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Acoua, archéologie d’une communauté villageoise de Mayotte (archipel des Comores) : peuplement, islamisation et commerce océanique dans le sud-ouest de l’océan Indien (XIIe-XVIe siècles)

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Academic year: 2021

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HAL Id: tel-02178713

https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-02178713

Submitted on 10 Jul 2019

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Acoua, archéologie d’une communauté villageoise de

Mayotte (archipel des Comores) : peuplement,

islamisation et commerce océanique dans le sud-ouest de

l’océan Indien (XIIe-XVIe siècles)

Martial Pauly

To cite this version:

Martial Pauly. Acoua, archéologie d’une communauté villageoise de Mayotte (archipel des Comores) : peuplement, islamisation et commerce océanique dans le sud-ouest de l’océan Indien (XIIe-XVIe siè-cles). Histoire. Université Sorbonne Paris Cité, 2018. Français. �NNT : 2018USPCF035�. �tel-02178713�

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(4)

Martial Pauly

Acoua,

archéologie d’une communauté villageoise de Mayotte (archipel

des Comores) : peuplement, islamisation et commerce océanique dans

le sud-ouest de l’océan Indien (XII

e

-XVI

e

siècles)

À mon épouse, Céline et mes enfants, Évan et Juliana

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Avant propos

Cette thèse, qui couronne plus de dix années de recherches sur le terrain à Mayotte, n’aurait jamais vu le jour sans le soutien de nombreuses personnes.

Je tiens à témoigner toute ma reconnaissance à mes directeurs de thèse, Claude Allibert et Jean-Aimé Rakotoarisoa, au premier pour m’avoir communiqué sa passion de la recherche et pour ses encouragements précieux à entreprendre cette thèse, au second pour son suivi et sa disponibilité dans l’accompagnement de toutes les démarches inhérentes au doctorat.

Je tiens à remercier les partenaires institutionnels à Mayotte pour leur soutien durant mes chantiers de fouilles programmées :

La Direction des Affaires Culturelles de Mayotte et leurs directeurs successifs, Philippe Chamoin, Clotilde Kasten et Florence Gendrier ; Les Conservateurs de l’Archéologie Édouard Jacquot et Virginie Motte dont le suivi a largement contribué à la réussite de mes chantiers ; L’Université Sorbonne Paris-Cité, l’École doctorale de l’INALCO et l’équipe de recherche ASIEs-CROIMA pour son financement dans le cadre de l’aide à la mobilité des doctorants ; Henri Daniel Liszkowski et Olivier Soumille de la Société d’Histoire et d’Archéologie de Mayotte, ainsi que Françoise Échasseriaud de l’association Archéologies pour le support associatif apporté à mes opérations de fouilles ; L’équipe du Musée de Mayotte pour leur accueil chaleureux lors que je travaillais sur les collections de la réserve archéologique et pour leur cordiale visite sur le chantier de fouille ; La Mairie d’Acoua pour l’intérêt porté à mes recherches, à tous, un grand maharaba.

Je remercie les propriétaires des parcelles qui m’ont autorisé à mener ces fouilles archéologiques : Monsieur Toumbou Ibrahim dit Brutal, sur le site d’Agnala M’kiri, et Hadidja Chaka, sur le site d’Antsiraka Boira.

Je remercie très chaleureusement tous les membres de mon équipe de fouille, stagiaires et bénévoles qui ont largement contribué à la réussite de mes chantiers en venant y consacrer leur temps libre : Aïcha Abdallah, Salma Ali, Marine Allemand, Mohamed-Dine Assani, Jérémie Bachellerie, Brigitte Baconnier, Razak Bankole, Cindy Causse, El Karim Chakiri, Geoffrey Claud, Jérémy Decoo, Suzel Delvallez, Flore Diverrez, Raftandjani Djihadi, Dominique Duguay, Delphine Dumarché, Philippe Dumarché, Patricia Dupuy, Ahamed Doulhikifli, Fadhuli, Chloé Fraillon, Marylise Gendrot, Éric Gintrand, Émeline Hussard, Tiffanie Giraud, Assinani Kassim, Hélène Kudla, Marion Lalanne, Guy Langlais, Arnaud Lebossé, Arthur Leck, Céline Leroy, Lan Li, Djamila Madi, Sade Madia-Abdallah, Jeanne Pages, Raphael Pavageaux, Élisa Petit, Amandine Ponchel, Ounaïda Madi, Said-Djibril Madi-Tchama, Robert Manceau, Sade Mari, Thierry Navarron, Stéphane Nielsen, Lola Pelt, Anna Salmon, Hanessati Soufou, Corinne Soumaila, Jacques Teyssandier, Alexia Thierry, Denétèm Touambona, Mariame Toufaili, Halima Toybou, Elisabeth Tribouillard, Thierry Wallet, Nicolas Wallet, Limouandjilati Ymamou et Nawa Ymamou.

Je remercie tout particulièrement Marine Ferrandis, ma collaboratrice depuis 2013 sur le site d’Antsiraka Boira, artiste de la taphonomie et virtuose de la truelle dont la grande rigueur et le professionnalisme ont largement contribué au succès de ces chantiers et aux retours très positifs de la Commission Territoriale de la Recherche Archéologique.

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Parmi mes collaborateurs dans le projet de la carte archéologique de Mayotte, je remercie vivement Laurent Lachery, Giovanni Lauret et Robert Manceau pour les souvenirs d’explorations épiques de la malavouni mahoraise.

Un grand merci à Jérôme Mathey et à ses drônes donnant de la hauteur aux images du chantier de fouille, et pour son travail de photogrammétrie.

Je remercie Guy Langlais, Anne Hawksworth, Marc Pia et Sullivan Louise, pour avoir accueilli chez eux l’équipe de fouille et pour avoir supporté d’être envahi par les tessons. Un grand merci à Mama Jo et à l’équipe du restaurant La Marine, à Acoua, devenu cantine incontournable de l’équipe de fouille.

Mes remerciements vont également à Lydie Bigeon, ma sœur Sandra, ma belle-sœur Marie Laure et mon frère Emmanuel pour la relecture de ma prose.

Enfin, j’apporte toute ma reconnaissance à mon épouse, Céline et à mes enfants, Évan et Juliana, tous deux nés à Mayotte, merci de m’avoir accompagné et soutenu dans cette aventure, d’avoir supporté mes absences pendant les missions d’une durée d’un mois à Mayotte, et celles encore plus longues, lorsque j’étais plongé dans mes pensées, c’est à vous que je dédis cette thèse.

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1   

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SOMMAIRE 

INTRODUCTION : problématiques et stratégie de recherche __________________________________ 9

 

PREMIERE PARTIE : Les cadres géographiques, culturels et historiques de notre étude ___________ 18

 

I.Mayotte, le contexte géographique, historique et culturel ___________________________________ 18

1.Mayotte : les cadres géographiques G¶XQWHUULWRLUHLQVXODLUH ________________________________ 18

1.Mayotte : une histoire mouvementée ___________________________________________________ 22

2.Spécificités linguistiques de Mayotte __________________________________________________ 26

II. Les origines du peuplement du sud-RXHVWGHO¶RFpDQ,QGLHQ ________________________________ 32

1./¶DLUHFXOWXUHOOHVZDKLOL _____________________________________________________________ 32

2.Les débats sur les origines de la culture swahili __________________________________________ 34

3./¶KRUL]RQFXOWXUHODIULFDLQGXSUHPLHUPLOOpQDLUHOHVVRFLpWpVGHO¶kJHGXIHU __________________ 40

/HSUHPLHUkJHGXIHUHQ$IULTXHGHO¶(VW _____________________________________________ 41 

/¶kJHGXIHUPR\HQ 0,:  ________________________________________________________ 43 

4.Le peuplement de Madagascar O¶pQLJPHGHO¶RULJLQHGHV0DOJDFKHV _________________________ 44

Le peuplement austronésien de Madagascar, un épiphénomène des contacts anciens entre le monde  DXVWURQpVLHQHWO¶RFpDQ,QGLHQRFFLGHQWDO"  ____________________________________________ 45 

/¶RULJLQHDIUR­DVLDWLTXHGHV0DOJDFKHVO¶DSSRUWGpWHUPLQDQWGHODOLQJXLVWLTXH  ______________ 49 

/¶DSSRUWGHODJpQpWLTXHGHVSRSXODWLRQV _____________________________________________ 53 

/HVGRQQpHVKLVWRULTXHVDFFUpGLWDQWO¶K\SRWKqVHG¶H[SpGLWLRQVGH6ULZLMD\DYHUVO¶$IULTXH ______ 56 

5.La rencontre entre les populations austronésiennes et bantou : substratum ou contacts? ___________ 63 6./DTXHVWLRQGHO¶H[LVWHQFHGHUHODWLRQVFRQWLQXHVHQWUH0DGDJDVFDUHWO¶$VLHGX6XG-Est __________ 66 Les données historiques ___________________________________________________________ 67  /HVGRQQpHVGHOHWKQRORJLHFRPSDUpHHWODTXHVWLRQGHO¶RULJLQHGHO¶LVOam syncrétique des royaumes  malgaches du Sud­Est ____________________________________________________________ 69  7./¶K\SRWKqVHG¶XQHLQIOXHQFHDXVWURQpVLHQQHDX[&RPRUHVGXUDQWODSKDVH'HPEHQL _____________ 73 /DTXHVWLRQGHO¶RULJLQHGHODFpUDPLTXHjHQJREHURXJHHWà décor graphité __________________ 74  Les techniques de ventilation forcée des fours  _________________________________________ 78  Les données archéobotaniques  _____________________________________________________ 79  Les données en génétique des populations  ____________________________________________ 80  /HVG\QDPLTXHVPLJUDWRLUHVjO¶RULJLQHGHV0DOJDFKHVYHUVOHPRGqOHGXSLYRWFRPRULHQ ?  ____ 81  III./¶LQWpJUDWLRQGHODF{WHHVW-DIULFDLQHDXJUDQGFRPPHUFHGHO¶RFpDQ,QGLHQ ___________________ 85 1.L'AfriqXHGHO¶(VWGDQVOHV\VWqPH-monde afro-eurasiatique ________________________________ 85

2.Les prémices du système-monde afro-eurasiatique ________________________________________ 87

3.La période gréco-romaine et sassanide _________________________________________________ 90

4.La période islamique O¶H[SDQVLRQGXFRPPHUFHPXVXOPDQHQ$IULTXHGHO¶(VWHWODPLVHHQSODFHGX couloir swahili ______________________________________________________________________ 95

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5./¶HVVRUGHVpFKDQJHVHQWUHODF{WHHVW-DIULFDLQHVZDKLOLHWOHVSD\VGHO¶,VODPPpGLpYDO __________ 103 6./¶pSDQRXLVVHPHQWGHODFXOWXUHVZDKLOLjSDUWLUGX;,e siècle _______________________________ 107

7.Le mythe shirâzi __________________________________________________________________ 109

8./HVUpVHDX[G¶pFKDQJHVGDQVOHFDQDOGH0R]DPELTXH : la côte mozambicaine _________________ 112

9./¶HQVHPEOHFRPRUR-malgache, prolongement du couloir swahili ____________________________ 115

10.Le rayonnement culturel et commercial de Kilwa entre les XIIe et XVe siècles ________________ 119

IV./¶LVODPLVDWLRQGHO¶$IULque orientale ________________________________________________ 124

1./¶LVODPLVDWLRQHQ$IULTXHVXE-saharienne : un processus complexe __________________________ 124

2./¶LVODPHWODFXOWXUHVZDKLOL XQHTXHVWLRQDXF°XUGXGpEDWKLVWRULRJUDSKLTXH ________________ 126 3.Les données textuelles : la permanence des religions traditionnelles africaines avant le XIVe siècle _ 129

4./HVGRQQpHVGHO¶DUFKpRORJLH XQHLVODPLVDWLRQDQFLHQQHHWGDYDQWDJHUpSDQGXHHQ$IULTXHGHO¶(VW 131

5./HVLQIOXHQFHVVKLLWHHWLEDGLWHHQ$IULTXHGHO¶(VW _______________________________________ 133

6./DFRQYHUVLRQGHO¶$IULTXHGHO¶(VWjO¶LVODPVXQQLWHFKDIpLWH ______________________________ 136

DEUXIEME PARTIE, recherche archéologique à Acoua ___________________________________ 141

I.Acoua au nord-ouest de Grande Terre _________________________________________________ 141

1.Le nord-ouest de Grande Terre ______________________________________________________ 141

2.Acoua : le contexte hydrologique et géologique _________________________________________ 143

3./¶RFFXSDWLRQKXPDLQHj$FRXD : les données historiques __________________________________ 146

4.Les données de la tradition orale _____________________________________________________ 149

5.Acoua dans le contexte archéologique du nord-ouest de Grande Terre ________________________ 155

II.ÉWXGHDUFKpRORJLTXHGXVLWHG¶$QWVLUDND%RLUD : les pratiques funéraires à Acoua au XIIe siècle ___ 160

1.7RSRJUDSKLHJpQpUDOHHWHPSULVHGXVLWHG¶$QWVLUDND%RLUD ________________________________ 160

2.Structures archéologiques de la plage de Vato Madiniki ___________________________________ 161

Le piège à poissons/pêcherie ______________________________________________________ 161  /DVpTXHQFHVWUDWLJUDSKLTXHGXWDOXVG¶pURVLRQ ________________________________________ 161  3./¶RFFXSDWLRQGXSlateau G¶$QWVLUDND%RLUDOD]RQHIXQpUDLUHHWOHVVWUXFWXUHVDVVRFLpHV _________ 166 Considérations générales et méthodologie de fouille  ___________________________________ 166  /HVSKDVHVG¶RFFXSDWLRQREVHUYpHV _________________________________________________ 168  /¶RUJDQLVDWLRQGHO¶HVSDFHIXQpUDLUH ________________________________________________ 173 

4.Les sépultures appartenant au groupe occidental OHVVpSXOWXUHVG¶DGXOWHV ____________________ 183

La sépulture 08 (fig. 39 et 40) _____________________________________________________ 183 

La sépulture 18 (fig. 41 et 42) _____________________________________________________ 188 

La sépulture 34 (fig. 43 et 44) _____________________________________________________ 194 

La sépulture 50 (fig. 45 et 46) _____________________________________________________ 200 

5.Les sépultures appartenant au groupe occidental : les sépXOWXUHVG¶HQIDQWV ____________________ 203

(11)

4  La sépulture 02 (fig. 48)  _________________________________________________________ 204  La sépulture 03 (fig. 49)  _________________________________________________________ 205  La sépulture 04 (fig. 50)  _________________________________________________________ 206  La sépulture 05 (fig. 51)  _________________________________________________________ 207  La sépulture 06 (fig. 52)  _________________________________________________________ 209  La sépulture 09 (fig. 53)  _________________________________________________________ 210  La sépulture 10 (fig. 55)  _________________________________________________________ 211  La sépulture 11 (fig. 56)  _________________________________________________________ 213  La sépulture 15 (fig. 57)  _________________________________________________________ 215  La sépulture 24 (fig. 59)  _________________________________________________________ 216  La sépulture 39 (fig. 60)  _________________________________________________________ 220  La sépulture 40  ________________________________________________________________ 223  La sépulture 45 (fig. 63 et 63) _____________________________________________________ 224 

6.Les sépultures appartenant aux rangées occidentales : les sépultures de la première rangée _______ 229

La sépulture 12 (fig. 64)  _________________________________________________________ 229  La sépulture 14 (fig. 68 et 69) _____________________________________________________ 232  La sépulture 16 (fig. 65)  _________________________________________________________ 235  La sépulture 30 (fig. 66 et 67) _____________________________________________________ 237  La sépulture 42 (fig. 68 et 69) _____________________________________________________ 241  La sépulture 43 (fig. 68 et 69) _____________________________________________________ 242  La sépulture 54 (fig. 68 et 69) _____________________________________________________ 245  La sépulture 66 (fig. 70 et 71) _____________________________________________________ 250 

7.Les sépultures appartenant aux rangées occidentales : les sépultures de la seconde rangée ________ 254

La sépulture 55 (fig.72) __________________________________________________________ 254 

La sépulture 56 (fig. 73)  _________________________________________________________ 258 

8.Sépultures en marge _______________________________________________________________ 260

La sépulture 44 (fig. 74 et 75) _____________________________________________________ 260 

9./D]RQHIXQpUDLUHG¶$QWVLUDND%RLUD : interprétation des données archéologiques _______________ 264

Une zone funéraire planifiée ______________________________________________________ 264 

/HVDUFKLWHFWXUHVIXQpUDLUHVHWOHFRQWH[WHG¶LQKXPDWLRQ  ________________________________ 265 

Le mobilier funéraire ____________________________________________________________ 266 

Un islam syncrétique aux filiations multiples _________________________________________ 267 

Les sépultures à mobilier : une pratique récurrente en Afrique australe et à Madagascar  _______ 269  III.(WXGHDUFKpRORJLTXHGHO¶HQFORVPDoRQQpGXVLWHG¶$JQDOD0¶NLUL GHO¶HQFORVSDVWRUDOjO¶HQFORV villageois, morphogénèse dHO¶HVSDFHYLOODJHRLVj0D\RWWH __________________________________ 273

1.Considérations générales ___________________________________________________________ 273

2.Stratigraphie des niveaux archéologiques devant la porte maçonnée, fouilles 2011-2012 (fig. 77) __ 274 3./DVWUDWLJUDSKLHGXUHPSOLVVDJHGXSDVVDJHGHODSRUWHGHO¶HQFORVYLOODJHRLV IRXLOOHGH  ____ 281

(12)

4.ÉWXGHVWUDWLJUDSKLTXHG¶XQHVHFWLRQGHO¶HQFORVYLOODJHRLVHWGHVDFFXPXODWLRQVDVVRFLpHV ________ 285 5.,QWHUSUpWDWLRQGHODFKURQRORJLHGHVSKDVHVG¶RFFXSDWLRQGHO¶HQFORVYLOlageois et de sa porte _____ 293

6.Coupe stratigraphique au niveau du talus de la route Acoua-Mtsangadoua ____________________ 297

7.AutUHVREVHUYDWLRQVDUFKpRORJLTXHVSRQFWXHOOHVGHO¶HQFORVYLOODJHRLV ________________________ 301 8.%LODQGHO¶pWXGHDUFKpRORJLTXHGHO¶HQFORVYLOODJHRLV GHO¶HQFORVSDVWRUDOjO¶HQFORVYLOODJHRLV ____ 304 IV.Étude archéologLTXHGHODPRVTXpHHWGXTXDUWLHUGHVQRWDEOHVGXVLWHG¶$JQDOD0¶NLUL : processus

G¶XUEDQLVDWLRQHQWUHOH;,9e et XVe siècle _______________________________________________ 306

1.Considérations générales ___________________________________________________________ 306

2.Structures archéologiques observées en 2006 ___________________________________________ 312

Sondage 01  (ACOUA­AMK QN 2006 Sd 01) : _________________________________________ 314 

Sondage 02 (ACOUA­AMK QN 2006 Sd 02): __________________________________________ 316 

Sondage 03 (Acoua­AMK 2006 Sd 03)  _____________________________________________ 317 

3.Reprise des fouilles en 2012 sur le bâtiment 01 __________________________________________ 319

Interprétation du bâtiment 01 _________________________________________________________ 327

4.Observations archéologiques dans la zone 3 ____________________________________________ 330

5.La fouille de la zone 4 (Acoua-AMK QN 2007-2008) ____________________________________ 332

/¶DLOHG¶KDELWDWLRQ ______________________________________________________________ 333 

La salle au baraza  ______________________________________________________________ 341 

/HVRQGDJHVXUO¶HQFORVGRPHVWLTXH ________________________________________________ 345 

6.La fouille de O¶HQVHPEOHDUFKLWHFWXUDO _______________________________________________ 347

7.Interprétation du bâti (phase 3). ______________________________________________________ 351

8.6RQGDJHjO¶LQWpULHXUGHO¶DLOHG¶KDELWDWLRQ _____________________________________________ 354

9.Interprétation des niveaux observés sRXVO¶DLOHG¶KDELWDWLRQ _______________________________ 364

TROISIEME PARTIE, analyse du mobilier archéologique __________________________________ 366

I.La céramique régionale ____________________________________________________________ 366

1.+LVWRULTXHGHO¶pWXGHGHODFpUDPLTXHPDKRUDLVe ________________________________________ 366

2.Méthodologie et considérations générales sur les productions céramiques locales _______________ 373 3.La céramique de la phase 1 (tradition Hanyoundrou, XIIe siècle) ____________________________ 375

Caractéristiques techniques et morphologiques  _______________________________________ 375 

Classement décoratif ____________________________________________________________ 376 

4./¶DVVHPEODJHGHODSKDVHLVVXGHVSUHPLHUVQLYHDX[G¶RFFXSDWLRQGXVLWHG¶$FRXD-$JQDOD0¶NLUL ILJ 195- 200) _________________________________________________________________________ 397

5.Céramique de la phase 2a (début XIIIe siècle) ___________________________________________ 404

6.La céramique des phases 2b et c (fin XIIIe-XIVe siècles) __________________________________ 412

7.La céramique mahoraise de la phase 3a (fin du XIVe - début du XVe siècle) ___________________ 423

8.La céramique des phases 3b et 4 _____________________________________________________ 433

(13)

II./DYDLVVHOOHG¶LPSRUWDWLRQ _________________________________________________________ 444

1.Les productions régionales non comoriennes ___________________________________________ 444

2./DYDLVVHOOHG¶LPSRUWDWLRQLVODPLTXHHWFKLQRLVH _________________________________________ 446

Productions islamiques dites à « sgraffiato », figures 230, 231 et 232a _____________________ 447 

« Noire et jaune » yéménite ou « mustard ware », (figure 232b)  __________________________ 448 

Monochrome islamique à glaçure bleue _____________________________________________ 448 

3.La vaisselle chinoise ______________________________________________________________ 453

4.Le mobilier en pierre ollaire (chloritoschiste), figures 234, 235, 236 et 237 ____________________ 454

III.Les perles______________________________________________________________________ 462

1.Nomenclature descriptive des perles __________________________________________________ 463

2.Analyse physico-chimique des perles en verre __________________________________________ 472

3.Inventaire contextualisé des perles ___________________________________________________ 475

Perles de la sépulture 01 (sujet immature) ____________________________________________ 475  Perles de la sépulture 02 (sujet immature), ornements de vêtement ________________________ 476  Perles de la sépulture 04 (sujet immature), ornements de vêtements  _______________________ 477  Perles de la sépulture 05 (sujet immature) ____________________________________________ 478  Perles de la sépulture 08 (sujet adulte probablement féminin) ____________________________ 479  Perles de la sépulture 09 (sujet immature) ____________________________________________ 480  Perles de la sépulture 10 (sujet immature) ____________________________________________ 481  Perles de la sépulture 11 (sujet immature) ____________________________________________ 482  Perles de la sépulture 14 (sujet adolescent) ___________________________________________ 482  Perles de la sépulture 15 (sujet immature) ____________________________________________ 487  Perles de la sépulture 18 (sujet adulte féminin) ________________________________________ 488  Perles de la sépulture 24 (sujet immature) ____________________________________________ 489  Perles de la sépulture 30 (sujet adulte masculin) _______________________________________ 489  Perles de la sépulture 34 (sujet adulte féminin) ________________________________________ 490  Perles de la sépulture 39 (sujet immature) ____________________________________________ 491  Perles de la sépulture 42 (sujet immature) ____________________________________________ 492  Perles de la sépulture 43 (sujet adulte masculin) _______________________________________ 492  Perles de la sépulture 44 (sujet adulte féminin) ________________________________________ 493  Perles de la sépulture 50 (sujet adulte féminin) ________________________________________ 494  Perles de la sépulture 54 (sujet adulte féminin) ________________________________________ 495  Perles de la sépulture 55 (sujet adulte féminin) ________________________________________ 497  Perles de la sépulture 66 (sujet adulte féminin) ________________________________________ 498 

IV.Fusaïoles et activités textiles ______________________________________________________ 499

V.Outillage lithique ________________________________________________________________ 504

VI.7UDYDLOGHO¶RV __________________________________________________________________ 507

(14)

VIII.Mobilier métallique et preuves de métallurgie du fer ___________________________________ 512

IX.Techniques GHPDoRQQHULHHWpOpPHQWVG¶DUFKLWHFWXUH ___________________________________ 516

X.Le mobilier faunique : évolutions de la consommation alimentaire entre les XIIe et XVe siècles. __ 520

1.La faune terrestre _________________________________________________________________ 521

2.La faune marine __________________________________________________________________ 525

BILAN ET PERSPECTIVES _________________________________________________________ 534

 

I.&KURQRORJLHHWpYROXWLRQGHO¶RFFXSDWLRQKXPDLQHj$FRXDHQWUHOHV;,,e et XVIIe siècles ________ 534

1.Phase 1, v1100-1250 ______________________________________________________________ 534

2.La phase 2, v. 1250-1400 ___________________________________________________________ 536

3.La phase 3 (XVe siècle) ____________________________________________________________ 539

4.La phase 4 (XVIe-XVIIe siècles) _____________________________________________________ 542

II.La contributioQGHVVLWHVDUFKpRORJLTXHVG¶$FRXDjO¶pWXGHGXVXG-RXHVWGHO¶RFpDQ,QGLHQ ______ 544 1./DTXHVWLRQGHO¶H[LVWHQFHG¶XQIRQGFXOWXUHOSURWR-malgache à Mayotte durant la période Dembeni 544

2.La pénétrDWLRQGHO¶LVODPGDQVOHVVRFLpWpVFRPRULHQQHVSRVW-dembéniennes ___________________ 547

3.0D\RWWHHWO¶DLUHFXOWXUHOOHantalaotsy _________________________________________________ 549

4./¶LVODPV\QFUpWLTXHKLQGR-malais des groupes Zafiraminia : nouvelle perspective comorienne ____ 554 5./¶pODERUDWLRQG¶XQHVRFLpWpVWUDWLILpHHWOHVSURFHVVXVG¶pWDWLVDWLRQ __________________________ 556

 

Bibliographie ______________________________________________________________________ 566 Liste des figures____________________________________________________________________ 598 Liste des tableaux __________________________________________________________________ 607 INDEX __________________________________________________________________________ 608

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(16)

INTRODUCTION : PROBLEMATIQUES ET STRATEGIE DE RECHERCHE

   

/HV vOHV FRPSRVDQW O¶DUFKLSHO GHV &RPRUHV  VRQW ORQJWHPSV UHVWpHV j O¶pFDrt  de  O¶KLVWRULRJUDSKLH HW a  fortiori  de  la  recherche  archéologique  :  les  historiens  ayant  travaillé  sur  Madagascar,  tel  Hubert 'HVFKDPSV H[FOXDLHQW UpJXOLqUHPHQW GH OHXU pWXGH O¶DUFKLSHO ©  dont  les  populations doivent plutôt être rattaFKpHVjODF{WH(VWGHO¶$IULTXH », tout en reconnaissant le rôle  important joué par sa population comme vecteur de diffusion de la culture swahili au nord­ouest de  Madagascar1.  De  leur  côté,  les  auteurs  anglo­saxons  travaillant  sur  le  monde  swahili  anglophone 

pWDLHQWSHXHQFOLQVjpWXGLHUO¶DUFKLSHOGHV&RPRUHVWHUULWRLUHG¶RXWUHPHUIUDQoDLVMXVTX¶HQ2

$XVVL VL OHV DXWHXUV GH OD SpULRGH FRORQLDOH RQW ODLVVp TXHOTXHV pFULWV VXU OH SDVVp GH O¶DUFKLSHO (notamment  Alfred  Gevrey  dont  son  essai  sur  les  Comores,  publié  en  1870,  constitue  une  source  G¶LQIRUPDWLRQV non négligeable encore à ce jour 3), il faut attendre les années 1960 et 1970 pour que 

des  études  approfondies,  tant  sur  la  période  coloniale que  sur  la  période  précoloniale, émergent.  Concernant la période coloniale, qui débute avec la prise de possession de Mayotte par la France en  1843, la thèse de Jean Martin publiée en 1983, sous le titre Les Comores, quatre îles entre Pirates et  Planteurs,  constitue  une  référence4.  Cette  approche  révèle  toutefois  la  difficulté  des  historiens  à 

aborder les périodes anciennes GHO¶DUFKLSHO : confrontés à la carence des données textuelles, celles­ FL VH UpVXPHQW j TXHOTXHV SDJHV LQWURGXFWLYHV GRQQDQW O¶LPSUHVVLRQ TXH O¶DUFKLSHO Q¶HQWUDLW SOHLQHPHQWGDQVO¶Histoire TX¶DYHFO¶qUHFRORQLDOH À partir des années 1970, une étape importante  SRXUO¶KLVWRULRJUDSKLHdes Comores est franchie avec O¶pWXGH et la publication des chroniques rédigées  par les lettrés comoriens durant la période coloniale. Plusieurs manuscrits ont ainsi été recueillis et 

       

1 6¶DSSX\DQWVXU*HYUH\TXLSHQVDLWjWRUWHQTXHODODQJXHkiantalaotsy était celle des Comores, 

Deschamps  attribuait  aux  Antalaotsy  du  nord­ouest  de  Madagascar  une  origine  comorienne,  [Deschamps, 1960 : 44­45].  

2 Ainsi, dans sa monographie de la côte africaine, Men and Monuments on the East African Coast, 

SXEOLpHHQ-DPHV.LUNPDQV¶HVWDSSX\pSRXUVRQFKDSLWUHVXU0DGDJDVFDU et les Comores, sur  O¶+LVWRLUHGH0DGDJDVFDU de Deschamps. 

3 &H TXL Q¶HVW SDV OH FDV GHV pFULWV G¶8UEDLQ )DXUHF TXL Q¶RQW FRQWULEXp TX¶j GLIIXVHU  des  lieux 

FRPPXQVWHOOHO¶H[SUHVVLRQ© sultans batailleurs », [Faurec, 1941], reprise jO¶HQYLdans les dépliants  touristiques et écrits journalistiques. 

4 Il  a été toutefois reproché à Jean Martin une approche européo­centrée liée en grande partie à la 

(17)

10 

étudiés par Rotter5, Cidey6, Damir et al.,7 et Allibert8. À O¶LPDJHGHVFKURQLTXHVVZDKLOL comme celles 

de  Pate  ou  de  Kilwa,  ces  manuscrits  conservés  par  des  familles  de  notables  comoriens  offrent  la  transcription de plusieurs siècles de tradition orale. La plus ancienne chronique connue à ce jour est  celle  rédigée  en  1865  par  le  cadi  de  Pamandzi, 2PDU $ERXEDFDU >&LGH\ @ R O¶RQ VDLW DXMRXUG¶KXL TXH *HYUH\ \ WLUD QRPEUH GH VHs  informations  pour  la  période  pré­coloniale.  Si  ces  chroniques  constituent  un  corpus  précieux  nous  renseignant  sur  le  regard  des  Comoriens  sur  leur  propre passé, en tant que matériaux historiques, leur usage est beaucoup plus délicat. Ces chroniques  comportent de nombreuses imprécisions et expriment très souvent un discours idéologique focalisé  VXUO¶DQFLHQRUGUHSROLWLTXHGHVVXOWDQDWV. Leur contenu se résume souvent à de brèves généalogies  qui, selon les auteurs, ne se recoupent que très rarement entre elles. Complétées par les rares relations  GHYR\DJHGHVQDYLUHVHXURSpHQVD\DQWIDLWHVFDOHGDQVO¶DUFKLSHOGHV&RPRUHVGXUDQWODSpULRGH moderne,  ainsi  que  par  les  rares  sources  épigraphiques  disponibles,  il  est  malgré  tout  possible  de  définir  les  principaux  jalons  chronologiques  du  passé  précolonial,  du  moins  pour  la  période  des  sultanats.  En  ce  qui  concerne  les  époques  antérieures  au  XVIe  siècle,  les  sources  historiques,  tout 

comme  la  tradition  orale,  VH WDULVVHQW HW O¶DUFKpRORJLH GHYLHQW DORUV OD SULQFLSale  source  G¶LQIRUPDWLRQV  La recherche archéologique j0D\RWWHHWSOXVJpQpUDOHPHQWGDQVO¶DUFKLSHOGHV&RPRUHV est  UHODWLYHPHQWUpFHQWH/HVSUHPLqUHVREVHUYDWLRQVDUFKpRORJLTXHVGDQVO¶DUFKLSHORQWpWpUpDOLVpHVHQ 1958 à Anjouan par O¶LQJpQLHXUGHVSRQWVHWFKDXVVpHVBarraux, jO¶RFFDVLRQGHO¶RXYHUWXUHGHODSLVWH reliant le village de Sima DXUpVHDXURXWLHUGHO¶vOH&¶HVWDLQVLTXHOHVLWHGX9LHX[­Sima, connu pour  DEULWHUOHVUXLQHVG¶XQHPosquée shirâzi9IXWSRUWpjODFRQQDLVVDQFHGHO¶$FDGpPLHGH0DGDJDVFDU.  /DSUpVHQFHG¶XQEDVVLQDX[DEOXWLRQVWDLOOpGDQVXQEORFGHFKORULWRVFKLVWHVLPLODLUHjFHX[PLVDX jour dans la région de Vohémar DWWLUDO¶DWWHQWLRQGHVFKHUFKHXUVHQSDUWLFXOLHU-HDQ­Claude Hébert,  historien malgachisant, alors résidant à Mutsamudu en 1959, [Hébert, 2000]. Pierre Vérin se rendit à  Sima en 1966 et constata de fortes similitudes entre les tessons de ce site et ceux TX¶LOYHQDLWGHPHWWUH DXMRXUDYHF5HQp%DWWLVWLQLVXUOHVLWHG¶,URGR, au nord­est de Madagascar, [Vérin, 1967, 1975 et          5 Rotter, 1976, Muslimische Inseln vor Östafrika. Ein Arabische chronik des 19 Jahrhunderts, Beirut,  106 p. fournit la première étude et édition du manuscrit du cadi Omar Aboubacar.  6 &LGH\SRXUO¶pGLWLRQGXPDQXVFULWGXFDGL2PDU$ERXEDFDU mis en perspective avec des  variantes plus récentes, notamment le manuscrit du cheikh Mkadara.  7 Damir et al., SRXUO¶édition de la chronique de Abdwel Latwif.  8 $OOLEHUWSRXUO¶pGLWLRQGHODFKURQLTXHGH7VLQJRQL, et 1984, SRXUO¶pGLWLRQGe la chronique  GXFKHLNK0NDGDUDSRXUODFKURQLTXHG¶$QMRXDQ SDU6D¶wG$KPHG=DNL.  9 Le terme shirâzi a une signification particulière aux Comores où il désigne les clans aristocratiques 

G¶R VRQW RULJLQDLUHV OHV G\QDVWLHV UpJQDQWHV GH VXOWDQV %LHQ TXH FHX[­ci  revendiquent  une  ascendance  étrangère  arabo­persane,  ces  groupes  statutaires  sont  très  probablement  originaires  du  PRQGHVZDKLOLRV¶HVWIRUJpOHP\WKHVKLUk]L(voir le chapitre consacré à cette question, p. 106). 

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11  1986].  Pour  la  première  fois,  une  connexion  ancienne  entre  Madagascar  et  les  Comores  était  envisagée. Ces découvertes survinrent au moment où, dans la lignée de Deschamps, les chercheurs  V¶LQWHUURJHDLHQWVXUXQSDVVDJHGHVPLJUDQWVDXVWURQpVLHQV par les côtes africaines et les Comores  avant  la colonisation de Madagascar10+pEHUWHQYLVDJHDLWDLQVLGqVO¶H[LVWHQFHG¶XQsubstrat 

indonésien  aux  Comores  à  partir  de  preuves  lexicales,  [Hébert,  1964],  tandis  que  les  linguistes  et  anthropologues malgachisants, dans la lignée des travaux de Ferrand, V¶LQWpUHVVDLHQWDX[KpULWDJHV bantou  dans  la  langue  et  la  culture  malgache,  [Molet,  1964].  Aussi,  dès  les  premières  recherches  DUFKpRORJLTXHVOHVFKHUFKHXUVWHQWqUHQWG¶LQWpJUHUOHVSUREOpPDWLTXHVFRPRULHQQHVGDQVXQPRGqOH H[SOLFDWLI GHV RULJLQHV GX SHXSOHPHQW GH 0DGDJDVFDU HQ V¶DSSX\DQW VXU XQH DSSURFKH pluridisciplLQDLUH OLQJXLVWLTXHDQWKURSRORJLHHWDUFKpRORJLH FDUDFWpULVDQWO¶KLVWRLUHFXOWXUHOOHLes  premières  découvertes  archéologiques  à  Sima  alimentèrent  ainsi  la  réflexion  des  chercheurs  et  WKpRULFLHQVGHO¶KLVWRLUHFXOWXUHOOHPDOJDFKH(Q*LOO6KHSKHUGV¶DSSX\DQWVXUOHVGpFRXYHUWHV de  Vérin,  émiW DLQVL O¶K\SRWKqVH TXH O¶vOH G¶$QMRXDQ DXUDLW pWp OH SULQFLSDO FHQWUH GX FRPPHUFH DXVWURQpVLHQHQ$IULTXHGHO¶(VW>6KHSKHUG@  

0DOJUpO¶HQWKRXVLDVPHVXVFLWpSDUXQHSURIRQGHXUKLVWRULTXHVXUOHVLWHGH Sima comparable  DX[SOXVDQFLHQVVLWHVPDOJDFKHVFRQQXVjFHWWHpSRTXHF¶HVWj0D\RWWHHQTue débutèrent  véritablement  les  premiers  travaux  archéologiques  systématiques  lors  du  premier  «  survey  »  de  O¶pTXLSHGHO¶DUFKpRORJXHDPpULFDLQ Henry  Theodor Wright (Université du Michigan). Ce travail  préliminaire dressa un premier inventaire des sites archéologiques GHO¶vOHHWFRQWULEXDjUpDOLVHUXQH première  ébauche  des  traditions  culturelles  à  partir  des  productions  céramiques  locales,  [Kus  et  Wright,  1976,  Wright  1979]11À  la  même  époque &ODXGH $OOLEHUW GpEXWDLW O¶pWXGH GX VLWH GH

Bagamoyo HQ3HWLWH7HUUHTXLIHUDO¶REMHWG¶XQHFDPSDJQHGHIRXLOOHHQ, [Allibert et al., 1983].  Les problématiques posées par ces équipes de recherches étaient très voisines LOV¶DJLVVDLWG¶pYDOXHU  G¶XQHSDUWOHU{OHMRXpSDUO¶DUFKLSHOdes Comores dans le peuplement de Madagascar HWG¶DXWUHSDUW de questionner O¶DQFLHQQHWp de O¶LVODP aux Comores. De fait, ces premières recherches ciblèrent les 

       

10 Le  peuplement  de  Madagascar V¶DYpUDQW EHDXFRXS SOXV  FRPSOH[H TX¶XQH VLPSOH FRORQLVDWLRQ

directe par des groupes austronésiens, le concept de « Proto­Malgaches », popularisé par les travaux  de  Pierre  Vérin,  fut  adopté,  car  mieux  à  même  de  rendre  compte  du  métissage  survenu  entre  Austronésiens et Africains lors de la mise en place de la civilisation malgache. Cependant les données  OLQJXLVWLTXHVHWDXMRXUG¶KXLJpQpWLTXHVVXJJqUHQWTXH, dès les premiers siècles du peuplement de  Madagascar, ce peuplement proto­malgache est déjà très diversifié, chaque groupe développant sa  SURSUHRULJLQDOLWpFXOWXUHOOHTXLV¶H[SULPHHQFRUHDXMRXUG¶KXLSDUODGLYHUVLWpGHVPRGHVGHYLHGHV pêcheurs Vezo aux riziculteurs Merina en passant par les chasseurs cueilleurs Mikea. 

11 Aussi, les traditions culturelles comoriennes reprennent, pour la plupart, des dénominations établies

jSDUWLUGHVLWHVpSRQ\PHVGH0D\RWWH'HVRQF{Wp3LHUUH9pULQQ¶KpVLWDLWSDVjUDWWDFKHUjOD© culture Hanyundro », la céramique retrouvée sur les sites archéologiques du nord de Madagascar, [Vérin, 1990 : 45].

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12 

sites les plus anciens. À SDUWLUGHO¶LPSRUWDQFHGXVLWHmahorais de Dembeni (Grande Terre),  IXWVRXOLJQpHjO¶pFKHOOHGH O¶DUFKLSHOGHV&RPRUHV où simultanément, des équipes de chercheurs  mettaient  en  évidence,  sur  des  sites  datés  des  IXe­XIe  siècles,  une  culture  matérielle  commune 

présente à Mayotte, Anjouan, Mohéli et en Grande Comore. Cette phase, la plus ancienne connue à  FHMRXUGDQVO¶DUFKLSHOIXWEDSWLVpHSDU:ULJKW« phase Dembeni » selon le site éponyme de Mayotte,  [Chanudet et Vérin 1983 ; Allibert et al., 1989 ; Wright, 1984]. Bien que les communautés humaines  de  cette  période  étaient  numériquement  faibles,  et  relativement  éloignées  des  grands  centres  du  FRPPHUFH GH O¶RFpDQ ,QGLHQ PpGLpYDO FHV YLOODJHV pWDLHQW SDUIDLWHPHQW FRQQHFWpV  au  réseau  commercial  swahili  par  lequel  elles  avaient  accès  aux  prodXLWV PDQXIDFWXUpV GX QRUG GH O¶RFpDQ Indien et de Chine. Les villages comoriens entretenaient également des contacts commerciaux avec  des régions côtières éloignées de Madagascar, assurant ainsi la connexion de celles­ci aux réseaux  marchands VZDKLOL &HWWH VLWXDWLRQ G¶LQWHUPpGLDLUHV DVVXUDLW OD SURVSpULWp GH FHV vOHV FRPPH HQ témoignent les objets importés, retrouvés en grande quantité sur les sites comoriens de cette période.  En  outre,  de  nombreux  traits  culturels  de  cette  époque  trahissent  une  influence  culturelle  austronésienne,  que  ce  soit  par  la  culture  matérielle  ou  les  plantes  cultivées,  soulevant  des  TXHVWLRQQHPHQWV VXU O¶pYHQWXDOLWp G¶XQ VXEVWUDW SURWR­malgache  aux  Comores  durant  la  période  Dembeni12.  

Parallèlement à ces recherches, durant les années 1980, O¶KLVtoriographie de la côte swahili  connaît une rupture jODIDYHXUG¶XQHQRXYHOOHJpQpUDWLRQGHFKHUFKHXUVTXHVWLRQQDQWOHmodèle des  origines  des  Swahili.  Réfutant  le  modèle  colonial  arabo­persan  qui  prévalait,  la  réévaluation  de  O¶DSSRUWDIULFDLQGDQVO¶pPHUJHQFHGHODFXOWXUHVZDKLOLVXVFLWD durant les années 1990­2000, un  intérêt croissant des chercheurs pour les sociétés  est­africaines GHO¶kJHGXIHU13. Linguistiquement 

rattachées  aux  langues  bantou  sabaki  dont  elles  constituent  un  rameau  méridional,  les  langues  comoriennes trouveraient leur origine dans le contexte de O¶expansion bantou le long des côtes est­ africaines, au cours du premier millénaire de notre ère14. Dans la lignée des travaux de Félix Chami, 

des  céramiques  africaines  rattachées  aux  traditions  des  sociétés  côtières  de  langue  bantou  du  deuxième  âge  du  fer  (500­900)  furent  ainsi  reconnues  parmi  les  tessons  des  sites  Dembéniens,  [Allibert,  2007,  2009 :  23,  Liszkowski,  2008 :  10].  Ces  découvertes  permirent  de  réévaluer  O¶DQFLHQQHWpdes influences bantou15 aux Comores, mises en perspective avec les sociétés de O¶kJHGX

       

12 Voir le chapitre consacré à cette question, partie I, p 70.  13 Voir le chapitre consacré à cette question, partie I, p. 31. 

14 Cette chronologie tend actuellement à être précisée par les recherches récentes menées dans le cadre 

du projet Sealinks, [Crowther et al., 2016]. 

15 Le  terme  « bantou »,  très  présent  dans  la  littérature  est  couramment  utilisé  aux  Comores  pour 

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13  fer présentes le long des côtes est­africaines16. Aussi, dès la fin du premier millénaire de notre ère, 

O¶DUFKLSHO GHV &RPRUHV  présente  un  peuplement  complexe  et  original,  partagé  entre  plusieurs  LQIOXHQFHVFXOWXUHOOHVSRXYDQWrWUHTXDOLILpHVG¶LQIOXHQFHVEDQWRXHWG¶DXVWURQpViennes. Les récentes  études phylogénétiques sur la population malgache, en pointant un héritage génétique partagé entre  des ancêtres « indonésiens » et africains, soulèvent ODTXHVWLRQGHO¶HVSDFHJpRJUDSKLTXHRRQWSX V¶RSpUHUFHVSURFHVVXVGHPpWLVVDJHHWG¶K\EULGDWLRQFXOWXUHOOH,ODSSDUDLWDORUVPDLVVDQVWRXWHIRLV HQDSSRUWHUODSUHXYHGpILQLWLYHTXHODTXHVWLRQGHO¶RULJLQHGHODFLYLOLVDWLRQ'HPEHQL est reliée à  FHOOHGHO¶RULJLQHGHODFLYLOLVDWLRQPDOJDFKHjODPDQLqUHG¶XQHYDste équation complexe où les divers  éléments seraient progressivement mis en lumière.  

&¶HVW GDQV FH FRQWH[WH TXH QRXV DYRQV HQWUHSULV,  à  partir  de  2006,  nos  recherches  archéologiques à Acoua. Bien que les niveaux archéologiques que nous avons étudiés se rattachent,  pour les plus  anciens,  à des  époques postérieures à la période Dembeni, les thématiques que nous  DYRQV HX OD FKDQFH G¶H[SORUHU QRWDPPHQW GDQV OH GRPDLQH GHV SUDWLTXHV IXQpUDLUHV VXU OH VLWH G¶$QWVLUDND%RLUD ODQpFURSROHGXYLOODJHG¶$FRXDDX;,,e  siècle),  ne  sont  pas  étrangères  à  ces 

questionnements sur le premier peuplement des Comores. Les données sur la population mahoraise  GXGpEXWGXGHX[LqPHPLOOpQDLUHQRXVSHUPHWWHQWDLQVLG¶pYDOXHUO¶K\SRWKqVHGHO¶H[LVWHQFHG¶XQ ancien  fond  culturel  proto­malgache  à  Mayotte,  encore  largement  perceptible  au  XIIe  siècle. 

Toutefois,  en  ciblant  la  période  des  XIIe­XVe  siècles,  notre  principal  axe  de  recherche  vise  à  documenter les évolutions culturelles qui traversent la société mahoraise entre la fin de la période  'HPEHQLDXWRXUGHHWO¶DYqQHPHQWG¶XQVXOWDQDW autour de 1500. La SpULRGHTXLV¶pWHQGDLQVL du  XIIe au  XVe VLqFOHFRQVWLWXHYpULWDEOHPHQWXQHSpULRGHGHWUDQVLWLRQPDUTXpHSDUG¶LPSRUtants 

changements  culturels.  En  premier  lieu,  les  sociétés  comoriennes  post­dembéniennes  connaissent  durant  cette  période  les SUHPLqUHV FRQYHUVLRQV j O¶LVODP.  Celles­ci,  sur  la  base  des  informations  contenues  par  les  écrits  des  traditionnalistes  comoriens,  étaient  auparavant  envisagées  comme  relativement récentes, ne remontant pas à Mayotte au­delà du XIIIe ou XIVe siècle, [Allibert, 2000].  Ces  narrations  historiques,  très  idéologisées,  avaient  tendance  à  surestimer  le  rôle  des  groupes  aristocratiques shirâzi GDQVO¶LQWURGXFWLRQDX[&RPRUHVGHO¶ustaarabu, les us et coutumes arabes, et 

       

SUpFDXWLRQVSXLVTXHWURSJpQpULTXHLOWHQGjPDVTXHUO¶KpWpURJpQpLWpGHVVRFLpWpVDIULFDLQHVRFFXSDQW les côtes est­africaines. 

16 Cette  présence  bantou  aux  CoPRUHV Q¶pWDLW SDV SRXU DXWDQW VRXV­estimée  par  les  chercheurs 

malgachisants même si leur démarche orientait leurs travaux vers la reconnaissance dans ces îles de  traces du passage de populations proto­malgaches. Pierre Vérin en 1990 écrivait : « Pour le moment,  les villages Dembeni Q¶RQWSDVUpYpOpGHVpSXOWXUHVJUkFHDX[TXHOOHVRQSRXUUDLWGpWHUPLQHUOHW\SH physique des habitants. Mais il ne fait pas de doute que les Bantous étaient les artisans de cette culture  TXHO¶RQUHWURXYHGDQVOHVFRXFKHVSURIRQGHVGHVDQFLHQQHVFLWpVVZDKLOLHVGHODF{WHG¶$IULTXH5HVWH à savoir si ces Bantous du Dembeni étaient en contact avec les Indonésiens », [Vérin, 1990 : 44­45]. 

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14 

DYHFHOOHVO¶LVODP17. L¶DUFKpRORJLH a apporté des avancées importantes en réévaluant la profondeur 

KLVWRULTXHGHO¶LVODPLVDWLRQaux Comores6LOHVSUHXYHVGHO¶DFFHSWDWLRQGHO¶LVODPGXUDQWODSpULRGH Dembeni aux IXe­XIe siècles font défauts18, celles­ci apparaissent clairement pour les XIe­XIIe siècles. 

/¶pWXGHDUFKpRORJLTXHj$QMRXDQ des mosquées de Sima et de Domoni a ainsi confirmé la présence  GHO¶LVODPsur cette île dès le XIe ou XIIe siècle, [Wright, 1992], présence également confirmée pour 

cette période à Mayotte sur le site de Bagamoyo en Petite Terre, [Allibert et al., 1983, Courtaud et  al., 2015]. Ces découvertes, si elles WHQGHQWjDFFUpGLWHUO¶K\SRWKqVHG¶XQHLVODPLVDWLRQancienne de  O¶DUFKLSHO ODLVVHQW néanmoins  en  suspens  un  certain  nombre  de  questionnements  au  sujet  des  processus  accompagnant  la  conversion19 FRPPHQWO¶LVODPD­t­il pénétré les sociétés comoriennes 

post­dembéniennes? Y­a­t­il eu une rupture ou coexistence avec les croyances traditionnelles, voire  même  des  processus  syncrétiques " 1RV UHFKHUFKHV VXU OH VLWH G¶$QWVLUDND %RLUD DSSRUWHQt  une  contribution à ces interrogations, en mettant en lumière sur ce site funéraire daté du XIIe siècle, un  syncrétisme  culturel  inédit  où,  à  la  norme  funéraire  musulmane  sont  associées  des  pratiques  pWUDQJqUHVjO¶LVODP  Une autre thématique importante de la recherche archéologique aux Comores, pour les XIe­XVe  siècles, HVWGHGpWHUPLQHUTXHOVRQWpWpOHVSURFHVVXVFRQGXLVDQWjO¶pODERUDWLRQG¶XQHVRFLpWpVWUDWLILpH et hiérarchisée. En effet, durant la période du sultanat, les sources historiques de la période moderne  font état G¶XQHorganisation sociale à structure pyramidale avec, jVRQVRPPHWO¶élite aristocratique  (Kabaila), puis les libres (Mungwana) et enfin les esclaves (Washendzi), ces derniers représentant la  masse de la population. /DTXHVWLRQGHO¶RULJLQHGHFHWWHVWUDWLILFDWLRQVRFLDOHDpWpGpYHORSSpHVXU O¶vOHG¶$QMRXDQSDUO¶DUFKpRORJXH+HQU\:ULJKWjSDUWLUde sites archéologiques relevant des XIe­ XVe  siècles20:ULJKWUHOqYHDLQVLO¶DSSDULWLRQGXUDQWFHWte période transitoire, de centres urbains  dominés par une élite islamisée, résidant dans un habitat en pierre et revendiquant O¶DSSDUWHQDQFHj des lignages prestigieux originaires du Moyen­Orient. Parallèlement à cette évolution, des villages  DJULFROHVVDWHOOLWHVGHFHVFHQWUHVXUEDLQVVHPXOWLSOLHQWjODIDYHXUG¶XQHVVRUGpPRJUDSKLTXH. Avec          17 À Mayotte, les traditions situent ainsi à Tsingoni, ancienne capitale du sultanatO¶introduction de 

O¶LVODP  VXU FHWWH vOH (Q UpDOLWp O¶H[DPHQ GH  ceV WUDGLWLRQV pYRTXDQW O¶pWDEOLVVHPHQW GX VXOWDQDW confirme déjà O¶DGKpVLRQjO¶LVODPGHVDQFLHQVFKHIV, [Allibert, 1996, 2000].  

18 /¶pWude  de  la  consommation  alimentaire  suggère  la  non  observance  des  interdits  alimentaires 

musulmans durant cette période [Wright, 1984 et 1993 ; Allibert et al., 1989].  19 Ces questionnements concernent plus largement toutes les sociétés confrontées à la conversion à  O¶LVODP: voir notre chapitre consacré à cette question p. 120.   20 Wright note ainsi en 1992 : « There was increasing social differentiation and in the XIIIth century  there was a reorganisation of social relations, which should be evident in the construction of palatial  UHVLGHQFHV « 7RHYDOXDWHWKLVH[SHFWDWLRQZHPXVWGRPRUHDUFKDHRORJLFDOVXUYH\DQGZHPXVW be  able  to  differentiate  chronologically  between  XIth­XIIth  and  XIIIth century  villages »,  [Wright,  1992 : 127]. 

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15  OH FRPPHUFH O¶LVODPLVDWLRQ GH OD VRFLpWp HVW DORUV UHWHQXH  par  Wright  FRPPH O¶XQ GHV IDFWHXUV déterminant expliquant ces évolutions. Alors même que les traditions véhiculées par les élites mettent  O¶DFFHQWVXUGHVDSSRUWVDOORJqQHVSRXUH[SOLTXHUFHVWUDQVIRUPDWLRQVVRFLR­culturelles (établissement  GDQV O¶DUFKLSHO GH JURXSHV H[LOpV RULJLQDLUHV GX 0R\HQ­2ULHQW  O¶DPSOHXU GH FHV SURFHVVXV généralisés jWRXWHO¶DLUHFXOWXUHOOHVZDKLOLUHOqYHmanifestement de processus endogènes complexes  PDUTXpVSDUO¶DSSURSULDWLRQGHIDLWVFXOWXUHOVH[WpULHXUVSDUOHVSRSXODWLRQVcomoriennes, [Wright,  1992, 1993]. 

¬ 0D\RWWH O¶pWXGH GH FHWWH SpULRGH FKDUQLqUH GHV ;,e­XVe  siècles  était  entravée  par  deux 

contraintes majeures. La première consistait en l¶DEVHQFHGHGRQQpHVILDEOHVVXUODFXOWXUHPDWpULHOOH des XIIe­XVe siècles, GDQVODPHVXUHRDXFXQVLWHVWUDWLILpUHOHYDQWGHFHWWHSpULRGHQ¶DYDLWSXrWUH

fouillé, [Allibert, 2000 : 74­75]21. Paradoxalement, alors même que la période Dembeni était de mieux 

en mieux documentée, les XIIe­XVe siècles constituaient de véritables «âges obscurs»22, uniquement 

appréhendés par les seules chroniques tardives et traditions se reportant aux fani, les anciens chefs de  YLOODJH TXL UpJQDLHQW DYDQW O¶pWDEOLVVHPHQW GX VXOWDQDW  et  dont  la  mémoire  villageoise  conserve  quelques brèves hagiographies, [Allibert et al., 1987 ; Allibert, 1996 et 2000]. La deuxième contrainte  pWDLWOLpHjO¶LPSRVVLELOLWpGHGDWHUSUpFLVpPHQWOHVGpEXWVGXVXOWDQDWTXLVHORQOHVGLYHUVDXWHXUV étaient situés tantôt à la charnière entre les XIVe et XVe siècles, tantôt au début du XVIe siècle. Il était 

de fait impossible de mettre en perspective certains faits archéologiques avec le contexte politique de  O¶vOH'qVjODIDYHXUGHODUHGpFRXYHUWHGHVLQVFULSWLRQVGHODPRVTXpHGH7VLQJRQL, il nous  était  possible  de  mettre  un  terme  à  la  controverse  suU OHXU GDWDWLRQ HW G¶DSSRUWHU XQ MDORQ chronologique exact pour le règne des premiers sultans de Mayotte, précisant ainsi la périodisation  KLVWRULTXHGXVXOWDQDW>3DXO\@/¶pWXGHGXVLWHDUFKpRORJLTXHG¶$JQDOD0¶NLUL O¶DQFLHQYLOODJH G¶$FRXD QRXs a permis, à partir de 2006, de documenter pour la première fois à Mayotte des dépôts  archéologiques  stratifiés  comportant  des  structures  archéologiques  relevant  des  XIIe­XVe  siècles.   Ainsi, les fouilles que nous avons dirigées entre 2006 et 2008 sur un TXDUWLHUG¶KDELWDWHQSLHUUHdaté          21 -XVTX¶j nos recherches à Acoua, la connaissance des typologies céramiques locales des XIVe­XVe  siècles était lacunaire.   22 &HGpILFLWGHUHFKHUFKHSRXUFHWWHSpULRGHUHSODFpGDQVOHFRQWH[WHGHO¶RFpDQ,QGLHQRFFLGHQWDO HVWG¶DXWDQWSOXVVXUSUHQDQWTXHODSpULode des XIIe­XVe VLqFOHVFRUUHVSRQGj©O¶kJHG¶RUVZDKLOLª SpULRGHGXUDQWODTXHOOHVRQWIRQGpHVHQ$IULTXHGHO¶(VWGHQRPEUHXVHVFLWps­États où les élites, en  prospérant  du  commerce  maritime,  développent  un  mode  de  vie  urbain  raffiné.  Ces  sites  archéologiques swahili, Shanga, Manda, Gedi, Kilwa SRXUQ¶HQFLWHUTXHOHVSULQFLSDles métropoles,  ont IDLWO¶REMHWGHIRXLOOHVDUFKpRORJLTXHVSXEOLpHVGDQVGHVPRQRJUDSKLHVFRPSOqWHVet trouvent leur  équivalent, sur la côte nord de Madagascar, parmi les « anciennes échelles de commerce », [Vérin,  1975],  telle  Mahilaka  ou  encore  Vohémar  alors  dominées  par  des  Malgaches  islamisés.  Mayotte  serait­elle restée en dehors de ces évolutions culturelles qui concernent à grande échelle les rivages  GHO¶RFpDQ,QGLHQRFFLGHQWDO ?  

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16 

des  XIVe­XVe  siècles,  nous  ont  permis  de  documenter O¶DGRSWLRQ SURJUHVVLYH DX FRXUV GX ;,9e  VLqFOHGHO¶DUFKLWHFWXUHHQSLHUUHSRXUOD demeure des élites. Une reprise des fouilles en 2012, dans  ce secteur, nous a égalemeQWSHUPLVG¶pWXGLHUXQHSRUWLRQ de la mosquée datée des XIIIe­XVe siècles, 

O¶XQH GHV SOXV DQFLHQQHV GpFRXYHUWHV j FH MRXU j 0D\RWWH HW GRQW OHV WHFKQLTXHV GH FRQVWUXFWLRQ reflètent des influences architecturales clairement rattachées au monde swahili.   TouWFRPPHXQHGRX]DLQHG¶DXWUHVVLWHVDUFKpRORJLTXHVGH0D\RWWHO¶DQFLHQYLOODJHG¶$FRXD était cerné par un vaste enclos maçonné. Afin de mieux comprendre les circonstances ayant conduit  à la construction de cet enclos villageois, nous avons entrepris des fouilles, entre 2011 et 2012, sur  une portion de cet enclos conservant également la porte du village. Cette fouille a permis de préciser  OHVSKDVHVGHFRQVWUXFWLRQGHFHWRXYUDJHPDoRQQpGRQWODSOXVDQFLHQQHV¶LQVFULWGDQVGHVQLYHDX[ datés autour de 1200. Ce chantier archéologique nous a également permis de documenter, au travers  GHO¶pWXGHdu dépotoir associé, les évolutions de la consommation alimentaire et de la production  céramique locale entre les XIIe­XIVe siècles23.  

 

$ILQG¶H[SRVHUau mieux nos résultats HWGHOHVPHWWUHHQSHUVSHFWLYHDYHFOHFRQWH[WHGHO¶RFpDQ Indien  occidental,  il  nous  a  paru  important  de  consacrer  une  première  partie  à  la  présentation  des  cadres  géographiques  culturels  et  historiques  élargis  à  ce  vaste  ensemble  géographique,  nous  permettant de dresser un état des lieux des connaissances scientifiques sur les grandes thématiques  aborGpHVSDUQRWUHUHFKHUFKH&DUUHIRXUGHFLYLOLVDWLRQVODFRQQDLVVDQFHGXSDVVpGHO¶DUFKLSHOGHV Comores et de son peuplement implique, en effet, de porter son regard à la fois en direction du monde  swahili, mais également en direction du monde malgache. Nous aborderons ainsi dans cette première  partie les GpEDWVVXUO¶RULJLQHGHV6ZDKLOLHWGHV0DOJDFKHV, le peuplement de l¶DUFKLSHOSHUPHWWDQW G¶LQWHUURJHUFHUWDLQVPRGqOHV/¶H[SRVpGHO¶intégration progressive de la côte africaine et des îles  adjacentes  dans  le  système  monde  afro­eurasiatique  poursuit  cette  partie,  tant  la  connexion  de  O¶DUFKLSHOGDQVOHVUpVHDX[PDUFKDQGVa de tout temps joué un rôle structurant sur ses sociétés. Enfin,  O¶DGKpVLRQ j O¶LVODP FRQVWLWXDQW XQ WUDLW FXOWXUHO IRQGDPHQWDO SRXU FHV VRFLpWpV,  il  nous  a  paru  important de terminer cette première partie par la question de l¶LVODPLVDWLRQGHODF{WHHVW­africaine,  celle­FLRXYUDQWGHVGpEDWVKLVWRULRJUDSKLTXHVGDQVOHVTXHOVOHVGRQQpHVIXQpUDLUHVGXVLWHG¶$QWVLUDND %RLUDV¶LQVFULYHQWSOHLQHPHQW. 

La  deuxième  partie  expose  nos  résultats  archéologiques  obtenus  durant  nos  fouilles  programmées à Acoua entre 2006 et 2017. Nous exposons premièrement les résultats obtenus sur le         

23 À ces données de terrains issueVGHVFKDQWLHUVDUFKpRORJLTXHVG¶$FRXDV¶DMRXWHQWFHOOHVG¶DXWUHV

chantiers  auxquels  nous  avons  participé :  noWDPPHQW O¶étude  du  mobilier  issu  du  diagnostic  de  O¶,15$3VXUODPRVTXpHGH7VLQJRQL en 2016QRXVSHUPHWWDQWG¶DUUrWHUSUpFLVpPHQWODFKURQRORJLH GHVDVVHPEODJHVFpUDPLTXHVG¶$FRXDSRXUOHV;9e et XVIe siècles. 

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17  VLWHG¶$QWVLUDND%RLUD QpFURSROHG¶$FRXDDX;,,e siècle) entre 2012 et 2017. En documentant les 

SUDWLTXHVIXQpUDLUHVGHVSUHPLHUVKDELWDQWVG¶$FRXDO¶pWXGHGHFHVLWHFRQVWLWXHXQHFRQWribution  PDMHXUHjO¶pWXGHGXSHXSOHPHQWGH0D\RWWHDXGpEXWGXGHX[LqPHPLOOpQDLUHHWPHWHQOXPLqUHOHV apports culturels multiples de cette société. Nous exposerons ensuite nos résultats obtenus sur le site  G¶$JQDOD0¶NLUL DQFLHQYLOODJHG¶$FRXD  entre HW&HVIRXLOOHVVXUO¶HQFORVYLOODJHRLVHW GHVDSRUWHO¶DQFLHQQHPRVTXpHHWOHTXDUWLHUGHVQRWDEOHVQRXVSHUPHWWHQWGHGRFXPHQWHUOHVJUDQGHV évolutions  culturelles  traversant  cette  société  entre  les  XIIe  et  XVIe  siècles,  mettant  en  lumière 

O¶LQIOXHQFHFXOWXUHOOHGH.LOZD HWOHU{OHVWUXFWXUDQWGHO¶pFRQRPLHSDVWRUDOHGDQVODVRFLpWp 

/DWURLVLqPHSDUWLHSUpVHQWHO¶pWXGHGXPRELOLHUPLVDXMRXUGXUDQWFHVRSpUDWLRQVpermettant  G¶DSSURFKHU finement la culture matérielle et ses évolutions entre les XIIe et XVIe siècles. /¶pWXGHGX

mobilier céramique et du corpus des perles PLVHVDXMRXUVXUOHVLWHG¶$QWVLUDND%RLUDFRQVWLWXe la  principale contribution à cette partie.  

Nous  terminerons  en  exposant  en  conclusion  le  bilan  et  les  perspectives  ouvertes  par  cette  recherche,  confrontant  nos  données  rassemblées  à  Acoua  aux  thématiques  développées  dans  la  première partie.  

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18 

PREMIERE PARTIE : LES CADRES GEOGRAPHIQUES, CULTURELS ET

HISTORIQUES DE NOTRE ETUDE

I. Mayotte, le contexte géographique, historique et culturel  

1. Mayotte : les cadres géographiques G¶XQWHUULWRLUHLQVXODLUH 

0D\RWWHHVWO¶vOHODSOXVRULHQWDOHGHO¶DUFKLSHOGHV&RPRUHV VLWXpjO¶HQWUpHQRUGGXFDQDOGH Mozambique (fig. 1). Occupant une superficie de 374 km2HOOHVHFRPSRVHG¶XQHQVHPEOHG¶vOHVHW

G¶vORWVSURWpJpVSDUXQYDVWHODJRQFHUQpSDUXQHEDUULqUHUpFLIDOHFRUDOOLHQQH ILJ2). Les principales  îles habitées qui la composent sont Grande Terre et   Petite  Terre.  Les  autres  îlots  présents  dans  le  ODJRQ VRQW LQKDELWpV j O¶H[FHSWLRQ GHV SOXV JUDQGV TXL DEULWHQW RX RQW DEULWp XQH DJULFXOWXUH saisonnière associée à la présence de villages temporaires (ex : les îlots M¶%ouzi, Mtsamboro, Karoni  et Bandrélé).   0D\RWWHHVWXQHvOHYROFDQLTXHTXLV¶HVWIRUPpHGXUDQWOH3OLRFqQHHQWUH­8 et ­15 millions  G¶DQQpHVVXUXQHIUDFWXUHGHODSODTXHRFpDQLTXHUHVSRQVDEOHGHODIRUPDWLRQG¶XQSRLQWFKDXG&H GHUQLHUSDUXQPRXYHPHQWWHFWRQLTXHG¶RXHVWHQHVWHVWjO¶RULJLQHGHODIRUPDWLRQGHO¶DUFKLSHOGHV Comores. Seule la Grande Comore SUpVHQWHDXMRXUG¶KXLXQHDFWLYLWpYROFDQLTXH OHYROFDQ.DUWKDOD,  PG¶DOWLWXGHHWOHPDVVLIGH/D*ULOOH, 1087 m). Mayotte, île géologiquement la plus ancienne  GHO¶DUFKLSHODFRQQXVHVGHUQLHUVpSLVRGHVYROFDQLTXHVLO\DDQVDYHFO¶LUUXSWLRQGHVFUDWqUHV de Petite Terre (Moya et Dzani Dzaha) et de Grande Terre (Cavani et Kaweni). La réduction de la  SRXVVpHPDJPDWLTXH FRQVpFXWLYHDXGpSODFHPHQWYHUVO¶HVW GHODSODTXHRFpDQLTXH H[SOLTXHXQ DIIDLVVHPHQW SURJUHVVLI GH O¶vOH GRQW OH UpFLI FRUDOOLHQ GpOLPLWDQW OH ODJRQ SHUPHW G¶HQ PHVXUHU actuellement les anciennes limites. Soumis à une érosion tropicale intense, le relief de Mayotte est  atténué (son sommet, le mont BénaraQHFXOPLQHTX¶jPqWUHV HWSDUFRXUXSDUGHQRPEUHXVHV rivières  pérennes  débouchant  sur  des  plaines  côtières  fertiles.  Sa  côte,  très  découpée,  présente  de  nombreuses baies. Durant les dernières périodes glaciaires, la baisse du niveau marin a contribué à la  formation de grandes plaines littorales où les rivières ont creusé des méandres pour atteindre l¶RFpDQ &HSKpQRPqQHDYHFODUHPRQWpHGXQLYHDXGHVRFpDQVVRXVO¶+RORFqQHHVWjO¶RULJLQHGHODIRUPDWLRQ GHSDVVHVGDQVODEDUULqUHUpFLIDOHVDQVOHVTXHOOHVO¶DFFqVDXODJRQSDU 

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20  bateau serait impossible. Au nord­RXHVWOHODJRQHVWODUJHPHQWRXYHUWVXUO¶RFpDQ&HWWHPRUSKRORJLH pDUWLFXOLqUHVHUDLWOLpHjO¶HIIRQGUHPHQWGHODEDUULqUHUpFLIDOH  Le climat de Mayotte est tropical humide avec de fortes variations saisonnières et régionales  HQIRQFWLRQGXUHOLHIHWGHO¶H[SRVLWLRQDX[IOX[DWPRVSKpULTXHV/¶DQQpHVHGLYLVHHQGHX[VDLVons.  La saison des pluies qui débute généralement en novembre ou en décembre se caractérise par un flux  de mousson venant du nord­ouest, UHVSRQVDEOHGHWUqVIRUWHVSUpFLSLWDWLRQV MXVTX¶jPPVXUOHV sommets). La végétation qui reçoit durant cette partLHGHO¶DQQpHO¶HVVHQWLHOGHVRQDSSRUWHQHDXHVW alors  luxuriante.  Durant  la  saison  des  pluies,  des  tempêtes  tropicales  et  des  épisodes  cycloniques  peuvent frapper Mayotte bien que la périodicité de tels événements météorologiques soit faible. Le  cyclone  Kamisy  de  1984  a  été  particulièrement  destructeur.  Des  tempêtes  tropicales  peuvent  RFFDVLRQQHUORFDOHPHQWG¶LPSRUWDQWVGpJkWVFRPPHà Acoua lors du passage de la tempête Hellen,  en mars 2014, TXLDHQWUDvQpG¶LPSRUWDQWHVLQRQGDWLRQVHWGHVJOLVVHPHQWVGHterrains.                                     Figure 3 Carte de la répartition des  précipitations annuelles à Mayotte    ¬SDUWLUGXPRLVGHPDLOHVIOX[DWPRVSKpULTXHVV¶LQYHUVHQWHWOHVDOL]pHVVRXIIOHQWGHSXLVOH sud­est. Ces vents secs entraînenWXQDVVqFKHPHQWUDSLGHGHO¶vOHHWGHVDYpJpWDWLRQ  +DXWHXUGHVSUpFLSLWDWLRQVDQQXHOOHV entre 1700 et 2000 mm entre 1400 et 1700 mm entre 1200 et 1400 mm LQIpULHXUHjPP '¶DSUqVOHVGRQQpHVGH0pWpR)UDQFH DAO M.Pauly 2018

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21  /HVUHOLHIVGHO¶vOHHQSDUWLFXOLHUOHPDVVLIGX%HQDUDTXLEDUUHO¶vOHG¶HVWHQRXHVWFRQVWLWXHQWXQH EDUULqUHELRFOLPDWLTXHLPSRUWDQWHjO¶RULJLQHG¶XQGpVpTXLOLEUHPDUTXpGHVSUpFLSLWDWLRQVOHVud de  Grande Terre, avec des précipitations inférieures à 1200 mm, étant beaucoup plus sec (fig. 3). Les  EDREDEVTXDVLPHQWLQH[LVWDQWVDXQRUGGHO¶vOHjO¶H[FHSWLRQGHV]RQHVOLWWRUDOHVVRQWDERQdants au  VXGGHO¶vOH/HVPDVVLIVPRQWDJQHX[FRQVWLWXHQWDLQVLDXWDQWGH© FKkWHDX[G¶HDX ªQDWXUHOVG¶R FRXOHQWGHVULYLqUHVSpUHQQHV1pDQPRLQVODGpIRUHVWDWLRQV¶DFFRPSDJQHG¶XQHEDLVVHGXUpJLPHGH FHVULYLqUHVHWDFFHQWXHOHVSKpQRPqQHVG¶pURVLRQGes sols24/DIRUrWSULPDLUHQHVHUHQFRQWUHTX¶j O¶pWDWGHUHOLTXDWVVXUOHVFUrWHVHWVRPPHWV    /DYpJpWDWLRQQDWXUHOOHSUpVHQWHGHQRPEUHXVHVHVSqFHVYpJpWDOHVHQGpPLTXHVHWO¶RQREVHUYH plus généralement une forte influence de la flore malgache. Globalement, les activités anthropiques  (culture  sur  brûlis  et  pâturages)  ont  grandement  dégradé  la  forêt  primaire  mahoraise  qui  ne  se  rencontre que partiellement conservée sur les crêtes, ou sur quelques îlots (forêt sèche). Le littoral  offre de nombreuses mangroves qui ont pu, par le passé, offrir des ressources en bois de construction.  Les  forêts  offrent  des  essences  couramment  employées  pour  la  construction  navale  (tek),  et  les  cocoteraies constituent des ressources importantes pour la fabrication de cordages en bourre de noix  GHFRFR/¶DJULFXOWXUHHVWSUDWLTXpHWRXWHO¶DQQpHPDLVJpQpUDOHPHQWODVDLVRQVqFKHHVWGDYDQWDJH propice aux travaux de défrichement et de mise en culture sur brûlis, en préparation à la période de  SURGXFWLRQHQVDLVRQGHVSOXLHV/¶agriculture demeure principalement vivrière. On rencontre des  cultures de bananes, maniocs, ambrevades, maïs, riz pluvial, tarot et de nombreux arbres fruitiers tels  OHVFRFRWLHUVPDQJXLHUVSRPPLHUVGH&\WKqUHDJUXPHV/¶pOHYDJHGHYRODLOOHs, petit bétail (ovins  et  caprins)  et  de  zébus  (bos  indicus)  est  fréquent,  et  les  ressources  halieutiques  ont  une  place  importante dans le régime alimentaire traditionnel (pêche et ramassage de coquillages). 

 

La  population  actuelle  de  Mayotte  (près  de  230  000  habitants)  se  concentre  dans  la  zone  urbaine  de  Mamoudzou  (qui  englobe  Petite  Terre $LOOHXUVO¶vOHDIILFKHXQUpVHDXYLOODJHRLVWUqV dense (la densité de populatiRQj0D\RWWHV¶pOqYHjKDELWDQWVDXNP2) essentiellement réparti sur 

OHOLWWRUDO/¶HPSULVHIRQFLqUHGHV]RQHVEkWLHVV¶HVWGpFXSOpHFHVGHUQLqUHVDQQpHVDYHFODFURLVVDQFH GHODSRSXODWLRQHWODKDXVVHGXQLYHDXGHYLH O¶vOHQHFRPSWDLWTXHKDbitants en 1985). Cette  IRUWHFURLVVDQFHGpPRJUDSKLTXHHQWUDvQHO¶XUEDQLVDWLRQUDSLGHG¶DQFLHQQHV]RQHVDJULFROHVSUHVVLRQ qui impacte de nombreux sites archéologiques. 

       

24 '¶DSUqV 7KRPDVVLQ O¶pWXGe  des  dépôts  sédimentaires  dans  le  lagon  de  Mayotte  révèle  un 

envasement  consécutif  aux  défrichements  en  Grande  Terre  qui  auraient  débuté  dès  le  milieu  du  premier millénaire, [Thomassin, c.p.]. 

Figure

Figure 8 Tessons de céramique sassano­islamique (VIII e ­milieu X e  siècle) de la période 
Figure 11 Tessons de bols chinois en  grès  à  couverte  verte  du  groupe  des  fours  de  Yue,  Zhejiang,  (milieu  X e  -milieu XII e  siècles), site de Dembeni,  fouilles  Allibert  1984-1990,  réserves  archéologiques de Mayotte, cliché, M
Figure 33 Antsiraka Boira, structures repérées au sud de la zone funéraire 
Figure 39 Antsiraka Boira, sépulture 08, architecture funéraire   

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