Injection de solutions nutritives dans les hêtres menacés
Ir. R. VELDEMAN
Station de Phytopathologie, Gand (Belgique) 96, Burg. V. Gausberghelann, B 9220 Merelbeke
Résumé
Injection
de solutions nutritives dans les hêtres menacésLes conditions climatiques extrêmes de 1975-1976 ont abouti à l’affaiblissement ou à la mort de nombreux hêtres. Les hêtres sont très sensibles à l’asphyxie racinaire causée par l’engorgement des
sols au printemps 1975, et n’ont pas pu se rétablir lors de l’été chaud et sec de 1976. Un système raci-
naire réduit n’assure plus la nutrition physiologique normale, et les mycorhizes sont endommagées
ou altérées.
L’intervention la plus directe consiste à injecter des solutions dans les vaisseaux de l’arbre, utili-
sant une technique identique à celle employée pour lutter contre la maladie hollandaise de l’Orme.
On fournit en même temps, des éléments organiques (hydrates de carbone, acides aminés), des
éléments minéraux (N, P, K), des hormones et des vitamines. L’injection à la base du tronc assure une
bonne pénétration dans les racines stimulant la croissance de jeunes racines et le développement de
mycorhizes. ,
La culture in vitro et l’inoculation dans le sol de souches mycorhiziennes issues de hêtres sains sont
en cours. On a ainsi obtenu la survie de deux mille hêtres environ.
Introduction et
diagnostic
La mortalité
parmi
les hêtres aprovoqué
ces dernières années uneinquiétude justifiée
tantparmi
lespropriétaires
que dansl’opinion publique.
D’autantplus
quependant
les dernières saisons de croissance, à côté de nombreux arbres morts, ungrand
nombre de hêtresprésentaient
unfeuillage
réduit et avaientdéveloppé
unecime peu fournie.
Ces
phénomènes
seprésentent principalement
dans le Nord de laBelgique généralement
dans les drèves et les parcs.Devenu en outre un
phénomène
couvrantl’Europe occidentale,
la mortalité des hêtres estl’objet
d’uneinquiétude générale.
Comme les cas
peuvent
seprésenter
aussi bienparmi
lesjeunes
queparmi
lesvieux arbres, éventuellement affaiblis, et comme la
répartition
estgénérale
il fautrechercher
logiquement
les causes dans des troublesphysiologiques
dans le processusde croissance.
Vu
l’urgence
duproblème,
des recherches furent entamées à laRijksstation
voorPlantenziekten, C. L. O.
Gand,
pour en déterminer laportée
exacte et éventuellement mettre aupoint
des traitements de lutte.Incontestablement les circonstances
climatiques exceptionnelles
de 1975 et 1976et leur influence sur la croissance des arbres sont en liaison avec ces
phénomènes.
Le niveau élevé atteint par la nappe
phréatique pendant
une trèslongue période
auprintemps 1975,
aprovoqué
la mort de certaines racines parasphyxie
cequi,
dansbeaucoup
de cas, aboutissait à la mort de l’arbre.De nombreux hêtres se sont rétablis
partiellement
en subsistant sur les réserves des annéesprécédentes, cependant
cette même année unequantité
suffisante de réser-ves ne
put
être constituée.La sécheresse
exceptionnelle
de 1976 asséna aux arbresdépérissants
un nouveaucoup car ceux-ci ne
purent
restaurer leursystème
radiculaire et durentpuiser
dansleurs dernières réserves.
Un débourrement très défectueux en
1977,
associé à undéveloppement
foliaireinsuffisant constituaient les
symptômes d’épuisement
total dû à deux saisons successives au coursdesquelles
aucun rétablissement n’avait étépossible. L’apparition
de nécro-ses de l’écorce
provoquée
par lechampignon
Nectria coccineaprend
alors en maintsendroits des
aspects inquiétants
tandis que l’Armillaria mellea se manifeste clairementsur
beaucoup
d’arbres affaiblis. Laprésence
de cesparasites
nepeut cependant
pas êtregénéralisée
et on nepeut
donc pas leur attribuerl’intégralité
des hêtres morts.Analyse
de la situationDéjà
en 1975 nous avons pu observer ungrand
nombre de racines mortes auxdifférents endroits où des hêtres malades avaient été
repérés.
Ces constatations ont été confirmées en 1976 et 1977.Quoiqu’il
soit difficiled’interpréter quantitativement
cetteforme de
dégât,
il est indiscutable que cephénomène peut
provoquer un trouble dans le processusd’absorption
de l’eau et de substances nutritives du sol. Eneffet,
non seulement unepartie importante
dusystème
radiculaire est éliminée mais la formation de nouvelles radicelles actives est exclue.Le fait que le
système
radiculaire neremplisse plus
sa fonction conduit à unesituation où la teneur en eau est extrêmement basse dans les structures
xylémiques
dutronc des
tiges
et des racines.Une
importante
constatation sur les racines est le manque demycorhizes,
cham-pignons qui
sontparticulièrement importants
chez le hêtre. C’est ainsiqu’en présence
de
mycorhizes l’absorption
duphosphore paraît
êtrecinq fois,
celle de l’azote trois fois et celle de lapotasse
presque dix foisplus grandes.
Dans des circonstances
particulières,
ce facteurpeut acquérir
uneimportance
telle que l’insuffisance caractérisée de ces éléments dans la sève doit être mise en corré- lation avec l’absence desmycorhizes.
Cettehypothèse
est d’autantplus plausible
que desanalyses
sur laprésence
d’éléments nutritifs dans lesol,
réalisées à une dizained’endroits,
laissaientapparaître
clairement des valeurscritiques
pour les élémentsprincipaux (N,
P,K).
Ces troubles
physiologiques
de l’arbre ont limité de manière sensible lacapacité
de croissance du
hêtre,
cequi apparaît
dans les trèspetits
cernes annuelsformés
depuis
1975. Dans laplupart
des centaines d’échantillons mesurés, les accroissements radiaux de 4 à 5 mm étaient réduits à 1 à 2 mmdepuis
1975. Deplus,
cecisignifie
une réduction sensible du
système
vasculaire actif et une entrave à la circulation de la sève. Pour la sève descendante ceci sera d’autantplus
crucial que lalargeur
desstructures
phloémiques
n’atteintgénéralement
que 10 p. 100 de celle des structuresxylémiques.
Cephénomène
estgénéralement
un obstacle sérieux de la reconstitutionspontanée
du hêtre. Pour estimer laprésence
de réserves dans des arbres malades etsains,
quelques analyses
ont été faites à la méthode deHassid ;
elles nous ont fourniune base
plus
sûre pourapprécier
l’évolution duproblème. Malgré
la nécessitéd’autres
analyses
pourconfirmer,
on pourra retenir des tableaux1, 2, 3,
des indica- tionsimportantes.
Pour les arbres sains, aussi bien chez le hêtre que chez le
peuplier,
une réserveen
hydrates
carbonnéspermet
lareprise
de croissance auprintemps.
Ces données
indiquent
le taux de sucres dans différentesparties
de l’arbre.Dans les racines les
hydrates
de carbone ne sont pas accumulés mais immédiatement consommés pour la formation de racines.Les chiffres révèlent bien la faible teneur en réserve une fois
dépassé
6 mm. Il enrésulte que seulement les cernes de croissance des dernières années
peuvent
intervenircomme source en sucres.
Traitement
Le désastre
qui frappe
actuellement les hêtres est siimportant qu’il
nécessite des recherches sur les remèdes àappliquer.
Leproblème
estcependant
tellementurgent qu’on
nepeut
pas attendre les résultats deplusieurs
années de recherches. Il estimpensable,
à uneépoque
où la conservation de la nature ne souffre pas dedélai,
de laisser la nature à elle-même sousprétexte
que le hêtre n’est pas en station dans notrerégion.
En sebasant,
d’unepart,
sur les connaissances sur laphysiologie
de l’arbre et, d’autrepart,
sur uneanalyse précise
desphénomènes,
il estpossible
d’intervenir à bon escient afin d’aider ungrand
nombre d’arbres à sortir de leur situationcritique,
ce
qu’ils
nepeuvent
fairespontanément.
Nous avonspris l’initiative, quoique
à uneéchelle
réduite,
de traiterquelques
milliers d’arbres. Cette initiative futencouragée
par de nombreux
scientifiques qui, grâce
à leurs indicationsprécises, permirent
demettre au
point
la méthode de traitement.L’intervention la
plus
efficiente pour aider un arbre àrécupérer
leplus rapide-
ment
possible
estl’injection
de solutions nutritivescomposées.
Enplus,
il convientégalement
d’améliorer la situation nutritive du sol et deprendre
des mesures afin defavoriser le rétablissement de la flore
«mycorhizienne».
L’injection
de solutions nutritivesL’injection
de solutions nutritives souspression
dans lesystème
vasculaire de l’arbre a atteint ces dernières années le stade del’application pratique.
La menace dela
disparition
des ormes a contribué dansplusieurs
pays à lagénéralisation
tant desfongicides adéquats
que du matériel nécessaire. Le même matériel que nous avonsdepuis adapté
au traitement d’arbres ensérie,
nouspermit
d’exécuter lespremières applications expérimentales
d’alimentation artificielle sur une centaine de hêtres dès mai 1977. La solution utilisée étaitcomposée principalement
de divers sucres et d’hor-mones de croissance des racines.
Le flux naturel de la sève est dominé par la
pression
de 4 à 5 atm. àlaquelle
estinjectée
la solution. Desinjections
effectuées à la base del’arbre,
depréférence
auxailes des racines, assurent une bonne
pénétration
verscelles-ci,
même enpériode
desève ascendante. La solution fut
complétée
d’éléments nutritifs minéraux contenant unbon
équilibre (proportion N, P, K)
et à mesure que lesanalyses
fournissaient de nou-velles données les solutions nutritives étaient
adaptées.
C’est ainsi que la dose depotas-
sium était
augmentée
dans le cas où une carence de cet élément était détectée et que des vitamines(thiamine)
étaientajoutées
afin de fournir auxmycorhizes
cette substancequi
leur estindispensable.
La solution nutritive était finalement
composée
sur leplan organique :
4 p. 100 de sucrose, 1 p. 100 de
glucose,
200 ppm acides aminés -
glutamine,
-
asparagine,
50 ppm thiamine
chlorate,
5 ppm d’acide indolbutyrique.
Pour les minéraux nous avons fait usage de
composés liquides
à différents tauxd’azote,
dephosphore
et depotasse,
à des concentrations de 1g/1.
Unengrais
composé
dans lerapport
5-7-10 nousparaît
finalement leplus indiqué.
Comme pour le traitement des ormes la
quantité injectée
fut déterminée enfonction de la
grandeur
de l’arbre à traiter, c’est-à-dire eninjectant
1 1 de solution par 30 cm de circonférence.Dans le cas d’arbres
exceptionnels, l’injection
futrépétée
et le volume de solutioninjectée
fortementaugmenté.
Le traitement fut exécutépendant
toutel’année,
depré-
férence
pendant
unepériode
de croissance active et saufpendant
lapériode
derisque
de
gelée.
La
technique d’injection
est illustrée par lesfigures
1 et 2 et laphoto
1. Des troussont forés à la base du tronc au moyen d’une tarière
profilée.
Les chevillesd’injection
sont introduites et serrées dans les trous,
jusqu’à
atteindre une bonne étanchéité entre lejoint
et le collet dans l’écorce. Les conduites sont fixées sur les chevilles au moyen de raccordsrapides. Quand l’opération
est terminée, les chevilles sont dévissées et le trou est fermé par un bouchon bienadapté,
le tout étant recouvert avec ungoudron protecteur adéquat.
La solution estinjectée
à unepression
de 4 à5 kg.
De cettemanière,
on a
compensé
le rôle dufeuillage partiellement manquant
et les racines ont eu à leurdisposition
une bonne dosed’énergie qui,
à son tour, futrapidement
utilisée pour une croissance active.A la fin de la
période
devégétation, plusieurs
centaines d’arbres furent encoreapprovisionnés
de laquantité
nécessaire de substances de réserves nécessaires à la formation de racinespendant
l’arrière saison et au débourrement debourgeons
et laformation de feuilles au
printemps.
Inoculation de
mycorhizes
dans le solLe hêtre semble extrêmement
sensible
à laprésence
desmycorhizes
sur lesracines. Plus encore que les racines, les
mycorhizes
ont été fortementendommagés
par les situations
édaphiques
défavorables les années 1975-76. Les effetsbénéfiques
des
mycorhizes
sur laplante
se révèlent surtout dans la nutrition minérale ainsique sur la
répartition
de la biomasse dans la cime et les racines(rapport tige/
racine).
Le
développement
desmycorhizes
sur les racines estdéterminé,
d’unepart,
par une nutrition
provenant
de laplante
hôte(hydrates
de carbone etvitamines),
mais, d’autre
part,
aussi bien par les conditions de croissance(aération
- conditionschimiques
dusol).
L’injection
de la solution nutritive dans l’arbrepeut
fournirl’énergie
nécessairepour favoriser le
développement
desmycorhizes,
car unegrande partie
de la solution descend vers les racines. L’addition de vitamines(thiamine)
aux solutionsinjectées
est surtout destinée aux
mycorhizes,
car pour ce groupe dechampignons
ces élémentssont
indispensables.
Ceux-ci sont normalement formés dans lesfeuilles, puis
descen- dent vers les racines. Une feuillaison insuffisante entraîna l’affaiblissement de la floremycorhyzienne
et même sadisparition.
Pour inoculer les racines dans le cas où les
mycorhizes
étaientperdues,
les pre- miers essais ont commencés. Lesmycorhizes
des racines de hêtres forestiers sains sont cultivées in vitro sur les substratsadéquats, puis multipliées
par inoculation dans unmélange organique
enrichi.Ainsi, déjà cinq champignons (des basidiomycètes), jusqu’à
maintenant indéter-minés,
ont été cultivés. Cescultures, mélangées
avec desgranules d’argex,
sontenfouies dans des trous de 10 cm de
diamètre,
à demultiples
endroits dans la zone des racines. Cetteopération
favorise en mêmetemps
aussi bien l’aération dusol,
effetqui
se traduit en une formation de racines nouvelles.
Résultats
Au cours de la
période
de 2 ansd’expérimentation, plus
de deux mille hêtres ont été traités.Principalement pendant
l’année1977,
des centaines d’arbresrépartis
dansle Nord de la
Belgique
ont bénéficié d’uneinjection.
Alors que des milliers d’arbressouffraient,
seuls lesplus
menacés ont été choisis pour le traitement, faute depouvoir
tous les traiter.
Généralement, l’intervention a été
bénéfique,
assurant la survie de l’arbre et unereprise supérieure
à celle des arbres non traités. Des contrôles effectués sur les racines ont démontré la naissance de radicelles souvent bienmycorhizées,
effet difficile àchiffrer.
L’effet sur la formation de réserves en sucres est illustré dans le tableau 4.
Il en résulte que non seulement l’écorce mais aussi bien les racines sont bien pourvues en
hydrates
de carboneprovenant
del’injection. Quelques
arbres dans unétat
critique,
mais de valeurexceptionnelle,
traités àplusieurs reprises
se sont rétabliset
pourront
donner lieu à unerégénération
naturelle.Discussion
En intervenant dans le
cycle
de nutritionorganique
de laplante
parinjection
sous
pression
dans les tissusvasculaires,
on découvre de nombreusespossibilités qui
ne sont pas encore toutes connues. Bien quejusqu’à
cejour appliquées
seulementpour
l’endothérapie
et pour remédier à certaines carences, lestechniques d’injection peuvent
offrir despossibilités
nouvelles d’intervention au niveau des racines.Dans le cas du hêtre que nous avons
étudié,
la formation des racines et desmycorhizes
a été stimulée. Avec desfongicides convenables,
la lutte contre l’Armillaria devientpossible.
Si lestechniques d’injection
sont bien connues, il restebeaucoup
àfaire dans le domaine des solutions à
employer.
Reçu
pourpublication
en décembre 1979.Summary
Intervention
by artificial injection of nutrient
solutions to menaced beechesThe last season a lot of beeches have suffered or died by insufficiencies owed to the extreme wea-
ther conditions in 1975-1976. Indeed, several thousand of beeches, old and young ones, are already dead, or have a poor growth. Beeches are very susceptible for root asphyxiation caused by the high
water level in the soil in spring 1975 so that several trees died already that year, other ones could not be reestablished during the following hot and dry growing season.
Reduced root systems could not ensure the normal physiological processes, wile also the mycor- rhizes are dammaged or killed.
The most direct intervention in the nutrient supplies of the tree can be obtained by injection of solu-
tions into the transportsystems.
Injection technics for the application of fungicides are already common for control of Dutch elm disease. The same technics were used to inject nutrient solutions in beeches.
At the same time, organic elements (carbonhydrates-amino acids) anorganic elements (N, P, K)
hormons and vitamins were given. Injection at the base of the tree ensured a good penetration in the roots, so that the formation of young roots, and the development of mycorrhizes was stimulated.
Cultivation in vitro of some isolates from
healthy
beeches in forest, is studied, and already inocula-tion of the soil with inoculated substrates has been applied.
Good results for the survical of about two thousand trees have been obtained.
Zusammenfassung
Einspritzung
vonNdhrsto!e
ín die erkrankte BucheDurch die schlechte Wetterbedingungen von 1975 und 1976, sind víele Buchen erkrankt oder sogar schon abgestorben. Wei1 Buchen sehr anfällíg sind for erstickung durch sauerstoffmangel,
sind durch den hohen grundwasserspiegel vom Friih jahr1975 im gleichen jahr schon viele abgestorben.
Erkrankte Baume konnten in die darauffolgende Wachtstumperiode nicht regenerieren, wegen der
aussergewöhnlíchen Hitze und Trockenheit.
Wegen der W!rzelbeschädígung, war eine völlíge Physiologísche Entwickelung nicht mehr
m!glích, es sind ausserdem víel Mykorrhizen abgestorben oder beschädígd.
Der wieksamste Eingriff im Ernährungsprozess bein diesem Baumen ist die directe Einspritzung
von Nährstoffen im
safttransportsystem.
(njectíontechníken sind schon algemein angewendet in der Ulmkrankheitbekämpfung. Ahnliche
Techniken verwenden wir bei der Nährstoffgabe.
Es werden gleichzeitig organische und anorganische Elemente, Hormone u!d Vitaminen zugef!hrt.
!njectionen im Wurze!ansatz des Baumes versicheren eine gute Penetration in die Tiefe. So bilden sich junge Würzeln, und eine gute Mykorrhízenentwíckelung is gewährleistet.
Aus gesunde wurden Waldbuchen Mykorrhizen isoliert und in Vitrokulturen vermehrfacht.
Anschliessend werden diese auf substraten inocculiert und in die Wurzelzone des erkrankten Baumes introduziert.
2000 Baume wiirden mit gutem Erfolg auf dieser Weise behandeit.