R EVUE DE STATISTIQUE APPLIQUÉE
C. G RAVEL
Puissance appelée par la clientèle de moyenne tension
Revue de statistique appliquée, tome 7, n
o3 (1959), p. 63-79
<
http://www.numdam.org/item?id=RSA_1959__7_3_63_0>
© Société française de statistique, 1959, tous droits réservés.
L’accès aux archives de la revue « Revue de statistique appliquée » (
http://www.sfds.asso.fr/publicat/rsa.htm
) implique l’accord avec les conditions générales d’uti- lisation (
http://www.numdam.org/conditions). Toute utilisation commerciale ou im- pression systématique est constitutive d’une infraction pénale. Toute copie ou im- pression de ce fichier doit contenir la présente mention de copyright.
Article numérisé dans le cadre du programme Numérisation de documents anciens mathématiques
PUISSANCE APPELÉE PAR LA CLIENTÈLE
DE MOYENNE TENSION
C. GRAVEL
Économiste à l’Électricité de
FranceIl est extrêmement
important
pour l’électricité de France de connattre d’unefaçon
aussi exacte quepossible
la partqui
revient à chacun des utilisateurs dans les consommations. Eneffet,
pour pou- voir établir destarifs équitabtes,
parexemple,
il est nécessaire de savoirquels
sont les abonnésqui
utilisentl’électricité
aux heures depointe :
en temps normal le courant estproduit
par des centraleshydro-électriques
et par des centralesthermiques
très modernes et d’un rendement élevé. Si lapuissance
demandée devientplus impor-
tante il
faut
mettre en service des centralessupplémentaires, plus
anciennes et d’un rendement moins
satisfaisant.
Enconséquence,
leskilowatt-heures
supplémentaires
co~tentplus
cher que ceuxfournis précédemment.
C’est pour cette raison entre autres,
qu’L~Zectricité
de Franceest
condui t à étudier
cequ’on appet te
la "courbe decharge"
pour l’a-nalyser.
La courbe decharge
est établie de la manière su i van te : onmarque en abscisse les heures d’une
journée
et en ordonnée les valeurs despuissances appelées. On
détermine ensuite lespertes
et on les déduit de la courbe initiale. Il reste alors à trouver lescoeffi-
cients de
responsabilité
depointe
des divers usagers : c’est-à-dire lescoefficients définis
pour une certainecatégorie
de clients par le rapport suivant :puissance
absorbée lors de lapo i n te
du réseaupar
une certainecatégorie
de clientspuissance
souscrite par cette mêmecatégorie
de clients Prenons commeexemple
le CentreIle-de-France-Est puisque
c’estcelui qui a été
l’objet
de l’étude ci-dessous.Il
comprend
une vingtaine de clientsqui dépendent
directement dl,Electricité de France, lapuissance
absorbée par ces clients, et celle qui est transmise éventuellement à desCentres limitrophes sont
connues très exactement. Leur total
forme
cequ’on appellera la "puis-
sance transitée".
Il reste deux
catégories
de clients : les clients basse tension (B.T.)d’abord,
alimentés par des postes detrans format ion D.P.(dis-
tributionpublique)
et qui sont tous les consommateurs ordinaires , utilisant l’électricité pour éclairer leur appartement,faire marcher
leurs
appareils domestiques,
etc.Leur nombre at te in t
près
de584000 pour le Centre
Ile-de-France- Est.L’autre
catégorie
de clients est constituée par les industriels ou clientsmoyenne-tension (M. T. )
souvent alimentés par un ouplu-
sieurs postes "cl ients" amenant
l’éner~ie
en moyenne tensionjusqu’à
leur usine.
Leur nombre
s’élève
à 2 100 environ pour le Centre étudié.Or, s’ i Z es t
possible
de connattre d’unefacon très précise
Za totalité de la puissanceappelée
par tous les clients d’un Centre de Distribution d’Electricité de France ~râce auxappare ils
decomptage
qui se trouvent dans lesSous-Stations,
il est, malheureusement, ex- trtmementdifficile d’analyser
d’une partla puissance appelée
par les clients M. T. et d’autre part, lapuissance appelée
par les clients B.T., sans parler des pertes de toutes sortes.Pour essayer de connattre un peu
plus précisément
cette ques- tion, tous les Centres d’Etectrici té de Franceprocédent,
engénéral
le 3ème mercredi de
Décembre,
à des séries de mesures tendant à ana-lyser
la courbe decharge.
PRINCIPALES METHODES UTILISEES -
Les méthodes
employées
sont nombreuses. Il est enpratique indispensa-
ble de faire ce
qu’on appelle
unsondage.
Onpeut,
eneffet, prendre
un certainnombre de mesures chez les clients M. T. et
multiplier
les résultats obtenus par un certainrapport d’extrapolation.
Onpeut également
mesurer lapuissance
ap-pelée
parquelques postes
de transformation alimentantuniquement
des clients B.T. etextrapoler
les résultats trouvés.On peut
enfin utiliser les deux méthodesprécédentes
à lafois,
c’est-à-dire faire des mesures chez les clients M. T. et dans lespostes
desservant des clients B. T.Ces trois méthodes
présentent
des inconvénients. Dans le cas de la lèreméthode,
il est très difficile d’obtenir un échantillon vraimentreprésentatif
dela clientèle industrielle car non seulement il se trouve sur le territoire de cha- que Centre des industries extrêmement
variées,
mais encore pour une mêmeindustrie,
lapuissance appelée
seratrès différente selon le nombre des ouvriers travaillant dansl’usine,
selon les horaires detravail,
les machinesutilisées ,
etc.
La seconde méthode n’offre pas les mêmes difficultés car on
peut
admet- tre que tous les abonnés B.T. utilisent leursappareils électriques
d’unefaçon à peu près
semblable bien que des différences seprésentent
entre les zones ur-baines et les zones rurales. La difficulté devant
laquelle
on se trouve vient du faitqu’il
est extrêmement difficile de connaître lespuissances
souscrites des abonnés B. T. pourlesquels
on a fait des mesures et que, deplus,
cettepuis-
sance souscrite ne
correspond
pas à lapuissance qu’ils
sontsusceptibles
d’uti-lis e r.
En utilisant les deux méthodes
précédentes
onpeut espérer
trouver un ré-sultat meilleur en admettant que la solution exacte se trouve très
probablement
entre les deux résultats trouvés.
Devant
l’imprécision
desrenseignements
obtenus par cesméthodes,
onpourrait envisager
d’utiliser pourl’analyse
de la courbe decharge
des métho-des
mathématiques
oustatistiques
telles que la méthode derégression multiple.
Malheureusement,
il ne semble paspossible
pour le moment d’utiliser ces mé- thodes dans les Centres d’Electricité de France.Signalons cependant
que le Cen- tre de Paris-Electricité a obtenu de la sorte des résultatsremarquables.
ETUDES REALISEES ANTERIEUREMENT -
Le Centre
"Ile-de-France-Est" aprocédé
à des mesures le 16 et le 18 Jan- vier 1951 en utilisant la lère méthodepuis
la 2ème.Les chiffres obtenus différaient sensiblement.
Le 16
Janvier, grâce
à la double alimentation radiale dont bénéficient cer- taines zones situées sur le territoire duCentre,
il avait étépossible
d’isolersur un même câble un certain nombre de
postes
d’abonnés M. T. en alimentant par un autre câble lespostes
de D. P. et lespostes
mixtes : le coefficient de res-ponsabilité
depointe
de la M. T. à8h3 0
était de6 3 , 6 %,
enextrapolant
le résul-tat trouvé selon le
rapport
de lapuissance
totale souscrite pour l’ensemble des abonnés M. T. à lapuissance
souscrite des abonnés del’échantillon.
Le 18
Janvier,
en isolant de la mêmefaçon
queprécédemment
un certainnombre de
postes
distributionspubliques
et enextrapolant
de la même manière queprécédemment,
on a obtenu lapuissance
totaleappelée
par la clientèle B. T . On a déduit le résultat trouvé de lacharge globale
en tenantcompte
despertes
et on a trouvé pour la M. T. un coefficient de
responsabilité
depointe
à8h30
de5 4%.
Il est évident que les deux échantillons choisis
arbitrairement, puisqu’il
ne
s’agit
pas d’untirage
au sortparmi
les abonnés B. T. ou M.T. ,
ne sont pasreprésentatifs.
On obtient des résultats"biaisés"
et une erreursystématique.
En
outre,
l’erreur aléatoire estsupérieure
à celle obtenuelorsque
l’on utiliseune méthode
statistique
correcte.Pour des raisons
diverses,
les chiffres retenus avaient été en 1951 ceuxobtenus par la 2ème méthode
qui
avait été utiliséedepuis
lorsjusqu’en
Décem-bre 1956.
NOUVELLE METHODE D’ANALYSE -
Le 3ème mercredi de Décembre 1957 à la demande de la Direction de la Distribution une nouvelle méthode a été utilisée. Il
s’agit
d’une variante de la lère méthodeindiquée
ci-dessus. Au lieu de faire les mesures chez les abonnésse trouvant desservis par certains
câbles,
on aprocédé
à unsondage :
tous lesclients M. T. ont été classés
grâce
aux machinesmécanographiques d’après
leurutilisation annuelle. On a ensuite
pris
un client sur 5parmi
les clientsayant
100 kW au moins de
puissance
souscrite et un client sur 20parmi
tous les autres clients M. T.Une lettre a été adressée à tous les clients ainsi choisis leur demandant de relever et de noter sur une feuille de
papier
les chiffresindiqués
par leurcompteur
àchaque
heure de lajournée
du 19 Décembre1957,
et toutes lesvingt
minutes entre
7h
et9h
du matin et5h
et7h
del’après-midi.
Une très forte
proportion
des clients aaccepté
derépondre
à cette de-mande.
En calculant à l’aide des chiffres relevés lapuissance appelée
par tous les clientsayant répondu,
on a cherché àextrapoler
soit dans lerapport
despuissances souscrites,
soit dans lerapport
du nombre total des clientsayant répondu ;
les résultats trouvés ont paru erronés. Il a fallu rechercher si l’échan- tillon des clients chezqui
les mesures avaient été faites étaitreprésentatif.
EXAMEN
CRITIQUE
DE L’ECHANTILLON -On a constaté que les moyennes d’utilisation annuelle étaient de 1927 heures
pour l’échantillon et de 2 051 heures pour l’ensemble de la clientèle M.
T. ;
parcontre,
les moyennes despuissances
souscrites étaientrespectivement
de 180kW et de 99 kW. Il est facile de voir
qu’il
était nécessaire de rectifier les ré- sultats obtenus.Pour comparer l’échantillon et la
population totale,
onmultiplie
par 20 les clientsinterrogés
dont lapuissance
souscrite est inférieure à 100 kW et par 5ceux dont la
puissance
souscrite estégale
ousupérieure
à 100kW,
on additionneensuite les chiffres trouvés pour ces deux
catégories
de clients et on compareavec les chiffres réels de l’ensemble de la clientèle.
C’est de cette
façon qu’on
a établil’histogramme représentant
d’unepart
les deux
catégories
de clients de l’échantillonmultipliées
par lesrapports
d’ex-trapolation rappelés ci-dessus,
d’autrepart
la somme de ces deuxcatégories
declients et l’ensemble de la
population,
par tranche de 1 000 heures d’utilisation annuelle.On constate sur cet
histogramme
que l’échantillon estreprésentatif
pour les tranchessupérieures
à 1 000 heuresd’utilisation,
maisqu’il
ne l’estplus
en-tre 0 et 1 000 heures.
(Voir
annexeB, graphique I).
On a alors
porté
sur une feuille depapier quadrillé
l’ensemble despoints
de la
population
enportant
en abscisse l’utilisation annuelle et en ordonnée lapuissance
souscrite. On fait ainsiapparaître
lapossibilité
d’étudier lesrapports
entre les deux variables en considérant les tranches déterminées
d’après
lesutilisations annuelles.
On a ainsi été amené à établir pour les tranches de 0 à 500
heures,
de 500à 1 000
heures,
etc.jusqu’à
3000, puis
de 3 000 à 4 000 et au-dessus de 4 000 lespolygones
defréquences
des clients de l’échantillon et de l’ensemble de la clientèled’après
leurspuissances
souscrites.On constate de nouveau que
l’échantillon, multiplié
commeindiqué plus haut,
se situe au-dessus de lapopulation
pour les fortes utilisations annuelles tandisqu’il
estlégèrement
au-dessous entre 1 000 et 1 500heures,
nettement au-dessous entre 500 et 1 000 heures et encoreplus
nettement entre 0 et 500 heu - res.(Voir
annexeB, graphiques
II etIII).
CORRELATIONS ENTRE
L’UTILISATION,
LA PUISSANCE SOUSCRITE ET LA PUISSANCE APPELEE A LA POINTE -Après
avoir mis en évidence la distorsion due au fait quel’échantillon
n’é- tait pasreprésentatif,
il fallait rechercher à l’aide de méthodesstatistiques
une amélioration des résultats obtenusprécédemment.
Pour cela onprocéda
à uneétude détaillée de l’ensemble des mesures à l’heure de la
pointe
propre duCentre,
c’est-à-dire8h 3 0.
On a doncporté
sur ungraphique
d’abord les clients dont lapuissance
souscrite était inférieure à 100 kW enprenant
pour abscisse leur utilisation annuelle et pour ordonnée lapuissance appelée
à lapointe. Ensuite,
on a fait la même chose pour les clients dont la
puissance
souscrite était de 100 kW ouplus.
Pour ces deux
catégories
declients,
on a établi deux autresgraphiques
enportant
en abscisse lapuissance appelée
à lapointe
et en ordonnée lapuissance
souscrite. La corrélation entre la
puissance appelée
à lapointe
parrapport
à lapuissance
souscrite s’estmontré,e
nettementplus
forte sur cesgraphiques
que la corrélation entre lapuissance appelée
à lapointe
et l’utilisation annuelle. Ona donc établi de nouveaux
graphiques
pour chacune des tranches d’heures d’uti- lisationdéjà
considérées avec en abscisse lapuissance appelée
à lapointe
et en ordonnée lapuissance
souscrite.On a calculé les
équations
des droites des moindres carrés dans chacune de ces tranches d’heuresd’utilisation, puis
pour l’ensemble del’échantillon.
Si nous
appelons a et b
i les coefficientsde l’équation
de la droite dans la tranche i d’heuresd’utilisation,
onpeut
calculer y ; = a ; p ;+ b ;.
p ; = étant la moyenne des
puissances
souscrites pour l’échantillon dans cette mêmetranché,
etYi
= la moyenne estimée despuissances appelées
à lapointe
de l’échantillon.Le total
Y ; - N;y;, oùN;
est l’effectif de lapopulation
de la tranchei,
don-ne une estimation de la
puissance
totaleappelée
à lapointe
par les clients M. T .groupés
dans cettetranche.
En additionnant tous lesN;y;
trouvés on obtient uneestimation de la
puissance appelée
par l’ensemble de la clientèle.En
opérant
de lasorte,
on atrouvé un coefficient deresponsabilité
depointe
de
73%
au lieu de74%
trouvéprécédemment.
°
Les résultats étaient donc
satisfaisants,
mais on a cherché ce que donne- rait une autre méthode.On a dressé un tableau à double entrée en
découpant
l’ensemble de la po-pulation et
de l’échantillon d’unepart
en tranches d’heures d’utilisationet,
d’au-tre
part,
entranches depuissance
souscrite enprenant
comme limites des tran-ches d’heures d’utilisation les mêmes que
précédemment : 500,
1000,
1500 ,
2
000,
2500,
3 000 et 4 000 et comme limites des tranches depuissance
sous-crite
50, 100, 150, 200, 450,
750 et 1 000.On a divisé
chaque
case de ce tableau en 8 de la manière suivante :On y a
reporté
les résultats trouvés.(Voir
annexe A calcul de l’erreurtype).
La somme desY ;
donnait un coefficient deresponsabilité
depointe
de70% . L’erreur-type,
enpourcentage,
est donnée par :c’est-à-dire
qu’on
fait lerapport
de la racine carrée du total des variances trou- vées dans toutes les cases du tableau par le total despuissances appelées
par tous les clients.On a t rouvé,
dans l’étudeeffectuée,
une erreurtype
de 4%,
cequi indique
que la valeur réelle du coefficient de
responsabilité
à lapointe
a environ 90 chan-ces sur 100 de se trouver
comprise
entre 65%
et 75%.
Cette dernière
méthode,
stratificationmultiple
à fraction sondéevariable ,
en réduisant la
population
formée par l’ensemble des clients M. T. en sous po-pulations
d’uneplus grande homogénéité, donne
des résultats très satisfaisants.ANALYSE DE LA COUR,BE DE CHAR.GE -
Tous les travaux
indiqués
avaientpermis
de constater que pour l’heure de lapointe
propre duCentre,
on obtenait un résultatplus proche
de la réalité endiminuant de
10%
le chiffre obtenu à l’aide du coefficientd’extrapolation primi-
tivement
employé.
On a donc
supposé qu’il
étaitpossible
d’améliorer l’ensemble des résul- tats pourchaque
heure de lajournée
enopérant
ce même abattement de10%
surles chiffres obtenus à
l’origine. Malheureusement,
les courbes que l’on obtenait ainsi tant pour la M. T. que la B. T.présentaient
des anomalies tellesqu’on
ajugé préférable
dereprendre
toutes les feuilles surlesquelles
les clients avaient inscrit les mesures faites chez eux, de les classer selon la méthodeindiquée,
c’est-à-dire d’abord par tranche de
puissance
souscritepuis
danschaque
tran-che de
puissance
souscrite suivant l’utilisation annuelle et de calculer de la sorte dans chacune des cases ainsi obtenues lapuissance
moyenneappelée
à lapointe ,
ce
qui
donnait ensuite enmultipliant
la moyenne trouvée par l’effectif de la souspopulation
lapuissance
totaleappelée
à lapointe
par cette souspopulation.
Il suffisait alors d’additionner tous les chiffres trouvés à
chaque
heure dela
journée
pour avoir lapuissance appelée
par l’ensemble de la clientèle M. T.avec une
précision beaucoup plus grande
queprécédemment.
Ce sont ces nouvelles valeurs de la
puissance appelée qui
ont étéutilisées ,
sans aucune
correction,
pour l’établissement des courbes decharge
M. T. etB.T. du 18 décembre 1957
(voir graphique IV).
EVALUATION DE L’ERREUR -
On a vu
précédemment
quel’erreur-type
à8h30
était d’environ4%.
Il estpossible qu’aux autres
heures on trouve des chiffresplus
faibles ou au contraireplus forts,
mais il estimportant
desouligner
que ce chiffrethéorique,
ne tientpas
compte
d’un certain nombre d’accidentsqui
ont pu seproduire.
En
effet,
il est bien certainqu’avec
la meilleure volonté du monde cer-taines des personnes
chargées
de lire et de noter les indications descompteurs
ont pu faire une erreur de
lecture,
de même que certains clients chezlesquels
on a
procédé
à des mesures ont pu volontairement modifier la marche de leur usine. Dans la mesure dupossible
lesréponses
reçues ont étécorrigées
ente-nant
compte
de la consommation mensuelle des clients.Des erreurs
peuvent provenir également
de l’inexactitude des heures aux-quelles
les mesures sont faites.Enfin,
il estpossible également
que des erreurs soient faites lors de l’éta- blissement de la liste des clients par lamécanographie.
CONCLUSION
La seule
façon
d’obtenir des résultats extrêmementprécis
dansl’analyse
de la courbe de
charge
serait deprocéder
au moins une fois tous les 10 ans parexemple
à un recensementgénéral
en mesurant lapuissance appelée
par tous les clients M. T. d’un Centre tout aulong
d’une ou deplusieurs journées
ou tout aumoins
pendant
les heures depointe.
69
On obtiendrait alors une
quantité
deréponses
tellequ’il
serait trèslong
de les totaliser.
Cependant,
unappareil
actuellement mis aupoint
sous le con-trôle du Service des Etudes et Recherches d’Electricité de France sortira en sé- rie dans
quelques
mois. Ilpermettra
deprocéder
àl’enregistrement
toutes les10 minutes sur des cartes directement utilisables par les machines
mécanogra- phiques,
de lapuissance active,
de lapuissance
réactive et de l’heure.Il est certain que ces
appareils
seront relativement très chers. On pour- raitenvisager cependant
d’en rendre l’achatobligatoire,
d’abord pour tous les clients au-dessus de 1 000 kW depuissance souscrite, puis
pour tous les clients au-dessus de 750 kW depuissance souscrite, puis
pour ceux au-dessus de 450 kW etpeut-être
même pour ceuxayant plus
de 200 ouplus
de 100 kW depuissance
souscrite. D’unepart,
la nécessité deproduire
cesappareils
enplus grande
sériepermettrait
de faire baisser leprix
trèssensiblement,
d’autrepart,
il seraitpossible
de fairecomprendre
à tous les clientsobligés
deprocéder à
cet achatque ces
appareils
leurpermettraient
entre autre chose de suivre minute par mi- nute la marche de leur usine.En
outre,
il est bien évidentqu’on
arriverait ainsi dansquelques
annéesà des résultats d’une très
grande précision
dansl’analyse
de la courbe decharge.
Faute de
mieux,
onpeut
consédérercependant qu’il
estpossible
d’améliorer les résultats obtenusjusqu’ici
engénéralisant
la méthode que nous venons de décrire.On trouvera en annexe les
renseignements
nécessaires pourl’application
de cette méthode.
70 ANNEXE A
APPLICATION DE LA METHODE DE LA STRATIFICATION MULTIPLE A FR,AC- TION SONDEE VARIABLE
Détermination de la
puissance appelée
par la clientèle propre M. T. d’un Centre de distribution.L’application
de cette méthodepeut
se faire de la manière suivante :Préparation
del’enquête.
1 /
Prendre une liste des clients industriels classés selon leurspuissances
souscrites.2/
Eliminer de cetteliste,
d’unepart
les clients du Service nationalet,
d’autrepart
les clients chezlesquels
il existe unenregistreur,
etaussi,
éven-tuellement,
lespetits
distributeursqui
doivent fairel’objet
d’un groupe àpart.
3/
Classer tous les autres clientsayant
unepuissance
souscrite de 1 à 50kW,
en tranches d’utilisation annuelle de 500 en 500 heuresjusqu’à 3 000 heu-
res en mettant dans la dernière tranche tous ceux
ayant plus
de 3 000 heuresd’utilisation annuelle.
4/
Faire de même pour les clientsayant
unepuissance
souscrite de 51 à 100kW, puis
pour ceuxayant
de 101 à 150kW,
pour ceuxayant
151 à 200kW ,
de 201 à 450 kW. De 451 à 750
kW,
et au-dessus de 751kW,
on ne tiendra pascompte
des utilisations annuelles.5/
On dresse ensuite un tableau du modèle suivant :6/
Onpeut
alors diviserchaque
case de ce tableau enquatre
et onindique
dans
chaque
carré ainsi obtenu lesrenseignements
suivants :Nombre de clients
interrogés
...Nombre de clients de ce groupe ...
Moyenne
despuissances
ap-pelées par les
clients inter-ro gé s
Puissance totale
appelée
parce groupe
71
7/
LesNi
sont faciles à déterminerpuisqu’il
suffit decompter
dans cha-que groupe, déterminé comme
indiqué précédemment,
le nombre de clientsqui s’y
trouvent.8/
Pour déterminer le nombre de clients à tirer au sort danschaque
groupe declients,
onprendra,
lapremière année,
lesproportions
suivantes :Pour les
puissances
souscritescomprises
entre 0 et 50kW.
- 3
%
des clientsayant
de 0 à 500 heures d’utilisation-
3, 5%
" "500 à 1 000 " " "
- 4
%
" "1 000 à 1 500 " " "
- 5
%
" "1 500 à 2 000 " " "
-
?, 5%
" "2 000 à 2 500 " Il "
-10
%
" "2 500 à 3 000 " " "
-12, 5%
" "plus
de 3 000 " " "Pour les
puissances
souscrites de 51 à 100 kW.-
7%
des clientsayant
de 0 à 1 000 heures d’utilisation-
13 %
" " 1 000 à 2 000 " " "-
15%
" "plus
de 2 000 " " "Pour les
puissances
souscrites de 101 à 150 kW et de 151 à 200 kW.-
10%
des clientsayant
de 0 à 1 500 heures d’utilisation-
14%
" " 1 500 à 3 000 " " "-
16%
" "plus
de 3 000 " " "Pour les
puissances
souscrites de 201 à 450 kW.- 15
%
des clientsayant
de 0 à 1 500 heures d’utilisation - 35%
" "1 500 à 3 000 " " "
- 50
%
" "plus
de 3 000 " " "Pour
les clientsayant
de 451 à 750 kW depuissance
souscrite.-
40%
de tous les clients.Pour les clients
ayant plus
de 750 kW depuissance
souscrite.-
55%
de tous les clients.Ces
proportions
ont été calculées pour le Centre Ile-de-France-Estqui compte
environ 2 100 clients M. T. Dans tous les cas, il convientd’interroger
au moins 300 clients au total ce
qui
devrait donner environ 250réponses
per- mettant de faire une bonne évaluation de lapuissance appelée
par cette clientèle.P ou r un C ent re
comptant be auc oup
moins d’abonnés M.T.,
onpou rrait
êtreconduit à
prendre
la totalité des clients au-dessus de 450 kW depuissance
sous- c rit e .9/
Letirage
au hasardpeut
s’effectuer sur les listes établies par la méca-nographie
enprenant,
parexemple,
1 client sur 10parmi
tous les clientsayant
de 101 à 200 kW de
puissance
souscrite et de 0 à 1 500 heures d’utilisation. Il est facile deprendre
sur la liste des clients d’une de cescatégories
le 5èmed’abord, puis
le15ème,
etc.Enquête.
10 /
On adresse alors à chacun des clientsdésignés
par le hasard une lettre luiexposant
cequ’on
attend de lui et l’intérêt queprésente
cetteenquête,
ainsi72
qu’une
feuille toutepréparée
et un schéma de lecture ducompteur. (voir plus
loin la
lettre-type
utilisée parIle-de-France-Est).
11/ Lorsque
lesréponses parviennent
auCentre,
il est nécessaire de les examinersoigneusement
pour relever les erreurs de lecture oud’interprétation,
traduire en kW les index relevés et vérifier si les chiffres donnés correspon- dent à la
puissance
souscrite del’abonné,
à son utilisation annuelle et à sa con-sommation mensuelle.
12/
On classe alors lesréponses
selon les critèresindiqués précédemment,
d’une
part
selon lespuissances
souscrites et d’autrepart,
suivant les heures d’utilisation.Une fois ce
travail effectué,
on notera dans les cases du haut et à gau- che dechaque
carré le nombre de clients obtenu. Au casoù,
dans certaines ca- ses on aurait un nombre de clients inférieur à5,
on pourra, sansdifficulté,
re- grouper 2 ou 3 cases : parexemple,
si on trouve de 151 à 200 kW depuissance souscrite,
2 clientsayant
de 500 à 1 000 heures et 4 clients de 1 000 à 1 500 heu - res, on regroupera les 2 casescorrespondantes
en une seule case et onindiquera
dans le carré en haut et à
gauche
6 et dans le carré en bas àgauche
le total des clients des deuxsous-populations correspondantes.
13 /
On additionne alors àchaque
heure lespuissances appelées qui figurent
sur les
réponses
et on divise le chiffre obtenu par le nombre-de clientsayant répondu,
cequi
donne pourchaque
case la valeury, , (moyenne
despuissances appelées
par les clientsinterrogés) qu’on porte
dans la case en haut et à droite du carré convenable.14/
Onmultiplie
cette moyennepar le
nombreN ;
des clients du groupe con- sidéré et onporte
le résultatY¡
dans la case du bas à droite du carré concer-nant le groupe considéré.
15/
On totalise tous lesY~
trouvés pourchaque
heure dujour,
on yajoute
les valeurs données par les
enregistreurs
et on obtient ainsi lapuissance
appe- lée estimée de l’ensemble des clients M. T. pour toutes les heures dela journée.
Evaluation des n ;
optimum(l).
Le
premier sondage
effectué à l’aide des valeurs de n ;indiquées
ci-dessusau
paragraphe
8 est unsondage préliminaire qui permet
de rechercher les n ; op- timumqu’on emploiera
pour lesondage
de l’année suivante.En
effet,
nous. avons vuqu’on
avait pu calculer la variance totale : nous allons donc chercherquels
seraient les effectifsthéoriques
des diverses casesd’un nouvel échantillon pour
lesquels
cette variance totale serait un minimum.Pour minimiser cette variance
totale,
il suffit d’écrire que les dérivéespartielles
parrapport
à n ; desexpressions :
sont
égales
à une constante k.On trouve :
---
(1) L’enquête
devant être renouvelée chaque année, il a paru utile d’indiquer de quellefaçon
on pouvait diminuer la variance totale à l’aide des résultats précédemment obtenus.
73
Les nouveaux effectifs
théoriques
seront donc enappelant
N’ le nombre total de clientsqui
serontinterrogés
l’année suivante :Heure de la
pointe
propre du Centre. Calcul del’erreur-type.
Le résultat
qui présente
leplus
d’intérêt est le coefficient deresponsabi-
lité de
pointe
de la clientèle M. T. du Centre. On cherchera donc l’erreurtype
pour l’heure de la
pointe
propre du Centre.La variance estimée dans l’échantillon
ri i
étant :la variance de la moyenne
Yi
est :d’où pour la variance de l’estimation
Y; = N; y; -
-- , -. 1
Cette étude a été faite en
extrapolant
dans lerapport
du nombre desclients.
Cependant,
des résultats intéressantspourraient
être obtenuségalement,
selondes
personnalités ayant l’expérience
de cesproblèmes,
enextrapolant
dans lerapport
despuissances
souscrites ou mieux encore dans lerapport
des consom-mations annuelles
totales,
ou même des consommations mensuelles de Décem-bre,
si les valeurspeuvent
être obtenues d’une manièrehomogène.
CONCLUSION
Cette méthode demande un assez gros
travail, principalement
lapremière année,
mais elleprésente
le grosavantage
de fournir des résultatsplus
exactsque ceux obtenus
auparavant,
et depermettre
le calcul de l’erreurtype.
Nous n’avons pas
parlé
duproblème posé
par les clientsqui
nerépondent
pas au
questionnaire
afin de ne pascompliquer
outre-mesure cette étude.Il serait intéressant
d’appliquer cette
méthode dans tous les Centres d’Elec- tricité de France pour chercher à améliorer les valeurs des coefficients de res-ponsabilité
depointe
de la M. T. Enoutre,
tous les chiffresayant
été évalués à l’aide d’une seule méthodepourraient
êtrecomparés
utilementet,
deplus,
ledétail des calculs
permet, éventuellement,
deprocéder
à une étude détaillée desrépercussions
del’application
du tarif vert danschaque
groupe considéré.M. Morlat du Service
Statistique
d’Etudes et Recherches d’E.D.F. décla- rait enprésentant
cette étude :"il
fautsouligner
que dans ceproblème,
la sta-tistique n’apporte
pas seulement une méthoded’analyse parmi d’autres,
ni mêmeune méthode
plus précise
que les autres mais surtout la seule méthodepermet-
tant d’éviter des erreurs
systématiques
extrêmementglissantes,
pourqui
n’au-rait pas réfléchi sainement aux
principes
dessondages"
74
LETTRE-TYPE
~
adressée à tous les clients de l’échantillon
Messieurs,
Dans le cadre d’études
générales
pour l’amélioration de notre distribu-tion,
il nous est nécessaire de rassembler un certain nombre derenseignements
sur l’utilisation de l’électricité par
catégories professionnelles.
Etant donné la simultanéité nécessaire des
opérations
àfaire,
il nous estimpossible d’effectuer,
avec notrepersonnel seulement,
un nombre suffisant demesures pour
permettre
uneextrapolation
raisonnable. Nous avons doncpensé
vous demander votre concours. Il
s’agirait,
dans lajournée
du mercredi 18 dé- cembreprochain (jour présumé
de lapointe
maxima del’année),
de faire pro- céder à des relevés de votrecompteur d’énergie
active(kWh)
à des intervallesréguliers
d’environ 20 minutes aux heures depointe,
soit de7h
à9h
et de17h
à19h
et d’heure en heure le reste dutemps.
Les indications exactesrelevées
se-raient transcrites par vos soins sur les
imprimés ci-joints,
que vous auriez l’amabilité de nous renvoyercomplétés(l).
Il va sans dire que si vous trouvez
trop
d’inconvénients àprocéder
à latotalité des
lectures,
vous n’êtes en aucunefaçon,
tenus de lefaire ;
toutes in- dicationspartielles
que vouspourriez
nouscommuniquer
nousseraient,
néan-moins,
utiles.En
comptant
sur votregrande obligeance
et en vous adressant nos remer-ciements
anticipés,
nous vousprions d’agréer, Messieurs,
l’assurance de nos sentiments trèsdistingués.
P. S. - Si vous
disposez
d’un wattmètreenregistreur,
il suffirait de nous en-voyer, en
communication,
si vous le voulezbien,
lediagramme
de lajournée
du 18 décembre 1957.---
(1)
Un schéma de lecture d’un compteur, et un tableau de mesures à remplir étaient joints àcette lettre.
75 ANNEXE
BGraphiques
GRAPHIQUE
I -Histogramme
par tranches de 1 000 heures.Le trait
plein indique
le sommet desrectangles
construits de lafaçon
sui-vante : pour
chaque
tranche de 1 000 heures d’utilisation annuelle on acompté
le nombre des clients
qui
fontpartie
dechaque
tranche et on aporté
en ordonnéele nombre trouvé.
Le trait en
pointillé indique
de la mêmefaçon
le nombre de clients de l’é-chantillon
ayant
moins de 100 kW depuissance souscrite,
ce nombreayant
étémultiplié
par 20.Le trait entirets
indique
le nombre de clients de l’échantillonayant plus
de100 kW de
puissance
souscriteaprès multiplication
de ce nombre par 5.La somme obtenue en additionnant les clients de l’échantillon
(multipliés respectivement
par 20 et par 5 suivant leurpuissance souscrite)
estindiquée
par le trait mixte(points - tirets).
On constate que ce dernier chiffre concorde bien pour les fortes utilisations annuelles avec le chiffre
correspondant
à l’ensemble de la clientèle mais devient deplus
enplus
inférieur à cedernier, lorsque
l’utilisation décroit.GR,APHIQUE
II et III -Polygone
defréquence
pour les utilisationssupérieures
à 4 000 heures et pour les utilisationscomprises
entre 0 et 500 heures.Ces deux
graphiques
ont été établis de lafaçon
suivante :- On
prend
tous les clientsayant
l’utilisation annuelleindiquée.
- On les classe ensuite en mettant d’abord ceux
ayant
0 à 25 kW depuis-
sance
souscrite, puis
ceuxayant
de 26 à 50kW,
etc.jusqu’à
1000 kW depuis-
sance souscrite. On
compte
le nombre de clients danschaque
groupe et onporte
en ordonnée le chiffre trouvé.
- On trace alors en trait
plein
la courbe en escalierpassant
par tous lespoints
ainsi déterminés.- On recommence la même
opération
encomptant simplement
les clientsinterrogés
et enmultipliant
leur nombre par 20au-dessous
de 100 kW depuis-
sance souscrite et par 5 au-dessus de 100 kW de
puissance
souscrite. On traceen
pointillé
la courbe en escalierjoignant
lespoints
trouvés.On voit aisément que, pour les fortes
utilisations,
l’échantillon est assezreprésentatif
alors que pour les faiblesutilisations,
il reste nettement au-dessous de la courbecorrespondant
à l’ensemble de la clientèle.76
l
f-l, rs~~ogramme général des clients r tranche de 1000 h d’uti~isat~ôn annuelle
Ec~Sant~llonfloo
x5 --- ---
- loo x~o
...~~
v ~
-!
a~
$
É J
~ ~
M 5:
~§ g
’~ 0
~
"t,~ C
.~ ~
~ . ,
~ ~ ~ ~ ~ ~
¡ .5 @§ §
c â
j L
t
s
°GRAPHIQUE
IV - Courbes decha
Courbes obtenues pour la moyenne tension à l’aide de la méthode