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Une pierre armoriée du XVe siècle : au pont de St-Maurice

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Academic year: 2022

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Texte intégral

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Au pont de St-Maurice

Une pierre armoriée du XV

e

siècle

Monsieur E. Gribi, architecte à Territet, membre de notre Société, a eu l'amabilité — dont nous le remercions — de nous communiquer le croquis que nous reproduisons ici, avec quelques indications.

Il s'agit du relevé d'un linteau maçonné (renversé) dans la base de la culée rive gauche du pont de St-Maurice, devant le château. Ce mo- nument est ancien et assez curieux puisqu'il porte deux dates de carac- tères différents. La plus ancienne, en chiffres arabes, indique 1433 et encadre un écu pris en refend, de belle venue. L'autre date, en lettres gothiques, n'a pas le fini de la première ; on doit lire, semble-t-il, MCCCCLXXI, soit 1471.

Ni l'une ni l'autre de ces dates ne signifie une restauration du pont, car la position renversée de cette pierre dans la maçonnerie dénote sûrement un remploi. Dans une étude sur le Pont de Saint-Maurice 1, le chanoine P . Bourban rappelle qu'après la conquête valaisanne de 1476, le pont fut reconstruit en 1491 ; il indique encore en 1536 des travaux de fortifications sur la pile gauche : « Les murs qui restent de cette forteresse, portent sur leurs flancs la date de leur construction.

Au premier étage du mur, il y a en chiffres arabes 1536. Chose étrange, à l'étage suivant, marqué par un retrait, il y a une pierre d'angle qui porte en toutes lettres, en caractères gothiques, mais renversés, la date de MCCCCCXXI. C e s t une inscription antérieure qui a été utilisés comme pierre de construction. » L'auteur joint à la première publica- tion de son travail une photographie de la culée gauche du pont ; le

1 Dans l'Indicateur d'antiquités suisses, Zurich, 1905, no J, et 1906, no 2, et dans le Drapeau Suisse, Lausanne, juillet-août 1915.

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pilier d'angle qui l'accote en amont montre les deux pierres — car il s'agit bien de deux pierres différentes — où Bourban déchiffra 1536 et MCCCCCXXI ; la seconde, peu accessible et renversée, est certaine- ment celle dont M. Gribi nous donne le relevé, car on y remarque même le petit écu ; on notera toutefois la différence de lecture de la date, mais on s'accordera avec Bourban sur le remploi de cette pierre. J . Bertrand 2 r a p p o r t e aussi la construction, en 1536, des deux côtés du pont (rive valaisanne) de solides contreforts en pierre de taille, destinés à supporter une forteresse.

L'écu, de bonne facture, selon la remarque de M. Gribi, p o r t e trois anneaux. Le possesseur de ces armes fit donc en 1433 une construction où ce linteau sculpté fut placé. Bien qu'un lien paraisse fort problé- matique, on peut comparer ce linteau à une clef de voûte au chœur de l'église d'Ernen, du début du XVIe siècle 3, qui p o r t e des armes sem- blables. L'archéologue bâlois Emile Wick, dans ses annotations sur le Valais 4, faites de 1864 à 1867, en donne un dessin que nous repro- duisons, avec les armes d'une autre clef de voûte faisant pendant à l a précédente. Malheureusement, Wick n'identifie pas ces blasons.

On ne peut non plus être certain que les couleurs actuelles (d'ar- gent à 3 anneaux de gueules, l'intérieur de ceux-ci peint d'azur) soient authentiques, car l'église « a subi une rénovation désastreuse en 1861-

1864 » 5. Le Dr Leo Meyer († 1942), dans ses notes pour l' Armorial valaisan actuellement sous presse, attribue ces armes aux 3 anneaux à la famille Troller, de Nieder-Ernen, citée du XIIIe siècle au XVe, qui p a r a î t éteinte peu avant 1500 6.

L'un de nos lecteurs nous dira peut-être à qui appartint en vérité l'écu de St-Maurice où les trois anneaux n'ont pas encore livré leur mystère ?

L. D. L.

2 Le Château de St-Maurice, dans les Annales valaisannes, décembre 1938.

3 DHBS, III, 10.

4 Manuscrit à l'Université de Bâle ; copie photograph. aux Archives Canto- nales du Valais, Sion.

5 Mgr D. Imesch, DHBS, III, 10. — Les hachures du dessin sont sans signification héraldique.

6 L'autre écu doit probablement être attribué à la famille Tschampen, de Nieder-Ernen également, connue dès le XIVe siècle, éteinte au XVIIe ; cette famille portait en effet 2 chevrons d'or, alaisés, parfois renversés, séparés par une rose, d'or ou de gueules, parfois tigée, sur un champ d'azur ou de sinople.

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