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Juliette Dissel ( ) : la passion du théâtre occitan

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Academic year: 2022

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Revue des langues romanes 

Tome CXXV n°2 | 2021

Écritures de femmes occitanes et frioulanes (XIXe-XXIe siècle)

Juliette Dissel (1902-1962) : la passion du théâtre occitan

Joëlle Ginestet

Édition électronique

URL : https://journals.openedition.org/rlr/4475 DOI : 10.4000/rlr.4475

ISSN : 2391-114X Éditeur

Presses universitaires de la Méditerranée Édition imprimée

Date de publication : 1 décembre 2021 Pagination : 283-307

ISSN : 0223-3711 Référence électronique

Joëlle Ginestet, « Juliette Dissel (1902-1962) : la passion du théâtre occitan », Revue des langues romanes [En ligne], Tome CXXV n°2 | 2021, mis en ligne le 01 janvier 2022, consulté le 14 février 2022.

URL : http://journals.openedition.org/rlr/4475 ; DOI : https://doi.org/10.4000/rlr.4475

La Revue des langues romanes est mise à disposition selon les termes de la Licence Creative Commons Attribution - Pas d'Utilisation Commerciale - Pas de Modification 4.0 International.

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la passion du théâtre occitan

Aimée Juliette Marguerite Peine est née le 21 décembre 1902 à Issel, d’où son pseudonyme, Juliette Dissel, qu’elle a adopté vers 1930, quand sa vocation d’artiste s’est confirmée. Les détails biographiques qui suivent ont été en grande partie repérés dans des articles de l’abbé Salvat et des lettres que la jeune femme lui avait envoyées, dans les échanges épistolaires entre l’abbé et Pierre-Louis Berthaud 1, son mari d’un temps, et dans des documents concernant la vie théâtrale et radiophonique toulou- saines pendant la Seconde Guerre mondiale rassemblés par Ismaël Girard. Ces dossiers qui faisaient partie des archives du Collège d’Occitanie sont consultables au CIRDOC (Béziers) 2.

Issel est le village d’origine du potier musicien Jean-Paul Vidal (1807-1892). À sa naissance, le père de Juliette, Henri Peine, était un agriculteur de 22  ans qui habitait la métairie de Pistoulet avec son épouse Eugénie Louise Cabanis 3. La petite fille fait ses études à Castelnaudary où ses parents se sont installés pour y faire le commerce de grains. En  1939 (lorsque leur fille s’est mariée), les parents étaient domiciliés au 6  avenue Frédéric

1. Les travaux de Yan Lespoux autour de l’action du Médoquin Pierre-Louis Berthaud fournissent des éléments essentiels pour appréhender la complexité des courants de défense de la langue et de la culture occitanes pendant et au sortir de la seconde guerre mondiale.

2. Correspondance Salvat-Dissel: CP120(6). Correspondance Salvat-Berthaud: CP008.

Dossier Girard: AM223.

3. Acte de naissance, mairie d’Issel. Les Cabanis demeurant à Issel étaient une lignée de potiers (L’Auta 1947, 87).

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Mistral à Castelnaudary. Lors de ses études primaires et élémen- taires, elle a pris goût à la scène pour jouer quelques premiers rôles. Castelnaudary a alors une vie culturelle occitane très riche animée par l’abbé Salvat qui y enseigne et Prosper Estieu qui s’y est retiré, tous deux fondateurs des Grilhs del  Lauragués en  1924-25. Les fêtes sont nombreuses auxquelles participent le peintre Paul Sibra, le sculpteur Malacan, les poètes Xavier Rivière et Guilhèm de Nauroza, et, à l’occasion, Philadelphe de Gerde ou la marraine des Grilhs, Magali Déodat de Séverac…

Fig. 1 − Juliette Dissel

Photographie parue dans la brochure de la Félibrée de 1938.

Ne s’intéressant pas à l’enseignement, en  1928, la jeune fille décide d’aller à Barcelone. Dans ses lettres à l’abbé Salvat [CP120(6)], elle indique que, par rapport à sa langue occitane, elle trouve la langue catalane plus rude. Face au peu d’aide qu’elle reçoit pour se produire en scène, elle s’impatiente. Ses rencontres avec l’homme de théâtre Carles et son frère historien Ferran Soldevila, avec Pons y Pages ou Josèp Maria de Sagarra qui lui disent qu’ils écriront des rôles d’étrangères pour elle, ne semblent pas l’avoir particulièrement convaincue 4. En septembre 1928, on la retrouve à Toulouse où elle suit des cours

4. Dans une lettre du 23 juin 1951, comme Salvat doit aller à Barcelone, elle lui conseillera de rencontrer Josep Fonbernat, ancien directeur de la Chorale Déodat

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à la faculté des Lettres, notamment ceux de Joseph Anglade.

En 1929, en compagnie d’Armand Praviel, elle se rend enfin à la félibrée de Maillane donnée en l’honneur de Mistral. Cependant, elle n’a pas pu dire les vers prévus devant un ministre qui, selon elle, n’y aurait de toute façon rien compris et elle n’a pas non plus pu échanger avec le fils Aubanel ou d’autres participants.

Aussi elle dit avoir été offusquée par la bousculade et l’absence d’organisation du cortège et traite carrément la « digne veuve » de Mistral avec son « horrible chapeau de paille » d’idiote qui n’a pas non plus compris le génie de son mari [CP120(6), Lettre à l’abbé Salvat non datée]. Mais elle poursuit en confiant à son ami et mentor qu’elle va continuer avec son idée d’un théâtre occitan.

Le plus souvent, elle intervient alors à l’occasion de confé- rences données par Armand Praviel. Elle se rend ainsi à Paris où son contact est le Montpelliérain Jean-Charles Brun, fondateur de la Fédération régionaliste française 5. Des entrefilets de La Revue du Touring-Club de France donnent l’information de soirées félibréennes auxquelles participent Brun (conférence), mais aussi Germaine Martin-Foyssac (chant) qui est la fille du poète du Lauragais Xavier Rivière. Cette amie de Dissel sera présente à son enterrement. Ici et là, Dissel séduit par son talent de « diseuse » de poèmes, mais les auditions et les représentations se suivent sans grands résultats pour l’avenir de sa carrière artistique 6.

Elle épouse Pierre-Louis Berthaud le 23  janvier 1939 à Paris, dans le 19e  arrondissement 7. Il a alors 39  ans et se présente comme « journaliste parlementaire », né à Bordeaux et domicilié à Gaillac-en-Médoc. Elle a 37 ans et se définit comme « artiste dramatique ». Elle est alors domiciliée 80 rue Botzaris (Paris 19e).

Leurs témoins sont Mireille Andrieu, sans profession, croix de

de Séverac après le décès du compositeur à Toulouse jusqu’en 1925, qui est devenu secrétaire du président Macia (Esculies 2017, 34).

5. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages dont Littératures provin- ciales avec une esquisse de géographie littéraire de la France par M.  P.

de Beaurepaire-Froment (1907).

6. On peut sourire à l’évocation de la soirée avec les élèves du Sociétaire de la Comédie Française et Miss France 1932 qui a trouvé charmant le poème « S’èras » de Guilhèm de Nauroza… mais Miss France 1932, Lyne de Souza, était née à Nice [CP120(6), lettre du 11 avril 1932].

7. Acte de mariage  70 dans le registre 19M352 des mariages du 19e  arrondis- sement de Paris, année 1939.

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guerre et Bertrand Clauzel, ambassadeur de France, Grand-Croix de la Légion d’Honneur. Pendant la guerre, Berthaud réside à Vichy tandis que, pour que vive le Théâtre d’Oc 8, Dissel revient à Toulouse à l’automne 1940. Le divorce du couple est prononcé le 4 juillet 1944 alors que Berthaud se retrouve déporté à Dachau.

Dans sa biographie, l’abbé Salvat fait une brève allusion à sa propre déportation au cours de l’été 1944 ainsi qu’à une période de détention subie par Dissel, sans qu’on puisse en fixer la date et les motifs exacts 9 :

Je ne sus jamais pourquoi Juliette Dissel fut, à son tour, appré- hendée, quelque temps détenue.

Cette épreuve devait être mortelle pour son talent et pour sa santé. On put encore la voir se donner toute à l’œuvre occitane, pas comme diseuse ou actrice, mais comme organisatrice de la Cour d’Amour lors de la Sainte-Estelle de Toulouse le 28 mai 1950.

Quelques temps après, j’allais la voir, très malade, à l’Hôpital de la Grave. Elle put se relever des premières atteintes du mal, quitta Toulouse où elle retrouvait des visages jaloux devenus hostiles, se réfugia à Bordeaux, où elle écrivit dans le Sud-Ouest des chroniques savoureuses en langue occitane. (Salvat 1962, 178) À Toulouse, elle avait reçu le soutien de la ville 10 et particuliè- rement celui de Léopold Chéneaux de Leyritz, nommé par Vichy préfet de Haute-Garonne (du 15 juin 1940 au 24 janvier 1944 et, à partir de 1941, préfet régional de la région de Toulouse) 11. Il veut faire la promotion de la Révolution nationale « régionaliste » par le biais d’activités « folkloristes ». Une mention manuscrite à la fin d’un des documents du dossier « Art Dramatique » de Girard

8. Des exemples de programmes du dossier «  Art Dramatique  » de Girard, indiquent des représentations exigeant la présence de huit acteurs.

9. Un correspondant de l’abbé Salvat qui a cherché à avoir des explications a obtenu comme réponse d’une secrétaire du Comité de Libération qu’il n’y avait pas de dossier. Et il lui a été aussi répondu ultérieurement que c’était pour des motifs « confidentiels ». [CP008, lettre écrite à Paris le 26 novembre 1945].

10. Le gouvernement de Vichy a désigné le bâtonnier André Haon comme maire de Toulouse sans indemnités entre  1940 et  1944. Il est arrêté par la Gestapo en juin 1944 et sera déporté jusqu’à son retour en mai 1945. Albert Ginesty, ancien président de l’équipe de rugby à  XV, lui succède mais est aussi arrêté deux semaines plus tard.

11. Ariège, Gers, Haute-Garonne, Hautes-Pyrénées, Lot, Lot-et-Garonne, Tarn et Tarn-et-Garonne et parties non occupées des Basses-Pyrénées, de la Gironde et des Landes.

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intitulé « Projet de Tableaux d’une action régionaliste culturelle » du 24 septembre 1941 résume la vision du Bureau du régiona- lisme et de son directeur, le folkloriste André Varagnac, ainsi que d’autres responsables de la vie culturelle et théâtrale :

(On peut en effet penser que le problème du régionalisme est celui des rapports entre la culture de grande civilisation, que diffusent les centres urbains, et la culture traditionnelle dont la survi- vance dans les campagnes est l’un des facteurs de la rénovation morale.) [AM223]

Quelques années après la fin de la guerre, dans une lettre conservée dans le dossier Girard, Berthaud explique à Salvat que Julieta  est hospitalisée à La Grave à cause de calculs rénaux [CP008]. En 1952, fatiguée, Dissel quitte Toulouse et est accueillie à Pessac par Paul Montagne 12, un ingénieur agronome originaire du Lauragais déjà âgé qui écrivait lui-même des poèmes (Chants d’exil) et avait notamment gardé des liens avec le poète Guilhèm de Nauroza 13. Après avoir repris la production du vignoble, Montagne était devenu propriétaire du Château Pape-Clément (vignoble de Graves à Pessac) en  1939 et avait ensuite été maire de la ville d’avril 1941 à juin 1943. C’est à Pessac que Dissel décède le 3  novembre  1962. Elle est enterrée dans le cimetière de son village natal d’Issel. Nauroza a écrit « A la memòria de Julieta Dissel » en parler du Lauragais en l’honneur de cette femme de passion :

Lo cèl semblava lagremar subre ta cròsa Quand ton còrps devalèt dins la tèrra d’Issèl.

Tèrra ont a clar tindat, dins la rima e la pròsa, Ta votz de grand’diseira, ò Julieta Dissèl !

12. Dans une lettre du 13  juin 1953 à en-tête du Centre d’Études des Arts et Traditions Populaires du Sud-Ouest  /  Théâtre d’Oc  —  Théâtre des Vignerons — Château Pape Clément — Pessac-Bordeaux, Paul Montagne excuse le retard de son abonnement au Gai Saber réclamé par l’abbé Salvat… Il se dit prêt à participer au projet d’un buste en l’honneur d’Estieu (« son maître »), en Lauragais, et suggère pour l’exécuter, son ami le sculpteur Jean-Baptiste Malacan d’une famille originaire du Mas-Saintes-Puelles qui a déjà exécuté celui de Fourès et le monument aux morts de Castelnaudary. [CP008]

13. Guilhèm de  Nauroza est le pseudonyme de Guillaume Lèvefaude, né au Mas-Saintes-Puelles en  1898 et décédé à Castelnaudary en  1993. Ses poèmes en langue occitane ont été publiés dans Cants d’un Grilh  (1925) et Gabèlas de Cants (1954). C’est à lui que Paul Montagne a envoyé son poème Sur une tombe écrit à la mort de Dissel.

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Aquela votz, demèst lo vèrbe de ta raça,

— Qu’es ma raça tant-ben —, amudiguèt los quècs, E jol solelh lusint plus fòrt qu’abant l’aurassa, Los trufandièrs del tiu renom se diran pècs.

Sus ton clòt, claus a pena, e que la crotz regarda, Ont ai pregat per tu dins ta lenga bragarda Que, gracia als nòstres cants, crei lèu quitar l’estòc, Clami qu’al Paradis, fòra engan e misèra,

As, prèp los qu’an laissat mercants obrals sus tèrra, L’agrat dels fièrs Aujòls venguts de jol cèl d’Oc 14. (Nauroza 1962, 179)

Paul Montagne a écrit pour sa part  Sur une tombe  qu’il a envoyé à Nauroza 15. Son poème exprime une grande amertume envers ceux qui — injustement selon lui — ont désavoué Dissel à la fin de la Seconde Guerre mondiale :

Passant, incline-toi ! Cette tombe sacrée Est celle d’une Voix qui a pendant vingt ans Magnifié en Oc les géants occitans ; Au Terroir des aïeux, son âme était ancrée.

Le grand malheur des temps et de la trahison Ont brisé son élan, fermé son horizon.

Notre vraie Cathino[u] est rentrée sous la tente.

La place est aux Félons de l’équipe montante.

Elle prit à regret le chemin d’un exil, Atrocement meurtrie, sa vie même en péril ; Nous avons recueilli l’alouette blessée, Qu’un rapace cruel, de son nid, a chassée.

Elle voulut ici reprendre son combat ; Mais trop « déracinée » l’artiste se débat, Refusant du Pouvoir le collier qui dégrade.

Elle n’a jamais pu remonter sur l’estrade.

Son mal sournois et lent minant son énergie Lui inspirait souvent tristesse et nostalgie.

La Cigale s’est tue loin des « Chant du Soleil », Le cri-cri des grillons manquait à son réveil.

14. Poème daté de novembre 1962.

15. Document d’archives privées publié en annexe de l’article de Joëlle Ginestet et Aurélien Bertran (Ginestet 2008).

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Son sourire renaît aux heures de tendresses Espérées chaque soir par cette âme en détresse ; Devinant ma pensée qui ne s’exprimait pas :

« La douceur de s’unir dans un même trépas. » Le glas du Jour des Morts sonna l’heure fatale.

Juliette a glissé vers sa terre natale.

Ce que fut au matin un tel arrachement ? Cet adieu dans le noir ? : Un sanglot de dément ! Envoi

Ses yeux étaient mes yeux fermés à tout jamais Nos cœurs ne faisaient qu’un ; je suis seul désormais, Autour de son grand lit qui n’est qu’un vide immense Où le soir, je le sens, vient rôder la démence.

« Diseuse / Diseira », actrice et fondatrice du Théâtre d’Oc Dans les années 1920, au contact avec le félibrige languedocien, selon l’abbé Salvat (1962), Dissel cède à sa passion pour le théâtre.

Elle fréquentait le félibrige languedocien depuis le début de cette même décennie et disait des poèmes de Fourès, Vermenouze, Estieu, etc. Elle devient un membre actif du Félibrige auquel elle adhère en 1926 16 et trouve son premier grand public occitan en 1927 lors de l’inauguration — par l’association des Grilhs del Lauragués — du buste d’Auguste Fourès dont elle dit L’Alauseto dédié à Dono Dulciorelo. Ayant proposé à Estieu de dire un poème ce jour-là, c’est lui qui a choisi celui-ci publié dans Les Grilhs :

… Poulsant, estabournido, mudo, Toumbos proumto dreit al tieu camp ; Demoros pel sol, miejo agudo, Tu que vas pus vite qu’un lamp.

O Lauseto Belugueto !

Entredubrisses le perpelh, E t’es a prou peno pausado, Que, meloudiouso fusado, Tournos mounta ves le soulelh 17.

16. Elle sera Mèstre d’Obro du Félibrige en 1931.

17. Dernière des cinq strophes du poème daté du 28 septembre 1876.

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Elle rencontre ensuite, d’une part, Henri Mouly 18 et Calelhon du Grelh Roergas, très actifs en Rouergue, et, d’autre part, Armand Praviel 19, journaliste qui la soutiendra. Ainsi, on peut les croiser à Rennes pour une conférence autour de Mistral où Praviel insiste sur les lectures du génie provençal qui lisait Brizeux et où Germaine Martin-Foyssac chante les vers allégoriques de La Coumtesso et Dissel dit la prière de Mirèio agonisante près de la chapelle des Saintes-Maries et l’invocation de Calendal avant que toutes deux entonnent La Coupo Santo devant la salle conquise. Répondant à une sollicitation de Salvat pour rejoindre le Félibrige, effrontée, elle lui lui dit qu’elle acceptera d’être mestre d’obra à défaut de pouvoir être capoulié . [CP120(6), lettre du 14 mars 1931].

Partie à Paris, Juliette Dissel, membre de l’Escòla Occitana, fonde la Société des Amis du Théâtre d’Oc le 13 février 1933 en déposant ses statuts selon la loi 1901 au 4-6 rue de la Sorbonne [AM223, «  Projet relatif à la création d’un Centre Dramatique Languedocien » rédigé par Dissel]. La première réunion se tient dans le salon d’un hôtel de la rive gauche. Aux côtés de Dissel et Praviel sont présents Marcel Prévost 20, Raymond Escholier 21, Douarche (secrétaire) et Didier (trésorier) et elle est gratifiée d’une photographie dans Paris-Midi du 8 février 1933 (n° 2505, p. 6).

Les objectifs du Théâtre d’Oc sont :

- Révéler à la France et à l’étranger l’âme du Midi par l’exé- cution de chants et danses de paysans authentiques,

- Faire connaître par des récitations individuelles et chorales les œuvres littéraires de Langue d’oc (Languedoc, Catalogne, Gascogne, Auvergne)

18. Henri Mouly (1896-1981) poète et romancier est l’auteur d’un pièce historique Joan de Morlhon (1938) et de pièces qui constitueront plus tard son « Teatre Païsan » (trois volumes parus en 1968, 1971, 1972). Calelhon ou Juliette Fraysse-Séguret (1891-1981) formatrice à l’École de formation des enseignants à Rodez est l’auteur de plusieurs recueils poétiques et de contes et récits.

19. Armand Praviel (1875-1944), ancien comédien, docteur en droit et poète, est originaire de L’Isle-Jourdain. Il est reconnaissable à sa cape noire doublée de velours rouge. Après avoir été prisonnier pendant la Première Guerre mondiale, il est critique et journaliste. Il est par exemple l’auteur de L’Empire du soleil. Scènes et portraits félibréens (1909).

20. Prévost, antidreyfusard et auteur de romans sur la vie de province. Il a préfacé l’ouvrage de Praviel, L’Assassinat de Monsieur Fualdès (1932).

21. Raymond Escholier (1882-1971), administrateur des Musées de France, ancien chef de cabinet d’Aristide Briand, fréquente l’Aude et l’Ariège d’où est originaire sa famille paternelle et il est le critique artistique de La Dépêche du Midi dès 1922. En 1931, son roman Cantegril, adapté et mis en musique par Roger Ducasse, est joué à l’Opéra-Comique.

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- Créer un théâtre paysan par et pour les paysans. Dissel ajoute qu’en fille de paysan, elle connaît ce qu’il manque aux travailleurs de la terre  : si la mécanisation a amélioré leur vie matérielle, le «  faux modernisme  » distillé par la presse, la radio et une certaine littérature les laisse en plein désarroi. L’exode rural est à ses yeux la conséquence d’une crise morale (perte de l’orgueil et de l’amour pour le pays) dont le monde rural souffre depuis la Grande Guerre. Le théâtre d’oc qui s’inspire de l’histoire et des légendes locales est, selon elle, un moyen de freiner le désir de quitter la terre et est utile à la vie spirituelle des campagnes

- Prendre modèle sur le Centre Kellermann de Chancerel pour le Centre Dramatique. Pour former une troupe homogène et atteindre un « noble mode d’expression », elle souhaiterait cibler les meilleurs amateurs pour qu’ils deviennent des professionnels en s’appuyant sur des professionnels compé- tents qui n’auraient pas perdu le contact avec le monde rural alors qu’une carrière parisienne rend les acteurs apprêtés et conventionnels. Concrètement, ce théâtre nécessite une aide de l’État sous forme de subventions de démarrage ou de prêts, une grande maison aménagée à Toulouse, une biblio- thèque de pièces régionales et de revues folkloriques, un atelier de costumes et accessoires, une cantine et de l’argent de poche pour les acteurs

- Relancer le théâtre de plein air sur le modèle des cirques grecs ou romains. Des villageois pourraient être invités à l’édification de scènes dans un cadre en gazon.

Le projet avorté du Ramon de Perelha d’Estieu

En  1933-1934, malgré bien des difficultés, Estieu envisage toujours de faire jouer sa trilogie Ramon de Perelha. À Maurice Sarrault, sénateur radical-socialiste dont il sollicite l’aide pour une représentation à Carcassonne, il écrit le 2 mars 1934 :

À ce sujet, je te communique — avec prière de me la renvoyer- l’intéressante lettre que je viens de recevoir de Melle Juliette Dissel,

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directrice du Théâtre d’Oc. Tu y verras qu’elle est persuadée, comme le grand acteur Romuald Joubé 22, que, si nous pouvons disposer du Théâtre de la Cité de Carcassonne, et si nous pouvons compter sur le puissant concours de La Depêche, notre succès est assuré. [CIRDOC, fonds Estieu, CP609bis]

Estieu répond le 30 mai 1934 à Dissel :

Mademoiselle, votre lettre du 28 m’annonce ce que je prévoyais, c’est-à-dire le refus poli  —  oh  ! combien  !  —  du maire de Carcassonne. […] Où a-t-il vu que Ramon de Perelha, en dépit de tout — même du précieux effort de La Dépêche — n’atteindrait pas même un succès d’estime…  ? Dans les astres sans doute…

Quel grand astrologue. La vérité est que le fameux et tout puissant Alibert est passé par là et qu’il a mis son veto. [CIRDOC, fonds Estieu, CP609bis]

Mais, pas d’avenir pour cette pièce, ni à Carcassonne, ni au Castéla de Pamiers 23 lors de la Santo Estello de juin 1938 organisée par l’Escolo deras Pireneos, à cause de la polémique générée par le premier projet d’érection d’une statue d’Esclarmonde ! Dissel n’interprètera pas le rôle d’Esclarmonde de Perelha aux côtés de Philadelphe de Gerde qu’Estieu imaginait en Esclarmonde de

22. Romuald Joubé (né Eugène Joube) est un acteur originaire de Mazères. Il a interprété Frédéric et Balthazar dans L’Arlésienne d’Alphonse Daudet. En 1931, il a été associé au projet Saint-Gaudinois de créer un théâtre où seraient jouées des pièces inédites en vers pour stimuler la vie artistique. Il participait aux choré- graphies du théâtre antique d’Orange, de Carcassonne, d’Arles, de Vaison-la- Romaine. Il a interprété Simon de Montfort de Suberville à Pau, à Salies-du-Salat et en 1934, Perdigal de Suberville, à Saint-Gaudens, accompagné par les « Chanteurs du Comminges ». Au cinéma, on a pu le voir dans Le Miracle des loups (1924) mis en scène par Raymond Bernard, filmé à Carcassonne. Il a joué L’Òme blanc à Salies-du- Salat en septembre 1933 pour les fêtes de l’Escolo deras Pireneos.

23. Estieu en avait pourtant rêvé  : le 1er  mars 1938 Armand Praviel, à qui il avait demandé d’étudier une adaptation scénique au Castéla de Pamiers, lui avait demandé quelques modifications : expression de Simon de Montfort et du Sénéchal en français ; suppression du rôle de l’évêque Durand car un évêque portait ce nom à Montauban ; retrait de la scène des moines et des pèlerins. Praviel voyait une scène à trois niveaux : le supérieur pour l’entrée des personnages principaux, en dessous l’action et, dans une sorte de proscenium, des chœurs qui chanteraient des pièces adaptées du Flahut d’Estieu, le tout avec de nombreux oriflammes et écussons aux armes de Toulouse, Pamiers, Carcassonne, Montségur et des sonneries de trompettes… (Ginestet 2020, 705-713).

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Foix 24. Le projet n’ayant pu aboutir, le dimanche 5  juin, Dissel se contenté de « dire » — sans doute avec une grande force de conviction ! — le poème d’Estieu Remembratz-vos :

Legats, senhors, ribauds e la goira Montfort Son intrats à Beziers per faire obra de mort.

Ai ! malgrat l’escumenje, encara ès pas plegada, Ciutat catara ? Adonc, auzis aicesta vots :

— Tuatz ! tuatz-los tots ! Dius fara la triada ! — Gens de Beziers, remembratz-vos 25 !

Des rôles peu intéressants au cinéma

À Paris où elle résidait en  1932, Dissel a pu réciter des vers sur invitation de quelques sociétaires de la Comédie Française [CP120(6), lettre à Joseph Salvat du 11  avril 1932]. Puis, elle annonce dans un courrier du 25 juin 1932 qu’elle a été engagée pour jouer Lucette dans une adaptation cinématographique du Monsieur de Pourceaugnac de Molière réalisée par des anciens du cinéma muet, Gaston Ravel et Tony Leklain aux studios Gaumont, avec Armand Bernard dans le rôle principal 26.Dissel sait que Molière a créé une soubrette qui parle languedocien, aussi est-elle très déçue car les adaptateurs ont francisé son texte pour être compris à l’étranger !

Pendant la guerre, en 1942, elle obtient un rôle sans lendemain dans Andorra ou les hommes d’airain adapté par le Bordelais Émile Couzinet, souvent qualifié de distributeur et producteur avisé, mais aussi d’assez médiocre cinéaste, peut-être en raison d’un goût prononcé pour le théâtre de boulevard et les mélodrames, d’après un roman d’Isabella Sandy (née Marie Fourcade, de Cos, en Ariège, et animatrice de Radio Andorra). C’est un film sur une histoire de contrebande qui est projeté dans les villes entre Bordeaux et Toulouse, jusqu’à Royan, Limoges et Perpignan.

Parmi les acteurs, on note la présence Romuald Joubé, artiste du muet originaire de Saint-Gaudens.

24. Boussac, ancien élève de Jean Mounet au Conservatoire aurait été Ramon de Perelha, lettre du 2 octobre 1937 [CP609bis).

25. Après avoir été publié dans la revue Mount-Segur, le poème de 8 strophes a été publié dans la Canson Occitana (1908)

26. L’étude de Patrick Sauzet et Guylaine Brun-Trigaud (2015) détaille minutieusement ce rôle de cette « feinte » gasconne qui, linguistiquement, ne l’est pas.

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Mais Dissel entend en revanche rester fidèle à l’objectif qu’elle s’est fixée, celui de vivre de son art d’artiste occitane :

Quant aux conditions, voici : je voudrais que les gens comprennent que si je me suis vouée à une œuvre, je suis obligée d’en vivre n’ayant pas de fortune personnelle. Plus tard, si j’arrive, je comprendrai qu’on me demande quelques sacrifices «  pour la cause  ». Pour le moment, j’aime mieux me reposer que me produire pour rien, d’abord par nécessité, ensuite par principe.

Lorsqu’une municipalité subventionne une fête, je n’admets pas qu’elle en soit à quelques centaines de francs près.  [CP120(6), lettre du 25 juin 1932]

Les difficiles années de la guerre La Révolution nationale

La préfecture régionale a créé un Bureau du régionalisme dirigé par André Varagnac en 1941. Les artisans de la Révolution nationale se sont appuyés à la fois sur les sociétés culturelles de la région et sur des intellectuels universitaires (Chandivert 2016, 225-252). Et en effet, ce Bureau organise du 14 au 17 décembre 1942, un congrès interrégional d’enseignement de la langue d’oc dont le président est Jean Charles-Brun. Le Collège d’Occitanie organise deux autres congrès : un avec le Grelh Roergas et le Calelh del Roergue à Rodez en avril 1942 et un autre en avril 1943, à Montauban, au siège de l’Escòla Carsinòla (Faure 1989, 199-237).

Les documents conservés par Girard concernant l’Art Dramatique occitan pendant la seconde guerre mondiale contiennent des coupures de la revue Quercy dont un premier article « Réflexions sur le Théâtre d’Oc » signé par Berthaud et annoté  —  vraisemblablement par Girard  —  «  août-septembre 1943 » (p. 3-7) ainsi qu’une entrevue par J.-H. Maureille 27 intitulée

27. En 1942, J.-H. Maureille a préfacé une Anthologie des poètes du Quercy éditée par la revue Quercy qui réunit ceux de langue française et de langue occitane : « Jh.

Maureille [qui] cite pêle-mêle les plus grands noms de la poésie française de Racine à Péguy, explique combien les poètes quercynois d’expression française ou occitane sont des poètes français, liés qu’ils sont les uns aux autres par un destin national : « une révolution est nécessaire à la poésie, comme elle l’est à la politique : il faut créer un homme nouveau ».

Cela dit, le choix et la présentation des auteurs ne manque pas d’intérêt, puisqu’on y trouve, à côté de Pierre Calel, Jean Marcenac, Roger Vitrac, les noms de Cubaynes, Perbosc, Sylvain Toulze (en captivité, disciple de Cubaynes) et les vers français, très valéryens, du jeune Félix Castan : « L’après-midi d’été ». Castan qui se présente lui-même, dit que,

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« Une heure avec Mme Juliette Dissel » (p. 8-11). Même si dans son article Berthaud nuance et explique qu’il y a un théâtre bilingue, les ressources du théâtre populaire en langue occitane sont, de fait, disponibles grâce à la publication d’Ernest Vieu, Ensaj de catalòg del teatre d’Òc (1938). Dans son plaidoyer, il précise que le registre comique domine dans ce théâtre et que les interprètes manquent quand les pièces mettent en scène de nombreux personnages, ainsi que les techniciens de métier qui permettraient de dépasser le cadre local des troupes d’amateurs. Il demande des subventions d’État et un Conservatoire «  complet  », pour former des acteurs, des chanteurs, des musiciens, des metteurs en scène, etc. Dans l’entrevue par Maureille, Dissel précise que son expérience parisienne, malgré les nombreux Méridionaux qu’elle y fréquentait, ne correspondait pas à son rêve qui est celui d’un théâtre dialectal «  populaire  »  : elle voulait jouer

«  chez les paysans, pour les paysans  », ce qui ne diminue en rien les ambitions qui sont les siennes puisqu’elle rappelle qu’Aristophane, Molière, Shakespeare avaient un public populaire car le public populaire était « très sensible aux jeux de scène ». Elle constatait que, plutôt que des effets scéniques, ce public voulait de la substance dans la dramaturgie.

Le répertoire du Théâtre d’Oc

Elle est la seule actrice professionnelle de sa troupe et ils ne peuvent jouer que les dimanches puisque tous travaillent par ailleurs. Ils tiennent la scène pendant trois heures avec un entracte.

Dans cette entrevue, elle donne l’exemple du programme  : en première partie, des chansons 28, de la musique 29, des poèmes 30, des farces ou petites scènes 31 et une pièce comme L’Òme blanc

revenu de Paris, il tourne ses pensées vers « notre capitale véritable, Toulouse », que les poètes auxquels il doit le plus sont Perbosc, Valéry et François de Maynard… (Torreilles 2009, 311-327).

28. Parmi les chanteurs : Charles Mouly (baryton), Lucienne Montaut, Germaine Ganyaire.

29. Parmi les musiques jouées : des airs du Languedoc, de Gascogne ou d’Auvergne (avec l’accordéoniste Jean Ségurel) et des airs de Canteloube.

30. Dissel dit des poèmes de Froment, Perbòsc, Cayrou, Bessou, Bénazet, etc.

31. L’acteur toulousain Dominique remporte un franc succès avec ses histoires toulou- saines et sera une fameuse Catinou à la Libération.

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de l’abbé Fernand Sarran 32, La Femna Muda d’André-Jacques Boussac 33 ou Las Gentilhos de Clardeluna.

Dissel trouve qu’on exagère les différences sous-dialectales  : son languedocien et la langue que les acteurs articulent au mieux ne lui semblent pas particulièrement gêner la compréhension générale. La troupe joue à Toulouse, rue du Taur, au Capitole ainsi qu’à la radio, mais surtout dans les villages en évitant les cafés.

En mars  1941, alors que Berthaud lui a proposé de venir à Vichy pour dire des poèmes après une conférence d’Émile Ripert en présence de Gillouin, collaborateur immédiat du maréchal Pétain, Dissel a négligé sa demande :

Sens dobte, la Julieta a un còp de mai negligit de har sò que li conselhavi e lo Ripert a heit sa conferenci sens era. [CP008, lettre du 5 mars 1941]

Dissel et l’influence de Chancerel

En fait, elle aurait voulu une troupe théâtrale ambulante qui se serait déplacée en car dans toute la région avec des acteurs professionnels formés et entraînés, mais l’argent manquait.

Son rêve avait été motivé par Léon Chancerel, réformateur et créateur en 1929 des Comédiens Routiers et président du Centre d’Études et de Représentations Dramatiques qui était replié à Toulouse au 71 rue du Taur [AM223, lettre à en-tête du 28 juin 1941]. Les comédiens scouts avaient tourné pour des enfants mais pendant la guerre ils ont joué le Jeu des quatre fils Aymon dans les villages wallons de la Belgique occupée. Chancerel a présidé les premières réunions toulousaines pour l’organisation du théâtre, de la musique, de la danse et des Arts et Métiers par le Bureau régional. Dans le compte rendu daté du 27  octobre 1941 34, le Théâtre d’Oc est présenté ainsi :

32. L’Òme blanc était joué par la troupe avec une musique de Francis Casadesus.

Le texte en bas-armagnacais avait été adapté en béarnais par Simin Palay. Armand Praviel l’a traduit en français en vue d’une diffusion à la radio à Paris et Dissel a demandé à Salvat de lui en fournir la version toulousaine. L’Òme blanc est un être surnaturel qui arrive chez de pauvres tisserands.

33. La Femna muda a été traduite en catalan La Dona muda. Une femme attend depuis des heures son mari qui est allé à la foire.

34. La réunion suit deux prises de contact les 1er  juin 1941 et 10  juin 1941 où Chancerel met en œuvre la politique culturelle (nettement propagandiste) que veut

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Mme DISSEL déclare qu’elle a réussi à constituer une troupe d’Òc.

Son but est de faire une œuvre sociale en distrayant les paysans par des spectacles de bon goût et de qualité. Elle a signé un contrat d’exclusivité pour trois mois avec la Légion des Combattants 35, qui a bien voulu lui donner son appui matériel et moral. Sa première tournée commencera le 9 Novembre prochain et comportera un spectacle varié en langue d’Òc. Elle visitera de nombreuses petites localités de la Haute-Garonne.

En décembre  1941, elle intervient auprès de la mairie de Toulouse pour une tout autre demande : que lui soit accordé au rez-de-chaussée du 71 rue du Taur, une pièce à usage personnel

appliquer le préfet régional Chéneaux de Leyritz où Dissel était présente aux côtés de Jean Boyer, chargé de conférences à la Faculté de Lettres et critique musical de La Depêche, André Ferran, professeur à la Faculté de Lettres, membre de l’Aca- démie des Jeux floraux et un des membres fondateurs de la revue Pyrénées, Aymé Kunc, compositeur et prix de Rome, directeur du Conservatoire, Maurice Melat, compositeur de musique, professeur de dessin de lycée et instructeur au Centre Dramatique, Montariol, architecte en chef de la Ville, Mussard, délégué régional de la jeunesse, Orsini, chargé de conférences à la Faculté des Lettres, Pigasse, Avocat à la Cour, Pierre Sonrel, architecte de la Ville et directeur provisoire de l’Association Jeune France de Toulouse, Taillefer, secrétaire de la Commission Régionaliste, Valentin Marquetty, co-directeur du Théâtre du Capitole (co-di- rection avec Mme Bourguignon qui est à l’origine de la représentation du Mas de Joseph Canteloube au Capitole de Toulouse qui a permis à Charles Mouly de rencontrer le baryton-basse André Pernet). Praviel absent à la seconde réunion était alors membre de l’Académie des Jeux floraux, critique dramatique et rédacteur en chef de La Garonne. Le projet de Chancerel est, avec l’aide de la municipalité qui soutient trop amplement le théâtre d’Opéra du Capitole à son goût, de faire du local de la rue du Taur un « Vieux Colombier » toulousain. Il est bien précisé que les espoirs de la Révolution nationale reposent à la fois sur la jeunesse qu’il faut initier aux arts (ce qui exige la création d’une école nationale des cadres artistiques) et sur des représentations théâtrales basées sur des coutumes locales telles que la célébration de Sainte-Germaine de Pibrac. Dissel et Melat devaient se charger de voir avec les Beaux-Arts la constitution d’un atelier de fabrication de matériel pour les troupes ambulantes [AM223]. Un rapport signé Chancerel et daté du 24 septembre 1941 estime cependant que « Mme Dissel » est bien « un des éléments essentiels » du Théâtre d’Oc  en tant que première actrice, seulement on ne croit pas «  qu’elle réussisse seule à former la troupe souhaitée qu’elle a promise ». Aussi, aidé par Jeune France du Languedoc et pour la santé morale de la région, il sera certai- nement plus efficace de s’appuyer sur des troupes locales et sur les instituteurs et curés (comme en Pologne).

35. Ils engagent des artistes pour récolter de l’argent qui sert à envoyer des colis à des prisonniers.

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que Chanceral occupait 36 avant qu’il ne soit nommé directeur de Jeune France 37. L’adhésion de Chancerel au pétainisme et à son antisémitisme se révéleront quand il publiera son ouvrage pour les enfants Oui, Monsieur le Maréchal. Les sympathies de Praviel pour le maréchal sont aussi marquées par la publication de son livre Le maréchal Pétain raconté à la jeunesse de France (1942).

Boussac, président de la Société d’Études Occitanes et fondateur des Comedians de Santa Estela qui rêvait pour sa part d’un théâtre fédéral avec Vieu et Cordes, a aussi sollicité Léon Chancerel [AM223, lettre du 19 juin 1941]. Ne pouvant réaliser son rêve d’une troupe ambulante, Dissel demande pour sa part au directeur du Bureau du Régionalisme Varagnac que soit payé un voyage en car pour que sa troupe puisse voyager hors de Toulouse, comme par exemple, de Boussens, où les acteurs étaient arrivés en train, jusqu’à Salies-du-Salat. Il lui arrive aussi de lui demander, ou bien à son secrétariat, qu’on signale à Radio- Toulouse les villages où ils vont jouer : en janvier et février 1942, ce sera à Montesquieu-Volvestre, Villefranche-de-Lauragais, Rieumes, Lardenne, Agen, Verfeil, Toulouse (Secours national), Cazères-sur-Garonne [AM223, lettres du 27 octobre 1941 et du 15 janvier 1942] 38.

En juin 1943, tous les mercredis du mois de juin 1943, la troupe de Dissel reste un temps à Toulouse, à l’ancien Foyer du peuple, au 69 de la rue du Taur. Des entrefilets de La Dépêche, du Midi Socialiste, Paris-Soir, de La Garonne et du Journal de Toulouse signalent l’événement et le préfet Chéneaux de Leyritz et le maire Haon sont présents à la première de L’Òme blanc, précédée par les habituels chants, pièces musicales, histoires comiques, récitations de poèmes ou extraits littéraires.

La radio

Le dossier Girard contient un projet précis de déroulement d’une émission de radio datant du 11  août  1940. Il s’agit de s’adresser aux paysans en les faisant participer. Après l’entrevue d’un universitaire, le principe des représentations in situ est

36. Elle logeait alors 4 rue Mage.

37. Jeune France présentera un bilan décevant aux yeux de Vichy et disparaîtra en 1943.

38. Le siège du Théâtre d’Oc est alors au 71 rue du Taur où Dissel est domiciliée.

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repris avec des poèmes, des extraits de musique, des chansons, de petites scènes auxquelles s’ajoutent quelques nouvelles très brèves du monde rural.

Conclusion : énergie d’un talent et tristesse d’un rêve inassouvi

Ayant quitté Toulouse en mauvaise santé, dans une situation financière précaire, Dissel essaiera de poursuivre son destin jusqu’au bout en écrivant quelques chroniques pour le journal Sud-Ouest et en planifiant un Centre d’Études des Arts et Traditions Populaires du Sud-Ouest. Ils seront peu nombreux ceux qui l’accompagneront au cimetière d’Issel en  1962. Sa diction qui semble avoir séduit les auditoires s’en est allée et il ne reste finalement de Juliette Dissel que de furtifs hommages.

Elle n’aura pas fait école comme elle l’aurait souhaité.

Joëlle GINESTET

Université Toulouse-Jean Jaurès. PLH-ELH

Références bibliographiques autour de Juliette Dissel Documents (fonds Joseph Salvat des archives du Collège d’Occi- tanie conservées au CIRDÒC)

- Correspondance avec Joseph Salvat [CP120(6)].

- Documents conservés par Ismaël Girard  —  Centre drama- tique languedocien [AM223].

- Correspondance Pierre-Louis Berthaud-Joseph Salvat [CP008].

Revues : informations, entrefilets 1930

- «  Veillée provençale  », La Revue du Touring Club de France, n° 424, mars 1930, p. 82.

- « Praviel Armand, Mistral », chronique des Lundis de Saint- Vincent des pages régionales par Eugène Le Breton, L’Ouest- Eclair. Journal républicain du matin, Mardi 18 Mars 1930, p. 5.

- « La veillée provençale du T.C.F. à la Sorbonne », La Revue du Touring Club de France, n° 426, mai 1930, 131.

(19)

1931

- «  Le Concours de Poésies et la Fête de Nuit au Palais des Pyrénées ont obtenu un très brillant succès  », L’Indépendant des Basses-Pyrénées (Béarn et Pays Basque) 50/146, Mardi 29 Décembre 1931, p. 2.

1932

- « Actes de la Société : Allocution de M. Henri de la Martinière (prononcée le 24 janvier 1932), Président sortant », Bulletin de la Société de Géographie de Toulouse, n° 81, nouvelle série, Janvier 1932, p. 66.

- «  La radiodiffusion au service de l’intelligence  », L’Archer, n° 1, Janvier 1932.

- « Échos et Nouvelles », Le Figaro, n°178, Dimanche 26 janvier 1932, p. 5.

- «  L’exposition des articles toulousains  », Le Petit Parisien 20/141, Jeudi 21 Avril 1932, p. 4.

- « Au Musée Galleria », L’Homme Libre, n° 5731, Jeudi 21 avril 1932, p. 3.

- « Nouvelles de partout », L’Intransigeant, n° 19236, Jeudi 23 juin 1932, p. 2.

- « Nouvelles de partout », L’Intransigeant, n° 19239, Dimanche 26 Juin 1932, p. 2.

- «  M.  Charles Brun et la Fédération régionaliste française  », Comoedia, Dimanche 10 Juillet 1932, p. 3.

- « Les films de la semaine », Excelsior, Vendredi 14 octobre 1932, p. 4.

- « Monsieur de Pourceaugnac », L’Œuvre, Vendredi 14 octobre 1932, p. 4.

- « Monsieur de Pourceaugnac », Paris-Soir, n° 2388, Vendredi 14 octobre 1932, p. 9.

- « Sous le haut patronnage et la présidence de Monsieur Albert Lebrun Président de la République  », Le Populaire, n°  3537, Vendredi 14 octobre 1932, p. 4.

- «  Monsieur de Pourceaugnac  », Le Petit Parisien, 20/319, Dimanche 16 octobre 1932, p. 5.

(20)

- «  Monsieur de Pourceaugnac  », L’Homme Libre, n°  5934, Vendredi 21 octobre 1932, p. 2.

- « Monsieur de Pourceaugnac », Hebdo, n° 43, 22 octobre 1932, pp. 10-12.

- « Échos : Le Félibrige », L’Archer, n° 10, Décembre 1932, p. v.

- « Le président de la République assiste ce soir à la première de ‘Monsieur de Pourceaugnac’, Le Matin, n°  17740, Vendredi 14 décembre 1932, p. 4.

- «  Les nouveaux spectacles  », Le Matin, n°  17809, Jeudi 22 décembre 1932, p. 5.

- « Une représentation de ‘Miréio’ », Le Petit Parisien, 20/386, Jeudi 22 décembre 1932, p. 5.

1933

- « Les Arts et le monde », L’Esprit français, n° 78, nouvelle série, t. VIII, 10 janvier 1933, p. 360.

- «  Une manifestation Provençale à Paris. Mireïo, poëme de Frédéric Mistral adapté au Théâtre par Paul Giran  » par S. Thomas Salignac, Lyrica, n° 119, janvier 1933, p. 2296.

- «  Informations Théâtre  », L’Homme libre, n°  6030, Mercredi 25 janvier 1933, p. 4.

- «  Théâtre  », L’Action Régionaliste, n°1, janvier-février 1933, p. 13.

- «  Les ‘Amis du Théâtre d’Oc’, se sont réunis, hier pour la première fois à Paris », Paris-Midi, n° 2505, Mercredi 8 février 1933, p. 6.

- « Les spectacles de la semaine : Monsieur de Pourceaugnac », Oran Spectacle, n° 195, 11 février 1933, p. 15.

- « Rialto », L’Afrique du Nord illustrée, n° 615, Samedi 11 février 1933, sans pagination.

- «  Le mouvement musical en Provence  » par R.  Pépin, Le Menestrel, n° 34, Vendredi 25 août 1933, p. 342.

- « Le Théâtre d’Oc… », Mercure de France, n° 851, t. CCXLVIII, 1er décembre 1933, p. 474.

- Paris-Midi, n° 2490, Mardi 24 janvier 1933, p. 474.

(21)

1934

- «  Conférences, Syndicat d’Intitiative de Nevers  : ‘L’Histoire vraie des trois mousquetaires’ par Germaine Dissel et Armand Praviel  », Annuaire général des lettres, Issy-les-Moulineaux, impr. Industrielle, 1934, p. 1379.

- «  Audition recommandée  : concert régionaliste  », L’Intransigeant, 24 et 25 janvier 1934, p. 9.

- « La vie des sociétés : nivernais », La Revue du Centre, n° 60, janvier-février-mars 1934, p. 38.

- « Assises annuelles du felibrige (1934) », Les Archives de Trans en Provence, n° 35, mai 1934.

- «  Les Amis de la langue d’Oc fêtent le cinquantenaire de Sainte-Eulalie de Sceaux », Le Matin, n° 18355, Lundi 2 juillet 1934, p. 8.

- «  La réception à Castel-Novel  », La Vie limousine, n°  115, 25 octobre 1934, p. 382.

- «  La langue d’oc au cabaret  », L’Action française, n°  355, Vendredi 21 décembre 1934, p. 3.

- «  Félibres et Occitans ont tenu, hier, à Sceaux une “Cour d’Amour”… pour fêter à la fois la Sainte-Estelle, Mistral et la réunion de la Provence à la France », Paris-Midi, n° 2503, Lundi 2 juillet 1934, p. 2.

- «  Le mouvement félibréen en Comminges  », Revue de Comminges, XLVIII, 1934, p. 138.

1935

- « Le Centenaire de la mort de Dupuytren », Bulletin de la Société Archéologique et Historique du Limousin, LXXVI, 1935, p. 413.

- « La vie régionaliste : Limousin » par Louis Chevalier, La Revue du Centre, n° 62, 1935, p. 32.

- « Saint Nazaire. Une conférence de Juliette Dissel. Quelques vers d’amour des troubadours à aujourd’hui », L’Ouest-Éclair, n° 13967, Samedi 2 février 1935, p. 8.

- « Courrier des spectacles », Le Matin, n° 18769, Samedi 10 août 1935, p. 7.

- «  X.  Régionalisme  », Bulletin de la Société d’Histoire et d’Archéologie du Gers, 4e trimestre 1935, p. 414-415.

(22)

- «  Échos  : Au Théâtre de plein air de Comminges à Saint- Gaudens », L’Archer, n° 10, décembre 1935, p. xi-xiv.

- « Le Félibrige en Albigeois » par Paul Brousse, Revue du Tarn, 15 décembre 1935, p. 321-330.

1936

- «  Chronique. Jasmin d’argent  » par R.  Bonnat, Revue de l’Agenais et des anciennes provinces du Sud-Ouest  : historique, littéraire, scientifique & artistique, n°  1, janvier- février 1936, p. 315-316.

- « Veillée limousine », Bulletin de la Société des Lettres, Sciences et Arts de la Corrèze, Année 1936, p. 54.

- « Échos. La félibrée de Luchon. Fête de ‘L’Escolos [sic] deras Pereneos’, L’Archer, n° 10, décembre 1936, p. x-xi.

- «  ‘Souveraine’ (Émile Roudié) au spectacle de plein air à Villefranche-de-Rouergue », Le Matin, n° 19138, Jeudi 13 août 1936, p. 6.

- «  La Réorganisation des théâtres nationaux  », Le Temps, n° 27372, Samedi 15 août 1936, p. 6.

1937

- « Le Triomphe du costume régional ou l’Inauguration à Cholet du monument de la Vendée militaire  », Le Figaro, n°  249, Lundi 6 septembre 1937, p. 1 et 3.

- « Ceret. La Renaissance du théâtre de plein air en Catalogne », Le Figaro, n° 249, Lundi 6 septembre 1937, p. 5.

- «  Ceret. Le Théâtre du peuple en Roussillon  », Le Populaire, n° 5366, Dimanche 24 octobre 1937, p. 6.

- «  Les Jeux Floraux à Paris  », Le  Figaro, n°  314, Mercredi 10 novembre 1937, p. 4.

- «  À L’Exposition. Devant le pavillon Pyrénées-Languedoc

‘Réception de Simon de Montfort’ », Excelsior, n° 9, Dimanche 26 décembre 1937, p. 4.

- « Tous les méridionaux de Paris, fêtent aujourd’hui le félibre Aubanel », Paris-Midi, n° 3086, Dimanche 20 juin 1937, p. 2.

- « Des primes aux diseurs de vers », Paris-Municipal judiciaire &

financier, n° 6036, Samedi 18 décembre 1937, p. 2.

(23)

- Revue de Gascogne  : bulletin mensuel du Comité d’histoire et d’archéologie de la province ecclésiastique d’Auch XXXII, 1937, note 5, p. 96.

1938

- « Rapport de M. Armand Praviel, l’un des censeurs », Recueil de l’Académie des Jeux floraux, p. 113-133.

- «  L’Année félibréenne  » par l’abbé Salvat, Revue du Tarn, p. 359-364.

- « Cercles. Comité d’accueil des amis des Lettres », Le Figaro, n° 133, Vendredi 13 mai 1938, p. 2.

- « Fête de la 17e section de Paris », Le Vétéran, n° 4, juillet-août 1938, p. 41.

- « La Cour d’Amour », L’Intransigeant, Mercredi 8 juin 1938, p. 5.

1939

- « Courrier », L’Intransigeant, Samedi 4 février 1939, p. 8.

- « Tribune des jeunes : le Centre Kellermann » par Jacqueline Barry, Marianne, n° 351, 12 juillet 1939, p. 17.

1940-1941

- « À Toulouse : Le Congrès de musicologie populaire occitane » par Huguette Godin, Folklore, n°  20, tome  III, 1940-41, p. 142-144.

1942

- «  Toulouse. Ville de spiritualité de pur divertissement et d’études », Le Petit Journal, n° 28804, Jeudi 8 janvier 1942, p. 4.

- «  Chronique régionaliste  » par André Varagnac, Revue de folklore français, n° XIII, janvier-février 1942, p. 20-21.

- « Radiodiffusion nationale. Programme du Jeudi 12 février », Les Ondes, n° 41, Dimanche 8 février 1942, sans pagination.

- « Une visite à Albi de M. Cheneaux de Leyritz », « Toulouse reçoit les régions occitanes  », La Dépêche du Midi, n°  26982, Vendredi 22 mai 1942, p. 1.

- «  Chronique régionaliste. Le premier congrès de musico- logie occitane », Revue de folklore français, n° 2, avril-juin 1942, p. 55-59.

(24)

- « Un nouveau public : les paysans. C’est à eux que s’adresse Juliette DISSEL fondatrice du Théâtre d’Oc  », Le Journal, n° 18078, Mardi 2 juin 1942, p. 4.

1943

- « Revue des Revues Provinciales » par P. B., Notre Province.

Revue mensuelle de la région de Limoges, Limousin  –  Marche  – Périgord, n° 21, décembre 1943, p. 309.

1947

- « La céramique du sous-sol de Toulouse » par Félix Mathieu, L’Auta, n° 178, juin 1947, p. 82-90.

1951-1952

- Journal Sud-Ouest, 12 mai 1951, 4 ; 17 mai 1951, 4 ; 16 avril 1952, 4 ; 9 mai 1952, 4 ; 12 juin 1952, 6 ; 16 juin 1952, 6 ; 1er juillet 1952, 6…

Textes et études

« Julieto Dissel », Lou Felibrige, n° 147, janvier-février-mars 1963, p. 34-36.

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