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Les politiques de développement rural en Turquie Akdemir S., Gungor C., Alemdar T., Berk A. in

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Les politiques de développement rural en Turquie

Akdemir S., Gungor C., Alemdar T., Berk A.

in

Chassany J.P. (ed.), Pellissier J.-P. (ed.).

Politiques de développement rural durable en Méditerranée dans le cadre de la politique de voisinage de l' Union Européenne

Montpellier : CIHEAM

Options Méditerranéennes : Série A. Séminaires Méditerranéens; n. 71 2006

pages 169-171

Article available on lin e / Article dispon ible en lign e à l’adresse :

--- http://om.ciheam.org/article.php?ID PD F=6400068

--- To cite th is article / Pou r citer cet article

--- Akdemir S., Gungor C., Alemdar T., Berk A. Les politiqu es de développemen t ru ral en Tu rqu ie. In : Chassany J.P. (ed.), Pellissier J.-P. (ed.). Politiques de développement rural durable en Méditerranée dans le cadre de la politique de voisinage de l'Union Européenne . Montpellier : CIHEAM, 2006. p. 169- 171 (Options Méditerranéennes : Série A. Séminaires Méditerranéens; n. 71)

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http://www.ciheam.org/

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Les politiques de dŽveloppement rural en Turquie

Sinasi AKDEMIR, Cahit GUNKOR, Tuna ALEMDAR, Ali BERK UnversitŽ de Cukurova, Adana

RŽsumŽ. Pour ce qui concerne la Turquie, comme dans la plupart des pays mŽditerranŽens, les politiques de dŽveloppement se confondent tr•s souvent avec les politiques agricoles ou rŽgionales. On peut distinguer deux pŽriodes, avant et apr•s 1980 (partie 1 et 2), la deuxi•me phase correspondant ˆ la prise en compte dÕun nŽcessaire ajustement structurel. Le passage de lÕune ˆ lÕautre implique une Žvolution institutionnelle qui va de pair avec une stratŽgie dÕadhŽsion ˆ lÕUE dans le moyen terme (partie 3). Le cas de la rŽgion dÕAdana est pris comme exemple (partie 4).

Abstract. In Turkey, as in most Mediterranean countries, development policies are frequently included in agricultural or regional policies. Distinction can be made between two periods, before and after 1980 (Parts 1 and 2), with the second phase being that of taking necessary structural adjustment into account. The switch from one to the other involves institutional change that goes with the strategy of EU membership in the medium term (Part 3).The case of the Adana region is used as an example (Part 4).

I - Une pŽriode avec intervention forte centralisŽe et protectionniste de lÕEtat avant 1980

JusquÕen 1980 les objectifs consistent ˆ; stabiliser les prix pour les cultures principales, rŽpondre aux besoins nutritionnels dÕune population croissante, atteindre un niveau de productivitŽ plus ŽlevŽ, rŽduire la vulnŽrabilitŽ des cultures aux conditions mŽtŽorologiques, promouvoir lÕapplication des techniques modernes, et induire un processus de dŽveloppement rural. Dans ce cadre, les prix sont dŽterminŽs par le gouvernement, les achats dÕintrants sont subventionnŽs (bas taux dÕintŽr•t pour les crŽdits bancaires, appui aux fertilisants pesticides et engrais certifiŽs). LÕEtat dŽveloppe les grands programmes dÕinvestissements notamment hydro-agricoles et en ce qui concerne la mŽcanisation. Des mesures de contr™le de certaines productions sont mises en, place (quotas sur les noisettes, le thŽ et le tabac, contr™les sur la betterave) et des restrictions sur les importations et les exportations sont sensŽes rŽguler lÕensemble de la production agricole. Enfin des services publics en appui au secteur agricole sont dŽveloppŽs : ils concernent lÕirrigation, la recherche et la vulgarisation ainsi que les investissements dans les infrastructures. Des Agences de dŽveloppement sont crŽŽes : elles sont spŽcialisŽes : citons les principales, les Entreprises Žconomiques dÕEtat, le Bureau des Grains, les CoopŽratives agricoles, la Banque agricole et un Etablissement turc dÕŽquipement agricole.

Les rŽsultats apparaissent mitigŽs sinon nŽgatifs. La production agricole ne suit pas les signaux du marchŽ et certaines productions restent excŽdentaires (tabac, thŽ, noisettes et betteraves..). Pour dÕautres produits il faut procŽder ˆ des importations massives en raison dÕun approvisionnement intŽrieur insuffisant ( coton, fourrages, graines olŽagineusesÉ). Pour certaines productions excŽdentaires les cožts du stockage augmentent fortement en fonction de la durŽe de stockage (par exemple 6 ans de stockage pour le tabac, un an pour le sucreÉ). Les finances publiques sont fortement sollicitŽes, et cÕest le consommateur qui in fine paie la diffŽrence, cependant que le producteur est transformŽ en assistŽ.

Les plans de production ne sont pas rŽalisŽs, les aides ne parviennent pas aux petits agriculteurs et lÕon constate un accroissement de lÕinstabilitŽ politique en relation avec les politiques populistes souvent mises en Ïuvre. Enfin le dŽveloppement rural nÕappara”t probant.

En rŽsumŽ pour cette pŽriode, la productivitŽ de la terre et du travail reste tr•s faible et lÕon observe un gaspillage de ressources important malgrŽ des transferts consŽquents vers le secteur agricole.

DÕexportatrice la Turquie devient importatrice et les politiques de soutien mises en place reprŽsentent un fardeau tr•s lourd pour le TrŽsor Public. Les consommateurs Žgalement ont ˆ supporter plus ou moins directement ce fardeau. Le syst•me nÕest plus durable et il faut trouver de nouveaux instruments de politiques pour le dŽveloppement agricole et rural.

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II - LÕapr•s 1980 : la prise en compte des impŽratifs de lÕajustement structurel

Les annŽes 1980 comme dans la plupart des pays mŽditerranŽens marquent un tournant au travers de la mise en Ïuvre des politiques dÕajustement structurel. Cela se traduit par la libŽralisation de lÕŽconomie, lÕarr•t du soutien des prix et des subventions ˆ la production, la fin des grands projets dÕinvestissement pour le dŽveloppement, la privatisation des entreprises dÕEtat et la mise en place de nouvelles formes dÕorganisations agricoles faisant davantage appel ˆ lÕinitiative privŽe (associations dÕutilisateurs dÕeau dÕirrigation, associations de producteurs, notamment pour la commercialisation, agences de dŽveloppementÉ).

Les rŽsultats ne se font pas attendre. On observe effectivement un changement dans les mod•les de production avec recherche de viabilitŽ des exploitations agricoles et des entreprises, lÕapparition de nouvelles formes de production au niveau des exploitations agricoles, la diminution du r™le direct de lÕEtat dans lÕinnovation et la production et le soutien aux productions (plus de 30 cultures soutenues en 1974, 8 seulement en 1994 avec le programme de stabilisation du Ç 5 avril È), lÕapparition dÕaides directes au revenu. En contre partie lÕexode rural sÕintensifie : entre 1975 et 2000, les rapports entre population rurale et urbaine sÕinversent passant de 61,5% de population rurale en 1975 ˆ 34% en 2000. Le poids relatif de lÕagriculture dans lÔŽconomie passe de 37% environ en 1970 ˆ 13% en 2004, cependant que celui de lÕindustrie augmente de 17% ˆ 20%, les services faisant pendant la m•me pŽriode un bond de 47% ˆ 68%. Les exportations chutent de 58% ˆ 10%, les importations passant de 1 ˆ 6% du PNB (GNP).

En rŽsumŽ on peut dire quÕavant 1980 les politiques sont centrŽes sur lÕintervention directe et massive du gouvernement et sur les investissements publics. Apr•s 1980 les politiques sont basŽes sur le r™le du marchŽ et des investissement privŽs. DÕautre part ces politiques concernent certes le monde rural mais elles sÕadressent essentiellement au secteur agricole.

III - Une Žvolution institutionnelle inscrite dans la stratŽgie de demande dÕadhŽsion de la Turquie ˆ lÕUE

DÕun point de vue institutionnel, la Turquie est organisŽe en administrations centrales publiques (les minist•res et leurs agences rŽgionales), en administrations gŽnŽrales des villes (prŽfectures et sous- prŽfectures avec les organisations publiques centrales et leurs agences rŽgionales dŽconcentrŽes). Les institutions locales comprennent les municipalitŽs, les villages et lÕadministration dŽcentralisŽe des villes par lesquelles passent les fonds de dŽveloppement. On notera le r™le des villages centraux, celui des unions administratives locales qui sont en relation avec les principales activitŽs de la zone, les coopŽratives et les associations (coopŽrative de crŽdit agricole, coopŽrative de dŽveloppement agricole, coopŽrative pour lÕirrigation, lÕUnion des producteurs, les associations et les unions dÕagriculteurs, les Chambres dÕagriculture et les organisations relatives ˆ la protections des biens agricoles (assurances). Il existe Žgalement des fondations, notamment des fondations de solidaritŽ et dÕaide sociale et une fondation du dŽveloppement de la Turquie.

Si lÕon compte 7 grandes rŽgions gŽographiques, on retiendra le nombre de 81 rŽgions administratives (12 rŽgions NUTS1, 26 rŽgions NUTS 2 et 81 rŽgions NUTS 3) avec 850 sous-prŽfectures et 35145 villages. Cinquante provinces ont ŽtŽ retenues comme prioritaires pour le dŽveloppement, sachant quÕactuellement 6 projets de dŽveloppement rŽgional et 6 projets de dŽveloppement rural sont en place.

Les projets de dŽveloppement rural concernent des zones situŽes dans le centre Nord/Nord Est de la Turquie. De fait il sÕagit plut™t de politiques rŽgionales mises en place de mani•re aussi cohŽrente que possible avec un Žventuel processus dÕadhŽsion de la Turquie ˆ lÕUE. Le plan actuel prŽvoit outre les subventions habituelles aux fonctionnement des rŽgions (subvention KOBI)la crŽation dÕemplois et la formation des ressources humaines, des subventions pour les petits investissements relatifs aux infrastructures, des actions de dŽveloppement rural proprement dits, le renforcement des mŽcanismes de

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gouvernance favorables au dŽveloppement local et le dŽveloppement des capacitŽs institutionnelles locales.

Dans le cadre du processus dÕadhŽsion ˆ lÕUE, on rel•vera les efforts de rŽforme du syst•me administratif ( loi sur les municipalitŽs de 2004), la rŽpartition en rŽgions Ç statistiques È NUTS depuis 2002 et la mise en place de programmes de dŽveloppement rŽgional (prŽparation et financement en accord avec lÕUE) pour 12 rŽgions administratives, ainsi que la crŽation de 26 agences de dŽveloppement rŽgional rempla•ant dans leurs fonctions les Unions des services.

IV - LÕexemple de la rŽgion dÕAdana : lÕexpŽrience de dŽveloppement de la zone de Cukurova

La plaine de Seyan dans la rŽgion dÕAdana sur la c™te sud reprŽsente un exemple intŽressant. La rŽgion comprend 5% de la population turque, dont 24% sont des ruraux (35% pour la Turquie). La plaine couvre 210000ha dont 174000 sont irriguŽs soit 9,3% de la surface irriguŽe au niveau national. Dans la rŽgion de Cukurova 45% des terres sont ainsi irriguŽes, sur un total possible de 83%.

Les changements observŽs au niveau agricole suite ˆ ce programme de dŽveloppement, sont les suivants : augmentation de la production sous contrat (ma•s et coton), diversification croissante des cultures (soja, melon et ma•s), spŽcialisation dans des productions utilisŽes par lÕindustrie agro alimentaire (coton, ma•s, soja) qui sÕest installŽe dans la rŽgion. Sur les zones montagneuses de la rŽgion on note le dŽveloppement des productions agrumicoles, de past•ques et de lŽgumes.

Les projets actuels concernent le dŽveloppement de lÕolŽiculture, de la pomoculture, le dŽveloppement de lÕŽlevage (amŽlioration et augmentation des p‰turages et des troupeaux dÕovins avec apport de bŽliers reproducteurs sŽlectionnŽs, dŽveloppement de la prophylaxie des troupeauxÉ), dŽveloppement de la viticulture).

Les difficultŽs ont trait ˆ la salinitŽ des terre agricoles, aux effets nŽgatifs dÕune surexploitation des terres (Žrosion Žolienne, dŽgradation de la mati•re organique), ˆ la variabilitŽ climatique dont les effets de lÕariditŽÉ LÕintensification agricole liŽe ˆ lÕirrigation conduit ˆ une pollution des nappes phrŽatiques et des sols par les pesticides et ˆ une diminution de la productivitŽ de ces sols cependant que le cožt des intrants ne cesse dÕaugmenter.

Enfin une pression intense et non contr™lŽe de lÕurbanisation et de lÕindustrialisation constituent une forte concurrence quant ˆ lÕutilisation agricole des terres, tandis que sur les zones montagneuses proches, les risques dÕincendies de for•ts sont en forte augmentation.

Du point de vue institutionnel on rel•vera le r™le du Conseil Urbain dÕAdana, la prŽsence dÕune fondation de solidaritŽ, la crŽation dÕun centre de recherche et de dŽveloppement pour lÕinvestissement (AYAGEM), lÕaction des unions de producteurs, dÕirriguants et dÕAgences du dŽveloppement rŽgional.

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