Le Congrès de Lyon et ses résultats
Dans
la longue et impressionnante suite de nos Congrès depuis les originesdu mouvement
socialiste contemporain, en 1879, depuis la constitution de FUnité socialiste en 1905 et surtout depuisTours
en 1920, noussommes
convaincus que notre 25*Assemblée
nationale occupera une place très honorable, qu’enun mot
leCongrès
deLyon
de1927
futun
des plus utiles et sans douteun
des plus fécondsque
nous ayons jamais tenu»Ce
n’est certes point là l'opinion que traduisent leTemps
et
l'H umamié
, à peuprès égalementacharnés, perfides etincora- préhensifs, dans leur mauvaise foi hargneuse.Ce
n'est pasnon
plus l'impression de telou
tel observateur d'organes «démocra- tiques » bourgeois, voir «progressifs», moins passionnés, plus impartiaux certes, parfoismême
assez bienveillants, mais aussi fermésaux
réalitésde
notremouvement,
à ses objectifs durables et profonds,aux
conditions concrètesde
notre bataille.Comment
peut-on concevoir, par exemple, jugement plus éloigné des réalités socialistes, plus fauxque
celuide
Charles Dulot, proclamant au lendemain de nos assises dans F Informa-tion Sociale,
que
« la Section française deT
Internationale ou- vrière est atteinteau même
degré que tous les partis politiques d’une prédisposition organique à réclatement ou àC
effrite-ment
»,que
«ces éléments constitutifsmanquent
d'homogé- néité » et ne s’en tirent, ensomme,
qu’en « se maintenant dansles nuages des conceptions doctrinales»?
Âu
contraire, celui qui comparera ce congrès deLyon
avec tous ceuxque
nous avons tenu depuis la scission deNoël
1920
sera frappé de la vitalité croissantede
notre Parti, de l'ardeursaine etvivifiante des controverses qui se déroulent dans son sein,comme
de la manière heureuse dont, entre la quasi- unanimité de ses tendances diverses, s’est réalisée finalement uneLE CONGRES DE LYON ET SES RÉSULTATS 399
synthèse
de
fait»même
si on s'est séparéau moment du
vote entre partisans dedeux
motions diverses, mais semblables.Ces Congrès
d'aprèsTours
il faut se les rappeler, alorsque <k grand blessé » de la scission maudite, notre Parti osait
à peine faire
un mouvement
un peu hardiv susciter une contro- verseun peu
vive, crainte d’en éprouverun dommage
mortel!Qu’on
se souvienne, par exemple,du
Congrès de Lille en 1922,i!
y
a quatre ans seulement—
si triste, si morne, avec ses délé- gués clairsemés en une froide salle, sahs vie et qu'éveilla seul,un moment,
le verbeémouvant de
notre Matteoti— que
nousdevions entendre là, pour la dernière fois, avant son glorieux martyrologe... Je
me
souviens des réflexions découragées que nous échangions alors avec quelques camarades, surtout lorsque nous évoquions les glorieuses et superbes controverses d'avant- guerre, à Limoges, à Toulouse, àNancy. Où même
nos doulou- reuses mais ardentes luttes entre $ minoritaires » et <k majori- taires »,de 1915
à1918 —
pour les comparer avec le vide de séances sans âme.Quelle différence avec les ardents débats
de
la salleRa-
meau, avec ce congrès vigoureux, si bien préparé par noscama-
rades lyonnais! Je ne crois pas qu’aucun de nos Congrès nationaux depuis bien longtemps, ait été aussi parfaitement orga- nisé—
- depuis legrandiose congrès de Toulouse de1908 — où
Jaurès était si fier de nous montrer ce dont ses compatriotes et
en particulier son fidèle
Bedouce
était capables!Je n’apporterai à nosamis
du Rhône
qu'une seule critique, celle qu’au lendemaindu
Congrès International de Marseille j'adressais icimême
à noscamarades
desBouches-du-Rhône,
je regrette qu’ils n’aientpu
davantage établir entre le congrès et la massede
nosmilitants et «sympathisants » de la région lyon- naise ce contact fécond et vivifiantque
chacunede
nos assem- blées nationales devrait provoquer. Certes ils organisèrent dansla région
une
sériede
réunions qui furent généralement réussies.Certes
une
magnifique publicité » fut faite au Parti par lesamples comptes rendus s'étendant sur six et sept colonnes des grands quotidiens régionaux,
— du
Progrès, etdu Lyon Répu-
blicain, compréhensifs et, en général bienveillants, au
Nouvel-
liste hargneux et malveillant. Certes par centaines les adhérents de la Fédération
du Rhône
se pressaient dans les tribunesde
400 LA NOUVELLE REVUE SOCIALISTE
la belle et harmonieuse salle
Rameau
et suivirent avec assiduité tous nos débats,meme
ceux qui se prolongèrent jusqu'à minuit etau
delà.Mais
il est regrettableque
leBanquet
de Villeurbanne—
par ailleurs parfaitementpréparé etqui fut
une
bien belle mani- festation internationaliste—
n’ait pas compté, outre les400
délégués et représentants de la presse un millier (ou davantagesi possible) de convives appartenant à nos sections de la région lyonnaise
ou
simplement socialistes non organisés maisde
coeur avec nous.Il aurait fallu pour cela pouvoir le tenir
un
jourde
fête;le lundi»
au
lieudu
mardide
Pâques.Nul
doute que rimpres- sion créée chez tous ceux qui auraient entendu les discoursde Morgan, de
Popovitch, de Breitscheid* deVan
Roosebrok» de -Léon Blum
etde Paul
Faure» eût été profonde, ineffaçable,comme
elle l’a été chez tous les congressistes présents.Le grand
débat sur la tactique généraledu
Parti fut pré- cédé de discussions moins amples, mais d’un incontestable inté- rêt» provoqués par les rapportsdu
Secrétariat général etdu Groupe
parlementaire.La
* loiPaul-Boncour
s> encore que sonexamen
completait été réservé à
un
prochain Conseil National——
spécialementconvoqué
à cet effet—
suscitaun
certainnombre
d’observa- tions significatives.Et
qui traduisirent le malaise qu'incontes- tablement ellea provoquée dans lesmilieux prolétarienset parmi tous ceux chez lesquels rhorreur de la guerre, la volonté d’enempêcher
le retour par tous les moyens, est le sentiment prédo- minant.Les
applaudissements enthousiastes par lesquels un grandnombre de
délégués saluèrent l’intervention éloquente deGeorges Dumoulin*
traduisaient le sentiment de mécontente-ment
qu’aprovoqué
dans le Parti le vote par nos élus de cette loi, dans son essence inspirée par notre grand Etat-Major, etqui nous paraît dégager
de
fâcheux relents de cette c atrocité » qu’on a appelé le € socialisme de guerre $>,Certes nos bolcheviks* apôtres
du
militarisme rouge etde
1
P
simpérialisme ouvrier », ontécrit quantité de sottisesà ce pro-
JUÊ CONGRÈS DE LYON Eï SES RÉSULTATS 401
pos,
comme
à l'ordinaire.Leur
négation abstraitedu
c prm- cipe $de
la défense nationale en régime bourgeois estune de
ces & bourdes idéologiques »que Marx
aimait à disséquer et à ridiculiser.Elle est d’ailleurs en contradiction avec la pensée
de Lé-
nine et de ses disciples les plus autorisés.On
a cité à cet égardde
décisives observationsde Boukharine
déclarantque
«Lénine estimaitque
c était une bêtisede
nierEN GÉNÉRAL
la défense de la pairie» sans faire Vanalysede
la guerre en question avec tous ses traits particuliers >.Et
Boukharine» dans lemême
articlede
la
Pravda
t estimait qu’il pouvaity
avoir des cas où la patrie«sans cesser d'être bourgeoise, cesse d'être bourgeoise-impé- rialiste (1)
Mais
pourlesdémagogues
sans scrupules qui dirigent notre parti communiste,peu
importe la doctrine et la vérité socia- listes. Il leur suffitde
se livrer à l’agitation la plus for-cenée et
de
grincer de la vieille guitare néo-hervéiste etde
bap-tiser ensuite cela
du nom
de €marxisme
^!Seulement il n’en est pas moins évident
que
l’opinion ou- vrière ne peut pas ne pas être profondément choquée de voirque
dans une législatureoù on
n’apu
faire aboutir aucune des réformes qu’attend impatiemment le peuple, en quelques semaineson
a voté ce projetde
loi dont le moins qu'on puisse dire c’estque
rien, dans la situation actuelle de FEurope, dans la positionde
la France toute-puissante militairement, en facede
l’Allemagne désarmée, n'en justifie l'adoption.La
résolution votée depuis par laC. G. T,
traduit avec mesure» mais d’une manière significative, le sentiment des masses (2)„Le
casde disciplineMaurin donna
lieu àun
débat pénible»mais inévitable-
Aucun
organisme vivant et sain ne peut se lais- serimpunément
miner, détruire,de
l’intérieur*par descampagnes de
calomnies»de
diffamation contre ceux-làmêmes
que la con- fiance des militants a placés à notre tête.C’était cela,
beaucoup
plus que « l’extrémisme ^ des(0 Article dela Prwwla du 27 février dernier» ciïépar la
R
usue Opprimée du 16 avril.il) Oalatrouveradans cenuméroà nos *Documents».
LA NOUVELLE REVUE SOCIALISTE 402
articles de
Y
Etincelle*que
le Parti devait nécessairement répri- mer.Moralement
il en avait le droit et le devoir, si féru qu'il futde
libertéde
discussion.Aucun
parti socialiste enEurope
ne souffrirait d'ailleursimpunément
de telles campagnes, dont à notre connaissanceon
ne trouverait nulle part l'équivalent. (1)Idéologiquement la totale abdicationintellectuelle
de Mau- nn
et de son journal devant les Bolcheviks était plus grave encore. Parfois il lui plaîtde
vanter Faction si profondémentsocialiste
de
noscamarades
autrichiens.Et
en vérité on ne sau- rait opposer à certaines déviations « radicalisantes » et «petites- bourgeoises $ meilleure antithèse.Mais
à aucun degré ils ne pourraientcomparer
leur attitude de «désarmement
», d’abdi- cation—
voire de complicité—
devant les néfastes erreurs bol- cheviks avec la critique sévère, vigilanteque
les meilleurs d'entre noscamarades
marxistes révolutionnaires deVienne
(et enparti- culier nosamis OttoBauer
et Fritz Adler) n'ontpascessé d'op- poser aux déviations moscovites.On
se souvient des conditions dans lesquelles avait été mis à l'ordredu
jourdu Congrès
le grand problèmede
l'attitudedu
Parti Socialiste en face des autres partis.Paul Faure
Fa rappelé dans le derniernuméro
de notreRevue: Renaudel
et ses amis étaient uniquement préoccupés de délimiter nos frontières sur ce qu'il est convenu d'appeler notre« gauche ». Entreparenthèses, quoiqu'en dise Renaudel, onn’a pas trouvé d'autre « géographie politique » que celle qui nous classe ainsi-
—
-les unsetlesautres—
-de
droiteà gauche.Encore
qu'il ne faille pas toujours croire que celui-ci qui est € à la
gauche » de celui-là, est nécessairement « le plus avancé » des deux, ni surtout le plus sûr dans ses convictions socialistes et internationalistes (2)
.
Donc Renaudel
demandait au Parti de préciser son atti-(1) Notre ami Zoretti cependant plein d'une indulgence extrême pour Maurin déclare dans le Pays normand que le ton de ses articles n esi déplorable >\
(2) IL suffit pour en être convaincu dese souvenir de l'expérience que nousfiEntr-
avée certain?, farouches *andpatriote*>, hervéistes ou autres, d'avant- guerre, devenus pendantlaTuerielesplusvéhéments*jusqu‘aubouti&tes
LE CONGRÉS DE LYON ET SES RÉSULTATS
m
tude en face
du
bolchevisme*Immédiatement
nous nous étions trouvésun
certainnombre
decamarades
pourdemander
qu’on précisât aussi bien notre attitude en face des partis bourgeois et plus particulièrementde
celui qui se trouvait le plus près de nous, sur notre autre aile: le parti radical*La
manièremême
dont le problème avait été ainsi évoque montrait les préoccupations des uns et des autres,que
devaient ensuite traduire leurs motions*Celle
de Renaudel
et de ses amis (1), dite motionD,
se proposait, àpeu
près uniquement, de faire ressortir les antago- nismes existant entre socialistes et €communistesK
Cellequ'avait rédigée Séverac, la motion
A,
qui fut généralement appelée la «motionPaul Faure
» et que nous avions signée avecun
grandnombre
de militantsde
province, était inspiréede
cette préoccupation essentielle que le secrétaire généraldu
Parti avait traduit par la formule expressive <£ ni bolchévisant, ni radicalisant Elle marquait avec une force et une clarté à laquelle tous ontdû
rendrehommage
notre position strictement autonome.La
motionC
rédigée parZyromski
et qu'avait signé, entre autres, notre ami Bracke, n'était pas dans son essence inspirée de préoccupationsdifférentes.En
facede
la haute stra- tégie « léniniste »du
soi-disant <£ front unique » elle dressait la loyale finde
non-recevoirdu
Parti, résolu à n'être € ni dupe,ni complice » de ce machiavélisme asiatique. Si elle envisageait la possibilité d'actions
communes
entre les partis prolétariens, elle leur donnait lesmêmes
conditions d'élémentaire loyautéque
nous avons réclamées en vaindu
«Commintern
»—
seulcompétent bien entendu, sa succursale parisienne n'ayant pas plussonlibrearbitre
que
n'importelaquelledesautres « filiales » européennes*En
facedu
radicalismesi elle marquait plus rudement quela €motion
Paul Faure
» l'impossibilité d'aucune liaison conti- nue, il n'y avait là qu’une différence <£ quantitative » et non« qualificative».
En
affirmant le caractère « accidentel et(f) Nous nous excusons vivement auprès d'eux de sa non-publication dans les gDocuments» du dernier numéro de la N.
R
, 5. Nous comptions bien la donner, aussi bien que les trois autres. Par suite d une erreur de mise en pages, elfe fut omise.4<>4 LA NOUVELLE BEVUE SOCIALISTE
« précaire *
de
ces ententes» la motionPaul Faure
écartait tout confusionnisrae.Quant
à la motion B* de Maurin, après avoir rappelé les formules traditionnellesdu
Socialisme, elle se contentait d’y juxtaposer l’acceptation pure et simple d’un front unique dont l’objectif estde
détruire cemême
Socialisme traditionnel, au bénéfice des formules moscovites!Sa
conclusion logique eût été l’abdication totaledu
Parti, en face de ceux qui ne cessentde
proclamer qu’ilspoursuivent sa destruction. Bien entendu la plupart des180 mandats
qu’elle recueillit (sur2352
) ne se rattachent point àde
telles tendances» mais traduisent simple-ment
l’aspiration sincère de la masse prolétarienne révolution- naire vers le rétablissementde
l’unité totale, sans encomprendre
d*ailJeurs les conditions concrètes
de
réalisation.Il n’est pas douteux qu’entre les motions
Paul Faure
etZyromski
l’entente paraissait facile, tellement elles se ressem- blaient. Pouvait-on aussi faire rentrer dans la synthèse, aisée à réaliser entre cesdeux
résolutions, les élémentsde
la troisième grande £ tendance$ traduite par la motionRenaudel?
C’était la préoccupation
que
traduisirent avecbeaucoup
d’éloquence et d’habileté Vincent Auriol etMarcel
Déat. Us étaientappuyés non
seulement par des éléments antérieurement classés avecRenaudel
et qui avaientvoté la motionA,
unique-ment
par stratégieetpour nepasse fairemettre en minoritédans leurs fédérations—
c’étaitnotamment
le cas deMarquet
etde
ses amis ^ girondins%
—
» mais aussi parun
certainnombre
demilitants
de
fédérations, sincèrement préoccupésde marquer
avec les rédacteurs et signatairesde
la motionPaul Faure
lanécessité d’un ^
coup
de barre à gauche (que justifiait si for- tement la lamentable carence des chefs radicaux prisonniersdu
€ poincarisme ») maisqui croyaientqu’il était possible d’y asso- cier la quasi-unanimité
du
Parti.Chez
ceux de noscamarades
qui envisagent surtout notre actionsous l’anglede
lavieparlementaire—
c’était bien évidem-ment
la préoccupationde F
orateurde
tant de talent qu’est l’amiVincent
Auriol—
on ne parvenait pas à comprendre que cette recherchede
Funanimité, à tout prix, devait nécessairement s’opérer au détriment de la clarté etde
l’homogénéité.Or, dans les circonstances actuelles il fallait surtout se
LE CONGRÈS DE LYON ET SES RÉSULTATS 4°5
préoccuper
de
dégager les directives nettes de la politique so- cialistede
demain.Les
motions d’unanimité, à diverses époques de Fhistoiredu
Parti furent nécessaires et dans leur essence l’expression d’une synthèse sincère des divers courantsde
la pensée et de l'action sociale.Nous
étionsnombreux
à penser àLyon que
dansle
moment
présent il était surtout désirable, en facede
l'opinion publique etde
notre représentation parlementaireellemême* que
sedégageâtlapenséesubstantielle
de
la #plusgrosse majoritéde
la très grande majorité des socialistes organisés de ce pays.Cette majorité écrasante elle eût, par l’entente des partisans des motions
A
etC,
réuni plusde 2.500
mandats* sur l'affirma- tion d’une politique inspiréede
ces conceptions réalistesdu Marxisme
révolutionnaire, qui viennentde
conduire noscama-
rades autrichiens àde
si magnifiques victoires.A
laCommission
des Résolutions il apparut toutde
suiteque cet objectif pourrait être difficilement atteint.
D’une
part certains descamarades
de la <£droite »de
notre motionA
neparaissaient vouloir envisager la fusion avec la motion
C
qu’à condition qu’elle se fît enmême
temps avec les partisansde
lamotion
D. A
cela les représentantsde
la motionC
se refu- saient très légitimement, estimantque
dans ces conditionson
aboutirait à
un
texte et àune
majorité invertébrés, ne répondant pasaux
nécessités actuelles de la situation socialiste.Cependant
les partisansde
la motionD
accentuaient leur€
manœuvre
d’enveloppement ».Renaudel
déclarait qu*il reti- rait sa motion. Aussi les représentants des motionsA
etC
tom- bèrent finalement d’accord pour maintenir purement et simple-ment
leurs textes réciproques, entre lesquels leCongrès
allait se partager en dehors des180 mandats de
la motionMaurin- Renaudel
et ses amis votant pour la motionPaul
Faure, « en dépitde
ses lacunes », proclamaient-ils ultérieurement dans laVie
Socialiste.Il serait
évidemment
tropcommode
de pouvoir modifierle sens d’affirmations
de
doctrine et de tactique d’une éclatante clarté parleseul faitque
descamarades
quiles auraient toujours contestées leur apporteraient soudainement leurs suffrages.Du
fait
que
les déléguésde
la tendance dite de droite votaient pour la motionPaul
Faure-Séverac, celle-ci n’endemeuraitpasmoins4t>6 LA NOUVELLE REVUE SOCIALISTE
une vigoureuse affirmation d'une politique socialiste de classe*
redressant les déviations de la pratique parlementaire
du
« Cartel »,
Même
en tenantcompte
de la manoeuvre tactique—
fre- quente dans les Congrès—
qui avait été opérée par les anciensprotagonistes de la motion
D,
leur vote—
qu'ils le voulussentou non
—
était caractéristique de ce coup de barre à gauche »de
toutleParti, constaté parLéon Blum au
lendemaindu Congrès
et que, naturellement, nos moscovites niaient avec leur habituelle partialité, tandisque
la pressedu
grand Capital en exagéraitde
sonmieux
la portée* afin d'apeurerun
peu plus les plus timides des radicaux.La
quasi-unanimitédu Congrès —
réalisée idéologique-ment
dans lacommunauté
des conceptions qui inspiraient lesdeux
grandes motions—
était réalisée en fait autour de Tar- dent et puissant discoursde Paul Faure
acclamé par presque tout le Congrès,Ce
Parti, dont des critiques incompréhensifsou
demau-
vaise foi proclament les divisions, dont