• Aucun résultat trouvé

Cycles algébriques et topologie des surfaces bielliptiques réelles

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2021

Partager "Cycles algébriques et topologie des surfaces bielliptiques réelles"

Copied!
8
0
0

Texte intégral

(1)

HAL Id: hal-00001367

https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-00001367

Submitted on 27 Mar 2004

HAL is a multi-disciplinary open access archive for the deposit and dissemination of sci- entific research documents, whether they are pub- lished or not. The documents may come from teaching and research institutions in France or abroad, or from public or private research centers.

L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est destinée au dépôt et à la diffusion de documents scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, émanant des établissements d’enseignement et de recherche français ou étrangers, des laboratoires publics ou privés.

Cycles algébriques et topologie des surfaces bielliptiques réelles

Frédéric Mangolte

To cite this version:

Frédéric Mangolte. Cycles algébriques et topologie des surfaces bielliptiques réelles. Comentarii Math-

ematici Helvetici, 2003, 78, pp.385-393. �hal-00001367�

(2)

BIELLIPTIQUES R ´ EELLES

FR ´ED ´ERIC MANGOLTE

R´esum´e. On donne une caract´erisation topologique des surfaces r´eelles totale- ment alg´ebriques parmis les surfaces bielliptiques. Ceci ach`eve la d´etermination des surfaces r´eelles totalement alg´ebriques parmis les surfaces de dimension de Kodaira nulle. On d´ecrit de plus un exemple de surface alg´ebrique complexe qui n’est d´eformation ´equivalente `a aucune surface poss´edant une structure r´eelle totalement alg´ebrique non vide.

Algebraic cycles and Topology of real bi-elliptic surfaces

Abstract.Using topological data, we give a classification of totally algebraic real surfaces among all the bi-elliptic surfaces. Thus this work comletes the determination of totally algebraic real surfaces among all zero-Kodaira dimen- sional surfaces. Furthermore we give an example of a complex algebraic surface which is not deformation equivalent to any surface with nonempty totally al- gebraic structure.

Introduction

Les surfaces bielliptiques

1

constituent une classe particuli` ere dans la classification des surfaces alg´ ebriques. Sur C , une surface bielliptique peut ˆ etre d´ efinie comme le quotient d’un produit E × F de courbes elliptiques par l’action produit d’un groupe fini G de translations de F dont l’action sur E admet P

1

pour quotient.

Une surface bielliptique r´ eelle est une surface bielliptique complexe munie d’une involution anti-holomorphe (la structure r´ eelle).

Pour une surface bielliptique X , la fibration d’Albanese α: X = (E × F )/G → Alb(X ) = F/G

est une fibration elliptique localement triviale non triviale. Les fibres de α sont toutes isomorphes ` a E sur C . Lorsque X est r´ eelle, F/G et E sont des courbes elliptiques r´ eelles. La partie r´ eelle d’une courbe elliptique r´ eelle lisse non vide est form´ ee d’un ou deux ovales. Il est imm´ ediat que le nombre de composantes connexes de la partie r´ eelle de X (c’est-` a-dire l’ensemble des points fixes de l’involution) v´ erifie 0 6

#

X ( R ) 6 4 et que chaque composante connexe est hom´ eomorphe ` a un tore T ou ` a une bouteille de Klein K. On arrive ainsi ` a quinze types topologiques possibles a priori pour X( R ). R´ ecemment, F. Catanese et P. Frediani [CF] ont donn´ e les onze types topologiques effectivement r´ ealisables. Si α admet une section r´ eelle, on montre que seuls sept types topologiques sont r´ ealisables, cf. Th´ eor` eme 2.3.

Dans cet article, on s’int´ eresse ` a un invariant fin de la structure r´ eelle : le groupe H

alg1

(X( R ), Z /2) ⊂ H

1

(X ( R ), Z /2) des cycles alg´ ebriques r´ eels. Ce groupe est en- gendr´ e par les classes fondamentales des courbes alg´ ebriques r´ eelles, cf. e.g. [BH].

2000Mathematics Subject Classification. 14C25 14P25 14J27.

Key words and phrases. Algebraic cycles, Real algebraic surfaces, Hyperelliptic surfaces.

1Les surfaces bielliptiques sont classiquement appel´ees surfaceshyperelliptiques, je renvoie `a [Be] pour une justification de la terminologie utilis´ee ici.

1

(3)

2 FR ´ED ´ERIC MANGOLTE

La d´ etermination de ce groupe pour une surface donn´ ee est d´ elicate. Lorsque H

alg1

(X( R ), Z /2) = H

1

(X( R ), Z /2), on dit que la structure r´ eelle de X est tota- lement alg´ ebrique. Avec le r´ esultat suivant, on ach` eve de d´ eterminer les surfaces r´ eelles totalement alg´ ebriques parmis les surfaces de dimension de Kodaira nulle : ab´ eliennes, K3, d’Enriques, bielliptiques.

Th´ eor` eme 0.1. Soit X une surface bielliptique r´ eelle. Son diviseur canonique K

X

est de torsion, on note d

X

la torsion de K

X

.

(1) Si X ( R ) 6= ∅ et H

alg1

(X ( R ), Z /2) = H

1

(X( R ), Z /2), alors X( R ) est hom´ eo- morphe ` a un tore. Si de plus d

X

est pair, α admet une section r´ eelle.

(2) Supposons que X( R ) soit hom´ eomorphe ` a un tore. Si d

X

est impair ou si α admet une section r´ eelle, alors H

alg1

(X ( R ), Z /2) = H

1

(X( R ), Z /2).

Ce r´ esultat s’inscrit dans l’´ etude des groupes de cycles alg´ ebriques r´ eels des surfaces de type sp´ ecial. C’est-` a-dire, outre les surfaces de dimension de Kodaira nulle, les surfaces rationnelles, r´ egl´ ees, elliptiques propres.

Pour une surface rationnelle X , on a toujours H

alg1

(X( R ), Z /2) = H

1

(X ( R ), Z /2) [Si, 1989]. Lorsque X est une surface ab´ elienne, l’´ egalit´ e H

alg1

= H

1

implique que X ( R ) est connexe [Hu, 1994] ou [Ma1, 1994]. Si X est une surface K3, le groupe H

alg1

(X( R ), Z /2) est d´ etaill´ e dans [Ma2, 1997]. Une surface d’Enriques r´ eelle est totalement alg´ ebrique si et seulement si elle est orientable [MvH, 1998]. Les surfaces birationnellement r´ egl´ ees ont ´ et´ e trait´ ees dans [Ku2, 2000] et dans [Ab, 2000]. Pour les surfaces elliptiques propres r´ eguli` eres, voir [Ma3, 2000]. L’article [BK] est un bon survey sur les cycles alg´ ebriques r´ eels.

Si X est une surface alg´ ebrique appartenant ` a l’une des classes ci-dessus, on peut toujours trouver une surface alg´ ebrique Y d´ eformation ´ equivalente ` a X sur C et une structure r´ eelle sur Y telle que Y ( R ) 6= ∅ et H

alg1

(Y ( R ), Z /2) = H

1

(Y ( R ), Z /2).

Th´ eor` eme 0.2. Il existe une surface bielliptique X telle que pour toute surface alg´ ebrique Y d´ eformation ´ equivalente ` a X sur C et pour toute structure r´ eelle sur Y ayant des points r´ eels, on ait H

alg1

(Y ( R ), Z /2) 6= H

1

(Y ( R ), Z /2).

On utilise le fait que la fibration d’Albanese ne poss` ede de section ni pour X ni pour Y . Voir aussi ` a ce sujet le Corollaire 2.4

Je remercie F. Catanese et P. Frediani qui m’ont communiqu´ e une version pr´ eliminaire de leur preprint.

1. Cycles alg´ ebriques et orientabilit´ e

Une surface alg´ ebrique r´ eelle est un couple (X, σ) o` u X est une surface alg´ ebrique complexe et σ une involution anti-holomorphe sur X . La partie r´ eelle X ( R ) est l’ensemble des points fixes de σ, X ( R ) = X

σ

. Sur une surface alg´ ebrique r´ eelle (X, σ) de partie r´ eelle non vide il existe un morphisme surjectif

ϕ: Pic(X)

σ

→ H

alg1

(X( R ), Z /2)

d´ efini essentiellement en associant ` a une courbe r´ eelle la classe fondamentale de sa partie r´ eelle, cf. eg. [Si]. La d´ ecomposition

H

1

(X( R ), Z /2) = M

V⊂X(R)

H

1

(V, Z /2)

o` u V d´ ecrit l’ensemble des composantes connexes de X ( R ) est orthogonale pour le degr´ e du cup-produit. Pour un diviseur r´ eel D, on consid´ erera la restriction ϕ(D)

|V

`

a une composante connexe V de X( R ) comme un ´ el´ ement de H

1

(V, Z /2) ou de

H

1

(X( R ), Z /2) selon les cas.

(4)

On note w

1

(S) la premi` ere classe de Stiefel-Whitney du fibr´ e tangent d’une surface lisse S. Soit K

X

un diviseur canonique de X . Nous utiliserons les propri´ et´ es suivantes de ϕ :

∀D ∈ Div(X )

σ

, ∀D

0

∈ Div(X )

σ

, ϕ(D).ϕ(D

0

) ≡ D.D

0

mod 2 ; (1.1a)

w

1

(X ( R )) = ϕ(K

X

) . (1.1b)

Dans (1.1a), on consid` ere ` a gauche le degr´ e du cup-produit sur H

1

(X ( R ), Z /2) et ` a droite l’intersection des diviseurs.

Rappelons qu’une surface lisse S est non orientable si et seulement si l’une des deux conditions ´ equivalentes suivantes est r´ ealis´ ee :

w

1

(S) 6= 0 ; (1.2a)

il existe une classe u ∈ H

1

(S, Z /2) qui v´ erifie u

2

= 1 . (1.2b)

Rappelons aussi que si S est diff´ eomorphe ` a une bouteille de Klein, on a w

1

(S)

2

= 0.

L’argument suivant ` a ´ et´ e utilis´ e dans [MvH] pour les surfaces d’Enriques.

Th´ eor` eme 1.3. Soit X une surface alg´ ebrique r´ eelle dont le diviseur canonique K

X

est de d-torsion, d > 2 entier. Si H

alg1

(X ( R ), Z /2) = H

1

(X ( R ), Z /2), alors X ( R ) est vide ou orientable.

Preuve. Soit X une surface alg´ ebrique r´ eelle telle que H

alg1

(X ( R ), Z /2) = H

1

(X( R ), Z /2).

Soit D un diviseur dont la classe dans le groupe de N´ eron-Severi NS(X ) poss` ede un multiple trivial, alors D.D

0

= 0 pour tout diviseur D

0

. Lorsque D est r´ eel, on a ϕ(D) = 0 dans H

1

(X ( R ), Z /2). En effet, par hypoth` ese, toute classe de cohomologie u ∈ H

1

(X( R ), Z /2) est l’image par ϕ d’un diviseur r´ eel D

0

donc ϕ(D).u = 0.

Comme le degr´ e du cup-produit est une forme non d´ eg´ en´ er´ ee sur H

1

(X ( R ), Z /2), on a ϕ(D) = 0. Maintenant, si X ( R ) 6= ∅, on peut supposer K

X

r´ eel, cf. [Si, I.4.5]. Comme K

X

est de torsion dans NS(X ) (voir Table 1) on a ϕ(K

X

) = 0 d’o` u

w

1

(X( R )) = 0 et X ( R ) est orientable.

2. Surfaces bielliptiques r´ eelles

Soit X une surface bielliptique, notons A = Alb(X ) la vari´ et´ e d’Albanese de X et α : X → A la fibration d’Albanese. Par d´ efinition, une surface bielliptique admet une deuxi` eme fibration elliptique

π: X → E/G ∼ = P

1

dont les seules fibres singuli` eres sont des fibres multiples m

t

L

t

o` u L

t

est une courbe elliptique lisse. Les fibres lisses de π sont isomorphes ` a F sur C .

Lorsque X est munie d’une structure r´ eelle σ, la fibration π : X → P

1

n’est pas r´ eelle en g´ en´ eral. Par contre, par construction, la fibration α : X → A est r´ eelle.

Relativement ` a la fibration π, un diviseur canonique de X est donn´ e par

(2.1) K

X

= −2F

0

+ X

t∈T

(m

t

− 1)L

t

o` u F

0

est une fibre lisse de π. Le diviseur K

X

est de d

X

-torsion. Les valeurs possibles de d

X

sont donn´ ees ci-dessous.

Toute surface bielliptique est de la forme (E × F)/G o` u G est l’un des groupes

suivants.

(5)

4 FR ´ED ´ERIC MANGOLTE

Surfaces bielliptiques sur C G #T (m

1

, . . . , m

#T

) d

X

Z /2 4 (2, 2, 2, 2) 2 Z /2 ⊕ Z /2 4 (2, 2, 2, 2) 2 Z /3 3 (3, 3, 3) 3 Z /3 ⊕ Z /3 3 (3, 3, 3) 3 Z /4 3 (2, 4, 4) 4 Z /4 ⊕ Z /2 3 (2, 4, 4) 4 Z /6 3 (2, 3, 6) 6

Table 1

On renvoie ` a [CF] pour une pr´ esentation agr´ eable de ce r´ esultat classique dˆ u ` a Bagnera et De Franchis [BdF] et [BdF2].

Soit V ⊂ X ( R ) une composante connexe, soit X

x

une fibre r´ eelle de α rencontrant V . Comme X

x

est une fibre de α, on a X

x2

= 0 et comme α est lisse, la restriction ϕ(X

x

)

|V

dans H

1

(V, Z /2) ⊂ H

1

(X( R ), Z /2) v´ erifie (ϕ(X

x

)

|V

)

2

= 0.

De plus,

(2.2) w

1

(V ) = ϕ(K

X

)

|V

= X

ϕ(L

t

)

|V

o` u la somme est restreinte aux courbes L

t

r´ eelles et de multiplicit´ e m

t

paire.

On consid` ere le cas o` u la fibration d’Albanese admet une section r´ eelle.

Th´ eor` eme 2.3. Soit X une surface bielliptique r´ eelle dont la fibration d’Albanese α admet une section r´ eelle. Alors toutes les composantes connexes de X ( R ) sont hom´ eomorphes et si X ( R ) est non orientable, X( R ) et A( R ) sont non connexes.

Une composante connexe de X ( R ) est hom´ eomorphe ` a un tore ou ` a une bouteille de Klein et X ( R ) poss` ede au plus quatre composantes. Comme α poss` ede une section r´ eelle, X( R ) 6= ∅ et on obtient les sept types topologiques aT (1 ≤ a ≤ 4) et aK (2 ≤ a ≤ 4).

Preuve. On montre tout d’abord que deux composantes connexes V et V

0

de X ( R ) situ´ ees au dessus de la mˆ eme composante connexe B de A( R ) sont hom´ eomorphes.

Soient x ∈ B, la courbe elliptique E est un groupe ab´ elien qui agit sur la fibre r´ eelle X

x

de α. La partie r´ eelle E( R ) est un sous-groupe qui agit sur X

x

( R ). De l’existence d’une section r´ eelle, on d´ eduit qu’une translation qui ´ echange les deux composantes connexes de X

x

( R ) s’´ etend en un hom´ eomorphisme de V

0

sur V .

Supposons maintenant V non orientable. Soit X

x

une fibre r´ eelle de α rencon- trant V . De l’existence d’une section de α, on d´ eduit que l’une au moins des fibres multiples de π, disons m

1

L

1

, est r´ eelle et v´ erifie L

1

.X

x

= 1 d’o` u

ϕ(L

1

)

|V

.ϕ(X

x

)

|V

= ϕ(L

1

).ϕ(X

x

) = 1 .

D’apr` es (1.2b), on a alors (ϕ(L

1

)

|V

)

2

= 1 dans H

1

(V, Z /2) ∼ = Z /2 ⊕ Z /2 car V est non orientable.

Par ailleurs, on a ϕ(L

1

)

2

= 0 car L

21

= 0 comme courbe r´ eduite d’une fibre de π. Il existe donc n´ ecessairement une composante connexe V

0

de X ( R ) telle que ϕ(L

1

) = ϕ(L

1

)

|V

+ ϕ(L

1

)

|V0

et (ϕ(L

1

)

|V0

)

2

= 1. La composante V

0

est alors non orientable. De plus, comme L

1

.X

y

= 1 pour toute fibre X

y

de α, L

1

r´ ealise une section de α. Les ensembles α(V ) et α(V

0

) sont donc disjoints dans A( R ).

Corollaire 2.4. Il existe des surfaces bielliptiques r´ eelles dont la fibration d’Alba- nese α admet une section complexe mais pas de section r´ eelle.

Preuve. Il suffit de consid´ erer le cas d’une surface bielliptique r´ eelle de groupe

G = Z /4 avec X( R ) hom´ eomorphe ` a une bouteille de Klein. Une telle surface

existe, cf. [CF, Sec. 8, Table 3]. La fibration d’Albanese d’une surface de type Z /4

(6)

admet une section complexe. Mais d’apr` es le Th´ eor` eme 2.3, si X ( R ) est connexe et non orientable, α ne peut admettre de section r´ eelle.

Le lemme suivant est un cas particulier de [Ku1, Th. 2.1].

Lemme 2.5. Soit X une surface alg´ ebrique r´ eelle telle que H

alg1

(X( R ), Z /2) soit

´

egal ` a H

1

(X ( R ), Z /2). Alors ϕ(Pic

0

(X )

σ

) = {0} dans H

alg1

(X( R ), Z /2).

Th´ eor` eme 2.6. Soit X une surface bielliptique r´ eelle dont la partie r´ eelle satisfait l’´ egalit´ e H

alg1

(X ( R ), Z /2) = H

1

(X ( R ), Z /2), alors X( R ) est vide ou hom´ eomorphe

`

a un tore.

Preuve. Soit X une surface bielliptique r´ eelle. Dans ce cas le groupe de N´ eron-Severi NS(X) est engendr´ e par une fibre X

x

de α et par les courbes L

t

r´ eduites des fibres multiples de π. Soient m

t

L

t

et m

t0

L

t0

deux fibres multiples r´ eelles de π, notons d le pgcd de m

t

et m

t0

. Supposons que d > 2, le diviseur D = (m

t

/d)L

t

− (m

t0

/d)L

t0

est de d-torsion dans NS(X). D’apr` es la preuve du Th´ eor` eme 1.3, ϕ(D) = 0. Quitte

`

a permuter t et t

0

, on peut supposer que m

t

/d est impair. On a alors ϕ((m

t

/d)L

t

) = ϕ(L

t

) .

On a donc une alternative : ϕ(L

t

) = ϕ(L

t0

) ou ϕ(L

t

) = 0. ` A l’aide de la Table 1, on d´ eduit que l’image par ϕ du sous-groupe de NS(X ) engendr´ e par les courbes L

t

r´ eelles est de dimension ≤ 1. Par ailleurs, d’apr` es le Lemme 2.5, ϕ est bien d´ efini sur NS(X)

σ

.

L’application

ϕ : NS(X )

σ

→ H

alg1

(X ( R ), Z /2)

est donc surjective et dim H

alg1

(X ( R ), Z /2) ≤ 2. Par hypoth` ese, dim H

1

(X ( R ), Z /2) v´ erifie la mˆ eme in´ egalit´ e et X ( R ) est connexe. Par ailleurs, le diviseur canonique K

X

d’une surface bielliptique est de d

X

-torsion avec d

X

∈ {2, 3, 4, 6}. D’apr` es le Th´ eor` eme 1.3, si la partie r´ eelle X( R ) est non vide, elle est orientable, et finalement,

hom´ eomorphe ` a un tore.

3. Sections de la fibration d’Albanese

Consid´ erons une surface bielliptique r´ eelle X . Le groupe de N´ eron-Severi NS(X ) est engendr´ e par une fibre X

x

de α et par les courbes L

t

. La fibration α admet donc une section r´ eelle si et seulement si α admet une fibre r´ eelle et si l’une des courbes L

t

est r´ eelle et v´ erifie L

t

.X

x

= 1. La premi` ere condition est ´ equivalente ` a A( R ) 6= ∅.

Proposition 3.1. Soit X une surface bielliptique r´ eelle dont la partie r´ eelle X ( R ) est hom´ eomorphe ` a un tore. Si la torsion de K

X

est impaire ou si la fibration d’Albanese α admet une section r´ eelle, on a H

alg1

(X ( R ), Z /2) = H

1

(X ( R ), Z /2).

Preuve. Soit X

x

une fibre r´ eelle de π, s’il existe une courbe r´ eelle L telle que l’intersection L.X

x

soit impaire, on a ϕ(X

x

).ϕ(L) = 1. Ceci impose que les classes ϕ(X

x

) et ϕ(L) sont non nulles et engendrent H

1

(X ( R ), Z /2) = Z /2 ⊕ Z /2.

Si K

X

est de torsion impaire, π admet trois fibres triples. L’ensemble form´ e par ces trois fibres est globalement fix´ e par la structure r´ eelle, l’une d’entre elles est donc r´ eelle. En la notant 3L, on a L.X

x

= 1.

Si α admet une section r´ eelle, on note L l’image de cette section. La courbe L

est alors r´ eelle et L.X

x

= 1.

Th´ eor` eme 3.2. Soit X une surface bielliptique r´ eelle telle que K

X

soit de tor-

sion paire. Si X( R ) 6= ∅ et H

alg1

(X ( R ), Z /2) = H

1

(X( R ), Z /2), alors α admet une

section r´ eelle.

(7)

6 FR ´ED ´ERIC MANGOLTE

Preuve. D’apr` es le Th´ eor` eme 2.6, X ( R ) est hom´ eomorphe ` a un tore. Le groupe H

1

(X( R ), Z /2) est engendr´ e par ϕ(X

x

) et ϕ(L) o` u X

x

est une fibre r´ eelle de α et mL une fibre multiple r´ eelle de π. Comme X ( R ) est un tore, on a n´ ecessairement ϕ(X

x

).ϕ(L) = 1 i.e. X

x

.L ≡ 1 mod 2.

Consid´ erons une fibre lisse F

0

de π et notons k l’ordre du groupe G. On a F

0

.X

x

= k et L

t

.X

x

= m

t

/k pour toute fibre multiple m

t

L

t

de π. D’apr` es la Table 1, si G = Z /2 ⊕ Z /2 ou G = Z /4 ⊕ Z /2, L

t

.X

x

est pair pour toute courbe L

t

. Dans ce cas α n’admet mˆ eme pas de section complexe et X ne peut v´ erifier H

alg1

(X( R ), Z /2) = H

1

(X ( R ), Z /2).

Si G = Z /2 ou G = Z /4, α admet des sections complexes mais pas de section r´ eelle a priori (cf. Corollaire 2.4). Toujours d’apr` es la Table 1, L

t

.X

x

vaut 1 ou 2, donc L.X

x

= 1 et L est une section r´ eelle de α.

Si G = Z /6, L

t

.X

x

= 1, 2 ou 3 mais comme les multiplicit´ es sont distinctes, les trois fibres multiples sont n´ ecessairement r´ eelles et on peut supposer que mL est la fibre de multiplicit´ e 6 de π. C’est donc l’image d’une section r´ eelle de α.

Corollaire 3.3. Soit G = Z /2 ⊕ Z /2 ou G = Z /4 ⊕ Z /2 et soit X une surface bielliptique de groupe G. Toute structure r´ eelle sur X ayant des points r´ eels v´ erifie

H

alg1

(X ( R ), Z /2) 6= H

1

(X( R ), Z /2) .

En effet, K

X

est de torsion paire mais α n’admet pas de section complexe.

4. Conclusion

Preuve du Th´ eor` eme 0.1. Le th´ eor` eme en question est le regroupement des r´ esultats

2.6, 3.2 et 3.1.

Preuve du Th´ eor` eme 0.2. Si X est une surface bielliptique de groupe G et Y une surface alg´ ebrique d´ eformation ´ equivalente ` a X sur C , alors Y est une surface bielliptique de groupe G. R´ eciproquement, deux surfaces bielliptiques de mˆ eme groupe sont d´ eformation ´ equivalentes, cf. [FM]. D’apr` es le corollaire pr´ ec´ edent, il existe donc exactement deux familles compl` etes de surfaces bielliptiques dont chaque membre v´ erifie l’´ enonc´ e du Th´ eor` eme 0.2 Au vu des r´ esultats connus pr´ ec´ edemment, [Hu], [Ma2] et [MvH], ce sont les deux seules familles de surfaces de dimension de Kodaira nulle ayant cette propri´ et´ e.

R´ ef´ erences

[Ab] M. A. Ab´anades, Algebraic homology for hyperelliptic and real projective ruled surfaces, Canad. Math. Bull.44, no. 3, 257–265 (2001)

[BdF] G. Bagnera, M. de Franchis, Sopra le superficie algebriche che hanno le coordinate del punto generico esprimibili con funzioni meromorfe 4ente periodiche di 2 parametri,Rendiconti Acc. dei Lincei 16(1907).

[BdF2] G. Bagnera, M. de Franchis, Le superficie algebriche le quali ammettono una rappresenta- zione parametrica mediante funzioni iperellittiche di due argomenti,Mem. Acc. dei XL15, 251-343 (1908).

[Be] A. Beauville,Surfaces alg´ebriques complexes, Ast´erisque, vol. 54, Soc. Math. de France, Paris, 1978

[BK] J. Bochnak, W. Kucharz, On homology classes represented by real algebraic varieties, In : Singularities symposium–Lojasiewicz 70, Banach center publications vol.44, Polish Acad.

Sci., 21–35, Warszawa 1998

[BH] E. Borel, A. Haefliger, La classe d’homologie fondamentale d’un espace analytique,Bul.

Soc. Math. France 83, 461–513 (1961)

[CF] F. Catanese, P. Frediani, Real hyperelliptic surfaces and the orbifold fundamental group, e-prints, math.AG/0012003(2000)

(8)

[FM] R. Friedman, J. W. Morgan,Smooth four-manifolds and complex surfaces, Ergeb. Math.

Grenzgeb. (3), vol. 27, Springer-Verlag, 1994

[Hu] J. Huisman,Cycles on real abelian varieties.Preprint (1994)

[Ku1] W. Kucharz, Algebraic equivalence and homology classes of real algebraic cycles, Math.

Nachr.180, 135–140 (1996) (2000)

[Ku2] W. Kucharz, Algebraic equivalence of real divisors,Max-Planck-Institut f¨ur Mathematik, Preprint Series 2000 61(2000)

[Ma1] F. Mangolte, Cycles alg´ebriques r´eels sur les surfaces,Th`ese de doctorat, Universit´e Mont- pellier II (1994)

[Ma2] F. Mangolte, Cycles alg´ebriques sur les surfaces K3 r´eelles,Math. Z.225, 559–576 (1997) [Ma3] F. Mangolte, Surfaces elliptiques r´eelles et in´egalit´e de Ragsdale-Viro,Math. Z.235, 213–

226 (2000)

[MvH] F. Mangolte, J. van Hamel, Algebraic cycles on real Enriques surfaces, Compositio Math.110, 215–237 (1998)

[Si] R. Silhol,Real Algebraic Surfaces, Lecture Notes in Math.1392, Springer-Verlag 1989

Fr´ed´eric Mangolte, Laboratoire de Math´ematiques, Universit´e de Savoie, 73376 Le Bourget du Lac Cedex, France, T´el : (33) 4 79 75 86 60, Fax : (33) 4 79 75 81 42

E-mail address:frederic.mangolte@univ-savoie.fr

Références

Documents relatifs

Cette majoration nous permettra, entre autre, de démontrer dans la dernière partie que pour les surfaces rationnelles on a

Le centre commun de toutes ces surfaces jouit de cette pro- priété^ que la somme des carrés des normales qu'on peut mener de ce point à la surface algébrique est minimum. Il

Étant donnée une surface du quatrième ordre, ayant pour ligne double le cercle de l'infini, ou cyclide^ on sait intégrer l'équation dif- férentielle des lignes pour lesquelles

canonical holomorphic differential forms on %2d to the directions of 0- and 1-dimensional rational boundary components.. To do this, we estimate the dimension of

Let qJ2: X2 ~ X1 be the partial desingularization obtained by applying the first step in Fujiki’s method for resolving cyclic quotient singularities to the

surface with a trivial canonical bundle is a complex torus, a K3 surface or an elliptic surface of the form C2 IG, where C2 denotes the space of two.. complex

Si par une ligne droite située sur une surface de troi- sième ordre, on fait passer un plan quelconque, l'inter- section de ce plan avec la surface se composera évidem- ment

de la Gournerie, dans un autre Mémoire, étudie la surface corrélative de la quadrispinale, et qu'il nomme quadricuspidale, parce qu'elle possède quatre points qua- druples,