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1458 III BR È VES III

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1458 m/s n° 12, vol. 15, décembre 99

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BRÈVES

■■■

■■■ Enfin un modèle murin de la rougeole. Quarante millions de sujets infectés, un million de morts chaque année, le bilan de la rou-geole est lourd encore en 1999, mal-gré un usage accru de la vaccina-tion. Dans les formes graves le virus (MV, pour measles virus) cible essen-tiellement le système immunitaire et le système nerveux central (SNC). Les infections secondaires liées à l’immunodépression, et les encé-phalomyélites restent les causes majeures de morbidité et de morta-lité. Le mécanisme de pénétration de MV dans les cellules, sa diffusion dans le SNC ont été jusqu’à présent incompris, faute d’un modèle ani-mal. Deux équipes américaines, du Scripps Research Institute à La Jolla, Californie, et de l’Université Rocke-feller à New York, ont réussi à créer chez une souris transgénique un syndrome très comparable à une rougeole humaine [1]. Les auteurs sont partis de l’observation que, chez l’homme, l’une quelconque des quatre isoformes de la molécule CD46 est le récepteur de MV. Les rongeurs, en revanche, n’expriment pas CD46, et, par ailleurs, ne sont pas affectés par MV, à moins qu’on n’utilise un virus phylogénétique-ment modifié par de multiples pas-sages sur des cellules du cerveau murin. Il était logique de penser que l’insertion et l’expression de CD46 dans des cellules de rongeurs pourraient rendre ces cellules sen-sibles à MV. Des premiers essais n’ayant pas obtenu un taux d’expression suffisant, les auteurs ont utilisé une banque de YAC et micro-injecté le génome de CD46 dans sa totalité, les souris transgé-niques exprimant ainsi les quatre isoformes principales de CD46 : BC1, BC2, C1 et C2. Le taux d’expression était alors voisin de ce qu’il est chez l’homme. Chez des animaux nouveau-nés inoculés par voie intracérébrale, ou chez des adultes inoculés par voie intrapéri-tonéale ou intraveineuse, on a pu alors observer une réplication de MV dans les cellules du système immunitaire et du SNC. Le virus

était retrouvé dans les zones riches en cellules T de la moelle osseuse, mais aussi dans les cellules circu-lantes, cellules T et B, macrophages, entraînant une suppression des réactions immunitaires humorale et cellulaire. Dans le SNC, la réplica-tion se faisait initialement dans les neurones, le virus diffusant ensuite rapidement vers les régions distales par un transport axonal. La presque totalité des animaux mourait dans un délai de 21 jours. Les phéno-mènes observés suggèrent la syn-thèse dans le SNC de cytokines et/ou chimiokines, entraînant chez les nouveau-nés une apoptose des neurones immatures. Ce mécanisme pourrait-il être accessible à une approche pharmacologique blo-quant les cytokines pro-apopto-tiques ? Il semble, en tout cas, de grand intérêt, pour cette maladie grave, de posséder enfin un modèle chez un petit animal de laboratoire. [1. Oldstone MBA, et al. Cell 1999 ; 98 : 629-40.]

■■■De l’utilité des follicules pileux pour l’immunité vaccinale. Toutes les campagnes vaccinales sont confron-tées à de multiples problèmes et c’est pour y parer qu’une recherche se poursuit sur l’utilisation vaccinale de l’ADN nu sous forme de plasmide. L’injection d’ADN par voie intramus-culaire (IM) entraîne une réaction immunitaire humorale et cellulaire [1]. Une réponse immunitaire peut aussi être obtenue par voie cutanée, mais après abrasion ou épilation chi-mique, procédés évidemment mal vécus. D’où l’intérêt du travail récent d’un groupe américain de l’Univer-sité de Stanford (CA, USA), qui démontre une immunisation en réponse à l’ADN nu appliqué sur la peau normale chez la souris [2]. Dans ces essais, les auteurs ont tra-vaillé toujours par comparaison avec une immunisation par voie IM, et ont appliqué localement une solution aqueuse d’un vecteur codant pour le gène lacZ d’E. coli en solution phos-phate, et constaté une production d’anticorps dirigés contre la

β-galacto-sidase bactérienne semblable à celle du témoin. L’essai suivant a été celui d’un plasmide cytomégalovirus-HbsAg. Le taux d’anticorps IgG anti-HBsAg était, dans ce cas, 34,4% de celui observé après immunisation par voie IM, et la prolifération cellulaire locale, spécifique de réaction à la vac-cination, était 46 % et a persisté six mois, alors que l’application du vec-teur seul restait sans effet. D’autres expériences ont permis aux auteurs de montrer que des follicules pileux fonctionnels sont nécessaires pour que le transfert d’un gène appliqué localement soit effectif. Les follicules pileux, on le sait, sont une voie d’entrée fréquente des infections bactériennes chez l’homme. Leur mode d’action dans l’induction d’une réponse immunitaire n’est pas totalement expliqué : le captage de l’ADN par les cellules basales présen-tatrices d’antigène est facilité mais une simple diffusion semble exclue. Il faudrait aussi savoir si certaines étapes du cycle pileux sont requises. La perspective d’une méthode peu onéreuse, non traumatisante et simple justifie sûrement la poursuite de cette recherche.

[1. Wang R, et al. Science 1998 ; 282 : 476-80.]

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