Application des données de l’inventaire forestier national à l’étude de la production du Pin sylvestre
enMargeride
Etude de la croissance
enhauteur
C. NYS
1:! Station de Sylviculture et de Production
’:’* Statio/l de
Recherches sur
les Sols forestiers et la Fertilisation Centre de Recherches forestières de Nancy, I.N.R.A., ..Champenoux, 54280 Seic1wmps
Résumé
A l’occasion d’une étude
socio-économique
de la Margeride dans le Massif Centoal, le besoin s’est présenté de connaître laproduction
du Pin sylvestre (Piiiiis sylvestris) dans cette région. Pour éviter la charge de nouvelles campagnes de mesures, des données provenant de l’Inventaire Forestier National furent utilisées. Cet articleprésente
lapremière partie
de l’étude dans laquelle les courbes
caractéristiques
de la croissance en hauteur pour les stations de différentesproductivités
furent estimées. Commeprincipal
résultat, la hauteurmoyenne des arbres dominants et codominants des
placettes
put être directement estimée par une fonction de l’âge et de l’altitude en utilisant larégression
non linéaire. Des difficultés étant apparues avec unedispersion
nonhomogène
de la variabledépendante,
des solutions pratiques faisant un certain appel <t l’intuition furentproposées.
1. - Introduction
La
participation
de laboratoires du C.N.R.F. à une Action Concertée de la D.G.R.S.T.(1)
pour rechercher les moyens de mettre en valeur unerégion agricole
du Massif Central
(la Margeride)
a été l’occasion de poser unproblème
nouveau etintéressant : il
s’agissait
d’étudier laproduction
d’une essence forestièreimportante
de la
région (le
Pinsyivestre)
à l’aic!e de donnéesdisponibles
de l’Inventaire Forestier National, defaçon
à éviter de peser sur lepotentiel technique
des laboratoires cnquestion.
L’importance
de la hauteur d’unpeuplement équienne
et de son évolution aucours du temps dans les études de
production
est bien établie, commepeuvent
(1) Responsable scientifique : L. GACHON, LN.R.A., Département d’agronomie, 12, avenue de l’Agriculture, 63100 Clermont-Ferrand.
l’attester les articles
qui
seront cités et la vaste littérature surlaquelle
ilss’appuient.
La relation entre la hauteur et
l’âge
peut procurer une excellente évaluation de laproduction
totale à un moment donné par l’intermédiaire d’autres relationsadéquates.
La hauteur d’un
peuplement (hauteur
moyenne des arbresqui
le composent ou hauteur moyenne de certains desplus hauts)
caractérise si bien saproductivité
que la hauteur à unâge
de référence(souvent
50ans)
est souvent assimilée à cetteproduc- tivité,
alors que celle-ci devrait êtreexprimée
en volume total à unâge
de référence.Pour ces raisons nos efforts se sont d’abord adressés à l’étude de la croissance en
hauteur.
Compte
tenu de la taille desplacettes
de l’Inventaire Forestier Nationalqui
sont assez
petites (en
moyenne2,5 ares),
uncompromis
a été réalisé entre les deux définitions habituellement utilisées : la hauteur dominante(qui
caractérise le mieux laproductivité
dulieu)
et la hauteur moyenne(mieux
liée au volume surpied),
etc’est la hauteur moyenne des arbres dominants et co-dominants
qui
a été utilisée dans l’étude. Celle-ci coïncide engénéral
avec la hauteur moyenne dont elle ne s’écarte que dans des casexceptionnels.
La croissance en hauteur d’un
peuplement
peut être étudiée de la meilleurefaçon
par desanalyscs
detiges
dont nous ncpouvions disposer,
et le travail effectuéa consisté à conduire cette étude à
partir
de mesures provenant de différentspeuple-
ments une seule fois mesurés. Cette tentative n’est pas nouvelle et nous verrons les diffi- cultés
qu’elle présente,
de même que lafaçon
suivantlaquelle
nous avonsproposé
de lesrésoudre. Pour cela nous
pouvions
compter à la fois sur les mesuresdendrométriques
et sur les mesures des conditions de milieu des
placettes
de 1’liiventaire Forestier National. Sur ces conditions étaient connues avec uneprécision
variable :l’altitude,
la pente,
l’exposition,
et desappréciations
sur laprofondeur
dusoi,
sacomposition,
de même que l’assise
géologique.
Facteursqui
sont autant de sources de variabilité de la croissance despeuplements,
et dont nous nous sommesefforcés,
avec des fortunesdiverses, d’apprécier
les effets. C’estl’altitude,
leplus important
de cesfacteurs, qui
a pu êtrecontrôlée,
avec comme but de rendreplus précise
la relationentre
l’âge
et la hauteur dcsplacettes,
defaçon
à procurer des courbes de croissanceplus
fidèles.Il. - Présentation de la
région
d’étude1. - Limites
géographiques
Au sens
large
du terme, laMareeride
couvre trois fractions dedépartement : Lozère,
Haute-Loire, et Cantal. Ses limites sont à l’est la vallée del’Allier,
à l’ouest celle de laTruyère,
au sud les Causses de Mende et de Monthel, et au nord les terrainsvolcaniques (voir
O.Noucnar!E,
1977). Cetterégion
naturelle est bien incluse dans larégion
définie par ]’Inventaire Forestier National(LF.N.)
portant le mêmenom. Nous nous sommes
cependant
limités aux stations de Pinsylvestre
situés surgranite,
car les travaux de l’ensemble du groupe d’étude dessystèmes agro-sylvo-
pastoraux enMargeride (l’action
D.G.R.S.T. que nous avonsdéjà citée)
se si,tuait dans les limites du facièsgranitique,
en gros au milieu dutriangle
délimité par les villes deSaint-Flour,
lePuys
et Mende. Les solsdéveloppés
sur les matériauxvolcarniques ayant,
engénéral,
unepotentialité
forestièreplus
élevée que celle dessols
développés
surgranite (LE
TACON etul., 1970),
cette restriction avait donc deplus
un sens dupoint
de vue desquestions qui
nousconcernaient,
en établissant unensemble
plus homogène.
2. -
C!’<fcyc;;.4’//!HM’
du milieuphysique
La
Margeride granitique
estcomposée principalement
de deux zones : lesplateaux étagés
entre 700 m et 1 100 m,coupés
de valléesparfois encaissées,
et la montagne de la1lclargeride
proprement ditequi
est uneligne
de crêtes culminant vers 1 500 m.C’est un massif ancien
granitique composé
deleucogranite
avec des roches filoniennes(microgranites, quartz).
Le climat de cette
région
a bien été décrit par DAGET(1967).
Le climat est detype montagnard
aux hivers froids etlongs.
Il subit les influencesocéaniques,
conti-nentales,
et méditerranéennes. Les variations locales sontimportantes
du fait durelief. La
pluviométrie
annuelle est d’environ 900 mm sur lespla.teaux,
de I 100 mmsur les crêtes. Les
températures
moyennes varient de 5 à 8&dquo;. La saison devégétation
est assez courte : de 140
jours
en altitude à 180jours
sur lesplateaux.
Les sois
développés
sur cegranite
lcucocrate ont un certain nombre de carac-téristiques
communes : ce sont des solsacides,
la texture sableuse estdominante,
laprofondeur
du sol et la teneur en cailloux desprofils
sont liées à Latopographie.
Ces sols sont
chimiquement
pauvres en baseséchangeables
et désaturés. Des obser- vations faites en parcourant laMargeride
confirment l’influence de l’altitude sur lapédogenèse :
aux altitudes inférieures existentprincipalement
des sols bruns acides.Plus l’altitude augmente, et
plus
lapédogenèse podzolique
est accentuée. Sur les crêtes se situent les sols de typeranker-cryptopodzolique.
Cetterépartition
est confir-mée par les travaux de Dupuis & HOREMANS
(1966),
de LONG & DAGET(1965),
enMargeride,
et dans lesrégions
voisines telles l’Ardèche(LE
TACON, OSWALD,1969)
et le
plateau
de Millevaches(N y s,
1973).3. - La
végétation
En résumé et
d’après
DAGET(1967) puis
BARBET(1978),
deux zones devégé-
tation peuvent
grossièrement
êtredistinguées.
Enaltitude,
àplus
de 1 400 m où le sol est detype ranker-cryptopodzolique,
lavégétation caractéristique
est la lande àcallune. La zone des
plateaux
estl’étage
de la hêtraie. Les bas-fondshydromorphes
sont
occupés
par des tourbières.Le
pin sylvestre :
enMargeride granitique
le Pinsylvestre
sous ses différents types depeuplement
occupe 70 000 hectaresreprésentant
à peuprès
lequart
de larégion
considérée. C’est rarement une
espèce
de reboisement maisplus
souvent uneespèce
de colonisa!tion des espaces abandonnés par
l’agriculture (D AGET , 1967 ;
BARBET,1978 ; NoucnREnE, 1977).
Lespeuplement pleins
depins sylvestres
se situent dans leszones forestières soumises ou
protégées,
rarement en terrainsprivés.
Leplus
souventcette
espèce
constitue desprès-bois
ou despacages-bois.
III. - Les données
dendrométriques
de l’LF.N. et la conduite despremières
actionsL’unité
d’échantillonnage
au sol de l’Inventaire Forestier National est constituée par troisplacettes
circulairesconcentriques
de 6 m, 9 m, et 15 m de rayon. Surchaque
unité
d’échantillonnage
les arbres sontpris
encompte
et mesurés de lafaçon
suivante :sur la
plus petite placette,
les arbres dont le diamètre estcompris
entre7,5
cm et22,5
cm ; sur laplacette intermédiaire,
les arbres de diamètrecompris
entre22,5
cmet 37,5 cm, et sur la
plus grande,
les arbres dont le diamètre estsupérieur
à37,5
cm(1) (cette
distinction estprobablement
destinée àéquilibrer
lesprécisions
relatives des variables de
peuplement
estimées à l’hectare pour les arbres de diversesdimensions).
Surchaque
arbre retenu sont mesurées lesgrandeurs
suivantes : le diamètre à 1,30 m, et à ce niveaul’épaisseur
d’écorce(avec
lajauge
àécorce),
ainsique la
largeur
descinq
derniers cernes(avec
la tarière dePressler) ;
lat hauteur totale de l’arbre est mesurée à laperche
ou au dendromètre de C’hristen. Deplus,
surchaque
unitéd’échantillonnage
deux arbres sont sondésjusqu’au
cœur à leurpied
pour en déterminer
l’âge. Désormais,
nousappellerons simplement « placette
» cetteunité
d’échantillonnage composée.
Parmi l’ensemble des
placettes
de Pinsylvestre
de larégion considérée,
unpremier
tri a écarté celles dont les deux arbres sondés au coeurprésentaient
uncdifférence
d’âge supérieure
à 5 ans, defaçon
à réduirel’imprécision
surl’âge
estimépar la moyenne de ces deux valeurs : il
s’agissait
aussid’augmenter
les chances detravailler avec des
placettes équiennes (2).
C’est cette valeur moyennequi
sera l’«âge
»des
placettes.
La hauteur moyenne des arbres dominants et co-dominants a été calculée(en
tenant compte desparticularités
del’échantillonnage qui
viennent d’êtredécrites)
pour les
placettes
restantes(environ 300) grâce
aux notes de l’I.F.N.qui indiquaient
les arbres
dominés ;
cette valeur moyenne serasimplement appelée
« hauteur » dansce
qui
suit.Ayant
été sensibilisés à lapossibilité
d’être enprésence
de différents types depins sylvestres
à cause de différentes provenances ou des effets de mutilationsprécoces
dues au bétail (voir
BARBET, 1978,
pour cettediscussion),
il fut tenté dedistinguer parmi
Lesplacettes
différentes «populations
» en examinant les coefficients de forme desarbres,
ouplus simplement
les diamètres destiges
à ladécoupe (I) ;
mais larégu-
larité de la distribution de ces valeurs ne
permettait
pas de faire de distinction : aucun nouveau tri ne put êtrejustifié
sur cette base.Cependant,
chacune desplacettes
a finalement été examinée et unevingtaine
d’entre elles ont été écartées pour des raisonsparticulières,
maisgénéralement
parcequ’elles comptaient
moins de 4 arbres ou parcequ’elles
avaient unetrop grande proportion
d’arbres mal formés(ayant
une fourchetrès
basse,
ou un diamètre à ladécoupe
tropéloigné
du diamètre normal de 7 cm).Il restait 277
placettes
pourpoursuivre
l’étude.(1) Ces limites correspondent aux catégories de petits bois, bois moyens, et gros bois classi- quement utilisés par les forestiers (cf. Manuel d’Aménagement de l’O.N.F., 2&dquo; édition, p. 78).
_ (2) Ce qui est d’autant plus vraisemblable, pour des placettes suffisamment denses, que le Pin sylvestre est une essence de lumière.
(1) I.e diamètre à la découpe est normalement de 7 cm ; lorsqu’un arbre présente des malformations graves il est ramené au diamètre de la tige au-dessous du défaut.
IV. -
Principes
d’étude etanalyse
des donnéesNous
rappelons
que le but du travailexposé
ici était d’obtenir des courbescaractéristiques
de la croissance en hauteur depeuplements
depins sylvestres
pour des stations de différentesproductivités,
àpartir
des mesures provenant deplacettes temporaires.
Cetteopération
estgénéralement
menée en utilisant la méthode dite« de BRUCE & SCHUMACHEI!
» (1950) qui
consiste à déduire des données surl’âge
et la hauteur des
placettes
une courbecaractéristique
de la croissance enhauteur,
d’où s’obtiennent les courbesparticulières
àchaque
classe deproductivité
au moyend’une transformation
simple.
Cette transformation est telle que le rapport des hauteursindiquées
par deuxquelconques
de ces courbes à unâge
donné soit indé-pendant
del’âge (affinité).
Ceprincipe
de courbes affines pourreprésenter
lacroissance en hauteur des
peuplements
dans les différentes stations aparfois
étémis en défaut par des études conduites sur des courbes de croissance en hauteur provenant
d’analyses
detiges (KtNC,
1966 etD ECOU ar, 1972,
ont indirectement faitcela,
mais cette démonstration a aussi été donnée par des études menées dansce
but).
Des travaux effectués dans ce domaine il sedégage cependant
l’idée que leprincipe
des courbes affines dont nous venons deparler
est souventvérifié,
etqu’il
donne unedescription approximative
desphénomènes qui
est satisfaisante dans lamajorité
des cas.Quoi qu’il
ensoit,
il est bien difficile de ne pas l’utiliserlorsque
l’on ne
dispose
pasd’analyse
detige.
Par contre nous nous sommes efforcés de remédier à un autre défaut de la méthode de BRUCE & SeHUn!tncaEa que DECOURTa
signalé
bien quel’ayant
lui-même utilisée(D ECOURT , 1965) :
les conditions de milieu ont des effetsimportants
sur la croissance en hauteur ; les courbesfigurant
lacroissance en hauteur obtenues par cette méthode peuvent en
partie
refléter cela defaçon indésirable,
et donner des estimationsbiaisées,
c’est-à-dire se trouver au-dessusou au-dessous d!s valeurs
qu’elles
devraient avoir à unâge
donné. Tenir compteexplicitement
de ces effetslorsque
cela estpossible
permet de réduire ces biais. C’estce que nous avons cherché à faire et le
paragraphe
suivant exposel’approche
suivie.L’analyse
des donnéesexpérimentales
est considérablement facilitée par uneconnaissance
générale
desphénomènes
que peuvent procurer les travaux antérieurs.Ainsi pour savoir
quel
peut être l’effet del’exposition
et de la pente d’un lieu consi- déré sur laproductivité (autrement
dit sur la croissance enhauteur),
les articles de MYERS & DEUSDEN
(1960),
BEER et al.(1966)
et de STAGE(1976),
entre autres, sontprécieux.
Mais nous avons étéparticulièrement
sensibilisés auximportants
effets ocl’altitud! sur la croissance dans les
régions
de moyenne montagne par les articles de OswAt.D(1969)
et DECOURT & Nvs(1976).
C’est cet effet que nous avons d’abord cherché à mettre en évidence et à contrôler. Pour éviter les discontinuitéspouvant
être introduites par des conditionstopographiques
tropparticulières,
lesplacettes
situées dans les fonds de
vallons,
ou au contraire sur des crêtes furent écartées.La
figure
1présente
lescouples
de valeurs desâges
et des hauteurs pour les 246pla-
cettes restantes : on y discerne l’allure
caractéristique
de la croissance en hauteur.Il est
plus
difficile de saisir de la mêmefaçon
les rapports entre l’altitude et la hauteur desplacettes
car celle-ci estdéjà
fortement déterminée parl’âge
et cet effetmasque celui de l’altitude. Une courbe « moyenne » de croissance en hauteur
ajustée
avec une certaine
subjectivité (de façon informelle)
àpartir
des données de lafigure
1peut servir à
représenter provisoirement
l’effet del’âge
sur la hauteur. Il devientalors
possible
d’étudier si l’altitude rend compte de lafaçon
dont une valeur observée de la hauteur à unâge
donné s’écarte de la courbe moyenne. Cet écart peut être mesuré par le rapport de la valeur observée à la hauteur moyenneindiquée
par la courbe enquestion
àl’âge correspondant (il représente
alors d’une certainefaçon
la
productivité
du lieu où se trouve laplacette considérée).
L’examen simultané des rapports ainsi calculés et des altitudes apermis
d’observer le schéma dedépendance
suivant :
jusqu’à
l’altitude de l 000 m environ iln’y
a pas d’influence sensible de l’alti-tude sur la croissance enhauteur ;
un peu au-dessus de 1 000 m laproductivité
décroît linéairement en fonction de l’altitude. Cette forme de
dépendance
adéjà
été observée par DECOURT & Nys
(1976)
avec ledouglas,
et ceprécédent
apermis
d’identifier assez facilement le
phénomène.
Legraphique
ayant servi à cetteanalyse
n’est pas
reproduit ici,
mais lafigure
3qui apparaîtra
comme le résultat du traitementnumérique
des données que nous venons dedécrire, permettra,
d’une certainefaçon,
d’appréhender
cet effet.V. - Traitement et
exploitation
des donnéesIl
restait,
à cestade,
à tenir compte desprincipaux phénomènes
reconnus pour atteindre le but fixé. Si l’onpostule
que la hauteur HCD à unâge
donnéA,
et dans les conditions de station1,
est(à
un facteur aléatoi,reprès)
de la forme :l’’’’’’’’’T’’B ri w _nrv i, B
où f est une fonction de croissance ne
dépendant
que del’âge,
g est une fonction des conditions de milieuqui représente
leurs effets sur lacroissance,
on se trouveen accord avec le
principe
des courbes affines dont nous avonsparlé (ce principe
a
déjà
été formulé de la mêmefaçon
par DECOURT &L EMOINE , 1969).
Pour être aussi en accord avecl’analyse
desphénomènes qui
vient d’êtreévoquée,
il suffit de donner à l’altitude une formeadéquate :
l’altitudecritique
que nous avonssignalée
a été fixée à 1 040 m
(cette
valeur étaitsuggérée
par lareprésentation graphique
des données
analysées
et l’estimation formelle de ceparamètre impliquait
une diffi-culté
technique
dont lacharge
semblaitinjustifiée),
et g a étéparamétrée
sous laforme d’une fonction linéaire par morceaux
qui
est constantejusqu’à
1 040 m etpeut
prendre
une pente àpartir
de cette valeur de l’altitude.Ainsi,
la formecomplète
de la hauteur
exprimée
comme fonction del’âge
et de l’altitude s’écrit :(la
fonction de croissance f est une formesimplifiée
de la fonction RICHARDS-BERTA-LANFFY
car au cours du calcul des estimations la
présence
duparamètre supplémentaire
s’est avérée
inutile).
L’estimation desparamètres K,, K!
etK!
fut obtenue commeen
régression
linéaire en déterminant les valeurs minimisantl’expression
S!(K,, K,,, K :1 )
telle que :
n
où n est le nombre des observations
(nombre
deplacettes), HCD ;
la hauteur de laplacette
id’âge A ;
à l’altitudeALT ; .
DRAPER et SMITH
(1966)
recommandent comme une bonnepratique
deprocéder après
une estimation à l’examen simultané des valeurs résiduelles et des valeurs esti-/B
_ !
mées. Ici Les valeurs résiduelles sont les d,ifférences
(HCD ; - HCD ; )
oùHCD ;
estla valeur estimée de
HCD I
calculée enremplaçant
lesparamètres K,, K Ka, qui apparaissent
dans f et g, par leurs valeurs estimées. L’examen de lafigure
2 oùces valeurs sont
représentées
montre que ladispersion
des valeurs résiduelles augmenteavec la valeur estimée. La méthode d’estimation décrite ci-dessus n’étant pas
prévue
pour tenir compte de ce
phénomène,
les résultats obtenus dans ces cas sontgéné-
ralement médiocres. De
fait,
ilapparaît
dans lafigure (2 a)
une surestimation des faibles valeurs de la hauteurqui
se traduitprès
del’origine
des abscisses par un tropgrand
nombre de valeursnégatives
des différences(HCD ; - HCD ; ) ;
par contreles valeurs moyennes de la hauteur
(entre
10 m et 15m)
sont sous-estimées. Ce défaut, , _ !!
a été confirmé par l’examen des valeurs résiduelles
(HCD ; - HCD I )
avec les variablesexplicatives (âge
etaltitude).
Afin de rendre son efficacité à la méthoded’estimation,
une version très
simplifiée
de laprocédure
de Box & Hii.1.(1974)
a étéappliquée :
moyennant certainesprécautions,
lapremière
estimation obtenue a seulement servi à estimer lespondérations
nécessaires pourcorriger l’augmentation
de ladispersion qui apparaît
à lafigure
2(a)
dans desapplications
ultérieures de la méthode clas-sique
d’estimation. Le résultat final de cesopérations apparaît
à lafigure
2(b)
oùla
dispersion
des valeurs résiduelles(qui
sontportées
enordonnée), corrigée
pro-gressivement
au cours du processusd’estimation, apparaît davantage homogène
dufait
qu’elle n’augmente plus
avec les valeurs estimées(en abscisse).
L’examen de cesvaleurs
conjointement
à celles des variablesexplicatives
nepermettait
pas de déceler de biais dans les estimations.L’expression
finale de la hauteur desplacettes
enfonction de
l’âge
et de l’altitude(conformément
à cequi précède)
est donnéeci-dessous.
avec donc les estimations :
o _ _ -.
les unités étant :
- la hauteur et l’altitude des
placettes
enmètres,
-
l’âge
en années.L’estimation cherchée ayant été
obtenue,
il est alors intéressant de faire la rcma,rque suivante : les valeurs trouvées sont cellesqui
minimisentl’expression
S’2
(K I , K 2’ K ;¡ )
telle que :- ....-- --
n
.-- !...--...
!.&dquo;,-- -- -- -- --- ,---- -1 . 11 . - - ! 1 ,-,
où les
W i
sont despondérations qui
ont été obtenues au cours du processus d’esti- mation. Dèslors, K;¡
peutapparaître
comme la valeur deK;¡ qui
rend minimuml’expression
S’2(K,,)
définie enremplaçant K,
etK 2
dans la relation(5)
par leurs valeurs estimées. Pourpréciser ceLa,
posons :L’expression
S’2(K : ,)
s’écritsimplement :
/B
, , ,
De cette
façon K,,
seprésente
comme lapente
d’une droite derégression qui
lie les valeurs y;
aux
valeurs xi. On peut constater cela à lafigure
3 où cettedroite a été tracée et les valeurs des variables artificielles Xi et y,
portées
en abscisseet en ordonnée. La
procédure qui
vient d’être décrite est uneadaptation
de celledéveloppée
par LARSEN & McLEARY pour larégression
linéaire.Sans chercher à donner un sens aux variables x; et y,, l’intérêt de cette remarque est le suivant : il permet
d’apprécier
la contribution de l’altitude dans les relations(4) :
lescouples (x i , y i )
sedispersent
autour de droite depente K! =—0,00)012 qui
s’écarte sensiblement de l’axe des
abscisses, compte
tenu de ladispersion
moyenne despoints. Apparemment,
lespondérations W i
n’interviennent que pour compenser les variations de ladispersion,
conformément auprincipe
suivantlequel
elles ont été calculées. Parailleurs, K : ,
estsupposé
rendre compte de l’influence de l’altitude surla
croissance,
mais on peut se demander s’il ne reflète pas enpartie
un effet del’âge (comme
cela se seraitpassé
s’il y avait eu une liaisonstatistique
entrel’âge
des
placettes
etl’altitude,
chosequi
n’a pas étéconstatée) ;
il semble que l’onpuisse
écarter cette
possibilité
car à l’examen la variable xi neprésentait
aucune corrélationavec
l’âge.
VI. - Application
Il fut tenté vainement de pousser
plus
loinJ’analyse qui
vient d’êtreprésentée
pour l’étendre aux autres facteurs
susceptibles
d’avoir des effets sur laproductivité : exposition, pentes, profondeurs
desol,
àpartir
des informationsqui
étaientdisponibles
sur ces diverses conditions pour
chaque placette.
L’une des raisons pourlesquelles l’analyse
de l’influence de ces autres facteurs du milieu sur la croissance en hauteur n’a pu donner de résultat est trèsprobablement
liée au fait que,excepté
pour les pentes, les valeurs parlesquelles
ces facteurs se trouvaientreprésentés
étaientgroupées
en classes. Ce manque de
précision
dans leur évaluation introduisait visiblement unevariabilité irréductible très forte rendant de même
impossible
à détecter une relation entre les facteurs enquestion
et l’altitude aveclaquelle,
parailleurs,
les pentes nese trouvaient pas correlées.
Pourtant,
de lapossibilité
d’avoir pu faire la part des effets de l’altitude surla hauteur observée des
placettes
il est attendu de lareprésentation
des courbes de croissance en hauteur du Pinsylvestre
enMargeride qu’elle
soitplus
fiablequ’elle
ne l’aurait été si l’on n’avait pas tenu compte de cet effet. La
figure
4 illustre cetteapplication :
le comportementtypique
de la croissance en hauteur y estreprésenté
pour les altitudes de 1 040 m
(et au-dessous),
1 250 m, et 1 450 m. Il semble ensuperposant les
figures
1 et 4 que les hauteurs(à
unâge donné)
soient sous-estimées pour les meilleuresstations,
mais celaprovient
du fait que ladispcrsion
des valeursde la hauteur a tendance à augmenter avec la
productivité.
A cause de cettedispersion
assez
importante
on nepeut
accorder aux altitudes de référencequi
viennent d’être citéesqu’une
valeur indicativen’ayant
réellement de sens que pour ungrand
nombrede cas en moyenne. Ainsi il faut savoir que même au-dessous de 1 040 m on
peut
trouver des stations de très faible
productivité,
à cause des sources de variabilitéqui
n’ont pu être contrôlées dans cette étude.Cependant,
lafigure
5 donne unereprésentation schématique
de l’effet de l’altitude sur laproductivité (identifiée
à lahauteur à 50
ans)
telqu’il
seprésente
donc en moyenne. Utilisé avecprudence,
ceschéma peut rendre certains services.
VII. - Conclusion
En
partant
de données initialement recueillies dans un intervalle detemps
limitépour les besoins de l’inventaire forestier d’une
grande étendue,
un traitementparticulier
permet
d’en déduire L’évolutioncaractéristique
de la hauteur d’unpeuplement
deproductivité
donnée au cours dutemps.
On peut deplus
noter que dans les conditions où cette estimation a étéréalisée,
des indications ont pu être obtenues sur lafaçon
dont la
productivité
des stations varie avec laplus
marquante des conditionsphysiques
du lieu dans la
région
considérée : l’altitude.Ces résultats
acquis, après
avoir vérifiéqu’ils
neprésentent
pas de vicesplus
oumoins
grossiers
et détectables dans le contexte où ils sont apparus, on peut vouloir pousserplus
loin le désir de les mettre àl’épreuve.
Cela n’estpossible
defaçon
vraiment sûre que si l’on
dispose
de donnéesprovenant
deplacettes permanentes qui
ont été suivies sur un temps assez
long,
ou si l’on peutprocéder
àquelques analyses
de
tiges.
Cette vérification sort du cadre de laprésente étude,
maispourrait
êtreconduite sans trop de difficultés si le besoin s’en
présentait :
et parexemple
à l’occasion de l’extension de la méthodequi
a étéprésentée
à d’autres essences, ce contrôlepourrait
être unpréliminaire
souhaitable.Beaucoup
de soins ont été consacrés à l’étude de la croissance en hauteur du Pinsylvestre
enMargeride
car elles constituent un élément essentiel permettant de déterminer saproduction
totale en volume. Cette étude de laproduction
totale a effectivement été conduite sur la base des courbes de croissance en hauteurobtenues ;
ces travaux seront le propos d’un autre article.
Resu
pourpu6licatioa
enjnnvicr
1980.Summary
Growth and
yield of
Scotpine
inMargeride using
datafrom
I.F.N.A. - The
height growth
The yield of Scot pine stands of an agricultural
region
in the central part of France (Margeride) had to be investigated for the needs of a socio-econoniic study. In order to avoid the load of new field measurements, the data available from a survey of the national organizationtaking charge
of the forestsinventory
(I.F.N.) were used. The present paper reports the first part of thestudy
in which the site curvesgiving
the characteristic height-age relationships for the sites of different
productivities
were estimated. As a main result, theheight
of temporary sampleplots
could have beendirectly
related to their age and elevation using non-linear regression. Technical difficulties came up with unhoniogeneoui unexplainedvariability
of the response. To deal with these difficulties,practical
solutionsof intuitive meaning were proposed, in connection to simpler and well solved
problems.
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