de la combinaison de ces
différentes altérations,
de lésions d' «hépatite chronique
» et de cirrhosehépatique.
2) Intensités des lésions. — Nous avons
établi
des degrésarbitraires
dans
l'intensité
de ces lésions :— degré 0 : pas de lésions,
— degré 1 : lésions
très
discrètes à discrètes,— degré
II
: lésions modérées à moyennes,— degré
III
: lésionsmarquées
à sévères.Cette classification est assez grossière, car les images histologiques ne
sont
pastoujours
superposablesd'un
malade à unautre,
même avec un degré lésionnelidentique,
mais elle nous estapparue,
àl 'usage, suffisamment commode
pour
être conservée.3) Description des lésions et appréciation de leur intensité.
a) La fibrose hépatique
— Le degré
I
comprend :une fibrose
portale
dans l'ensemble assez cellulaire (lympho- cytes,histiocytes,
fibroblastes),souvent
associée au paludisme.Celui-ci se
traduit
au sein de la fibrose,par
des dépôts d'hémozoïneintra-
ouextra-histiocytaires
;
une
irritation
des cellules de Küpffer, plus ou moins intense,souvent
enrelation
avec une surcharge hémozoïnique. Ily
a peu ou pas deretentissement
sur latrame réticulaire.
Les veines centro- lobulaires sontdiscrètement
collagénisées.— Le degré
II
comporte :— une fibrose
portale
marquée, plus ou moins cellulaire,tendant
à s
insinuer autour
des lobuleset contenant
ou non des dépôts d'hémozoïne ;une
irritation
küpfférienne intense, avec ou sans surcharge hémozoïque. Latrame réticulaire s'épaissit
;— la collagénisation des veines centrales est
marquée.
Le degré
III
se définitpar
une fibroseportale
accusée quis
étend nettement autour
du lobule,amorçant
uneannulation.
Il y a de l
irritation
küpfférienneet surtout
un épaississement col- lagène de latrame réticulaire.
Cettemajoration
se renforce au voisi- nage des espacesportes et
des veines centrolobulaires quisont
grossièrement collagénisées. Desstigmates
depaludisme sont
ou non visibles.Dans la fibrose
hépatique
sévère,l'évolution
vers la cirrhose estnettement
amorcée, mais il nes'agit
pas encore de cirrhose, car lastructure
lobulaire du foie demeure.b) La sidérose hépatique
Elle accompagne soit une fibrose, soit une fibrostéatose, et, dans nos
observations, jamais
une cirrhose. Elle est caractériséepar
desdépôts gris
brun, intrahépatocytaires,
colorés en bleupar
leTurnbull,
prédominant
dans les régionspéri-portales.
Lorsqu elle estdiscrète,
elle est limitée
aux
seulshépatocytes bordant immédiatement l'espace porte (hépatocytes
de la lame basale).c)
La
stéatose hépatiqueIl
s'agit toujours d'une stéatose macrovacuolaire,
non confluente.Elle est
fréquemment
associée à une clarificationhépatocytaire, qui
a la mêmetopographie
qu'elle.Dans
le degréI,
elle est localiséeaux hépatocytes
des régions péri-portales, laissant toutefois
indemnes ceux de la lame basale.Dans
le degréII,
elle est à la foispéri-portale
et médiolobulaire,intéressant entre
le 1/3 et les 2/3 du lobule.Dans
le degréIII,
elle est massive,s'accompagnant d'altérations
nucléaires profondes et
atteint entre
les 3/4 et la presquetotalité
du
parenchyme.
Toutefois, dans les formes les plusétendues,
lastéatose
respecte leshépatocytes
de la lame basaleet
ceux quisont au contact
de la veinecentrolobulaire.
Dans les trois degrés, il y a
toujours
un peu de fibrose associée, mais discrète.d)
La
fibro-stéatose hépatiqueLes lésions de fibrose et de
stéatose
secombinent
enproportions
équilibrées. Nous avons égalementattribué
à ces lésions des degréscroissants
degravité.
e) Les lésions d' « hépatite chronique »
Nous avons groupé sous
cette appellation certaines
images histo- logiquesassociant
une fibrosehépatique
plus ou moinsintense,
sansinfiltration
cellulaire, et des lésionsparenchymateuses
sévères :nécrose éosinophile
frappant
deshépatocytes
ou depetits
groupesd'hépatocytes
disséminés ; stase biliaireintéressant
lecentrolobule
sous forme
d'amas intra-hépatocytaires
et demicrothrombi
; adéno-matose
aucontact
de cesmicrothrombi
: signes de souffrance cellu- laire (anisocytose, anisochromie, anisocaryose,multinucléation).
f)
La
cirrhoseIl
s'agit d'une
cirrhosenettement constituée, très inflammatoire,
très mutilante, aboutissant
àun bouleversement
profondet
irré- versible de lastructure hépatique.
Auniveau
des nodulesparenchy-
mateux
detaille réduite et
désorganisés, sans signeappréciable
de «
régénération
», leshépatocytes sont étroitement
enserrés dans unetrame réticulaire
collagénisée. Ils sont stéatosés ouatrophiques
ou surchargés depigment
biliaire.g) Les lésions hépatiques des enfants biafrais
Les
interprétations
de 241 P. B. F.et
de 9prélèvements
nécrop-siques sont classées dans le
tableau
I.TABLEAU 1
Nature et degré de sévérité des lésions hépatiques de fond rencontrées dans 250 prélèvements
(241 P. B. F.
et
9prélèvements
nécropsiques).Intensité des lésions
Nature des lésions Totaux
Degré o Degré l Degré II Degré III
Foie normal
--
4 4Fibrose 50 53 20 123
Fibro-sidérose
....
5 6 2 13 '>Fibro-stéatose
....
I4 34 22 70Fibrose-sidéro-stéatose 9 9 18
Stéatose
...
2 1 9 12Hépatite chronique
... 24 6.
Cirrhose 4 4
Total 4 71 105 70 250
Pourcentage
....
1,6 0/0 28,4 0/0 42 0/0 28 o/oSi dans 4 cas (1,6 o/o), le foie est
normal et
si dans 71 cas (28,4 0/0),il est peu
atteint, tous
lesautres
prélèvements, soit 70 0/0, corres-pondent
à des lésions de degréII et III. Parmi
ces dernières, ilfaut
signaler la fréquence non négligeable des cirrhoses (4 soit 1,6 0/0).
Dans l'ensemble, la lésion qui domine, pure ou associée, est la fibrose
hépatique.
B. — Lésions histologiques surajoutées.
Il
s'agit
destigmates
de paludisme, degranulomatose hépatique,
de
tuberculose et
de lésions diverses.Dans le
tableau II,
nous avonsindiqué
de quelle façon ces diffé-rentes
lésions sesurajoutent aux
lésions de fond décrites précédem-ment.
TABLEAU
II
Nature
des lésions surajoutéesrencontrées dans 250 prélèvements hépatiques
et leurs modalités de combinaison avec les lésions de fond.
Nature des lésions surajoutées Lésions de fond
Paludisme
„ ,
récent Paludisme Granulo- Tuberculose Divers anCien matose
ou évolutif
Fibrose 54 15 7 2
Fibro-sidérose
....
8 1 1Fibro-stéatose
....
28 10 1 1Fibro-sidéro-stéatose
..
9 3Stéatose 5 4
Hépatite chronique
...
I 2Cirrhose I
Total
...
105 36 9 1 21.
Paludisme
L'hémozoïne
est unpigment brun noirâtre
quel'on trouve
dans lesespaces
portes
et dans les cellules de Küpffer sous forme de spérules ou demottes
irrégulières. Dans lematériel
nécropsique, onpeut
éga-lement
letrouver
en dépôts sous-capsulaires.On
sait, par
lestravaux
de CAMAIN et coll. (5, 6), réalisés en Afriquede
l'Ouest,
que lalocalisation
de la surcharge hémozoïniquepermet,
dans unecertaine
mesure, de «dater
» lepaludisme
:— La
surcharge uniquement
küpfférienne correspond à unpalu-
disme récent, de
primo-infestation
ou deréinfestation.
— Les dépôts à la fois küpffériens
et portaux signent
un paludismeévolutif.
— Les dépôts
purement portaux traduisent
un paludisme ancien.Sur 250
prélèvements hépatiques,
141,soit
56,4 010,présentent
des
stigmates
depaludisme dont
105 (42 010)correspondent
àun
paludisme récent
ou évolutif.La
distribution topographique
de l'hémozoïne, en fonction del'âge des malades, est
indiquée
dans letableau III.
TABLEAU
III
Répartition topographique de l'hémozoïne hépatique
chez 250 malades en fonction de l'âge.
Ages des enfants Localisation
de la surcharge Totaux
hémozoïnique + r ans- + 10 ans-
0-5 ans 10 ans 15 ans + 15 ans
KüpfIérienne. 1 3 1 5
Kiipfïérienne et
portale. 46
49 4 1 100Portale 15 18 2 1 36
Absente 19 72 17 1 1°9
Total
...
81 142 24 3 2502. Granulomatoses hépatiques
Dans 9
prélèvements,
soit dans 3,6 0/0 des cas, nous avonstrouvé
de
petites
lésionsnodulaires
développées en pleinparenchyme dont
lestravées sont
repoussées.Dans une
préparation
(A.P
./68-2554/67), ils'agit
depetites
condensationslympho-histiocytaires parsemant
leparenchyme
hépa-tique.
Leshistiocytes
les pluspériphériques
de cespetits
granulomescontiennent
des sphérules d'hémozoïne. Le foie est,par
ailleurs,fibreux
(degré I).Dans 7
autres
foies, on a affaire à un follicule élémentaire forméd'histiocytes
épithélioïdesentourés d'une
ébauche de couronnelymphocytaire.
Le foie est plus ou moins fibreux.Dans la dernière
observation
(A. P./69-416/1 143), le granulome, bienqu'également
detaille réduite,
est plus complexe. Il estfait
de
lymphocytes, d'histiocytes
épithélioïdes, de plasmocyteset
de rares polynucléaires éosinophiles. Le foie est fibreux (degréII).
La recherche des bacilles
acido-alcoolo-résistants
a éténégative
au
niveau
de ces 9granulomes.
3 .
Tuberculose hépatique
Deux autopsies
ont
mis enévidence
des tuberculoses polyviscé- rales.Pour l'un
des malades, le foieétait
m acroscopiquement trufféde
tubercules
degrande taille,
maisl'étude
histologiquen'a
puêtre
réalisée.
Dans
l'autre
cas, les lésionstuberculeuses
sesurajoutent
à unefibro-stéatose
de degréII
et desstigmates
depaludisme évolutif.
Il existe « de
multiples
lésionsgranulomateuses
ou granulonécro-tiques,
siégeantn'importe
où dans letissu hépatique,
soit en pleinparenchyme,
soit au voisinage ou àl'intérieur
des espacesportes.
Il
s'agit
de nodulesassociant lymphocytes, histiocytes, plasmocytes et
polynucléairesneutrophiles, pour
les pluspetits,
et de foyers nécro-tiques
riches en polynucléairesneutrophiles
altérés,pour
les plusvastes.
Auniveau
des foyersnécrotiques,
la coloration de Ziehl révèle la présence denombreux
bacillesacido-alcoolo-résistants
ayant typiquement
la morphologie du B. K., isolés ou enpetits
amas de 2 à 3 bacilles » (A. P./68-2659/388).
4. Lésions diverses
La
généralisation d'un
réticulosarcome ganglionnaire semanifeste,
auniveau d'un
foie fibreux etpalustre, par
des embolssarcomateux
dans la lumière des veinesportes
et des veinescentrolobulaires.
Il existe de la stase biliaire, qui
s'explique par
uneobstruction
de la voie biliaireprincipale,
les ganglions du hileayant
étéintéressés par
laprolifération
néoplasique (A. P./6c)-141/2/187).Dans un foie,
par
ailleurs fibreux (degré I), nous avonstrouvé, par
P. B. F. des foyersfibrinoleucocytaires
bordésd'une
zone denécrose
hépatocytaire,
accompagnéed'œdème
des espaces péri- capillaires de Disse etd'infiltrats
cellulaires (polynucléairesneutro-
philes,lymphocytes).
Nous pensonsqu'il s'agit d'une
hépatite secon- daire,probablement d'origine septicémique
(A. P./68-2746/12).II. — Lésions histologiques des autres organes.
Le
matériel
a été recueilli àl'autopsie
de 10enfants dont
7étaient atteints
deKwashiorkor
et 3 deKwashiorkor-marasme.
Leur âgese
situe entre
4 et 16 ans. Aumoment
du décès, ilsavaient
reçuun
régimehyperprotidique pendant
une période detemps variable
(de 24 heures à 23
jours),
maisgénéralement
inférieure àtrois jours
(*).A. — Lésions pancréatiques
Sur 9
pancréas
examinés, 2sont normaux tandis
que les 7autres sont
le siège de lésions plus ou moinsintenses
de pancréatite chronique scléro-atrophique.(*) On sait que le régime hyperprotidique modifie très rapidement les lésions histologiques du Kwashiorkor, notamment celles du pancréas (14).
Le
tableau
histologique estfait d'une
scléroseinterstitielle,
qui estconstante
etd'altérations
des acini qui sont moinsconstantes.
1° La sclérose interstitielle accentue grossièrement la
lobulation
du pancréas exocrine. Elle se condense au niveau del'adventice
des vaisseaux, au voisinage des nerfs et des
canaux
de Pflüger.L'épithélium
de ces derniers est parfoisproliférant, obstruant
enpartie
la lumière etenvoyant
dans le tissu scléreuxpéricanalaire
des
digitations
tubuleuses.2° Les acini pancréatiques sont plus ou moins pénétrés
par
lasclérose
interstitielle
etcertains d'entre
eux sont isolés, puisatrophiés par
elle.L'atrophie
cellulaire est plus ou moins marquée sans quel'on
observe, danscette
série, les aspects lymphoïde ou sarcoïdedécrits par
CAMAIN et PIERCHON(il).
3° Les îlots de Langerhans nous sont
apparus normaux par
le nombre etpar
lr taille.B. — Lésions spléniques
Rappelons
tout d'abord
que 40 0/0 de ces enfants sontporteurs d'une
grosserate
(4).Nous avons examiné 9
rates.
Deux sont simplement congestives,tandis
que les 7autres présentent
untableau
histologique assez superposable :1° La pulpe blanche est, en général,
atrophique,
limitée à quelques amas lymphoïdes. Ellepeut disparaître entièrement.
Dans un seulcas, elle est bien développée, avec des centres clairs visibles,
tatoués
d'hémozoïne.2° La pulpe rouge est, à la fois, congestive et macrophagique.
Les cordons de Billroth sont infiltrés
d'hématies, d'éléments
gra- nuleux ou macrophagiques. Les sinus sont dilatés, leurendothélium
estturgescent
et leur lumière est encombréepar
deshématies
et desmacrophages. Il y a parfois des hémorragies. Il existe une surcharge hémozoïnique des
travées
conjonctives et des cordons de Billroth, sous forme de fins sphérules ou de grossesmottes
irrégulières.3° La capsule est normale ou un peu épaissie.
A ces lésions de splénite palustre, congestive et
macrophagique,
se
superposent
dans un cas, des folliculestuberculeux
riches en B. K.(A. P./68-2659/388) et, dans un
autre,
la généralisationd'un
réticulo- sarcome (A. P./69-141/2/187).C. — Lésions cardiaques
Dans 7
prélèvements
sur 8, il existe, auniveau
du myocarde, un œdèmeinterstitiel important.
Dans un seul cas (A.P.169-2I3/2/I73),
on observe une sclérose
interstitielle
à la foisinterfasciculaire et interfibrillaire,
mais sansatteinte
des fibres musculaires elles-mêmes.Le
péricarde
etl'endocarde sont normaux.
D. — Lésions pulmonaires
Sur 8
prélèvements,
lepoumon
estnormal
3 fois.Lorsqu'il est pathologique,
ils'agit
:— une fois, de lésions nodulaires tuberculeuses,
histologiquement atypiques,
mais riches en bacilles de Koch (A.P./68-2797/I/IO7)
;— trois fois, de foyers
d'alvéolite
hémorragique et macrophagique, sanscaractère
de spécificité ;— une fois, de lésions de broncho-pneumonie aiguë purulente
(A.
P./69-390/2/354).
E. — Glandes endocrines
io Surrénales : il existe dans 4
prélèvements
sur 9 une scléroseinterstitielle
quiintéresse
à la fois, la médullosurrénale et la cortico- surrénale.Pour cette
dernière,c'est
auniveau
de la zone des arcset
de la fasciculée que ces lésionssont
les plusmarquées.
Depetits
adénomes
extra-capsulaires ont
étérencontrés
dans un cas.2° L'hypophyse (2 prélèvements)
présente un
épaississement colla- gène de latrame réticulaire,
dans le lobeantérieur.
Les sinusoïdessont
congestifs. Les cordonsépithéliaux subissent
une dédifîérencia-tion
pseudo-acineuse, avec parfois sécrétiond'un produit
éosinophile.L'hypophyse névroglique est normale.
F. — Lésions intestinales
Des
fragments
deduodénum,
dejéjunum
et d'iléonont
été recueillissystématiquement. Malheureusement,
laplupart d'entre
euxont
subi
d'importantes altérations
post mortem.Nous avons
toutefois noté,
auniveau
du duodénum,l'atrophie relative
de lamuqueuse
(2prélèvements
sur 9),l'infiltration
lympho-histio-plasmocytaire
du chorionmuqueux
(4 sur 8), la sclérose de la sous-muqueuse (3 sur 8) etl'hypertrophie relative
des glandes deBrunner
(2 sur 8).Sur 5
fragments
dejéjunum,
enrelativement
bonétat
de conser-vation,
la muqueuse est normale 4 fois. Dansun autre
cas, elleest
nettement pathologique
:atrophie
de la couche des villosités,raré-
faction
etatrophie
des glandes deLieberkühn, infiltration
du chorionmuqueux par
deslymphocytes,
deshistiocytes et
desplasmocytes.
G. — Autres organes
Aucune lésion
n'a
été mise en évidence au niveau du muscle strié(3 prélèvements), si ce
n'est
dans un cas où desaltérations
mineuresdes fibres sont visibles (A. P./68-280I
/I27).
Le rein est également normal (8 prélèvements), sauf chez un malade emportépar
une hémo- lyse suraiguëdont
l'étiologien'a d'ailleurs
pas pu être préciséepar l'étude histo-pathologique.
Ladrépanocytose
homozygote et le paludisme ne sont pas en cause (A. P./68-2590/361).COMMENTAIRES
Il
n'est
pas dansnotre intention
dereprendre,
à propos de cetravail,
les descriptionsanatomo-pathologiques
de lamalnutrition protidique,
quiont
déjàfait l'objet
de nombreuses revuestrès
complètes (7, 8, g, 10,II,
12, 13, 14, 15, 16, 17, 23). Nous insisteronsplutôt
sur certains aspectsparticuliers
: la grandevariabilité
des lésionshépatiques
et le manque de concordance avec la clinique,les caractères
d'évolutivité
du paludisme associé, l'étiologie des granulomatoseshépatiques
et lescaractères
des cirrhoses.1° Les lésions hépatiques et leur correspondance clinique
Dans le
tableau
IV, nous avons classé les lésions rencontrées dans250 prélèvements
hépatiques
en fonction del'aspect
clinique duTABLEAU IV.
—— Lésions hépatiques et aspects cliniques.
Tableau clinique Lésions hél)itli(lties
..
lolauxMalnutrition
Kwashiorkor "iW<ls I0r to1 protidique Dénutrition marasme débulante
Foie normal
....
3 1 4Fibrose 63 18 28 14 123
Fibro-sidérose....
6 1 5 1 13Fibro-sléatosc....
40 13 15 2 70Fibro-sidél'o-sléatose.
12
1 5 18Stéatose 10 2 12
Hépatite chronique
..32
I 6Cirrhose. 2 1 I 4
Total
...
139 38 55 18 250
malade. Il est clair
qu'il n'y
a pas de concordancenette,
si cen'est
la
prédominance
des grandesstéatoses
dans leKwashiorkor
et lekwashiorkor-marasme.
La fibrose
hépatique, véritable
lésion de fond du foie del'Africain
de
l'Ouest
(12, 13, 5, 18) esttrès courante
et on larencontre
avec une fréquenceéquivalente
quel que soit letype
clinique de la malnu-trition.
C'est à peu près la seule lésion observée (14 fois sur 18) lorsquel'on
a affaire à unedénutrition.
Nous pensons quecette
fibrose
résulte essentiellement
del'infestation palustre
et, en cela nouspartageons l'opinion
de WALTERS et WATERLOW (12, 13) etde CAMAIN (5).
20 Les caractères évolutifs du paludisme
L'étude
de larépartition topographique
de l'hémozoïne dans le foiemontre
lapersistance
destigmates
depaludisme récent
ouévolutif
chez unnombre
non négligeable de malades de plus de 10 ans, et même, de plus de 15 ans (9, soit 3,6 0/0).En
somme, il y aétalement
de «l'âge évolutif
» du paludisme vers lesenfants
plus âgés, comme si unerupture
del'équilibre hôte-parasite était survenue
à la suite des carenceset
des agressionsmultiples
que cesenfants ont
subies.3° Les granulomatoses hépatiques
Elles
représentent
unautre aspect
(ou uneautre
conséquence)de ces agressions. Quelle en est l'étiologie ?
Le
type
histologique des granulomespourrait
faire penser à une lèpretuberculoïde
(5, 19, 20), ce que ne confirme pas la clinique,ou à une
vaccination par
le BCG (21), ce quin'est
pas non plus le cas.Il est peu
probable qu'il
s'agissed'un
bilharziome et,d'ailleurs,
lesexamens de selles
n'ont jamais
mis en évidenced'œufs
de Schistosoma mansoni. L'étiologie quiparaît,
en définitive, la plusvraisemblable
est latuberculose
quipeut
réaliser cetype
lésionnel (5) et qui a ététrès fréquemment
dépistée chez cesenfants
(4).4° Les cirrhoses
Les
rapports entre
lamalnutrition protidique et
la cirrhose hépa-tique demeurent incertains
(7, 17, 22).Nous avons décelé
par
P. B. F. 4 cirrhosesparvenues
à unstade
histologiqueterminal.
Lesenfants étaient
âgésrespectivement
de 4 ans, 6 ans, 7 anset
8 ans. Deuxétaient atteints
de Kwashiorkor, un deKwashiorkor-marasme,
etun
dedénutrition.
Tousétaient
anémiques. Il y
avait parmi
eux undrépanocytaire
homozygote,mais
l'association
avec la cirrhoseparaît fortuite.
Ilsprésentaient
tous une hépato-splénomégalie avec unecirculation
collatéraleimportante
et, dans un cas, del'ascite.
Desstigmates
de paludisme ancien associéétaient
visibles chez un malade. Nous avonsl'intention
de revenir, dans un
autre travail,
sur ces cirrhosesd'enfants
biafrais.RÉSUMÉ
Nous avons examiné
histologiquement
241 ponctions-biopsies du foie et divers organes recueillis au cours de 10 autopsiesconcernant
des
enfants
biafraisatteints
demalnutrition protidique
ou de dénu-trition.
Les lésionshépatiques
sont très diverses et sans grande cor- respondance avec la clinique. Nous avons noté une association avec le paludisme dans 56 0/0 des cas, avec unegranulomatose hépatique
dans 3,6 0/0 des cas et avec une cirrhose dans 1,6 0/0 des cas. Une tuberculose polyviscéraleexistait
dans deux cas.SUMMARY
The
authors report the
results of histologicalinvestigations
on241 liver biopsies and 10 autopsie specimens from
biafran
childrenwith protein malnutrition
ordenutrition.
The liver lesions arevery
miscellaneouswithout
clear connection withthe
clinicalstatus
ofpatients.
Onthe other hand,
malaria is found in 56 010,granulomatous hepatitis
in 3,6 0/0 and cirrhosis in 1.6 0/0 of these cases. Polyvisceraltuberculosis
isencountered
twice.Travail
du Laboratoire du Anatomie Patho-logique, E. A. C. I. R. S. S. T. D. M.,
Parc
duPharo,
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LA
LIPÉMIE
DUVIETNAMIEN
Étude comparative par
deuxméthodes
de dosagePar NGUYEN-HAC-HUONG-THUet PHAN-THE-TRAN (*)
Dans le cadre des études entreprises dans ce
laboratoire
sur la chimie sanguine du Vietnamien, nous avons réalisé le dosage de la lipémie,dont
aucuneétude
d'ensemblen'avait
étéfaite jusqu'à
cejour.
Il existe deux groupes de méthodes
d'estimation
de la lipémie.Le premier groupe comprend les méthodes pondérales qui dosent
les lipides
par
pesée, aprèsextraction par
des solvants organiques,par
exemple un mélanged'éthanol et d'éther (i),
ou bien demétha-
nol et de
méthylal
(5). Cesont
de bonnes méthodes de référence, mais quiprésentent cependant l'inconvénient d'être
longuespour
les dosages en série et
d'exiger
unequantité importante
de sérum.Ces méthodes
apprécient
les lipidestotaux
du sérum,c'est-à-dire
le
produit obtenu
aprèsextraction,
puis purificationpar l'éther
depétrole
ou le chloroforme.L'extrait
lipidiquetotal
ne comprend pas seulement des lipides simples, mais aussi des lipides complexes, phosphoaminolipides comme les lécithineset
dessubstances
non lipidiques comme cholestérol libre, acides gras libres et carotène.Le deuxième groupe comprend les méthodes colorimétriques qui
ont l'avantage
de bien seprêter aux déterminations
en sérieet
den'exiger qu'un
faible volume de sérum. Ces méthodesdonnent cependant
desrésultats
inférieursaux
méthodes pondérales, carelles dosent
surtout
le cholestérol, les acides gras nonsaturés
et les phosphoaminolipides (4).(*) Séance du 8 octobre 1969.