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Jeu dramatique créé par les enfants d'après la fable de La Fontaine

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Academic year: 2022

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L'EDUCATEUR

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ne m'avait demandé de consigner ces notes

pour « !'Educateur », jamai.sl }e: n'auri.i.s pensé 9u'elles puissent être uti!ES.

Que faut-il pour bien réciteT ?

1° Bien posséder l·e mécanisme du Jangag·ê·.

2° Sentir CE> que i'on dit.

3° Avoir envie de le, dir,e"

Voici comment nous réaltrnns ici la pre- mièr,e: condition · ;.

- Les ·enfants sont invités à bien ouvrir

la bouche pour bien articulea· en mottant .en action 1sur.s. lèv1e;:, leur langue, etc ...

- Ls font c:k temps ·en temps des ,exercicEs de prononciation (on en trouve dans. tous les livres de j-Eux.

Ex. : « LE:s, chemis:s dei l'archiduchesse sont-e:·nes sèche.si et archi sèches ...

« Quand un cordier cordant v.eut accorder sa corde pour sa corde accorder, trois cor- dons il accorde• ....

- Ils ,essaient de: corriger un peu Je vilain accent que: nous avons tous ici.

- !!:Si s'appliquent à lir,e et à réciter d'a- bord très J.rntem.ent.

- Ils apprennent à respirer· au moment·

opportun.

(Tout c.e1a ·E:s1t absolument mécanique et simpJ.e.)

Polir la deuxième, condition : « Etre ému à la lecture d'un textê », c'est toute la ques- tion de .Ja culture d-E. la smsibilité chez l'en- fant qu'il faudrait traiter.

Mais en un mot, les techniques Freinet ne visent--eUes pas d'abord à cultiv,eT• ·ectte émo- tion jaillie d'un fait p.:ut-être banal pour les uns, mais, qui a, chez un enfant, donné une résonnance si grande qu'il ne peut 151',empê- cher de la traduire soit par un texte : pros.e ou vers, soit par le dessin, ou la peinture, ou la musique-, ou même par· des mouve- ments : mimique ou ·danse ?

« Comment s.e fait-il que vos enfants ne soient pas paralysés: par cE.t espèce de res- pect humain qui fr.eine dans la majo1ité des cas le désir de bien « dire » ?

- «. C'est san:s. doute parc.;, ·qu'il:; .sont habitués à .se •libénr d-21 leurs s·entiments:, mêmes intimES, par· les multiples moyens d'expr.:.ssion qui s"offrent à eux; ·et quand ils récitênt, c'est 'En toute· confiance qu'ils manifestent leur émotion . PJ:r.mnn,e ne pensera à rire si le ton n'y est pas tout à fait, ou s'il ·ESt outré, à condition que: ce ton ne soit pas monocorde. »

On va ms dir,:1 ·: « Tout cela est bien, mais ne pens:z-vous pas que vb;Si é~èves 1:ont sur- tout de bons pe.rroquet.s• à l'oreme particuliè- rement sensible: ? »

En tout,e conscience, k ne le crois pas, parce que pour réalisET la troisiième: condi- tion : avoir envt-2: de dire un morceau, de- p_ui.s deux ans fo les •laisse libr.es d'étud~er

une. page de leur choix (pourvu qu'ils me soumettent ~ei choix) ; ils ont des Hviies à 1eur disposition; ils étudient au moins un

' ' '

morceau par moisi et ne vont généralement pas aux médiocres; illeurs autleurs préférés sont actuêll~ment Victor Hugo, Leconte de l'IsJ.E, Verhaeren, Alph. Daudet, Vigny, Mus- set, Ronsatd, Samain ...

Commi:: ils sont 20 imr 28 à apprendr.e des récitations je n'ai évidemment pas le temps matérie.l d~ lire à chacun son texte etJ pour- tant le ton y ·est :souvent dès ùa première audition.

Parmi ceux qui réciuent très bien, se trou- vent d·es enfants tir-ès peu doués en musique

·:t E-n chant; un autre ayant de grandes dif- ficultés de prononciation qui n'apparaissent plus pendant cet ·e!xercice; en ieffet, si en musique, il faut posséder à la fois le s-ens aigu du rythme et la justes.se très précise de la voix, en « diction ». (puisque diction il Y a) lE· rythme mènie tout ie:t ùeL<; voix rau- ques ou voilées d!es adolescents sont souvent un élément cte ,;ucces. ·

Cep-endant, parfo.ts., que~qu'un « récitiel faux » .~12lon leur< propre, expression et pries.

que tous les autres réagi:;sent par unie: gri-· mac.e. significative.

Pour entraîner les plus hésitants et aussd pour donner à coTtain,s. morceaux une1 or- ch::stration digne d'eux, nous avons ensem- b:e E·srnyé du « chœur• p'lrlé >> (avec !'Effort de V.erhaer•en notamment).

C:'ci doit être réglé comme un chant .et

.s-i l'exécution est sans bavurieso, l'émotion col..

lectivE· qui s'en dégage (:exécutants et audi·

t;o:urs) est très profond~. .

Un,2· foi<o. même, nollS1 avons fait dei la récitation-musicaJecdamée avec le Cygne de Sully Prudhomme (mais ceci est une autre ht!toir12 ... )

LA CIGALE ET LA FOURMI

Jeu dramatique créé par le~-enfants d'après la fable de La Fontaine

Le récitant. La Cigale. - Trois Fourmis (la mère et deux filles). - Enfants à volon qui sont les arbres tout pleins de chants d'oi- seaux en été .et les arbres en hiver « quand la bise fut venue ll.

Au début du jeu, leli_ « Arbres " sont massés sur un bord de !'aire de jeu ; les petits, devant, et tous ont des b1anches feuillues dans les mains.

La récitante. - La Cigale et la Fourmi de La Fontaine.

« La Cigale ayant _chanté tout /'été ... » La Cigale (vêtue de haillons scintillants pour une fête, ou simplement nu-pieds et une échar- pe légère à la main) s'avance en mimant l'in- souciance pendant que les -trois fourmis font le geste de glaner sans repos malgré la chaJ.eur ·

Ici, la Ciga)e (enfant très douée) chantait t~ut d'abord quelques v•ers de " En revenant de no-

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L'EDUCATEUR

ces '" puis « J'étais une bergerette " qu'elle fredonnait tout en se moquant des fourmis, mais en insistant sur : ((

r

oubliais mon déjeuner )) .

Pendant ce temps, les « Arbres " sifflaient la joie de l'été : rossignols, coucous, oiseaux divers dans un ramage joyeux, puis insensiblement, tous se mettaient à siffler le même air que la Cigale ; c'était l'air de La Bourguignonne avec des paroles à nous et qui se. terminait par la vision de la Cigalê ivre de soleil, battant la mesure aux «Arbres-Oiseaux" tandis qu'elle chantait : • ... toute la campagne chante ma chanson>>.

La récitante. - « ... se trouva fort dépourvue quand la bise fut v.enue '"

Aussitôt, les oc Arbres " retournent leurs bran- ches vertes et élèvent le côté sans feuilles ; les oiseaux n.e chant·ent plus, mais l.a bise siffle ou gémit d'abord doucement pendant que la Cigale se seuant frileusement la poitrine dans son écharpe étriquée, mime d'abord le froid, puis la faim quand elle dit :

« ... pas un seul petite morceau de mouche ou de vermisseau ... »

La récitante. - « ... elle alla crier famine chez la fourmi sa voisine ".

La Cigale. - Jeu de l'hésitation à aller men- dier, puis la faim l'emportant, elle happe à la porte (supposée) des fourmis.

Celles-ci tricotent fébrilement : air revêche des petites fourmis calquant leur attitude sur celle· de la mère. .

Supplications à genoux de la Çigale aux pieds de la Fourmi dressée et prête à la riposte.

« ... je vous prie de me prêter, ·etc ... » (répli- ques jusqu'à la fin).

La porte semble claquer sur la pauvre Cigale atterrée, cependant que la bise, qui avait souf- flé en sourdine pendant la réplique, redouble d'intensité.

Enfin, jeu de la Cigale qui a de plus en plus froid et faim et se couche pour mourir, cepen- dant que la bise pleure cette agonie jusqu'au dernier sursaut de l'insecte.

Ici, notre Cigal~ ava\t trouvé spontanément . des attitudes d'enfant-insecte- : genoux à la fois fléchis et jambes raidies sur la pointe des pieds

~t su~tout tapotement fébrile des doigts crispés contre un meuble imitant le bruit du papillon emprisonné qui se heurte aux parois d'une boî-

. te ; enfin, derniers soubresauts, comme méca~

niques.

!out le monde jouait, même !.es bébés qui, doutant d'eux, n'avaient pas osé se joindre aux grands, oubliaient leur condition de petits d'hom- mes et· sifflaient sans le vouloir avec les pinsons ou pleuraient sans s'en apercevoir avec le vent d'hiver,

C. CAUQUIL ~Augmontel-).

CLASSES UNIQUES

LE TEXTE LIBRE AU C.P.

Je veux parler du texte libre ,au C.P. da1ns une cl<1<>1s1e uniqulei, et non dans une éco1e matornelle ou cla.E•se. enfantine·, ou classe de Cours préparatoirie1, où 11es conditions sont évidemment. différentes.

Dans ma classe, j'ai obtenu bmucoup plus de rémltat.s: et de satisfactions dans l'em- ploi du tExte libre avec le C.P., qu'avec les>

2 autDES cours. ·

J'ai 4 élèves, dont 2 au moins nettement en retard. 3 divisions en lectui·e (d'après ~e livre), un~ arrive à la 1Ecture courante, le

2" e1'1 est au milieu des « difficultés » selon

la méthode traditionne.r:el et la troioième et la· 4• lm abordent.

J'ai à peu près un texte libre tou,s les jours. Malheur.susement je n'E·n. polycopie qu'un ou deux par semaine (manque de temps ... Et de papiE1· ! )

Au début le démarrage a été difficile. p.er- sonne n'avait rien à dire. Il fallait en postr de1S qurntions pour 'tirer péniblEment quel-. ques mots ! L'affichage ou la polycopie des meilleurs texteE1, peut être atLoE:i l'habitude', ont délié les langm:s .et donné Envie de ra- conter ... Et maintienant, 'ie matin, c"o·st tan- tôt l'une, tantôt l'autre qui racont2,_ quelquE·- fois toutes ... c·,e:st moi qui mets lE' texte au net au tableau, en gardant autant _quo pos~

sible: l'expression de l'enfant ..

Exemp~e· Un matin, Germatnie· dit ..

« hier j'ai tué mon cochon. Le• rnng wrtait ... _ et puis on mettait 'la viande dans les pa- niers. On l'a saigné ... et puis on a fait dE:&

saucis5ons .. » A parth· de là, tout le monde parle .... C'est le• cochon de Germaine qui a été tué hier, mais toutes ont vu tuu le

cochon. ·

- Et auË1si du boudin ! - Et aussi des caillettEo;

- Et puis le• lard.

- Et la viande ! »... et ainsi de suite Il faut mettrn:i de l'ordre, quelqu<:fois éla- guer, faire' répéter, trouver un titre.

Et voici le texte

LE COCHON Hier on a tué mon cochon.

On l'a saigné, le sang coulait.

Puis on l'a ouvert et. on a· mis la viande dans un panier.

On a fait les saucis-sons, du boudin, des caillettes.

Germaine.

Germaine ajoute : « j'ai oublié le pâté » .. -

<'t nous ajoutons le pâté.

L'auteur, toute fière, lit ensuite son texte- puis,. ·chacune de1s autrrn. Pout les 2 plu$

en retarc;i, plusieurs mots sont devipés ( ie-

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