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Le hirak face à de nouveaux défis

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Academic year: 2022

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LE QUOTIDIEN INDÉPENDANT - Samedi 13 mars 2021

N°9278 - Trentième année - Prix : Algérie : 30 DA. France : 1 €.

USA : 2,15 $. ISSN : 1111-0333 - http://www.elwatan.com

nouveaux cas

guérisons décès

116 157 3

LIRE L’ARTICLE DE DJAMILA KOURTA EN PAGE 5

Le variant nigérian fait son apparition

en Algérie

Le corps électoral convoqué pour

le 12 juin

COVID-19

LÉGISLATIVES

Le hirak face à de nouveaux défis

LIRE L’ARTICLE DE M. A. O. EN PAGE 4

DES CENTAINES D’ENTREPRISES BLOQUENT LES RECRUTEMENTS

IMPACT DE LA CRISE SANITAIRE SUR L’EMPLOI

n Selon une étude menée conjointement par la CACI et Emploitic, le secteur des services a été le plus impacté par la crise sanitaire, avec 74% des

entreprises sondées qui ont «gelé ou annulé»

leurs recrutements, suivi par le secteur du bâtiment, avec 70%, et celui de l’industrie, avec 52% de gel ou d’annulation de recrutements.

LIRE L’ARTICLE

DE MEZIANE ALI EN PAGE 6 PHOTO : EL WATAN

KABYLIE INFO

LES PÉRIMÈTRES IRRIGUÉS SE RÉTRÉCISSENT À BOUMERDÈS

Inquiétudes chez les agriculteurs

LIRE L’ARTICLE DE RAMDANE KEBBABI EN PAGE 8

PHOTO : D. R.

DES MILLIERS DE PERSONNES ONT MARCHÉ HIER DANS PLUSIEURS VILLES DU PAYS

n C’est la première fois depuis 1997 que les élections législatives et locales sont

découplées.

n Vingt nouveaux cas de mutation du virus SARS-CoV-2 ont été enregistrés en l’espace d’une semaine. Il s’agit de 7 nouveaux cas du variant britannique et 13 du variant nigérian, selon un communiqué de l’Institut Pasteur d’Algérie (IPA) publié jeudi.

LIRE LES ARTICLES DE MUSTAPHA BENFODIL ET DE NOS CORRESPONDANTS EN PAGES 2 ET 3

PHOTO : SAMI K.

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L ’ A C T U A L I T É

L

es participants à la marche du hirak, hier à Tizi Ouzou, ont exprimé leur rejet des élec- tions législatives du 12 juin prochain. Des slo- gans contre ce scrutin ont été, d’ailleurs, scandés à gorge déployée, par les marcheurs qui criaient

«Ulac L’vot Ulac !» (Il n’y aura pas d’élections).

C’est ce qu’ont fait entendre des marcheurs qui ont marqué une halte devant le stade du 1er

Novembre, où des pancartes ont été distribuées aux manifestants. «Pour une Algérie libre et plurielle», «Pour un Etat de droit», «Souverai- neté populaire et période de transition», «Pour une justice libre et indépendante» sont, entre autres, les mots d’ordre brandis par la foule qui a également réitéré l’exigence de la libération des détenus du mouvement populaire. Les slogans

diffèrent d’un carré à un autre, mais restent tou- jours dans le sillage des revendications du hirak qui continue à réclamer le départ du système et de tous ses symboles. Un manifestant a fait remarquer que rien n’a changé, faisant allusion au dernier remaniement ministériel qui n’est, selon lui, qu’un rafistolage de façade. «Qui gère ce pays ?» s’interroge-t-il, tout en insistant que

«le pouvoir de l’ombre est toujours là». Les milliers de personnes qui ont battu le pavé, hier dans le chef-lieu de wilaya, ont fustigé égale- ment ceux qu’ils qualifient «d’embusqués».

«Ceux qui cherchent à utiliser le hirak pour leur participation aux élections seront débusqués tôt ou tard», lance un marcheur à l’aide d’un méga- phone au cœur de la foule qui répliquait «Ulac l’vot Ulac».

Dans la même procession humaine, nous avons également entendu des cris hostiles au DRS et aux islamistes. «Ni Etat théocratique, ni militaire» et «Ni République intégriste et ni Etat policier», ont-ils scandé, haut et fort, dans une ambiance marquée par une multitude de slo- gans qui convergent tous vers l’exigence d’une

«Algérie souveraine». Des manifestants ont aussi exhibé des portraits de chefs historiques de la Guerre de Libération nationale et de mili- tants de la cause amazighe et de la démocratie, comme Larbi Ben M’hidi, Abane Ramdane et

Hocine Aït Ahmed ainsi que Matoub Lounès dont des étendards géants à l’effigie du Rebelle ont été mis au devant de plusieurs carrés. Ainsi, la capitale du Djurdjura a vibré, plus de trois heures durant, au rythme de la manifestation de rue dans le sillage des actions du mouvement populaire enclenché le 22 février 2019 pour le départ du système.

En somme, la mobilisation est toujours au ren- dez-vous dans la wilaya de Tizi Ouzou.

Hafid Azzouzi

DES SLOGANS POUR LE REJET DES ÉLECTIONS À TIZI OUZOU

M

algré un renfort poli- cier remarquable, les hirakistes ont quand même réussi à battre le pavé à Oran pour exprimer les reven- dications habituelles relatives à la construction d’un Etat démocratique basé sur la jus- tice, l’équité et la consécra- tion des choix du peuple. Le cortège qui a sillonné la rue d’Arzew, une partie de l’iti- néraire habituel, a démarré avec environ une heure de retard sur l’horaire habituel car les protestataires ont été, dans un premier temps, cernés et bloqués sur la place du 1er novembre, lieu de rencontre habituel. «Il n’y a pas eu d’ar- restations pour le moment, mais la police a tout fait pour nous empêcher de marcher», déclare aux environs de 14h un participant, avocat de pro- fession. Les manifestants se sont regroupés en face de la

place en question, une exten- sion de celle-ci, aménagée il n’y a pas si longtemps, avant de réussir à franchir le barrage de police pour entamer la marche, suivis finalement par un léger cordon et une voiture des services de l’ordre. Le slo- gan «Dawla madania machi askaria !» continue d’être entonné au même titre que d’autres affichés sur des pan- cartes, pas aussi nombreuses que d’habitude mais avec tou- jours autant de ferveur.

«C’EST UN 5e MANDAT SANS BOUTEFLIKA»

«C’est un 5e mandat sans Bou- teflika», a-t-on pu lire sur l’une d’elles. Un autre écriteau fait référence à une certaine gérontocratie avec l’inscrip- tion : «Nidham adjouz oua ad- jez», un jeu de mots phonique mettant en relation «vieillesse et incapacité», sous-entendant

l’incapacité de répondre aux aspirations du peuple, notam- ment de sa jeunesse, celle-ci étant représentée en force dans le cortège. Quoi qu’il en soit, alors que l’itinéraire du hirak devait toujours aboutir à la place attenante au siège de la wilaya, l’accès à celle-ci est désormais également fermée.

Alors que nous mettons sous presse, les hirakistes ont été bloqués au niveau du siège de l’éducation, pas loin du lycée Lotfi. Là aussi, la présence policière est particulièrement remarquable.

A Sidi Bel Abbès, plusieurs activistes ont été interpellés hier par des policiers en civil en début d’après-midi, en plein centre-ville de Sidi Bel Abbès, pour empêcher tout rassemblement au niveau de la place du 1er Novembre (ex- Carnot). L’important déploie- ment des forces de police,

observé à partir de midi, avait pour finalité de bloquer tous les accès à la place publique du centre-ville. Selon plu- sieurs sources, deux activistes ont été arrêtés et conduits dans l’un des commissariats de Sidi Bel Abbès. A l’exception de la marche du 22 février dernier, date anniversaire du hirak, où la mobilisation était au rendez-vous, toutes les tenta- tives de rassemblement sont depuis interdites dans la ville de la Mekerra. A Mascara également, plusieurs activistes du mouvement populaire ont été embarqués, aux premiers slogans criés, dans des four- gons cellulaires de la police déployés en nombre aux alentours de la place Emir Abdelkader, en plein centre- ville de Mascara. Ils tentaient vainement de se regrouper, comme à l’accoutumée, après la prière du vendredi, à cet endroit symbolique, où un impressionnant dispositif de policiers en uniforme et en civil les attendait ! «Nous sommes déterminés à pour- suive notre combat pacifique jusqu’à l’instauration d’un Etat de droit et des libertés», souligne un jeune activiste de Mascara. Enfin, à Tlemcen, les forces de l’ordre avaient, hier, précédé les manifestants sur la placette et du coup, la tentative de rassemblement des hirakistes a pratiquement échoué, laissant place à des regroupements ici et là dans un vain espoir de reconquérir leur espace de contestation.

D. B., M. Abdelkrim, Souag Abdelouahab, C. B.

Les hirakistes d’Oran ont marché en grand nombre

BOUIRA

«RENDEZ-NOUS NOTRE ALGÉRIE !»

D

es milliers de citoyens ont manifesté, en début d’après- midi d’hier, dans les rues du chef-lieu de wilaya de Bouira, enracinant ainsi la mobilisation intacte du mouvement populaire du 22 Février. Les manifestants, contrai- rement, aux marches précédentes, ont investi la rue avant la fin de la prière du vendredi, a-t-on constaté sur place. Le dispositif impressionnant de services de police déployé dès les premières heures de la matinée, en occupant surtout la place des Martyrs et les alentours du square et autres endroits, vrai- semblablement dans le but d’empêcher la marche, s’est retiré.

«Notre mouvement va continuer jusqu’à ce que ce pouvoir, qui ne veut plus entendre la voix de son peuple, cédera un jour», a déclaré un activiste. En plus des slogans traditionnels scandés par la foule, des manifestants ont également dénoncé quelques slogans prônés par des leaders du courant islamiste installés à l’étranger, ciblant ainsi l’institution militaire et ses renseigne- ments. «Pas de slogan islamiste véhiculé par les pro et extré- mistes de Rachad dans notre mouvement», a-t-on dénoncé. La procession qui a démarré depuis la place des Martyrs de la ville de Bouira, pour se diriger vers le siège de la wilaya, en emprun- tant l’itinéraire habituel, a déployé des pancartes et banderoles sur lesquelles sont écrits des messages appelant à l’édification d’un Etat de droit et à la liberté de la presse. «Rendez-nous l’Algérie. Pour une Algérie des Martyrs», lit-on sur une ban- derole à l’effigie des trois héros de la Révolution algérienne, l’architecte du Congrès de la Soummam, Abane Ramdane, la figure emblématique de la Guerre de libération nationale, le martyr Larbi Ben M’hidi et Mohamed Boudiaf un héros de la guerre d’indépendance, assassiné le 29 juin 1992.

Amar Fedjkhi

l

Les marches de plusieurs ville de l’ouest du pays ont connu leur lot d’interpellations.

PHOTO : EL WATAN

PHOTO : EL WATAN

Comme à son habitude, la population de Bouira a investi les rues en nombre

Après avoir été bloqués par les forces de l’ordre, les hirakistes d’Oran ont réussi à forcer le passage

Les manifestants à Tizi Ouzou ont réafirmé leurs aspirations en faveur de la démocratie

ERRATUM

Une erreur s’est glissée dans l’article consacré, dans notre édition du 9 mars 2021, à Nazih Benramdane, conseiller auprès du président de la République,

chargé du mouvement associatif et de la communauté nationale à l’étranger et initiateur de «Nida El Watan». Contrairement à ce qui a été écrit dans le portrait, le concerné n’a jamais été membre du RND.

PLUSIEURS INTERPELLATIONS SIGNALÉES À L’OUEST DU PAYS

PHOTO : EL WATAN

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L ’ A C T U A L I T É

El Watan - Samedi 13 mars 2021 - 3

O

n avait parié sur son essoufflement, mais voi- là que le hirak recommence à mobiliser les foules, depuis la reprise des marches le 22 février dernier, après une année d’arrêt forcé à cause de la pandémie de Covid-19. Hier à Constantine, quelques centaines de manifestants étaient déjà au rendez-vous à la place des Martyrs, avant que près d’un millier de personnes ne se rassemblent, face à un déploiement relativement moins impor- tant des forces de l’ordre, qui se sont contentées d’observer un mouvement qui s’est déroulé sans incident. A noter le retour progressif des femmes, encore moins nombreuses par rapport à la fameuse marche du lundi 22 février. «Le hirak a toujours été pacifique et le restera ; nous conti- nuerons à revendiquer tout ce qui a marqué ce mouvement depuis le 22 février 2019, c’est-à-dire le départ du système, l’instauration d’un Etat ci- vil, l’indépendance de la justice et la liberté de la presse, entre autres, des principes pour lesquels nous continuerons de militer et de manifester chaque vendredi», a affirmé Ryadh, un habitué

des marches du vendredi à Constantine, où l’on a remarqué le retour du drapeau amazigh porté par des jeunes. Mais ce qui a particulièrement marqué ce 108e vendredi à Annaba a été l’absence des véhicules de la police tout autour du Cours de la Révolution, la plus importante place publique de la ville, avons-nous constaté sur place. Ce qui a encouragé le mouvement populaire à s’ébranler un peu plus tôt, vers 14h. En cette journée enso- leillée, il y avait toutes les catégories et classes sociales : des universitaires du collectif NUR, des avocats et des centaines de citoyens. On avait l’impression d’être aux premiers jours du hirak de 2019 sur le même itinéraire. A la limite des festivités, cette ambiance a été marquée par les youyous des femmes et les slogans des jeunes des deux sexes. Ce qui n’a pas empêché, cepen- dant, les manifestants à exprimer leur hostilité à l’encontre du pouvoir en place. Aucun incident majeur n’a été déploré. Bien qu’ils aient opéré plusieurs arrestations de jeunes au centre-ville, les services de sécurité, en tenue civile ou en

uniforme, sont restés discrets. A Skikda, des cen- taines de personnes sont descendues encore dans la rue répondant ainsi à la décision du pouvoir de convoquer le corps électoral. Loin des foules habituelles, les hirakistes ont entamé leur marche à partir de Bab Kcentina pour regagner la place du 1er Novembre et revenir plus tard sur leurs pas dans un long itinéraire qui les a menés jusqu’au stade du 20 Août 1955. En plus des groupes habi- tués à ce mouvement populaire, d’autres citoyens venus des agglomérations voisines de Skikda ont pris part à cette longue marche en scandant les mots d’ordre propres au hirak. Chose qui a été vécue également à Jijel, où la marche a bien eu lieu, en dépit d’un important dispositif de sécu- rité. Elle s’est ébranlée de la cité Chahid Hocine Hellala au centre-ville de Jijel avec une présence réduite de manifestants. Au fur et à mesure, des grappes de personnes investissaient la procession pour se joindre aux manifestants vers la fin de la rue des Moudjahidine. Bien que moins nombreux que la dernière fois, les manifestants ont réitéré

les mêmes slogans visant l’établissement d’un Etat civil, rejetant les partis partants pour les tout autant rejetées prochaines législatives. Les allégations de torture rapportées par des activistes arrêtés continuent elles aussi de susciter des slo- gans réprobateurs et des dénonciations de leurs auteurs. Cette marche a été aussi l’occasion de redécouvrir l’emblème amazigh après une longue éclipse. Dans la wilaya d’Oum El Bouaghi, c’est la ville de Aïn Beïda qui a marqué le plus l’événe- ment avec des marches qui commencent à drainer un nombre beaucoup plus important. Les jeunes sont toujours là pour scander les slogans chers au hirak. Ils ont déployé des banderoles et porté des écriteaux sur lesquels on pouvait lire les revendi- cations du peuple. Comme d’habitude, après le rassemblement sur la place du square public, les hirakistes ont entamé leur marche en empruntant le même itinéraire, soit le tour du grand carré de la ville.

S. Arslan, M.-F. Gaïdi, K. Ouhab, Fodil S. et L. Baâziz

LE MOUVEMENT REPREND DU SOUFFLE À L’EST DU PAYS

A

lger, 12 mars 2021. C’est le troisième ven- dredi depuis le retour du hirak. La capitale est tranquille ce matin. La ville se réveille doucement. Il fait très beau. C’est un temps pour aller prendre un bol d’air à la campagne, partir en forêt ou faire une escapade en bord de mer, surtout que c’est les vacances scolaires. Le dispositif policier est relativement souple. Des unités des forces de l’ordre sont massées en haut de la rue Victor Hugo. Mais point d’uniformes aux abords de la mosquée Errahma. Fait curieux : on n’entend pas le prêche de l’imam qui, habi- tuellement, est répercuté par haut-parleur. 13h40.

Dès la fin de la prière collective, un grondement sourd rugit : «Dawla madania, machi askaria !»

(Etat civil, non militaire). Des cordons de police coupent l’accès à la rue Mohamed Châbani, et, comme tous les vendredis, un barrage sécuritaire compact barre la route vers le haut de la rue Didouche Mourad. Les manifestants remontent la rue Victor Hugo avant de bifurquer à droite, en direction de la place Audin et la Grande-Poste en scandant les chants et slogans habituels ; des chants anti-Tebboune et contre les «moukhaba- rate», la police politique. On pouvait entendre aussi des voix s’écrier : «Echaâb yourid isqat ennidham !» (Le peuple veut la chute du régime).

Un emblème amazigh est agité. Des jeunes crient en hissant le portrait du détenu d’opinion Sami Dernouni : «Sami Dernouni, yahagrou ezawali, moukhabarate irhabia !» (Sami Dernouni, ils op- pressent les pauvres, services de renseignement terroristes). Un carré se démarque d’emblée en scandant avec énergie : «Djazair horra dimocra- tia !» (Algérie libre et démocratique). Ce carré, ouvertement progressiste, déploie une banderole reprenant ce même slogan : «Algérie libre et dé- mocratique». Le même mot d’ordre est répercuté sur plusieurs pancartes. Toujours dans ce carré progressiste, plusieurs pancartes étaient bran- dies, assorties de messages ciblés : «Pour un Etat de droit et de justice», « Pour une Algérie libre et plurielle», «Union, justice, liberté», «Presse libre, justice indépendante», «Révolution pour la liberté et la dignité», «Ni peur ni crainte, la rue appartient au peuple», «Liberté aux détenus d’opinion», «Dissolution de la police poli- tique»... Nous étions en train de prendre en photo ces pancartes pour les besoins de notre reportage, lorsqu’un jeune homme nous a interpellé sur un ton de reproche en nous disant : «Vous ne faites que les photos des féministes ? Il y a aussi les autres, devant.» Que notre ami se rassure : nous notons scrupuleusement toutes les pancartes.

Voilà d’ailleurs ce que quelques-unes relevées auprès d’autres groupes de marcheurs, disaient :

«Non au pouvoir militaire», «La force des idées est plus forte que l’idée de la force», «L’Algérie n’est pas à vendre, ni au nom de la religion, ni au nom de l’OTAN», «Le peuple s’est libéré, c’est lui qui décide», «Non à la torture». Dans le lot, il y avait ce panneau hissé par un vieux monsieur:

«La mafia est toujours présente dans les daïras et les communes. Que Dieu protège notre pays et nos enfants». A noter également cette banderole :

«Le hirak demande la souveraineté populaire et l’édification d’un Etat basé sur des institutions avec une ingénierie politique éclairée».

«C’EST UN NON-ÉVÉNEMENT POUR MOI»

On s’attendait à ce que l’un des thèmes qui allaient ressortir dans les manifs soit le sujet des «législatives» après l’annonce faite jeudi, fixant la date de la tenue d’élections législatives anticipées au 12 juin 2021. Mais le hirak, grosso modo, a traité cela comme un non-événement à en juger par le peu de cas fait de cette annonce, que ce soit sur les pancartes ou dans l’oralité vibrante des manifs.

Un confrère croisé sur la rue Didouche relevait justement la même chose, et quelques secondes plus tard, à hauteur de la BNA, une voix s’éle- vait, bientôt suivie par d’autres voix, soufflant:

«Makache intikhabate maâ el issabate !» (Pas d’élections avec les gangs). On a ainsi ressorti pour l’occasion le slogan-phare des actions de

protestation contre la présidentielle du 12/12. A la place Audin, des groupes répétaient : «Ulac el vote ulac !» (en kabyle : Pas de vote). Un citoyen arbore cette pancarte : «Il n’y aura pas d’élection sans Etat de droit. Justice indépendante ; sup- primer l’article 2 de la Constitution ; égalité des chances ; liberté de conscience ; liberté de culte.

C’est l’Algérie de demain». Un manifestant dans la quarantaine écrit : «Vous comptez encore nous berner avec vos élections ?» Interrogé, ce dernier explique : «Le vote, c’est une diversion pour détourner le peuple du cœur du problème.

Ils nous traitent comme des enfants qui s’agitent, et à qui on concède une friandise pour les calmer.

Moi je suis pour une période de transition. Nous avons des hommes politiques de valeur pour la conduire. Ce vote n’est qu’une supercherie de plus.» Le thème des élections revenait également sur les pancartes d’un groupe d’étudiants en provenance du 1er Mai. L’un d’eux déroule ces mots d’ordre : «Notre objectif : une transition démocratique souple qui garantisse la continuité de l’Etat pour aller vers un Etat de l’égalité et des libertés, un Etat fort qui assure une vie digne à tous ses citoyens.» Une étudiante proclame pour sa part : «L’agenda électoral ne règle pas la crise politique ; étudiants conscients». Une autre manifestante brandit ce message : «L’Algé- rie ancienne : dialogue ; l’Algérie nouvelle : négociation. Il n’y a ni dialogue ni négociation

avec un régime dont le seul souci est d’aller aux législatives. Le hirak n’est pas concerné par les législatives.»

Contrairement aux deux précédents vendredis, le cortège qui prenait son départ de la rue Victor Hugo était clairsemé, de même que celui en provenance de Belouizdad. En arrivant à hauteur de la Fac centrale et sur la rue Khettabi qui mène droit vers la Grande Poste, il n’y avait que la police et à peine quelques grappes de hirakistes.

Il était pourtant 14h passée. Nous descendons la rue Sergent Addoun pour gagner la rue Asselah Hocine et rejoindre le cortège en provenance de Bab El Oued. Et là, c’était carrément un autre hirak qui commençait. C’était spectaculaire, ces vagues formées de dizaines de milliers de manifestants qui déferlaient de Bab El Oued, de La Casbah, de la place des Martyrs… Voilà qui relançait complètement ce 59e vendredi. La foule arbore des portraits de Nezzar, du général Toufik, en ajoutant la mention «Criminel». Les slogans, rageurs pourfendaient à l’unisson les «moukha- barate», l’ex-DRS, aux cris de : «Moukhabarate irhabia, tasqot el mafia el askaria» (Services terroristes, à bas la mafia militaire).

Concentrée derrière le bâtiment de l’Assemblée nationale, la foule crie à tue-tête : «Klitou lebled ya esseraquine» (Vous avez pillé le pays bande de voleurs). Une dame défile avec cette pan- carte : «Ni dialogue, ni concertation, le peuple est source de la décision.» Un autre citoyen relève : «Le peuple s’est soulevé à cause de la hogra, de l’injustice et de la marginalisation contre une bande qui ne craint pas Dieu. Non aux querelles idéologiques.» Sur plusieurs écriteaux, ce serment : «La révolution continue». Un jeune réaffirme le caractère résolument pacifique du mouvement en écrivant : «Le hirak, son approche est révolutionnaire et sa conduite est pacifique.»

Le cortège, transfiguré, scande un nouveau chant qui fait fureur : «Dites à Toufik comme le DRS est bon. Le peuple n’oublie pas dix ans de bou- cheries. Dites-leur qui a tué Matoub, qui a tué Hachani…»

En termes d’animation, le cortège de Bab El Oued est définitivement le roi de la rue. «Nor- mal, ces jeunes ont tous fait l’école des stades, c’était notre seul espace d’expression politique», souligne Abdenour, étudiant. Un homme dans la soixantaine fulmine à propos des législatives annoncées : «Il n’y aura pas de vote jusqu’à ce qu’ils partent tous. On va droit dans le mur. Ce scrutin ne va absolument rien régler. Pour moi, c’est un non-événement. On n’a pas besoin de leur vote !»

Mustapha Benfodil

DES MILLIERS DE PERSONNES ONT MARCHÉ HIER DANS PLUSIEURS VILLES DU PAYS

Le hirak face à de nouveaux défis

l

Alger, même si la marche n’a pas eu à souffrir de la répression comme dans d’autres villes, ce 59e vendredi du hirak a eu un peu de mal à prendre au cœur de la capitale. Les cortèges étaient quelque peu clairsemés avant de voir déferler les vagues spectaculaires en provenance de Bab El Oued et de La Casbah…

l

Les hirakistes ont clairement exprimé leur rejet des législatives anticipées annoncée pour le 12 juin prochain.

Les manifestants demandent la mise en place d’un Etat de droit PHO

TO : SAMI K.

(4)

L ’ A C T U A L I T É

L

a nouvelle loi organique relative au régime électoral a été publiée, hier, au Journal officiel. Promulgué par ordonnance, le document a connu quelques changements par rapport à l’avant-projet remis aux partis politique pour «enrichissement». A cet effet, la présidence de la République a finale- ment cédé face à la demande de plu- sieurs formations politiques de surseoir à l’application de l’article 202, relatif aux conditions devant être remplies pour présenter des listes, à savoir avoir obtenu 4% des suffrages lors des élec- tions législatives précédentes, avoir au moins dix élus dans la circonscription concernée ou 250 signatures d’électeurs de la circonscription électorale concer- née pour chaque siège à pourvoir. Si l’article en question est toujours main- tenu dans le texte, le législateur a prévu dans les dispositions transitoires (article 316) une exception pour l’élection législative du 12 juin. «A titre transi- toire et uniquement pour les élections anticipées de l’Assemblée populaire nationale qui suivent la promulgation de la présente ordonnance portant loi orga- nique, les conditions prévues à l’article 202, tirets 1er, 2 et 3 relatives au taux de 4% des suffrages dans la circonscription électorale lors des dernières élections législatives, du parrainage de dix élus ou du nombre des signatures exigées sont

suspendues (…)», stipule cette article.

Ainsi, «pour les listes des candidats présentées au titre d’un parti politique, elles doivent être appuyées par au moins 25 000 signatures individuelles d’élec- teurs inscrits sur les listes électorales.

Ces signatures doivent être recueillies à travers, au moins, 23 wilayas, dont le nombre de signatures exigées pour chacune des wilayas ne saurait être inférieur à 300». Pour les indépendants,

«chaque liste doit être appuyée pour chaque siège à pourvoir par, au moins, 100 signatures des électeurs de la cir- conscription électorale». Donc, même les partis ayant une présence importante dans les assemblées élues devront col- lecter ces signatures d’électeurs.

C’est la même chose pour ce qui est des élections locales. L’article 318 stipule qu’«à titre transitoire et uniquement pour les élections anticipées des assem- blées populaires communales et de wilayas qui suivent la promulgation de la présente ordonnance portant loi organique, les conditions exigées aux tirets 1er, 2 et 3 de l’article 178 relatives au taux de 4% des suffrages dans la circonscription électorale lors des der- nières élections, du parrainage de dix élus des assemblées populaires locales de la wilaya concernées ou du nombre des signatures exigées, sont suspen- dues (…)». «La liste des candidats

présentée sous le parrainage d’un parti politique ou à titre indépendant doit être appuyée par, au moins, 35 signat- tures d’électeurs de la circonscription électorale concernée pour chaque siège à pourvoir», ajoute-t-on encore. D’ail- leurs, à ce propos, si la Constitution ne prévoit pas d’élections anticipées pour les locales, comme c’est le cas pour les législatives, le législateur a mis une dis- position transitoire dans cette nouvelle loi qui stipule, dans son article 315, qu’«il peut être procédé à des élections anticipées des assemblées populaires communales et de wilaya en cours de mandat au moment de la publication de la présente loi organique dans les trois mois qui suivent la convocation du corps électoral par le président de la République».

SURSEOIR À L’EXIGENCE DE PARITÉ POUR LES PROCHAINES LÉGISLATIVES

A titre transitoire aussi, la condition de parité (homme-femme) dans les listes n’est pas appliquée pour ce qui est des élections législatives du 12 juin. «A titre transitoire et uniquement pour les élections de l’Assemblée populaire nationale qui suivent la promulgation de la présente ordonnance portant loi orga- nique, les listes des candidats présentées au titre d’un parti politique et celles

des indépendants dans les circonscrip- tions électorales qui n’ont pu réunir la condition de parité requise prévue à l’article 191 de la présente loi orga- nique, peuvent solliciter de l’Autorité indépendante à l’effet de déroger à la disposition relative à la condition de la parité. Dans ce cas, l’Autorité indépen- dante valide ces listes et prononce leur recevabilité», stipule l’article 317. En dernier lieu, il est utile de signaler que parmi les quelques autres changements apportés dans ce texte, par rapport à la mouture remise aux partis politiques, il y a l’article relatif au président de l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE). Si dans la mouture, il était question que celui-ci soit élu par ses pairs (au nombre de 20 et désignés par le président de la République), dans le texte publié au Journal officiel, c’est le chef de l’Etat qui le nomme (article 27). En dernier lieu, le législateur a également revu certains articles qui concernent les jeunes. Ainsi, les listes doivent obligatoirement être compo- sées, de moitié, de candidats âgés de 40 ans et moins. Dans l’avant-projet, il était question d’un tiers des moins de 35 ans.

En somme, les dispositions transitoires inscrites dans la nouvelle loi électorale sont censées encourager l’implication des jeunes, mais surtout des listes indé- pendantes. Abdelghani Aïchoun

LA NOUVELLE LOI ÉLECTORALE PUBLIÉE AU JOURNAL OFFICIEL

L’application de la condition des «4%» suspendue

PRÉSIDENCE

TEBBOUNE POURSUIT SES CONSULTATIONS

Le président Tebboune poursuit ses consultations politiques en prévision des élections législatives anticipées, prévues le 12 juin prochain, alors que le pays est confronté à une grave crise politique et économique, aggravée par la crise sanitaire.

Le chef de l’Etat a reçu, avant- hier, au siège de la présidence de la République, les chefs de trois partis politiques, a annoncé un communiqué de la Présidence. Il s’agit de Belkacem Sahli, secrétaire général de l’Alliance nationale républicaine (ANR) ; Fatima Zohra Zerouati, présidente de Tajamoue Amal El Djazair, et Abou El Fadhl Baadji, secrétaire général du Front de libération nationale (FLN).

Honnis par le hirak, ces partis sont très impopulaires en raison de leur proximité avec l’ex-président Abdelaziz Bouteflika et son clan.

A l’issue de sa rencontre, Abou El Fadhl Baadji a déclaré que

«toutes les garanties» étaient réunies pour la réussite des élections législatives prévues le 12 juin prochain, suite à la convocation par le président de la République du corps électoral.

Pour sa part, Belkacem Sahli a salué l’approche consultative avec les formations politiques, réaffirmant la disposition de son parti «à accompagner la démarche de réforme initiée par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune».

De con côté, Fatima-Zohra Zerouati a affirmé que sa rencontre avec le président de la République a été «riche et approfondie» sur tous les questions.

Ces consultations politiques sont intervenues dans un contexte de crispation du régime suite à la reprise des manifestations du hirak, après une année de pause pour cause de pandémie. Des dizaines de manifestants ont été interpellés puis relâchés par la police lors des marches du hirak, organisées à travers de nombreuses wilayas du pays malgré l’interdiction des rassemblements et une impressionnante présence policière.

Le Haut-Commissariat aux droits de l’homme des Nations unies a demandé, vendredi dernier, aux autorités algériennes de mettre immédiatement fin aux violences contre des manifestants pacifiques et d’arrêter les détentions arbitraires.

Au total 59 détenus d’opinion ont été libérés depuis l’annonce de la grâce accordée par le président Abdelmadjid Tebboune, le 18 février, a souligné le ministère de la Justice. Avant ces libérations, quelque 70 personnes étaient détenues en lien avec le hirak et les libertés individuelles, selon les chiffres du CNLD.

H. L.

ÉLECTIONS LÉGISLATIVES ANTICIPÉES

Le corps électoral convoqué pour le 12 juin

L

es élections législatives anticipées auront lieu le 12 juin prochain. «En vertu des dispositions de l’article 151, alinéa 02, de la Constitution, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a signé aujourd’hui 27 Rajab 1442, correspondant au 11 mars 2021, le décret présidentiel 96-01 relatif à la convocation du corps électoral en vue des élections législatives, dont la date est fixée au samedi 12 juin 2021», a indiqué un communiqué de la présidence de la République, répercuté jeudi par l’agence officielle APS.

Ainsi donc, le président Abdelmadjid Tebboune a convoqué le corps électoral le même jour où il a pro- mulgué la loi portant le nouveau régime électoral. Une loi qui est passée par ordonnance suite à la dissolution, le 1er mars, de l’Assemblée populaire nationale (APN).

Hasard de calendrier ou choix politique étudié, les prochaines législatives se tiendront à la même date que les élections locales du 12 juin 1990, qui se sont soldées par la victoire des islamistes. Il faut cependant souligner que le scrutin du mois de juin prochain ne concernera pas les locales, mais uniquement, et pour la première fois depuis 1997, les législatives. En effet, au cours de ces 24 dernières années, les élections législatives et locales étaient couplées. Une tradition électorale qui vient d’être rompue sous l’étendard de l’Algérie nouvelle. La limitation des élections de juin prochain au seul renouvellement des membres de la Chambre basse du Parlement n’est pas, selon certains juristes, un choix mais plutôt une contrainte juridique.

Le chef de l’Etat avait fait part, lors d’un entretien accordé le 1er mars à des responsables de médias natio- naux, de sa volonté d’organiser des élections anticipées pour toutes les assemblées élues (APC, APW, APN).

ASSEMBLÉES ÉLUES REPRÉSENTATIVES

Le Président avait justifié ces élections anticipées par l’impératif de doter le pays d’assemblées élues repré- sentatives du peuple. C’est d’ailleurs l’argumentaire principal des partisans de ces élections, qui considé- raient que les assemblées élues, aussi bien au niveau

national que local, étaient issues de processus électo- raux entachés de fraude et dominés par l’argent sale.

Mais, contrairement à la dissolution de l’APN prévue par la Constitution, rien ne confère explicitement le pouvoir au chef de l’Etat de dissoudre les APC et les APW pour tenir des élections anticipées. Comme aussi rien ne lui interdit de tenir des élections locales antici- pées s’il y a nécessité politique ou demande populaire.

Il n’est donc pas totalement écarté la tenue de locales anticipées dans les prochains mois.

Cela surtout que l’argumentaire de l’Autorité natio- nale indépendante des élections (ANIE), dirigée par Mohamed Charfi, quant à la non-organisation d’un double scrutin le 12 juin prochain est lié à la logistique.

Les prochaines législatives seront-elles différentes des précédents processus électoraux ? La fraude électorale, que dénonçait l’opposition depuis belle lurette, hante encore les esprits. L’Exécutif promet une totale trans- parence, mettant en avant les «bienfaits» de la nouvelle loi organique portant régime électoral qui «consacre la démocratie, l’alternance au pouvoir et la moralisation de la vie politique». Une loi qui a été critiquée par des

partis de l’opposition, selon lesquels il ne suffit pas d’une loi pour garantir la transparence d’un processus électoral.

Le retour sur la scène politique de partis honnis par les nombreux Algériens, qui sortaient massivement depuis le 22 février 2019 pour barrer la route au 5e mandat de Bouteflika et exiger l’instauration d’un système démocratique, fait planer le doute sur le scrutin du 12 juin prochain.

Des partis, ayant ardemment soutenu le 5e mandat, à l’instar du FLN, TAJ, El Bina et ANR, défendent bec et ongles ces élections, tandis que des formations de l’opposition, à l’image du RCD et du PT, les rejettent, réclamant un processus constituant.

Les Algériens, qui ont repris les marches hebdoma- daires, continuent d’exprimer leur mécontentement quant à l’agenda politique mis en œuvre. Dans un tel contexte politique, la participation demeure le princi- pal enjeu de ces législatives anticipées. Il s’agit pour le régime en place de réunir les conditions qui vont lui permettre de mettre fin à ce mauvais cycle de forte abstention et d’asseoir sa légitimité. M. A. O.

l Le président Tebboune a signé, jeudi dernier, le décret portant convocation du corps électoral l C’est la première fois, depuis 1997, que les élections législatives et locales sont découplées.

Comme les précédentes élections, l’enjeu de la participation sera crucial pour les prochaines législatives PHO

TO : H. LYÈS

(5)

El Watan - Samedi 13 mars 2021 - 5

L ’ A C T U A L I T É

I

l a fallu attendre jusqu’à presque 21h mer- credi dernier, pour que le tribunal Fillaou- cène d’Oran (cité Djamel) rende son verdict concernant l’affaire Boudour-Tounsi, accusés respectivement «d’outrage à corps constitué»,

«diffamation et début de menace» et «compli- cité de chantage».

Si le procureur a requis la peine de 6 mois de prison ferme assortie d’une amende de 50 000 DA pour les deux, le verdict rendu plus tard dans la soirée a été plus clément, étant entendu que Saïd Boudour s’en est sorti avec une peine de 2 mois de prison avec sursis et 20 000 DA d’amende avec sursis, tandis que Nourredine Tounsi a été relaxé.

Il est à noter que la condamnation au sursis pour Saïd Boudour n’a concerné que le grief d’«outrage à corps constitué».

S’il a pu, plus tard dans la soirée, quitter la pri- son d’Oran, Nourredine Tounsi, en mandat de

dépôt pour une autre affaire, n’a pu rejoindre les siens. Ce dernier, d’ailleurs, lors de sa prise

de parole en visioconférence, avait déclaré au juge et à l’assistance présente dans le tribunal être menacé même à l’intérieur de la prison

pour avoir fait éclater, en mai 2018, l’affaire des 700 kg de cocaïne au port d’Oran, et avait demandé la protection de la justice, notam- ment pour sa famille.

Au total, c’est un collectif de 32 avocats, dont une vingtaine venue de wilayas différentes (notamment Tizi Ouzou, Alger, Tlemcen, Bé- jaïa, Témouchent et Mostaganem), qui a pris la défense du lanceur d’alerte et du journaliste et militant des droits de l’homme.

A l’extérieur du tribunal, des dizaines de hira- kistes s’étaient rassemblés, mercredi matin, devant l’abri du tramway en signe de solidari- té, devant un dispositif policier important mais néanmoins discret. A l’annonce du verdict, les manifestants ont crié en chœur : «Les avocats bravo 3likoum wel Djazaïr teftakhar bikoum»

(Les avocats, bravo à vous, l’Algérie est fière

de vous). Akram El Kébir

TRIBUNAL D’ORAN

2 mois de prison avec sursis pour Saïd Boudour, relaxe pour Nourredine Tounsi

PANDÉMIE DE COVID-19

De nouvelles souches mutantes se propagent

V

ingt nouveaux cas de mutation du virus SARS-CoV-2 ont été enregistrées en l’espace d’une semaine. Il s’agit de 7 nouveaux cas du variant britannique et 13 du va- riant nigérian, selon un communiqué de l’Institut Pasteur d’Algérie (IPA) publié jeudi. Un nombre qui s’ajoute aux huit autres souches mutantes du variant britannique détectées le 25 février dernier par la même source posté sur sa page Facebook. Ces détections s’inscrivent, selon l’IPA,

«dans la continuité des activités de séquençage des virus SARS-CoV-2 mises en place par l’Institut Pasteur d’Algérie, dans le contexte de sur- veillance des variants circulant ac- tuellement dans le monde». Les sept nouvelles souches mutantes (variant britannique) ont été détectées chez 5 personnes de la wilaya d’Alger, 3 sont de la même famille et ont été en contact avec l’un des cas détectés la semaine dernière, et 2 autres cas de la wilaya de Blida, a précisé la même source.

Concernant les 13 cas confirmés du variant nigérian, il s’agit, selon l’Institut Pasteur d’Algérie, de 3 per- sonnes de la wilaya d’Alger – dont 2 cas sont de la même famille –, 1 cas de la wilaya de Souk Ahras, 6 de la wilaya de Tébessa, 1 de la wilaya de Ouargla (Hassi Messaoud) et 2 cas de la wilaya d’In Salah.

L’IPA a rappelé que le respect des mesures de distanciation sociale et le port du masque de protection dans le cadre du protocole sanitaire sont les meilleurs garants pour stopper la propagation du virus Covid-19 et l’émergence de nouveaux cas. L’ap- parition de nouveaux cas de souches mutantes, dans les prochains jours, n’est pas à écarter puisque l’activité de séquençage et de surveillance se poursuit au niveau de l’IPA, que ce soit sur les cas contacts de ceux qui viennent d’être confirmés ou autres cas suspects. Ce qui permettra

d’identifier la présence des variants à travers le pays et avoir une carto- graphie des contaminations avec ces nouveaux variants. Une approche qui doit être suivie et accompa- gnée d’une véritable stratégie de dépistage, en l’occurrence le renfor- cement des enquêtes épidémiolo- giques. L’apparition de ces nouvelles souches inquiète de plus en plus les spécialistes de part le caractère plus contagieux de ces mutants et leur

résistance au vaccin. Ils multiplient les appels à plus de prudence et à la vigilance. Une inquiétude affichée également au vu du ralentissement de la campagne de vaccination contre la Covid-19.

Le Dr Mohamed Yousfi, chef de service des maladies infectieuses à l’hôpital de Boufarik et président de la Société algérienne d’infectiolo- gie, estime que les pouvoirs publics doivent communiquer davantage à

propos de l’évolution de la pandé- mie, notamment sur l’apparition des variants. «Il s’agit d’une pandémie mondiale. Il faut intensifier la com- munication et ne rien cacher si l’on veut réellement lutter contre elle et gagner la confiance de la popula- tion», a-t-il souligné. Et d’exiger plus d’informations et de transparence à l’égard des personnels de santé qui

«font face quotidiennement à des malades et qui à leur tour doivent informer les citoyens et faire passer le message pour une meilleure sensi- bilisation, notamment pour le respect des mesures barrières». Et d’insister sur une meilleure transparence quant au déroulement de la campagne de vaccination et sur l’acquisition des quantités de doses de vaccins et leur mise à la disposition de la population avec un calendrier précis. Il appelle à l’intensification de cette opération, tout en précisant : «Cette vaccination doit être accompagnée du respect des mesures barrières, les mêmes obser- vées que pour l’ancienne souche pour se protéger du virus, d’autant que le taux de vaccination est tou- jours faible pour atteindre une immu- nité collective.» Pour l’infectiologue, l’apparition de ces variants «ne signi- fie pas que l’épidémie va reprendre, mais les mesures barrières doivent être maintenues car nous ignorons encore les données sur l’efficacité du vaccin contre ces variants, notam- ment le nigérian», et de signaler que plusieurs wilayas sont touchées.

Détecté dans 10 pays à travers le monde, le variant nigérian très conta- gieux a été à l’origine d’une deu- xième vague au Nigeria en février dernier. Selon les spécialistes, il s’agit d’un mutant qui ressemble au variant anglais et qui aurait les mêmes caractéristiques que les autres mutations, à savoir plus contagieux et résistant au vaccin.

Djamila Kourta

l L’apparition de nouveaux cas de souches mutantes, dans les prochains jours, n’est pas à écarter puisque l‘activité de séquençage et de surveillance se poursuit au niveau de l’IPA.

Les nouveaux variants du coronavirus commencent à se propager

Saïd Boudour Nourredine Tounsi

TÉBESSA : SIX CAS DU VARIANT NIGÉRIAN DÉTECTÉS

Six cas du variant nigérian du virus SARS-CoV-2 ont été détectés jeudi à Tébessa, nous a déclaré Saïd Belaïd, directeur de la santé et de la population de wilaya (DSP). Ce variant a été détecté sur 6 patients demeurant dans différentes régions de la wilaya, lors d’analyses menées sur une vingtaine de prélèvements par l’Institut Pasteur. Le DSP a expliqué, dans le même communiqué diffusé sur les ondes de la radio locale, que les personnes contaminées sont actuellement hospitalisées au centre de référence à Bekkaria, et l’enquête épidémiologique suit toujours son cours. «Nous ne sommes pas arrivés jusqu’à maintenant à déterminer l’origine ou la personne qui a ramené le virus à Tébessa, par conséquent, nous avons déterminé les cas contacts des personnes contaminées par cette mutation. Sachant que deux personnes atteintes par cette souche nigériane ont été déjà hospitalisées auparavant à cause de la Covid-19», a ajouté

le DSP. Lakehal Samir

SUSPENSION DU VACCIN D’ASTRAZENECA

Aucune recommandation en Algérie

L’Algérie ne compte pas suspendre la vaccination avec le vaccin d’AstraZeneca après la suspension de son utilisation par mesure de précaution dans plusieurs pays européens. Aucune recommandation ni instruction officielle n’a émané du conseil scientifique de suivi de l’évolution de la pandémie ni de l’Agence nationale des produits pharmaceutiques(ANPP). «Très peu d’effets secondaires ont été rapportés suite à l’utilisation de ce vaccin dans notre pays», nous confie un membre du conseil scientifique, qui estime que «la suspension de ce vaccin dans certains pays européens aurait concerné un lot bien précis».

L’Autriche a cessé d’administrer un lot de ces vaccins après le décès d’une infirmière de 49 ans suite à de «graves troubles de la coagulation» quelques jours après avoir été vaccinée, a rapporté l’AFP. A noter que l’Agence européenne des médicaments a recommandé, hier, l’ajout d’allergies sévères dans la liste des effets

secondaires possibles de ce vaccin, après l’identification de liens probables avec des réactions de ce type au Royaume-Uni.

Le Danemark, l’Islande, la Norvège et la Bulgarie ont décidé de suspendre son utilisation prévue hier par crainte d’effets secondaires sévères, telle que la formation de caillots de sang.

Par ailleurs, L’OMS a déclaré hier qu’il

«n’y a pas de raison de ne pas utiliser» le vaccin contre la Covid d’AstraZeneca.

«Oui, nous devrions continuer à utiliser le vaccin d’AstraZeneca», «il n’y a pas de raison de ne pas l’utiliser», a déclaré Margaret Harris, une porte-parole de l’Organisation mondiale de la santé au cours d’un point de presse de l’ONU à Genève

Ce vaccin est le seul homologué par l’OMS avec celui de Pfizer/BioNTech, qui repose sur une autre technique. Djamila K.

(6)

L

a crise sanitaire due à la pandémie de Covid-19 a fortement impacté l’emploi. C’est le résultat d’une étude réalisée conjointement par la Chambre algérienne de commerce et d’industrie (CACI) et l’entreprise Em- ploitic, sur les perspectives d’emploi en Algérie durant le premier semestre 2021.

Rendue publique lors d’une confé- rence animée par le ministre du Com- merce, Kamel Rezig, l’étude, qui a été lancée à la fin 2020, a porté sur plus de 700 entreprises participantes. 64%

d’entres elles ont déclaré que leurs recrutements ont été impactés par la pandémie de Covid-19, alors que 36%

des entreprises ont continué à recruter malgré la crise. «A part les premiers mois de confinement strict, le secteur de l’industrie a mieux résisté, 52%

des entreprises sondées ont annulé, gelé ou décalé leurs recrutements», selon l’étude. Les entreprises du sec- teur du commerce, distribution et le secteur informatique maintiennent leurs recrutements, respectivement à seulement 39% et 33%, alors que plus de 38% des entreprises prévoient une augmentation de leurs effectifs pour 2021, indique la même source citée par l’APS.

La directrice générale de la CACI, Ouahiba Behloul, a souligné, avant- hier lors de la présentation de la l’étude en question, que les conclu-

sions «offrent une large vision sur les prévisions des entreprises en termes de recrutement à travers le territoire national et dans les différents secteurs d’activités pour l’année 2021».

ÉTUDE PÉRIODIQUE

Annonçant qu’une deuxième étude est en cours de réalisation, la responsable a mis l’accent sur le rapprochement du monde du travail avec l’univer- sité et des centres de formation afin de booster l’employabilité et accélérer les recrutements en Algérie.

De son côté, le directeur général d’Em- ploitic, Louai Djaffer, a fait savoir que le premier volet de cette étude, qui se

veut périodique, a été consacré à une rétrospective de l’année 2020. «Le manque de visibilité et l’impossibi- lité de se projeter ont marqué l’année écoulée et marqueront une partie de l’année en cours», explique-t-il. Louai Djaffer a noté que 26% des entreprises répondantes ayant été impactées par la crise sanitaire ont décalé leurs recrutements, 24% ont, quant à elles, gelé leurs recrutements alors que 14% les ont carrément annulés. Selon lui, «même si la plupart des secteurs se disent grandement impactés par la crise, trois secteurs d’activités se distinguent par leur volonté de crois- sance». Le directeur général d’Em-

ploitic a précisé que dans le secteur de l’industrie 45% des entreprises sont en faveur d’une croissance de leurs effec- tifs, suivi par la distribution avec 40%

de sociétés qui prévoient de recruter en 2021 et des services (32%).

Concernant les entreprises les plus touchées par la crise sanitaire, le res- ponsable a indiqué que le secteur des services a été le plus impacté avec 74% des sociétés sondées qui ont «gelé ou annulé» leurs recrutements, suivi du secteur du bâtiment avec 70% et celui de l’industrie avec 52% de gel ou d’annulation de recrutements.

Par contre, le commerce a été le sec- teur le moins impacté par la crise, a

affirmé, pour sa part, le ministre du Commerce, Kamel Rezig. Sur les pers- pectives d’emploi en Algérie durant le premier semestre 2021, le ministre a souligné que «le secteur du commerce a été le premier secteur créateur d’emplois malgré la crise sanitaire».

A cette occasion, Kamel Rezig, qui est revenu sur les priorités de son départe- ment, a mis l’accent sur l’importance de rapprocher l’administration des ci- toyens en leur facilitant les démarches pour qu’ils accèdent facilement à la création de leurs entreprises. Parmi ces procédures, il a cité la plateforme numérique mise en place pour la créa- tion du registre du commerce en ligne dédié aux jeunes entrepreneurs. Plus de 3000 personnes, a-t-il dit, ont obte- nu leurs registres du commerce mobile depuis le début mars. Rappelant que ses services travaillent pour réduire le nombre de documents administratifs à fournir pour la création d’entreprises et faciliter d’avantage l’obtention du registre du commerce, le ministre du Commerce a soutenu que «désormais, il suffit juste d’une carte nationale et d’un contrat de location pour avoir un registre du commerce». Selon lui, le coût du registre commercial électro- nique est inférieur de 20% à celui du registre classique. Meziane Ali

L

es cours du Sahara Blend, le brut de référence algérien, ont augmenté de 7,30 dollars en février dernier, soit une hausse de 13,3% par rapport à janvier 2021, soutenus no- tamment par l’optimisme quant à la reprise de la demande mondiale et l’engagement ferme des pays de l’OPEP+ à mener la politique de limitation de la production pétrolière afin de rééquilibrer le marché. Selon les chiffres de l’Orga- nisation des pays exportateurs de pétrole, publiés dans son rapport mensuel avant-hier, et repris par l’APS, «les cours du brut algérien ont atteint 62,38 dollars le baril en février 2021, contre 55,08 dollars en janvier dernier».

Cette hausse place le Sahara Blend en 3e position parmi les bruts les plus chers du panier de l’OPEP au mois de février, après l’angolais Girassol (62,99 dollars/baril) et le guinéen équatorial Zafiro (62,46 dollars/baril). Le prix du pétrole algérien est établi en fonction des cours du Brent, brut de référence de la mer du Nord, coté sur le marché de Londres avec une prime additionnelle pour ses qualités physico- chimiques appréciées par les raffineurs.

Cette progression intervient dans un contexte d’une hausse générale des prix du brut, soutenus notamment par «des hypothèses optimistes sur le resserrement des fondamen- taux de l’offre et de la demande, et renforcés par la crise énergétique liée aux conditions météorologiques aux Etats- Unis, qui a provoqué une forte baisse de la production pé- trolière», explique le rapport. «L’anticipation d’un retour rapide à la normalité antérieure à la Covid-19, l’amélio- ration de la situation de la pandémie de coronavirus dans certains pays ainsi que la baisse des cas d’infection dans les principales économies et des signes encourageants de progrès dans le déploiement de la vaccination ont fourni un soutien supplémentaire», analyse le rapport.

L’OPEP cite, en outre, le temps froid dans l’hémisphère nord, qui a soulevé la perspective d’une demande accrue de mazout, tandis que les prix de l’électricité et du gaz ont grimpé à des niveaux extrêmement élevés dans certaines régions des Etats-Unis. L’Organisation affirme aussi que

«les acteurs du marché étaient également convaincus du

ferme engagement en faveur des ajustements de production des pays membres et non membres de l’OPEP participant à la déclaration de coopération (DoC), et de la décision unilatérale de l’Arabie Saoudite d’ajuster volontairement sa production à une baisse de 1 mb/j en février et mars», notant que le niveau de conformité global des pays concer- nés a été de 103% en janvier.

Par ailleurs, l’OPEP souligne que l’amélioration des prix a été soutenue par la forte baisse des stocks de pétrole brut aux Etats-Unis. «Tous ces facteurs positifs ont compensé un marché physique morose depuis janvier et l’évalua- tion prudente des principales agences de prévision sur la demande de pétrole pour cette année en raison des récents verrouillages renouvelés et de la propagation des variants de la Covid-19», note l’Organisation. Le rapport fait remarquer, dans ce contexte, que le panier de l’OPEP avait atteint en février son plus haut niveau depuis janvier 2020, en hausse de 6,67 dollars (+12,3%), pour s’établir à une moyenne de 61,05 dollars le baril.

Concernant la production algérienne, le rapport de l’OPEP indique qu’elle a atteint 878 000 barils par jour en février 2021 contre 874 000 barils en janvier dernier. Pour ce qui est de la demande mondiale de pétrole, l’OPEP prévoit une hausse cette année, estimant que celle-ci «devrait se redressait en 2021, augmentant de 5,9 millions de barils par jour (mbj), pour s’établir à 96,3 mbj». Cependant, «la croissance de la demande cette année ne sera pas en me- sure de compenser la chute enregistrée en 2020, alors que la mobilité devrait rester réduite tout au long de l’année en cours», observe l’Organisation. C’est dans ce contexte, que l’OPEP souligne que du fait que «les impacts des dévelop- pements liés à la Covid-19 restent incertains, la poursuite d’une politique mondiale responsable est l’affaire de tous les acteurs du marché, y compris les efforts entrepris par l’OPEP et les producteurs non membres de l’Organisation participant de la DoC, et continuera d’être cruciale au cours des prochains mois pour ramener les marchés à des

conditions plus stables». R. E.

É C O N O M I E

PHOTO : DR

IMPACT DE LA CRISE SANITAIRE SUR L’EMPLOI

Des centaines d’entreprises ont gelé ou annulé les recrutements

LES PRIX DU PÉTROLE FAVORISÉS PAR LA REPRISE DE LA DEMANDE

Les cours du Sahara Blend algérien en hausse de plus de 7 dollars en février

Les recrutements se font de plus en plus rares

FABRICATION DE TABLETTES ET DE LEURS ACCESSOIRES

L’Anade lance un appel à candidature

L’Agence nationale d’appui et de développement de l’entrepreneuriat (Anade) a lancé un appel à candidature au profit de porteurs d’idées ou d’entreprises activant dans le domaine de la fabrication de tablettes numériques et de leurs accessoires, a indiqué avant-hier à l’APS son conseiller chargé de la communication et de l’écoute sociale, Mbarek Guettache. Cet appel émis à travers un communiqué diffusé par l’Agence sur sa page Facebook répond à un besoin exprimé et qui vise à accompagner la numérisation des services en Algérie, a précisé la même source, soulignant qu’il a pour but de prospecter des entreprises qui veulent se lancer dans cette activité, en plus de proposer des marchés aux entreprises qui exercent déjà dans ce domaine. Les porteurs d’idées voulant créer des micro-entreprises dans le secteur de la fabrication de tablettes, de l’un de leurs composants ou même qui développent des logiciels et des applications seront ainsi pris en charge en matière d’accompagnement et seront orientés vers l’antenne géographiquement compétente de l’Agence pour concrétiser leur projet, a-t-elle ajouté. L’Anade proposera, en outre, aux entreprises qui activent déjà dans le domaine et qui rencontrent des problèmes, notamment pour trouver des marchés pour les produits qu’elles proposent, une mise en relation avec des organismes publics à la recherche de ces produits pour décrocher un éventuel marché, a souligné M. Guettache. Cet appel à candidature n’a pas de délai fixe et sa validité dépendra de la demande, a expliqué le cadre de l’Agence, incisant sur le fait que la priorité sera accordée aux micro-entreprises, vu que la stratégie de l’Anade vise à encourager la création d’entreprises adoptant une approche

économique, a conclu M. Guettache. R. E.

l L’étude, qui a été lancée à la fin 2020, a porté sur plus de 700 entreprises participantes l 64% d’entre elles ont déclaré que leurs recrutements ont été impactés par la pandémie de Covid-19, alors que 36% des entreprises ont continué à recruter malgré la crise.

Condoléances

Le directeur de la publication et l’ensemble du personnel d’El Watan, très peinés par le décès de la mère de leur ami et collègue

Amar Bouras

lui présentent leurs sincères condoléances et l’assurent, en cette pénible circonstance, de leur soutien et de leur profonde sympathie.

«A Dieu nous appartenons et à Lui nous retournerons.»

Références

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