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Chute chez les personnes âgées : qu’en est-il du respect des recommandations de la Haute Autorité de Santé par les médecins généralistes Tunisiens ?

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Academic year: 2022

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Chute chez les personnes âgées : qu’en est-il du respect des recommandations de la Haute Autorité de Santé par les

médecins généralistes Tunisiens ?

Fall in the elderly : what about compliance with the recommendations of the High Authority of Health by Tunisian general practitioners ?

Fazaa A, Nacef L, Helali A, Miladi S, Sellami M, Souabni L, Kassab S, Chekili S, Zakraoui L, Ben Abdelghani K, Laatar A

Service de Rhumatologie, Hôpital Mongi Slim La Marsa-Tunisie

Résumé

Introduction : La chute est un événement fréquent qui constitue un problème majeur de santé de par la morbi- mortalité associée, les répercussions psychologiques et sociales et le coût des soins. La prise en charge des personnes âgées faisant des chutes à répétition a fait l’objet de recommandations par la Haute Autorité de Santé (HAS).

Les objectifs de notre étude étaient d’évaluer, au moyen d’un auto-questionnaire, la prise en charge des sujets âgés à risque de chute par les médecins généralistes (MG) tunisiens et d’étudier sa conformité aux recommandations de la HAS.

Méthodes : Etude épidémiologique descriptive transversale incluant 1622 MG tunisiens exerçant dans le secteur privé et public. Les données ont été recueillies par auto- questionnaire diffusé par courriel électronique. Ont été considérés comme conformes, les médecins répondant à 60% ou plus des recommandations de la HAS.

Résultats : Parmi les 182 médecins ayant répondu au questionnaire, 135 (74%) étaient conformes aux recommandations. Les critères les plus respectés étaient la recherche de signes de gravité tels qu’un traumatisme physique (91,2%), un malaise ou une perte de connaissance (90,1%). L’hypotension orthostatique était le facteur précipitant de chute le plus recherché (87,9%). Cent- soixante-six MG (91,2%) prescrivaient un hémogramme et 161 (88,4%) demandaient un électrocardiogramme. Le bilan de chute était complété par une réévaluation des traitements par 90,7% des médecins et par un conseil de chaussage par 87,4% des médecins. La conformité aux recommandations était significativement liée à une formation en gériatrie (p=0,01), à la connaissance des recommandations de la HAS (p<10-3), au secteur libéral (p=0,036) et à la fréquence de prise en charge de sujets âgées chuteurs (p=0,02).

Conclusion : Notre étude a révélé que la prise en charge des patients âgés à risque de chute par les MG était globalement en phase avec les recommandations de la HAS. La promotion de la formation gériatrique et l’instauration d’un suivi multidisciplinaire coordonné pourraient aider les MG dans le repérage et l’orientation des sujets âgés à risque de chute.

Mots clés : Polyarthrite rhumatoïde; Comorbidités;

Manifestations extra-articulaires; Activité; Sévérité.

Abstract

Introduction : Rheumatoid arthritis (RA) is the most common chronic inflammatory rheumatism.

Comorbidities such as diabetes, cardiovascular disease and osteoporosis are frequently associated with RA.

The purpose of our work was to assess the prevalence and factors associated with comorbidities during RA.

Materials and methods: Observational cross-sectional study including all patients with RA hospitalized in our service between January 2012-January 2018.

Results : 294 patients included. 70 % of RAs had comorbidities. The bivariate analysis showed that comorbidities were more common in women (p = 0.04), and that they were associated with increased CRP (p = 0.000), at a positive value of ACPAs (p = 0.002); extra- articular manifestations (p = 0.000) and adloido-axoid dislocation (p = 0.047).

Logistic regression analysis identified that patients with comorbidities were more likely to have extra-articular manifestations (OR = 2.64, p = 0.000) and elevated CRP (OR = 1.01, p = 0.009). .

Conclusion : Comorbidities associated with RA should be screened during patient surveillance as they increase the risk of extra-articular manifestations. Moreover, their presence affects the activity, the severity and the evolution of this rheumatism.

Key words : Rheumatoid arthritis; Comorbidities;

Extra-articular manifestations; Activity; Severity.

Rev Mar Rhum 2020; 53:24-33

Correspondance à adresser à : Dr. K. Ben Abdelghhani DOI: 10.24398/A.396.2020;

(2)

La chute chez les personnes âgées est un événement fréquent et grave. Il s’agit de la deuxième cause de décès par traumatisme après les accidents de la route dans le monde [1]. Plus de 30% des personnes âgées chutent au moins une fois par an et la proportion augmente fortement avec l’âge [2].

En raison de sa morbidité, de sa mortalité, de son impact psychologique et social et du coût des soins, la chute des personnes âgées constitue un problème majeur de santé publique.

La prise en charge des personnes âgées faisant des chutes à répétition a fait l’objet d’une recommandation de bonnes pratiques par l’Autorité nationale de la santé (HAS) en 2009.

Les médecins généralistes (MG) jouent un rôle crucial dans la prise en charge précoce des personnes âgées pour prévenir la chute et sa récidive. En Tunisie, nous ne disposons d’aucune donnée sur la qualité de ces soins.

Les principaux objectifs de notre étude étaient d’évaluer, au moyen d’un auto-questionnaire, la prise en charge par les MG tunisiens des patients âgés à risque de chute, et d’évaluer la conformité de cette prise en charge avec les recommandations de la HAS.

MÉTHODES

Il s’agit d’une étude épidémiologique descriptive, transversale. La population source était composée de 6140 MG inscrits au Conseil national de l’ordre des médecins (CNOM) et exerçant dans le secteur privé et public.

Un échantillon de 1622 MG a été sélectionné selon la disponibilité de leurs adresses électroniques. Ont été exclus les médecins administratifs et les MG en mode d’exercice particulier exclusif (homéopathie, angiologie, médecine du travail, hémodialyse…) (figure 1).

Les données ont été collectées au moyen d’un questionnaire auto-administré rédigé sur Google Forms et distribué aux médecins par courrier électronique accompagné d’une lettre d’information précisant l’objet de l’enquête.

Le questionnaire a permis de préciser le profil des médecins interrogés, la fréquence de leur prise en charge des patients âgés à risque de chute, leurs pratiques quotidiennes, leur connaissance des situations à risques et des recommandations de la HAS ainsi que leurs limites dans la prise en charge des patients âgés chuteurs.

Les recommandations de bonnes pratiques cliniques de la HAS sur l’évaluation et la prise en charge des personnes âgées faisant des chutes répétées sont au nombre de 45. Pour

Figure 1 : Flow-chart de la sélection de l’échantillon des médecins généralistes

Médecins exerçant la médecine générale dans le secteur privé ou public

6140 médecins généralistes inscrits au CNOM

1631 médecins généralistes, référencés au CNOM avec adresses électroniques, ont été

sélectionnés et contactés par mail

1622 médecins généralistes éligibles sollicités

Population cible

Population source Exclusion de 4509

médecins :

*administratifs

*en mode d’exercice particulier exclusif

*dont l’adresse mail n’était pas disponible

Exclusion de 9 médecins ayant déclaré exercer une

compétence de manière

exclusive Echantillon

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chaque recommandation, la réponse (toujours ou souvent) a été considérée comme recommandation respectée.

Le nombre total de recommandations respectées pour chaque médecin a été calculé. Les médecins étaient considérés

«conformes» si 60% ou plus des 45 recommandations HAS étaient respectées.

ÉTUDE STATISTIQUE

Les données ont été saisies et analysées au moyen du logiciel Statistical Package for Social Science (SPSS) version 11.5.La comparaison de 2 moyennes sur séries indépendantes a été effectuée par le test non paramétrique de Mann et Whitney.

La comparaison de pourcentages sur séries indépendantes a été effectuée par le test du chi-deux de Pearson, et en cas de significativité au test du chi-deux et de non-validité de ce test par le test exact bilatéral de Fisher. Dans tous les tests statistiques, le seuil de signification (p) a été fixe à 0,05.

RÉSULTATS

Sur les 1622 médecins éligibles sollicités, 182 (11,2%) ont répondu au questionnaire. Il s’agissait de 96 femmes et de 86 hommes, âgés en moyenne de 42 ans [25-69].

Quatre-vingt-neuf médecins (48,9%) relevaient du CROM de Tunis, 100 (54,9%) exerçaient dans le secteur libéral et 142 (78,5%) dans un milieu urbain. La durée moyenne d’exercice de la médecine était de 12,3 ans [1-40]. Cent vingt-trois médecins généralistes (67,6%) n’ont pas suivi de formation complémentaire en gériatrie. La fréquence de prise en charge de sujets âgés chuteurs ou à risque de chute variait de 1 fois par semaine à 1 fois par trimestre.

ÉVALUATION DE LA PRATIQUE DES MÉDECINS GÉNÉRALISTES

Cent soixante MG (87,9%) recherchent des antécédents de chutes chez leurs patients âgés à risque, dont 131 (81,8%) à partir de 60 ans. Les pathologies responsables de chutes recherchées étaient, toujours ou souvent, la perte de conscience (dans 90,1% des cas), les vertiges (82,9%), la prise de médicaments hypoglycémiants et les troubles métaboliques (80,7%).

Parmi les facteurs pouvant précipiter la chute, 44 MG (24,2%) ont déclaré rechercher, toujours ou souvent, une consommation d’alcool et 118 (64,8%) des facteurs environnementaux.

Les facteurs de gravité d’une chute recherchés, toujours ou souvent, par les MG étaient un traumatisme physique (91,2%), une incapacité à se relever (80,7%), une incapacité

à se tenir debout sans aide après une chute (79,6%), une augmentation récente de la fréquence des chutes (76,9%), une prise de médicaments (74,7%), une peur de se relever après une chute (48,3%) et une durée de séjour au sol supérieure à une heure (47,8%).

Quarante-huit MG interrogés (26,3%) évaluaient l’équilibre de leurs patients âgés chuteurs, essentiellement en observant la montée sur la table d’examen (71,4%). Une poussée sternale a été recherchée, toujours ou souvent, par 12,6%

des médecins. Une manœuvre de Romberg a été réalisée, toujours ou souvent, par 43,9% des médecins. Soixante- seize médecins demandaient, toujours ou souvent à leurs patients de faire demi-tour. Quatre-vingt-dix-sept médecins demandaient, toujours ou souvent à leurs patients de monter sur un pèse-personne.

Quarante-huit médecins (26,3%) évaluaient la marche, en recherchant un trouble de la marche dans 89% des cas et en calculant la vitesse de la marche et la longueur du pas dans respectivement 53,2% et 43,9% des cas. Un Timed-up and go test et un appui unipodal ont été réalisés, toujours ou souvent, par 48 médecins (26,3%). Cinquante-huit MG (31,8%) recherchaient chez leur patient un arrêt de la parole à la marche.

L’examen clinique réalisé chez les patients âgés chuteurs comportait, toujours ou souvent, la mesure de la taille dans 43,9% des cas, du poids (68,1%), le calcul de l’IMC (57,1%), la recherche d’une hypotension orthostatique (87,9%), d’une dépression (68,1%), d’une confusion (76,9%) ou de troubles des fonctions supérieures avec déclin cognitif (68,7%). L’examen des pieds, la recherche d’une raideur des chevilles, l’examen de la sensibilité et l’examen des réflexes ostéo-tendineux étaient toujours ou souvent recherchés par respectivement 123 (67,6%), 86 (47,2%), 131 (72%) et 138 (75,8%) médecins. Soixante-dix praticiens (38,4%) observaient toujours la capacité du patient à se relever d’une chaise, 31 (17%) examinaient systématiquement la force musculaire des membres inférieurs.

Dans le cadre du bilan de chutes répétées des sujets âgés, 180 MG (98,9%) ont déclaré prescrire des examens complémentaires. L’hémogramme était l’examen complémentaire le plus prescrit (91,2%), suivi par l’électrocardiogramme (88,5%), le dosage de l’hémoglobine glyquée chez le patient diabétique (81,9%), l’ionogramme sanguin (75,8%) et la fonction rénale (61%). Chez les femmes âgées à risque de chute, le dosage de la vitamine D n’était systématiquement demandé que par 46 médecins (25,2%). Ce taux de prescription était réduit à 11% chez les hommes. Cependant, 77 praticiens (42,3%) corrigeaient

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Figure 2 : Interventions non médicamenteuses proposées par les médecins généralistes pour prévenir la récidive des chutes

Figure 3 : Les différentes spécialités sollicitées par les médecins généralistes dans la prise en charge des sujets âgés chuteurs ou à risque de chute

systématiquement une carence en vitamine D chez les femmes versus 48 (26,3%) chez les hommes.

Les MG proposaient également des interventions non médicamenteuses pour corriger les facteurs de risque environnementaux et améliorer la condition physique des sujets âgés. Ces interventions sont illustrées dans la figure 2.

Cent huit médecins (59,3%) orientaient toujours ou souvent leurs patients vers des soins spécialisés. Les spécialités les plus fréquemment demandées étaient la neurologie et la cardiologie, suivies de la rhumatologie et de l’ophtalmologie (figure 3).

LES LIMITES DES MÉDECINS GÉNÉRALISTES DANS LA PRISE EN CHARGE DES PATIENTS ÂGÉS CHUTEURS OU À RISQUE

Concernant les limites des MG dans la prise en charge des patients âgés à risque de chute, le manque de formation (56,6%) et de moyens (48,9%) ont été les difficultés les plus fréquemment évoquées. D’autres limites concernaient les difficultés de communication avec les patients âgés dans 8 cas (4,4%), des ressources financières insuffisantes pour les patients dans 3 cas (1,6%) et un manque de coordination entre les différentes spécialités sollicitées dans 2 cas (1,1%).

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Figure 4 : Nombre de médecins généralistes ayant respecté chaque recommandation de la Haute autorité de santé.

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Berkai et al.

[7]

Gemar et al.

[8]

Sautier et al.

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Notre étude

Année 2012 2012 2013 2018

Pays France France France Tunisie

Effectif des médecins généralistes 184 111 241 182

Appui unipodal (%) 58 37,8 27,8 26,3

Timed up and go test (%) 31 37,8 10,8 26,3

Manœuvre de Romberg (%) - - 39,3 44

Monter sur le pèse-personne (%) - - 73,4 53,3

Monter sur la table d’examen (%) - - 83,4 71,4

Réaliser un demi-tour (%) - - 61,4 41,7

Poussée sternale (%) - 27 18,2 18,1

Vitesse de marche (%) - - 80 53,3

Longueur du pas (%) - - 63,9 43,9

Anomalies de la marche (%) 31 93,7 90,9 89

S’arrêter de marcher en parlant (%) - 13,5 30,2 31,8

Tableau 1 : Comparaison des études d’évaluation de l’équilibre et de la marche

TAUX DE CONFORMITÉ PAR RECOMMANDATION

Le nombre de MG qui ont respecté chaque recommandation de la HAS en ayant répondu « toujours » ou « souvent » aux items est représenté dans la figure 4.

L’évaluation de la conformité globale de la prise en charge des MG aux recommandations de la HAS a révélé que 135 médecins (74%) étaient conformes. La conformité aux recommandations était significativement liée à une formation antérieure en gériatrie (p=0,01), à la connaissance de l’existence de recommandations de la HAS (p<10-3), au secteur d’exercice libéral (p=0,036) et à la fréquence de prise en charge de sujets âgées chuteurs (p=0,02).

Aucune liaison n’a été établie entre la conformité aux recommandations et l’âge (p=0,359), le sexe (p=0,335), le nombre d’années d’exercice de la médecine (p=0,328) ou le milieu d’exercice (p=0,475).

DISCUSSION

À notre connaissance, il s’agit de la première étude en Tunisie évaluant la qualité de la prise en charge par les MG des patients âgés à risque de chute.

Dans notre étude, 74% des MG étaient conformes aux recommandations de la HAS. La conformité aux recommandations était significativement liée à une formation antérieure en gériatrie, à la connaissance de l’existence de recommandations de la HAS, au secteur d’exercice libéral et à la fréquence de prise en charge de sujets âgés chuteurs.

Berkai et al. ont évalué la conformité de la prise en charge des MG français aux recommandations de la HAS [4].

Uniquement 5% étaient conformes et respectaient plus de 10 recommandations de la HAS (66,6%) parmi 15 qui paraissaient les plus pertinentes [4]. Une corrélation entre la conformité aux recommandations de la HAS des médecins français interrogés et 3 variables a été établie : le travail dans un établissement d’hébergement pour personnes

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Berkai et al.

[7]

Gemar et al.

[8]

Sautier et al.

[9]

Notre étude

Ville, Pays France France France Tunisie

Pays France France France Tunisie

Effectif des médecins 184 111 241 182

Prescription d’examens complémentaires (%) 98 - - 98,9

Ionogramme sanguin (%) 90 51,4 94,6 75,8

Dosage de la vitamine D (%)

Chez les

femmes 51 75,9

Chez les

hommes 54 41,4 26,9 55,6

Hémogramme (%) 89 63,1 94,6 91,2

Électrocardiogramme (%) 48 64,9 63,5 88,4

Dosage de l’HbA1c (si diabé-tique) (%) 88 54,1 86,3 81,8

Doppler supra aortique (%) 67 44,1 55,6 40,6

Echographie cardiaque (%) 81 3,6 43,1 32,4

Holter electrocardiogramme (%) - 28,8 35,2 25,8

Holter tensionnel (%) - 19,8 - -

Ostéodensitométrie (%) - - 19,9 39

Bilan phosphocalcique (%) 33 30,6 71,3 64,8

Fonction hépatique (%) - - 71,7 61,5

Fonction rénale (%) - - 95,8 87,3

Dosage albuminémie (%) - 57,7 75,9 45,6

Electroencephalogramme (%) - 0 5,4 13,7

Imagerie cérébrale (%) 72 24,3 39 35,1

Tableau 2 : Fréquence des interventions proposées par les médecins généralistes aux sujets âgés dans notre étude et dans la littérature

âgées dépendantes, la connaissance des recommandations de la HAS et l’appartenance à un réseau gériatrique [4].

Les recommandations de la HAS les plus respectées par les MG étaient : la recherche d’un traumatisme physique (91,2%), d’un malaise ou d’une perte de connaissance

(90,1%), la prescription d’un hémogramme (91,2%) et la réévaluation d’un traitement antihypertenseur ou psychotrope (90,6%).

Cent soixante MG (87,9%) interrogeaient leurs patients sur la survenue d’une chute, dont 81,8% à partir de 60 ans.

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Berkai et al.

[7]

Gemar et al.

[8]

Sautier et al.

[9]

Notre étude

Année 2012 2012 2013 2018

Ville, Pays France France France Tunisie

Effectif médecins généralistes 184 111 241 182

Réévaluer le traitement (%) 88 90,1 89,2 90,7

Conseiller port de chaussures adaptées(%) 63 64 89,6 87,4

Conseiller de marcher régulièrement (%) 97 91,3 73

Corriger un apport calcique alimentaire in-suffisant (%) 82 68,9 84 Proposer des aides techniques à la marche (%) 91 78,4 78,9 57,7 Corriger une carence en vitamine D (%) Chez les

femmes 73 40,5 85,9 76,3

Chez les

hommes 68,4 55,5

Traitement ostéoporotique si ostéoporose (%) 51 72,5

Kinésithérapie (%) 93 80,2 74,3% 51,6

Proposer un agencement du domicile (%) 75,7 70,2 42,3

Tableau 3 : Fréquence des interventions proposées par les médecins généralistes aux sujets âgés dans notre étude et dans la littérature.

Cette fréquence de recherche est comparable à celle des MG français évaluée dans une étude en 2013 (91,7%) [4].

En effet, un antécédent de chute est associé à un risque de récidive multiplié par 2 à 6 [5].

Parmi les facteurs responsables de chutes, les risques environnementaux sont la principale cause (25 à 45% des cas) [6], notamment lors d’activités telles que la toilette, le bain, les déplacements dans une pièce encombrée ou mal éclairée [7,8]. Des chaussures inappropriées mais aussi des aides à la marche mal utilisées peuvent également être des facteurs de risque de chute [6,9]. Ainsi, l’évaluation des circonstances ayant précipité la chute devrait inclure un examen de l’environnement dans lequel évolue le patient âgé. Dans notre étude, 118 MG (64,8%) ont pris en compte les facteurs environnementaux. De plus, l’abus d’alcool augmente le risque de chute en compromettant la proprioception et la fonction cognitive. Dans notre étude, la consommation d’alcool était systématiquement recherchée par seulement 24,2% des médecins. Il s’agissait

de la recommandation la moins respectée, probablement en raison du contexte socioculturel de notre pays.

D’autre part, la recherche d’un trouble de l’équilibre et de la marche comme facteur précipitant la chute n’a été respectée que par 26,3% des médecins. Le timed-up and go test a une place centrale dans l’algorithme décisionnel pour la prévention des chutes des personnes âgées en France [1].

Le tableau I compare l’évaluation par les MG de l’équilibre et de la marche dans notre étude avec celles de la littérature.

Parmi les facteurs prédisposant aux chutes sévères, les médicaments pris ont été systématiquement recherchés par 95,4% des MG dans l’étude menée par Sautier et al [10]

et 74,7% des médecins dans notre étude. Il a été noté que, quels que soit l’âge, le sexe et l’état de santé, les patients prenant des médicaments narcotiques, anticonvulsivants et antidépresseurs étaient beaucoup plus susceptibles de présenter une chute préjudiciable que ceux qui ne prenaient pas ces médicaments [11,12]. La gravité de la chute a également été évaluée en recherchant un traumatisme

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physique (91,2% des médecins), une incapacité à se tenir debout seul (80,7%) et une incapacité à se tenir debout sans aide après une chute (79,6%). Ces trois items étaient systématiquement recherchés par les généralistes du Centre-Est et du Nord-Est de la France avec des proportions comparables à notre étude (respectivement 98,3%, 89,2%, 93,8%) [10]. La durée de séjour au sol après une chute a une valeur pronostique négative [11,12]. Elle a été évaluée par seulement 47,8% des MG tunisiens contre 89,2% dans l’étude de Sautier et al [10].

Le risque de chute augmente linéairement avec le nombre de facteurs de risque, passant de 8% pour aucun facteur à 78%

avec quatre facteurs de risque ou plus [13]. L’évaluation clinique devrait ainsi rechercher les facteurs de risque potentiels de chute [6,14,15]. La recherche d’hypotension posturale a été la plus pratiquée par les MG tunisiens (87,9%), ainsi que par ceux exerçant en Ile de France (98%), Lille Métropole ou le Grand-Est (83,8%) [4,10,16]. L’atteinte ostéo-articulaire des membres inférieurs est également décrite comme un facteur influençant la survenue de chutes [17-19].

Le tableau II résume la fréquence de demande d’examens complémentaires chez le patient âgé par les MG dans notre étude et dans la littérature.

La fréquence des interventions proposées par les MG aux patients âgés chuteurs dans notre étude et dans la littérature est représentée dans le tableau III.

La principale limite du MG dans la prise en charge des sujets âgés à risque de chute était le fait que les tests d’évaluation étaient jugés chronophages (44,5% des MG), ce qui était cohérent avec les résultats de l’étude de Di Patrizio et al.

en rapport avec l’utilisation des tests à visée gériatrique par les MG [20]. Les médecins participant à notre étude ont souligné de plus l’intérêt d’améliorer la coordination de la prise en charge multidisciplinaire, de réserver aux patients âgés des consultations gériatriques spécialisées et si indication, des consultations de chutes à proximité. En effet, un programme de prévention bien ancré dans une région améliore la qualité de vie des personnes âgées et diminue les coûts des soins de santé [21].

Notre étude présentait quelques limites : l’exclusion des MG dont les adresses électroniques n’étaient pas disponibles, ce qui pourrait constituer un biais de sélection. De plus, la méthode de collecte par auto-questionnaire peut constituer une limite à l’objectivité de la réponse des médecins.

CONCLUSION

La plupart des MG tunisiens (74%) respectaient les recommandations de la HAS concernant la prise en charge des personnes âgées à risque de chute. La conformité était associée à plusieurs facteurs, notamment la formation en gériatrie, la connaissance des recommandations et l’exer- cice dans le secteur libéral. Les recommandations les plus respectées étaient la recherche de traumatismes physiques (91,2%), de malaise ou de perte de connaissance, la prescription d’un hémogramme et la réévaluation des traitements antihypertenseurs ou psychotropes. Ces don- nées suggèrent que les médecins de première ligne devraient bénéficier d’une formation com-plémentaire en gériatrie, leur apportant une connaissance spécifique des recommandations de la HAS, optimisant ainsi la prise en charge des chutes chez les personnes âgées.

CONFLITS D’INTÉRÊT

Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflit d’intérêt.

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