EPFL
Algèbre linéaire 1ère année 2008-2009
Corrigé de la série 7
La plupart des exercices de cette série utilisent la relation fondamentale suivante : pour U etV deux sous-espaces vectoriels d’un espace vectoriel E de dimension finie, on a :
dim(U +V) = dim(U) + dim(V)−dim(U∩V). (∗) (Proposition 3.9 dans le polycopié.)
Exercice 1. 1. La structure vectorielle sur E×F est donnée par (e, f) + (e0, f0) = (e+E e0, f +F f0)
pour tout (e, f), (e0, f0)∈ E×F, où +E et +F sont les additions dans E etF, respecti- vement, et
α·(e, f) = (α·E e, α·F f),
pour tout (e, f) ∈ E × F et α ∈ F, où ·E et ·F sont les multiplications par scalaires propres à E etF, respectivement. On laisse le soin au lecteur de RÉDIGER proprement et soigneusement la preuve de ce point, c’est à dire la vérification des différents axiomes.
2. Soit {e1, . . . , en} une base de E et {f1, . . . , fk} une base de F. On montre que B = {(e1,0), . . . ,(en,0),(0, f1), . . .(0, fk) est une base de E×F.
(a) Soientλ1, . . . .λn, µ1, . . . , µk des scalaires tels quePn
i=1λi(ei,0) +Pk
j=1µj(0, fj) = 0.
On a alors (Pn
i=1λiei,Pk
j=1µjfj) = (0,0) d’où Pn
i=1λiei = 0 et Pk
j=1µjfj = 0 et donc λ1 = . . . = λn = µ1 = . . . = µk = 0 puisque {e1, . . . , en} et {f1, . . . , fk} sont linéairement indépendantes. On en déduit que B est une famille linéairement indépendante deE×F.
(b) Soit (x, y)∈E×F, puisque {e1, . . . , en}et{f1, . . . , fk}engendrent, respectivement, E et F, il existe des scalaires λ1, . . . , λn tels que x = Pn
i=1λiei et des scalaires µ1, . . . , µktels quey=Pk
j=1µjfj. On a alors(x, y) = Pn
i=1λi(ei,0) +Pk
j=1µj(0, fj).
DoncB engendre E×F.
On en conclut que dim(E×F) = dimE+ dimF.
3. L’espace E ×F étant supposé de dimension finie, E ×F admet au moins une famille génératrice finie (x1, y1), . . . ,(xm, ym)
.
Soitx∈E, comme(x,0)∈E×F, il existe des scalairesλi tels que(x,0) =Pm
i=1λi(xi, yi) d’où x=Pm
i=1λixi. Par conséquent, la famille {x1, . . . , xm} engendre E qui est donc un espace de dimension finie.
On raisonne de manière similaire pour l’espaceF.
Exercice 2. 1. L’ équationa(1,−1,2,1) +b(1,2,1,1) +c(1,0,2,0) = 0 implique−a+ 2b= a+b = 0 et donc b = 0 et a = 0, ce qui nous donne aussi c = 0. Les trois vecteurs (1,−1,2,1),(1,2,1,1),(1,0,2,0) forment donc une base deU1 et on a dimU1 = 3. De même, on voit que
(2,−3,5,0),(1,0,0,0) est une base de U2 et on obtient dimU2 = 2.
1
On a
U1+U2 = span{(1,−1,2,1),(1,2,1,1),(1,0,2,0),(2,−3,5,0),(1,0,0,0)}.
Comme(2,−3,5,0) = (1,−1,2,1)−(1,2,1,1) + 2(1,0,2,0), on obtient d’après le Lemme du vecteur superflu
U1+U2 = span{(1,−1,2,1),(1,2,1,1),(1,0,2,0),(1,0,0,0)}.
Les quatre vecteurs étant linéairement indépendants,
{(1,−1,2,1),(1,2,1,1),(1,0,2,0),(1,0,0,0)}
est donc une base de U1+U2 et on a dim(U1+U2) = 4.
On peut donc calculer à l’aide de (∗):
dim(U1∩U2) = −dim(U1+U2) + dimU1+ dimU2 =−4 + 2 + 3 = 1.
2. On vérifie que
{(1,0,0,0),(0,1,0,0),(0,0,0,1)}
est une base de U1 et
{(1,−1,0,0),(0,0,1,0),(0,0,0,1)}
une base de U2. On a donc
dimU1 = dimU2 = 3.
On obtient
U1+U2 = span{(1,0,0,0),(0,1,0,0),(0,0,0,1),(1,−1,0,0),(0,0,1,0),(0,0,0,1)}
= span{(1,0,0,0),(0,1,0,0),(0,0,0,1),(0,0,1,0)}=F4 à l’aide du Lemme du vecteur superflu. On a donc dim(U1+U2) = 4.
Si(a, b, c, d)∈U1∩U2, alors on a c= 0 et a=−b. Cela implique U1∩U2 = span{(1,−1,0,0),(0,0,0,1)}
et doncdim(U1∩U2) = 2. On a donc bien
dim(U1+U2) = 4 = 3 + 3−2 = dimU1+ dimU2−dim(U1∩U2).
Exercice 3. 1. En utilisant les données de l’énoncé et la relation (∗) on obtient dim(U ∩V) = 0. D’oùU ∩V ={0}.
2. Comme C est un espace en somme directe avecA∩B dans B, on sait queC est un sous espace de B tel que :
C⊕(A∩B) =B.
On déduit de cette somme directe que C∩(A∩B) ={0}. Comme C est un sous-espace deB on aB∩C =C d’où C∩A={0} dont on déduit queA+C=A⊕C. En utilisant (∗)on obtient les trois égalités suivantes :
dim(A+B) = dim(A) + dim(B)−dim(A∩B) dim(A⊕C) = dim(A) + dim(C)
dim(B) = dim(C) + dim(A∩B)
dont on déduit facilement que dim(A+B) = dim(A⊕C). Comme A⊕C ⊂A+B, on en déduit l’égalité des deux espaces vectoriels (voir l’exercice 7 de la série 6).
2
Exercice 4. Soit V l’espace vectoriel de dimension n en question.
1. Un hyperplan de R3 est un sous-espace de dimension 2. C’est donc un plan passant par l’origine.
2. Si un sous-espace vectoriel E de V est en somme directe avec un hyperplan H, alors on aE+H =E⊕H, et donc dimE+ dimH = dim(E+H)≤dimV =n. Par l’égalité(∗) on obtient : dimE+n−1≤n et donc dimE ≤1. Donc E est de dimension 0ou 1.
3. Toujours d’après (∗) on a :
dim(H1∩H2) = dim(H1) + dim(H2)−dim(H1+H2) = 2(n−1)−dim(H1+H2).
CommeH1+H2 ⊂E on a dim(H1+H2)≤n. On en déduit que dim(H1∩H2)≥n−2.
Exercice 5. On vérifie que toutes les fonctions sont bien définies, c’est à dire ici que les ensembles de départ et d’arrivée sont bien choisis.
1. On a, pour (x1, x2, x3),(y1, y2, y3)∈F3, et α∈F,
T((x1, x2, x3) + (y1, y2, y3)) =T(x1+y1, x2 +y2, x3+y3)
= ((x1+y1) + (x2+y2),(x2+y2)−(x3+y3), (x1+y1) + (x3+y3),(x3+y3)−(x2+y2))
=(x1+x2, x2−x3, x1+x3, x3−x2) + (y1+y2, y2−y3, y1+y3, y3 −y2)
=T(x1, x2, x3) +T(y1, y2, y3) et
T(α·(x1, x2, x3)) = T(αx1, αx2, αx3)
= (αx1+αx2, αx2−αx3, αx1 +αx3, αx3−αx2)
=α(x1+x2, x2−x3, x1+x3, x3−x2) =α·T(x1, x2, x3).
Cette application est donc linéaire.
2. On a, pour α∈F et f, g∈F({1,2, . . . , n},F) :
T(αf) = ((αf)(1),(αf)(2), . . . ,(αf)(n)) = (αf(1), αf(2), . . . , αf(n))
=α(f(1), f(2), . . . , f(n)) =αT(f), et
T(f +g) = ((f+g)(1), . . . ,(f+g)(n)) = (f(1) +g(1), . . . , f(n) +g(n))
= (f(1), . . . , f(n)) + (g(1), . . . , g(n)) =T(f) +T(g).
Cette application est donc linéaire.
3. Pour p=Pn
i=0aiti ∈Pn(F) etα∈F, on calcule T(αp) = T
n
X
i=0
(αai)ti
!
=
n
X
i=0
i(αai)ti−1 =
n
X
i=0
iαaiti−1 =α
n
X
i=0
iaiti−1 =αT(p),
Soient p = Pn
i=0aiti et q = Pn
i=0biti ∈ Pn(F). On a p+q = Pn
i=0(ai +bi)ti. On peut donc calculer
T(p+q) =T
n
X
i=0
(ai+bi)ti
!
=
n
X
i=0
i(ai+bi)ti−1
=
n
X
i=0
iaiti−1+
n
X
i=0
ibiti−1 =T(p) +T(q).
3
4. Soient f = 1 etg = 1 ∈F(F,F). On a
T(f +g)(x) = x(f+g)(x) + 1 =xf(x) +xg(x) + 1 = 2x+ 1 pour toutx∈F, et
(T(f) +T(g))(x) =T(f)(x) +T(g)(x) =xf(x) + 1 +xg(x) + 1 = 2x+ 2
pour tout x ∈F. Les deux fonctions T(f +g) et T(f) +T(g) sont donc différentes et T n’est pas linéaire.
5. Soient f et g ∈F(F,F), et α∈F. On a, pour tout x∈F,
T(f+g)(x) = (f+g)(x)−(f +g)(0) =f(x) +g(x)−f(0)−g(0)
=f(x)−f(0) +g(x)−g(0) =T(f)(x) +T(g)(x) = (T(f) +T(g))(x), et
T(αf)(x) = (αf)(x)−(αf)(0) =α(f(x)−f(0)) =αT(f)(x) = (αT(f))(x).
On a donc les égalités T(f+g) =T(f) +T(g) etT(αf) =αT(f), et l’application T est linéaire.
6. Soient f et g ∈F(F,F), et α∈F. On a, pour tout x∈F,
T(f+g)(x) = (f +g)(x−1) =f(x−1) +g(x−1)
=T(f)(x) +T(g)(x) = (T(f) +T(g))(x), et
T(αf)(x) = (αf)(x−1) =αf(x−1) =αT(f)(x) = (αT(f))(x).
On a donc les égalités T(f+g) =T(f) +T(g) etT(αf) =αT(f), et l’application T est donc linéaire.
Exercice 6. Il s’agit simplement de voir que, par exemple, f(1,1) = 0 6= 2 = 1 + 1 = f(1,0) +f(0,1). Donc f est bien homogène, mais pas additive.
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