• Aucun résultat trouvé

B) Le cycle de l amour : Le poème «Les Bijoux» sert de transition vers ce cycle de l Amour

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2022

Partager "B) Le cycle de l amour : Le poème «Les Bijoux» sert de transition vers ce cycle de l Amour"

Copied!
8
0
0

Texte intégral

(1)

Structure des Fleurs du mal, dans les détails a) Cycle de l’Art 

20 1ers poèmes évoquent l’Idéal et forment les éléments essentiels de l’Art Poétique de Baudelaire :      - la grandeur du poète élu : poèmes 1 à 6     

- le malheur du poète face à l’ampleur de la tâche : poèmes 7 à 16     

- la définition de la Beauté : idéal antique (poème 17)       

idéal de la modernité (poèmes 18 à 21) : échapper au mal par la beauté   

Baudelaire affirme son admiration pour le Beau antique dans « J’aime le souvenir… », « La Beauté », L’Idéal », « La Géante », mais lui voue une admiration nostalgique car le beauantique est devenu impossible à atteindre (cf. « La Vie antérieure »), il appartient au passé.

Le Parnasse, dans son obsession formelle, ne peut cependant remplacer le Beau antique. 

Le Beau moderne est morbide, scandaleux, grinçant (cf. « La Muse malade », « La Muse vénale ». La Beauté doit être amorale.)

       

Devant l'idéal qu'il ne peut atteindre mais qu'il entrevoit, le poète est : - un être de douleur, mais que sa douleur purifie : « Bénédiction » ;

- un mage qui dévoile aux autres ce qui est caché : « Correspondances », « Bohémiens en voyage » ;

- un homme libre : « L’Homme et la mer » ;

- un révolté : « Don Juan aux Enfers », « Châtiment de l’orgueil » - un home miné par l’obsession du temps et l’angoisse de l’Infini.

B) Le cycle de l’amour : Le poème « Les Bijoux » sert de transition vers ce cycle de l’Amour

1) Jeanne Duval = la Vénus noire poèmes 22 à 35. Femme exotique, la belle Maure, ouvrant au poète la voie à l’infini des sensations.

(// peinture de nus de Delacroix)/ cycle de l’amour charnel

 figures et motifs emprunts de sensualité et d’exotisme (parfums)

 images animales pour présenter la femme (27 et 28 : le serpent qui danse, le chat)

 tonalité menaçante : la femme est source de dangers (Le vampire), liée au macabre, à la destruction (Une charogne), représentée sous les traits de Satan ou de fantôme (Le possédé ou un fantôme)

 amour : dimension dionysiaque (orgie, érotique, excessif, démesuré, hubrique // Œdipe, //

bacchanales, fêtes où les bacchantes, femmes du cortège de Dionysos, dansaient nues et fascinaient les hommes, les ennivraient pour parfois les manger).

La tentation est une corruption qui fait obstacle à la maîtrise de l’esprit. La vénus noire est cruelle, parfois sadique. Satanique donc tentatrice.

La femme suscite chez le poète un double mouvement :

a) ouverture vers un nouveau monde d’images, de sensations visuelles et olfactives  b) elle le trouble et le glace.

Eros et Thanatos : pulsion de vie (de création, pulsion sexuelle VS pulsion de néant, de destruction) Ambivalence foncière de la femme. Pour Baudelaire, la femme ambiguë serait intéressante car elle cumulerait ces deux dimensions. Pour certains commentateurs, on trouverait dans certains poèmes un intérêt pour la femme-enfant ou la femme-sœur (l’invitation au voyage) où la sœur cumulerait à la fois la dimension érotique (la transgression de l’inceste) et la dimension spirituelle et spirituelle.

(2)

2) Madame Sabatier :

Amante surtout platonique de B. / Il lui dédie plusieurs poèmes.

Ange de lumière (« Réversibilité »)

Il lui écrit une lettre un jour (1857) lui expliquant que les poèmes XLI (41 Tout entière) à LXVIII (48- Le Flacon) lui sont dédiés. (Avec Le Flacon, on sort de la thématique de l’amour)

Cycle de l’amour spirituel : figure d’un amour plus angélique et mystique, présence immatérielle Motifs religieux (Réversibilité, Confession, Harmonie du soir).

Harmonie (sans exclure des formes de violence) 3) Marie Daubrun (poèmes XLIX à LVII, 49-57)

Jeune actrice dont B. célèbre les yeux verts et la chevelure d’or, elle représente un moyen terme entre le satanisme de Jeanne Duval et l’angélisme de Madame Sabatier.

Figure plus ambiguë, plus mystérieuse, sœur spirituelle, douceur, elle est insaisissable.

Elle inspire un sentiment de tendresse fraternelle (la femme-sœur). On y trouve une dimension incestueuse, comme dans « L’Invitation au voyage »). Marie : pureté et volupté noire (A une madone)

 Synthèse sur l’amour : Pour le poète, en effet, l’amour n’est un remède aux maux de notre âme que s’il se maintient hors des contingences charnelles. La femme aimée devient « l’ange gardien, la muse et la madone », parée de vertus et de charmes supraterrestres. L’amour s’établit ainsi sur des hauteurs divines, inaccessibles au spleen.

Les femmes qu’il rencontre sont donc magnifiées, idéalisées, sacralisées par l’art du poète, opération d’alchimie qui traverse l’ensemble de sa création (cf. « tu m’as donné ta boue et j’en ai fait de l’or »)

La conception ambivalente de la femme

Ambivalence de l’amour, duplicité, la femme est double (vie et mort, apporte plaisir, elle est démoniaque), fée et sorcière, Eros et Thanatos

L’amour est tout d’abord perçu comme un moyen d’évasion pour échapper au spleen, au même titre que la dissolution dans la foule, le vin ou la révolte. Il emporte le poète vers un autre monde, plus paisible où dominent les sens physiques, par opposition aux sentiments spirituels qui le tourmentent.

Mais rapidement, l’amour lui aussi est rattrapé par les notions de souffrance et de mal- être. Sa douceur a un arrière goût de perdition et de néant : le charme physique de la femme aimée éveille irrésistiblement l’horreur du tombeau, la décomposition de la chair et la hantise du pêché qui prépare à de longs remords. Aimer la chair, c’est prendre le risque de s’attacher à une vie pour la mort, ce qui est angoissant (perdre le corps, le corps est périssable, voué à la vieillesse).

Il écrit dans Fusées « l’amour ressembl[e] fort à une torture ou une opération chirurgicale.

Mais cette idée peut être développée de la manière la plus amère. Quand même les deux amants seraient très épris et très pleins de désirs réciproques, l’un des deux sera toujours plus calme ou moins possédé que l’autre. Celui-là ou celle-là c’est l’opérateur ou le bourreau ; l’autre, c’est le sujet, la victime. »

Ou encore dans le poème cxiii (La Fontaine de Sang) : « J’ai cherché dans l’amour un sommeil oublieux/Mais l’amour n’est pour moi qu’un matelas d’aiguilles/Fait pour donner à boire à ces cruelles filles ! » Il est donc à la fois élan et déception, plaisir et souffrance.

(3)

 Le double postulat Duval/Sabatier

L’ambivalence baudelairienne, énoncée très clairement dans Mon cœur mis à nu « il y a en tout homme, à toute heure, deux postulations simultanées, l’une vers Dieu, l’autre vers Satan » se retrouve dans les deux amours de sa vie, à la fois complémentaires et antinomiques.

Quand Jeanne l’attire vers le péché de chair, Apollonie le sauve par sa vertu (il lui écrira dans une lettre « Quand je fais quelque chose de bien, je me dis : Voilà quelque chose qui me rapproche d’elle – en esprit. » ; quand il apprécie la sensualité de Jeanne, il quitte Apollonie Sabatier pour lui avoir cédé et lui écrira des mots assassins « il y a quelques jours, tu étais une divinité, ce qui est si commode, si beau, si inviolable. Te voilà femme maintenant. » L’une est blanche, l’autre est noire… la dichotomie est scellée.

Jeanne VS Sabatier

La tentation, le vice VS la vertu La chair VS l’esprit

Pour dépasser cela, il faut trouver le beau dans la laideur OU la laideur dans le beau Que ce soit Sarah « la louchette » ou bien Jeanne Duval, mulâtresse, comédienne de bas étage, ou certaines prostituées du quartier Bréda, il y a toujours chez la femme baudelairienne une zone d’ombre, quelque chose d’inquiétant, de menaçant. Rappelons que pour Baudelaire,

« le beau est toujours bizarre », qu’il y a quelque chose en lui de bizarre, d’étrange.

Peut-être résidus de christianisme qui entachent la femme de la responsabilité du péché originel, peut-être angoisses inconscientes de la faiblesse face à la femme dont parlera Simone de Beauvoir ; laideur et beauté restent ici indissociables, comme dans le titre même de l’œuvre.

La femme, par la fascination qu’elle exerce sur Baudelaire, se constitue en clef de voûte de l’édifice des Fleurs du Mal. L’imagination du poète la sublime et il la situe dans une ambivalence toute personnelle, puisque cette « double postulation » est celle qui régit l’ensemble de son identité et de son œuvre. C’est cette appropriation de la figure féminine qui, finalement, la modernise profondément.

Si Baudelaire voulait intituler son recueil « Les lesbiennes », c’est que, malgré le peu d’occurrence dans le recueil final des amours homosexuels féminins, il doit y avoir une fascination, une érotisation de par cet amour inaccessible ET, EN MEME TEMPS, un miroir de sa condition d’être marginal, exilé, exclu.

(4)

LE CYCLE DU SPLEEN : Depuis 62 (LXII) : Moestra et errabunda

Mot anglais, intraduisible, proche de la mélancolie. Conscience douloureuse du temps qui corrompt, du passé dont la présence apporte le remords, du sentiment du vide de l’impuissance, l’ennui

LE SPLEEN succède à l’échec de l’Idéal et de la sensualité.

Sources du spleen ?  sources internes et externes :

a) Externes : les femmes qui le font souffrir. Trop de laideur devient beau, et surtout trop de beauté devient laid  on ne peut, dans une telle dynamique, s’acclimater d’un idéal de beauté.

L’équilibre est impossible

b) internes : masochisme : violence retournées contre soi (Héautontimoroumenos) B. est en quête de lui-même, cela l’obsède (L’irrémédiable, Le Jeu)

Les 4 poèmes intitulés « Spleen » forment le cœur de cette section : Le « Spleen » 75 lie le spleen au temps et aux saisons     

Le « Spleen » 76 lie le spleen à l’accablement du souvenir      

Le « Spleen » 77 lie le spleen à la dépression psychologique et à l’ennui.      

Le « Spleen » 78 lie le spleen à la folie.     

Chacun de ces poèmes pose la question de la capacité à créer.

TABLEAUX PARISIENS : 86-103

Projet : description d’une vie moderne, à travers la capitale, en pleine mutation au milieu du 19e s (travaux généraux du préfet Haussmann, notamment dans le développement urbain, ferrovière, lampadaires au gaz, ville mouvante en cette 2e moitié de 19e siècle, en pleine révolution industrielle).

L’immersion dans la ville est sans doute une façon pout B. de se défaire de la tension entre le spleen et l’idéal et le piège narcissique de la mélancolie : il faut s’ouvrir à la ville, dans un ailleurs (Jeanne Duval est malade). Tentative et échec de la communion humaine dans la ville. Thème de la solitude des hommes, les misérables, dans l’illusoire communauté urbaine.

Ce qui est moderne dans la ville pour Baudelaire, ce n’est pas les usines, l’urbanisme, les technologies.

Non, la modernité se dégage du pittoresque de la grande ville.

B. écrit dans une étude sur Constantin Guys (Le peintre de la vie moderne) : « La modernité, c’est le transitoire, le fugitif, le contingent, la moitié de l’art, dont l’autre moitié est l’éternel et l’immuable ».

Donc la modernité de Baudelaire s’oppose au modernisme. Bauelair est plutôt opposé à la modernité, mais il pense que le rôle de la poésie dite « moderne » (à son époque, ce qui n’est pas notre

« modernité car sa modernité est bien évidemment passée de mode…), cette poésie dite moderne doit capter dans le mouvement, le changeant, ce qu’il y a de mythologique, d’immuable, de faire du présent mouvant une éternité.

NB. La Modernité est un essai de Baudelaire publié dans Le Peintre de la vie moderne. Il y définit le concept de modernité comme la quête de la beauté des tendances éphémères, pour l'intégrer, à des fins artistiques, à ce qui est éternel.

 thème de la foule : 3 premiers poèmes dédiés à V. Hugo (qu’il admire et critique) But : peindre la foule urbaine : B. = témoin, observateur de la capitale

Le cygne, les vieillards, les petites vieilles (sentiment de sympathie), sont des occasions d’observer, dans le concret de la vie urbaine, le spleen et le mal qui le rongent intérieurement.

Le témoin finira par se fondre dans le tableau qu’il décrit : il se sent marginalisé par la ville, comme les vieillards, les miséreux, les marginaux, les prostituées, les prolétaires (les ouvriers)

 thème du regard : il regarde (la passante, les paysages brumeux, le crépuscule), les créatures (aveugles, vieilles, passante) : la description s’allégorise souvent, se transforme en vision quasi fantastique voire onirique (« Rêve parisien »).

C’est ici dans le bizarre, le difforme que le poète cherche la beauté.

(5)

B. hausse ces figures grotesques et les divinise, rendant ainsi hommage aux victimes de la civilisation moderne.

LE VIN : 104-108

Vin, opium et hachisch : des paradis artificiels.

Le vin est valorisé par rapport aux 2 autres (seuls 2 poèmes « Le Poison » et « Le Voyage » font allusion au hachisch ou à l’opium).

Vin : pouvoir de stimuler la création artistique (« L’âme du vin »)

Pouvoir d’évasion : les amants s’évadent dans un monde imaginaire (Le vin des amants) Le Vin de l’assassin : récit d’un meurtre commis sous l’emprise de l’alcool, dangers du vin

Sacralisation : le sang du Christ, le vin est parfois un liquide divin assimilable à la poésie elle-même

FLEURS DU MAL : 109-117 La beauté dans le mal ?

Partie jugée la plus scandaleuse lors de la parution de l’édition de 1857. Trois parmi les 6 poèmes censurés y figuraient.

Cœur du projet baudelairien : extraire la beauté du mal.

Thèmes du crime, du sang, de la destruction, du sadisme (romantisme macabre) Conscience toute catholique du mal.

Désespoir de celui qui ne trouve pas de salut, le silence de Dieu qui amènera à la révolte (misère de l’homme sans Dieu // Pascal)

Sadisme, sensualité vénéneuse, l’amour est combat, souffrance, destruction, mort.

2 forces : Eros et Thanatos

REVOLTE : 118-120

Proposition satanique faite à l’homme : se révolter revient à dépasser sa condition misérable (Genèse).

Composé de 3 poèmes plutôt anciens : section la plus brève.

Tradition catholique violemment niée.

Incitation à la révolte contre Dieu, dans « Abel et Caïn », le poète se range du côté du criminel.

Sur la modèle du « Notre Père », « les Litanies de Satan » sont une longue prière à Satan, ange du mal.

Cette quête extrême du mal connaît, semble-t-il, un nouvel échec.

 Baudelaire et la religion : rapports contradictoires : saturation de références religieuses et appel à renier les principes religieux.

Est-il un chrétien blasphématoire qui se met en scène pour dénoncer la tentation ignorante ?

Ou est-il, comme l’athée, comme Don Juan, celui qui ne cesse de parler de Dieu avec qui il se trouve en lutte permanente ?

Il serait sans doute ni l’un ni l’autre MAIS, comme Pacal le dit : « misère de l’homme sans Dieu » : sans la foi, on se sent misérable, la vie a le goût du néant et seul le vice et les tentations de la chair sont véritablement intéressantes. Mais on aspire tout de même aussi vers le haut, qui est un appel vers l’absolu, un mieux-être, plus, un ailleurs divin, une aspiration.

Mais se sentir aspiré par Dieu, appelé, le fera tomber de haut et chuter encore plus dans les gouffres amers. Cercle vicieux : l’existence est tourments car pas de réponse métaphysique. La religion est-elle un opium du peuple ? (Marx). Non, pas pour Baudelaire.

Satan, Caïn, Dom Juan sont des figures obligées du romantisme noir, liés à l’idée de la révolte.

Rappelons que la quête de Baudelaire semble moins religieuse qu’esthétique. Il trouve dans la religion

(6)

LA MORT : 121-126

Le recueil commence par la naissance du poète (Bénédiction) et s’achève sur la mort.

La mort comme résolution des tensions subie par l’homme entre spleen et idéal.

Synthèse : Itinéraire : tentatives pour trouver des échappatoires à la souffrance de la vie : -dans l’art, et l’amour (Spleen et Idéal)

- dans le spectacle urbain (Tableaux parisiens) - dans l’ivresse des paradis artificiels (Le vin) - dans le péché (Fleurs du mal),

- le blasphème (la révolte),

ET seule la mort sonne comme un refuge pour « l’esprit gémissant en proie aux longs ennuis » (Spleen 78).

La mort ouvre sur l’inconnu (// la mer, le voyage, l’exotisme).

Comme il le dit : « Plonger au fond du gouffre, Enfer ou Ciel, qu’importe ? Au fond de l’Inconnu, pour trouver du nouveau. » (Le Voyage)

(7)

Sonnet :

Forme classique de la poésie, importée d’Italie (Renaissance) par Pétrarque.

En théorie : 2 quatrains, 2 tercets.

Les 2 tercets : ou 2 rimes plates et 4 vers rimes croisées (cc dede)

Ou 2 rimes plates et 4 vers aux rimes embrassées (cc deed)

Architecture : espace de l’opposition (2 quatrains vs 2 tercets OU dernier tercets en rupture) Et mise en évidence du dernier vers, appelé chute ou pointe, porteur d’un effet de surprise.

« Parce que la forme est contraignante, l’idée jaillit plus intense », écrit Baudelaire en 1860.

Attention : B. s’inscrit dans le mvt du Parnasse (l’art pour l’art, privilégiant la forme, formalisme, sur le sens. La beauté pour elle-même, impersonnelle), MAIS seuls 4 sonnets (sur 47 sonnets parmi 100 poèmes de l’édition de 1857) respectent la forme classique (abba abba ccd ede).

Pour B., les contraintes formelles sont stimulantes, mais elles ne doivent pas constituer une prison, empêcher le génie et devenir restrictive.

Rime :

Souvent riches, gros travail.

Travail du les allitérations et assonances.

Ex. Correspondance (« an ») : Ayant l’expansion des choses infinies, / Comme l’ambre, le musc, le benjoin et l’encens ».

Il travaille les hiatus (pourtant proscrits par la poésie classique) : la rue assourdissante autour de moi hurlait.

Strophe :

Si pas de forme fixe, B. affectionne le quatrain.

Il utilise des formes de la répétitions, proches de la musique (refrains) : L’invitation au voyage, les Litanies de Satan.

Le vers repetens (répétition d’un vers ou groupe de vers de la strophe précédente), dans « Le Balcon », « Réversibilité » ou « moesta et errabunda »

Le Pantoum : poème malais découvert par Théodore de Banville, consistant à reprendre au premier et troisième vers de la strophe les 2e et 4e vers de la strophe précédente (Harmonie du Soir).

Vers :

Privilégie l’alexandrin, l’octosyllabe et plus rarement le décasyllabe.

Respect de la césure à l’hémistiche (classique), B. doit aux romantiques l’usage assez marqué de l’enjambement (rejet et contre-rejet), comme effet de mise en relief.

Il utilise parfois les vers impairs (7 ou 9), ouvrant la voie à Verlaine qui en fera grand usage, les jugeant plus aptes à exprimer la musicalité du vers.

L’imagination :

B. se définit comme un surnaturaliste : « Je voudrais des prairies peintes en rouge et des arbres peints en bleu. La Nature n’a pas d’imagination ».

La tâche du poète est de se faire voyant, non simple contemplateur de la Nature.

Voyant au sens « d’atteindre le monde intelligible, dont le monde sensible ne donne qu’une image imparfaite » (// Platon). Voir théorie des Correspondance verticales.

 Conception d’un art poétique qui se dégage des correspondances, rendus possibles par les synesthésies, associations horizontales entre les différents ordre sensoriels (les gouffres amers) et les correspondances verticales entre le monde sensible, dont les hiéroglyphes doivent être déchiffrés pour accéder à l’idéal intelligible. Le poète déchiffre le monde pour entrevoir la permanence d’un univers au-delà. Ouvre au symbolisme en poésie : la nature est symbolique et le poète un décrypteur et créateur du symbole.

(8)

// Allégorie de la caverne.

L’âme humaine est le trait d’union entre le sensible et l’intelligible (Platon) ou l’univers de Dieu (Swedenborg).

La réminiscence, c’est le souvenir réactivé que l’âme a gardé avant la naissance, avant son incarnation, où elle était en contact avec l’invisible.

L’art, les mots, la poésie et l’imagination permettent au poète de se faire voyant.

 figures privilégiées : analogie (comparaison, métaphores, allégorie, personnification).

Travail sur les sensations, visuelles et surtout olfactives (fleurs, parfum du mal), sensations qui permettent au mieux la réminiscence (madeleine de Proust).

// peinture de Gustave Klimt (le baiser) : courant du sensualisme : les fleurs du mal : poésie très sensitive, sensorielle (les odeurs, beaucoup).

Poète du surnaturalisme et des correspondances, il provoque des rapprochements inattendus, provocants (Au lecteur : serré, fourmillant, comme un million d’helminthes » OU Une charogne : décomposition et efflorescence (Et le ciel regardait la carcasse superbe / Comme une fleur s’épanouir).

 Il préfigure le surréalisme (André Breton) : poésie d’avant-garde où on nie la raison au profit de l’expression libre de l’inconscient. Ainsi, on accèderait à une forme de sur-réalité : une réalité plus vraie que vraie, simplement libérée des contraintes de la rationalité qui nous fait avancer comme des chevaux avec des œillères.

Poésie en tensions : pour les dire, il faut travailler les oppositions (antithèses et oxymores) : associer des émotions, sensations opposées ou éloignées.

Dire le malaise intérieur : CL des sensations et malaise (enfermement)

Dire les sensations : utilisation de comparaisons et métaphores : analogies pour donner de la consistance à l’impalpable du vécu intérieur.

Jeu sur l’ouvert et le fermé, OPP. de champs lexicaux : en haut en bas / ici là-bas / ouverture – fermeture (prison).

Jeu sur les sens

Connotations positives : du côté de l’idéal Connotations négatives : spleen

Lumière VS ombre (obscurité) Bestiaire baudelairien

Personnification : allégories, rendre des notions vivantes (lutte entre l’Angoisse et l’Espoir).

Réserve d’images : comparaisons et métaphores.

Mythologie : gréco-romaine et chrétienne.

Références

Documents relatifs

I am writing to express my gratitude and admiration to Drs Meili, Buchman, Goel, and Woollard for their articles that so eloquently call for social and political engagement

Liste des bières aimées par tous les buveurs et servies dans tous les bars?. (aime  fréquente)  (sert 

Fosca descritta fisicamente come una bella donna mentre, Clara è la brutta ma di una bellezza di spirito, Fosca, che è stata descritta come una bella donna che lo scrittore

Sous l é’ gide des CPR (Chantiers Populaires de Reboisement) d’abord, des services forestiers ensuite, utilisant la toute puissance de l ’ Etat pour imposer les

• On la trouve dans les eaux len ques, les lacs, les étangs, les marécages et les marais avec une végéta on sous-marine dense et évite les étendues de

Le Mali a su également tirer profit du Cadre intégré renforcé (CIR) grâce à l'opérationnalisation de son Unité de mise en oeuvre, à travers laquelle

On cherche un nombre qui s'écrit avec deux chiffres. Si on additionne les chiffres on trouve 7. Quelles sont toutes les solutions possibles ??. 40 problèmes "ouverts" pour

Mathieu da Vinha, Centre de recherche du château de Versailles ; Thomas Kirchner, Centre allemand d’histoire de l’art Paris ; Christoph Kudella, Niedersächsische Staats-