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Les lignes de Bouaké-La-Neuve 2014 N 5 LE DIAGNOSTIC TERRITORIAL DANS UN CONTEXTE DE SOCIETE DE L INFORMATION

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70 LE DIAGNOSTIC TERRITORIAL DANS UN CONTEXTE DE SOCIETE DE

L’INFORMATION

LOUKOU Alain François

Département de Géographie

Université Alassane Ouattara de Bouaké alain_loukou@hotmail.com

RESUME

Les repères classiques dont s’inspirent traditionnellement les collectivités territoriales pour réaliser la tâche de développement local qui leur incombe sont toujours en vigueur partout dans le monde. Néanmoins, eu égard au rôle croissant des Technologies de l’Information et de la Communication (TIC) dans les stratégies de développement, ces repères peuvent apparaître inadaptés dans la société de l’information qui est le corollaire de ces technologies. En effet, la société de l’information impose progressivement un nouveau modèle de développement fondé sur la nécessité de la prise en compte des TIC dans les stratégies de développement à toutes les échelles spatiales. Dans un tel contexte, les acteurs du développement local se trouvent confrontés à des défis majeurs sous les effets conjugués des évolutions technologiques, de la réorganisation administrative des territoires, de l’exigence de nouveaux services exprimés par les populations et les entreprises, de la mondialisation des échanges. Aussi, tout en présentant le contexte d’évolution du système des activités partout dans le monde, cet article vise-t-il à améliorer les repères traditionnels disponibles. Pour ce faire, il cerne d’abord les tendances nouvelles du diagnostic territorial, puis propose une démarche de réalisation adaptée au contexte actuel sans pour autant renier les autres actions de développement.

Mots clés : Diagnostic territorial, développement local, TIC, société de l’information, numérique

ABSTRACT

The conventional references to which the territorial communities use to refer to conduct their task of the local development are still current all over the world. However, considering the increasing role of Information and Communication Technologies (ICT) in the development strategies, these references may appear unsuitable in the information society resulting from these technologies. In fact, the information society progressively impose a new type of development based on the necessity to take into account the Information and Communication

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71 Technologies in the development methods for all spatial scales. In such a context, the local development protagonists are confronted to major challenges resulting from the combined actions of the technological advancement, the administrative reorganization of the territories, the demand of new services from the populations and the companies, the globalization of exchanges. Also, while presenting the evolution context of the activities system all over the world, this article is aiming at improving the usual references. To do so, it surrounds the new trends of the territorial diagnosis, and then proposes a suitable method of realization for the current context without getting rid of the other actions of development.

Key words: territorial diagnosis, local development, ICT, information society, digital

INTRODUCTION

Pour qu’ils soient viables et utiles aux populations, les projets de développement à l’échelle locale doivent reposer sur des diagnostics territoriaux qui permettent de déterminer les problèmes spécifiques de développement ainsi que les besoins réels des populations. Un diagnostic territorial présente les problématiques et enjeux de développement d’une collectivité donnée (région, département, ville, quartier, etc.). C’est donc avant tout un recueil de données qualitatives et quantitatives pour établir un jugement. Le jugement devient la base de l’action à préparer. Jusqu’à une époque relativement récente la plupart, sinon tous les projets de développement local en Afrique, reposaient sur des mini-infrastructures telles que les pompes à eau villageoises, les écoles, les centres de soins de santé, etc. Même les projets d’installation de panneaux solaires pour alimenter un village en électricité étaient rares. Plus rares encore, voire inexistantes, étaient les actions de développement local reposant sur des projets à base de Technologies de l’Information et de la Communication (TIC). Ce désintérêt manifeste vis-à-vis des TIC se justifiait par le contexte d’alors qui ne permettait pas de les envisager comme des outils significatifs de développement. Mais, les changements majeurs intervenus dans le fonctionnement de la société et l’économie sous les effets conjugués de l’émergence des TIC, de l’exigence de nouveaux services exprimés par les habitants, de la nécessaire redéfinition de la relation citoyenne de proximité, de la mondialisation des échanges commerciaux, etc. amènent à revoir les stratégies de développement territorial. En l’occurrence, les collectivités territoriales doivent chercher à souscrire à des plans de développement à forte valeur ajoutée numérique pour conférer de l’attractivité et de la dynamique à leurs territoires.

Dans cette recherche, nous présenterons dans un premier volet, le concept de diagnostic territorial comme un outil au service du développement. Dans un deuxième, nous articulerons ce

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72 concept aux TIC en vue de montrer l’évolution des repères dans le processus du développement local tenant compte du contexte de la société de l’information et du numérique qui affecte la pratique du développement.

1 - Le diagnostic territorial : un outil au service du développement local

Il est admis que dans le cadre d’une démarche de développement local à l’échelle d’une collectivité, le diagnostic territorial est une analyse de la réalité locale servant à orienter la vision et l’action. Cette section vise à présenter, dans un premier temps, la problématique du développement local et dans un second temps, à définir les fonctions et les objectifs du diagnostic territorial destiné à servir le développement local.

1- La problématique du développement local

Pour une question de cohérence dans la démarche scientifique, on ne peut pas parler de diagnostic territorial sans évoquer au préalable la problématique du développement local qui justifie le diagnostic territorial lui-même.

Une synthèse de différentes monographies sur le développement local offre la définition qui suit (Loukou, 2009) : Le développement local, parfois appelé développement à la base, est une politique de développement socioéconomique appliquée à un territoire donné, et principalement menée par des acteurs locaux. Le développement local vient en complément des mesures macroéconomiques et des grands projets souvent difficiles et longs à mettre en œuvre.

Les objectifs de la démarche adoptée sont à la fois économiques et sociaux, c’est-à-dire qu’ils consistent en l’amélioration des conditions de vie des populations locales.

Le développement local relève d’un principe simple, suivant lequel le développement d’un territoire ne se décrète pas de l’extérieur. Il ne peut se construire durablement que si la population et les acteurs politiques de ce territoire sont eux-mêmes porteurs d’une ambition et s’ils sont capables de se projeter dans l’avenir en s’impliquant véritablement dans leur développement. Cela suppose une réelle cohésion1 entre des hommes politiques locaux qui partagent des intérêts et enjeux communs. Le succès de tout développement local repose en grande partie sur cette forme de dynamique locale, celle-ci étant perçue comme un investissement dans la solidarité, le dialogue et la vision commune au service du progrès et du

1 En Afrique, principalement, l’absence de cohésion tant au niveau national qu’au niveau local entre les fils et les filles du pays ou de la région constitue généralement une terrible pesanteur aux processus de développement.

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73 bonheur d’un territoire. Les expériences aboutis de développement local montrent en effet que plus les visions et enjeux sont partagés, plus la dynamique est renforcée dans la durée et ses effets ressentis par l'ensemble de la population concernée. Cet investissement-là est immatériel (par opposition à l’investissement matériel ou financier). Il est tout aussi important que le premier. C’est même un préalable. Dans cette logique, il convient, par ailleurs, de souligner cet autre principe suivant lequel ce ne sont pas nécessairement les ressources du territoire qui créent les projets viables de développement mais plutôt les projets bien élaborés et adaptés qui permettent de mettre en valeur les ressources nécessaires au développement du territoire. En Afrique, la réflexion classique sur les problématiques de développement n’intègre pas généralement cette dimension de la question, et l’on pense qu’il suffit simplement de disposer de ressources naturelles en abondance pour engendrer le développement. Si tel était le cas, beaucoup de pays ou de régions en Afrique seraient très développés tant les ressources naturelles sont souvent disponibles; ce qui, à l’observation, n’est évidemment pas le cas (Loukou, 2009). Il n’y a pas d’action efficace et durable de développement qui ne soit au préalable fondée sur une réflexion et une vision stratégiques puissantes ou sur des projets bien élaborés. Ces stratégies, projets et actions, pour être dynamiques et porteurs, doivent être conçus et entrepris dans la cohésion et la durée. L’investissement immatériel comme, au demeurant, le potentiel humain, sont un préalable au développement.

Le développement local est une forme de développement qui doit inventer son modèle socioéconomique propre à travers des stratégies spécifiques. En l’occurrence, des personnes ou des groupes de personnes dans une société locale doivent avoir la volonté de modifier une situation initiale, de changer les choses existantes. Cela suppose d'avoir conscience d'un problème, d'une carence, d’une évolution (technologique, sociale, économique, etc.). Le point de départ de cette réflexion est bien souvent provoqué par une volonté de rupture dans l'ordre habituel. Cela peut découler de différentes causes : mauvaise politique de l’aménagement initial du territoire, marginalisation politique ou économique, changements politiques locaux, initiatives locales qui ont de la peine à s'affirmer, expérience enrichissante vécue à l’étranger, guerre civile, filière agricole sinistrée, fermeture d’une usine, etc.

La problématique du développement local ayant été analysée pour une question de cohérence de la démarche, il convient d’évoquer à présent la question du diagnostic territorial lui-même qui constitue le fondement de cet article.

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74 2- Le diagnostic territorial (DT) en question

2.1. Définition, objectifs et fonctions du diagnostic territorial

Par définition, un diagnostic territorial présente les problématiques et enjeux de développement d’une collectivité donnée (région, département, ville, quartier, etc.). C’est donc avant tout un recueil de données qualitatives et quantitatives pour établir un jugement. Le jugement devient la base de l’action à préparer. En d’autres termes, le diagnostic territorial est un état des lieux qui recense, sur un territoire donné, les problèmes, les forces, les faiblesses, les opportunités, les menaces, les attentes des habitants, les enjeux socioéconomiques ou environnementaux, etc. (Jeune Chambre Économique Française, 2011).

Il est important que l’état des lieux soit fiable et actualisé afin de disposer d’une vision synthétique du territoire. Le diagnostic doit fournir des explications sur l’évolution passée et des appréciations sur l’évolution future du territoire en question. En tant qu’élément d’un projet de développement territorial, « il est essentiel que le diagnostic soit problématisé, c’est-à-dire qu’il doit permettre de mettre en évidence les forces et les faiblesses du territoire, ainsi que les menaces et les opportunités qui se présentent à lui. Il doit donc être dynamique en mesurant les tendances à l'œuvre et les évolutions possibles du territoire », selon HAL-SHS (Sciences de l’Homme et de la Société), en ligne. Partant, le diagnostic territorial constitue une phase primordiale dans la construction du projet de territoire. Il constitue aussi une forme possible d’adaptation aux conséquences de la mondialisation. En effet, face à la redoutable concurrence entre les pays, il permet la mobilisation de ressources spécifiques aux territoires, qui vont lui permettre de se différencier sur l’échiquier mondial. Ses formes sont variées, à des échelles géographiques différentes selon la nature des territoires qui peuvent correspondre à une région, à une commune, à des villages voire à des quartiers urbains.

Le diagnostic territorial remplit généralement trois fonctions : a) orienter les prises de décision ; b) constituer un référentiel pour le suivi d'un plan d'action ; c) favoriser la cohésion sociale au service du développement local (DL). Pour y arriver, il est indispensable d’atteindre le triple objectif de mobiliser les parties prenantes (i), de connaître l’état des composantes de la collectivité (ii) et de comprendre les enjeux locaux (iii).

Le constat et la pratique indiquent que les réflexions menant au diagnostic reposent d'une part sur un pilier technique qui s'appuie sur des faits tirés de sources objectives et, d'autre part, sur un pilier participatif qui lui repose plutôt sur des perceptions tirées de l'expérience des intervenants locaux. Le diagnostic territorial devra par ailleurs s’intégrer, le cas échéant, au

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75 cadre global d’aménagement du territoire ou de politique nationale de développement des territoires.

On admet généralement que le diagnostic territorial doit être compris comme l’articulation entre une situation de départ, un but et un chemin pour l’atteindre (OTeN2, 2006).

Appliqué au territoire, cela signifie que l’objectif essentiel est d’assurer une bonne adéquation entre le but défini par les acteurs et les ressources dont ils disposent, que ce soit au niveau humain, financier ou technique. Enfin, il convient de savoir que le principe même d’effectuer un diagnostic territorial n’est pas neutre. Il obéit à une vision stratégique des problèmes de développement. Si par exemple, l’on décide de diagnostiquer les problèmes de difficultés ou d’inégalités d’accès aux Technologies de l’Information et de la Communication (donc la question de la fracture numérique3) dans la commune de Bouaké (ville du centre de la Côte- d’Ivoire), c’est que l’on estime que les TIC sont des instruments d’aménagement du territoire et donc de développement local. Il peut s’agir d’une tout autre problématique de développement : environnement, adduction d’eau, centre de santé, école, logement, transport, électrification, etc.

Dans tous les cas, si l’on ignore consciemment ou inconsciemment ces problèmes dans le diagnostic (surtout s’ils sont réels et urgents) ils risquent de ne pas être pris en considération dans la politique de développement local ou d’aménagement du territoire.

La section qui suit indique la méthodologie à adopter pour conduire un diagnostic territorial efficace. Elle indique également l’utilité opérationnelle de cette méthodologie.

2.2. Méthodologie et utilité du diagnostic territorial

De façon générale, un diagnostic territorial repose sur une méthodologie presque universelle, désignée en français par le sigle AFOM (Atouts ; Faiblesses ; Opportunités ; Menaces). En anglais, on parle de méthode SWOT (Strengths ; Weaknesses ; Opportunities ; Threats).

Les Atouts (Strengths) correspondent aux facteurs positifs internes du territoire.

Les Faiblesses (Weaknesses) correspondent aux facteurs négatifs internes du territoire.

2 Observatoire des Territoires Numériques

3 La fracture (ou fossé) numérique traduit l’inégale répartition des ressources en Technologies de l’Information et de la Communication au sein de la population ou d’un territoire donné. De ce fait, les populations et les territoires touchés par cette inégalité ne bénéficient pas de façon homogène des opportunités diverses de développement qu’offrent ces outils : services de proximité, actions en temps réel, facilitation de la gestion des activités, etc. Dans cette optique, la fracture numérique constitue, dans le contexte de la société de l’information, un réel obstacle au développement

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76 Les Opportunités (Opportunities) correspondent aux facteurs positifs externes au territoire.

Les Menaces (Threats) correspondent aux facteurs négatifs externes au territoire.

Une analyse AFOM permet d’élaborer un cadre stratégique d’actions. Les démarches participatives n’étant pas très ancrée dans les habitudes des différents acteurs du développement (en Afrique notamment), il convient d’anticiper les résistances et les obstacles, tout en identifiant les points d’appui potentiels.

Une analyse AFOM se conduit donc par deux sortes de diagnostics :

 un diagnostic interne destiné à identifier les atouts et les faiblesses de l'entité analysée,

 un diagnostic externe qui identifie quant à lui les opportunités et les menaces présentes sur le territoire et qui pèsent sur l'entité analysée.

Si en général les concepteurs, les organisateurs d’un projet territorial ont une certaine prise sur l’environnement interne, en revanche, ils ne peuvent pas intervenir directement sur l’environnement extérieur. En effet, grâce aux résultats de l’analyse, ils peuvent connaître les forces à entretenir et les faiblesses qu’il faut pallier. En revanche, ils doivent composer avec (faire avec) les opportunités et les menaces qui leur échappent le plus souvent.

Une analyse AFOM est généralement représentée sous forme d’une grille comme celle-ci :

Facteurs Positifs Négatifs

Internes au territoire Liste des principaux atouts Liste des principales faiblesses

Externes au territoire Liste des principales

opportunités Liste des principales menaces

L’approche AFOM peut être utilisée soit comme un outil générique d'analyse, soit pour examiner comment une organisation pourrait traiter tel problème ou tel défi spécifique. Le but de l'approche est de prendre en compte dans la stratégie, à la fois les facteurs internes et externes, en maximisant les potentiels des forces et des opportunités et en minimisant les effets des faiblesses et des menaces. L’expérience montre qu’une bonne analyse doit tenir compte de différentes temporalités (court, moyen ou long terme). En outre, il faut bien être conscient que l’environnement interne, comme l’environnement externe évoluent. L’analyse n’est donc pas figée et définitive ; elle doit être remise à jour régulièrement. Le diagnostic permet d’identifier un certain nombre d’actions pouvant être engagées par les acteurs locaux. Ces actions varient selon les territoires et les besoins de leurs populations et entreprises. Elles sont également

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77 fonction des évolutions et contextes économiques et technologiques globaux. Dans ces conditions, on ne peut pas systématiquement appliquer à un territoire B le diagnostic mené initialement sur un territoire A. Sauf si les réalités et contextes socioéconomiques démontrent une similitude incontestable des cas.

Dans son application courante aux questions de développement, le diagnostic territorial a longtemps ignoré les Technologies de l’Information et de la Communication. Cependant, les changements récents intervenus dans la société et l’économie sous les effets conjugués de l’univers numérique, de l’exigence de nouveaux services exprimés par les habitants et les entreprises, de la mondialisation des échanges commerciaux, etc. amènent à réorienter les stratégies de développement territorial et à prendre en compte ces technologies dans les diagnostics territoriaux. La section qui suit tente de montrer comment faire un diagnostic territorial basé sur les TIC.

2 - Le diagnostic territorial basé sur les Technologies de l’Information et de la Communication

Si les repères classiques dont s’inspirent traditionnellement les collectivités pour réaliser la tâche de développement local sont toujours en vigueur dans de nombreux pays, il convient toutefois de reconnaître qu’eu égard au rôle croissant des TIC dans les stratégies de développement, ces repères peuvent apparaître inadaptés à l’ère du numérique. Aussi, tout en présentant le contexte global de l’évolution du système des activités autour des TIC, cette section vise-t-elle à améliorer les repères traditionnels disponibles en cernant les éléments nouveaux du diagnostic et en proposant une démarche de réalisation qui soit adaptée au contexte actuel sans pour autant renier les actions traditionnelles de développement.

2.1. Le contexte de la société de l’information impose la prise en compte des TIC dans le diagnostic territorial

Les démarches de diagnostic territorial visent à permettent aux autorités locales et acteurs du développement d’établir en concertation une vision consensuelle de leur avenir et de prévoir ensemble des actions pour favoriser l’atteinte de cette vision. Dans cette perspective, il importe que tous soient suffisamment au fait des évolutions technologiques qui commandent parfois les processus de développement aux différentes échelles géographiques. Cela permet de prendre en compte les innovations technologiques dans le diagnostic territorial et le développement local.

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78 De nos jours, les facteurs importants de productivité et de compétitivité des différents secteurs d’activités ont migré vers la maîtrise de l’information : marchés financiers, accès aux sources d’appui technique et financier, accès aux données physiques et géographiques (climat, sols, etc.), liens avec le monde de la recherche scientifique (Recherche et Développement : R&D). Or la capacité d’accéder à ces volumes d’information et de les manipuler à volonté suppose de disposer d’équipements performants en TIC pour autoriser ces processus. Par ailleurs, la gestion efficace et la performance des administrations et des entreprises de service ; les problèmes de santé et d’éducation deviennent largement tributaires de la capacité pour les acteurs impliqués d’accéder à l’information et aux connaissances, de les traiter ou de les communiquer rapidement (sinon en temps réel). C’est à juste titre que l’Union Internationale des Télécommunications (UIT) note que les équipements et les services de télécommunications sont non seulement le produit de la croissance économique, mais aussi une condition préalable au développement. Au regard de tout cela, l’on peut affirmer que l’architecture et le fonctionnement de l’économie mondiale reposent dorénavant sur le couple formé par l’information et les TIC. Au même titre que les matières premières, le capital et le travail, l’information ainsi que les réseaux et systèmes modernes de communication qui la véhiculent sont aujourd’hui une ressource qui concourt à la production de biens et services, et donc au développement.

Dans la définition des stratégies de développement local, il importe donc d’être parfaitement conscient de l’évolution des tendances et perspectives induites par l’avènement des TIC et de la société de l’information, ces nouveaux catalyseurs de développement. Le fait est que très souvent ces tendances sont ignorées dans les routines et pratiques du processus de développement en Afrique. Et pourtant, il suffirait parfois qu'un chercheur, un entrepreneur, un homme politique de retour dans son pays après un voyage académique (colloque, congrès, etc.) ou professionnel à l'étranger partage ses expériences et ses vues sur les politiques et actions de développement observées ailleurs pour offrir de nouvelles visions et opportunités en matière de développement. À la lumière de son expérience et selon son degré de conviction, il peut aider à impulser au niveau national ou local un autre regard, un esprit critique, un désir de changement en matière de progrès.

L’attractivité, la compétitivité et la dynamique des territoires reposent de plus en plus sur les Technologies de l’Information et de la Communication. Ces outils constituent un facteur déterminant de redéfinition des logiques de localisation des activités économiques et des

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79 populations ici ou là ainsi que d’insufflation de nouvelles perspectives de développement aux territoires. Les Technologies de l’Information et de la Communication peuvent constituer des facteurs d’attractivité, de valorisation et de développement des territoires en Afrique. Valoriser un territoire, c’est littéralement lui conférer de la valeur aux yeux des populations, des entreprises, des investisseurs et même des dirigeants politiques de sorte qu’ils aient envie d’y aller, d’y travailler, d’y résider, d’y investir. Or une des meilleures façons de donner de la valeur à un territoire consiste à le rendre attractif. L’attractivité d’un pays ou d’un territoire est sa capacité à attirer des opérateurs économiques et des capitaux (étrangers ou nationaux) de façon durable à des fins d’industrialisation, de modernisation, de progrès et donc de développement.

C’est le fruit d’actions souvent entreprises dans la durée. Certes, avant toute chose, les investisseurs recherchent un environnement politique et social paisible ; un cadre juridique des affaires favorable ; une disponibilité en ressources naturelles et humaines ; un environnement socioéconomique porteur. Toutefois, compte tenu des mutations économiques et technologiques en cours, les opérateurs économiques, notamment ceux venant de l’étranger, accordent de plus en plus une importance particulière aux équipements de réseaux et services de télécommunications du pays ou du territoire concerné. En effet, dans une économie de plus en plus globalisée et numérique il est vital pour tout opérateur économique ambitieux de disposer d’infrastructures de réseaux de télécommunications performantes et fiables, indispensables pour garder, en temps réel, les relations d’affaires avec les partenaires extérieurs. Dans ces conditions, le rôle des Technologies de l’Information et de la Communication dans la construction de l’attractivité d’un pays ou d’un territoire est mesurable à deux niveaux : au niveau des facteurs diffusants4 et au niveau des facteurs structurants. Ces différents facteurs influent à leur tour sur la richesse et donc sur le développement national ou local.

Il s’agit donc de montrer que la structure et le fonctionnement des économies dynamiques reposent désormais en grande partie sur les Technologies de l’Information et de la Communication.

L’analyse qui précède montre, d’un point de vue de la réflexion théorique, que la structure et le fonctionnement des économies dynamiques reposent désormais en grande partie

4 Le facteur diffusant (ou facteur direct) des TIC consiste en la création directe de progrès économique et d’emplois à travers les activités d’équipement, de service et de manufacture (quand ces dernières existent). On parle dans ce cas d’output, c’est-à-dire de rendement. Le facteur structurant (ou facteur indirect) des TIC consiste quant à lui en la stimulation du dynamisme des autres secteurs d’activités. On parle ici d’input, car dans le cas-ci les TIC agissent comme des intrants de production.

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80 sur les Technologies de l’Information et de la Communication. Ce qui montre à l’évidence que ces outils peuvent être utiles dans le développement local et donc qu’ils méritent de figurer valablement dans le cadre d’une démarche de diagnostic territorial aujourd’hui. Pour autant, dans un tel cadre, il convient d’argumenter de façon plus pragmatique si l’on veut enlever l’adhésion des acteurs locaux qui, face aux «priorités classiques»5 de développement, ne voient pas toujours la nécessité d’investir conséquemment dans les TIC.

2.2. Réussir un diagnostic territorial fondé sur les TIC en Afrique : la force des arguments pour convaincre

Dans le contexte africain, envisager les TIC comme support potentiel de développement dans une politique de développement territorial suppose d’argumenter efficacement sur leur pouvoir à contribuer au développement. Beaucoup de décideurs locaux, peu sensibilisés au paradigme de la société de l’information et encore confrontés à « leurs priorités classiques » de développement, ont du mal à percevoir le rôle des TIC dans le développement.

En tout état de cause, cette démarche peut être décomposée en trois étapes qui vont de la nécessité de l’accès aux TIC à leur appropriation par les divers acteurs locaux en passant par leur intégration dans les pratiques économiques et sociales.

Étape 1 : la nécessité de disposer d’infrastructures de TIC

Mondialisation oblige, un territoire donné aura nécessairement besoin d’accéder convenablement aux TIC pour faciliter son ouverture sur le monde extérieur. Cette étape est caractérisée par le recensement des faiblesses et atouts du territoire en équipements et services performants de TIC. Le diagnostic va permettre (à court, moyen ou long terme) de pallier les carences éventuelles par la mise en place ou le renforcement d’infrastructures modernes de télématique. Le diagnostic peut par ailleurs permettre de renforcer l’existant (les acquis) en matière de réseaux et services TIC. Au regard des mutations significatives intervenues dans le fonctionnement de l’économie et de la société contemporaines, si un élu local veut vraiment attirer ou maintenir des entreprises sur son territoire, il a intérêt à éviter de se situer dans une logique d’État providence où il croirait que c’est l’État central qui doit tout penser et tout décider à sa place, assurer toutes les prestations à ses administrés et même tout faire pour attirer des entreprises dans sa localité à travers les politiques d’aménagement du territoire et de

5 Routes, écoles, centres de santé, logements, adduction d’eau potable, électricité, etc.

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81 décentralisation6. Qu'on le veuille ou non, les territoires sont désormais dans l’obligation de se situer dans une logique de compétition entre eux. Or aujourd’hui l’un des facteurs clés de l’attractivité et de la compétitivité des territoires réside incontestablement dans les enjeux et dans les vertus des TIC. Malheureusement les élus locaux africains semblent insuffisamment sensibilisés à cette nouvelle donne. Certes, cette compétition doit se dérouler dans de bonnes conditions. Et c'est tout naturellement le rôle d'une politique nationale d'aménagement du territoire de donner à chaque territoire le maximum de chances pour garder ses entreprises et en attirer de nouvelles. En cela, la politique nationale d'aménagement du territoire conditionne la justice sociale et il est impératif que chaque pays définisse une politique d'aménagement du territoire forte. Mais en définitive, c’est fondamentalement l’action locale qui sera le moteur du développement des territoires.

Une condition indispensable pour avoir une offre territoriale attractive et performante repose sur une bonne irrigation du territoire en réseaux variés de communication. Il n'y a pas de politique viable de développement local sans une politique d'infrastructures. En dépit de ses nombreuses faiblesses, il faut bien reconnaître que la politique d'aménagement du territoire en Afrique a généralement bien intégré cette dimension du développement. Seulement, celle-ci a été trop longtemps fondée sur le développement du réseau routier (du reste fort peu développé) au détriment des autres systèmes, notamment les télécommunications longtemps perçues comme intrinsèquement inaptes au développement.

De ce point de vue, l’on peut bien remarquer les effets de distorsion sociale, économique et territoriale que crée la route en Afrique. Les opérateurs économiques et les populations (les fonctionnaires singulièrement) ont tendance à marginaliser les territoires où il n’y a pas une bonne offre en réseaux routiers. La fracture numérique, qui est la discrimination en offre de réseaux et services innovants de TIC, risque de reproduire à l’identique ce schéma d’attitude. Pour éviter cela, la connexion aux systèmes de communication électronique les plus performants est aujourd'hui une nécessité pour les pays africains malgré leurs priorités classiques. Le haut débit en données, à défaut du très haut débit, sera dans l’avenir l’une des conditions indispensables de la localisation des activités et des populations. On n'imagine pas

6La décentralisation (perçue comme stratégie de développement local) prônée aujourd’hui un peu partout sur le continent africain, si elle constitue un facteur d’autonomie de gestion des collectivités à travers le transfert des compétences, n’est généralement pas suivie du nécessaire transfert de ressources, ce qui en limite fort malheureusement les ambitions. Elle ne fait donc pas véritablement la promotion, en tout cas pas pour l’instant, du développement local en Afrique. Une décentralisation purement juridique et administrative ne produit que très difficilement du développement local.

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82 une entreprise importante s'implanter dans une région si elle n’est pas assurée de disposer d'une connexion rapide et fiable aux systèmes de transfert de données. Les technologies numériques de communication facilitent la gestion des activités des entreprises tout comme celles des populations et leur apporte des services utiles. De la sorte, elles renforcent l'attractivité des territoires qui en sont équipés en créant ou en maintenant des activités et des emplois. Ailleurs (en Europe), les collectivités ont bien compris cela qui, à travers des politiques de communautarisation ou de mutualisation se regroupent au sein de projets de développement d’infrastructures.

Des opérateurs de télécommunications, en synergie avec les collectivités locales (si les législations nationales l’autorisent, comme c’est par exemple le cas dans l’Union Européenne) peuvent déployer des solutions alternatives peu onéreuses et souples d’installation pour apporter le haut débit dans des zones non encore couvertes. La maturation croissante des technologies rend les options technologiques et structurelles de plus en plus claires et aisées pour éviter d’installer des équipements inadaptés aux contextes locaux comme cela a souvent été le cas par le passé pour d’autres types d’infrastructures et même pour les télécommunications. La réduction des zones blanches7 par le haut débit de flux de communications numériques devrait être l’un des objectifs partagés des différents opérateurs de télécommunications et des collectivités locales pour offrir aux acteurs économiques et à une frange importante des populations du continent l'accès à des services fiables et variés de télécommunication nécessaires à leurs besoins.

Les Technologies de l’Information et de la Communication (TIC) constituant un facteur déterminant du développement et de la compétitivité des territoires, tout projet de développement local devrait désormais procéder à un diagnostic territorial portant sur les infrastructures et les besoins en communications électroniques du territoire concerné. Dans cette perspective le diagnostic territorial peut viser à dresser un état de la situation du territoire dans les domaines suivants : couverture du territoire en téléphonie mobile cellulaire, en connexion Internet, en télévision, en radiodiffusion sonore, etc. Cet état permet ainsi de fournir la base nécessaire de connaissances à la réflexion prospective.

7 Une zone blanche est un secteur géographique qui n’est pas (ou est mal) desservi par un service de communication électronique. On distingue généralement les zones blanches pour la téléphonie mobile (zones non couvertes par les réseaux mobiles) et les zones blanches pour l’accès haut débit à l’Internet (zones non desservies par les réseaux haut débit fixes ou mobiles). Par exemple, la ville de Bouaké compte (en 2013) de nombreuses zones blanches pour la téléphonie mobile cellulaire et l’accès à l’Internet fixe et mobile.

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83 Aujourd’hui, toute planification stratégique du développement, à l’échelle nationale comme locale, serait vouée, à moyen ou à long terme, à l’échec, si elle n’intègre8 pas suffisamment la dimension TIC. Une des solutions globales se trouve dans le volontarisme dont voudront faire preuve les élus locaux dans l’actualisation des concepts et projets de développement de leurs territoires et dans l’invention des modes de financement des projets qui aideront à sortir des impasses budgétaires dans lesquelles les collectivités et même les États africains se trouvent généralement. Par ailleurs, les élus locaux doivent être fortement sensibilisés sur les enjeux de développement liés aux TIC et sur les dangers éventuels de la fracture numérique pour leurs territoires. Cela peut se faire à travers des séries de séminaires et de conférences à leur intention.

Étape 2 : intégration des TIC dans les pratiques économiques et sociales.

En tant qu’élément d’un projet de développement territorial, le diagnostic doit aussi indiquer qu’une fois les infrastructures en place, les gouvernants locaux doivent œuvrer à les faire intégrer dans les pratiques économiques des entreprises et dans les usages courants de l’administration et de la population du territoire en vue d’améliorer l’efficience du processus de développement. Sinon il n’aurait servi à rien de les mettre en œuvre. À ce stade, des blocages et résistances au changement peuvent freiner les évolutions attendues. On sait en effet qu’indépendamment des causes classiques de la fracture numérique que sont l’insuffisance des moyens techniques, le faible pouvoir d’achat des populations, les problèmes de compétences techniques, l’analphabétisme, etc. il y a aussi l’absence de volonté de certaines personnes et structures à adhérer à un paradigme (en l’occurrence la société de l’information et du savoir) dont elles ne comprennent pas encore bien la signification et les enjeux. Ces résistances peuvent simplement découler d’une hostilité naturelle à l’innovation et au changement. L’observation montre en effet que dans toutes les sociétés et à toutes les époques de l’évolution humaine il y a parfois des individus ou des groupes qui manifestent de la résistance naturelle vis-à-vis de tout ce qui est nouveau ou dont ils ont du mal à s’approprier la compréhension ou le fonctionnement.

En l’espèce, ceux-là aggravent sans le vouloir ou le savoir la fracture numérique. Cet aspect de l’analyse pose alors le problème non moins grave de la fracture de l’adhésion qui traduit l’idée

8 Dans le cadre du réseau de recherche-action eAtlas FAO (qui regroupe des chercheurs français et africains) auquel est associé l’auteur, une collaboration fructueuse est en train de se nouer avec les élus locaux africains pour les sensibiliser et les intéresser aux enjeux des TIC et de la société de l’information dans le développement.

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84 de refus par une catégorie de citoyens d’adhérer à un projet global de société dont ils n’ont pas une claire perception.

Étape3 : L’appropriation des TIC

Cette étape consiste en la capacité du pays ou du territoire (à travers ses entreprises, ses services administratifs et ses populations) à utiliser efficacement les TIC comme outils d’innovation, d’apport d’efficacité et de création de valeur ajoutée. Cela renvoie à des préoccupations comme la démocratisation des TIC, la qualité des équipements mis en place, l’accès à des services évolués, les compétences techniques individuelles, le degré d’autonomie dans l’usage. Avec l’appropriation, les TIC deviennent véritablement des outils de compétitivité, un avantage comparatif, et positionnent alors l’attractivité du pays ou de la région sur les acquis déjà capitalisés. Seulement, le fait est que jusqu’ici une frange importante de la population ainsi que de nombreuses structures ne savent pas ou ne peuvent pas tirer profit des nombreux avantages des TIC justement parce qu’elles sont encore dans l’incapacité d’accéder convenablement à ces instruments.

Dans le cadre d’un diagnostic territorial basé sur les TIC, les actions identifiées visent généralement à favoriser le développement des services TIC (diversité des offres de téléphonie mobile, d’Internet, de programmes de télévision, etc.), à anticiper le développement des réseaux optiques ou hertziens pour garantir un meilleur transport des masses de plus en plus importantes de données numériques de communication. Dans un contexte de société de l’information où populations et entreprises sont de plus en plus «gourmandes» en information (au sens anglo- saxon)9, ces actions permettent de dynamiser le développement du territoire concerné en s’appuyant sur l’aménagement numérique. L’aménagement numérique du territoire est le processus par lequel les acteurs publics améliorent les conditions d'accès aux ressources de la société de l’information et du savoir pour les populations, administrations10 et entreprises de ce territoire. Ces ressources concernent l’ensemble des technologies numériques de communication (ordinateurs, connexion Internet, téléphone, télévision, etc.).

9 Au sens anglo-saxon, l’information désigne aussi bien les données financières, économiques et sociales ; les connaissances ; les œuvres divertissantes que les actualités.

10 Par exemple, l’administration électronique à laquelle aspirent de plus en plus la plupart des États africains passe nécessairement par l’aménagement numérique du territoire.

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85 CONCLUSION

Dans un contexte de désengagement progressif des États des leviers du développement local, les collectivités territoriales sont amenées à jouer un rôle prépondérant dans les initiatives et l’application du développement local. Pour ce faire, celles-ci doivent se doter d’outils adaptés et performants afin de favoriser le progrès social et économique. Le diagnostic territorial fait partie de ces outils. Les démarches locales permettent aux autorités locales et aux différentes catégories d’acteurs du développement d’établir en concertation une vision consensuelle de leur avenir et de prévoir ensemble des actions pour favoriser l’atteinte de cette vision. Or, l’élaboration de cette vision et la planification des actions reposent sur une représentation la plus fidèle possible de la réalité du milieu. C’est le but du diagnostic territorial. Dans cette optique, le diagnostic territorial est l’outil qui permet d’établir cette représentation juste de la collectivité de façon à ce que les engagements et les actions soient pertinents et cohérents avec la réalité locale.

L’évolution de l’aménagement d’un territoire et son développement sont étroitement liés à plusieurs facteurs et plus particulièrement celui des moyens de technologies numériques de communication aujourd’hui. Un état des lieux permet de faire ressortir les besoins et attentes des populations, des services publics et des entreprises du territoire en matière de technologies numériques. Aussi, en raison de l’omniprésence des réseaux numériques de communication dans la vie quotidienne des citadins et des structures, les collectivités territoriales ont-elles le devoir de lancer des actions visant à favoriser et diffuser l’usage des technologies de l’information et de la communication, dans le but de développer l’attractivité de leurs territoires et d’assurer le bien être de leurs administrés. Il peut s’agir, suivant les cas, d’actions portant sur des infrastructures lourdes de TIC (connexion Internet haut débit, télévision numérique terrestre, couverture en téléphonie mobile cellulaire, etc.). Mais, il peut tout aussi bien s’agir de mini-infrastructures de développement local se déclinant en création de télécentres communautaires qui sont des lieux d’accès partagés où les populations d’une collectivité rurale donnée peuvent avoir accès aux diverses ressources en Technologies de l’Information et de la Communication (téléphone, fax, télévision, ordinateur, Internet). Les télécentres servent de moyen pour combler occasionnellement le fossé numérique et briser l’isolement de certaines régions et

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86 de leurs populations. De ce fait, ils contribuent au développement économique, social et culturel en offrant aux populations l’opportunité d’accéder aux connaissances, de s’ouvrir plus facilement au reste du monde, de créer des activités nouvelles, etc. Sans intervention publique (l’État et les collectivités en l’occurrence), la fracture numérique risque de s'accroître sous toutes ses formes pénalisant l'activité économique, les habitants et l'attractivité des territoires. En conséquence, les collectivités doivent chercher à souscrire à des plans d’aménagement numérique du territoire. En permettant à des territoires enclavés ou marginalisés d’accéder aux TIC, ces nouveaux types d’aménagement peuvent contribuer à leur attractivité, à leur dynamisme et à leur développement.

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Références

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