HAL Id: jpa-00246255
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Submitted on 1 Jan 1990
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Variation du mode de croissance initiale de SiO2 sur Si(001) en fonction de la température de substrat
F. Lutz, J.L. Bischoff, D. Bolmont, L. Kubler
To cite this version:
F. Lutz, J.L. Bischoff, D. Bolmont, L. Kubler. Variation du mode de croissance initiale de SiO2 sur
Si(001) en fonction de la température de substrat. Revue de Physique Appliquée, Société française de
physique / EDP, 1990, 25 (9), pp.923-929. �10.1051/rphysap:01990002509092300�. �jpa-00246255�
Variation du mode de croissance initiale de SiO2 sur Si(001)
en fonction
de la température de substrat
F.
Lutz,
J. L.Bischoff,
D. Bolmont et L. KublerLaboratoire de
Physique
et deSpectroscopie Electronique,
Faculté des Sciences, 4 rue des Frères Lumière, 68093 Mulhouse Cedex, France(Reçu
le 21 décembre 1989, révisé le 2 mars 1990,accepté
le 12 mars1990)
Résumé. 2014
L’oxydation
initiale(dans
le domaine de lamonocouche)
deSi(001)-2
x 1 a été étudiée dans delarges
domaines detempérature
de substrat(TA Ts 800 °C ),
depression
deO2 (10-8
à 10-5mbar)
parphotoémission
X(XPS)
et UV(UPS).
Les variations de recouvrement enoxygène
en fonction de cesparamètres
permettent deséparer
les domaines depoints (Ts,
P(O2),
oùl’oxydation
est dite passivante(basse Ts, quel
que soitP(O2))
de ceux où elle est combustive(mode
de nettoyage àTs
élevée,P(O2) faible).
Lesobservations en faveur de la différenciation des modes de croissance à haute et basse
Ts
concernent les environnements locaux déduits despics
Si2p,
les vitessesd’oxydation
en fonction de lapression
et du tempsd’exposition,
ladisparition
des états de surface observés en UPS et liés à la dimérisation 2 1.A basse
Ts
les environnementschimiques
locaux sont de type intermédiaire(Si-(SiXO4-X),
0 X 4).
Lecollage
initial est fort etcorrespond
à unedisparition
initiale de 2 liaisonspendantes
par atomed’oxygène
fixémais faiblit fortement pour des recouvrements
proches
de la monocouche. Les recouvrements induits par unecertaine
quantité
de molécules deO2
incidentes sontindépendants
du fait que cettequantité
résulte d’uneaugmentation
de tempsd’exposition
ou depression.
Cela dénote unechimisorption
initiale,spatialement homogène,
mais limitée par manque de diffusion auxplans atomiques
de surface. Ahaute Ts
lecollage
initialest
quasi
nul, ladésorption
étantprépondérante
à faiblepression (mode
denettoyage).
Apartir
d’unepression critique,
on bascule dans le modepassivant
avec une croissance initialehétérogène (avec juxtaposition
d’îlotsou
flaques
deSiO2
et de zones de Si libresd’oxydation)
celle-ci affectant peu la reconstruction 2 1 et cejusqu’à
des recouvrements moyens en Osupérieurs
à la monocouche. Le tauxd’oxydation
estmaintenant
plus grand lorsque l’exposition
estaugmentée
par variation depression
que par variation de temps.L’étude de la décroissance des états de surface avec le recouvrement
d’oxygène
sur des surfaces désorientéesou non permet de corréler cette nucléation initiale à la
présence
de marches lelong
de la direction[110].
Abstract. 2014 The initial oxidation
(in
themonolayer range)
ofSi(001)-2
1 was studiedby
x-ray and ultravioletphotoelectron
spectroscopy(XPS
andUPS) systematically
as a function of substrate temperatureTs (RT Ts 800 °C )
andO2
pressure(10-8
à 10-5mbar).
The oxygen coveragedependence
as a function of these parameters allowed todistinguish
thepassivation
domain(at
lowTs
whatever thepressure)
from thecombustion or
cleaning
mode(at high Ts
and lowpressure).
In thelow Ts regime
the local chemicalbondings
are intermediate
(Si-(SiXO4- X),
0 X4).
The initialsticking
ishigh
with an initialdisappearance
of twodangling
bonds for each chemisorbed atom. The coverages inducedby
agiven
amount ofimpinging
moleculesdoes not
depend
from the combination of time or pressure used to obtain agiven
exposure. These results denote aspatially homogeneous chemisorption,
but with a location limited to the atomicoverlayer planes by
lack of diffusion. On the contrary, at
high TS,
where thedesorption
isprevailing,
the initialsticking
is very low.Above a critical pressure we observe a
rapid
switch to thepassivating
mode where the initialgrowth
isheterogeneous
with ajuxtaposition
ofSiO2
islands and bare Si areas stillpresenting
the dimer reconstructioneven for mean coverages above the
monolayer.
Moreover the oxidation rate is nowhigher
when identical exposurechanges
result from pressurechanges
rather than from time variations. Acomparison
of the surface state decrease withincreasing
coverage on vicinal or flat surfaces allows to connect this initial oxide nucleation to the presence of stepsalong
the[110]
direction.Classification
Physics
Abstracts73.20
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/rphysap:01990002509092300
924
Introduction.
L’importance technologique
de l’interfaceS’/S’02
pour l’industrie de la
microélectronique
n’estplus
àmontrer.
Malgré
une littérature fort abondante sur cesujet,
dont labibliographie
est ici hors dequestion,
la connaissance exacte de la structure despremières
couches deSi02
sur Si est encore contro-versée. En
particulier
les corrélationspossibles
entreles conditions
expérimentales
de la croissance initialeen
oxydation thermique (faces cristallines,
défautsde
surface, température
desubstrat, pression
de gaz,etc...)
et la structure finale de l’interface sont mal maîtrisées.Ainsi un certain nombre d’articles récents mettent en exergue l’existence de formes cristallines
particu-
lières de
Si02
à l’interfacec-Si/a-Si02:
Ourmazdet al.
[1] interprètent
leurs clichés demicroscopie
etde diffraction
électronique
par transmission sur la base d’une couche de transition detridymite
entre lesilicium
(100)
et la siliceamorphe.
Fuoss et al.[2]
par diffraction de rayons X mettent par contre en évidence la
présence
de cristallites de cristobalitenoyés
dans la matriceamorphe
pour cette mêmeinterface.
Plus récemment encore, Rochet et al.
[3]
ontmontré essentiellement par
microscopie électronique
à haute
résolution,
une croissance initialeépitaxique
de
Si02
sous forme decristobalite f3
contrainte surSi(001) également,
cettepossibilité ayant déjà
étéenvisagée
par Smith et al.préalablement [4].
Cesîlots de
Si02
sont nuclééspréférentiellement
sur lesmarches le
long
de la direction[110].
Une vision
plus
anciennement admise de cette interface découlait des travaux deHollinger et
al.[5],
Grunthaner et al.[6]
etHimpsel
et al.[7].
Laprésence
d’une fine couche de transition formée desous-oxydes (avec
des environnements locaux du silicium dutype Si-(SixÜ4-x)
0 X 4 ouSi+ n
avec n =
1, 2, 3)
résume sommairement leurfaçon
de voir. Certains de ces auteurs ont
complété partiellement
cetteapproche
sur la base dephotoé-
mission de bande de valence en
signalant
laprésence,
dans la zone
interfaciale,
de défauts dansSi02
parrapport
à la coordination habituelle4/2,
défautsattribués à la
présence
d’atomesd’oxygène
tri- oumono- coordonnés.
Un
préalable
à une bonnecompréhension
de cesproblèmes pourrait
être une meilleureconnaissance,
en termes de
physique
des surfaces sousultra-vide,
des
étapes
de croissance initiale dans des conditionsexpérimentales
bien définies. Dans ce domainebeaucoup
d’études sont restreintes àl’absorption
del’oxygène
àtempérature
ambiante(TA )
et à l’étudede
l’oxyde
natifcorrespondant.
Al’exception
destravaux de Smith et al.
[4] (dans
des domaines depressions plus
élevés et restreints aux hautesT)
etde Tabe et al.
[9]
surSi(l 11),
peu de travaux ont étéeffectués dans de
larges
domaines detempérature
desubstrat
(7g)
et depression d’oxygène [P(02)]’
paramètres régissant
lesphénomènes
fondamentaux à la surface(flux
de moléculesincidents, adsorption, désorption, diffusion).
Le but de cet article est de combler
partiellement
ce vide par l’étude de
l’oxydation
initiale(dans
ledomaine de la
monocouche)
de la faceSi(001)-2
x 1par
photoémission
X et UV(XPS
etUPS)
dans unlarge
domaine detempérature ( TA T,,
800°C )
et
d’exposition (0
à 1 000 L avec 1 L =10- 6
Torrs).
Ces dernières sont
obtenues,
saufprécision
con-traire,
par des variations depression
dans l’enceinteultra-vide
(ultra-vide P (°2) 10- 5 mbar)
à destemps d’exposition
constants.Nous nous proposons de donner dans cet article
une
première
preuve par laphotoémission
d’unedifférenciation des modes de croissance initiale de
l’oxyde
surSi(001)
en fonction de latempérature
desubstrat entre la TA et les hautes
températures (TS
>600° ).
Les différences(i)
d’environnements locaux dusilicium, (ii)
du tauxd’oxydation
suivantque
l’oxydation
seraprovoquée
par des variations depression
ou detemps
intervenant dansl’exposition, (iii)
de vitesse dedisparition
des états de surface propre à la reconstruction de la surfacedimérisée,
seront autant
d’arguments
en faveur d’une croissancespatialement homogène
à TA des terrasses diméri-sées et d’une croissance initiale
hétérogène
ou par îlots à haute7g
affectant peu les surfaces dimérisées.L’examen
plus
attentif de ce dernierpoint
sur dessubstrats
d’origine
différente nous amènera à consi- dérer le mode de croissancehétérogène
commeessentiellement nucléé sur des défauts de la
surface, l’oxydation
des terrassesproprement
dite étant consécutive à laprécédente
pour despressions
oudes
expositions d’oxygène plus
élevées.Ainsi en
augmentant
la densité de marches en travaillant avec des surfaces désorientées on observeune
disparition plus
tardive des états de surface enfonction du recouvrement. Les marches constituent donc très certainement les sites de nucléation initia- teurs de la croissance par îlots à haute
température,
en accord avec les observations en
microscopie électronique
de Rochet et al.[3].
Onpeut
remarquer aussi queHollinger et
al.[10],
il y a bienlongtemps déjà,
avait soulevé laquestion
d’une différence de mode de croissance lors dedépôts
de filmsSiO,,
dontla microstructure
d’homogène
à TA devenait hétéro-gène (séparation
desphases
Si etSi02)
en élevantT,.
Nous avons nous-mêmes confirméplus
récem-ment ces tendances lors de la nitruration de silicium
[11,12].
Expérience.
Toutes les
expositions
etanalyses
enphotoémission
sont menées in situ dans une enceinte ultra-vide
(pression
résiduelle -2.10-10 mbar).
Unspectromè-
tre VG CLAM 100 utilisant des sources de
photons
X
Mg Ka (1253,6)
et UVHe, (21,2 eV)
fournit lesspectres
dephotoélectrons.
Sauf indicationcontraire,
des substrats deSi(001 )
peudopés (type P,
p - 10 flcm),
fournis parWacker-Chemitronics,
sont utilisés pour donner des surfaces propres, reconstruites
Si(001)-2
x 1après
descycles
de bom-bardement
ionique
à Ar+ suivis de recuits sous vide à 750 °C. Ces surfaces sont caractérisées par lasignature
UPS bien connue des états de surface propres à la dimérisation[11, 13].
Desexpositions
contrôlées sont obtenues par introduction
d’oxygène (de pureté 99,998 %)
dans l’enceinte à despressions
définies
pendant
destemps
donnés(133
s sauf indica- tioncontraire).
Les recouvrements de la surface enoxygène
sont obtenus enexploitant
les intensités des niveaux de coeur 0 1 s et Si2p
defaçon
similaire à la méthode décrite en référence[12]
pour la nitruration du Si. Ces recouvrements sont donnés sur la base du modèlehomogène.
Dans le cas d’une croissancehétérogène,
ces valeurs serontuniquement
indicati-ves d’un recouvrement moyen. D’autre
part
la rota- tion 0 du substrat autour d’un axeperpendiculaire
au
plan d’analyse
XPScomprenant
les flux dephotons
X et d’électronsanalysés, permet
de mieux échantillonner les contributions des couchessuperfi-
cielles. Mais les variations d’intensité
1(0) peuvent également
être des indicateurs d’émissions anisotro- pes dues à larugosité
de surface(dues
parexemple
aux marches de faces
vicinales).
Par la
suite,
dans le but de déterminerl’origine
des sites de nucléation de la croissance
hétérogène
observée à haute
T,
et l’influence desmarches,
nousavons utilisés
comparativement
desplaquettes
desilicium Siltronix
SI(OOI) (type N,
10 p 50 ficm)
non désorientées
(0’
et désorientées(4’.
Cesdernières sont sciées de
façon
à avoir leur normale inclinée de 4° àpartir
de la direction[001]
dans leplan
défini par les directions[001]
et[110].
Lesmarches sont donc
parallèles
à la direction[ 110 ] .
Résultats.
La
figure
1 résumel’adsorption d’oxygène
surSi(001)-2
x 1 dans les domainesd’investigation
des7g
etpressions
de02. Quelles
que soient lespressions (ou expositions) utilisées,
ces donnéesrévèlent,
enfonction
deTs
un maximum du recouvrement enoxygène séparant
unerégion
de bassestempératures
où la
chimisorption
de 0 croît lentement avecT,[Si(s)
+ 02(g)
HSi02(s)]
d’unerégion
hautes-températures
où ladésorption
de 0 par SiOprédomine [O2(g) + 2 Si(s) ~ 2 SiO (g)].
Celle-cidétermine une
rapide
décroissance des recouvre- mentsquand T. augmente.
LaT,
àlaquelle
se trouvele maximum
dépend
de lapression.
Cettedépen-
dance
détermine,
entre autres, lapossibilité
deFig.
1. - Intensité du niveau de coeur 0 1 s(échelle
dedroite)
et recouvrements obtenus sur la base d’une couchehomogène (échelle
degauche)
pourl’oxydation
initiale deSi(100)
en fonction deT,
et de lapression d’oxygène
à des tempsd’exposition
constants(133 s).
[0 1 s
core level intensities(right scale)
and mean cover-ages
(left scale)
obtained on the basis of ahomogeneous overlayer
in the initial oxidation stage ofSi(100)
surface asa function of
T,
or02
pressure at constant exposure times(133 s).]
nettoyage classique
des substratsoxydés
par recuitsous
ultra-vide,
ainsi que la nécessité de travailler àpression
élevée dans les réacteurs conventionnels si l’on désireaugmenter
lacinétique d’oxydation
par élévation deTs.
Cespoints
ont été discutés par Smith et al.[4],
alors que nous avons observé récemment descomportements analogues
sur lesystème Si3N4/Si12.
En
fonction
de lapression
ou del’exposition (vue
de côté en
Fig. 1), l’adsorption
aux basses7g
estcaractérisée par une croissance initiale
beaucoup plus rapide qu’aux
hautesTs,
dénotant uncollage
initial
beaucoup plus fort,
maisqui
saturebeaucoup plus rapidement
avec lapression,
conformément auxfaibles valeurs de diffusion de
l’oxygène
de la surfacevers le volume à ces
températures.
Aux hautestempératures
par contre, ladésorption
provoque d’abord des recouvrementsquasi
nuls à faible pres- sion(mode
denettoyage), jusqu’à
cequ’une
transi-926
tion très
rapide corresponde
au basculement du mode dit de combustion vers le modepassivant.
Le mode de croissance par îlots seproduira
à haute7g
dans les conditionsd’oxydation
initialeproches
decette transition. La différence de
comportement
en fonction de lapression
parrapport
àl’oxydation
àTA,
laissedéjà
augurer de la différence de mode de croissance que nous allonsétayer
par lesarguments qui
vont suivre.Le
premier argument
en faveur d’une différence de mode de croissance initiale en fonction deTs,
est donné enfigure 2a, b,
c. Il concerne les différences d’environnements locaux du silicium déduites de l’observation du niveau de coeur Si2p (spectres
a,b, c)
et de sesdéplacements chimiques
du côté des hautes
énergies
de liaison(b, c).
Ceux-cireflètent la
part
d’atomes de Si de surface liés àl’oxygène.
Lacomparaison
de ces deuxspectres
montre que le
déplacement
estplus
fort( - 3,7 eV)
à haute
7g (Fig. 2c),
même pour des recouvrements trèsfaibles, qu’à
TA(2-3 eV) (Fig. 2b).
Lepremier
traduit les environnements les
plus oxydés (Si-0 4 probablement),
alors que le secondcorrespond
àdavantage
d’environnements intermédiaires detype Si-(Si202)
etSi-(Si03)
si l’on suit les travaux enréférence
[4, 5, 6].
Le second
argument
en faveur de la différenciation des modes de croissance en fonction deTg
faitappel
aux taux de croissance de
l’oxyde
suivant que les variationsd’exposition (E
= Px t )
sontgénérées
par variation de
pression
ou detemps (cinétique).
Sile recouvrement en
oxygène
étaituniquement
déter-miné par la
quantité
totale de moléculesayant
heurté lasurface, changer P
ou t dans le mêmerapport
entraînerait deschangements
de recouvre-ments
identiques.
C’est en fait ce que l’on observe à TA enfigure
3 où estcomparée
l’intensité 0 1 s en fonction desexpositions,
celles-ci étantgénérées
soitFig.
2. -Spectres
Si2p (a,
b,c)
et UPSHe, (a’,
b’,c’ ) typiques
obtenus pour une surface propre(a, a’ )
etaprès
desexpositions
de 15 et 200 L faitesrespectivement
à TA(b, b’)
et 675 °C(c, c’).
Cesexpositions
ont été choisies afin d’obtenir des recouvrements moyensproches
de la monocouche, maisquelque
peuplus
forts à haute T,qu’à
TA.
L’angle
d’émission des électrons pour ces spectres est de 60° en XPS et 0° en UPS, l’état de surface S n’étant observablequ’en
émission normale.[Typical
Si2p (a,
b,c)
and UPSHel (a’,
b’,c’)
spectra obtained for a clean surface(a, a’ )
and after 15 and 200 L exposuresperformed
at RT(b, b’)
and 675 °C(c, c’), respectively.
These exposures were chosen in order to get coverages in themonolayer
range but somewhathigher
for thehigh- T,
exposure than for the RT one. These spectra were recordedusing
an emissionangle
of 60° for XPS and 0° for UPS, the surface state Sbeing only
visible at this laterangle.]
Fig.
3. -(a) Comparaison
des intensités dessignaux
01 smesurées à 0 = 60° en fonction de la
pression (A, Y )
oudu temps
(0, e)
àTA (A, 0)
et 650°C(V, e).
Leschangements d’exposition
par variation depression
sontfaits à temps constant
(t
= 133s),
ceux obtenus par variation de temps, le sont àpression
constante(5
x10- 7 mbar). (b)
Recouvrements moyens enoxygène
à
exposition
constante(E
= 100L).
Les différentspoints expérimentaux
sont obtenus paraugmentation
du tempsd’exposition (échelle
dubas)
au détriment d’une diminu- tion dans le même rapport de lapression (échelle
duhaut)
et ce, à TA
(M)
et 650 °C(o).
[(a) Comparison
of the 0 1 ssignal
intensities measured at 9 = 60° on Wackersamples
as a function of pressure( 0 ,1 )
or time(0, 2022)
at RT( A , 0)
and 650 ’C(V, e).
The exposure
changes
obtainedby
pressure variations aredone at constant time
(t
= 133s),
and those obtainedby
time variations are done at constant pressure
(5. 10-7 mbar). (b) Oxygen
coverages at constant expos-ures
(E
= 100L)
as a functionof increasing
exposure timet
(balanced by decreasing
pressureP) (Pt
=constant)
atRT
(3)
and at 650 °C(o).]
par variation de temps à P constant, soit par variation de
pression
à t constant. Nonobstant leslégères
différencesexpérimentales,
les intensités ou recouvrements sontidentiques
dans les deux cas. A hauteTs,
par contre,l’augmentation
del’oxydation
initiale est
beaucoup plus rapide lorsque
la variationREVUE DE PHYSIQUE APPLIQUÉE. - T. 25, M 9, SEPTEMBRE 1990
d’exposition
résulte d’une variation depression.
Lerôle
primordial
de lapression peut
êtrecompris plus précisément
en considérant que la nucléation de tétraèdresSi-04
nécessite uneprésence
concomi-tante de
plusieurs
molécules sur un site de nucléation(dont
laprobabilité augmente rapidement
avec la ’pression) plutôt
que leurprésence séquentielle (favo-
risée par une
augmentation
detemps).
Dans cedernier cas la
probabilité
pour un atome chimisorbé d’être désorbé avant d’êtreincorporé
dans un îlot deSi02
estplus
élevée que dans lepremier
cas. Cesfaits
peuvent également
être illustrés en travaillant àexposition E
constante, avec destemps d’exposition
croissants
compensés
par despressions
décroissan-tes. Les différences entre les modes de croissance à TA et 650 °C sont là aussi
marquantes (Fig. 3b).
ATA le recouvrement est constant
quelles
que soient lescouples (P, t ) utilisés,
commeprévu
par un processus nedépendant
que de laquantité
totaled’espèces
heurtant la surface. Par ailleurs à 650 °Cnous observons une décroissance
rapide
avec lapression
commeprévu
par une nucléationqui dépend
essentiellement de lapression :
par augmen- tation dutemps
et diminution de lapression,
lamême
quantité
de molécules02
incidentes donnera moins d’îlotsnucléés,
doncdavantage
dedésorption
et finalement un recouvrement moindre.
Le troisième
argument
est déduit de l’évolution desspectres
de bande de valence UPS(Fig. 2a’, b’, c’)
lors del’oxydation
initiale et enparticulier
del’évolution différenciée à TA
(b’)
et à haute7g (c’)
de l’état de surface Scorrespondant
auxliaisons
pendantes
de la surface dimériséeimpliquée
dans la reconstruction 2 x 1 de la surface propre
(a’).
Lapersistance
de ces états de surface à hautetempérature (c’)
pour des recouvrements enoxygène (certifiés
par les structures 02p
vers6,5-7,5
eV et 01 s), supérieurs
à ceuxqui,
àTA,
contribuent à leurdisparition
totale(b’),
est l’observation laplus remarquable.
Elle prouve indubitablement unerépartition inhomogène
des atomesd’oxygène
lorsde la croissance initiale à haute
Ts, puisque
desrecouvrements
supérieurs
à la monocouche(6, 8
x1014 atomes . cm - 2
pour la faceSi(001 )),
lais-sent encore
paraître
delarges
zonesvides
de touteoxydation.
Cette
persistance
des états de surface est illustrée defaçon plus précise
enfigure
4 où nous avonsreprésenté
leur intensité(normalisée
à celle de la surfacepropre)
en fonction du recouvrement enoxygène.
Pour lesplaquettes
provenant de Wacker-Chemitronics,
dont larugosité
de surface n’est pas connue, nous constatons une grosse différence entre ladisparition
des états de surface S à hauteTs (0)
et à TA(0).
A TA la décroissance de S est immédiate en fonction du recouvrement avec unepente
initialeàS/à (recouvrement) - 2,
c’est-à- dire quechaque oxygène
chimisorbé contribue à la34
928
disparition
de deuxliaisons pendantes.
Le fait que la saturationcomplète
se passe vers 15 L(également
observé par
Hollinger
et al.[5],
pour des recouvre- mentsproches
de lamonocouche,
prouve quel’adsorption
à TA est trèsproche
d’êtrespatialement homogène.
Al’opposé
à hauteTs,
leplateau
initialde densité
de S, lorsque
le recouvrementaugmente,
montre, que le nouveautype d’oxydation
initialeaffecte peu les dimères des terrasses reconstruites 2 x 1 ou 1 x 2. Cette
oxydation
initiale doit donc parconséquent
être nucléée sur des zones de défauts de la surface ne contribuant pas ausignal
propre à la dimérisation des terrasses reconstruites.Dans le but de mieux connaître la nature des défauts de la surface à
l’origine
de cetteoxydation supplémentaire,
nonhomogène,
à hauteTs,
nousavons
entrepris
une étude sur desplaquettes
de SiSiltronix mieux caractérisées que les
plaquettes
Wacker. Nous avons en
particulier comparé
dessurfaces vicinales
(4’
à haute densité de marchesavec des surfaces non vicinales
(0’
où cette densitéde marches est réduite au maximum. A TA ces
plaquettes Siltronix,
désorientées ou non,présentent
une décroissance des états de surface tout à fait
comparable
à celle obtenue sur des échantillonsWacker en
figure
4(0).
Par contre cette mêmefigure
montrequ’il
n’en est pas de même à hauteTS :
sil’oxydation
par îlots à hauteTs n’affectant
pas la dimérisation estcomparable
sur les surfaces Wacker et Siltronix désorientées à4°,
elle estfortement réduite pour une surface
présentant
peu de marches(Siltronix 0’.
Dans ce dernier cas lacourbe de
disparition
des états de surface(0, Fig. 4)
se
rapproche
fortement decelle, unique,
obtenuepour toutes les surfaces à TA
(D)
dans le cas decroissance
homogène.
Cette corrélationexpérimen-
tale mène à différentes conclusions :
- la croissance
hétérogène
observée est certaine-ment due à des îlots de silice nucléés sur des surfaces
présentant
une certaine densité de marches.- en ce sens les
plaquettes
Wacker semblentprésenter
une densité de marchesimportante, équi-
valente à celle de surfaces vicinales désorientées à 4.
- cette
oxydation supplémentaire précède l’oxydation
des terrassesqui, elle,
estplus homogène
comme
l’indique
la similitude despentes
de décrois-sance à haute
T,
avec celle obtenue àTA,
soit en cas d’absence de marches(surface
non vicinale0’ (0),
soit
quand l’oxydation
des marches est achevée surFig.
4. -Comparaison
desdisparitions
des états de surface S mesurées en UPSHel en
fonction des recouvrements moyens obtenus par l’intensité despics
0 1 s à 0 = 60° dans différentes conditions : Echantillon Wackerexposé
à(0)
TA et
(0)
650 °C. Echantillons Siltronics(e)
vicinal 4° et(0)
non vicinal 0°exposés
à 650 °C. La droitepointillée
détermine la pente initiale de
disparition
des états de surface à TA.[Comparison
of the surface-state Sdisappearance
derived from the UPSHe,
spectra as a function of the oxygen meancoverage determined
by
the 0 Isintensity
measured at 0 = 60° in various conditions : Wacker or Siltronixsamples
exposed
at(0)
RT. Wacker(0)
and Siltronix vicinal 4°(e)
and non vicinal0° () samples exposed
at 650 °C. The dashed line determines theslope
of the initial surface state decrease atRT.]
les échantillons à forte densité de marches
(Fig. 4) (0
oue).
Cette vision est tout à fait en conformité avec les observations récentes de Rochet et al.
[3],
concer-nant une croissance de microcristallites
épitaxiés
deSi02
lelong
des marches dans la direction[110] sur Si(100)
ou celles de Tabe et al.[9] également
enfaveur d’une croissance
hétérogène
à hauteT,
ethomogène
à TA surSi( 111 ).
On peutégalement
mettre en exergue les nucléations
hétéroépitaxiques
sur des marches
envisagées
récemment sur d’autressystèmes
commeGaAs/Si(100) [14]
oua-Fe203/AI203(100) [15].
Deplus,
nous avonsnous-mêmes montré très
récemment [16]
que l’émis- sionangulaire
des électrons 0 1 sprovenant
del’oxydation
initiale dans les conditions de croissance par îlots(650 °C,
E = 10 à 100L) dépendait
defaçon critique
de l’orientation de la direction des marches parrapport
à la direction d’émission0. Cette étude confirme que ces îlots de
Si02
sontnucléés sur les
marches,
l’ensemble de nos travauxconstituant une preuve par la
photoémission
de cemode de croissance initiale.
On
peut également ajouter
quel’oxyde
nucléé surles marches se formant
préalablement
àl’oxyde
desterrasses est certainement le
plus
stable. En ce sens,par recuit sous
vide,
il désorberapostérieurement
àl’oxyde
des terrasses. Il est donc peuprobable
que les défauts(marches) générant
cetoxyde
aient unrapport
avec ceuxprovoquant
le début dedésorption
d’une couche de
S’02
sous forme de trous commeconstaté par Rubloff et al.
[17]
etqui
doivent corres-pondre
à une formed’oxyde
localementplus
insta-ble.
Conclusion.
Ce travail montre, sur
l’exemple technologiquement
très
important
del’oxydation
duSi,
que laphotoé-
mission
peut
être un outil décisif pour l’étude des modes de croissance initiale etplus particulièrement
pour celle de l’influence des défauts de surface sur la réactivité initiale.
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