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LA
VOCATION DES
GOUVERNEMENTALES
MINISTÈRE DU LOISIR2 DE LA CHASSE ET DE LA PECHE
QUÉBEC, AOÛT 1989
Dépôt légal
Bibliothèque nationale du Québec
e trimestre 1989 ISBN 2-550-20311-9
Le ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche présente, dans ce document synthèse, sa position en regard du rôle réservé aux stations piscicoles gouvernementales et à celui qu'il prévoit pour les établissements piscicoles privés.
Cette réflexion vise la rentabilisation optimale de ses propres équipements voués à la production de poissons destinés au repeuplement et celle des établissements similaires du secteur privé.
Tout en précisant la vocation des uns et des autres, le mi- nistère suggère différents modes de participation auxquels les partenaires et les pisciculteurs privés pourraient sous- crire.
Nous croyons sincèrement que ce document d'orientation pourra servir d'amorce à une collaboration plus élargie entre les secteurs gouvernemental et privé et qu'il contribuera à l'accroissement harmonieux du patrimoine faunique.
Le Ministre
Gaston Balckburn
ABLE DES MATIÈRES
MISSION DU MINISTÈRE DU LOISIR, DE LA CHASSE
ET DE LA PÊCHE (MLCP) 3
RESPONSABILITÉS DANS LE
SECTEUR PISCICOLE 3
■ Conservation de la faune aquatique 3
■ Mise en valeur des plans d'eau publics 3 RÔLES DES STATIONS PISCICOLES
GOUVERNEMENTALES 4
■ Spécificité du réseau public 4
■ Recherche et développement 5
■ Rôle de chef de file auprès des partenaires 5
■ Éducation et information 6
RÔLES DES PARTENAIRES ET
DU SECTEUR PRIVÉ 7
■ L'élevage en étang artificiel 7
■ L'élevage en ruisseau pépinière 7
■ L'utilisation d'équipements piscicoles légers 7
■ Les pisciculteurs privés 7
CONCLUSION 8
ISSION DU MINISTÈRE DU LOISIR,
DE LA CHASSE ET DE LA PÊCHE (MLCP)
En vertu de sa loi constitutive, le MLCP est responsable de la mission faune au Québec. À ce titre, il doit assurer la conservation et la mise en valeur de la ressource faune pour la jouissance des générations actuelles et futures.
ESPONSABILITÉS DANS LE SECTEUR PISCICOLE
■ Conservation de la faune aquatique
Le moyen privilégié pour maintenir l'intégrité et la qualité du patrimoine faunique demeure le zonage piscicole.
Ce zonage permet un contrôle des actions qui peuvent être réalisées selon la volonté de l'État de protéger certains territoires contre les risques liés aux activités piscicoles. Le règle- ment sur le zonage piscicole précise les zones et détermine les espèces dont l'élevage, la garde en captivité, l'ensemencement et le transport sont autorisés.
■ Mise en valeur des plans d'eau publics
Parmi les moyens préconisés pour améliorer les plans d'eau et leurs populations de poissons, l'ensemence- ment de poissons élevés en établisse- ment piscicole s'avère un outil très
valable. Devant l'utilisation grandis- sante des déversements de poissons, le Ministère jugea à propos de ratio- naliser ses actions dans un guide de déversement de poissons* afin de déterminer la priorité de ses interven- tions et d'en augmenter l'efficience. En se basant sur un certain nombre d'éléments comme les types de déver- sements (repeuplement, introduction, soutien, dépôt-retrait), l'affectation du territoire et les lignées de poissons, le MLCP y a défini les moyens d'action qu'il entend préconiser.
* Ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche. 1988. Guide des déversements de poissons. Direction générale de la ressource faunique.
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ÔLES DES STATIONS PISCICOLES GOUVERNEMENTALES
■ Spécificité du réseau public
Les stations gouvernementales d'éle- vage piscicole existent depuis le début du 20e siècle afin de produire du poisson pour diverses fins d'aménage- ment des plans d'eau publics du Québec.
Au fur et à mesure que les besoins en poissons d'élevage se sont fait sentir, le réseau des stations d'élevage pis- cicole s'est ajusté pour répondre, autant que possible, à ceux-ci. D'une production presque exclusive de Saumon atlantique au début du siècle, l'élevage dans les établissements gou- vernementaux s'est élargi à tous les salmonidés indigènes au Québec, auxquels se sont ajoutés la Truite arc- en-ciel, la Truite brune et certains hy- brides. Plus récemment, d'autres espèces comme le Maskinongé et le Doré ont fait leur apparition dans les établissements piscicoles gouverne- mentaux.
La production de poissons d'élevage peut en outre être effectuée par l'en- treprise privée. Actuellement, celle-ci ne produit, à grande échelle, que l'Omble de fontaine et la Truite arc-en- ciel de lignée domestique.
Pour sa part, l'État produit, en plus de ces deux espèces, du Saumon atlan- tique, de la Ouananiche, du Touladi, de la Truite brune, du Maskinongé, de l'Omble de fontaine de lignée indigène et du Doré.
Étant donné que la demande en pois- son d'élevage à des fins d'aménage- ment comprend toutes ces espèces, le MLCP, pour bien remplir son mandat, se doit d'opérer des installations pis-
cicoles comblant ainsi la demande qui ne peut être satisfaite par l'entreprise privée.
Les stations piscicoles gouvernemen- tales devront donc effectuer la produc- tion de produits qu'on ne retrouve pas sur le marché privé et se spécialiser dans des élevages dits plus com- plexes.
Par contre, la production du secteur piscicole privé pourra être mise plus à contribution pour satisfaire la de- mande en Truite arc-en-ciel, Omble de fontaine et Truite brune, de lignée domestique, pour nos aménagements.
Compte tenu des caractéristiques de chacune des stations piscicoles gou- vernementales :
— la station piscicole de Saint- Faustin sera affectée à l'incubation des oeufs et à l'élevage d'alevins.
Grâce à son approvisionnement en eau de source, la production d'oeufs et d'alevins exempts de maladie peut y être envisagée.
C'est à cette station que la majorité des géniteurs sera gardée, inté- grant ainsi cette production à celle de la station piscicole de Lac-des- Écorces ;
— la station piscicole de Lac-des- Écorces consacrera ses équipe- ments à la production des espèces d'eau froide (salmonidés : indigè- nes ou naturels) ;
— la station piscicole de Baldwin af- fectera une partie de ses équipe- ments à la production de Touladi, de Ouananiche de lignée domes- tique et d'espèces d'eau fraîche
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(Maskinongé, Doré, Achigan à pe- tite bouche) tandis que l'autre ser- vira à la recherche et au dévelop- pement des techniques d'élevage de ces dernières espèces ;
— la station piscicole du Lac Banville ne sera utilisée qu'aux fins d'incu- bation des oeufs en raison de la température de l'eau trop froide pour les autres activités de produc- tion ;
- les stations piscicoles de Tadous- sac, Anse-Pleureuse et Gaspé se- ront affectées à la production de Saumon et de Ouananiche de li- gnée indigène ou naturelle ;
— la station piscicole de Baie-Trinité sera opérée avec la collaboration d'un organisme du milieu pour la production de saumons et / ou le développement de techniques d'é- levage.
■ Recherche et développement La recherche et le développement prennent une place tout aussi impor- tante que la production dans les sta- tions piscicoles gouvernementales.
L'amélioration des techniques d'éle- vage, la gestion piscicole, la prophy- laxie, la reproduction, la génétique et les techniques de déversements cons- tituent autant de sujets qu'il faut continuellement explorer pour amélio- rer la production, la qualité des pois- sons et le taux de survie après les déversements.
Compte tenu que le milieu universi- taire ne possède pas les équipements appropriés pour effectuer la recherche appliquée dans le secteur piscicole et que l'entreprise privée ne dispose généralement pas des ressources monétaires requises à cette fin, le MLCP est le mieux placé avec ses équipements et son personnel pour assumer le rôle de chef de file en ma- tière de recherche et de développe-
ment du secteur piscicole. Le MLCP continuera donc son action dans ce domaine en favorisant particulière- ment les travaux portant sur les tech- niques d'utilisation de l'eau (réchauf- fement, recirculation, désinfection, fil- tration...), les mesures sanitaires (vac- cin, traitement...), les techniques de reproduction (reconditionnement, sélection génétique, photopériode...), les techniques de gestion et les méthodes d'évaluation des déverse- ments. Il s'associera avec les organis- mes de recherche pour leur confier, à contrat, certains travaux de cette na- ture tout en leur facilitant l'accès à ses équipements piscicoles.
■ Rôle de chef de file auprès des partenaires
Compte tenu de son rôle de chef de file auprès de ses partenaires, le MLCP doit maintenir une expertise en matière d'élevage et de déversement de poissons. Les stations piscicoles gouvernementales se justifient d'au- tant plus qu'elles permettent d'ac- quérir cette expertise de qualité que le MLCP pourra transférer à ses parte- naires pour les impliquer dans les pro- jets de restauration et de maintien des populations de poissons. L'utilisation des techniques de pointe, que ce soit pour l'élevage ou le déversement, constitue un élément moteur dans le milieu. Même l'entreprise privée peut profiter du développement des tech- niques, car elle sera incitée à les adopter afin d'atteindre l'excellence dans sa production piscicole.
Le MLCP favorisera son association avec les organismes publics qui ont pour objectifs la restauration, l'amélio- ration et le développement des plans d'eau publics. Il assistera aussi le secteur privé dans ses projets d'éle- vage et de déversements de poissons en lui transférant la technologie nécessaire à une meilleure producti- vité et à une meilleure rentabilité.
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■ Éducation et information
Les stations piscicoles sont aussi un outil d'information et d'éducation du public. Les visiteurs qui voient les équipements piscicoles et les pois- sons en bassin prennent conscience des efforts qui sont déployés pour conserver et maintenir la ressource faune. Comme il n'est pas toujours souhaitable de laisser libre accès aux visiteurs à un site de production de poissons à cause des stress créés et des mortalités qui s'ensuivent, il est peu probable que l'entreprise privée développe ce volet.
En raison de sa mission sociale, le MLCP utilisera les moyens appropriés pour atteindre ces objectifs d'informa- tion et d'éducation, tout en mainte- nant un accès contrôlé des visiteurs dans les stations piscicoles gouverne- mentales.
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ÔLES DES PARTENAIRES ET DU SECTEUR PRIVÉ
■ L'élevage en étang artificiel
Cette activité a déjà cours dans les régions de l'Estrie et de Québec. Elle permet la production de certaines espèces de poissons à un coût minime en collaboration avec des organismes du milieu impliqués dans le secteur faune.
Le programme d'élevage de poissons en étang devrait progressivement être élargi aux autres régions et prendre plus d'ampleur pour impliquer davan- tage les usagers dans l'amélioration de la ressource faune. Dans le cadre de ce programme et selon les dis- ponibilités de la production, le MLCP fournira aux organismes agréés les poissons pour les fins d'élevage en étang. Il les assistera techniquement en les conseillant sur les méthodes d'élevage et les mesures sanitaires à pratiquer en pisciculture. L'utilisation des poissons ainsi produits devra toutefois s'inscrire dans un pro- gramme concerté d'aménagement des plans d'eau de chacune des régions.
■ L'élevage en ruisseau pépinière Bien que cette technique de produc- tion soit peu développée au Québec, elle présente des avantages, notam- ment, pour conserver la rusticité des poissons en les rapprochant le plus possible des conditions de vie du mi- lieu naturel. Cette activité permettrait aussi de mettre les partenaires à con- tribution dans l'amélioration de la res- source faune.
■ L'utilisation d'équipements piscicoles légers
Pour augmenter l'offre de poissons d'élevage, certains équipements lé- gers pourront être développés et ins-
tallés. Ils ont pour avantage d'être moins coûteux qu'une station piscicole traditionnelle et d'être déplacés à vo- lonté selon les besoins d'élevage. À titre d'exemple, nous pouvons men- tionner les incubateurs d'oeufs de Doré jaune établis à proximité des plans d'eau aménagés ou l'installation de quelques bassins en bordure d'une rivière pour la croissance des pois- sons. Ces équipements peuvent être opérés par des organismes du milieu et ainsi faire participer les usagers à l'amélioration de la faune.
Ces deux dernières activités feront cependant l'objet de travaux de re- cherche et de développement afin de mieux préciser leur faisabilité et leur rentabilité avant de les élargir aux organismes du milieu.
■ Les pisciculteurs privés
L'industrie piscicole privée produit principalement la Truite arc-en-ciel, la Truite brune et l'Omble de fontaine de lignée domestique d'une qualité com- parable aux poissons produits dans les stations piscicoles gouvernemen- tales. Pour combler les besoins en poissons de ces espèces, le Ministère se tournera progressivement vers l'entreprise privée. En conséquence, nous dégagerons des espaces subs- tantiels dans nos établissements pis- cicoles afin de produire d'autres espèces ou lignées de poissons que nous ne trouvons pas sur le marché.
Du même coup, nous favorisons le développement du secteur piscicole privé grâce à l'ouverture d'un nouveau marché. D'autres espèces ou lignées de poissons pourraient éventuelle- ment provenir du secteur privé lors- que celui-ci en maîtrisera les tech- niques d'élevage et les produira.
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ONCLUSION
Le réseau des stations piscicoles du MLCP a sa raison d'être dans le secteur piscicole pour produire, en partie, les poissons nécessaires à la restauration des populations des plans d'eau publics, pour effectuer les travaux de recherche et de développe- ment relatifs aux techniques d'éle- vage, pour assurer le rôle de chef de file auprès des partenaires et pour in- former le public dans ce domaine.
Le réseau gouvernemental n'est cependant pas le seul à produire des poissons. Aussi, le MLCP a-t-il avan- tage à mettre à contribution l'entre- prise privée et les organismes du mi- lieu pour l'aménagement de la faune, par l'achat de poissons auprès des pisciculteurs privés et, par l'applica- tion de programmes coopératifs.
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Loisir, Chasse et Pêche OUI Québec
