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Mise en évidence d’une réaction (n, α) du fer
J.P. Lonchamp
To cite this version:
MISE EN
ÉVIDENCE
D’UNERÉACTION (n, 03B1)
DU FER Par J. P. LONCHAMP,Institut de Physique de Strasbourg.
Sommaire. - Des émulsions Ilford
E1 et D1 partiellement recouvertes d’une feuille mince de fer sont
exposées à un flux intense de neutrons thermiques. L’étude des traces pénétrant dans l’émulsion par sa surface montre un excès dé traces pour la partie recouverte de fer. Les problèmes de la discrimination des traces et de l’importance des contaminations sont discutés.
Les valeurs
proposées
pour la section efficace de5626 Fe
(n, 03B1)5324 Cr
sont 10-28 ~ 0 ~ 2,4.10-28 ; elles diffèrent des valeurs proposées jusqu’à ce jour. Un calcul semi-théorique de la section efficace est effectué puis discuté à la lumière des théories récentes de la désintégration 03B1.JOURNAL PHYSIQUE RADIUM. TOME
13,
JUIN1952,
Introduction. - Les réactions du
type
(n, 03B1)
provoquées par les
neutronsthermiques,
sont assez rares; pour certains éléments tels que le fer etd’autres,
l’énergie
d’évolution semblefavorable, mais
en raison des barrières depotentiel
relativementélevées,
il faut s’attendre à des sections efficaces très faibles et latechnique
des émulsions nucléairessemble seule
capable
de résoudre lesproblèmes
rela-tifs à la mesure de ces faibles sections efficaces.Différents auteurs ont étudié le
problème : en 1947,
P. Cüer obtenait de IlfordLtd,
des émulsionschargées
avec du saccharosate defer,
Hânni etRossel
[1],
H.Faraggi [2]
apportèrent,
eni.95o,
des résultats contradictoires. Il nous a semblé utile dereprendre
laquestion
aumoyen
d’une nouvelletechniques, Pour autant que la
précision
aveclaquelle
sont connues les masses des
isotopes
dans cetterégion
du tableau des élémentspermet
del’aflirmer,
on
peut
dire que le cas du fer esténergétiquement
lecas le
plus
favorable.En
prenant
les valeurs des masses de laSegré-Chart,
onobtient,
pour
’2 11 6 Fe (n, - a) 21. 5 1 Cr
unQ
de
5,43 MeV,
avec une incertitude de l’ordre de1,5 MeV.
L’isotope
56Fe a une abondance de91,64
pour ioo. Pourl’isotope
54Fe(abondance
5,81
pour100), le Q
sembleplus
faible,
maisl’incer-titude encore
supérieure.
La
particule
« émise emmenantpratiquement
toutel’énergie,
son parcours’ dans l’émulsion sera de l’ordre de 23 ± 10 03BC, valeur moyenne voisine decelle des « du
polonium (22
03BC).
Techniques expérimentales.
- 10 CONDITIONS D’EXPOSITION. - Des émulsions IlfordEl
etDI
de50 p
sontexposées
à un flux intense de neutronsthermiques (1).
Une fraction de cette émulsion est(1) Les irradiations aux neutrons ont été faites dans la
colonne thermique de la pile de Châtillon.
recouverte d’une feuille mince de fer
d’épaisseur 10
03BC. Dans ceprocédé,
le nombre d’atomes de ferbom-bardés est bien
plus grand
que dans la méthode parimprégnation
d’une émulsion en sel de fer. C’estainsi que, dans les expériences de Mme H.
Faraggi,
le fer introduit par
imprégnation
sous formede
citrate ammniacal était dosé par voiechimique,
laquantité
de fer fixée était de1,8.1018
noyaux Fe par centimètre carré. Dans nosexpériences,
le nombre de noyaux Fe est 0,77. 1020 par centimètrecarré,
soit environ4o
foisplus.
Parailleurs,
l’impré-gnation
de sels de ferpeut
provoquer un effetdésen-sibilisateur bien connu; cet effet
peut
êtregênant
pour la détection des traces. Un autreavantage
de notretechnique par
rapport
à celle del’imprégna-tion est que l’épaisseur de la
plaque,
utilisée pour rechercher les tracesqui
viennent ici de lasurface,
est moinsgrande
que dans l’autre technique, où l’onutilise toute
l’épaisseur
de l’émulsion. Cetavantage
joue
dans l’élimination des traces decontami-nation,
cellesqui proviennent
du thorium contenu dans le verresupportant
l’émulsion setrouveront,
à coup
sûr,
éliminées de nosstatistiques.
La fraction du flux
neutronique
absorbée par la feuille de fer est très faible(
10-4),
la section duecapture
étant de l’ordre de 2 barns[3].
Le flux de neutrons incident a été mesuré par la
technique préconisée par P,
Cüer[4] [comptage
desréactions
14N
(n,
p)
1 C],
celle-ci est actuellementla méthode la
plus précise
pour ledosage
des flux intenses. Dans le casdes
émulsions Dl,
ledosage
ne
peut
être fait sur laplaque
couvertepartiel-lement de
fer;
eneffet,
des mesurescomparatives
nous ont montréqu’en
raison de la faible sensibilitédes émulsions.
Dl,
un certain nombre desprotons
de
6,3 03BC
de la réaction1;N
(n, p) 146C
ne sont pasenregistrés.
Ce déficit est de l’ordre de 35 pour 10oo. Nous avons, dans ce cas, accolé à laDl
uneémul-sion
El
destinée audosage
desneutrons;
lavaria-tion locale de
flux,
compte
tenu de laposition
des334
plaques
dans leschâssis,
est de l’ordre de o pour 1 oo;, nous avons fait la correction nécessaire.
Le flux total ainsi trouvé est de
1,95.1010
neu-trons /cm2
pour laplaque
El
et de4,8.
1010neu-trons /cm2 pour la
plaque Di.
Ces flux sont connusavec une
précision
de l’ordre de 5 pour 100. Laprésence
de fer à la surface de l’émulsion provoqueun effet désensibilisateur nettement
marqué;
il setraduit à la fois par une diminution de la densité du
voile et par
la ,
diminution du nombre despetites
traces desprotons
de la réaction des neutrons sur l’azote de lagélatine,
cette diminution est de l’ordrede 3o pour 100. Il fallait s’assurer que cette
désen-sibilisation
nepouvait
affecter les traces « entrantdans l’émulsion dont on
pouvait
risquer
deperdre
la fraction immédiate située sous la
surface,
doncde
ne pas lescompter
dans uneexploration
stric-tement
superficielle
de l’émulsion.Pour contrôler ce
point,
nous avons désensibiliséune
portion
de la surface d’une émulsion(E,
etDl)
en
plaçant
à son’ contact une lame de fer. Lasur-face ainsi traitée est mise ensuite en contact avec
une source de
polonium.
Laportion
non traitée de la surface estégalement’
mise en contact avec lasource.
Nous mettons au
point
lemicroscope
sur lesdébuts de traces
A,
B,
C, D,
...,A’, B’,
... dans lesdeux zones
(fig. i);
nouspointons
ensuite l’inter-faceémulsion-verre et constatons que les différences
de cote sont lesmêmes
dans les deux cas; ceci montre que dans lapartie
traitée,
les traces aavaient bien leur
origine
exactement à la surfacede l’émulsion. ’
2° POUVOIR D’ARRÊT DU FÉR. - Le
dispositif
expérimental
utilisé rendait nécessairela
yconnais-sance du
pouvoir
d’arrêt du fer parrapport
auxparticules
«qui
prennent
naissance en son sein. Nous nous servons des valeursexpérimentales
rela-tives au cuivre dont le numéroatomique
Z =29 est très
proche
de celui du fer(Z
= 26).
Livingston-Bethe[5]
donnent lepouvoir
d’arrêtatomique
diffé-rentiel pour les oc entre 2 et 8 MeV. On en déduit les
valeurs
que nous transformons en
grâce
à la courbe de Bethe. Parintégration
gra-phique,
on obtientparcours dans le fer pour un intervalle
d’énergie
donné. On connaît par ailleurs
le ’ parcours
corres-pondant
dans l’émulsion et l’ontrouve
ainsi,
dans le domained’énergie
qui
nousoccupe,
unrapport
moyen
’
3° FACTEUR DE CONTRACTION DE
L’ÉMULSION.
-La mesure de la
longueur
des tracesinclinées
.néces- ,
site la connaissance du facteur de contraction del’émulsion. Celui-ci a été déterminé par la méthode de la mesure des
projections
horizontales , et
verti-cales de traces inclinées delongueur
connue[6].
Nous ,avons utilisé les traces de la réac-tion147N (n,
P)
"C
dont lalongueur
moyenne estde
6,3 flF
[ 7].
Si Ldésigne
lalongueur
de’ latrace,
x sa
projection, horizontale, y
saprojection
verti-caleaprès fixage,
S le facteurde
contraction,
on ala relation
x2 est une fonction linéaire de
y2 :
Chaque
mesure de trace inclinée donnera unpoint
dans , le
diagramme
x2,
y2.
Lespoints
expérimentaux
seplacent,
depart
etd’autre,
d’une droitethéo-rique (fig. 2)
(le point
A est connu avec une bonneprécision,
car OA = L2correspond
à lalongueur
vraie
de latrace).
On a finalementOn trouve ainsi un facteur de contraction :
l’émul-sion par centimètre carré. - I° CALCUL DE LA
RELATION. -
Soit n
le nombre dedésintégra-tions
(n, a)
par centimètre cube. Pour uncylindre
de i cm2 de base et de hauteur
dx,
lenombre
dedésintégrations
sera ndx ;
on adonc -n
dx traces dans toutes les directions.Soit 1
lalongueur
dans le fer de la trace arésul-tant d’une
désintégration (fige
3).
Les traces pouvanr
pénétrer
dans l’émulsion seront celles contenues dansl’angle
solideLe nombre de traces venant de la
tranche
dxpénétrant
dans l’émulsion par centimètre carrésera donc
En
intégrant pour
toutel’épaisseur
e de la feuillede
fer,
on aura :nombre de traces pair
nombre de traces pair
Si N
désigne
le flux de neutrons incident parcenti-mètre
carré,
mi le nombre d’atomes de 56 Fe parcenti-mètre
cube,
on a’
2° CHOIX DE 1. - Pour assurer une bonne
discri-mination des
traces,
nous ne retiendrons que lestraces
ayant
dans l’émulsion unelongueur
supé-rieure à 9 u, on
éliminera,
de cefait,
lespetits
protons
de l’azote de6,3
u,compte
tenu dustrag-gling
affectant lalongueur
de ces traces.La
longueur
utile dans le fer se trouvera donc réduite à 2-39) 1
=6,7
±4, 8
11. Nous sommes
donc dans
le
cas 1 e..3° DÉTERMINATION DE n. - Nous avons
exploré
une surface S de l’émulsion
placée
sous le feret
une surface
égale
de l’émulsion non au contact avecle fer. S = 13 mm2 pour la plaque Ei,"_S =
17 mm2
pour la
plaque
DI.
Nous avons mesuré lalongueur
de toutes les traces
provenant
de la surface del’émulsion. Ces traces
peuvent
être :10 les
protons
de6,3
u. de laréaction ’ ; N (n,
p)
" C;
2° les
protons
de reculprovenant
de neutronsnon ralentis
(spectre
continu delongueurs);
3° les traces a de la réaction à l’étude ainsi que
d’éventuelles traces de contaminations
radioactives.
La discrimination entre ces trois groupes de traces est relativement aisée dans la
majorité
des cas.Le
groupe 1°
est caractérisé. parsa
longueur
moyenne
6,3 li
avec unstraggling
d’environ
2,5
u.Le groupe 2° des
protons
de recul delongueur > 9 lu;
les traces deprotons
ont,
dans lesEl
et surtout dans lesDi,
une structure discontinue tandis que lestraces oc ont une structure
quasi
continue. Lesplaques
DI
de faible sensibilité sontspécialement
favorables à la discrimination a,proton.
Laplupart
des
protons
de recul sont faiblement inclinés parrapport
auplan
horizontal de surface et leuridenti-fication est
certaine;
il reste le cas desprotons
fortement inclinés pourlesquels
la structùre lacu-naire estmasquée,
ces tracespeuvent
alors être confondues avec des traces a.Nous avons donc
relevé,
dans notrestatistique
générale,
les traces continues delongueur comprise
entre 9 et 33 p.Dans les deux cas, les différences entre les nombres
de traces
correspondant
aux deux zones sontsigni-ficatives. Pour la
plaque E,,
le nombre de tracespouvant
être attribué à une réaction"Fe (n,
oc) 5’Cr
est de n =
9 - 3 = 6
(marge
statistique
336
Discussion. - Dans la
présente
étude,
laquestion
de la contamination seposait
d’unefaçon
relati-vementsimple.
On sait quelorsque
l’ondéveloppe
une émulsion
vierge
non soumise aupréalable
à l’action d’unrayonnement ionisant,
on trouve uncertain nombre de traces dues aux éléments
radio-actifs contenus en très faible
quantité dans presque
toutes les substances
(verre
etgélatine
de laplaque,
air au contact del’émulsion, châssis,
etc.).
Descontaminations
peuvent
seproduire également
lors desmanipulations photographiques.
Enplus,
cer-taines traces sont dues aurayonnement
cosmique.
La valeur absolue du nombre de traces de contami-nation est
ysez
variable d’une émulsion à l’autre. Nous avons fait unepremière
expérience pour voir
si le fer
placé
au contact de l’émulsion nepouvait
constituer une causesupplémentaire
decontami-nation dans la
région
qu’il
recouvre. Une émulsionvierge
partiellement
recouverte de la même feuillede fer
qui
nous avait servi dans nosexpériences
précédentes
a étédéveloppée
etexplorée
systéma-tiquement
sur unegrande
surface. Larégion
noncouverte de fer
présente
une densité de traces de1,16
par millimètre carré(2).
Larégion
couverte de ferprésente
une densité de I, I I par millimètre carré. Ladifférence
statistique
entre ces deuxdensités n’est pas
significative;
en aucun cas, leplus
grand
nombre
de traces de surface dans larégion
avec le fer nepeut
être attribuée à une conta-mination radioactive due au fer. Il fallait s’assurer ensuite que la différence entre le nombre de traces dans les zones avec et sans fer nepouvait
êtreattribuée à une fluctuation
statistique
de la densitédes traces de contamination. Nous avons
exploré
230 mm2 d’émulsion et
groupé
le nombre de traces par sectionsde 17
mm2,
les valeurs sont étalées entre les valeurs extrêmes 12 et 22 enadmettant
que les contaminations dont la
longueur
est située entre g et33 p
représentent
1/3
de l’ensemble des’traces de contamination une variation
de 17
serait de l’ordrede - 7
a, fluctuation hautementimpro-bable.
Par
contre,
la différence du nombre de traces dans lè cas de laplaque
El
nepourrait,
à elleseule,
donner une valeurstatistiquement significative.
4°
CALCUL DE Q ET DISCUSSION DES RÉSULTATS.-En utilisant la relation établie
précédemment
on trouve :
I° pour la
plaque
El :
(2) Il s’agit de toutes les traces provenant de l’interface air-émulsion quelle que’soit leur longueur.
2° pour la
plaque Dl :
compte
tenu des incertitudesstatistiques
sur N(5 pour Ioo)
et surtout sur n( N
25pour 100),
cesdeux résultats sont en bon accord.
La cause d’incertitude la
plus grande
sur la valeur absolue de la section efficace est cellequi
provient
de 1. Nous avons vu(c f . introduction)
quel’incertitude sur la
longueur
théorique
L du parcours de laparticule
a était telle que L = 23 ±: 10 /1-;il résulte du
spectre
deslongueurs
donnéplus
haut que la limite inférieure pour L serait auvoisinage
de 20 /1-, la marge d’incertitude sur L serait donc
celle sur 1=
L - ï
serait2,I I
Il en résulte que nous pouvons
donner,
pour a,la marge d’erreur suivante :
La
précision
de ce résultat se trouveragrandement
accrue
lorsque
le bilanénergétique,
c’est-à-dire les masses de 56Fe et surtout de 53Cr seront mieuxconnues.
Notre résultat diffère de celui de Hânni et Rossel
[1] qui indiquent
U =4.I0-26
+ 2 et de celui de MmeFaraggi
[2] qui indique
une sectioninférieure à 6 . I 0-29.
5° INTERPRÉTATION
THÉORIQUE
DES RÉSULTATS.-
D’après
le modèle du noyaucomposé
deBohr,
laréaction
b§Fe
(n, a) h.QCr.
donne lieu à laforma-tion transitoire du noyau
composé 5’Fe,
lequel
subitultérieurement la
désintégration
a :Le calcul
semi-théorique
de la section efficace de la réactionexige
la connaissance de la durée de vie du noyau intermédiaire.Le calcul
théorique
des durées dé vie des noyauxsubissant la
désintégration
« a étéentrepris
dèsI g2g
par Gamow[8].
Celui-ci,
et à sasuite,
de nombreux auteurs, utilisent dans ce calcul un modèle nucléairesupposant
lapréexistence
de laparticule
a dans lenoyau
émetteur;
cetteparticule
ex sé meut dans lepotentiel créé par le
noyau.Moyennant
cettehypo-thèse,
le calculpeut
être fait demultiples
façons
[9]
et[10].
L’énergie
potentielle
dusystème
U =f (r)
a la formereprésentée
dans lafigure
4.
R est le rayon
nucléaire;
337
,E
l’énergie
cinétique
de laparticule
«qui
doitfranchir la barrière. Posons
La «
perméabilité
» ou « coefficient detransmis-sion o de cette barrière est
En l’absence de barrière de
potentiel,
la durée de vie seraitsimplement égale
à la «période
devibration )) de la
particule
ex dans lechamp
dunoyau; cette
période
est de l’ordre de-:, --- Io-21 S.
Compte
tenu de la barrière depotentiel,
la durée de vie devient t T’to
vie
p
Le calcul de la
perméabilité
nécessite laconnais-sance du rayon
nucléaire;
en faisant le calcul pourles radioéléments naturels dont la durée de vie est
connue, on
peut
déduire les valeurs des rayonsnucléaires,
cequi
a mené à la relationclassique
Bethe
[9]
acritiqué
la validité des calculs deGamow,
il ne supposeplus
lapréexistence
de laparticule
oc au sein du noyau et tientcompte
de laprobabilité
de formation de cetteparticule
ensuppo-sant
qu’en
l’absence debarrière,
l’émission d’uneparticule
a est aussiprobable
que celle d’un neutronde même
énergie.
Pour une « de 6MeV,
lalargeur
du niveau d’un neutron est
rN
= 1V,
lalargeur
du niveau a serait
En
appliquant
ce calcul à la radloactivité anatu-relle,
Bethe propose une valeur différente des rayons1
nucléaires. R =
2,o5.
I O-13 A .° cm. Les barrières depotentiel
serontsystématiquement
plus
faibles.Nous avons utilisé successivement les deux
méthodes de calcul.
A.
Hypothèse
de Gamow(One-Body-Model) :
La section efficace (j n0153
peut
être reliée à celle connue de laréaction Fe(n,Y)Fe qui
vautN 2 barns
[31 :
B.
Hypothèses
de Bethe(Many-Body-Model) :
Les deux résultats sont tout à fait
incompatibles
avec les résultats
expérimentaux.
On
remarquera que si l’onadopte
un rayon nucléaire tiré de larelation
tout en
gardant
l’hypothèse
de Bethe sur lanon-préexistence
des noyaux « dans le noyau, onobtient
résultat
qui
serapproche
de la valeurexpérimentale
trouvée
plus
haut. ’Pour
étayer
cettedernière interprétation,
onpeut
f aire les remarques
suivantes :
a. Les rayons nucléaires résultant des calculs de
Bethe ne sont
plus
utilisés à l’heureactuelle;
des méthodes assez variéespermettent
actuellementd’atteindre la valeur de ces rayons
(1).
Nousretien-drons la méthode récente de Hildebrand et Leith
[12],
qui
déduisent les rayons nucléaires de la mesuredes sections efficaces aux neutrons
rapides
de42
MeV;
dans ce domained’énergie,
les corrections dues à latransparence
sont relativementfaibles,
àpartir
de leurs résultats noustrouvons,
pour1, ’Cr,
un rayonde
5,46.jo--13
cm.1
Cette valeur nous
donne
une barrière depoten-tiel B
=12,6
MeV. Ces valeurs sont trèsproches
de celles données par la théorie deGamow,
mais sontindépendantes
de seshypothèses.
On
peut objecter
quechaque
méthode de mesurede rayons
nucléaires
correspond
à une définition propre du rayon, dans le casprésent,
il seraitplus
sûr
d’opter pour
une méthode basée sur laradio-activité a.
Pearlman,
Ghiorso etSeaborg [13]
ont(1) On consultera, par exemple, l’article de mise au point
bibliographique de D. Curie parue au Journal de Physique,
338
trouvé,
.pour les élémentslourds,
un accord ’satis-faisant(N
I pour100)
avec
la
relationL’accord entre le rayon nucléaire
de
24 -5 :’Cr
calculé par la méthode de Hildebrand-Leith et par la rela-tionprécédente
enlève donc toute incertitude notablequant
à la valeur de ce rayon.b. La théorie du
One-Body-Model
ne semble pass’appliquer
au casprésent.
Ce faitpeut s’interpréter
à la lumière des
investigations
récentes sur laradio-activité « dont on a pu étudier systématiquement une centaine de cas.
Pearlman,
Ghiorso etSea-borg [13]
ont établi que,seuls,
les noyaux à nombrepair
de neutrons et deprotons
sontjusticiables
dela théorie du
One-Body-Model.
Pour les noyauxoù l’un de ces nombres ou les deux à la fois sont
impairs,
cette théorie nes’applique plus
et lespériodes
radioactives
réelles sontsystématiquement
plus
longues
que celles que l’on calculerait par lathéorie;
ces écarts sontvariables,
maispeuvent
atteindre des facteurs
jusqu’à
103. Les auteurs admettent que, dans ces noyaux à nucléonsimpairs,
il existe des difficultés
(«
prohibition
»)
àl’assem-blage
des nucléonscomposant
laparticule
a, cesdifficultés viennent du
spin
desnucléons;
laforma-tion de la
particule
« nécessite unréarrangement
des niveauxquantiques
des nucléonsrestants,
cequi
prendrait
un certaintemps.
Nous
retrouvons donc ici l’idée fondamentale deBethe,
c’est-à-dire d’avoir à tenircompte
desprobabilités
de formation de laparticule
a, mais cetteprobabilité
n’intervient quepour les noyaux à nucléons
impairs,
cequi
estle,
cas pour
2 4 Cr
(4).
Il fàut
signaler également
que la durée de viecalculée est très fortement
dépendante
del’énergie
de l’a émise. Nos calculsprécédents
ont été faitsavec E =
5,4
MeV(énergie
déduite des massesnucléaires). Expérimentalement,
nous n’avons aucune évidence pour uneénergie
supérieure
à
5 MeV.Si nous
prenons
,E = 5MeV,
lapénétrabilité
Pdevient P = 3. IO-5 ce
qui
ramène la valeur a-,,,à 6. 1 o -4 barns. Seule une meilleure connaissances
des masses et
spécialement
de cellede ’-’Cr*
per-mettra de fixer E avec assez deprécision
pourcalculer,
d’unefaçon
sûre,
la section efflcace de laréaction.
Ce travail a été exécuté au laboratoire de M. le Professeur Cüer à l’Institut de
Physique
deStras-bourg.
Je remercie très sincèrement M. Cüerqui
m’asuggéré
et a suivit ce travail. Je remercie très vivement MM. Kowarski etErtaud,
ainsi que lepersonnel
du Service de Conduite de la Pile pour lesfacilités
qui
nous ont été offertes au C. E. A. àChâ-tillon. Je remercie
également
M. Cochequi
m’a fourniles sources de
polonium,
et tous mes camarades du laboratoire pour d’intéressantes discussions.(4) Une seconde cause pouvant causer un allongement des
périodes serait une variation importante de spin entre l’émet-teur a et le produit de filiation.
Manuscrit reçu le 12 mars 1952.
BIBLIOGRAPHIE.
t
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