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Redéfinition d incendie : l évolution du rôle des services de sécurité incendie au Canada

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Academic year: 2022

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Redéfinition d’incendie : l’évolution du rôle des services de sécurité incendie au Canada

Préparé pour l’ACCP par les soins du Comité de Redéfinition d’incendie et le chef de Division Don Enns

Publication originale de février 2020 Deuxième édition de septembre 2020

Association canadienne des chefs de pompiers 1, rue Rideau, bureau 700 Ottawa (Ontario) K1N 8S7

1-800-775-5189 info@cafc.ca | www.cafc.ca

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Président de l’ACCP John McKearney

Président du

Comité Redéfinition d’incendie Michael Boyle

Nous avons le plaisir de présenter un rapport de l’ACCP intitulé « Redéfinir l’incendie : l’évolution du rôle des services de sécurité incendie au Canada ». Ce rapport met en mots un grand nombre de nos expériences dans un secteur qui évolue et change rapidement. Notre objectif est simplement de faire ce que nous faisons le mieux, à savoir prévenir, planifier et, si nécessaire, atténuer les pressions changeantes de l’avenir.

Nous avons des raisons d’être fiers, mais nous avons aussi beaucoup de choses à prendre en compte pour l’avenir. Notre objectif, en publiant ce rapport, est d’inciter les administrateurs, les décideurs politiques et les membres du public qui sont moins au courant de ce que nous faisons, à faire le point sur l’état actuel du secteur et sur ses besoins.

En nous appuyant sur des études de cas et les avis des membres de toutes les provinces et territoires ainsi que des services de sécurité incendie de toutes catégories, nous avons tenté d’apporter des arguments probants dépassant l’anecdote.

Nous espérons que vous trouverez ce rapport intéressant. Nous remercions les membres du comité Redéfinition d’incendie, le chef du district de Winnipeg, Don Enns, qui a tenu la plume, et nos réviseurs pour leurs commentaires utiles. Si vous avez des questions, n’hésitez pas à communiquer avec Mme Tina Saryeddine, Ph.D., directrice générale de l’ACCP à tsaryeddine@cafc.ca.

Nous vous remercions du soutien accordé à notre secteur. Nous sommes impatients de discuter plus avant de ces questions ensemble.

Message du président de l’ACCP et du président du Comité RI

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Canadian Association of Fire Chiefs | Association canadienne des chefs de pompiers

1 Rideau Street, Suite 700 Ottawa, Ontario K1N 8S7 | 1, rue Rideau, bureau 700, Ottawa (Ontario) K1N 8S7 Tél: 1-800-775-5189 | info@cafc.ca | www.cafc.ca

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Redéfinition d’incendie : l’évolution du rôle des services de sécurité incendie au Canada

Résumé

Tout en suggérant le rôle évident de la lutte contre le feu, les services d’incendie modernes ont vocation à répondre à des risques de toute nature allant des catastrophes climatiques aux incidents impliquant des tireurs actifs, des déraillements de trains au déversement de matières dangereuses, du sauvetage en hauteur et aux secours sur l’eau et la glace, sans oublier les problèmes d’opiacés, de toxicomanie et de société, les interventions médicales d’urgence et la recherche et sauvetage en milieu urbain, sans omettre de prendre en compte l’innovation sociale, la prise en charge des situations de vulnérabilité, l’évolution des systèmes de valeurs, l’étude des données et des matériaux et d’autres produits de construction de plus en plus complexes.

Nous présumons que toutes les communautés connaissent la capacité des services d’incendie de ne pas se limiter à éteindre des brasiers, mais les hypothèses et les modèles opérationnels qui accompagnent cette connaissance ne sont pas du même ordre dans toutes les communautés. Le Canada gère un important service de sécurité publique sous les auspices de 126 650 volontaires ou effectifs rémunérés sur appel.

Cela représente environ 83 % des services de sécurité incendie assurés par les pompiers. Ces soldats du feu s’entraînent continuellement et sont prêts à se mettre en danger au service de la sécurité de leurs communautés. Les systèmes de valeurs et les influences générationnelles qui ont motivé leur participation aux services d’incendie ne sont peut-être pas ceux de demain. L’avenir doit être envisagé dès maintenant.

Sans tenir compte de la nature changeante de la lutte contre les incendies, nous risquons de ne pas évaluer suffisamment les risques pour la collectivité, de ne pas disposer de ressources suffisantes et, tragiquement, de ne pas pouvoir compter sur des personnels suffisamment formés et équipés pour réagir en cas de catastrophe. La formation et l’équipement sont le vecteur de ce que le président sortant de l’Association canadienne des chefs de pompiers, Ken Block, désignait de « prudence intentionnelle » constituant un frein à la capacité de répondre de manière sûre et efficace aux catastrophes, d’atténuer les dommages à la santé mentale et de réduire l’incidence des maladies présomptives. Ces inquiétudes découragent les individus d’entrer dans les services d’incendie et pourraient aggraver les problèmes à venir. En revanche, des services d’incendie bien formés, préparés et dotés de ressources suffisantes apportent une plus-value sur le plan personnel, professionnel, social, technique et économique.

Le problème s’accentue lorsque nous ajoutons à l’urgence, les impacts économiques et environnementaux de l’innovation et des catastrophes. Le débat ne porte pas sur le coût des services d’incendie, mais sur le coût de l’inaction lorsque nous considérons les vies, les emplois, la productivité et les pertes de revenus, et les conséquences des émissions de carbone par exemple.

Le recrutement, les ressources, la formation et l’évaluation des risques pour la communauté sont quatre exigences des services d’incendie modernes. Le présent rapport permettra de replacer ces exigences dans leur contexte. Il racontera comment les services d’incendie ont utilisé l’éducation, la prévention et la formation pour réduire l’incidence des incendies, tout en étant préparés à gérer et à répondre à d’autres situations d’urgence, le cas échéant, en mettant à contribution des ensembles de compétences similaires.

Nous espérons que ce rapport apportera un éclairage sur les services de sécurité incendie de l’avenir afin que le Canada soit mieux préparé.

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Table des matières

Préface - Message du président de l’ACCP et du président du comité

Redéfinition d’incendie ...2

Résumé ...3

1. Introduction ...5

1.1 Ce qu’un nom représente ...6

1.2 Une réponse proportionnée à la demande ...6

1.3 État actuel du Service d’incendie canadien ...7

1.4 Intervention des SMU au sein du Service d’incendie canadien ...8

1.5 Services de secours spécialisés...10

1.6 Planification et gestion communautaires des services d’urgence ...11

2. Données extraites des études de cas ...12

2.1 Les ramifications économiques de l’exploitation d’un service d’incendie ...12

2.2 Les trois types de services principaux fournis ...13

2.3 Le défi du recrutement et de la rétention ...14

2.4 Santé physique et mentale ...15

2.5 Budgets d’exploitation ...16

3. Les conséquences de l’inaction ...17

3.1 Faible risque ou impact catastrophique ? ...17

3.2 Premières réponses aux conséquences de l’innovation...17

3.3 Les services d’incendie dans la pandémie ...17

3.4 Protection de l’économie locale ...18

3.5 Gérer l’empreinte carbone des communautés ...18

4. Que peut-on faire au niveau municipal, provincial et fédéral ? ...19

5. Conclusion ...19

Composition du comité ...20

Remerciements ...20

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1. Introduction

Le présent rapport a pour objet de décrire l’évolution du rôle des services de sécurité incendie du Canada qui, d’organismes constitués historiquement pour la suppression des incendies, ont évolué au fil des ans pour devenir des organisations sur lesquelles on compte pour des interventions variées face aux dangers auxquels nos collectivités sont exposées.

Lorsque des gens découvrent un feu de graisse dans leur cuisine ou trouvent leur véhicule en flammes, ils composent pour la plupart automatiquement le 911 et réclament l’intervention des pompiers. Cependant, qui appellent-ils lorsqu’ils voient des enfants jouer à proximité d’une rivière à courant rapide ou lorsque le détecteur de monoxyde de carbone résidentiel déclenche une alarme, un barrage cède, un wagon déraille ou en cas de déversement de produits dangereux ?

Les citoyens savent dans leur grande majorité qu’ils peuvent appeler leur service de sécurité incendie local 24 heures sur 24, 7 jours sur 7 et que ce dernier répondra dans la mesure du possible à tout ou partie des dangers signalés.

Toutefois, si le terme « service d’incendie » est universellement connu, il n’est pas totalement représentatif des nombreuses interventions prises quotidiennement en charge. Cela n’est pas surprenant compte tenu du passé. Lors de leur création, la majorité des services d’incendie avaient vocation à combattre les incendies qui menaçaient les habitations, les entreprises et les communautés. Pendant de nombreuses années, la plupart d’entre eux ont eu pour seule mission de lutter contre les flammes par le biais de stratégies d’extinction, d’éducation au feu et de prévention des incendies.

Grâce à de nombreuses années d’éducation publique efficace et de prévention des incendies au sein des communautés, les activités de suppression des incendies ont commencé à diminuer. Dans le même temps, en raison du regain de la construction de bâtiments et l’apparition de nouveaux matériaux, des modalités de transport inédites, du changement climatique et de l’évolution des conditions et des normes sociales, la nécessité de se doter d’une capacité de réaction à tous les dangers a augmenté. Les services d’incendie du passé ont dû prendre acte de la nécessité de faire appel aux précieuses ressources de leurs départements respectifs dans de nouveaux contextes et de nouvelles situations. La question est de savoir si les structures d’exploitation et les ressources de ces organismes ont suivi leur évolution.

« Nous devons nous adapter à une dynamique en constante évolution et à la pression exercée sur nos pompiers. »

Chef des pompiers Cameron Abrey, Service d’incendies à Daupĥin

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1.1 Ce qu’un nom représente…

Il y a un décalage subtil entre le travail des services d’incendie, élargi à tous les risques, et les supports opérationnels qui leur sont consacrés. Cela peut s’expliquer en partie ce que le terme « incendie » revêt dans le nom de leurs services respectifs. Au cours des deux dernières décennies, plusieurs d’entre eux ont été rebaptisés pour mieux refléter la gamme élargie de services qu’ils sont appelés à fournir. En voici quelques exemples : Vancouver Fire & Rescue Service ou bien Edmonton Fire Rescue, Regina Fire &

Protective Services, Brandon Fire & Emergency Services, Winnipeg Fire Paramedic Service, Toronto Fire Services, Service d’incendie et de soins médicaux d’urgence de Winnipeg, Service de sécurité incendie de Montréal ou Halifax Regional Fire & Emergency.

L’évolution des réalités opérationnelles des services d’incendie au cours des dernières décennies a nécessité l’extension du titre bien-aimé mais usé de service d’incendie à un nom qui identifie peut-être mieux la multitude de services que ces départements respectifs fournissent aujourd’hui. Au cours de la prochaine décennie, nous nous attendons à ce que ces services continuent à évoluer pour mieux représenter le type d’intervention « tous risques » qu’ils fournissent actuellement. Ce faisant, il est important que les citoyens et tous les ordres de gouvernement comprennent que ce changement est en cours et que les ressources et les politiques nécessaires devront suivre le rythme de la demande.

« Le Service d’incendie canadien est et devrait être l’une des vocations les plus respectées. De ce fait, autant la direction que le syndicat doivent se montrer très attentifs aux besoins de nos communautés. Je présume que d’autres sont dans l’obligation de concilier les exigences budgétaires et les besoins de la collectivité. Il est temps désormais de faire un grand pas et d’évoluer pour s’élever au niveau du Service Tous Risques. »

Chef des pompiers Morgan Hackl, Service des incendies de Saskatoon

1.2 Une réponse proportionnée à la demande

Alors que de nombreuses administrations ont commencé à faire face à une demande accrue pour une large gamme d’interventions, les services d’incendie et les effectifs qui les composent ont démontré leur capacité à y répondre. La nature de la lutte contre les incendies exige une formation constante. La volonté de s’entraîner s’est maintenue au fur et à mesure de l’évolution de la demande.

Dans le même temps, la mission de suppression et de prévention des incendies dans la communauté s’est également améliorée grâce à des opérations de lutte contre les incendies efficaces, à une meilleure éducation au feu et à des pratiques de prévention dédiées, alors que d’autres demandes augmentaient. Les mêmes compétences se sont avérées nécessaires et viables dans toutes les occurrences de danger.

Les mêmes communautés formulent de plus en plus des demandes moins traditionnelles, telles que l’intervention médicale d’urgence et des services de secours spécialisés avancés. Les services d’incendie ont répondu à ces demandes par une formation pragmatique. Au fur et à mesure de l’évolution des compétences, les attentes se sont inscrites dans la structure. Les administrations municipales ont

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7 également reconnu la nécessité d’un organisme capable de fournir une multitude de services différents et les services d’incendie, déjà en mesure de protéger les citoyens de leur communauté, ont accepté le défi avec enthousiasme.

Si tous les départements ont conservé leur expertise en matière de lutte contre les incendies par la suppression, l’éducation et la prévention, l’effort de suppression des incendies lui-même a également connu des améliorations substantielles grâce à une formation renforcée et fondée sur la recherche scientifique, puis complétée par des équipements de feu, des outils de lutte contre les incendies et des équipements de protection individuelle plus performants, le tout coiffé par une législation fédérale et provinciale entièrement axée sur la sécurité des pompiers et du public. Pratiquement tous les prestataires de services d’incendie canadiens ont amélioré leur capacité à lutter contre les incendies grâce à ces avancées technologiques.

Trois autres domaines d’expertise en matière de services, à savoir la fourniture de services médicaux d’urgence (SMU), l’offre de services spécialisés de sauvetage et d’atténuation d’urgence et une plus grande concentration sur l’aide ou sur la gestion globale complète de l’intervention communautaire de gestion des urgences. La mission de la plupart des prestataires de services d’incendie canadiens a évolué pour inclure un programme d’intervention beaucoup plus important dédié à la protection de leurs citoyens non seulement contre les incendies, mais aussi contre une multitude de situations d’urgence qui pourraient facilement avoir un impact énorme sur leur vie personnelle, et peut-être même un impact encore plus important sur les collectivités dans lesquelles ils résident.

1.3 État actuel du Service d’incendie canadien

En février 2018, la National Fire Protection Association (NFPA) américaine publiait un rapport intitulé

“Canadian Fire Department Profile” (Profil des départements d’incendie canadiens) indiquant que dans les années 2014 à 2016, le Canada comptait quelque 152 650 pompiers, dont 26 000, soit 17 %, étaient classés parmi les pompiers professionnels, tandis que 126 650 ou 83 %, appartenaient à la catégorie des pompiers volontaires et/ou rémunérés sur appel.

Au cours de la même période, le Canada comptait 3 672 services d’incendie assurant la protection contre les incendies, dont 66 étaient entièrement composés de pompiers professionnels, 44 principalement composés de pompiers professionnels, 501 principalement composés de pompiers volontaires et les 3 061 restants entièrement composés de pompiers volontaires et/ou rémunérés sur appel.

« D’une manière générale, notre culture nous lie à un modèle de protection contre l’incendie dépassé, qui n’est plus durable ni défendable. Nous devons nous concentrer sur la collecte de données, le partage d’informations, l’adoption des meilleures pratiques et l’adéquation de nos ressources aux risques identifiés si nous voulons servir nos clients de manière efficace et efficiente à l’avenir. »

Chef des pompiers Bill Ireland, Directeur général, Kennebecasis Valley Fire Department Inc.

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Environ 1,8% des prestataires de services d’incendie canadiens sont des services de pompiers

professionnels qui desservent 40,9 % d’une population d’environ 37 250 000 habitants, tandis que 83,4

% des services sont classés comme étant des services de pompiers volontaires qui, subséquemment, protègent 17,7 % de la population canadienne.

Sur les 3 672 services d’incendie canadiens, 682 desservent une population de 5 000 habitants ou plus, 412 une population de 10 000 habitants ou plus, 179 départements 25 000 habitants ou plus, 104

départements 50 000 habitants ou plus, 61 départements 100 000 habitants ou plus, 22 départements 250 000 habitants ou plus, et 10 une population de 500 000 habitants ou plus.

La grande majorité des services d’incendie canadiens sont des départements d’intervention municipaux.

Cependant, 28 des plus grands aéroports canadiens ont des fournisseurs de services d’incendie d’aviation distincts ou ont conclu des accords en vertu desquels le sauvetage et la lutte contre les incendies

d’aéronefs (SLIA) sont confiés à un service d’incendie municipal local ou renforcé par celui-ci. Chaque gouvernement provincial et territorial canadien gère ses propres interventions en cas d’incendie de forêt, avec une coordination globale par le biais du Centre interservices des feux de forêt du Canada, et le gouvernement canadien, généralement par l’intermédiaire des Forces canadiennes, emploie des pompiers qui s’occupent du sauvetage d’aéronefs, de la lutte contre les incendies de structures, de terres sauvages et de navires.

Enfin, il existe au Canada de nombreux services d’incendie industriels qui protègent les employés et les biens de nombreuses grandes entreprises privées canadiennes.

1.4 Intervention des SMU au sein du Service d’incendie canadien

Un nombre important de prestataires de services d’incendie canadiens offrent actuellement différents niveaux d’intervention des SMU dans le cadre de la panoplie des services assurés. De nombreux départements proposent des soins préhospitaliers d’urgence (SPB), tandis que d’autres offrent une réponse paramédicale en fournissant finalement des soins préhospitaliers avancés (SPA). Plusieurs services travaillent aux côtés de leur fournisseur local des SMU pour garantir des délais d’intervention rapides lorsqu’ils répondent aux demandes des bénéficiaires.

Le Service d’incendie et de soins médicaux d’urgence de Winnipeg (WFPS) fonctionne sur la plus grande plate-forme canadienne de modèles de prestation de SMU axés sur les incendies et près de la moitié des pompiers du WFPS détiennent une licence de paramédical en soins primaires (PSP). Les services d’urgence de Red Deer (RDES) sont classés comme un département à double service qui fournit des services d’incendie, de sauvetage et de soins médicaux d’urgence à la population, mais qui assure l’intervention locale des ambulances avec du personnel de pompiers. Pour de nombreux prestataires de services, l’intervention des SMU représente la majorité du volume d’appels annuel du département. Un

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9 nombre important de prestataires de services d’incendie canadiens offrent actuellement différents niveaux d’intervention des SMU dans le cadre de la gamme de services proposés.

L’émergence de la crise des opiacés est un phénomène préjudiciable plus récent qui a a eu un fort impact sur les services d’incendie canadiens, comme le souligne un rapport de l’Agence de santé publique du Canada. La crise des opioïdes a eu une énorme influence négative sur pratiquement toutes les régions du Canada et en particulier la Colombie-Britannique, l’Alberta, le Yukon et les Territoires du Nord-Ouest.

En 2016, le Canada a enregistré 2 861 décès liés aux opioïdes et ce taux de mortalité est en constante augmentation, avec 16 hospitalisations par jour. En conséquence, l’effet négatif sur les services d’incendie canadiens qui fournissent des services d’urgence a été extrêmement visible. À la grandeur du Canada, la plupart des décès liés aux opioïdes concernaient des hommes à hauteur de 74 % et pour 28 % de ces décès des hommes âgés entre 30 et 39 ans.

Toujours dans la même année, les prestataires de services médicaux d’urgence de la Colombie-Britannique ont assisté à 190 surdoses de drogues illicites pour 100 000 habitants, ce qui a entraîné un décès par surdose dans près de dix cas. En Alberta, les prestataires de services médicaux d’urgence ont répondu en 2016 à 1 600 événements liés aux opioïdes, entraînant près de trois surdoses pour chaque décès apparent et 80 % de ces événements se sont produits dans les centres urbains non centraux de Calgary et d’Edmonton. Au Manitoba, les interventions des SMU pour les événements liés aux opioïdes entre 2015 et 2016 ont augmenté de 70 %. La majorité de ces cas concernaient des hommes âgés de 20 à 29 ans.

En 2018, la chef des pompiers Darrell Ried des Vancouver Fire & Rescue Services (VF&RS) a publié un rapport exhaustif intitulé City of Vancouver’s Response to the Opioid Crisis (Réponse de la ville de Vancouver à la crise des opioïdes), qui détaille les nombreuses ramifications opérationnelles, logistiques et économiques pour les fournisseurs des SMU basés dans cette ville. Le rapport, qui fait fond sur un investissement civique de 3,5 millions de dollars pour les premiers intervenants et pour la communauté en réponse à la crise, révèle que le VF&RS a administré 141 fois de la Naloxone en 2016 et 215 fois en 2017, et l’influence néfaste exercée sur les ressources du VF&RS a amené une caserne de pompiers à répondre à 1 500 appels en un seul mois, ce qui exerce finalement un impact majeur sur les ressources du service d’incendie de Vancouver.

Pour suivre les effets de la crise des opioïdes dans la province, Santé publique Ontario a développé l’outil interactif sur les opioïdes. Les données de cet outil interactif indiquent une augmentation constante des décès liés aux opioïdes en Ontario depuis plus d’une décennie. À compter de 2003, le nombre de décès liés aux opioïdes a augmenté de 246 % et plus de 1 250 Ontariens sont morts de causes liées aux opioïdes en 2017. Les effets sur l’Ontario, et par la suite sur tous les intervenants du secteur des SMU, sont énormes et représentent l’un des problèmes les plus urgents auxquels les prestataires de services d’urgence basés au sein des services d’incendie canadiens sont actuellement confrontés.

« Les services d’incendie et les unités des SMU fournissent un service vital aux personnes dans le besoin. Imaginez les avantages que pourraient apporter ces deux entités si elles combinaient leurs efforts et réduisaient les

redondances. Leurs objectifs communs s’alignent désormais tous au nom de l’amélioration des soins aux patients et de l’efficacité globale des services. » Chef Dustin Curry, Directeur des Services de protection,

District de Tumbler Ridge

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1.5 Services de secours spécialisés

Les trois dernières décennies ont également entraîné un changement dans le type de service fourni par la plupart des services d’incendie canadiens. De nombreuses entités départementales comprennent désormais l’intervention sur les matières dangereuses (HAZMAT), le sauvetage sur eau et sur glace, la désincarcération de véhicules, le sauvetage en hauteur et en tranchée et la recherche et le sauvetage en milieu urbain (RSMU), ainsi qu’une multitude d’autres services de secours spécialisés, parfois spécifiques aux caractéristiques démographiques ou géographiques de la région dans laquelle le service opère.

Cela dit, en général, la plupart des services d’incendie s’engagent dans l’une ou l’autre des disciplines de sauvetage spécialisées énumérées ci-après :

Opération HAZMAT impliquant des matières dangereuses

Désincarcération de véhicules – Sauvetage des occupants d’un véhicule automobile en cas de collision

Lutte contre les incendies de forêts, de buissons, de broussailles et de prairies SLIA – Sauvetage et lutte contre l’incendie d’aéronefs

Lutte contre l’incendie en mer – Incendie et sauvetage sur l’eau à bord des navires Lutte contre les incendies industriels – Incendies sur des propriétés commerciales Sauvetage sur l’eau et la glace – Personnes et animaux piégés sur l’eau et la glace Eaux de crue et opérations de sauvetage en rivière

Sauvetage en hauteur – Opérations de sauvetage au-dessus du sol Sauvetage en tranchée – Opérations de sauvetage sous le niveau du sol Sauvetage technique – Opérations de sauvetage spécialisées pour des situations uniques

RSMU – Recherche et sauvetage en milieu urbain

RSMUEL – Recherche et sauvetage en milieu urbain de niveau opérationnel lourd

Chacune de ces disciplines représente une technologie de sauvetage particulière nécessitant généralement un engagement important de ressources financières, de formation et de gouvernance de la discipline basée sur la promotion de la sécurité des pompiers et du public.

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Équipes de recherche et de sauvetage en milieu urbain de niveau opérationnel lourd :

Le Canada compte six équipes pluridisciplinaires RSMUEL. Dans les villes de Montréal, Toronto, Vancouver et Halifax, ces équipes sont hébergées au sein du service de sécurité incendie. Elles ont des compétences et des capacités très élevées pour constituer et faire fonctionner un village autonome en cas de catastrophe. La police, les pompiers, le génie paramédical, le corps médical, les soins infirmiers et d’autres professions sont représentés au sein de l’équipe.

1.6 Planification et gestion communautaires des services d’urgence

Grâce à la disponibilité des compétences inestimables qu’ils détiennent, de nombreux services de sécurité incendie canadiens gèrent désormais le programme de préparation aux situations d’urgence de leur communauté ou y apportent une contribution importante. En réfléchissant à cette relation, de nombreux services d’incendie canadiens interviennent régulièrement dans les situations d’urgence associées à ces phénomènes :

Dans de nombreuses administrations canadiennes, le département d’incendie municipal joue un rôle important chaque fois qu’une communauté planifie une intervention d’urgence, et chaque fois qu’une communauté ouvre son centre des opérations d’urgence pour atténuer une situation mettant en danger la population.

« Nous sommes à la limite de ce que nous pouvons faire. »

Chef Bo Moore, chef adjoint de service d’incendie, Leduc Fire

Tornades

Fuites de gaz Tempêtes de

verglas Ouragans

Déversements chimiques Foudre

Tremblements de terre

Accidents d’avion Rupture de digues

Tsunami

Déraillement de trains Tireurs actifs

Inondations Actes terroristes

Pannes d’électricité

Tempêtes

de neige Agitation civile

Feux de forêt

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2. Données extraites des études de cas

L’Association des chefs de pompiers (ACCP) a sollicité dix-huit services d’incendie qui constituent autant d’études de cas pour le présent rapport. Les cas ont été sélectionnés pour inclure les grands départements métropolitains, les départements urbains de taille moyenne et petite et les casernes rurales ainsi que les services regroupant des pompiers de carrière, volontaires et rémunérés sur appel. Les services d’incendie étaient situés dans les villes et localités suivantes : Montréal, Ottawa, Tumbler Ridge, Morden, Saskatoon, Simonds, Leduc, Winnipeg, Toronto, Kennebecasis Valley, Kelowna, Flin Flon, Calgary, Renfrew, Regina Beach, Dauphin, Fredericton et County Forty Mile.

Les données utiles ont été recueillies par le biais d’enquêtes et d’entretiens. Les budgets d’exploitation et d’équipement de chaque département et les totaux des interventions annuelles au cours des cinq dernières années ont été examinés. En outre, les services d’incendie ont fourni des réponses à des

questions importantes tels que les défis actuels et futurs, les principaux changements intervenus et prévus, et les points de pression actuels ayant un impact majeur sur leurs opérations. De plus, huit représentants des services de Montréal, Ottawa, Tumbler Ridge, Morden, Saskatoon, Simonds, Leduc et Winnipeg ont participé à un entretien plus intensif pour aborder spécifiquement les problèmes pertinents qui touchent les services d’incendie canadiens.

2.1 Ramifications économiques de l’exploitation d’un service d’incendie

Les données recueillies auprès des quatre groupes, à savoir les zones rurales, les petites zones urbaines, les zones urbaines et les régions métropolitaines, ont permis d’examiner les coûts annuels par habitant du fonctionnement de chaque département en termes de budgets d’exploitation et d’équipement pour la période de cinq ans allant de 2014 à 2018. Les résultats sont exposés dans le tableau 1.

Tableau 1 : Coûts moyens d’exploitation des prestataires de services d’incendie Élément En milieu rural Petit service

urbain En zone

urbaine Région

métropolitaines Coût du budget

d’exploitation par habitant 94.10 $ 211,58 $ 155,65 $ 166,32 $

Pourcentage du budget

d’exploitation 3,57 % 10,54 % 11,71 % 5,03 %

Coût du budget

d’équipement par habitant 38,03 $ 9,54 $ 12,61 $ 11,01 $

Si l’on examine les données provenant des prestataires de services d’incendie du Canada, la grandeur de la population est une considération majeure. Les petits services ont généralement des coûts salariaux considérablement plus faibles parce qu’ils sont généralement composés de pompiers volontaires et/ou

« Nous sommes de plus en plus poussés dans un monde de données, et j’estime que c’est une bonne chose. »

Directeur Kim Ayotte, chef des pompiers, Service des incendies d’Ottawa

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13 de pompiers convoqués sur appel, tandis que les services de grande taille sont généralement composés

de pompiers de carrière avec les coûts salariaux et les avantages sociaux importants qui y sont associés.

Cependant, pour les administrations ayant une population plus importante, un calcul par tête permet l’absorption des coûts salariaux et sociaux substantiels qui sont versés. Il en découle que le coût annuel moyen par habitant du budget d’exploitation est de 156,91 $ pour chaque citoyen canadien. Les budgets d’exploitation des services d’incendie sont généralement financés par la municipalité respective, et leur pourcentage moyen se situe à hauteur de 7,71 % du budget d’exploitation annuel moyen des municipalités canadiennes. En termes de budget d’équipement, les données de l’ACCP ont montré que les administrations de taille modeste font face à des coûts annuels de budget d’équipement plus élevés par habitant simplement parce que, là encore, ces petites collectivités n’ont pas le bassin de population nécessaire pour partager les dépenses de cette nature. Par conséquent, alors que le coût moyen du budget d’équipement par habitant est de 17,80 $, c’est le groupe rural qui a fait grimper ce chiffre moyen de façon spectaculaire, car les trois autres groupes ont des coûts annuels moyens du budget d’équipement par habitant nettement inférieurs.

2.2 Les trois types de services principaux fournis

L’analyse des données provenant du groupe de collecte de données de l’ACCP a permis de déterminer que les fournisseurs de services d’incendie canadiens répondent principalement à trois catégories d’appels distinctes, à savoir les appels aux services d’incendie, les appels aux services d’urgence et les appels restants qui comprennent le sauvetage spécialisé, les matières dangereuses, les fausses alertes et les réponses à divers incidents. La ventilation de la demande de services est présentée dans les données ci-dessous :

Alors que le pourcentage d’intervention des prestataires de services incendie canadiens dans l’occurrence d’incendies actifs constitue le critère d’intervention historique initial, une moyenne de 17,61 % de tous les appels sur cinq ans peut être attribuée à ce type d’intervention. Inversement, les prestataires de services ont répondu aux appels des services d’urgence pour une moyenne de 48,08 % du total des appels générés.

Volume annuel d’appels 2018 - Ventilation des interventions en pourcentage

Groupe Incendie SMU Autres serrvices

En milieu rural 22,96 % 31,68 % 45,36 %

Petit service urbain 16,62 % 61,21 % 22,17 %

Zone urbaine 16,44 % 52,51 % 31,05 %

Région metropolitane 14,43 % 46,91 % 38,66 %

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En ce qui concerne l’augmentation annuelle du service basée sur le volume d’appels, en moyenne et sur la base des données recueillies par l’ACCP, les prestataires de services d’incendie canadiens ont connu une augmentation de 4,31 % de leur volume total d’appels de 2017 à 2018, une tendance quinquennale à la hausse qui se poursuit à partir de 2014.

2.3 Le défi du recrutement et de la rétention

D’après les entretiens menés par l’ACCP auprès des membres, le défi le plus constamment reconnu auquel la plupart, sinon tous les services d’incendie canadiens sont confrontés pour progresser est celui du recrutement et de la rétention du personnel. Cela est particulièrement pertinent dans un secteur où 83,36 % des services d’incendie sont entièrement volontaires, mais le problème existe également dans les services de carrière pour d’autres raisons. Pour assurer l’efficacité des services d’incendie, les collectivités doivent mettre en place un service composé de pompiers bien formés et dûment certifiés. Comme le paradigme de la demande de service change et que la charge de travail éducative et pratique augmente régulièrement, la nécessité de former et de certifier le personnel aux pratiques efficaces de lutte contre l’incendie et au maintien des désignations SGU exige un engagement considérable en termes de temps et d’efforts de la part non seulement des praticiens SGU et pompiers polyvalents, mais aussi de tous les pompiers. Simultanément, pour que les services d’incendie puissent fournir les services de sauvetage

spécialisés, par exemple l’intervention sur les matières dangereuses, la désincarcération automatique, le sauvetage sur l’eau et la glace, les pompiers doivent obtenir le statut de technicien de sauvetage afin de s’assurer qu’ils peuvent fournir efficacement l’expertise nécessaire pour s’engager dans diverses opérations de sauvetage en toute sécurité, non seulement pour les personnes sauvées, mais aussi pour le bénéfice de l’équipe de sauvetage. On ne saurait trop insister sur le temps que doivent consacrer aujourd’hui les pompiers volontaires et les pompiers recrutés sur appel.

Les entrevues menées par l’ACCP ont également révélé que les services qui initient un programme solide et viable pour attirer et retenir les volontaires et/ou les pompiers recrutés sur appel par le biais de diverses stratégies d’incitation ont réussi à développer des groupements de pompiers dévoués et finalement satisfaits.

La question des pompiers qui obtiennent la formation et la certification nécessaires pour améliorer leurs capacités et qui quittent peu après le service pour changer de service est également un problème auquel sont actuellement confrontés de nombreux services d’incendie canadiens. Il existe plusieurs écoles de pompiers au Canada qui proposent des programmes par lesquels les candidats pompiers peuvent acquérir

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«

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15 les compétences requises pour postuler dans de nombreux services d’incendie professionnels du Canada.

Par conséquent, de nombreux services de pompiers bénévoles et occasionnels ainsi que des services de carrière ou composites de taille petite et moyenne offrent également la formation requise pour obtenir les certifications nécessaires. Malheureusement, une fois qu’un pompier a acquis ces qualifications

professionnelles, il arrive souvent qu’il postule pour des services d’incendie plus importants, qui suivent des parcours différents. Le problème se transforme alors en un cycle continu où les petits services deviennent une ressource pour les grands services de pompiers, ce qui entraîne des coûts considérables et des pertes financières injustes pour les collectivités les plus modestes.

2.4 Santé physique et mentale

Bien que l’insistance des autorités compétentes de la plupart des provinces sur des exigences plus strictes en matière de formation ait finalement permis de créer un pompier mieux formé, capable d’appliquer une stratégie efficace d’atténuation des incendies tout en opérant de manière plus sûre dans un environnement incroyablement dangereux, le sujet du bien-être des pompiers est certainement devenu l’une des

questions les plus cruciales à laquelle les services d’incendie canadiens font face actuellement. L’accent mis sur le bien-être a emprunté deux voies différentes pour atteindre l’objectif ultime, à savoir assurer le bien- être sain et dynamique des pompiers canadiens.

« Aucun service ne peut se permettre de tout faire. Le partage concerté des compétences et des équipements profitera à ceux que nous servons et non à ceux qui avancent seuls. »

Chef des pompiers Brian Hunter, Simonds Fire - Rescue

Avec la sensibilisation croissante au cancer professionnel, la plupart des prestataires de services d’incendie canadiens ont adopté des protocoles d’hygiène incendie pour protéger les pompiers d’une exposition prolongée aux matières cancérigènes repérables sur les lieux de l’incendie. De nombreux services ont adopté ou sont en voie de mettre en œuvre des pratiques de travail plus sûres afin de protéger leurs pompiers grâce à des mesures d’hygiène industrielle innovantes visant à minimiser l’exposition. Le Service d’incendie canadien est le chef de file mondial de la protection de tous les pompiers grâce à la recherche sur le cancer lié aux incendies et, surtout, à la promulgation et l’application d’une législation sur la présomption de cancer visant à protéger tous les pompiers canadiens. L’expertise démontrée par des éminents dirigeants du Service d’incendie canadien, en collaboration avec l’Association internationale des pompiers, dans la formation des fonctionnaires du monde entier sur la sensibilisation et la protection contre le cancer est sans égale, le Canada faisant preuve de leadership en tant qu’un des premiers et des seuls pays à disposer d’une législation sur la présomption dans tous les territoires de compétence.

(16)

« 2.5 Budgets d’exploitation

Sans aucun doute, le point de pression le plus important, comme l’ont indiqué 87 % de tous les prestataires de services d’incendie canadiens interrogés par l’ACCP, est centré sur les dures réalités entourant leur budget annuel d’exploitation. Le récent ralentissement économique, principalement dans le secteur des ressources, a eu un impact gigantesque sur l’économie de nombreuses provinces canadiennes et en particulier sur celles de l’Alberta et des Maritimes. Le maintien des budgets à un taux d’inflation annuel relativement constant d’environ 2 % a de graves répercussions économiques lorsque le prix des ressources naturelles du Canada est attaqué. Ce problème est aggravé par le fait que la demande de services pour tous les prestataires de services d’incendie canadiens qui ont transmis des données à l’ACCP a observé une augmentation tendancielle cumulée sur cinq ans de 16,88 % de la demande annuelle de services.

Les pratiques passées visant à contrer les augmentations budgétaires inférieures aux besoins réalistes ont abouti à une situation où les équipements des services d’incendie, tels que les appareils et le matériel de sauvetage, n’ont pas été remplacés de manière efficace et efficiente pour répondre à la demande en constante augmentation. Par conséquent, une ère d’austérité fiscale a eu un effet cumulatif dont de nombreux prestataires de services d’incendie ne peuvent pas se remettre facilement, d’autant plus que l’on attend d’eux qu’ils « fassent plus avec moins ». Pour réussir dans une période où la demande de services est en constante évolution et, par conséquent, en croissance continue, notamment en ce qui concerne la prestation essentielle de ces services SGU à une population vieillissante, les budgets doivent suivre le Un phénomène plus récent concerne les occurrences élevées de trouble de stress post-traumatique (TSPT) constatées dans les rangs des pompiers et les ramifications des stratégies de traitement ultérieur actuellement développées pour lutter contre ce problème. Il ne fait aucun doute que les pompiers, tout comme les policiers et les militaires canadiens, sont constamment exposés à des événements horribles qui finissent par affecter le bien-être de chaque pompier. De nombreux services d’incendie consacrent des ressources considérables à la reconnaissance et à la lutte contre ce problème qui a un impact majeur sur leurs activités. D’où la raison d’inclure ce problème majeur très réel dans le présent rapport afin de favoriser une plus grande prise de conscience.

« En ce qui concerne les demandes financières, nous ne faisons que courir après les autres. »

Chef John Lane, Directeur du Service d’incendie et de soins médicaux d’urgence

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Canadian Association of Fire Chiefs | Association canadienne des chefs de pompiers

1 Rideau Street, Suite 700 Ottawa, Ontario K1N 8S7 | 1, rue Rideau, bureau 700, Ottawa (Ontario) K1N 8S7 Tél: 1-800-775-5189 | info@cafc.ca | www.cafc.ca

17 rythme de la demande, faute de quoi le système pourrait éventuellement échouer. D’où la raison pour

laquelle tant de dirigeants des services d’incendie du Canada ont trouvé que la réduction des budgets d’exploitation par rapport à la demande de services était leur principal point de pression.

3. Les conséquences de l’inaction

L’environnement de travail auquel les pompiers sont confrontés au quotidien a considérablement changé ces dernières années, avec une forte infusion d’armes à feu associée à l’émergence de drogues plus puissantes comme la méthamphétamine. Cette génération de pompiers canadiens est régulièrement exposée à des dangers qu’on n’aurait jamais imaginés auparavant et les prestataires de services d’incendie ont dû réagir. Par conséquent, il n’est pas rare de voir des pompiers répondant à des incidents d’urgence porter des gilets pare-balles, un autre signe délétère d’un monde en mutation.

3.1 Faible risque ou impact catastrophique ?

Les communautés espèrent que les catastrophes et les situations d’urgence ne se produisent pas fréquemment. Cela peut conduire à confondre un faible risque avec un impact catastrophique. Si nous ne planifions pas et ne disposons pas des ressources nécessaires pour réagir, les conséquences peuvent être désastreuses d’un point de vue humain, financier, social, émotionnel et moral. Cela peut entraîner la fermeture d’une communauté. Ainsi, plutôt que de planifier la taille du risque, nous devons peut-être planifier la taille de l’impact. À cette fin, il existe plusieurs bonnes pratiques en matière d’évaluation des risques pour les communautés. Les municipalités doivent donc écouter et entendre les recommandations de leurs experts locaux. La National Fire Protection Association dispose d’une ligne directrice importante pour l’évaluation des risques pour la collectivité. Nous encourageons toute personne responsable de la sécurité publique à s’y familiariser.

3.2 Réponse immédiate du Canada aux conséquences de l’innovation

À mesure que le Canada investit dans des innovations sociales, technologiques, chimiques et de construction, il est essentiel de garder à l’esprit que les pompiers ou tous les intervenants exposés à un danger seront les premiers à subir les conséquences de ces innovations si et quand elles échouent. L’Association canadienne des chefs de pompiers demande au gouvernement fédéral de veiller à ce que le programme d’innovation du Canada tienne compte de la formation adéquate et suffisante. Cela peut s’appliquer à tous les domaines, de l’agriculture à la construction, et de la sécurité ferroviaire au transport des matières dangereuses.

3.3 Les services d’incendie dans la pandémie

Au cours de la pandémie actuelle de COVID, comme pendant les précédentes éclosions du SRAS, du MERS et de la grippe H1N1, il convient de comprendre essentiellement que les pompiers font partie d’une réponse médicale à plusieurs paliers. Ils nécessitent les mêmes équipements de protection individuelle et les mêmes vaccins que les travailleurs de la santé. Le risque de cet angle mort est important à noter, car la planification des soins de santé et la négociation avec le gouvernement fédéral se font au palier provincial, où la majorité des travailleurs de la santé provinciaux sont représentés, alors que les pompiers relèvent le plus souvent de la compétence des municipalités.

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3.4 Protection de l’économie locale

Plusieurs études ont été réalisées dans de grandes villes telles que Montréal, Phoenix, Sherbrooke, Lévis et Edmonton pour déterminer le nombre d’emplois et les pertes financières préservés par une intervention rapide des services d’incendie en cas d’incendie dans des entreprises commerciales. Par exemple, à Phoenix, la réponse du service d’incendie à 42 incendies commerciaux a permis d’éviter la perte potentielle de 6 951 emplois, 650 millions de dollars de revenus et 30 millions de dollars de taxes d’État potentiellement perdues. À Lévis, l’intervention des services d’incendie lors de 11 incendies commerciaux a permis de sauver 695 emplois et d’économiser 63,5 millions de dollars en retombées économiques. À Sherbrooke, 11 interventions ont permis de sauver 1 917 emplois et 368 millions de dollars de revenus. Ces études sont disponibles. Chacune d’entre elles présente des forces et des faiblesses dans la méthodologie.

Cependant, le message est le même. Bien que les incendies commerciaux ne représentent qu’un faible pourcentage des interventions d’un service d’incendie, l’impact économique est facilement quantifiable et beaucoup plus important que le coût du service d’incendie lui-même.

3.5 Gestion de l’empreinte carbone des collectivités

La National Fire Protection Association, une source majeure des meilleures pratiques internationales en la matière, a développé un outil appelé ENCANA qui peut être utilisé pour évaluer l’empreinte carbone de différents types d’incendies. Edmonton a testé l’utilisation de cet outil et a pu démontrer qu’en réponse à 10 incendies, une économie de 66 514 tonnes de dioxyde de carbone (CO2) a été réalisée, ce qui représente environ 63,2 % du risque total d’émissions de gaz à effet de serre en l’absence d’intervention. Lors de ces 10 événements qui ont été évalués dans le cadre de ce projet, il a été constaté que la valeur économique des dommages environnementaux associés, en particulier l’équivalent en CO2, avait un potentiel de 3 151 725

$ au risque duquel Edmonton a pu théoriquement économiser 1 989 123 $ en considérant un prix de 30 $ par tonne de CO2.

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4. Que peut-on faire au niveau municipal, provincial et fédéral ?

Nous pensons que tous les ordres de gouvernement doivent reconnaître que les services d’incendie ne se limitent pas à éteindre des brasiers et envisager une évaluation appropriée des risques. Ils sont tous des parties prenantes du danger. Une réponse médicale à plusieurs niveaux comprend les interventions effectuées dans des conditions normales et pandémiques. De nombreux services d’incendie contiennent la capacité d’intervention de la région en matière de gestion des urgences. En œuvrant à l’échelon local, ils sont souvent sur le théâtre des opérations avant que les ressources industrielles, fédérales, militaires ou provinciales ne se soient présentes. Ce sont des ressources nationales.

L’ACCP continue de recommander au gouvernement fédéral d’envisager une structure comme la Federal Emergency Management Administration des États-Unis et sa US Fire Administration qui peut adopter une approche systémique de la planification du secteur des incendies au Canada. Cela pourrait s’étendre à tous les domaines, allant des données, à la formation au recrutement, en passant par le suivi de l’innovationde l’innovation et l’administration prioritaire des vaccins.

5. Conclusion

Ironiquement, les pompiers ont été taquinés à cause de l’expression galvaudée « 150 ans de tradition sans entraves au progrès ». Cela ne pourrait pas être plus éloigné de la réalité d’un secteur qui est appelé à répondre aux problèmes de l’heure. Lorsque l’appel à la diversité, au sauvetage sur l’eau et la glace, au commandement des interventions, à la fourniture des SMU, à l’intervention en cas de matières dangereuses, à la préparation aux urgences communautaires, au sauvetage technique et à l’innovation s’ajoute au mélange plus traditionnel d’éducation des communautés à la lutte contre les incendies, de prévention efficace, d’évaluation des risques et de capacité opérationnelle de lutte contre les incendies, le Service d’incendie canadien doit faire preuve d’agilité, d’adaptation et de rapidité de réaction. En harmonisant les mandats, les ressources et en étant résolument tourné vers l’avenir.

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Composition du Groupe de travail Redéfinition d’incendie

Membres Service Localité

Broderick Moore City of Leduc Fire Services Leduc, AB

Rob Evans Redwood Meadows Emergency Services Redwood Meadows, AB

Chad Cooper The City Of Flin Flon Flin Flon, MB

Michael Boyle Kennebecasis Valley Fire Department Rothesay, NB

Ihor Holowczynsky Service d’incendie et de soins médicaux d’urgence Winnipeg, MB

Daniel Perron MRC de Marguerite d'Youville Verchères, QC

Allan Ball Retraité Millarville, AB

Jeremy Inglis Fort Erie Fire Department Fort Erie, ON

Dustin Curry Tumbler Ridge Fire Department Tumbler Ridge, BC

Don Enns Consultant et auteur principal

Anabel Therrien Gestionnaire, Services aux membres et Projets spéciaux Ottawa, ON

Teresa Agyemang Partenariats Ottawa, ON

Tina Saryeddine Directrice générale Ottawa, ON

Remerciements

L’ACCP remercie tous les services d’incendie qui ont participé à cette étude et qui nous ont permis de réaliser les études de cas. Il s’agit des services de Flin Flon, Man ; Tumbler Ridge, C.-B. ; Kannabecasis Valley, N.-B. ; Leduc, Alb. ; Kelowna, C.-B. ; Calgary, Alb. ; Ottawa, Ont. ; Montréal, Qué ; Winnipeg, Man.

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