M ATHÉMATIQUES ET SCIENCES HUMAINES
M. B ARBUT
Note sur les ordres totaux à distance minimum d’une relation binaire donnée (cas fini - distance de la différence symétrique)
Mathématiques et sciences humaines, tome 17 (1966), p. 47-48
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47.
NOTE SUR LES ORDRES TOTAUX
A DISTANCE MINIMUM D’UNE RELATION BINAIRE DONNEE
(Cas fini-Distance de la différence symétrique)
M. BARBUT
Le
problème
suivant se pose dans un certain nombred’applications:
E étantun ensemble fini,
ayant
néléments (JEf - n), quels
sont,,parmi
les n ! ordres totaux sur E ceuxqui
sont à distance minimum d’une relation R C E X E doririée?Plus
précisément,
ondésire
unalgorithme permet tant,
àpartir
de la donnéede la relation
R,
dedéterminer
ces ordres totaux.Dans ce numéro de
M.S.H.,
C. Lerman donne une solution pour certaines dis-tances,
y et pour unproblème plus général
que celui-ci. Laprésente
noteindique,
de
façon brèvea
comment seprésente
laquestion lorsque
la distanceadoptée
estcelle de la
différence symétrique;
R et RIétant
deux relations binaires sur E(deux parties
de E XE),
leur distance est le nombre decouples (x,y)
par les-quels
ellesdiffèrent :
On verra
qu’en
ce cas, leproblème
de la détermination des ordres totaux à distanceminimum
d’unerelation
R donnée seramène,
commebeaucoup
d’autresproblèmes
decombinatoire,
à celui de ladétermination
du recouvrement d’un en-semble constitué du nombre minimum de
parties
extraites d’un recouvrementdonné.
Parmi les
applications
de ceproblème
des ordres totaux à distance minimum d’une relationdonnée, signalons,
outrel’analyse hiérarchique
etl’analyse
desquestionnaires,
lesquestions
dedécisions
à critèresmultiples;
il arécemment
été
ren,contré
à propos de travauxéconométriques
par desorganismes
telsque
laD.G.R.S.T. ou la S.E.M.A.
Nota: Dans ce
qui suit,
toutes les relations dont il estquestion
sontsupposées
~
antiréflexive s (sans ’boucld’).
1. - L’ensemble des relations totales à distance minimum d’une relation R
donnée
s’obtient encomplétant
R par l’un ou l’autre(mais
non lesdeux)
descouples
(x,y)
et(y,x) chaque
fois que ni(x,y)
ni(y,x) n’appartiennent
à R(Une
rela- tion C estdite totale,
oncomplète,
y si et seulementsi: ~ X, y
ye(x,y) E
C ou(y, x) E c).
2. - Si C est une relation totale
antisymétrique,
et si : estquelconque :
On minimise d
(C, R)
enmaximisant 1
48.
Donc. si R est
acyclique (sans
circuit au sens de C-Berge,
Théorie desGraphes.
DunodEd.),
les ordres totaux 0 à distance minimumdé
R sont ceux pourlesquels :
-
c’est-à-dire
les ordres totauxcompatibles
avec R(contenant R).
’41Ils
peuvent
tous s’obtenir par laprocédure:
si la fermeture transitive R de R est un ordretotal,
alors 0 =R;
si c’est un ordrepartiel, relier,
dans unsens arbitraire. un élément x à un
élément
y de E tels que(x,y) n’ appartienne
ni
à E,
ni à l’ordredual,
et fermer transitivement: la fermeture transitiveIL
obtenue est un
ordre, s’ il
est encorepaxtiel,
on recomirence. a3. - Si R n’est pas
acyclique.
et si 0 est un ordretotal. 0 Il
R estacyclique,
et incluse dans R. On minimise donc d
(O,R)
enprenant
pour 0n
R une relationacyclique
A incluse dans R et à distance minimum deR;
on achève ensuite la dé- termination de 0 encomplétant
A commeindiqué
en 2~4.-
a)
On est doncramené
auproblème
de ladétermination
des relationsa-cycli-
ques incluses dans R et à distance minimum de
R;
comme toute relation incluse >dans une relation
acyclique
estacyclique,
et que si A estacyclique, A t1
Rl’est
aussi,
les relationsacycliques
à distance minimum de R sont d’ailleurs toutes incluses dans R.b)
Aacyclique
à distance minimum de R contient d’autrepart
toutcouple
Rpar
lequel
ne passe aucuncycle
deR:
elle s’obtient donc ensupprimant
de R descouples
tels que x et y soient dans une même classe pour la relationd’ équiva-
lence : x a/ y
4~-->
il existe uncycle passant
par x et par y.c)
Achaqu.e couple (x.y) E
R et tel que x~ y. associons l’ensembleCxy
des cy-cles
passant
par x et y; ondéfinit
ainsi une relation entre l’ensPmblP des cou-ples
et l’ensemble descycles (pour
une même classed’équi.valence). Cxy
est unepartie
de l’ ensPmblP C descycles;
et l’union desCxy
estévidemment
C: lesCxy
constituent un recouvrement C.
d) Supprimer
de R lecouple (x,y) supprime
tous lescycles passant
pa.r(x,y).
Si donc on extrait du recouvrement de C par les
parties Cxy
de C un recouvrementconstitué
du nombre minimumpossible
de cesparties.
lasuppression
desccuples
(x,y) correspondants
fournit une relationacyclique
à distance minimum(et égale
au nombre de
couples otésy c’ e st-à-dire
au nombre departies
du recouvrement ob-tenu)
eOn est bien ai.nsi ramené au
problème
du recouvrement minimum.Critique:
1.- Du
point
de vue"algorithmes",
la recherche de tous lescycles
d’une re-lation, puis
la recherche d’un recouvrement minimum sont des calculscoûteux;
dans le cas
présent,
comme une relation que l’ondésire approximer
par un ordretotal
doit avoir apriori
peu decycles (sinon,
on ne voit pasquel
senspourrait
avoir cette
approximation),
cetinconvénient
est par là même très minimisé.2.- Il est peu
probable
d’autrepart
que lepraticien s’intéresse
au.x ordres totaux à distanceminimum
d’une relationdonnée:
cequ’il cherche,
cesont
de"bonnes"
approximations
d’une relation par des ordres totaux.L’intérêt des