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Rendement des compteurs G-M à fenêtre en bout pour
les rayonnements électromagnétiques de faible énergie
Maurice Duquesne
To cite this version:
85 A.
RENDEMENT DES COMPTEURS G-M A
FENÊTRE
EN BOUTPOUR LES RAYONNEMENTS
ÉLECTROMAGNÉTIQUES
DE FAIBLEÉNERGIE
Par MAURICE
DUQUESNE,
Laboratoire de Physique et Chimie Nucléaires du Collège de France.
Sommaire. 2014 Calcul de l’efficacité du volume utile d’un
compteur G.-M. à fenêtre en bout pour un rayonnement divergent, en considérant l’écran, la fenêtre et les autres régions du compteur comme « inefficaces ».
Calcul de l’efficacité de l’écran et contribution de la région située en arrière du volume utile. Confrontation entre valeurs calculées et valeurs
expérimentales.
LE JOURNAL DE PHYSIQUE ET LE RADIUM SUPPLÉMENT AU N) 6
PHYSIQUE APPLIQUÉE TOME 17, JUIN 1956, PAGE
De nombreux articles
[1]
traitent de l’efl’lcacité descompteurs
Geiger-Müller
aux rayonsX,
maispour des
compteurs
à fenêtre enbout,
les auteursétudient le cas où le
rayonnement
ionisant arriveparallèlement
à l’axe ducompteur.
Ainsi l’ « effetparoi »
se trouve éliminé. Une tellegéométrie
serencontre rarement dans
l’expérience où,
leplus
souvent,
la source radioactive est située à unedistance .
relativement
faible dudétecteur ;
lerayonnement
émis
estdivergent,
et tout rayon-nementélectromagnétique
issu de la source etpénétrant
dans lecompteur
est détecté par « effetparoi »
et par « effet gaz ». Deplus,
les auteurscherchent souvent les conditions pour obtenir une
efficacité maximum
correspondant
à uneénergie
donnée du
rayonnement
électromagnétique,
or ilarrive
fréquemment
que la détectiondes
rayon-nements
électromagnétiques
neconstitue
pas lebut de
l’expérience ;
dans ce cas nous n’avons pasbesoin d’avoir une
efficacité
maximum,
il nous fautsimplement
la connaître.Pour ces raisons il nous a paru intéressant de
reprendre
ceproblème
du rendement descompteurs
G.M. auxrayonnements
électroma-gnétiques
enenvisageant
unegéométrie plus proche
de
l’expérience.
Nous limitant au cas de rayon-nements de faibleénergie
pourlesquels
lerende-ment d’un
compteur
G.M. à fenêtre en bout n’estplus négligeable,
nous ne considèrerons quel’absorption
par effetphotoélectrique.
1. Géométrie. - La sourceponctuelle
S estsituée à une distance d de la fenêtre du détecteur.
L’intérieur de ce
dernier, cylindre
delongueur L
etde section s,
peut
être divisé en troisrégions
corres-pondant
auxlongueurs 11, l2, l4 (fige 1).
Ces troisrégion s
de volumeVl, V2, Y4,
sont vues de la source sous lesangles
solides mi, (ù 2, w4.En
disposant
undiaphragme
sur la fenêtre ducompteur
onpeut
limiter col et faire en sorteque (Ù2 =
col. Par la suite nous supposerons cette
conditions
remplie.
Comme nous
envisageons’ le
casgénéral
où unécran est
placé
contre la fenêtre ducompteur,
nous aurons à examiner l’influence de cet écran sur lerendement du
compteur.
FiG. - 1.
Si on définit le volume utile d’un
compteur
G.M.comme la
région
où un électron formé dans le gaz à laprobabilité
1 d’êtredétecté,
on remarque quele volume
Y2
oùrègne
lechamp électrique
peut
remplir
cette condition. Pour les volumesVl,
etV4,
cette
probabilité dépend
fortement et del’énergie
de l’électron et de l’endroit où ilprend
naissance.Ces
volumes, qui
ne contribuentpratiquement
pas au rendement ducompteur
pour desphotons
defaible
énergie, participent
à ce rendement pour desphotons d’énergie supérieure
à 20 KeV. Nous étudierons donc leur contributionaprès
avoir établi celle du volumeY2.
,2. Efficacité du volume utile
V2-
- SiNor
estl’intensité totale des
photons
émis par la sourceS,
celle-ci émet dans
l’angle
solide mi :Dans le cas
général
cette intensité doittraverser,
avant
d’atteindre
le volume utileY2 :
-
un écran
d’épaisseur
x,présentant
uncoef-ficient
d’absorption
03BC1 à la radiation émise par lasource ;
-
une fenêtre
d’épaisseur
xo de coefficientd’absorption
V.0 ;-le
mélange
gazeux du volumeV1
de coefficientd’absorption
fl.86 A
Nous
désignerons Io, Il,
etI2les
intensitésaprès
la traversée de ces éléments de la
géométrie
que l’on considère pour l’instant comme « inefficaces ».ou encore
Il
=alo ; a
transmission de la fenêtreUne fraction de cette
intensité,
soit12a = w 4 12,
. w2
subit une
absorption
par « effet gaz » en traversantle
mélange
gazeux du volumeV2
sur un parcoursque nous pouvons
prendre
égal
à12-L’autre fraction de
l’intensité,
à savoiraprès
avoir parcouru unelongueur
moyenne z.dans le gaz de
V2
tombe sur la surface latéraleS2
du
cylindre qui
limiteV2
et subitl’absorption
par « effet
paroi
».Dans ces
conditions,
nous devonsdistinguer
dansla
paroi
ducompteur,
àpartir
del’intérieur,
uneépaisseur
x,correspondant
au parcoursd’élec-trons dont
l’énergie
seraitégale
à celle desphotons
incidents. Le volumeV2
recueille une fraction de cesphoto-électrons
formésdans x,
et si l’onadmet que la diffusion
multiple
introduit uneisotropie
dans leurdistribution,
on détecte environla moitié de ces
photo-électrons.
Intensité
pénétrant
dansV4 :
Intensité
frappant S2
Intensité
après
traversée de xp :y’
coefficientd’absorption
de laparoi.
Nombre de
photons
détectés par « effet gaz » :soit :
Nombre de
photons
détectés par « effetparoi » :
:soit :
Nombre total de
photons
détectés :Efficacité
deV 2 :
Le rendement du
compteur
sera défini :Le rendement de l’ensemble de la
géométrie
dans le cas où l’écran neparticipe
pas à l’effi-cacité du détecteur sera :Le taux de
comptage
enphotons
sera donné parl’expression :
3. Influence de l’écran sur F efficacité du
détec-teur. - Dans le calcul
précédent,
l’écran de massesuperficielle
ml, n’intervient que comme absorbant.FIG. 2.
En
fait,
il émet desphoto-électrons
dont seulsceux
produits
dans une couche x4(fig.
2)
peuvent
atteindre le volume utile
V2
et être détectés. On doit tenircompte
dans l’évaluation de x. de lamasse
superficielle
mo de la fenêtre et de latrans-mission du
mélange
gazeux deV1.
Soit l’ l’intensité à l’entrée de cette
région
efficace de l’écran
on a
toujours
’87 A
Dans le cas
où xl
Xm, l’ =1,
etNous écrirons dans le cas
général
xl,.
signifiant
que x, a pourlimite supérieure
x.dans e+IL1Zlm. Nous
désignerons
par
6)ml l’angle
solide moyen souslequel
tout élément de volume de la couche xm de l’écran voit le volumeV2
(co.,
est fonction de laposition
de l’écran et des dimensions ducompteur).
Nombre de
photo-électrons
issus de l’écran etdétectés par
Y2 :
L’écran
(m1) possède
donc en fait unecertaine
efficacité que l’on
peut
définir :Cette efficacité
additionnelle,
nulle pour xl =0,
est maximum pour x, = xm, sa valeur est alors :
Si le rendement du
compteur
demeure lemême,
le rendement total se trouveaugmenté
de cette« efficacité » de l’écran :
On
pourrait
tenir un raisonnementanalogue
pour la fenêtre du
compteur qui présente
elle aussiune efficacité
s(mo).
Dans le cas de fenêtres minces(mo
1mg /cm2)
onpeut
négliger s(mo)
devant e2dès que
l’énergie
desphotons
est telle que latrans-mission de la fenêtre
(a
=e-p.o0153e)
est voisine deFIG. 3.
l’unité. En dessous de cette
énergie,
il estpréférable
de tenir
compte
deE(mo) ;
cependant
sacontri-bution sera
faible,
une forteproportion
desphoto-électrons
produits
dans(mo)
étant alors absorbéepar le
mélange
gazeux du volumeY1.
Cette influence de l’écran sur l’efficacité d’un
compteur
à fenêtre mince se traduit donc par uneaugmentation
du taux decomptage
enphotons
alors que
l’épaisseur
de l’absorbantaugmente.
FIG. 4.
Nous donnons
figure
3 E(ml1)
en fonction de mCùm1
pour
différentes énergies
desphotons,
etfigure
4une
courbe
expérimentale
montrant cette influence dez(ml).
4. Efficacité faisant
intervenir 1
etY 4. -»
Lorsque
l’énergie
desphotons
augmente,
le volume utiledépasse
les limites du volumeV2
pourempiéter
sur les volumesV,
etV4.
Chacun de cesvolumes
participe
alors à l’efficacité totale par« effet gaz » et par « effet
paroi
». Pour descompteurs
G.M.
à faiblepression,
l’efficacité du gaz devientalors négligeable
devant celle introduitepar la
paroi. Si,
comme nous l’avonsprécisé
audébut,
w2 =6)1’ le
rayonnement
issu de la sourcene
frappe
pas laparoi 81
deV,
et la contribution decette
partie
ducompteur peut
êtrenégligée.
Nous ferons donc intervenir seulement laparoi
interne du volumeV4
ennégligeant
l’absorption
dugaz contenu dans cette
région.
Cetteparoi
comprend
la surface latéraleS4
et le fonddu
,
compteur
de surface s vu de la source sousl’angle
solide 6)5. Il
pénètre
dans ce volume l’intensité1 aa,
une
partie
de cette intensité tombe surS4,
elle estproportionnelle
à w4 - 6)5’ l’autrepartie
qui
frappe
le fond ducompteur
estproportionnelle
à w5.Après
avoir traversél’épaisseur
xp précé-demmentdéfinie,
l’intensitéI3a
devient :et le nombre de
photons
absorbés sera :Une
partie
desphoto-électrons produits
dansS4
peuvent
atteindre le volume utileV2
où ils serontdétectés.
L’angle
solide moyen pour l’émission vers88 A
photo-électrons
détectés sera :"
Le fond du
compteur
de surface s émet desphoto-électrons
vers le volumeV2
suivant unangle
solide moyen
w8,
d’où le nombre dephoto-électrons
détectés :
Au total :
Nous définirons l’efficacité du volume
Y4 :
Le rendement du
compteur
devient :et le rendement total :
Si on écrit que le rendement d’un
compteur
estle
produit
de la transmission de la fenêtre parl’efficacité du
compteur
Dans nos calculs :
l’efficacité du
compteur
s’écrira alors :Si on
désigne
T = é u1x1 la transmission del’écran, (3b)
s’écrit :5. Vérification
expérimentale.
- Des expé-riences decoïncidences p
- Xet p
-y ont été
effectuées afin de déterminer
quelques
valeurs de l’efficacité et de comparer avec les valeurs donnéespar les
expressions
précédemment
établies. Cesexpériences
ont été réalisées dans undispositif
comprenant
deuxcompteurs
G.1VI.identiques
àfenêtres minces et
disposés
dans le videsymé-triquement
parrapport
à la source. Lescaracté-ristiques géométriques
descompteurs
sont lessuivantes :
distance de la source aux
compteurs :
Un
champ
magnétique
variablepeut
être établientre la source et l’un des
compteurs.
Enfin des écrans
peuvent
êtredisposéa
contreles fenêtres des
compteurs.
,Avec
115mIn,
nous avons obtenu pour l’efficacitédu
compteur
les valeurs suivantes :Si l’on calcule l’efl’icacité du
compteur
àpartir
de
l’expression (6)
où E2 est donné par(1)
et E4par
(5),
nous obtenonsAvec
198 Au,
par la méthode descoïnci-dences p
-y en
disposant
devant la fenêtre del’un des
compteurs
un écran de Pb de1,1 gr/cm2,
nous obtenons pour valeur
expérimentale
duren-dement
Le calcul donne :
L’expression (3b)
donne alors :FIG. 5.
Nous donnons
(fig.
5)
les efficacités S2 et S4 en89 A
de 20
keV,
e4 est’négligeable
devant e2.Pour
Ehv =3,3 keV,
la relation(1)
donnee2 =
0,28
tandis que(5)
conduit àe4 =
0,0025.
On a de même :
Pour ces
énergies
la notion de volume utileV2
s’estompe ;
l’influence deV4
n’estplus négligeable,
tous les éléments du
compteur
participent
à sonefficacité
e(c).
Nous tenons à
exprimer
nôtre reconnaissanceà M. le pr F. Joliot pour l’intérêt
qu’il
apris
àce travail. Manuscrit reçu le 6 février 1956.
BIBLIOGRAPHIE NORLING
(F.),
Ark. Mat. Astr. Fys., 1941, 27.MARTY