7. Action de Hn(0) sur sur les fonctions de parking
7.1. q-Caract´eristique de PFn. Rappelons qu’une fonction de parking sur [n] = {1,2, . . . , n} est un mot a=a1a2· · ·an de longueur n sur [n] dont le r´earrangement croissant a↑ =a′1a′2· · ·a′n v´erifie a′i ≤ipour tout i. Soit PFn l’ensemble de ces mots.
On s’int´eresse au calcul de Gn(q;A) :=chq(PFn). Les premi`eres valeurs sont G0= 1, G1 =S1, G2 =S2+qS11,
G3= S3+ (q+q2)S21+q2S12+q3S111,
G4= S4+ (q+q2+q3)S31+ (q2+q4)S22+q3S13+ (q3+q4+q5)S211 + (q4+q5)S121+q5S112+q6S1111.
(224)
On peut d´ecomposer l’ensemble des mots w ∈ [n+r]n selon la longueur de leur plus long sous-mot de parking p(w) (qui peut ˆetre vide, et est clairement unique). Si p(w) est de longeur k, le sous-mot compl´ementaire ne peut contenir que des lettres sup´erieures `a k+ 1, et peut en fait ˆetre n’importe quel mot de [k+ 2, n+r]n−k. Donc [27],
(225) [n+r]n =
n
G
k=0
PFk [k+ 2, n+r]n−k.
En prenant les q-caract´eristiques des repr´esentations permutationnelles de Hn(0) sur les deux membres de cette ´egalit´e, et en remarquant que le produit de m´elange de deux ensembles disjoints de mots de longueurs k et n−k revient `a prendre la repr´esentation induite par Hk(0)⊗Hn−k(0), on obtient
(226) Sn([n+r]qA) =
n
X
k=0
chq(PFk)q(k+1)(n−k)Sn−k([n+r−k−1]qA)
ce qui nous permet d’extraire la s´erie g´en´eratrice of Gn(q;A) :=chq(PFn). En effet, en ´ecrivant
(227) (k+ 1)(n−k) =(n+12 )−(k+12 )−(n−k2 ) et
(228) F(r)(x, q;A) =X
n≥0
xnq−(n2)Sn([n+r]qA) on arrive `a l’expression suivante :
La s´erie g´en´eratrice deGn(q;A) :=chq(PFn) est (229) G(x, q;A) :=X
n≥0
xnq−(n+12 )Gn(q;A) =F(r)(xq−1, q;A)F(r−1)(x, q;A)−1. On constate en particulier que cette expression est ind´ependante der, ce qui n’a rien d’´evident a priori.
Exercice. Montrer que pourq= 1, la s´erieg=G(1,1;A) v´erifie l’´equation fonctionnelle g=X
n≥0
Sngn.
Posonsfr=F(r)(1,1 :A). On a
gn=fnfn−1−1 fn−1fn−2−1 · · ·f1f0−1=fnf0−1 donc
X
n≥0
Sngn=
X
n≥0
Sn
X
m≥0
Sm((m+n)A)
f0−1=
X
N≥0
SN((N+ 1)A)
f0−1=g.
On peut faire tendrer vers l’infini et obtenir la forme plus simple (230) G(x, q;A) =F(xq−1, q;A)F(x, q;A)−1
o`u
(231) F(x, q;A) =X
n≥0
xnq−(n2)Sn A
1−q
,
o`u l’alphabet 1−qA est d´efini par
(232) σ1
A 1−q
=σ1(A)σq(A)σq2(A)· · ·=
→
Y
i≥0
σqi(A).
La sp´ecialisation A = ❊ (alphabet exponentiel) est d´efinie par σt(❊) = et (c’est `a dire Sn(❊) = 1/n!). Alors
(233) σt
❊ 1−q
= exp t
1−q
et on retrouve ainsi la formule de Gessel pour le d´enombrement par somme des fonctions de parking ([16], voir aussi [49], Ex. 5.48.b et 5.49.c pp. 94-95).
Si l’on prendA= 1, de sorte queσt(1) = (1−t)−1, on a
(234) Sn
1 1−q
= 1
(q)n
et en rempla¸cantqpar 1/qetxpar−1, on reconnaˆıt enF(−1,1/q; 1) etF(−q,1/q; 1) les membres gauches des identit´es de Rogers-Ramanujan. On a en fait une infinit´e d’expressions diff´erentes de la fonction de Ramanujan F(−qx,1/q; 1)F(−x,1/q; 1)−1 comme F(r)(−qx,1/q; 1)F(r−1)(−x,1/q; 1)−1. Le cas r = 1 est obtenu dans [44]
(pr´ecis´ement comme une application de l’inversion de Lagrange non commutative).
7.2. Les (k, l)-fonctions de parking. Il existe une notion plus g´en´erale de fonctions de parking associ´ees `a une suite d’entiers positifsu= (un)n≥1 : ce sont les motsatels que (a↑)i ≤ ui. En g´en´eral, leur d´enombrement ne peut s’obtenir qu’en termes des polynˆomes de Gon˘carov [29]. Dans le cas particulier o`uuest une suite arithm´etique, il y a une formule explicite.
Soit
(235) PF(k,l)n ={a∈[l+ (n−1)k]n|a↑i ≤l+ (i−1)k}. Stanley et Pitman [48] ont montr´e que
(236) |PF(k,l)n |= l(l+kn)n−1.
Comme pr´ec´edemment, on peut raffiner ce r´esultat en calculant la caract´eristique non commutative de l’action de Hn(0) sur ces mots. L’argument utilis´e en (225) montre aussi bien (cf. [29])
(237) [N]n =
n
G
j=0
PF(k,l)j [jk+l+ 1, N]n−k. En prenant N =nk+r, on obtient pour la caract´eristique
(238) X
n≥0
Sn((nk+r)A) = X
n≥0
chPF(k,l)n
! X
n≥0
Sn((nk+r−l)A)
! .
Si l’on pose
(239) F(r, k) =X
n≥0
Sn((nk+r)A) on a finalement
(240) ch(PF(k,l)n ) =gn(k,l)(A),
le terme de degr´e n dans g(k,l)(A) =F(r, k)F(r−l, k)−1, qui est ind´ependant de r.
Exercice. Montrer que pourl= 1, la s´erieg(k,1) v´erifi´e l’´equation g(k,1)=X
n≥0
Sn
hg(k,1)ikn
.
En prenantA=t❊ et r= l, on retrouve le d´enombrement
(241) X
n≥0
|PF(k,l)n |tn n! =
P
n≥0 tn
n!(nk+l)n P
n≥0 tn
n!(nk)n =X
n≥0
tn
n!l(nk+l)n−1
la derni`ere ´egalit´e ´etant une cons´equence de l’identit´e d’Abel (le terme central est g(tk❊)l/k).
La sp´ecialisationA= 1 donne le nombre de (k, l)-fonctions de parking croissantes de longueur n
(242) gn(k,l)(1) =
nk+l+n−1 n
l nk+l.
Les nombres (108), appel´esballot numbersen anglais, sont li´es auprobl`eme du scrutin: dans une
´election o`u les candidatsAetBobtiennent respectivementa=kn+letb=nvoix, on demande la probabilit´e pour que les bulletins soient compt´es de telle sorte qu’`a chaque ´etape du d´epouillement, Aait toujours au moinskfois plus de voix queB.
Soitai le score de Alorsque le i-`eme bulletin pourB apparaˆıt. Formons le motw =a1· · ·an. Alors,ai≥ki+ 1,ai≤ai+1et donccn−i+1= (nk+l+ 1)−aiv´erifieci≤l+ (i−1)l, autrement dit, cest une (k, l)-fonction de parking croissante. Le nombre de (k, l) fonctions de parking croissantes de longueurnest
(243) l
nk+l
nk+l+n−1 n
= a−kb a+b
a+b a, b
et la probabilit´e cherch´ee est donc a−kba+b.
7.3. L’´equation fonctionnelle. On va maintenant voir que G(x, q;A) r´esout une
´equation fonctionnelle, et retrouver ainsi laq-formule de Lagrange non commutative.
Il sera commode dans la suite de changer q en 1/q et de poser (244) H(x, q;A) :=G(x, q−1;A) =E(qx)E(x)−1 o`u
(245) E(x) =E(x, q;A) =X
n≥0
xnq(n2)Sn
A 1−q−1
.
Alors, H(qk−1x) =E(qkx)E(qk−1x)−1, de sorte que
(246) H(n)(x) :=H(qn−1x)H(qn−2x)· · ·H(x) =E(qnx)E(x)−1, et l’on peut ´ecrire
X
n≥0
xnq(n+12 )Sn(A)H(n)(x) =X
n≥0
xnq(n+12 )Sn(A)E(qnx)E(x)−1
=X
n≥0
xnq(n+12 )Sn(A)X
m≥0
q(m2)Sm
A 1−q−1
E(x)−1
= X
N≥0
xNq(N2)SN
qA+ A 1−q−1
E(x)−1
= X
N≥0
xNq(N+12 )SN
A 1−q−1
E(x)−1
=E(qx)E(x)−1 =H(x). (247)
Les puissances de q peuvent ˆetre absorb´ees dans les produits en posant K(x) = xqH(x), et finalement, la s´erieK(x) =K(x, q;A) =xqG(x, q−1;A) r´esout l’´equation de la q-formule de Lagrange non commutative de [16, 44]
(248) K(x) =qxX
n≥0
Sn(A)·K(n)(x).
Les premiers termes sont
K(x) =xq+x2q2S1+x3(q4S2+q3S11) +x4(q7S3+ (q5+q6)S21+q5S12+q4S111) +x5(q11S4+ (q8+q9+q10)S31+ (q7+q9)S22+q8S13+ (q6+q7+q8)S211
+ (q6+q7)S121+q6S112+q5S1111) +· · · (249)
En particulier, g(A) =G(1,1;A) =P
ch(PFn) est l’unique solution de
(250) g =X
n≥0
Sngn,
avec S0 = 1. On obtient gi en posant q = 1 dans (224), et on retrouve (169) en suposant que les Si commutent.
La solution [16, 44] est obtenue en posantr= 1 dans (229). L’image commutative donne diverses formes de la q-formule de Lagrange de Garsia-Gessel.
Exercice. Montrer que la fraction continue de Ramanujan
(251) R(x) = 1
1−qx 1
1−q2x 1 1−q3x 1
1− · · · v´erifie
(252) R(−1) =F(−1,1/q; 1)F(−q,1/q; 1)−1= P
n≥0 qn2 +n
(q)n
P
n≥0 qn2 (q)n
On a manifestement
(253) R(x)−1= 1−qxR(x)
ce qui peut encore s’´ecrire
R(x) = 1 +qxR(x) +q3x2R(x)R(qx) +q6x3R(x)R(qx)R(q2x) +· · ·
= 1 +X
n≥1
xq(n+12 )R(n)(x) (254)
d’o`u le r´esultat en appliquant (248).
8. Coefficients de la s´erie de Lagrange non commutative
8.1. Une formule explicite pour le coefficient de SI. L’interpr´etation en termes de codes polonais entraˆıne facilement une expression explicite des coefficients δI d´efinis par
(255) gn = ch(PFn) =X
I|=n
δISI
En effet, d´efinissons le squelette d’un arbre T comme l’arbre obtenu en retirant ses feuilles et en ´etiquetant ses sommets internes par leur arit´e. Associons ensuite aus squellete S de T sa 0-composition I0(S) d´efinie comme la suite des ´etiquettes de ses
sommets parcourus en ordre pr´efixe, autrement dit,I0(S) est la composition obtenue en ´eliminant les 0 du code polonais.
Le nombre d’arbres de squelette S est clairement (256)
p
Y
k=1
ik ak
o`u I0(S) = (i1, . . . , ip) et ak est l’arit´e duk-i`eme sommet de l’arbre S, num´erot´es en ordre pr´efixe.
Par exemple, il y a 16 arbres de 0-composition (3,1,2,1) (Figure 2).
Fig. 2. Squelettes de 0-composition (3,1,2,1) et nombre d’abres ayant ces squelettes.
Soit I = (i1, . . . , ip) une n. On peut maintenant calculer δI. En effet, le coefficient de SI dans gn est ´egal au nombre d’arbres surn+ 1 sommets dont la suite des arit´es non nulles lues en ordre pr´efixe est I. Les squelettes de ces arbres sont les arbres ordonn´es sur psommets ´etiquet´es par lesik en ordre pr´efixe. Les suites des arit´es des squelettes en ordre pr´efixe sont toutes les suites (a1, . . . , ap) telles quea1+· · ·+aj ≥j pourj < pet soit ´egal `a p−1 pour j= p. Doncap = 0 et a1+· · ·+ap−1= p−1 de sorte que
(257) δI = X
(a1,...,ap−1) p−1
Y
k=1
ik ak
,
o`u la somme porte sur toutes les suites (a1, . . . , ap−1) telles quea1+· · ·+aj ≥j pour tout j et a1+· · ·+ap−1 =p−1.
8.2. L’alg`ebre de Hopf des diff´eomorphismes formels non commutatifs.
Brouder-Frabetti-Krattenthaler [4] ont obtenu une autre forme de l’inversion de La- grange non commutative. Elle est ´enonc´ee sous la forme d’une formule explicite pour l’antipode de l’alg`ebre de Hopf des diff´eormorphismes formels non commutatifsHdif. En tant qu’alg`ebre,Hdif peut ˆetre identifi´ee avecSymau moyen de la correspondance
an =Sn =Sn(A). Le coproduit est alors donn´e par
(258) ∆difSn(A) =
n
X
k=0
Sk(A)⊗Sn−k((k+ 1)A). Avec ces notations, le calcul de l’antipode revient `a trouver une s´erie
(259) h(A) =X
n≥0
bn
o`u bn ∈Symn(A), telle que
(260) 1 =X
n≥0
Sn(A)h(A)n+1. Donc, h(A) v´erifie l’´equation fonctionnelle
(261) h(A)−1 =X
n≥0
Sn(A)h(A)n,
diff´erente de celle de Gessel et Pak-Postnikov-Retakh, laquelle s’´ecrit
(262) g(A) =X
n≥0
Sn(A)g(A)n. Toutefois, la diff´erence n’est pas si grande, car on a
(263) h(A) =g(−A).
En effet, en utilisant l’expression de g(A) obtenue en posant q = 1 dans (229), on peut ´ecrire
(264) g(−A)n =F(−n)F(0)−1 (n∈❩) o`u
(265) F(x) =X
m≥0
Sm((x−m)A). Donc,
X
n≥0
Sn(A)g(−A)n =X
n≥0
Sn(A)F(−n)F(0)−1
= X
n≥0
Sn(A)X
m≥0
Sm((−m−n)A)F(0)−1
= X
N≥0
X
m+n=N
Sn(A)Sm((−m−n)A)F(0)−1
= X
N≥0
SN((−N + 1)A) =F(1)F(0)−1 =g(−A)−1.
On peut donner pour h(A) une interpr´etation combinatoire analogue `a (??). On part du probl`eme d’inversion g´en´erique
(266) f−1 =S0+S1f +S2f2+. . . ,
et on le reformule comme
(267) f = c+d1f2+d2f3+. . . ,
On pose c=S0−1 et dn =−S0−1Sn. En calculant r´ecursivement f0, f1,. . ., on trouve (268) f0 =c, f1 =d1cc, f2 =d1cd1cc+d1d1ccc+d2ccc ,
et on peut maintenant interpr´eter chaquedi comme le symbole d’un op´eration (i+1)- aire en notation polonaise. Alors, fn est la somme des codes polonais des arbres ordonn´es sans sommet d’arit´e 1 sur 2n+ 1 noeuds (ou parenth´esages de Schr¨oder des mots cn+1, ainsi qu’on peut le v´erifier sur la figure 3. De l`a, on retrouve ais´ement la
Fig. 3. Les termes f0, f1,f2 comme sommes d’arbres ordonn´es.
formule (2.21) de [4]. Il suffit de poser c= 1, c’est `a dire de r´esoudre (269) h= 1 +d1h2+d2h3+. . . ,
comme
(270) hn =X
I|=n
λIdI.
On proc`ede comme dans la section pr´ec´edente. ´Etant donn´e le squeletteS d’un arbre T, on d´efinit sa 1-composition I1(S) comme la suite des valeurs des ´etiquettes de S moins 1 en ordre pr´efixe. Alors, d’apr`es (256), le nombre d’arbres de squelette S est (271)
p
Y
k=1
ik+ 1 ak
o`u I1(S) = (i1, . . . , ip) et ak est l’arit´e du k-i`eme sommet de S dans l’ordre pr´efixe.
Par exemple, il y a 34 arbres dont le squelette a (1,3,1,1) pour 1-composition, ainsi qu’on peut le v´erifier sur la figure 4.
Soit I = (i1, . . . , ip) une composition de n. Le coefficient de SI dans hn est ´egal au nombre d’arbres ordonn´es sur 2n+ 1 sommets dont la s´equence des arit´es non nullles moins 1 lues dans l’ordre pr´efixe est I. Comme pr´ec´edemment, les squelettes de ces arbres sont les arbres ordonn´es sur psommets ´etiquet´es par les composantes de I plus 1 en ordre pr´efixe. Les suites des arit´es des squelettes sont les mˆemes que
Fig. 4.
pr´ec´edemment, de sorte que
(272) λI = X
(a1,...,ap−1) p−1
Y
k=1
ik + 1 ak
o`u la somme porte sur l’ensemble des ak tels que a1 +· · · +aj ≥ j for all j and a1+· · ·+ap−1=p−1. C’est la formule (2.23) of [4]. Dans cette pr´esentation, il est clair que la somme porte sur un ensemble catalan (les arbres ordonn´es).
9. Expression de la s´erie de Lagrange dans diverses bases
Un quasi-rubanest un mot croissant w =a1. . . an segment´e o`u on peut avoir une barreai|ai+1seulement siai < ai+1. Laformef(w) d’un quasi-rubanw= u1|u2| · · · |ur o`u les ui n’ont pas de barres est la composition form´ee par les longueurs des ui, et son ´evaluation est celle du mot u1u2· · ·ur.
Par exemple, w = 111122|3455|89 est un quasi-ruban de forme 642, d’´evaluation 42120011 et d’´evaluation tass´ee (sans les 0) 421211.
Avec ces d´efintions, il est clair que si l’on note QRT(I) l’ensemble des quasi-rubans tass´es de formeI
(273) SI = X
w∈QRT(I)
Rf(w),
et si QRP(I) est l’ensemble des quasi-rubans de parking de forme I, alors (274) chq(PFn) =Gn(q;A) =X
In
cI(q)RI(A). o`u
(275) cI(q) = X
a∈QRP(I)
qkak.
Par exemple,
G3(q;A) = S3+ (q+q2)S21+q2S12+q3S111
= (1 +q+ 2q2+q3)R3+ (q+q2+q3)R21+ (q2+q3)R12+q3R111 (276)
Pourq= 1, ce d´eveloppement pr´esente une sym´etrie remarquable. Le d´eveloppement sur les fonctions ´el´ementaires est donn´e par la mˆeme r`egle que le d´eveloppement sur les rubans, `a conjugaison et signe pr`es :
(277) gn(A) =X
In
(−1)n−l(I)cI∼ΛI. Par exemple,
g3(A) = Λ3−3Λ21−2Λ12+ 5Λ111, (278)
g4(A) = −Λ4+ 4Λ31+ 3Λ22+ 2Λ13−9Λ211−7Λ121−5Λ112+ 14Λ1111. (279)
Cette sym´etrie est ´equivalent `a l’invariance de g par l’involution lin´eaire de Sym d´efinie par
(280) ν : SI 7−→SI∼,
que l’on peut v´erifier sur l’´equation (202). En effet, sur la base des rubans, ν est donn´ee par
(281) ν(RI) = (−1)l(I)−1ΛI∼. L’image du noyau de Cauchy σ1(XA) par ν est
X
I
FIν(RI) =X
I
MIν(SI) =X
I
MISI∼ = X
I
MI∼SI
= X
I
X
J≤I
MI∼RJ =X
I
MI∼ X
J∼≥I∼
RJ∼
= X
I
MI∼ X
J∼≥I∼
X
K≤J
(−1)l(J)−l(K)ΛK
= X
K
X
J≥K
(−1)l(J) X
I∼≤J∼
MI∼
! ΛK
= X
K
X
I
MI∼ X
K≤J≤I
(−1)l(J)
!
(−1)l(K)ΛK
= X
K
X
I≥K
MI∼(−1)l(K)
!
ΛK =X
K
FK∼(−1)l(K)ΛK
= X
K
FK(−1)l(K)−1ΛK∼. (282)