DS 2 : 4h
Vendredi 13 septembre 2017 Élements de correction.
Questions de cours :
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Le déterminant de Vandermonde n’est pas suffisamment maîtrisé. La définition du polynôme minimal non plus. Le reste est assez bien.
Exercice. D’après E3A 2017 MP.
1. Sideg(P)≤n, alorsdeg(P0)≤netdeg(ϕ(P))≤n. Doncϕinduit une application deRn[X]dans Rn[X] notéeϕn.
En utilisant la linéarité de l’opérateur de dérivation, on obtient rapidement queϕn est linéaire.
Question bien traitée.
2. Explicitons la matrice deϕn sur la base canoniqueβ0= (1, X, . . . , Xn)deRn[X].
Notons queϕ(1) = 1et pourk∈[1, n],ϕn(Xk) =Xk−kXk−1. On obtient donc la matrice
M atβ0(ϕn) =
1 −1 0 · · · 0
0 1 −2 ... ...
... ... 1 ... · · · ...
... ... 0
... ... 1 −n
0 · · · 0 1
.
3. a. La matrice est triangulaire supérieure. Doncχϕn = (X−1)n+1. Doncϕn admet 1 pour valeur propre d’ordre(n+ 1). Or le sous espace propre associéE1(ϕn)est formé des polynômesP tels queP−P0=P, c’est à direP0= 0, doncP ∈R0[X].
Si n= 0,φ0 est diagonalisable (c’est l’identité).
Si n≥1,P
λ∈Sp(ϕn)dim(Eλ) =dim(E1) = 1<2≤dim(Rn[X]). Doncϕn n’est pas diagona- lisable par caractérisation (géométrique) des endomorphismes diagonalisables.
4. D’après ce qui précède, 0 ∈/( ϕn), donc ker(ϕn) = {0}. Donc ϕn est injective. Comme c’est un endomorphisme en dimension finie, d’après le théorème du rang, ϕn est bijective. C’est donc un automorphisme.
5. Soiti∈[0, n]. Le polynôme Xi!i admet un unique antécédent par la bijectionϕn notési.
De plus, la famille(Xi!i)i∈[0,n] est échelonnée en degrés, donc libre dans Rn[X]. Par un argument de cardinalité/dimension, c’est une base deRn[X].
Enfin, ϕ−1n est un automorphisme de Rn[X], donc envoie toute base de Rn[X] sur une base de Rn[X]. Finalement,(s0=ϕ−1n (X0!0, s1=ϕn−1(X1!), . . . , sn=ϕ−1n (Xn!n)est une base deRn[X].
6. Remarquons que les élémentsidetδcommutent. Alors,en développant (identité remarquable dans l’anneauL(Rn[X])), on obtient :(id−δ)◦(id +δ+· · ·+δn) = id−δn+1.
Or pour toutP ∈Rn[X],δn+1(P) = 0. Doncid−δn+1= id.
7. Commeϕn = id−δ, on en déduit queϕ−1n = id +δ+· · ·+δn. On en déduit que pour toutidans [[0, n]],si=ϕ−1n (Xi!i) =Pn
k=0δk(Xi!i) =Pi
k=0δk(Xi!i) =Pi k=0
Xk k! .
Problème : d’après CCP 2015 MP
1. SoitM0= Åa 0
0 b
ã. Par puissance de matrice triangulaire, on obtient que M0k =
Åak 0 0 bk
ãpour tout entierk≥0.
Doncexp(M0) = lim
n→+∞
n
X
k=0
1 k!
Åak 0 0 bk
ã
= lim
n→+∞
ÇPn k=0
ak
k! 0
0 Pn
k=0 bk k!
å
=
Çlimn→+∞Pn k=0
ak
k! 0
0 limn→+∞Pn
k=0 bk k!
å . Finalement,exp(M0) =
Åexp(a) 0 0 exp(b)
ã. 2. Soitθ∈RetM1=
Å0 θ θ 0
ã.
a. Commençons par observer queM12=
Åθ2 0 0 θ2
ã
=θ2I2.
Soit alors p∈N et la propriétéP1(p) : ”M12p=θ2pI2”. On montre facilement par récurrence que cette propriété est vraie en utilisant l’observation précédente.
On en déduit alors queM12p+1=M12p×M1=θ2p+1 Å0 1
1 0 ã
b. Remarquons quech(θ) = exp(θ) + exp−θ
2 = 1
2 Ç
P+∞
k=0
θk+ (−θ)k k!
å . Dans cette séries, les termes de rang impairs sont nuls. Il ne reste plus que ch(θ) = 1
2 Å
P+∞
p=0
θ2p+ (−θ)2p (2p)!
ã
= 1 2
Å P+∞
p=0
2θ2p (2p)!
ã
=P+∞
p=0
2θ2p (2p)!. c. De manière similaire, on obtient shθ=
Å P+∞
p=0
2θ2p+1 (2p+ 1)!
ã.
d. En raisonnant comme pour la première question, on obtientexp(M1) =
Åchθ shθ shθ chθ
ã.
3. SoitTune matrice triangulaire supérieure deMn(C)dont les éléments diagonaux sontλ1, λ2, . . . , λn. a. C’est du cours. Attention : on demandait de détailler le calcul des coefficients à partir de la
formule du produit matriciel :ci,j =Pn
k=1ai,kbk,j.
b. SiT est triangulaire supérieure, toutes les puissances deT sont triangulaires supérieures. Donc toutes les matrices 1
k!·Tksont triangulaires supérieures. Alors pour tout entiern∈N, la matrice Pn
k=0
1
k!·Tk est une combinaison linéaire de matrices triangulaires supérieures, donc est une matrice triangulaire supérieure. Chacun des coefficients situés strictement sous la diagonale est donc nul. En passant à la limite (pou chaque coefficient sous la diagonale), on en déduit que exp(T)est triangulaire supérieure.
La diagonale de T est composée des valeurs propres λ1, λ2,· · ·, λn de T. La diagonale deTk est composée des nombres λk1, λk2,· · ·, λkn. La diagonale de 1
k!·Tk est composée des nombres
1 k!λk1, 1
k!λk2,· · ·, 1
k!λkn. En passant à la limite pour chacun de ces coefficients, on obtient que la diagonale de exp(T)est composée des nombresexp(λ1),exp(λ2),· · · ,exp(λn).
c. SoitM une matrice deMn(C).
i. La matriceM est trigonalisable dansMn(C)carχM est scindé dansCqui est algébrique- ment clos (théorème de d’Alembert-Gauss).
ii. Il existe donc une matrice inversiblePet une matrice triangulaireT telles queM =P T P−1. Alors par récurrence Mk = P TkP−1 et 1
k! ·Mk = P Å1
k!Tk ã
P−1 et en sommant : Pn
k=0Mk=P Å
Pn k=0
1 k!Tk
ã P−1. Or lim
n→+∞
n
X
k=0
1
k!Tk = exp(T). Alors exp(M) = lim
n→+∞
n
X
k=0
1
k!Mk = lim
n→+∞
n
X
k=0
1
k!P TkP−1= lim
n→+∞P
n
X
k=0
1 k!Tk
! P−1 Par continuité deφP,
exp(M) =P lim
n→+∞
n
X
k=0
1 k!Tk
!
=Pexp(T)P−1.
Doncexp(P)etexp(T)sont semblables etdet(exp(P)) = det(exp(T)). D’après la question précédente,
det(exp(T)) =
n
Y
i=1
exp(λi) = exp(
n
X
i=1
λi) = exp(Tr (T)) = exp(Tr(M)).
4. a. On trouve detA=−12.
b. Par l’absurde, s’il existait une matriceB à coefficientsréelstelle queB2=A, on devrait avoir det(B2) = det(B)2= det(A) =−12avecdet(B)∈R, ce qui est impossible.
Toujours par l’absurde, s’il existait une matrice M à coefficients réels vérifiantexp(M) =A, on devrait avoirdet(A) = exp(Tr (M)) =−12avec Tr(M)∈R, ce qui est impossible..
Partie 1
On noteraF l’espace vectoriel sur le corpsCdes applications deRdansCcombinaisons linéaires d’ap- plications du typex7→xk ρeiθx
=xkρxexp(iθx)oùk∈ {0,1,2},ρ∈]0,+∞[ etθ∈]0,2π]. On rappelle que pourρ∈]0,+∞],ρx= exp(xlnρ).
1. a. Soitf0:x7→exp(iπ2x). Soitn∈N. Alorsf0(n) = exp(iπ2n) =in carexp(iπ2) =i. b. Soitf(x) =α3nexp(iπx) +βx22x.
f est bien un élément de F en particulier parce que ρ1 = 3 > 0 (on ne pouvait pas poser ρ1= (−3))et ρ2= 2>0.
c. Sif est un élément deFet six0est un réel,f1:x7→f(x+x0) = (x+x0)kρx+x0exp(iθ(x+x0) = Pk
j=0 k j
xk−j0 ρx0exp(iθx0)(xjρxexp(iθ))est encore un élément deF. En effet, tout application x7→xjρxexp(iθ)est dansF etf1 est bien une combinaison linéaire dont les coefficients sont les complexes kj
xk−j0 ρx0exp(iθx0).
2. a. Soitθ∈R. Pour montrer que la suite de nombres complexesÅ n2(2
3)neiθn ã
n∈N
converge vers 0, il suffit de montrer que la suite des modulesÅ
|n2(2 3)neiθn|
ã
n∈N
converge vers 0.
Or |n2(2
3)neiθn|=n2(2
3)n→n→+∞0par croissances comparées.
b. Soit(k1, k2)∈ {0,1,2}2,(ρ1, ρ2)∈]0,+∞[2,(θ1, θ2)∈]0,2π]2et
f1(x) =xk1ρx1exp(iθ1x), f2(x) =xk2ρx2exp(iθ2x).
On suppose queθ16=θ2. Soientαetβ complexes tels queαf1+βf2= 0, c’est à dire αxk1ρx1exp(iθ1x) +βxk2ρx2exp(iθ2x) = 0, c’est à dire
β =−αnk1−k2 Åρ1
ρ2
ãn
exp(in(θ1−θ2)).
Siρ1< ρ2, alors comme pour la question précédente,β= limn→+∞−αnk1−k2 Åρ1
ρ2
ãn
exp(in(θ1− θ2)) = 0. Puisα= 0 : la famille est donc libre.
Si ρ1=ρ2, β=−αnk1−k2exp(in(θ1−θ2)), donc|β|=|α|nk1−k2.
Alors, sik1< k2, en passant à la limite,β = 0, puisα= 0 : la famille est libre.
sik1> k2, en passant à la limite,α= 0, puisβ = 0: la famille est libre.
enfin, si k1 = k2, on a pour tout entier n∈ N, β =−αexp(in(θ1−θ2)), donc en particulier β = −α(pour n = 0) et β = −αexp(i(θ1−θ2)). Siα 6= 0, on aurait exp(i(θ1−θ2)), donc θ1=θ2carθi∈[0,2π[, ce qui est absurde. Finalement,α= 0etβ= 0donc la famille est libre.
c. i. Soitf ∈F. Alorsf est combinaison linéaire d’éléments du type fj :x7→xkjρxjexp(iθjx) pour j ∈ [1, N]. On peut supposer ρ1 ≤ ρ2 ≤ · · · ≤ ρN et k1 ≤ k2 ≤ · · · ≤ kN et θ1≤θ2≤ · · · ≤θN.
Supposons que∀n∈N, f(n) =PN
j=1αjfj(n) = 0, c’est à dire αNfN(n) =−
N−1
X
j=1
αjfj(n)
Montrons queαN = 0(alors par récurrence, on pourrait montrer que∀j∈[1, N], αj= 0et finalement,f = 0).
Par l’absurde, siαN 6= 0, quitte à diviser parαN on peut supposerαN = 1, c’est à dire
∀n∈N, fN(n) =nKNρNexp(inθN) =−PN−1
j=1 αjfj(n).
En imitant le raisonnement de la question précédente, si ρN > ρN−1, en divisant par nKNρNexp(inθN), on obtient1 = 0en passant à la limite. DoncρN =ρN−1.
De même, sikN > kN−1, on obtient1 = 0en passant à la limite. DonckN =kN−1. Enfin,
Soitf ∈F. Montrer que sin, ∀n∈N, f(n) = 0, alorsf est l’application nulle.
ii. Si deux applications f et g de F vérifiant ∀n ∈ N, f(n) = g(n), alors f −g ∈ F et
∀n∈N,(g−f)(n) = 0. Alors d’après ce qui précède,(g−f) = 0doncg=f. Dans la suite de cette partie,Aest une matrice inversible deM3(R).
3. Justifier l’existence de 9 applicationsωi,j éléments deF telles que
∀n∈N, An = (ωi,j(n))1≤i,j≤3.
D’après le théorème de Cayley-Hamilton,χA(A) = 0. DoncAadmet un polynôme annulateur non nul de degré inférieur ou égal à3.
En effectuant la division euclidienne deXn parχA, on obtient queAn est un polynôme enAde degré inférieur ou égal à 2, plus précisément,An=anA2+bnA+cnI3.
Le termesan, bnetcnsont des fonctions denet plus précisément, s’expriment à l’aide des fonctions deF. Ainsi, le coefficient de lai-ème ligne et la j-ème colonne de la matriceAn est combinaison linéaire de fonctions deF donc dansF.
4. On pose pour tout réelt, la matriceγ(t) = (ωi,j(t))1≤i,j≤3∈ M3(C).
a. γ(0) =I3 et γ(1) =A.
b. Pour tout couple d’entiers naturels (n, m), on a la relation : γ(n+m) = An+m = An · Am = γ(n)γ(m). Pour x réel et m entier naturel, on pose f(x) = ωi,j(x+m) et g(x) =
3
X
k=1
ωi,k(x)ωk,j(m).
c. Pour tout n ∈ N, g(n) est le coefficient de la i-ème ligne et la j-ème colonne de la matrice γ(n)γ(m)donc est égal àωi,j(n+m). Donc f =g sur N. Comme ce sont des éléments deF, alorsf =g surR. Ainsi,∀m∈N, γ(x+m) =γ(x)γ(m).
d. Pour∀x∈R,les applicationsy 7→ωi,j(x+y)ety7→P3
k=1ωi,k(x)ωkj(y)sont des éléments de F qui coïncident sursN, donc surRet ainsi,∀(x, y)∈R3, γ(x+y) =γ(x)γ(y).
5. On aγ(0) =γ(1)γ(−1), c’est à direI3=A·γ(−1). De même,I3=γ(−1)·Adoncγ(−1) =A−1. Par récurrence, on montre que pour tout entier naturelpnon nul,γ(px) =γ(x)p. Alors en parti- culier,γ(1) =γ(p·1/p). DoncA= (γ(1/p))p.
6. Chaque fonctionx7→xkρxexp(iθx)est dérivable et sa dérivée est égale àx7→kxk−1(ρxexp(iθx))+
ln(ρ)ρx(xkexp(iθx)) +iθexp(iθx)(xkρx).
Par combinaison linéaire de fonctions dérivables,ωi,j est dérivable.
On noteωi,j0 la dérivée deωi,j.
On admet que l’applicationγdéfinie pour tout réelt parγ(t) = (ωi,j(t))1≤i,j≤3 est dérivable sur Ret on pose∀t∈R, γ0(t) = (ω0i,j(t))1≤i,j≤n.
7. On a 1
h(γ(t+h)−γ(t)) = 1
h(γ(t)·(γ(h)−γ(0))). Chaque terme 1
h(ωi,j(h)−ωi,j(0))tend versω0i,j(0)lorsquehtend vers 0. Donc le terme 1
h(γ(h)− γ(0))tend versγ0(0). Finalement,γ0(t) =γ0(0)γ(t).
Enfin, on a vu plus haut queγ(0) =I3.
On admet qu’on peut en déduire que exp(γ0(0)) =A.
8. BILAN : En utilisant les différents résultats du problème répondez aux questions suivantes en argumentant :
a. la fonction exp :Mn(R)→ Mn(R)est-elle surjective ?
Non : il suffit de prendre une matrice de déterminant négatif comme à la question 4 des préliminaires.
b. la fonction exp :Mn(R)→ GLn(R)est-elle surjective ?
Non : il suffit de prendre une matrice inversible de déterminant négatif comme à la question 4 des préliminaires
c. l’image de exp :Mn(C)→ GLn(C)contient-elleGLn(R)?
Oui d’après la question 7 de la partie 1. Etant donnée une matrice Ainversible à coefficients réels, la matriceγ0(0)existe et convient.
Partie 2 : exemple
Soit la matriceA=
Ñ 3 0 −1
1 −1 −2
−1 0 1
é .
Laissée au lecteur : les calculs sont un peu longs, mais possibles.
Pour les dernières questions, la matrice B = γ(1/2) vérifie B2 = A et la matrice M = γ0(0) vérifie exp(M) =A.