A NNALES DE LA FACULTÉ DES SCIENCES DE T OULOUSE
X. S TOUFF
Sur différents points de la théorie des fonctions fuchsiennes
Annales de la faculté des sciences de Toulouse 1resérie, tome 8, no2 (1894), p. D1-D20
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D.I
SUR DIFFÉRENTS POINTS
DE LA
THÉORIE DES FONCTIONS FUCHSIENNES,
PAR M. X.
STOUFF,
Maître de Conférences à la Faculté des Sciences de Montpellier.
Des recherches récentes ont encore
augmenté
l’intérêt queprésente
laThéorie des fonctions fuchsiennes
(’ ),
et surtout des groupes dont les sub- stitutionspeuvent
être définiesarithmétiquement.
Le travail suivant con-tient différents
points
de vue. Lapremière
Partie renferme descomplé-
ments relatifs aux
propriétés arithmétiques
dessubstitutions,
et forme enquelque
sorte la suite des Mémoiresdéjà publiés
sur cesujet.
La seconde Partie est un essai destiné à rendre
plus
faciles à saisir despropriétés
bien connues des fonctions modulaires. Lesprincipes
de laThéorie de la transformation y sont
exposés
en faisant abstraction de touteconsidération
arithmétique
oualgébrique ;
la Géométrie deLobatchefsky
y intervient seule. Elle contribuera
peut-être,
pour sapart,
à éclairer cetteThéorie.
1.
Dans un travail
antérieur, j’ai
considéré des groupes fuchsiens à coeffi- cientscomplexes,
dérivant depériodes
à deux termes(zweigliederige
Pe-( 1 ) Outre les travaux déjà cités dans mes Mémoires antérieurs, je signalerai trois articles
de M. Fricke : : Ueber discontinuirliche Gruppen deren Substitutionem ganze Zahlen eines biquadratischen Körpers sind. - Ueber die zur Verzweigung 2, 3, 7 gehörendes
Function. - Ueber ein allgemeines arithmetisch-gruppentheoretisches Princip in der
Theorie der automorphen Functionen ( Gôttingen Nachrichien; I892), et un travail de
M. Bianchi : : Lineare Substitutionen mit ganzen Complexen Coefficienten (Mathema-
tische Annalen; vol. XL).
Les deux premiers Mémoires de M. Fricke, sur les grobpes que l’on peut déduire du prin- cipe de Poincaré, sont antérieurs aux Mémoires de l’Auteur sur le même sujet.
rioden, d’après
laterminologie
deKummer)
des racinespièmes
del’unité,
et dans la formation
desquelles
interviennent certaines substitutions quej’ai désignées
parE~.
Lagénéralisation
auxpériodes quelconques
est im-médiate. Elle
présente cependant
des circonstances curieuses.(a).
Prenons pour coefficients du groupe les nombres du corps défini par les racinescinquièmes
d.el’unité,
etpour ~~
la substitution depé- riode 4,
j ’aurai
les relationset, en
posant
on doit avoir
Le déterminant d’une substitution
paire
estet celui d’une substitution
impaire,
Il est donc
impossible
de définir un groupe discontinu enégalant
à Fu-nité la
première
ou la seconde de ces deux formesquadratiques.
En donnant à aj ,
~, ,
toutes les valeurspossibles,
on obtient ungroupe
improprement discontinu,
c’est-à-dire ne contenant pas de substi- tution infinitésimale.Remarquons
quemultiplier
une substitution parune autre revient à composer,
d’après
une certaineloi,
les formesquadra-
tiques qui
leur servent de déterminants. Nouspossédons
donc une compo- sition de laforme 5 2 (03B121
+03B221
+Y;
+03B421),
somme dequatre
carréspositifs isomorphe
de lacomposition
de la forme ad - bc avec elle-même. Cette dernière est la somme de deux carréspositifs
et de deux carrésnégatifs.
Cette circonstance
paraît digne
d’être observée.( b).
Prenons pour coefficients les nombres du corps défini par les ra- cinesseptièmes
del’unité,
etpour 03A3j
la substitution depériode 6,
en
posant
on
obtient
par lechangement de j en j3,
Le déterminant d’une substitution
paire
estet celui d’une substitution
impaire
Chacune de ces formes
quadratiques
est une somme dequatre carrés,
comme dans le cas
précédent;
on nepeut
donc définir un groupe fuchsienen les
égalant
à l’unité.(c).
Les remarquesprécédentes
nous conduisentnaturellement,
étantdonnée une forme
quadratique quaternaire,
et une formule decomposition
de cette forme avec
elle-même, correspondant
à lamultiplication
des sub-stitutions linéaires d’un groupe, à discuter le nombre des carrés
positifs
etnégatifs
danslesquels
onpeut
ladécomposer 1 ’ ). J’envisage
la formeétudiée dans un travail
antérieur; l’équation
en Scorrespondante
estEn
ajoutant
la dernièreligne
à lapremière,
on reconnaît que D + 2 A estracine :
après
avoirsupprimé
cetteracine,
enajoutant
la dernière colonne à lapremière multipliée
par - r, on obtientl’équation
qui
n’est autre quel’équation
en S d’unequadrique :
cetteéquation ayant
toutes ses racines
réelles,
le théorème de Descartes en fera connaître im- médiatement lesigne
pour une forme donnée.Les racines des mineurs non
principaux
dupremier
ordreégalés
à zéroont
respectivement
pour valeurset
peuvent
servir àséparer
facilement les racines.( 1 ) Comparer Fonctions fuchsiennes et l’Arithmétique (Journal de Liou- ville ; 1887).
Mais
l’équation présente
uneparticularité importante.
Si l’ondéveloppe
le déterminant de neuf éléments
qui précède,
lepremier
terme del’équa-
tion est - S3 et le dernier
(D
+2 A ) (E
+2A)2. Donc,
si D + 2 A est po-sitif, l’équation
en Sprésente
un nombreimpair
devariations;
si D + 2Aest
négatif,
elle enprésente
un nombrepair;
comme conclusion la forme $est
décomposable,
soit en une somme dequatre
carrés de mêmesigne,
soit en deux carrés
positifs
et deuxnégatifs.
Les formesqui correspondent
au dernier cas
engendrent,
par leurcomposition
avecelles-mêmes,
desgroupes discontinus. Par
exemple,
la formedonne lieu à
l’équation
en Selle a deux racines
positives
et deuxnégatives.
La forme est donc décom-posable
en deux carréspositifs
et deuxnégatifs (’ ).
(d).
Voici unprocédé
par la recherche dessubstitutions S,.
Supposons
pour fixer les idées que l’onemploie
seulement despériodes
à deux
termes, j
étant une racined’indice p
de l’unité. Soit(,~)
unefraction linéaire de la variable z, dont les coefficients
contiennent,
outre laracine
j,
une racine de l’unité (D; prenons, pour éviter toute diffi-culté,
npremier
avec p. Soit À une racineprimitive
de n; gw(z)
une frac-tion
linéaire,
telle que la substitution(2, (2)),
queje dési g ~nerai
par soit depériode p 2 1;
soit une substitutionlinéaire, telle
quede plus, on a
Tw
etSw
contiennent dans leurs coefficients 00, mais ne contiennentpas j.
Supposons ~.~~ déterminé,
de telle sorte queL’équation
( i ) Quant aux irrationnelles qu’il faut introduire pour obtenir le groupe fuchsien corres-
pondant, consultez le Mémoire Sur la composition des formes quaternaires, etc. (An-
nales de Toulouse).
définit alors une substitution linéaire
(z, z’ ), qui répond
à la définition dessubstitutions 03A3j.
Cetteéquation
se transforme en uneéquation équivalente quand
onchange
w donc la substitution(,~, a‘)
ne contient pas c~.(c).
Afin d’élucider la notion des groupesisomorphes
aveceux-mêmes,
pour la formation
desquels je
n’ai encoreemployé
que des substitutions transformantesrationnelles, je
vais donner unexemple
de groupe défini par une substitution irrationnelle.Soit j
une racinecinquième
del’unité,
posons
j’emploie
la substitutionE~,
dont le déterminant est - 6. En
imposant
à la substitutionla condition connue, on obtient les
équations
qui
sont nécessairementcompatibles.
Les relations entre les entiers se
présentent
sous une forme bienplus compliquée
quelorsque
la substitution transformante estrationnelle ; il ;
a, de
plus,
une différenceessentielle;
le groupe des substitutionsS j
est dis-tinct du groupe des substitutions
Sjp,
et ces groupes ne sont même pasgé-
néralement commensurables. Dans le cas d’une substitution transformante
rationnelle,
aucontraire,
ces deux groupes sontidentiques.
( f ).
Soitune
équation
irréductible du troisièmedegré
à coefficients entiers et, en dehors decela, quelconque,
rj , X2, x3 ses trois racines. Les nombres du corpsqui
dérive de Xi, x2, X3 sont de la formem, n, p, q, r, s étant des nombres commensurables. Six nombres com-
mensurables interviennent donc dans leur formation par voie additive. Le groupe de Galois des racines d’une
équation
du troisièmedegré
est, commeon le
sait, isomorphe
au groupe d’une doublepyramide triangulaire régu-
lière. Le Tableau suivant
indique
lacorrespondance
des substitutions des deux groupesFormons une substitution
linéaire,
dont les coefficients soient les nom-bres du corps défini
plus haut,
et telle quechaque permutation
des racineséquivale
à la transformation par la substitution linéairecorrespondante
dugroupe de la double
pyramide.
Les coefficients contiennent en toutving t-
quatre
nombres commensurables. Ces nombress’expriment
d’ailleurs aumoyen des coefficients et de leurs
conjugués
à l’aided’équations linéaires,
dont le
déterminant,
comme il est facile de levoir,
n’est pas nul. Les coef- ficients et leursconjugués
forment un total devingt-quatre
nombres liés parvingt-quatre équations.
Maisquatre
de ceséquations
sont des iden-tités. Elles
correspondent
à la face de lapyramide triangulaire qui répond
à la substitution
identique.
Ainsi la substitutionassujettie
à ces conditionscontient
quatre
nombres commensurables arbitraires.Afin d’éviter des
difficultés,
ne considéronsqu’une équation
dansle coefficient de x3 est l’unité. Ne prenons comme coefficients que les nombres entiers du corps. Les substitutions
obtenues,
enégalant
à l’unitéle déterminant des
coefficients,
formeront un groupe discontinu.Le
système
des modulesi, 11, x2, xi x, .
présente l’avantage
que toute fonctionentière,
à coefficientsentiers,
des ra-cines de
l’équation
du troisièmedegré
se réduit à la forme(1),
sans intro-duction de
dénominateurs;
mais il seprête
mal au calculalgébrique,
fautede
symétrie.
Nous lui substituerons lesystème
de modules suivant :formé de l’ensemble des différentes valeurs que
prend
une fonction des ra-cines par le groupe de Galois de
l’équation proposée.
Soitune substitution du groupe
on trouve aisément les formules
Le calcul du déterminant ad - bc serait assez
compliqué
sans la remarque suivante.Une substitution à
quatre
variablesa, b,
c,d,
effectuée simultanément sur les variables a,
b, c, d
et sur les variablesal, b’, c’, d’,
nechange
pas la forme bilinéaireon en conclut que l’on a
toujours
Par
suite,
on a, en
supposant l’équation
du troisièmedegré
mise sous la formeet,
d’après
lesformules,
D’après
cescalculs,
on a, entre a, , , l’une ou l’autre des deux relationspour la formation du groupe, on
prendra
des nombres commensurablesd, , , ~3, , ,
Tn? satisfaisant à l’une ou à l’autre de ces deuxrelations,
ettels que les nombres a,
b,
c,d,
réduits ausystème
de modules(i),
soientdes entiers du corps, c’est-à-dire ne contiennent que des nombres entiers
comme
multiplicateurs
des modules. Ces conditions reviennent donc à l’étude d’un certainsystème
de congruences.(g).
M. Fricke a bien voulum’indiquer
unegénéralisation
des résultatscontenus dans le
paragraphe précédent.
Onpeut obtenir,
enpartant
desracines d’une
équation
duquatrième degré, toujours
parl’application
dumême
principe,
des groupes de substitutions linéaires à coefficients com-plexes qui
permettent une divisionrégulière
del’espace
enpolyèdres.
Soit
une
équation
duquatrième degré,
x2, xi.;, x4 sesquatre
racines. Po-sons
Soit D un nombre
qui peut
sereprésenter
par la forme t2 + 2tu +2 u2 ,
ou, ce
qui
revient aumême, qui
est une somme de deux carrés. Je consi- dère le corps déterminé par l’irrationnelle~%-
D. Nousprendrons,
pour coefficients des substitutions que nous voulonsform.er,
des nombres de la formeLe groupe de Galois de
l’équation
duquatrième degré
estisomorphe
de celui d’un octaèdre
régulier,
et lacorrespondance peut
être établie de la manièresuivante; j’écris simplement
la fraction linéairequi correspond
à
chaque
substitution.La
grande complication
des calculs ultérieursm’oblige
à remettre à lustard les résultats
généraux
relatifs à ces groupes.Voici des groupes
plus simples : partons
del’équation
n, étant un entier réel ou
complexe
de la forme a +bi,
et déterminons les substitutions de déterminant r , et dont les coefficientsappartiennent
aui i i
corps
engendré et i,
tellesqu’en
yremplaçant
/z" parin4,
la substitu- tionéprouve
la transformation par la substitution depériode 4 (~ "~~ )? ,
nous trouverons que ces substitutions sont de la forme
«, ~,
(Xt, ocg sontquatre
entiers de la forme a -~-bi,
entrelesquels
on a larelation Soit
on a les relations suivantes entre les substitutions
Les considérations
empruntées
à la Géométrie deLobatchefsky
pa-raissent
présenter quelque
intérêt pour la théorie des fonctions modu- laires(’ ~.
Nous
appellerons
droite un arc de cercleorthogonal
au cercle fondamen-tal,
distance de deuxpoints,
la L de la droitequi joint
ces deuxpoints.
( 1 ) Comparer POINCARÉ, Acta mathematica, t. IV.
Tout cercle
qui
a d.espoints
à l’intérieur du cercle fondamental seraconsidéré comme un cercle non euclidien. S’il est tout entier intérieur au
cercle
fondamental,
il existera unpoint
fixe dont les distances non eucli- diennes à tous lespoints
de ce cercle serontégales
entre elles. Dans le cascontraire,
on dira que le centre du cercle estimaginaire.
D’après
les travaux bien connus de M.Klein,
l’invariant absolu J de la formebiquadratique
binairequi
sert à définir unsystème
de fonctions el-liptiques
est une fonction fuchsienne durapport z
despériodes,
et sonplan
se
représente
conformément sur untriangle mixtiligne
i~MPM’i~(fig.i ),
formé par deux
parallèles
à l’axeimaginaire
à ladistance )
et par un arc de cerclequi
les coupe sous unangle
de 30°. La fonction J(z)
reste inva-riable par toutes les substitutions du groupe
et la fonction J
2 2
par celles du groupeces deux groupes ont un sous-groupe commun
r,
c’est le sous-groupe dupremier
défini par les congruences~3~~~-0,
mod 2. radmet,
comme po-lygone générateur,
lepolygone
i ~ MBM’’’CM’’i~( fig. I),
danslequel
est transformé en Mi~ par la substitution
S1’
BM en BM"’ par une substitutionS2,
CM’" en CM" parS3.
Ces trois substitutions sontparabo- liques
et leurproduit S1 S2 S3
estégal
à l’unité.Afin de ne pas faire
jouer
aupoint
i 00 un rôlespécial; envisageons
la re-présentation
sur le cercle fondamental. SoientA, B,
C lespoints
doublesdes trois substitutions
S f, S2, S3.
Soit D le transformé de C parS,;
néces-sairement
S2
transforme de nouveau D en C. Lepoint
essentiel est le sui-vant : : la droite CD est
perpendiculaire
à AB. Eneffet,
supposons d’a- bord que la substitutionSi
transforme un certainpoint
H en G et queS2
transforme de nouveau G en
H;
la substitutionSi équivaut
à un mouve-ment non euclidien
pendant lequel
lepoint
H décrirait le cercle passant parsa
position
initiale ettangent
au cercle fondamental aupoint A;
la substi-tution
S2
revient à un mouvement sur un cercletangent
au cercle fonda- mental aupoint
B. Lespoints
G et H sont donc déterminés par l’intersec- tion de deux cercles noneuclidiens, ayant
pour centres les deuxpoints
àl’infini sur l’arc AB. La droite non euclidienne GH est donc
perpendicu-
laire sur la droite AB.
Dans le sens de la Géométrie
ordinaire,
les trois axes radicaux du cerclefondamental et des deux cercles
AGH,
GBH concourent en un mêmepoint P, qui
est lepôle
de AB parrapport
au cercle fondamental.Donc,
elle transforme en lui-même l’arc normal au cercle fondamental déterminé par les
points
G et H. Elle nechange
pas l’arc AB. Elle n’altère pas lesangles. Donc,
l’arc GH estperpendiculaire
sur l’arc AB.Supposons
que H serapproche
indéfiniment du cercle fondamental entendant vers un certain
point C,
lepoint
G tendra vers son transforméD;
donc CD est
perpendiculaire
sur AB.On voit aisément que la
réciproque
est vraie. Si l’on trace à l’intérieur du cercle fondamental deux droitesrectangulaires qui
rencontrent cecercle aux
points A, B, C, D,
il existe trois substitutionsparaboliques
ayant
leurspoints
doublesrespectifs
en ABC et dont leproduit
estégal
à’ l’unité.
Ceci
posé,
soient E et F lessymétriques
dupoint
B parrapport
aux arcsAD et AC. Les deux
points
E et F sont évidemmentsymétriques
l’un del’autre par rapport à AB. Les deux arcs
rectangulaires
AB et EF défi-nissent
donc,
comme nous venons de levoir,
unsystème
de trois substi- tutionsparaboliques
dont leproduit
estégal
àl’unité, S; ayant
sonpoint
double en
A, S~
sonpoint
double enB, S3
sonpoint
double en F.Le
groupe
engendré
parS~, S~, S g
n’est pas le même que le groupeengendré
par
S j , Sa, S3 ;
mais nous pouvons en fairel’usage
suivant :Les substitutions
S2’ 53
dérivent des substitutions dupolygone
fon-damental de l’invariant J. Le retour du
quadrilatère
ADBC aupolygone
fondamental de cet invariant est facile : en
effet,
lepoint correspondant
aupoint
M’ de lafig. I
est lepoint
de concours des hauteurs dutriangle
ABCdans
la fig.
2. Lespoints correspondants
dans lajig.
1 aux autrespoints
de la
jig.
2 se construisent alors aisément.Le
triangle ABF,
étant de même nature que letriangle ABC, peut
sedécomposer
comme lui enpolygones analogues
à i ~ ABA’ i ~,qui
déter-minent le groupe de l’invariant
J N ~ 2
Nous allons démontrer que les groupes résultant de ladécomposition
dutriangle
ABC ou dutriangle
ABFadmettent tous deux comme sous-groupes les groupes r et
r’, engendrés
par
S,
etS2
ou parS",
etS2.
Si
transforme AC enAD,
etpeut
êtreregardée
comme formée d’une transformationsymétrique
parrapport
àAC,
suivie d’une transformationsymétrique
parrapport
à AB. De ces deux transformations lapremière change
AF enAB,
la seconde laisse AB invariable.Si peut
être aussi con-sidérée comme le
produit
d’une transformationsymétrique
parrapport
àAB,
par une transformationsymétrique
parrapport
à AD. Elle transforme donc AB en AE. DoncS~
transforme AF en AE et estégal
àS~.
De la
symétrie
despoints A, C; A,
D par rapport aux arcsBE, BF,
ré-sulte,
par un raisonnementanalogue,
queS2
est le carré deS~.
Or
Si’ S’,, S~, S~
sont toutes despuissances
entières des substitutions despolygones
d’invariantqui
ont leurpoint
double soit enA,
soit enB,
et, par
conséquent,
les groupes r et r’ sont contenus soit dans le groupe de J( 2),
soit dans celui deJ (n.
Pour l’étude de la transformation du
cinquième
ordre et des transfor- mations d’ordresupérieur,
nousn’emploierons
pas la considération du sous-groupedistingué, modo,
du groupearithmétique, qui
serait tropcompliquée: J’envisage
le sous-groupe0393(z,03B1z + 503B2 03B3z + 03B4), (03B103B4
2014503B203B3
==i);
lepolygone générateur
de ce sous-groupe estB
dans
lequel
est transformé en par la distributionparabolique S, ;
se transforme en M’ M" par une substitutionhyperbolique S2,
C et D sont les
points
de deux substitutions depériode
2;S3
etS4’
B est lepoint
double d’une substitutionparabolique Sg.
On a donc les relationsAdoptons
encore( fig. 4)
lareprésentation
sur le cercle fondamental :soient
B, E, C,
D lespoints
doublesrespectifs
des substitutionsSg
etSt, S3
etS~.
La substitutionhyperbolique S2, produit
des deux substitutions depériode
2,Sf
etSs,
a pour axe la droite CDqui joint
leurspoints
doubles et pour L le double de CD 8
_I~).
8 La substitutionparabolique
suivie de
S~,
doit aussi donnerS:z
pourproduit,
et, parconséquent,
(1) Au sujet de cette simplification, voir le Mémoire de Klein : Ueber die Transforma- tion, etc. (Math. Annalen, vol. XIV) ; celui de Kiepert : Ueber die Transformation bei
zusammengesetzten Transformationsgrad (Id., vol. XXXII); Ueber Gewisse Verein-
sachungen, etc. (Id., vol. XXXVII): celui de Fricke : Zur Transformations theorie der
elliptischen Functionen (Id., XL, p. 4y).
laisser CD invariable. Je méne un cercle tangent à CD et au cercle fonda- mental en E. Ce cercle
correspond,
dans la3,
il une droiteparallèle
à l’axe réel et le
point I,
où il toucheCD,
est évidemment le milieu non euclidien de cette droite. La substitutionS, correspond
à un mouvemen tdans
lequel
CD reste tangent à cet arc et arrive dans uneposition
finaleCD. .
Menons un cercle tangent en B au cercle fondamental et à CD.
S5
dé-place
C’D’tangentiellement
à cecercle,
et, comme elle doit ramener cettedroite dans la
position primitive
deCD,
il faut que C’D’ soittangente
à cecercle. En suivant les deux mouvements, on voit que le
déplacement
ré-sultant du
point
1 lelong
de l’arc CD est le double deIH,
et, comme la L deS2
est2 CD,
CDégale
IH. SoientIl,
S lespoints
où les cerclesEl,
BHrencontrent
BE,
0 le milieu de RS. Une substitution depériode
2,ayant
0pour
point double,
transforme lesystème
des substitutionsS5’ S3’ S,
en un
système
formé deSg, S,
et de deux substitutions depériode 2 ayant
pour
points
doubles D’ et L. Cesystème
desubstitutions,
étantidentique
àla situation
près
auprimitif,
dérive de la même manière que celui-ci de substitutions fondamentales d’invariant. Ce mêmesystème
de substitutionsengendre
d’ailleurs un groupe contenu dans le groupeprimitif
d’invariant.Car les substitutions de
période
2,ayant
pourpoints
doubles D’ etL,
ap-partiennent
évidemment au groupeengendré par S" S3’ S4 ; et S5 et Si
sont des
puissances
entières des substitutions depolygones ayant
leurspoints
doubles en B et en E. Nous avons ainsi mis en évidence la commen-surabilité du groupe
arithmétique
avec l’un de sestransformés,
cequi
estle
point
essentiel.Dans la transformation du
septième ordre,
les choses sepassent
d’unemanière
analogue.
Les substitutions d.upolygone
fondamental du groupe1 03B1z + 703B2 03B3z + 03B4 ), (03B103B4 - 703B203B3,
=I),
sont au nombre decinq, Si
, etS 5 p arabo-
(::;, Y
+a
’(ao
- 703B203B3
=1),
sont au nombre decinq, St
etS5 parabo-
liques, S2 hyperbolique, S3
etS4
depériode 3,
et on a les relationsL’explication
est la même que dans le cas ducinquième ordre;
les deuxsubstitutions de
période
3jouent
le rôle des deux substitutions depé-
riode 2
(~).
°
(~) Voir le Mémoire déjà cité de Klein vol. IV).
Une étude ultérieure des transformations modulaires fait reconnaître que la raison
géométrique
de ces transformations se trouve dans les théo- rèmessuivants, qui
sont d’ailleurs connus.I. Si deux substitutions
elliptiques
admettent pour résultante ulzc substitutionhyperbolique,
dont l’axe laissepoints
doubles d’un,même côté, on consliuiia cette substitution cn menant la droite AB
qui joint
leurspoints
doublcs A etB,
et cn menant par A et B des droitesfaisant
avcc AB d’un même côté desangles égaux
à la moitié dedes substitutions
elliptiques.
Laperpendiculaire
coton2une à ces droitescst l’ax°e de la substitution
hyperbolique,
ct la L de cette substitutionhy- perbolique
est le double de cetteperpendiculaire
commune.II. Si deux substitutions
hyperboliques
admettent pour résultanteune
substitution hyperbolique
dont l’axe nc rencontre pas lcsleurs,
onobtient l’axe de cette dernière cn mena,nt la
perpendiculaire
communeà leurs axes, en
portant,
àpartir
despieds
de cetteperpendiculaire
etsur les deux arcs
respectivement,
les1
L des substitutionshyperboliques,
ct en élevant par les
points
ainsi obtenus dcsperpendiculaires
aux deuxaxes. La
perpendiculaire
commune à ccs deux dernières droites cstl’axe de la substitution
résultante,
et la L de cette substitution cst lc double de cetteperpendiculaire
commune.III. Si deux
substitutions paraboliques
admettentpour résultante
unesubstitution
hyperbolique S,
la L de S est le double de l’intervallepris
entre lcspoints
de contact avcc l’axe de S de deux cerclestangents
à l’axe de
S,
et aucercle fondamental respectivement
aux deuxpoints
doubles dcs deux substitutions
paraboliques..
IV . Dans les trois cas considérés
précédemment,
l’axe de la substitu- tion résultante et celui de satransformée
par une des substitutions com-posantes
sontsymétriques
parrapport
au cenlie des deux substitutionscomposantes,
dans le cas où cc centre existe.Nous sommes ainsi conduit par induction à admettre que les choses se
passent
comme ilsuit,
dans une transformation dedegré premier~.
Deux des
cycles
dupolygone
fondamental sont formés par deux substi- tutionsparaboliques S,
etS2
ayant leurspoints
doubles en A et B5),
et une substitution
hyperbolique S3 ayant
pour axe CD et pour L 2 CD.Dans le
polygone générateur
d’un groupe fuchsienchaque
substitution in- tervientprécisément
dans deuxcycles. S3
intervient donc dans un autrecycle
et dans cecycle
seulement : elle est la résultante de deux substitutionségales S,
etS , qui peuvent
être depériode
2(p
=5),
depériode 3 (p
=7) , hyperboliques (~ ~> 7).
Pour ~ ~ ~,
les axes deS4
et deSa
sontdisposés symétriquement
parrapport
à la droiteAC,
de sorte que, si E et F sont lespieds
sur CD desperpendiculaires
communes à CD et à ces axes, C est le milieu de EF etCD
égale
EF. Il résulte de cettedisposition
dela fiér.
6 que lessymétriques
de
S3’ S4’ S5,
parrapport
aupoint
0 centre des deux substitutions para-boliques S,
etS2,
leur sontcongruentes
parrapport
au groupe dupolygone
fondamental. Une substitution de
période
2,ayant
pourpoint
double0,
est donc
permutable
avec le groupeengendré
parS2, S3, S4’ S5.
Si p >
7 ,S 4
etSg appartiennent
à de nouveauxcycles : l’explication pré-
cédente est donc
insuffisante,
et il faut encore montrer comment lessymé- triques
des substitutions de cescycles,
parrapport
aupoint 0,
leur sontcongruentes.
Ici intervient un nouveau fait
géométrique, qu’on peut appeler
lccdistribution
symétrique
des éléments des substitutions. Lesangles
dupolygone
fondamental autres que ceuxqui
sont nuls n’étantjamais
infé-rieurs à
Z’~,
iln’y
a pas decycles
contenantplus
de trois substitutions.Supposons
queS~ appartienne
à uncycle
contenant deux autres substitu-tions
elliptiques.
Soit P lepied
de laperpendiculaire
commune aux axes deS3
et deS , .
La distance de P aux
pieds
desperpendiculaires
abaissées despoints
D.20
doubles deux substitutions
elliptiques
sur l’axe deS,
est unmultiple
de
la .’-,
L deS;.
Dans les autres cas, on a des théorèmesanalogues.
p = I ‘~
(’ ~,
- Les substitutionsgénératrices
sontLes axes de
~3
et deS~
sontrespectivement représentés
par leséquations
la
perpendiculaire
commune à ces deux axes estreprésentée
parl’équa-
tion
et passe
précisément
par lepoint
double de~~, qui
a pour affixe ~_~Les considérations
précédentes
peuvent s’étendre à d’autres fonctions.Les cotés du
polygone
i~MAM’i~ secorrespondent
deux à deux.il i 00 et M i 00 par une substitution
parabolique,
MA et M’A par une sub- stitution depériode 2 G~.
Le
produit
des deux substitutionsgénératrices
est une substitution depériode
4.Formons le
polygone
danslequel
estchangé
en Mi~ par une substitutionparabolique S, ,
BM en BM’ par une substitutionparabolique S2’
CM’ en C11I" par une substitutionS3
depé- riode 2,
DM" en DM par une autre substitution depériode
2., Le pro- duitS1 sz égale S, S3.
Comme tout à l’llcure pour la transformation ducinquième ordre, envisageons
deux cercles non euclidienstangents à
CDen 1 et
H,
et ayant leurs centres àl’infini,
l’un enB,
l’autre enE, point
double de
S, .
On voit que IH = CD et que lepoint
1 est le milieu de CD.Il en résulte
qu’une
substitution depériode
2,ayant
pourpoint
double lemilieu des deux
points
où les cercles non euclidiens rencontrentBE,
donneun
système
de substitutionségal
ausystème S2’ S3, S4’
dérivant des substitutionsprimitives
et pouvant se déduire de certaines transformées des substitutionsprimitives.
( 1 ) Se reporter à la figure qui se trouve dans les Math. Annalen, t. XIV, page 137, en supposant les douze triangles de gauche transportés à droite.