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Submitted on 1 Jan 1905
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Congrès de Röntgen tenu à Berlin du 30 avril au 3 mai 1095
J. Belot
To cite this version:
J. Belot. Congrès de Röntgen tenu à Berlin du 30 avril au 3 mai 1095. Radium (Paris), 1905, 2 (5), pp.153-155. �10.1051/radium:0190500205015300�. �jpa-00242129�
Congrès de Röntgen
Tenu à Berlin du 30 avril au 3 mai 1095
Deuxième Année. N° 5 15 mai 1905.
E 50 avril, à n1idi, s’est ouvert à Berlin, sous
L la présidence du professeur Eberlein, le pré- minier Congres international de radiologie. Le
hureau se composait du docteur Immelmann de Ber-
lin, comme secrétaire gênerai, du professeur lliedcr,
de Munich, du docteur Albers-Schonherg, de Ham- bourg et enfin du docteur Cowl, de Berlin.
Après avoir rappelé en quelques mots les progrès
ilnmenses qu’a accomplis la radiologie durant ces
dernières années, le président insiste sur la place de plus en plus importante qu’acquiert, chaque jour,
cette nouvelle science, soit en médecine, soit en chi- rurgie, tant au point de vue diagnostic qu’au point de
vue thérapeutique.
Puis, il relnercie les représentants des nations étran-
gèrcs, qui ont bien voulu se rendre à l’imitation des
organisateurs du Congrès. Il termine en annonçant
que Ie professeur Röntgen empèché, ne pourra assister
au Congrès tenu en son honneur.
Le Ministre d’État succède au Président et montre
rapidement les services que peut rendre, aux scicnces médicales, la découverte de Röntgen.
C’est le docteur Léonard de Philadelphie, qui, au
non1 des médecins étrangers, remercie les organisa-
leurs de leur bienveillant accueil.
Enfin, la séance d’ouverture se termine par une série de projections montrant le rôle et l’utilité de la
radiologie.
Les séances du Congrès se prolongèrent pendant
trois jours : le premier fut consacré aux travaux sur
la radiographie et la radioscopie, le second à la technique physique et instrumentale, le troisiènle a la
radiothérapie.
Les organisateurs avaient eu l’excellente idée de
joindre au Congrès une exposition : elle était fort
intéressante. 0n j voyait un grand non1bre d’appa-
reils, plus ou moins bien étudiés, mais en général
très bien présentés. De mcrvcilleuscs radiographies, exposés par les spécialistes les plus expérimentées d’Allemagne, montraient à quel degré de perfection
on peut arriver grâce u une technique rigoureuse.
L’ensemble était donc très instructif, et qui plus est,
très élégamment disposé. Il est permis de regretter que nos constructeurs français n’aient pas pris part
a cette exposition : ils ne seraient pas restés inaperçue
la perfection mécanique de leurs appareils leur per-
mettant de supporter la comparaison avec l’étranger.
Il y eut a ce Congrès nombre de travaux intéres-
sants : le compte rendu détaillé, que l’oll trouvera plus
loin, permettra de s’en rendre compte. llais, on a fait plus; les radiologistes se sont entendus pour la défense de leur profession : ils ont lllanté les premiers jalons du
chcInin de la reforme.
A la suite d’une communication du docteur Henne- cart de Sedan, sur la nécessité d’une législation con-
cernant l’emploi des rayons X, le docteur Bêcher, de
Berlin, proposa la motion suivante : « En attendant que lcs pouvoirs publics votent une loi réservant aux seuls médecins l’emploi des rayons de Röntgen, le Contres prie les confrères de n’adresser leurs malades qu’a
des radiologues médecins. » Elle fut votée à I’unani- lnité.
Il faut souhaiter que exemple, donné en Allemagne,
sera suivi en France, et que bientôt les laboratoires
officiels de radiologie médicale, ne seront plus diri- grés que par des radiologues médecins.
Le Congrès avait réuni un grand nombre de prati- ciens, mais il faut avouer que l’élément allelnand était de beaucoup le plus important ; cela se colprend
facilement si l’on veut bien songer que Rontgen appartient d un pays de langue allemande, et remar-
quer, un instant, l’immense extension que la radiolo-
gie a prise en Allemagne.
Il me semble que nous devons tirer de ce Congrès
un enseignement profitable.
La radiologie, il est vrai, est née en Allemagne, ou
du moins a Vienne ; mais, dès son origine, elle a eu
en France de nombreux adeptes Or, il faut bien l’avouer, elle a acquis, de l’autre coté du Rhin, un
développement qu’elle est loin d’avoir atteint chez
nous. Il suffirait, pour s’en convaincre, de voir le nombre de constructeurs qui s’occupent de la fabri-
cation des appareils radiologiques. Cela ne veut pas dire que leur,., dispositifs soient meilleur., que les nôtres, mais simplement que les débouchés sont plus
nombreux. Il, produisent plus parce qu’Us ont plus d’acquéreurs, 1 uree qu’il y a plus de radiologistes en Allemagne qu’en France.
Les médecins français qui doutent encore de l’utilité
de la radiologie, auraient dû se rendre en grand nom-
bre à ce Congrès. Ils auraient BB1 combien sont nom-
breux les savants allemands qui considèrent cette méthode comme et quels beaux résul- tat· ils savent en ohtenir.
:BCb gouvernants y auraient appris que presque toutes les cliniques médicales et chirurgicales de Berlin pos- sèdent leur matériel radiologique, et font servir à la précision du diagnostic cette merveilleuse découverte.
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/radium:0190500205015300
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Un grand nombre d’entre elles avaient exposé des
collections de radiographies pleines d’intérêt, montrant
Les chirurgiens auraient Bu que beaucoup de leurs collègues allemands opèrent parfois sous le contrôle
Fig. 1.2013Dispositif allemand pour la production et l’emploi des rayons de Rönlgra avec bobine de 30 centimetres d’etincelles
tableau de connexions, tableau d’operation compresseur d’Allemand et Ortholographe
ainsi que la radiologie est une science que l’on n’a
plus le droit d’ignorer. Combien nous sommes loin, à Paris, Je cet état de choses !
permanent de la radioscopie, et arrivent ainsi à un résultat favorable, avec plus de sûreté ul moins de
tâtonnement.
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Enfin. la radiologie peut i onir cll aide li l’enseigne-
ment. De très belles radiographies de pièces anato- miques injectées permettaient d’étudier la disposition
et les rapports des vaisseaux, du système osseux, et
même d’un grand nombre d’organes.
Chez nous, non seulement la radiographie ne sert
pas à l’enseignement, mais l’enseignement officiel
semble ignorer la radiologie.
11 existe, a Dwrliii, un professeur extraordinaire de
radiologie; trois privat-docent de radiologie médicale
ont été nommés R l’Université de Vienne. A Paris, la radiologie se perd au milieu des cours de physique Oll
de pathologie ; elle Il’est enseignée ni isolément, ni
officiellement. Quand nous nous déciderons à suivre
l’exemple qui nous vient d’Allemagne, il sera peut-être trop tard.
Il faut cependant reconnaître que si la radiographie
a plus d’adeptes à l’étranger qu’en France, la radio- scopie ne semble pas être très en honneur. On sait
cependant quelles précieuses indications cette méthode peut fournir U un médecin observateur et expéri-
mente.
La radiothérapie nc semble pas avoir acquis, en Allemagne, l’extension qu’elle a prise a Vienne, en Amérique et en France, si l’on en juge par les travaux publies au Congres. L’exposition elle-même comportait
peu de moulages intéressants, exception faite pour la belle collection du professeur Lassar et pour le cas de sarcome présenté par Albers-Schônberg.
Les jeunes radiologistes paraissent s’appliquer sur-
tout à la perfection des images radiographiques ; la
lumière de Röntgen constitue pour eux un procédé d’exploitation hlntùt qu’un agent thérapeutique.
Il n’y a à cela rien de bien surprenant : la radiogra-
l’hic a précédé la radiothérapie, il est donc tout naturel
qu’elle ait réuni plus de partisans. Et puis. la radio- graphie est devenue chose facile ; elle est, pour ainsi dire, réglementée. cite ne présente pas de dangers ; lal radiothérapie manque encore de précision, elle exige
des conmissances plus elle est d’une prati-
que plus difficile, mais les résultats qu’elle donne m
tarderont pas à lui faire prendre la première place.
Elle suivra le chemin trace par sa soeur aînée, et il est bien probable, qu’au Congrès d’Amsterdam (dans 3 ans) elle aura réuni un plus grand nombre d’adcpteb
et sera l’objet de plus de travaux.
Aussi peut-on répéter en terminant que le Röntgen- Kongress de Berlin ctait plein d intérêt ; il ne nous a
pas appris beaucoup de chose nouvelles, mais il nous a montré l’immense développement que la radiologie a pris en Allemagne, et la façon intelligente dont les praticiens savent l’utiliscr.
Un plus grand nombre de médecins français aurait dû s’y rendrc : cellB qui 11(’ mettent pu t’il doute
l’utilité de la méthode auraient pif constater qu’ils
étaient dans la bonne voie : les incrédules, en vaoyant ce
qu’est capable de produire l’énergie A quand elle
est méthodiquement utilisée, se seraient probable-
ment rendu compte de leur erreur.
J. Belot, Préparateur de Radiotherapie
à l’ hopital Saint Antoine
Travaux présentés au Congrès de Röntgen
Technique
Dr WERTHEIM SALOMONSON (d’Amsterdam). Sur /0 mesure du rendement de l’énergie dans les
bobines cle Rhumkorff. - L’auteur communique le
résultat de ses recherches pcrsouuelics. Au moyen d’une méthode calorimétrique il a mesuré le rende- ment de diverses bobines de Rhumkorff actionnés par un
interrupteur de Wenhelt et il en a conclu que l’effet utile est d’environ 30 pour 100 de l’énergie donnée
u la bobine. La lumière de Röntgen, provenant d’un
tube mardiaut sur bobine absorbant 100 watts, est
équivalente, en ce qui n’garde le pouvoir photochi- mique sur la plaque photographique à la lumière de 0,04 unitc Hefner pondant lu même temps et à la
même distance de la plaque.
Drs TUFFIER et HAR.- De la localisation des corps étrangers schez l’homme, procédé hose sur la simple radioscopie.- Le Dr Harel présente au nom de M. le Dr Tuffier, professeur agre*gé à la faculté de médecine de Paris, chirurgien de l’hôpital Peaujon, un appareil d’un maniement facile pour localiser les projectiles dans le corps humain et cela par le simple examen radioscopique. La détermination du siège du projectile est faite par l’entre-croisement de deux droites passant par ce projectile. En l’occurence les droites sont deux rayons obtenus en déplacant hori- zontalement le tube et repéres sur le corps du malade par les points d’entrée et de sortie. Sur une bande métallique épousant la forme extérieure de la région
soumise à l’examen, on reporte ces quatre points et l’on dispose une aiguille indicatrice dont la direction