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HISTOIRE B/L (épreuve n° 279) ANNEE 2017 Épreuve conçue par ESCP Europe Voie littéraire

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HISTOIRE B/L (épreuve n° 279)

ANNEE 2017

Épreuve conçue par ESCP Europe Voie littéraire

Sujet : Comment s’est construit après 1918, un modèle européen d’Etat- providence ?

Le sujet proposé aux candidats de la série BL était très large dans la mesure où il impliquait l’ensemble de l’Europe sur une très longue période. Le jury pouvait accepter une définition étroite du sujet en se référant à une conception de l’Etat- providence considérée comme une réponse aux risques encourus par une société : maladie, accident, vieillesse, mais il était tout à fait acceptable d’étendre le sujet aux domaines dans lesquels l’Etat s’est efforcé d’apporter des régulations dans le monde du travail et plus largement dans toute la société pour améliorer la protection sociale.

Le sujet conduisait donc à mettre en relation l’Etat-providence avec l’histoire des doctrines sociales, avec le contexte économique, les majorités politiques qui à droite comme à gauche ont conduit ces réformes ou encore les ont remis en cause. Le sujet a permis à un petit lot de candidats de présenter des copies remarquables (un 19 a été mis à un candidat très brillant). En revanche un nombre beaucoup trop important de copies a révélé une méconnaissance inquiétante du monde du travail, des problèmes auxquels il était confronté et des étapes les plus significatives de la législation qui a transformé en profondeur l’histoire sociale de l’Europe au XXe siècle. En dépit de l’absence de connaissances sérieuses chez certains, les copies rendues ont toutes la même longueur d’une dizaine pages ce qui a conduit des candidats à changer de sujet. Certains ont traité avec plus ou moins de bonheur l’Etat et l’économie ou encore le plus souvent la construction de l’Europe sans souci du hors sujet qui pourtant impose alors des notes très basses. On ne saurait trop répéter aux candidats l’importance, dans l’introduction, de définir le sujet, d’en délimiter les contours dans la chronologie comme dans les thèmes qui doivent être mobilisés. Au-delà, il semble indispensable en cours de rédaction de se répéter « Suis-je en train de traiter le sujet ! ». Si les connaissances font défaut, il est inutile de penser qu’une dissertation gyrovague donnera le change au correcteur. De la même manière, à quoi bon, comme l’ont fait un nombre impressionnant de copies, citer les travaux de P. Rosanvallon quand on ne connaît pas le contenu des ordonnances de la sécurité sociale ; cela ne fait que jeter un doute sur la crédibilité des connaissances du candidat. Il est du reste utile de ne pas confondre une copie de concours avec une thèse, un essai, ou un autre travail de recherche qui implique de citer ses sources. La copie de concours est un tout autre exercice. Elle implique surtout de relier avec clarté et intelligence une

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chronologie et un contexte dans un plan cohérent. Pour le sujet donné, une fiche sérieuse, bien maîtrisée, sur la chronologie de la législation sociale européenne (deux pages suffisaient) reliée au contexte économique, à l’évolution de la société, aux débats de doctrines et à la mise en valeur de grands tournants (crises, guerres mondiales, mutations structurelles liées à la mondialisation) permettait d’obtenir une note très satisfaisante.

Plusieurs candidats ont eu raison de réfléchir d’abord sur les héritages et en particulier sur les assurances bismarckiennes. Mais on est revenu sur l’idée d’un retard français en matière de protection sociale car beaucoup de travaux montrent que l’assistance républicaine est un système d’une grande souplesse ménageant des complémentarités entre le public et le privé, entre différents niveaux (commune, département, Etat) qui encadrent la globalité des citoyens dans une autre logique que l’assurance sociale. Peu de candidats ont montré l’originalité d’une protection sociale anglaise (le National assurance act de 1911) qui lui vise la grande pauvreté en s’attaquant à la maladie mais aussi au chômage. On pouvait signaler des évolutions européennes globales avec un progrès assez répandu dans le domaine de l’indemnisation des accidents du travail à une époque où l’usine est très dangereuse.

La guerre contrairement à ce qui a été avancé assez fréquemment n’apporte que des progrès limités à l’exception de l’Allemagne de Weimar où l’élargissement de l’Etat- social hérité est la condition d’une stabilisation politique face à la poussée révolutionnaire. La déflation et la gravité de la question sociale contraignent les Anglais à maintenir et consolider la protection sociale mais c’est désormais au prix d’un alourdissement fiscal très critiqué. En France, la loi de 1928, très importante et très contestée (des communistes aux libéraux) qui greffe un système d’assurances obligatoires sur une structure mutualiste héritée n’a été citée que par un nombre infime de copies. Peu de candidats ont mis en évidence le naufrage de l’Etat- providence sous les effets de la crise des années 1930, un effondrement qui est à la source de la crise politique en Allemagne avec la baisse des indemnités réservées au chômage. Dans l’ensemble les politiques sociales devenues des rouages des Etats totalitaires (Allemagne, Italie) ont été mal reliées aux enjeux politiques : encadrement de la classe ouvrière, « Fürher Prinzip », racisme avec l’exclusion des travailleurs étrangers des régimes de protection. Si Vichy est souvent une des périodes les mieux connues par les candidats, rares sont ceux qui ont fait allusion à la rencontre inédite du corporatisme des catholiques sociaux et des idées non conformistes des années 1930.

Beaucoup de candidats ont souligné à juste raison la rupture de la guerre, les idées nouvelles avancées par le rapport Beveridge qui liait désormais la démocratie politique et la protection sociale, les idées du CNR, même si très peu ont évoqué au lendemain de la guerre le rôle de Pierre Laroque. Quelques candidats, bonne surprise, connaissaient la loi anglaise sur le Service national de santé de 1945 qui instaure un système de santé très complet financé par l’impôt.

Le reste des grands changements de l’après guerre a été abordé de façon plus allusive : la Sécurité sociale française dont la particularité (un système s’adressant à tous les travailleurs en restant fidèle à la tradition de la mutualité) n’a été que très rarement évoquée avec clarté, comme « l’’économie sociale de marché » allemande qui entend liée protection sociale et progrès du capitalisme moderne. Le modèle

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suédois parfois abordé dans cette période n’est pas associé à ces ruptures mais à l’arrivée des socialistes au pouvoir en 1931. La partie consacrée ensuite à l’extension d’un « welfare state » dans les « miracles économiques » européens a été mieux traitée mais assortie d’un grand flou sur la nature exacte des progrès (les retraites et la santé en particulier) et sur le rôle nouveau de la protection sociale dans la réussite des politiques de croissance. La chronologie du programme impliquait enfin, ce qui a été abordé dans d’assez nombreuses copies, d’analyser sous la pression des exemples anglo-saxons et dès les années 1980, la remise en cause de l’Etat-providence par les nouvelles politiques libérales liées au contexte de mondialisation

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