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Étude syntaxique de quand et avant que : entre rection, association et autonomie

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Academic year: 2021

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Submitted on 15 Jan 2014

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Étude syntaxique de quand et avant que : entre rection, association et autonomie

Christophe Benzitoun

To cite this version:

Christophe Benzitoun. Étude syntaxique de quand et avant que : entre rection, association et au-

tonomie. Langages, Armand Colin (Larousse jusqu’en 2003), 2013, 190, pp.51-65. �hal-00931837�

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Christophe Benzitoun

Université de Lorraine & CNRS ATILF Christophe.Benzitoun@univ-lorraine.fr

Etude syntaxique de quand et avant que : entre rection, association et autonomie

Résumé

Dans cet article, nous commençons par faire un bref rappel des critiques principales contre la notion de subordination (initiée notamment par Brunot, 1922). À la lumière de ces critiques, la solution souvent envisagée est de tenter de définir cette notion de manière plus précise.

Nous envisageons ici une autre voie, à savoir son abandon pur et simple (à la suite notamment de Haiman & Thompson, 1984). L’argument que nous défendons est que l’on peut intégrer les constituants conjonctionnels dans le cadre général des relations syntaxiques. Nous illustrons ce point à l’aide d’exemples en quand et avant que, que nous analysons à l’aide de l’Approche pronominale.

Mots clés : subordination, quand, avant que, grammaire, syntaxe, approche pronominale Abstract

In this paper, we begin with a brief summary of the main criticisms against the notion of subordination. In the light of these criticisms, we assume that this notion must be abandoned (as Haiman & Thompson, 1984 said). Our main argument is that subordination blend perfectly in the general framework of syntactic relations, from closest dependency to full autonomy. We illustrate this point with examples of French quand and avant que. Our analyses are in the pronominal approach framework.

Keywords: subordination, quand (when), avant que (before), grammar, syntax, pronominal approach

1. Introduction

La subordination a fait débat dans la communauté des grammairiens quasiment dès sa création. Alors qu’antérieurement la syntaxe se limitait à l’étude des relations internes à la proposition, Condillac (1789) l’a étendue aux relations extra-propositionnelles en considérant le verbe comme le constructeur de la subordonnée. Selon lui, la proposition subordonnée

« détermine » le verbe de la principale.

Par la suite, F. Brunot a émis des critiques à l’encontre de cette conception réductrice. Selon Brunot (1922), la subordination est un procédé de rattachement par certains morphèmes d’une construction verbale à une autre et n’induit pas nécessairement une relation de dépendance grammaticale. Une soixantaine d’années plus tard, Haiman & Thompson (1984) proposent d’abandonner la notion de subordination à cause de son incapacité à embrasser l’ensemble des relations de manière unifiée :

A recent article by Haiman and Thompson (1984) has called attention to the

incoherent nature of the various phenomena traditionally associated with

(3)

subordination, suggested that the concept be abandoned as failing to embrace any unified set of observations. (Chafe, 1988 : 18)

Et il suffit, pour se convaincre du caractère réducteur de cette notion, de mentionner les exemples suivants, dans lesquels [42] quand introduit une nouvelle « phrase », [2] quand est tantôt présent, tantôt absent et [3] il y a une construction du type que X et Y qui est censée

« coordonner » une « subordonnée » avec une « principale » :

[1] Le râle se fait de plus en plus présent et la panique s’installe alors. Vous décidez de mettre en joue l’horizon et pourtant vous ne percevez toujours rien. Quand tout à coup, le râle provient du sol, à vos pieds ! En baissant la tête, vous découvrez alors à terre le buste tronçonné d’un mort-vivant qui se traîne et dont les membres décharnés sont en train d’agripper votre jambe pour mieux la dévorer ! [ex. Internet]

[2] treize ans j’avais treize ans oui je suis arrivée quand j’avais treize ans puisque j’avais déjà passé o primeiro e o segundo ano em Portugal donc je suis arrivée j’avais treize ans oui [Oral, Corpaix

1

]

[3] Que la loi les interdise, et vous verrez dans quelle infime mesure l’homme est un animal politique. [ex. Corminboeuf, 2007]

Si l’on raisonne dans le cadre grammatical traditionnel, aucune solution satisfaisante ne peut être trouvée pour analyser ces constructions. Non seulement la « conjonction de subordination » n’est nullement obligatoire pour matérialiser une relation de « subordination » (cf. Deulofeu, 1989 ; Choi-Jonin & Delais-Roussarie, 2006 ; Benzitoun, 2010), mais en plus, elle peut introduire une indépendante. Le lien entre marque morphologique et dépendance syntaxique, central dans les notions de « subordination » et « coordination », est dans ces exemples contredit de manière patente. Ces inconsistances de l’approche traditionnelle sont désormais bien connues (cf. Deulofeu, 1999 ; Corminboeuf, 2007 ; Debaisieux, 2008), il n’est donc pas utile de s’y attarder. Ainsi, il s’avère indispensable d’insérer les analyses des constituants conjonctionnels dans des cadres alternatifs (ce que propose de faire Verstraete, 2007, notamment). Nous nous proposons, dans ce qui suit, d’intégrer les constituants introduits par des conjonctions dans une typologie générale des relations syntaxiques, sans en faire une relation spécifique.

Pour illustrer notre classification, nous détaillons plus particulièrement les analyses portant sur les constituants en quand et avant que (mais pas uniquement, afin de montrer la généralité de notre approche). Quand et avant que sont deux unités intéressantes car elles ont donné lieu à de nombreuses études sémantiques et discursives (cf. Le Draoulec, 2006 ; Vogeleer, 1998 ; Delort, 2007) mais également à des études syntaxiques (cf. Benzitoun, 2006 ; Saez, 2011, toutes deux sur quand uniquement). Quand et avant que présentent en effet des emplois extrêmement variés d’un point de vue sémantique. Les constructions qu’elles introduisent peuvent notamment délimiter un repère temporel :

[4] Quand j’étais adolescente, David Hamilton était très à la mode. [Roman]

ou exprimer un deuxième événement succédant à un premier (et introduire une nouvelle assertion) :

1

Des informations sur les corpus sont données en fin d’article.

(4)

[5] Pécuchet venait d’en remettre la note à Bouvard quand tout à coup le tonnerre retentit et la pluie tomba. [Roman, Bouvard et Pécuchet]

Au niveau de la portée, certains exemples portent sur l’énoncé

2

:

[6] Nous allons donc naturellement disparaître avant que le soleil ne s’éteigne ? [Presse, Tribune de Genève]

et d’autres sur l’énonciation :

[7] Ah oui, avant que j’oublie, j’ai des propositions de fausses pub à mettre sur le site officiel. [ex. Internet]

Cette richesse sémantique, discursive et pragmatique se double d’une multiplicité de fonctionnements syntaxiques et c’est ce qui va nous intéresser tout particulièrement ici.

Dans ce qui suit, nous montrerons que les constituants en quand et avant que possèdent des fonctionnements syntaxiquement hétérogènes. Cela sera au cœur de la plupart des sections du présent article. Pour cela, nous insérons notre démonstration dans le cadre de l’Approche pronominale, qui propose une définition restrictive et précise de la dépendance (micro- )syntaxique et postule l’existence de deux modules d’analyse syntaxique : la microsyntaxe et la macrosyntaxe (cf. Blanche-Benveniste et alii, 1990 & 2010). Nous présentons la conception de la dépendance syntaxique dans ce cadre au début de la section 2. La dernière partie, quant à elle, sera consacrée à l’exposé de notre classification. Nous verrons également, de manière plus transversale, que l’abandon des postulats de base de la « subordination » oblige à reconsidérer les notions syntaxiques fondamentales.

2. Fonctionnements hétérogènes des constructions en quand et avant que

Pour commencer, nous présentons brièvement la manière dont nous définissons la relation de dépendance (micro-)syntaxique (appelée « rection »), centrale dans notre démonstration.

L’Approche pronominale est un cadre dans lequel la rection est vue comme un ensemble de contraintes exercées par une catégorie A sur une catégorie B. Ces contraintes se matérialisent notamment par la sélection d’un paradigme d’éléments virtuels, projeté par la catégorie A.

Dans ce cadre, le secteur le plus détaillé est la syntaxe verbale. Blanche-Benveniste et alii (1984) proposent les tests suivants pour mettre en évidence les éléments dépendants du verbe (et donc l’existence d’un ou plusieurs paradigme(s)) : la proportionnalité avec une proforme, la portée/contraste des modalités et l’extraction entre c’est et que/qui. A cette liste restrictive, on pourrait ajouter la possibilité d’insérer et cela ou un adverbe paradigmatisant

3

avant le constituant régi, de l’enchâsser dans un constituant de rang supérieur, la mobilité, la suppression, et même la présence d’une conjonction. Cette seconde liste contiendrait autant de paramètres à prendre en compte pour cerner des fonctionnements différents, mais pas pour déterminer la rection, vu qu’ils ne montrent pas nécessairement l’existence d’un paradigme.

Pour illustrer l’utilisation des tests, voici un premier exemple :

[8] Quand je les engueule, je prends 25 points dans les sondages... [Presse, Nouvel Obs]

• Equivalence avec une proforme :

[8a] Quand prends-tu 25 points dans les sondages ? Quand je les engueule.

2

Il s’agit ici d’un exemple qui délimite également un repère temporel, tout comme [4].

3

cf. Nølke (1983).

(5)

• Extraction entre c’est et que :

[8b] C’est quand je les engueule que je prends 25 points dans les sondages.

• Portée/contraste de modalités :

[8c] Je prends 25 points dans les sondages, mais pas quand je les engueule.

Le résultat de ces tests démontre que le constituant en quand est ici régi par le verbe prendre.

Nous considérons qu’il s’agit d’un adjoint et non d’un complément, étant donné qu’il n’est pas sélectionné par le verbe, à la différence de l’exemple ci-dessous, dans lequel il s’agit d’un complément, notamment parce que la proforme équivalente est quoi et pas quand :

[9] et puis en fait ben pff ils aiment pas trop quand on se rend compte que toute la classe (n’) a pas aimé [Oral, Corpaix]

[9a] ?Quand est-ce qu’ils aiment pas trop ? vs Qu’est-ce qu’il n’aime pas trop ?

En face de ces exemples, il en existe d’autres pour lesquels les tests engendrent des énoncés agrammaticaux :

[10] Frédéric marchait sur la route, quand tout à coup une sentinelle croisa la baïonnette.

[Roman, L’éducation sentimentale]

[10a] Quand Frédéric marchait-il sur la route ? *Quand tout à coup une sentinelle croisa la baïonnette.

[10b] *C’est quand tout à coup une sentinelle croisa la baïonnette que Frédéric marchait sur la route.

[10c] *Frédéric marchait sur la route, mais pas quand tout à coup une sentinelle croisa la baïonnette.

Le résultat des tests montre que le constituant en quand n’est pas régi. Et même l’enchâssement est difficile :

[10d] Il me demandait si Frédéric marchait sur la route, quand tout à coup une sentinelle croisa la baïonnette.

Bien que cet énoncé soit tout à fait acceptable, il apparaît tout de même problématique de soutenir que le si couvre l’ensemble de ce qui suit. Quand sert donc ici de simple « ligateur » entre deux constructions syntaxiquement autonomes. Certains exemples peuvent d’ailleurs n’avoir aucun élément du cotexte auquel se raccrocher :

[11] "Quand on pense que je n’aurais jamais été peintre si mes jambes avaient été un peu plus longues !" [Toulouse-Lautrec]

Ce statut des « subordonnées » a été relevé par d’autres auteurs bien avant nous, ce qui montre que notre démonstration est indépendante du cadre d’analyse choisi ici :

As we have already indicated by calling them clause combinations, we do not

think that our examples can be interpreted as clauses embedded within other

(6)

clauses. In other words, these clauses do not function as adverbials (or adjuncts).

(Matthiessen & Thompson, 1988)

The when clause is not a subordinate clause but a main clause and when can be treated as a conjunction joining two main clauses. (Miller & Weinert 1998) Pour les exemples en avant que repris de [6] et [7], on observe la même dichotomie : [12] Nous allons naturellement disparaître avant que le soleil ne s’éteigne.

[12a] Nous allons naturellement disparaître avant.

[12b] C’est avant que le soleil ne s’éteigne que nous allons naturellement disparaître.

[12c] Nous allons naturellement disparaître, mais pas avant que le soleil ne s’éteigne.

[13] Ah oui, avant que j’oublie, j’ai des propositions de fausses pub à mettre sur le site officiel. [ex. Internet]

[13a] *Avant, j’ai des propositions de fausses pub à mettre sur le site officiel.

[13b] *C’est avant que j’oublie que j’ai des propositions de fausses pub à mettre sur le site.

[13c] *J’ai des propositions de fausses pub à mettre sur le site, mais pas avant que j’oublie.

Bien que le comportement des constituants en avant que soit le même vis-à-vis des tests, nous n’en tirons pas la même conclusion. En effet, il paraît difficile de traiter avant que j’oublie dans l’exemple [13] comme un constituant autonome. On regrouperait volontiers avant que j’oublie avec ce qui suit. Mais on ne dispose pas d’argument pour démontrer l’existence d’une relation de rection identique à celle de l’exemple [12]

4

.

On constate également que des constituants en quand peuvent fonctionner comme les avant que de [13] et que des constituants en avant de peuvent fonctionner comme les quand de [10] :

[14] Quand j’y pense, 2008 est passé vraiment super vite. [ex. Internet]

[15] Lorsque, deux heures plus tard, Hadda s’est finalement présentée au tribunal, les policiers ont saisi la coupable affolée, lui ont arraché son chemisier en la maîtrisant, puis lui ont jeté un seau d’eau au visage. Avant de la traîner, à demi dévêtue, trempée et folle de trouille, dans tout le palais de justice. [Presse satirique]

Il existe donc des constituants en quand et en avant que régis et non régis. Mais, comme nous venons de le voir, une distinction supplémentaire devrait être faite : certains cas peuvent être analysés comme de nouvelles « phrases » alors que d’autres seraient seulement regroupés avec ce qui les précède ou ce qui les suit. L’ajout du module macrosyntaxique (cf. Blanche- Benveniste et alii, 1990 ; Blanche-Benveniste, 2010) permet justement d’analyser ces cas en postulant un autre niveau d’organisation. Nous nommerons, à la suite de Blanche-Benveniste et alii (1990), la relation de dépendance macrosyntaxique « association ».

4

Nous proposons ci-dessous des critères pour distinguer le fonctionnement présent dans [10]

et celui présent dans [13].

(7)

3. Associés vs unités autonomes

Afin de mieux cerner notre distinction entre association et autonomie syntaxiques, qui sont des concepts relativement peu usités, nous allons approfondir la description en recourant à des propriétés supplémentaires. Par exemple, les unités autonomes ont des contraintes internes nettement moins fortes que les associées. Pour le montrer, nous allons inclure dans notre démonstration des exemples en puisque. Puisque introduit des constituants non régis :

[16] la recette n’est pas vraiment nouvelle, puisqu’elle a inspiré le New Deal de Franklin D. Roosevelt. [Presse, Le Monde Diplo]

[16a] ? Pourquoi la recette n’est-elle pas vraiment nouvelle ? Puisqu’elle a inspiré le New Deal de Franklin D. Roosevelt.

[16b] ? C’est puisqu’elle a inspiré le New Deal de Franklin D. Roosevelt que la recette n’est pas vraiment nouvelle.

[16c] ? La recette n’est pas vraiment nouvelle, mais pas puisqu’elle a inspiré le New Deal de Franklin D. Roosevelt.

Or, puisque, dans cet exemple, accepte difficilement sous sa portée une autre construction verbale sans reprise du que.

[16d] ? la recette n’est pas vraiment nouvelle, puisqu’elle a inspiré le New Deal de Franklin D. Roosevelt et elle a provoqué sa perte.

Cette possibilité est pourtant attestée pour des exemples en quand (exemple repris de [5]) : [17] Pécuchet venait d’en remettre la note à Bouvard quand tout à coup le tonnerre retentit

et la pluie tomba.

Ce phénomène se rapproche de ce que Green (1976) a nommé les « main clause phenomena ». On peut d’ailleurs voir dans l’exemple suivant qu’il n’existe presque plus de contrainte sur la forme interne de la construction en quand :

[18] Je cherche entre les voitures, au cas où un de ces sales gosses que je croise de temps en temps se serait caché quand soudain... PLOC... un bruit sourd dans mon dos. [ex.

Internet]

De même, les indépendantes ont la possibilité d’avoir leurs propres modalités :

[19] J’étais en train de m’impatienter, quand, tout à coup, qu’est-ce que j’entends ? [ex.

Sandfeld, 1936 : 264]

[16e] *la recette n’est pas vraiment nouvelle, puisque quelle est l’alternative ?

Et les associées peuvent être mobiles, ce qui n’est généralement pas le cas des indépendantes : [16f] Puisqu’elle a inspiré le New Deal de Franklin D. Roosevelt, la recette n’est pas

vraiment nouvelle.

[17a] *Quand tout à coup le tonnerre retentit et la pluie tomba, Pécuchet venait d’en

remettre la note à Bouvard.

(8)

Cette dernière propriété n’est pas caractéristique des associés, certains pouvant avoir une place fixe, ce qui est le cas dans l’exemple ci-dessous :

[20] Comme il avait soif, il a dû aller boire à la fontaine. / *Il a dû aller boire à la fontaine comme il avait soif.

Des contraintes spécifiques pèsent donc sur les constituants associés alors qu’aucune contrainte ne pèse sur les constituants autonomes. Mais ces contraintes sont d’une tout autre nature que celles pesant sur les constituants régis.

La même hétérogénéité de fonctionnement des constituants conjonctionnels non régis a déjà été relevée dans des publications précédentes (cf. Smessaert et alii, 2005 sur le néerlandais et Saez, 2012 sur le français). Cependant, ces travaux antérieurs postulent l’existence d’un continuum de relations syntaxiques, là où nous préférons y voir des relations discrètes. Nous avons défendu cette idée dans Benzitoun (2007).

4. Une hétérogénéité généralisée

Comme nous l’avons vu, il faut se résoudre, en plus des constituants compléments et adjoints (tous deux régis par un verbe), à postuler deux classes supplémentaires dont l’une est rattachée macrosyntaxiquement à une unité syntaxique (les associés) et une autre totalement autonome d’un point de vue syntaxique. Voici le classement provisoire que nous proposons : Complément

[21] Je déteste quand elles s’en vont et qu’elles reviennent à la nuit. [ex. Sandfeld, 1936 : 295]

Adjoint

[22] quand on veut commercialiser nos vins dans le monde entier il faut bien maîtriser les la communication des langues étrangères [Oral, Corpus de Référence du Français Parlé]

Associé

[23] Finalement quand on y pense le webdesign est à la peinture ce que la techno est a la musique... [ex. Internet]

Construction syntaxiquement autonome

[24] Déjà elle se figurait son entrée chez ce procureur, ce qu’il disait, ce qu’elle répondrait. Quand, tout à coup, de se voir seule, pataugeant dans cette boue déserte - - elle fut anéantie d’un découragement immense [ex. Sandfeld, 1936]

[25] Quand on pense que, lorsque France Télécom avait lancé la norme GSM en 1994, elle escomptait au mieux quelques centaines de milliers d’utilisateurs... Et ce n’est qu’un début. [Presse, Nouvel Obs]

Il est important de souligner que l’appartenance à cette dernière classe n’est pas liée à la

présence d’une ponctuation forte. Il existe des exemples ayant visiblement ce même statut

avec ou sans ponctuation (cf. ex. [5] et [24]). On trouve en effet des constituants possédant les

propriétés syntaxiques d’éléments régis (statut confirmé par la présence d’un adverbe

(9)

paradigmatisant) qui sont pourtant précédés d’une ponctuation forte (cf. le traitement des ajouts après le point chez Combettes, 2007 ; Kuyumcuyan, 2009).

[26] Certes, on a bien compris, depuis qu’il l’a déclaré au lendemain du 16 mars dernier, qu’un ancien président de la République ne s’abaisse pas à « aller tirer les sonnettes ». Surtout quand d’autres s’en chargent. [Presse, Le Monde]

Tout ceci oblige donc à relativiser le poids des arguments les plus répandus en syntaxe et à reconsidérer ses unités fondamentales : comment délimiter les grandes unités syntaxiques sans se limiter pour cela à la présence de la ponctuation ? Qu’est-ce qui permet d’affirmer que l’on a affaire à un élément dépendant d’un verbe en l’absence du recours à une soi-disant marque fonctionnelle (quand, avant que, etc.) ?

L’autonomie syntaxique des constituants conjonctionnels constitue pourtant un phénomène régulier et généralisé. En plus des énoncés vus plus haut, on trouve ce cas de figure par exemple pour parce que (cf. Debaisieux, 1994). A côté des constituants en parce que régis, il en existe qui sont syntaxiquement autonomes :

[27] ben le contact qu’on avait avec eux en fait c’était uniquement euh c’était uniquement marchand parce que euh parce que bon déjà quand on arrive en Afrique c’est très mal vu de ne pas prendre de domestique(s) un gardien euh une une une femme de ménage [Oral, Corpus de Référence du Français Parlé]

On trouve également ce fonctionnement dans diverses langues :

[28] I was sitting quietly in the kitchen when suddenly a stranger entered the room. [ex.

Declerck, 1997 : 37]

[29] Stavo leggendo. Quando mi hai chiamato.

5

(Je lisais. Quand vous m’avez appelé.) De plus, la distinction régie/non régie n’est pas circonscrite aux seuls constituants conjonctionnels, mais concerne aussi les autres constituants (comme nous l’avons déjà vu avec avant de) :

[30] et là je prends le bac pour aller sur l’île [Oral, Corpaix]

[31] L’amas de briques s’effondra à côté de lui pour disparaître en partie sous le sol [ex.

Sabio, 2006]

[32] Je te demande une minute de plus. [ex. inventé]

[33] Une minute de plus, le train déraillait. [ex. Corminboeuf, 2010]

Le clivage permet de le démontrer : C’est pour aller sur l’île que je prends le bac. / *C’est pour disparaître en partie sous le sol que l’amas de briques s’effondra à côté de lui ; C’est une minute de plus que je te demande / *C’est une minute de plus que le train déraillait.

Pour ce qui est de la distinction associé / autonome, elle est également attestée avec des

« coordonnants » tels que et, mais ou car. Voici un exemple d’unité autonome proposé par Blanche-Benveniste et alii (1990) :

5

Pour un aperçu du fonctionnement de quando en italien, voir Baranzini (2007).

(10)

[34] j’ai tendance à penser par phrases disons et non pas à penser par pensées et c’est en cela que peut-être ma situation est un peu difficile

Cet exemple contient en fait deux fonctionnements de et clairement différents. Le premier et articule deux constituants situés dans la même position syntaxique de complément du nom tendance alors que le second et introduit clairement un nouvel énoncé. Et possède donc au moins un fonctionnement supplémentaire (le plus connu sans doute), en plus de celui d’articulateur d’unités associés et syntaxiquement autonomes.

En guise d’exemple présentant des constituants associés, on peut proposer l’énoncé suivant extrait de Corminboeuf (2010) :

[35] un mauvais geste et c’est la mort assurée

Dans cet exemple, il est impossible de permuter les deux syntagmes (*c’est la mort assurée et un mauvais geste), contrairement aux illustrations canoniques de la coordination (Jean et Pierre jouent), et la réalisation de un mauvais geste implique une suite, ce qui montre sa non autonomie.

En définitive, il s’agit de fonctionnements généralisés que le postulat du marquage des relations syntaxiques empêche de voir ou alors au prix de contorsions théoriques évidentes (prenons comme exemples les notions contradictoires de « subordination inverse » et

« subordination à valeur coordonnante »). La frontière entre les unités considérées traditionnellement comme « coordonnantes » et « subordonnantes » est en fait tellement poreuse que l’on trouve même des exemples de traduction passant de l’une à l’autre :

[36] Le calme le plus complet régnait, quand tout à coup un agent de la GRC à qui on avait sans doute enjoint d’agir ainsi […] s’est présenté et a procédé à l’arrestation du monsieur en question […] / Things were very peaceful, and all of a sudden an RCMP officer who had been told to do so […] arrested the gentleman in question […]

[Hansard]

et des « conjonctions de subordination » qui « coordonnent

6

» deux unités de même rang : [37] Et je dois souligner ici que la SAAQ de même que la CSST et la Régie des rentes du

Québec ont été trois organismes parapublics qui ont donné des fonds significatifs pour la préparation de ce cours [Hansard]

[38] A cette occasion, il avait compris qu’il devait observer l’ensemble du graphique ainsi que le titre, les échelles, les notes, ... [Textes d’enfants]

On peut également émettre l’hypothèse que c’est ce même type de fonctionnement de jonction de liste paradigmatique par l’intermédiaire de quand ce n’est pas qui est en jeu dans l’exemple :

[39] Du manuscrit à la publication, le texte change beaucoup : ajouts, suppressions, corrections et déplacements, plus d’une fois par paragraphes entiers quand ce n’est pas par chapitres. [ex. Internet]

6

Etant donné le caractère problématique de la notion de « coordination » (cf. Allaire, 1996),

nous lui préférons celle de « jonction de liste paradigmatique » (cf. Blanche-Benveniste et

alii, 1990).

(11)

En effet, quand ce n’est pas sert dans cet exemple à articuler deux constituants de même niveau. Nous apportons des arguments en faveur de cette analyse dans Benzitoun (2006)

7

. Par ailleurs, les constituants conjonctionnels associés et autonomes ne sont pas des créations récentes du français mais existent depuis fort longtemps, ce qui exclut l’hypothèse d’une grammaticalisation allant du lien étroit vers l’autonomie. En effet, en latin, on trouve des exemples tels que le suivant, qui ressemble très fortement aux constituants en quand autonomes vus ci-dessus.

[40] hoc facere noctu apparabant, cum matres familiae repente in publicum procurrerunt [ex. Allen & Greenough] (trad. : Ils se préparaient à faire cela de nuit, quand soudain la femme sortit en courant dans la rue)

Et on observe des emplois hétérogènes de avant que en ancien français :

[41] un petit avant ce que mesires Robert d’Artois et la contesse de Montfort se departesissent dou havene de Plumude, uns grans tourmens se mist sus mer, (…) et furent plus de quinze jours waucrant sus la mer (…) avant que il se peuissent tout remetre ensamble [Froissart, 1400 ; cité par Combettes, 2006] (trad. : peu avant que monseigneur … et … partent du port de Plumude, une grande tempête se leva sur la mer … et ils furent plus de quinze jours errant sur la mer avant qu’ils puissent se retrouver)

que Combettes (2006 : 103-104) décrit de la façon suivante :

La première locution, qui contient le démonstratif, introduit une subordonnée qui fonctionne comme élément thématique en début d’énoncé et constitue un cadre de discours, apportant une information qui demeure dans le domaine strictement chronologique, n’ajoutant pas d’indications qui pourraient renvoyer à une liaison logique des événements, par exemple ; la subordonnée qui suit avant que, en revanche, marque davantage la liaison qui est établie entre les contenus des propositions, soulignant, en l’occurrence, la durée nécessaire (plus de quinze jours) à la réalisation d’un procès (pouvoir se retrouver).

On retrouve dans cette citation une description identique à celle de Le Draoulec (2006), portant sur le français contemporain, description que nous doublons, sur le plan syntaxique, de la distinction entre élément régi (lorsqu’il s’agit d’un repère temporel) et associé ou autonome (lorsqu’il s’agit de marquer la liaison logique entre les contenus des propositions).

5. Conclusion

Au terme de cette étude, nous pensons avoir montré qu’il est rentable d’insérer les constituants en quand et avant que dans un cadre général, sans recourir à la notion controversée de « subordination ». Ce faisant, cela oblige à revoir les critères permettant de déterminer les relations de dépendance (en l’absence de la présence/absence d’un marqueur), à remettre à plat la nomenclature répertoriant les divers fonctionnements syntaxiques mais aussi et surtout à étudier conjointement les phénomènes relevant traditionnellement de secteurs étanches de la grammaire. Cela permet de mettre en évidence le fait que derrière des relations prétendument opposées se cachent parfois des fonctionnements proches ou identiques. Par là, nous ne disons pas autre chose qu’Allaire (1996 : 22), mais en l’étendant à l’ensemble des conjonctions et pas seulement à que et et :

7

Pour une analyse alternative, voir Saez (2012).

(12)

Renoncer en tout cas à parler d’un et coordonnant et d’un que subordonnant permettrait à coup sûr d’y voir plus clair dans les phrases « litigieuses » du français : on comprendrait mieux ainsi que dans certaines constructions et puisse devenir la variante d’un que (ou que la variante d’un et).

La conception traditionnelle peut même aller jusqu’à considérer comme fautifs des usages pourtant réguliers. C’est le cas, par exemple, de Eyot (1948), qui « toute l’année [a] corrigé dans les rédactions de [ses] élèves de quatrième et de cinquième des propositions indépendantes introduites par quand ». Et en guise d’illustration, il proposait l’exemple : [42] Le petit garçon traversa des forêts d’eucalyptus, des landes de bruyères mauves, etc…

Il dut se battre contre un sanglier… aperçut même une licorne. Quand un matin, il arriva enfin au pied d’une très vieille montagne. [Vervin, cité par Eyot, 1948]

Ayant pour seul horizon la coordination ou la subordination, on imagine bien son désarroi : Il garde manifestement une valeur de liaison, qui me semble plus forte qu’une simple coordination, à mi-chemin de la subordination, à peu près équivalente de celle du relatif de liaison latin – ou français. (Eyot, 1948)

Or, quelques décennies plus tard, c’est Berrendonner (1990) puis Sabio (2003) qui signalent eux aussi cette tournure dans des copies d’élèves.

[43] Tous les deux partirent dabord regarder à côté des maisons, ensuite dans la forêt.

Quand à ce moment ils entendirent du bruit !!! C’était Cornin Bruchon qui courait après une jeune fille. [Enfant de 10 ans, cité par Sabio, 2003]

Ce dernier auteur associe cet usage non pas à une maîtrise insuffisante du système grammatical mais au contraire à « l’écriture cérémonieuse ». Et il précise que les détachements graphiques observés n’ont rien de « fantaisistes mais illustrent de manière éclairante [leur] statut grammatical particulier ». Le Draoulec (2006) en fait même un indice de reconnaissance du fonctionnement autonome des constituants conjonctionnels. Les élèves ayant produit ces énoncés ont donc sans doute eu l’intuition d’une autonomie plus grande que les temporelles canoniques en quand, intuition totalement justifiée comme le montrent nos analyses. Introduire dans les manuels scolaires des constituants conjonctionnels syntaxiquement autonomes à côté des constituants conjonctionnels dépendants permettrait sans doute de ne pas voir des fautes là où les élèves font preuve d’une intuition fine sur la langue. On voit bien là l’intérêt pratique d’une refondation des cadres grammaticaux.

En suivant ce principe, nous obtenons la liste partielle des fonctionnements syntaxiques ci- dessous. Le classement proposé est totalement indépendant de la forme des unités ou de la présence d’un quelconque marqueur, ce qui représente un point original de notre approche.

Pour en faciliter la lecture, chaque type est accompagné d’exemples diversifiés.

Complémentation J’aime quand tu me susurres des mots doux au creux de l’oreille.

J’aime ton sourire.

Adjonction

Elle est partie quand je suis arrivé.

Elle est partie avant que j’arrive.

Elle est partie la semaine dernière.

Association

Avant que j’oublie, il faut que tu sortes les poubelles.

Quand on y pense, ça doit être un sacré rigolo, ce type.

Un pas de plus et je tombais dans le ravin.

(13)

Je me levais le matin j’étais avec des clients.

Autonomie Quand je pense que tu étais si gentille.

Je croise une personne que je connais et je lui fais un sourire.

Jonction de liste Elle sauve un enfant quand ce n’est pas toute la famille.

Le chat ainsi que le chien sont des animaux domestiques.

Le chat et le chien sont des animaux domestiques.

Tableau 1. Synthèse des différents fonctionnements syntaxiques recensés

Ce tableau est pour l’instant incomplet et demandera à être enrichi avec d’autres fonctionnements syntaxiques. Par exemple, il s’avèrera incontournable de faire une place aux exemples étudiés par Jeanjean (1984) :

[44] je pense à toi quand tu étais petit [ex. Jeanjean, 1984 : 133]

dans lesquels il est possible de montrer que le constituant en quand ne se rapporte pas directement au verbe, contrairement aux éléments adjoints et aux compléments. Il est en effet difficile de pronominaliser uniquement à toi :

[44a] *j’y pense quand tu étais petit

Il semble plutôt y avoir un lien entre toi et le constituant en quand.

Brève description des corpus utilisés

Nos exemples émanent principalement de trois sources : le Corpus Evolutif de Référence du Français (CERF) élaboré à l’Université de Provence, le Corpus de Référence du Français Parlé (CRFP) élaboré également à l’Université de Provence et la recherche d’exemples sur Internet. Le CERF comprend 10 tranches d’un million de mots chacune composées de presse écrite, de littérature, de forums sur Internet et d’une tranche d’oral Corpaix (corpus de français parlé « tout venant » constitué à l’Université de Provence). Le CRFP est un corpus contenant de la parole privée, publique et professionnelle, enregistré dans diverses villes françaises, grandes et moyennes.

Nous tenons à préciser que le CERF ne nous permet pas d’accéder aux références spécifiques d’une œuvre. C’est la raison pour laquelle certains exemples n’ont pas d’identification précise.

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